Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
20 avril 2024 6 20 /04 /avril /2024 13:25

Émile Jean Sercelier naît le 16 mars 1887 à Paris (5e arr.). Il est déclaré comme fils d’Adeline Sercelier (dont le nom est également orthographié Cercelier) et d’un père non dénommé. Elle est polisseuse et vit rue des Chamaillards (act. rue Albert), dans le 13e arrondissement ; elle sera ensuite marchande de fleurs. Sa naissance est légitimée par le mariage de sa mère en mars 1889 dans le 11e arrondissement avec Jean Kedinger. Originaire de Creutzwald (Moselle), il travaille comme cordonnier, déménageur puis employé au métropolitain.

La famille, dont Émile est l’aîné des quatre enfants, vit dans le 11e arrondissement. Il fait son service militaire à partir d’octobre 1908 et jusqu’en septembre 1910 au 8e régiment d’artillerie. Il dispose du permis de conduire.

Alors ouvrier journalier et domicilié passage de la Folie-Regnault (11e arr.), il épouse en octobre 1911, dans ce même arrondissement, Pauline Marguerite Augustine Chabaille, journalière également. Ils vivent dans le même quartier, d’abord rue Saint-Ambroise, puis rue Servan et rue Pache.

Émile Kedinger est classé en août 1913, dans la réserve militaire, comme affecté à un service auxiliaire du fait d’une cicatrice dans la région inguinale. De ce fait, il est rappelé au début de la première guerre mondiale, en septembre 1914, dans une section d’ouvriers de l’armement. En août 1915, il est réaffecté à un service armé, mais en octobre 1915, il est détaché auprès des usines Renault à Billancourt. Il revient dans les forces combattantes au sein du 21e régiment d'infanterie coloniale en juillet 1917. Il est démobilisé en avril 1919.

Après la fin du conflit, le couple et leurs deux enfants s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), d’abord dans le quartier du centre, rue de Paris puis, sur la rive gauche de la Marne, dans le quartier de Polangis, avenue du Château (act. avenue Foch). La commune comporte plusieurs sites liés à l’industrie du cinéma, et Émile Kedinger est électricien à la société Est Lumière tandis que son épouse vend des gâteaux.

En novembre 1919, lors des premières élections municipales après-guerre, Émile Kedinger est candidat, en 14e position des 25 candidats, sur la liste socialiste SFIO conduite par Georges Laruelle. Allié en 1912 avec des radicaux dissidents et des libéraux, opposés à l’ancienne municipalité radicale-socialiste, les socialistes se présentent cette fois de manière indépendante, tandis que les deux groupes radicaux se coalisent (incluant quelques anciens socialistes) et que les libéraux et conservateurs constituent la troisième liste. Au premier tour, la gauche arrive au deuxième rang, avec 30,1% des suffrages exprimés. Elle se maintient au second tour, face aux seuls radicaux et obtient 34,3% en moyenne ; il n’y a pas d’élu socialiste SFIO.

Émile Kedinger a obtenu 494 voix au premier tour, soit 29,2% des 1694 suffrages exprimés pour 1715 votants sur 2491 inscrits. Il recueille 504 voix au second tour, soit 33,2% des 1518 suffrages exprimés pour 1537 votants.

Lors des votes internes qui se concluent par le congrès de Tours en décembre 1920, toute la section SFIO de Joinville se prononce comme la majorité du parti, en faveur de l’adhésion à l’Internationale communiste. Elle devient ensuite la section du PCF-SFIC.

Toujours salarié d’Est Lumière, dont l’usine est en partie aussi sur la commune de Champigny-sur-Marne, dans le même quartier de Polangis, Émile Kedinger est inspecteur en 1936.

Il meurt le 3 mai 1937 à Joinville. Âgé de 50 ans, il était père de trois enfants.

Avenue du château, à Polangis (Joinville-le-Pont)

 

Partager cet article
Repost0
12 avril 2024 5 12 /04 /avril /2024 02:01

La Société athlétique de Joinville (SAJ) est un club sportif de la commune de Joinville-le-Pont, fondé en août 1905.

