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20 janvier 2020 1 20 /01 /janvier /2020 00:01

Suite de la biographie d’Henri Melchior

Après le second conflit mondial, Henri Melchior devient le représentant du Mouvement républicain populaire (MRP, démocrate-chrétien) à Joinville-le-Pont. D’après le témoignage d’Emmanuel La Gravière, s'agissant des responsabilités politiques ou sociales, Melchior aurait fixé sa règle de conduite en déclarant : «  Ne rien demander, ne rien refuser ». En 1945, Henri Melchior est candidat, en cinquième position, sur la liste du MRP pour les douze sièges à pourvoir dans le premier secteur de l’arrondissement de Sceaux pour le conseil général de la Seine. La liste MRP arrive en seconde position avec 51 926 voix pour 181 901 suffrages exprimés (28,5%) et obtient quatre sièges. Elle est devancée par la liste d’union du PCF avec des radicaux (41,4%, 5 sièges) et suivie des socialistes SFIO (17,4%, 2 sièges) et par une liste de droite (11,8%, 1 siège). Melchior n’est pas élu mais un autre joinvillais entre dans l’assemblée départementale, Robert Deloche, maire communiste.

Pour les élections municipales organisées en octobre 1947, Henri Melchior est tête de liste à Joinville. Ses candidats obtiennent en moyenne 404 voix pour 6 974 suffrages exprimés (5,8%) sur 7 073 votants et 8 376 inscrits ; la liste n’a pas d’élu. Elle est devancée par le RPF (droite gaulliste, 44%, 13 élus), le PCF est ses alliés radicaux (43,3%, 13 élus) puis les socialistes SFIO (6,5%, 1 élu). La municipalité reste communiste grâce au soutien à Robert Deloche de l’élu socialiste.

À Paris (15e arr.), Henri Melchior épouse en octobre 1949 Georgette Marcelle Chambroy, également syndicaliste. Il est signalé toujours responsable de la section MRP de Joinville.

Suite à la démission de Jean Varnoux, un de ses prédécesseurs sur la liste MRP pour le scrutin départemental de 1945, Henri Melchior obtient son premier mandat électoral en janvier 1950 et devient conseiller général.

S’étant installé dans la commune voisine de Champigny-sur-Marne en 1952, Melchior y conduit la liste MRP pour les élections municipales de mai 1953. Avec en moyenne 1 020 voix pour 14 612 suffrages exprimés (7%) sur 19 395 inscrits, sa liste a deux élus. Elle est devancée par les communiste de Louis Talamoni (46,7%, 16 élus) les gaullistes alliés au RGR (20,4%, 6 élus), les socialistes SFIO (12,6%, 4 élus) et une liste dissidente du RPF (9%, 3 élus) ; vient ensuite une liste socialiste indépendante (3,4%, pas d’élu). Melchior obtient personnellement 1 234 votes (8,4%) et est élu.

Toujours en mai 1953, Melchior sollicite le renouvellement de son mandat de conseiller général, cette fois en étant à la tête de la liste MRP, qui n’obtient plus qu’un seul siège, sur les onze à pourvoir, derrière le PCF (5 sièges), la droite (3 sièges) et la SFIO (2 sièges). Réélu, Melchior devient vice-président du conseil général.

Au sein de l’assemblée, il se consacre aux problèmes de la jeunesse, de l'enseignement, des sports, des constructions scolaires, de la jeunesse délinquante. Il est à l’initiative de classes de neige, de centres de formation professionnelle et de la mise en place de l’apprentissage pour adultes. Melchior contribue à la constitution de cités familiales d’accueil, de centres pour les jeunes travailleurs isolés, notamment à Nogent, et de la construction de groupes scolaires. Il mène également un combat moral, contre les publications pornographiques et la publicité des « films licencieux. »

Très régulièrement, Melchior intervient pour des familles en difficulté, notamment en matière de logement. Il prend également position contre les discriminations dont seraient victimes les nord-africains.