Il est constitué par des élèves d'Ernest Loustalot (1867-1931), professeur de gymnastique et champion de boxe, escrime et natation, ancien instructeur à l’École de Joinville dans le Bois de Vincennes. Loustalot en assure la présidence. Il quittera ensuite la France pour travailler à Saint-Pétersbourg (Russie) pour les autorités impériales et la famille de l’écrivain Nabokov. Après la révolution de 1917, il reste à Leningrad, au service de la marine soviétique.

La SAJ comporte notamment une section natation, incluant une équipe de water-polo et une équipe de football. Pour ces deux sports collectifs, la SAJ est probablement le premier club organisé dans la commune de Joinville.

En août 1906, plusieurs membres de la Société, dont le président Loustalot, la quittent pour former une nouvelle association, le Cercle athlétique de Joinville.

Entre 1907 et 1909, la SAJ organise, en partenariat avec le quotidien L’Auto (ancêtre de L’Équipe) des compétitions de natation et de water-polo, qui se tiennent dans la rivière Marne, en juin.

La SAJ poursuit ensuite son activité dans la natation. Une section de cyclisme est constituée en mars 1908. La société se donne comme président jusqu’en 1908 Paul Guelpa (1872-1940), officier, représentant de commerce puis industriel, conseiller municipal de Joinville-le-Pont (1908-1912), responsable radical-socialiste, président d’association sportive, chevalier de la Légion d’honneur et Croix de guerre.

Albert Gallas (1865-1930), mouleur en cuivre, président du comité radical-socialiste de Joinville, lui succède en 1908.

En 1917, la présidence est assurée par Julien Coudy, avocat à la cour d’appel. Le jeune Eugène Papillon, alors âgé de 17 ans et futur agent d’assurance, en est le secrétaire.

La société ne fonctionne plus après-guerre.

Voir aussi :

Water-polo à Joinville-le-Pont, 1910

 

Partager cet article
Repost0
10 avril 2024 3 10 /04 /avril /2024 20:15

Eugène Émile Papillon naît le 27 mars 1900 à Fontenay-sous-Bois (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils Léon Louis Papillon, polisseur sur métaux et de son épouse Marie Seurre, blanchisseuse. Aîné d’une fratrie de dix enfants, qui vaudra à sa mère de recevoir, en août 1922 la médaille d’or de la famille.

En 1916, la famille Papillon est installée dans la commune voisine de Joinville-le-Pont, rue Bourguignon, dans le quartier de Polangis. Trop jeune pour être mobilisé au cours de la première guerre mondiale, Eugène Papillon est désigné en juillet 1917 comme secrétaire d’un club sportif, la Société athlétique de Joinville, dont le président est Julien Coudy, avocat à la cour d’appel. Le club, une des premières organisations sportives de Joinville, a une activité essentiellement dans la natation, y compris le water-polo, qui s’exerce dans la rivière Marne. Il y a eu aussi des sections football et cyclisme.

Employé d’une compagnie d’assurances, malgré une faiblesse signalée au moment de son recrutement, Eugène Papillon fait son service militaire à partir d’octobre 1920 au sein du 119e régiment d'infanterie pour une durée de deux ans.

En avril 1925, Eugène Papillon est un des fondateurs du Comité d’union et d’action républicaines, organe qui rassemble les libéraux et conservateurs de Joinville-le-Pont. Il est présidé par Félix Soulié, négociant en tissus. Alors que la commune était jusqu’ici principalement dirigée par des radicaux-socialistes ou des radicaux dissidents, le Comité d’union et d’action républicaines va progresser lors des élections municipales de 1929 puis remporter celles de 1935. Eugène Papillon n’a pas été candidat lors des scrutins, et ne semble pas avoir poursuivi avec des responsabilités dans le comité.

Après la mort de son père en mars 1931, la famille se déplace dans la commune riveraine de Champigny-sur-Marne. La plupart d’entre eux reviennent à Joinville ultérieurement. Renée Louis Henriette Pierlet, couturière, se marie à Joinville en mars 1932 avec Eugène Papillon ; ils s’installent de nouveau dans le quartier de Polangis, rue des Lilas (act. rue Pierre-Allaire) puis avenue du Parc.

Rappelé au début de la deuxième guerre mondiale en septembre 1939 au sein du 222e régiment territorial, il est nommé caporal en février 1940. À partir de mars, il est mis à disposition d’un établissement d’armement à Bourges (Cher).

Eugène Papillon meurt le 30 mars 1975 à Joinville-le-Pont. Il était âgé de 75 ans et père de trois enfants.

Championnat de natation à Joinville-le-Pont. en 1906

 

Partager cet article
Repost0
7 avril 2024 7 07 /04 /avril /2024 19:06

Maria Lucchi naît probablement en 1892 (ou début 1893) à Berceto, en Italie, dans la province de Parme et la région d’Émilie-Romagne. Elle est la fille aînée des quatre enfants de Francesco (dit François) Lucchi et de son épouse Luigia Maraffi (dite Louise).

Vers 1903, la famille (qui a alors trois enfants) émigre en France, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Tous adoptent à ce moment une graphie française pour leurs prénoms. Outre François, son frère Joseph (qui aura neuf enfants) et sa sœur Suzanne rejoignent également Joinville. Ils s’installent rue du Canal, où existent plusieurs usines métallurgiques, notamment le Bi-Métal et la Canalisation électrique, dans lesquelles les deux parents sont ouvriers.

Au début de l’année 1910, Maria Lucchi, qui a 17 ans, est employée comme cartonnière. La commune, et singulièrement leur quartier, sont touchés par de très importantes inondations de la rivière Marne.

En matière sociale, la situation est également difficile. Les ouvriers tréfileurs de l’entreprise Bi-Métal, dont son père et son plus grand frère, Jean, entament en janvier une très longue grève qui dure 101 jours, avec le soutien de la Confédération générale du travail (CGT), alors largement acquise aux thèses anarcho-syndicalistes. Le mouvement social est marqué par de violents affrontements avec des « jaunes », embauchés par le patronat pour tenter de remplacer les grévistes, et avec la police. Le 17 mars, après des échauffourées nocturnes, la police procède à cinq arrestations, dont celles du père, François Lucchi, et du frère, Jean.

Pour sa part, Maria Lucchi est « très gravement malade », selon le quotidien socialiste L’Humanité. Le journal, dirigé par le député Jean Jaurès, fondateur du Parti socialiste SFIO, va mettre à deux reprises le cas de la jeune fille à sa Une. Le 5 avril 1910, il dénonce une « situation intolérable », dénonçant des arrestations arbitraires dont celle de François Lucchi, qualifié comme « ouvrier tout à fait inoffensif ». L’Humanité indique que Maria risque la mort, comme l’atteste un certificat de médecin transmis le 2 avril et qu’elle réclamait son père et son frère, toujours incarcérés.

Maria Lucchi meurt à Joinville, au domicile familial, le 5 avril 1910, âgée de 17 ans. C’est son oncle, Joseph Lucchi, qui fait la déclaration à l’état-civil communal.

Encore en première page, L’Humanité titre le 8 avril « Le crime est maintenant accompli ». L’article est signé « A. L. », probablement pour Alexandre Luquet (1874-1930), syndicaliste et futur député, un des secrétaires de la CGT, qui tient la rubrique « vie économique et sociale » du quotidien. Le rédacteur se scandalise qu’elle soit « morte sans avoir pu embrasser son père » puisqu’il est toujours, comme son frère Jean, en prison préventive. Pour A. L., « Les geôliers sont sans pitié. En l'occurrence, ce furent des bourreaux. »

Il considère que « La souffrance morale de les savoir en prison provoqua ce dénouement fatal » et accuse « Un juge d'instruction en est responsable ». Il conclut : « Si ces gens avaient une conscience, leur sommeil serait agité par la vision du cadavre de cette fillette. »

Le père est remis en liberté provisoire, mais ne peut arriver que deux heures après l’enterrement de sa fille, selon un article plus tardif de L’Humanité (26 novembre).