Lors des élections législatives des 23 et 30 novembre 1958, qui voient le retour du scrutin majoritaire, Melchior est le candidat du MRP dans la 4e circonscription de l’arrondissement de Sceaux (Bry-sur-Marne, Champigny-sur-Marne, Nogent-sur-Marne, Le Perreux-sur-Marne). Il a notamment face à lui le maire communiste de Champigny, Louis Talamoni et le maire gaulliste de Nogent, Roland Nungesser.

Au premier tour, Melchior remporte 10 277 voix sur 54 174 suffrages exprimés (19%), pour 55 350 votants sur 67 617 inscrits, arrivant en troisième position derrière Nungesser (23,6%) et Talamoni (21,7%). Ces trois candidats se retrouvent au second tour, Melchior étant cette fois deuxième avec 16 884 votes sur 53 320 exprimés (31,7%) et 54 283 votants. Il devance le communiste (26,5%) mais est battu par Roland Nungesser (41,9%).

À suivre

 

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18 janvier 2020 6 18 /01 /janvier /2020 00:01

Début de la biographie d’Henri Melchior

Henri Melchior naît le 27 août 1911 à Boulogne (Seine, act. Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine). Il est le fils de Louise Charlotte Hubert et de son mari Georges Alfred Casimir Melchior, employé. Ils vivent 62, rue de Bellevue. Cette même année, la famille s’installa à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis.

En 1921, Henri est comme son frère aîné Maurice employé à la compagnie des Chemins de fer de l’Est, qui exploite la ligne ferroviaire desservant Joinville. Il travaille en 1926 à la Société des Cinéromans, entreprise cinématographique fondée en septembre 1919 par Serge Sandberg et installée dans le quartier voisin de Palissy, à Joinville, sur des terrains loués par Charles Pathé. En 1936, un an après le décès de son père, Henri et Maurice sont répertoriés tous deux dans le recensement de la population de Joinville comme agent PP (probablement de la préfecture de police).

Selon l’ancien sénateur Emmanuel La Gravière (MRP), Henri Melchior est militant à la JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne) dès ses 13 ans, c’est-à-dire en 1924 ou 1925 ; cependant, le mouvement se constitue en 1926 et est fondé juridiquement en 1927. Melchior est proche de Paul Bacon, premier secrétaire général de la JOC, qui sera résistant, député et ministre, et qui réside dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés.

Mobilisé pendant la deuxième guerre mondiale, Henri Melchior est fait prisonnier. À son retour de captivité, toujours installé avec sa mère à Joinville, il reprend des études pour devenir professeur de l'enseignement technique. De nouveau comme Paul Bacon, il milite à la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). Selon l’hommage qui lui fut rendu en mai 1985 par Pierre Aubry, maire de Joinville, Henri Melchior, « par sa conduite, a sauvé de nombreuses vies humaines durant la seconde guerre mondiale. »

À Joinville-le-Pont, dans sa paroisse Saint-Anne, il côtoya l’abbé Jacques Hollande, nommé curé de Polangis en juillet 1942 et qui le resta jusqu’en mars 1944 quand le cardinal Suhard, archevêque de Paris, l’a nommé supérieur de la Mission de Paris, laquelle constitua le mouvement des prêtres ouvriers.

À suivre

Eglise Saint-Anne de Polangis (Joinville-le-Pont)

 

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16 janvier 2020 4 16 /01 /janvier /2020 00:01

Suite de la biographie de Félix Soulié

En tant que négociant, Soulié prend part à la reconstitution de l’Union des commerçants et industriels de Joinville en juillet 1923.

Son principal engagement est cependant dans la SN Marne. Elle est présidée, depuis 20 ans, par Émile Lecuirot. Soulié en est le directeur en 1923. Il est trésorier-adjoint et président de la commission sportive après l’assemblée générale de janvier 1924. Il exerce la fonction de capitaine d'entraînement. Le quotidien Paris-soir mentionne, en octobre 1924 que « pour différents motifs, dont le louable souci de prendre un repos bien gagné, Félix Soulié résilie ses fonctions ». Le journal lui rend hommage, le qualifiant de « fondateur de nombreuses sociétés, créateur de diverses fédérations » et « animateur de premier ordre, joignant à ses belles qualités de rameur un talent d'organisateur hors pair. Sa disparition de la vie active du rowing sera unanimement regrettée ». Il a été entraîneur de l’équipe olympique française d’aviron.