Finalement, François Lucchi sera condamné à deux mois de prison, peine confirmée en appel pour « entrave à la liberté du travail, outrages aux agents, infraction à la loi sur les étrangers et port d'arme prohibée ». Jean, âgé de 14 ans mais qui avait également été incarcéré plusieurs jours, est acquitté le 12 avril, car « considéré comme ayant agi sans discernement. »

Les tables de succession, conservées aux Archives départementales du Val-de-Marne, mentionnent que Maria Lucchi est classée comme « indigente. »

Voir aussi

Une de L’Humanité 08/04/1910

 

Partager cet article
Repost0
25 mars 2024 1 25 /03 /mars /2024 01:01

Étienne Charles Joseph Lenugue naît le 6 février 1851 à Paris. Il est le fils de Mélanie Madeleine Thovain et de son époux Julien Émile Lenugue, piqueur des Ponts et Chaussées (surveillant de chantier).

Il s’engage, pendant la guerre franco-prussienne de 1870, dans la légion du génie de la Garde nationale de Paris, au sein de la dixième compagnie. Selon un de ses collègues, et beau-frère, René Talbert, ses états de services militaires portent la mention suivante : « Départ volontaire pour faire sauter un poste allemand installé sur la ligne de Paris-Mulhouse pendant la nuit du 20 octobre 1870 ». Il quitte l’armée en 1871 après la capitulation de Paris, sans doute avec le grade de sergent.

Comme son père, Étienne Lenugue devient piqueur des Ponts et chaussées dans l’administration municipale à Paris. Il est embauché probablement début 1874. Il souscrit, avec de nombreux membres de son service, en solidarité avec les victimes inondations en juillet 1875.

En juin 1874, Étienne Lenugue épouse à Paris (9e arr.) Célestine Élise Boin, femme de chambre originaire de Saint-Aignan-le-Jaillard (Loiret). La famille vit d’abord boulevard Rochechouart (9e arr.) puis rue de Lancry 10e arr.) où elle est installée en 1885.

En 1895, Étienne Lenugue adhère à la Société des Vétérans des armées de terre et de mer, organisme fondé en janvier 1893, qui a deux objectifs : verser des pensions de retraites à ses cotisants, après 25 années de versement (donc en principe à partir de 1918 pour les premiers participants) et assurer « le souvenir des souffrances endurées en 1870 71 » pendant la guerre contre l’Allemagne. En janvier 1896, Étienne Lenugue est élu membre du conseil général, instance d’administration de la société ; l’assemblée lui vote également des félicitations pour sa contribution à la préparation de la réunion.

Il est nommé délégué pour la formation de la section de Vétérans dans le 10e arrondissement de Paris, et en est élu président en novembre 1897. L’association compte 33 500 adhérents au moment de son assemblée générale de janvier 1898, quand Lenugue est réélu.

Particulièrement actif dans ses deux fonctions, on trouve dans les 403 exemplaires du journal parus de son vivant ou peu après sa mort au moins 1 078 mentions d’Étienne Lenugue. Le panégyrique prononcé après son décès par Joseph Sansbœuf (1848-1938), architecte d’origine alsacienne, président depuis 1903, mentionne : « Fort régulier aux séances du Conseil Général et de ses Commissions, il ne l'était pas moins à celles de nos Congrès annuels. Partisan convaincu de l'utilité des cérémonies patriotiques, il ne manquait aucune occasion de s'y rendre, le plus souvent accompagné d'une nombreuse délégation de sa Section. Souvent il y prenait la parole, soit au nom de ses Camarades, soit comme délégué du Conseil Général. C'est en ces moments que Lenugue donnait la mesure de son patriotisme éprouvé. »

Parallèlement à son engagement pour les Vétérans, Étienne Lenugue était un des administrateurs du Comité du 10e arrondissement de Paris de la Croix-Rouge Française depuis sa fondation en 1910. Il avait également rejoint le Touring-club de France en mars 1896. La famille acquière une résidence secondaire à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) qu’elle occupe sans doute principalement l’été. Le mariage de la fille du couple, Charlotte, est prononcé dans cette commune en juin 1909.

Devenu piqueur principal en janvier 1896, Étienne Lenugue prend sa retraite en mars 1911 avec le grade d’adjoint technique de classe exceptionnelle. Il s’installe alors, avec son épouse, définitivement à Joinville. Leur maison est située rue du 42e-de-Ligne, du nom d’un régiment de volontaires parisiens constitué par Charles Floquet pour défendre la capitale pendant le siège allemand de 1870. Elle se situe dans le quartier de Palissy, qui fut (avec le quartier voisin de Polangis) un des sites de la bataille de Champigny, en décembre 1870.