Malgré son retrait, Soulié poursuit une activité au sein de la SN Marne comme responsable du cercle, directeur du garage, et membre de la commission sportive. Il est membre d’honneur du conseil d’administration.

Depuis 1890, il collabore au Journal de l’aviron. Il est membre du comité central de la Fédération française d’aviron. En outre, il est l’auteur d’une notice sur l’art de ramer.

La famille a quitté l’île Fanac et est installée sur la rive gauche de la Marne, d’abord avenue Galliéni en 1923 Joinville puis avenue du Château en 1926, qui devient avenue Foch.

Félix Soulié meurt le 24 octobre 1934 à Joinville et est inhumé au cimetière communal. Il était âgé de 76 ans et avait eu une fille. La presse quotidienne et locale rend hommage à son parcours. Il était titulaire des Palmes académiques comme officier d’académie, chevalier de la Légion d’honneur depuis octobre 1928 et avait été en février 1934 récipiendaire de la médaille d'or de l'Union des Fédérations des sociétés françaises d'aviron.

En mai 1935, la nouvelle municipalité de droite, conduite par Léon Lesestre, lui rend hommage en déposant une gerbe sur sa tombe.

Fin

 

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14 janvier 2020 2 14 /01 /janvier /2020 00:01

Suite de la biographie de Félix Soulié

À partir de fin 1919, Félix Soulié prend une place significative dans la vie politique communale à Joinville-le-Pont. Il est désigné électeur sénatorial en janvier 1920.

En 1923, il est, au côté du maire, Henri Vel-Durand, un des maître d’œuvre de la constitution du Comité d’union et d’action républicaine, principale organisation de la droite locale, qui rassemble des républicains de gauche (c’est-à-dire des conservateurs), des radicaux et des socialistes indépendants. Il copréside la réunion de lancement tenue le mars au café Landier. Il fait partie de la commission de préparation du programme avec Vel-Durand, Liou, Piot et Decrombecque.

En mai, Soulié est désigné comme président et présente le programme du comité, basé sur l’union de tous les républicains de gauche. À l’intérieur, maintien et développement méthodique des lois démocratiques et sociales actuelles : lois scolaires, défense des lois laïques ; loi de séparation à maintenir dans son intégralité ; lois d’assistance et de retraites, mise au point de la loi des retraites ouvrières par cotisations de l’État et des patrons seuls ; lois protectrices de l’enfance ; enseignement gratuit à tous les degrés par l’augmentation du nombre de bourses accordées seulement au concours, la bourse devant comprendre l’entretien complet de l’élève ; assainissement de la situation financière en diminuant l’inflation et en établissant des impôts mieux assis et surtout mieux perçus, maintien de l’impôt global et progressif sur les revenus, suppression de la taxe sur le chiffre d’affaires (…), compression des dépenses publiques surtout militaires (…) ; interdiction d’importation pour tous les produits de 1ère nécessité (céréales, bestiaux, légumes, sucres) ; le comité est l’adversaire du communisme ; favorable au syndicalisme, s’il abandonne ses idées révolutionnaires ; opposé à la réaction royaliste. À l’extérieur, soutien au gouvernement.

Le quotidien socialiste L'Ère nouvelle critique en mai 1924 « L'exquise délicatesse des édiles réactionnaires ». Sous la signature d’un Banlieusard, il met en cause le président du comité de la droite locale, propriétaire du terrain sur lequel est édifié le bureau de poste des quartiers de Polangis et Palissy : « comment le sieur Soulié n’a-t-il pas compris que lorsqu’on est de près ou de loin mêlé a l'administration d’une commune on ne doit pas s’en faire une cliente ni attitrée ni occasionnelle. Aux périodes révolutionnaires cela était puni de mort. Ne sentez-vous pas que cela choque vos concitoyens ? »

La préparation des élections municipales de mai 1925 se fait sous la houlette de Soulié qui préside la réunion de présentation de la liste d’Union républicaine pour la défense des intérêts communaux qui se tient, avec 230 participants, au restaurant la Tête noire. Son programme prévoit que les lois de laïcité soient « appliquées sans rigueur et sans sectarisme », ainsi que le maintien de l’octroi et des économies dans les dépenses budgétaires communales. La liste est intégralement réélue, face à une candidature du groupement des gauches (radicaux-socialistes et socialistes SFIO) et une autre du parti communiste. Soulié est réélu président du comité, renommé comité d’union républicaine. En janvier 1927, il est de nouveau électeur sénatorial.