Après avoir déménagé à Joinville, Étienne Lenugue quitte la direction de la section des Vétérans du 10e arrondissement de Paris, dont il est nommé président d’honneur. Il continue de siéger au conseil général de la société, où il est réélu en mai 1914 par 59 051 voix sur 61 952 votants.

Étienne Lenugue meurt le 6 juin 1914 dans son domicile de Joinville-le-Pont. Il était âgé de 63 ans, père de trois enfants et malade depuis quelques mois. Son fils aîné, Julien, fut également piqueur des Ponts et chaussées à Paris mais mourut à 23 ans de maladie pulmonaire ; son deuxième garçon décéda à l’âge d’un an.

Le journal de la Société des Vétérans consacre deux pages entières de son numéro du 20 juin à sa nécrologie, agrémentée d’une photo, ce qui est rare dans cette publication austère. Dans ce texte, il est présenté comme « l'un des meilleurs serviteurs de la cause sacrée ». La société lui avait décerné un titre de « délégué honoraire avec médaille d'honneur. »

Titulaire de la médaille de 1870, Étienne Lenugue était décoré de la médaille de bronze de la mutualité depuis avril 1903, puis d’une médaille d’argent en juillet 1908. Toujours au titre de son activité associative, il avait reçu les Palmes académiques comme officier d'académie en janvier 1902 et officier de l’instruction publique en juillet 1908. Dans le domaine professionnel, il avait été fait chevalier du Mérite agricole en avril 1905 pour plus de 30 ans de services notamment comme magasinier comptable du camp retranché de Paris ; il a été promu officier en avril 1913. Il était également attributaire de la médaille du sauvetage et de celle du travail.

Portrait d’Étienne Lenugue, journal Le Vétéran, 20/06/1914

 

Partager cet article
Repost0
22 mars 2024 5 22 /03 /mars /2024 01:01

Léon Auguste Couppé naît le 27 août 1853 à Paris. Il est le fils de Louise Félicie Samson et de son époux Nicolas François Couppé.

Son père, alors fabricant de bronze se présentera ensuite comme doreur sur métaux. La famille vit rue de Thorigny (3e arr.), où se situe leur atelier. Elle dispose également, au cours des années 1870, d’une résidence secondaire à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier tout nouvellement créé de Palissy, avenue Hugédé. Son père sera élu, à peu près sans interruption, de 1878 à 1904, au conseiller municipal de la commune dont 16 ans en tant qu’adjoint au maire. Il était républicain modéré, de tendance radicale.

Effectuant un service militaire en tant qu’engagé, au 88e régiment d'infanterie, Léon Couppé est nommé sous-lieutenant en octobre 1884. Il travaille comme fabricant de bronze dans l’atelier familial. En septembre 1887, il se marie à Tournan-en-Brie (Seine-et-Marne) avec Marthe Julie Henriette Lennuyeux. Ils vivent à pays, à l’adresse de leur boutique.

Le bourg de Joinville, où la famille devait vivre pendant la belle saison, est célèbre pour ses activités nautiques, natation et bateaux.

Léon Couppé devient membre de la Société nautique de la Marne, un des deux plus grands clubs d’aviron de la région parisienne, avec le Rowing club ; les deux rivaux se mesurent, chaque année par une course de bateaux à huit rameurs sur la Seine. La SN Marne est basée sur l’Île Fanac à Joinville, où elle dispose d’un remarquable garage.

En avril 1884, Léon Couppé est élu secrétaire-trésorier du conseil d’administration de la société, dont Henri Philippe est le président. Il est reconduit dans la même fonction en février 1885. Il continue de siéger comme administrateur en mars 1886 et est toujours dans cette fonction en août 1891.

L’assemblée générale le désigne comme président de la société en février 1894. Son mandat dure un an. Sur la proposition du commissaire général de l'Exposition universelle de 1900, Couppé est nommé en novembre 1894 membre de la commission des concours d'exercices physiques qui seront organisés dans le cadre de cette manifestation.

On retrouve, en juin 1895, Léon Couppé en tant que président du comité des Régates internationales organisées dans le bassin d’Asnières-Courbevoie sur la Seine (Seine, act. Hauts-de-Seine).

À l’échéance de sa présidence, il devient vice-président de la SN Marne et est réélu dans cette fonction en janvier 1896.

Toujours à Joinville-le-Pont, Léon Couppé est membre du bureau de 740e section des Vétérans des armées de terre et de mer, association de secours mutuel et de mémoire, présidée localement par Théodore Létang, industriel, officier pendant la guerre franco-prussienne de 1870, et également conseiller municipal de Joinville-le-Pont. Chaque année, la société commémore la bataille de Champigny, qui s’est tenue dans cette commune mais aussi à Joinville et avait fait plus de 2 000 morts en décembre 1870.

Léon Couppé meurt le 7 janvier 1904 à Neuilly-sur-Marne (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il est présenté dans l’état-civil comme sans profession, veuf, et domicilié à Joinville-le-Pont, où son décès est retranscrit. Il était âgé de 50 ans et ne semble pas avoir eu d’enfant.

Voir aussi : François Nicolas Couppé

 

Partager cet article
Repost0
21 mars 2024 4 21 /03 /mars /2024 01:01

Victor Eugène Émile Aubéry naît le 4 octobre 1833 à Paris (6e arr.). Il est le fils de Virginie Victorine Fromental et de son mari Jean Baptiste Romain Aubéry. Sa mère est native en décembre 1801 de Vieux-Brisach (Breisach-am-Rhein), alors en Autriche (act. Bade-Wurtemberg, Allemagne). Elle est parfois nommée « de Fromental », étant fille d’un lieutenant général du bailliage de Blâmont (Meurthe-et-Moselle), capitaine et juge de paix.

Le père d’Émile Aubéry est bijoutier. Devenu lui aussi bijoutier-joailler, Émile va adopter la raison sociale « Aubéry-Fromental », peut-être pour se différencier des boutiques de son père et de son frère cadet, Paul, qui exercent dans le même secteur. Il s’installe dans le troisième arrondissement de Paris, d’abord rue du Temple, puis rue de Saintonge.

En avril 1856, il épouse à Paris Sophie Angelina Berger.

Il est victime d’une escroquerie dont les journaux juridiques vont largement rendre compte en février et avril 1857. Un huissier au ministère des affaires étrangères, portant beau, se présentant comme « attaché » dans ladite administration, s’est fait remettre des bijoux par lui pour les donner à une princesse moldave, Hélène Ghyka chez laquelle Aubéry se rendit. Mais il n’a jamais été payé, et il s’avère que l’escroc, qui profitait des largesses de la princesse, cumulait de nombreuses autres dettes.

La grande passion de la vie d’Émile Aubéry a été l’aviron, dénommé généralement rowing au 19e siècle. Il fait partie d’un groupe de cinq personnes qui, le 3 novembre 1876, fondent à Paris la Société nautique de la Marne, dont le garage va être établi sur l’Île Fanac, à Joinville-le-Pont. Les autres fondateurs sont le constructeur de bateaux Louis Dossunet, un orfèvre, Jules Monney, ainsi qu’Henri Philippe et Georges Dufour qui furent successivement présidents de l‘association.

La SN Marne a été, avec le Rowing-Club de Paris, l’une des deux grandes formations sportives sur l’eau en région parisienne et les deux disputaient un match annuel sur la Seine.

Aubéry fut, avec Louis Dossunet, l’initiateur de la construction en 1883 du boat house de l’Île Fanac, bâtiment en pans de bois hourdé de briques équipé d’un balcon servant de tribune pour suivre l’évolution des rameurs, disposant d’une horloge et d’un campanile.

Siégeant au conseil d’administration de la SN Marne, Aubéry fait partie de la commission qui se charge de la révision des statuts et du règlement des courses en janvier 1882. Il préside la commission des courses en avril 1884. En juin 1909 puis le même mois en 1914, il est le juge à l’arrivée du match annuel des courses à huit rameurs entre le Rowing-Club de Paris et la Société Nautique de la Marne.

Comme plusieurs autres responsables et athlètes, Émile Aubéry s’installe, avec son épouse, sur l’Île Fanac où il réside en 1896, dans un pavillon jouxtant le garage de la société. Son frère aîné Charles, qui a également fréquenté le club, vint également à Joinville où il se marie en 1899 puis décède en 1903 ; il vivait dans le quartier de Polangis.

Émile Aubéry meurt le 25 février 1924 à Joinville, dans sa résidence sur l’Île Fanac. Il était âgé de 90 ans, veuf et n’avait pas eu d’enfant. Le quotidien sportif L’Auto lui consacre une nécrologie saluant la disparition de l’un des plus populaires vétérans du « bout de bois. »

 

Partager cet article
Repost0
19 mars 2024 2 19 /03 /mars /2024 01:01

Louis Gabriel Alphonse Dossunet naît le 30 juillet 1809 à Charenton-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) chez sa mère, Louise Pautré. Il est reconnu par son père, Louis Dossunet, boulanger ; ils ne sont pas mariés.

Alors probablement couvreur et vivant avec sa mère, rue de Paris, toujours à Charenton, Alphonse Dossunet épouse en juin 1835 Marie Denise Étiennette Baillard, repasseuse, qui vit dans la même ville.

Comme beaucoup de professionnels travaillant sur ou autour des fleuves, Alphonse Dossunet est à plusieurs reprises amené à intervenir pour sauver des personnes en danger de se noyer.

Il obtient ainsi une médaille de bronze en janvier 1854 pour plusieurs interventions, une médaille d’argent de 2e classe en mars 1862 puis une autre de 1ère classe en octobre 1874 pour le sauvetage d'un enfant.

Toujours éclusier, Alphonse Dossunet meurt le 18 mai 1865 à Saint-Maur-des-Fossés, dans son domicile, qui est aussi son lieu de travail. Il était âgé de 55 ans.

Beaucoup de ses descendants auront une activité professionnelle en lien avec les rivières et la navigation. C’est le cas notamment de ses trois fils (Louis, Émile et Charles) et plusieurs de ses petits enfants qui seront constructeurs de bateaux à Joinville-le-Pont, Maisons-Alfort et Paris.

L'écluse de Saint-Maur

 

Partager cet article
Repost0
14 mars 2024 4 14 /03 /mars /2024 19:40

Aline Marie Hanicka naît le 11 novembre 1933 à Varsovie (Pologne). Elle est la fille de Valéria Constance Mantey et de Witold Hanicki.

Son père est ingénieur. Il est originaire en août 1900 de Tereszky, ville située en Russie selon son état-civil, qu’il faut probablement rattacher à l’Ukraine actuellement.

Sa mère, née en juin 1899 à Paris, exerce la profession de sténodactylo, est la fille d’un directeur de l’Assistance publique de Paris, Donat Émile Mantey, qui a en charge des établissements en banlieue comme Bois-d'Arcy (Seine-et-Oise, act. Yvelines) puis en province tels Saint-Pol-sur-Ternoise (Pas-de-Calais) ou Abbeville (Somme). La grand-mère maternelle d’Aline Hanicka, Flora Valeria née Desvaux a pour sœur Anita Desvaux, militante socialiste, mariée avec Jean Laurent Frederick Longuet, journaliste, avocat, homme politique socialiste français membre de la SFIO ; c’est un des petits-fils du philosophe et rédacteur du Manifeste du parti communiste, Karl Marx.

Valéria Mantey, bien que née en France et n’ayant résidé que quelques années en Pologne, avait perdu la nationalité française ; elle la retrouvera en novembre 1937, la famille séjournant de nouveau en France, à Taverny (Seine-et-Oise, act. Val-d'Oise) où naît le frère d’Aline, Jean, en 1935.

Selon l’historien Jacques Girault, Aline Hanicka fréquente, après la deuxième guerre mondiale, vers 1946-1947, un groupe de jeunes animé par Yvan Craipeau. Militant syndical, ancien résistant et dirigeant d’organisations trotskistes, il est instituteur dans une école de Taverny. Elle-même deviendra également institutrice. Le groupe animé par Crépeau comprend des jeunes communistes, mais aussi des chrétiens progressistes et avait une activité principalement sportive.

C’est grâce à ce groupe qu’elle rencontre Roger Beaumont, qui sera lui aussi instituteur, et séjournant alors en sanatorium à Bouffémont (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), commune voisine de Taverny. Toujours d’après J. Girault, Roger Beaumont et ses camarades de club « suivaient de très près les actions des prêtres-ouvriers ». Il exerçait des responsabilités locales aux scouts de France. Résidant à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), il avait été adhérent aux Jeunesses du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste) dans cette ville de 1947 à 1950.

Cependant, fréquentant Aline Hanicka et les membres de son groupe, il change d’opinion et rejoint le parti communiste français (PCF) en décembre 1953 ; elle-même le fait l’année suivante. Ils se marient, en mars 1954 à Joinville-le-Pont et vivent dorénavant dans cette commune.

Roger Beaumont est élu conseiller municipal de la commune voisine de Champigny-sur-Marne, où il enseignait. Après leur divorce et son remariage, il va quitter les bords de Marne pour s’installer à Sens, dans l’Yonne, où il devient inspecteur départemental de l’Éducation nationale.

Aline Hanicka conserve, selon le pédagogue Bernard Furet, la garde de leurs deux garçons. En mars 1999, elle participe à une souscription lancée dans le quotidien communiste L’Humanité aux côtés de militants communistes de Champigny.

Elle meurt le 17 janvier 2007 à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Elle était âgée de 73 ans.

Joinville-le-Pont, écoles

 

Partager cet article
Repost0
6 mars 2024 3 06 /03 /mars /2024 00:01

Georges Pierre Lambert naît le 21 mai 1886 à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Il est le fils de Berthe Lévy et de son époux, Jules Lambert. Son père est capitaine d’infanterie de marine, basé à Rochefort (Charente-Maritime). Ses parents, tous deux originaires de Nancy, sont de confession israélite.

La famille s’installe à Vanves (Seine, act. Hauts-de-Seine). Ils résident en 1906 rue Diderot. Pierre Lambert, qui est alors étudiant en sciences, s’engage pour trois ans dans l’armée en octobre 1905. Il est cependant démobilisé un an plus tard, du fait de ses études. Il réintègre l’armée en 1907. Il est chimiste à la poudrerie nationale de Sevran-Livry (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il reste probablement en fonction pendant la plus grande partie de la première guerre mondiale, mais il reçoit cependant une blessure de guerre par balle, qui lui vaudra, en 1933, une pension d’invalidité partielle.

En mai 1918, il épouse à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) Marie Stieffel, fille d’un médecin de la commune, lui aussi d’une famille juive, qui était installée à sa naissance à Oran (Algérie), mais venait antérieurement d’Alsace. Son épouse deviendra une artiste peintre et exposera régulièrement dans les salons parisiens.

Devenu chimiste principal en 1924, Pierre Lambert est affecté en 1930 au Laboratoire central des poudres, quai Henri-IV à Paris (4e arr.). Le couple s’installe à Joinville-le-Pont avec le docteur Stieffel, rue de Paris. Ils y sont recensés en 1931 et résident là toujours en 1938.

Pendant la deuxième guerre mondiale, malgré ses origines familiales, Pierre Lambert continue son activité. Il est muté en novembre 1940 au service des industries chimiques, à Montpellier (Hérault). Il est intégré en février 1944 au corps des ingénieurs, puis est reclassé, après-guerre, dans cette même fonction rétroactivement en février 1942. Il prend sa retraite comme ingénieur chimiste en chef en mai 1946.

Fait chevalier, à titre militaire, en janvier 1931, il est promu officier de la Légion d’honneur juste après avoir quitté son poste, en juin 1943.

La base de données Léonore (Légion d’honneur) signale que son dossier a été clôturé en 1976, ce qui indique probablement que Pierre Lambert est décédé cette année-là. Il aurait eu 89 ou 90 ans et ne semble pas avoir eu d’enfants.

Il ne doit pas être confondu avec Pierre Raymond Lambert (1910-1964), employé de banque, résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale, membre de la délégation spéciale à la Libération puis conseiller municipal (1944-1947) et adjoint au maire de Joinville-le-Pont (1959-1964).

Poudrerie nationale de Sevran-Livry, bâtiment de la direction (ph. Wikipédia)

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Polmorésie, blog d’histoire
  • : Histoire politique, économique, culturelle et sociale au travers des acteurs qui ont se sont engagés dans la vie publique.
  • Contact

Recherche

Liens