Soulié est toujours président du comité d’union républicaine en septembre 1928, au moment des obsèques du maire Henri Vel-Durand. Par contre, il n’exerce plus cette fonction en 1932,

À suivre

L'île Fanac

 

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12 janvier 2020 7 12 /01 /janvier /2020 00:01

Début de la biographie de Félix Soulié

Félix Pierre Célestin Soulié naît le 17 octobre 1858 à Saint-Antonin (act. Saint-Antonin-Noble-Val, Tarn-et-Garonne). Il est le fils de Célestine Albouy et de son mari Pierre Soulié, entrepreneur d’omnibus. Comme ses témoins, serrurier et cultivateur, le père ne sait pas signer.

Débutant l'aviron en 1878, Félix Soulié s’inscrit en 1879 à un des clubs les plus prestigieux, la société nautique de la Marne (dont l’Aviron Marne et Joinville est le successeur). Il dispute la course la plus prisée à ce moment de l’aviron français, le match annuel entre le Rowing club de Paris et la SN Marne. Il le perd en 1880, mais remporta par la suite, en quatre et en huit, de nombreux succès dans les compétitions nationales et internationales.

Sur le plan professionnel, Félix Soulié est représentant de commerce. Il va d’abord résider à Toulouse (Haute-Garonne) entre 1884 et 1896, puis dans le Nord en 1900. Dans ces deux régions, il poursuit son activité sportive et contribue au développement de l'aviron. Il est membre du Cercle nautique de l’aviron de Roubaix.

Félix Soulié épouse, en juin 1888 à Paris (10e arr.), où résident ses parents, devenus marchands de quatre saisons, Louise Joséphine Pinon, fille d’une marchande de vins  de Clamecy (Nièvre). Parmi les témoins, on note la présence d’Ernest Barberolle, champion d’aviron, licencié à la SN Marne, qui sera médaillé olympique en 1920.

Au début du 20e siècle, la famille Soulié s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), sur l’île Fanac tout à côté du siège de la SN Marne. Soulié est barreur d’une yole à 8 du club. Il développe son activité de négoce de tissus, implantée rue du Sentier à Paris. En 1925, il prend part à la constitution des établissements Lefebvre et Soulié, qui proposent des tissus de haute nouveauté. La société a un capital de deux millions de francs. Elle a son siège à Nogent-sur-Marne en 1928.

À suivre

 

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10 janvier 2020 5 10 /01 /janvier /2020 00:01

Louise Pinon naît le 6 septembre 1866 à Clamecy (Nièvre). Elle est la d’Augustine Girault et de son époux, Léonard Constant Pinon, manœuvre, illettré.

Elle épouse à Paris (10e arr.) en juin 1888 Pierre Célestin Soulié, négociant en tissus et champion puis dirigeant de club sportif d’aviron. Ils séjourneront dans le sud-ouest de 1889 à 1896 et dans le Nord en 1900, avant de se fixer à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), sur l’île Fanac, où son mari sera dirigeant du de la principale organisation sportive locale, la Société nautique de la Marne, dont il fera le premier club français en aviron.

C’est en matière sociale que Louise Soulié va s’engager. Elle contribue aux œuvres scolaires, ce qui lui vaut d’être décorée des Palmes académiques entant qu’officier d’académie en février 1933.

La société de l’allaitement maternel, une des premières œuvres humanitaires locales, compte également Louise Soulié parmi ses membres actifs depuis au moins 1911. En 1923, elle fait partie des dames enquêteuses de cette association, qui accompagne des mères en difficulté. Elle siège également au conseil d’administration et est trésorière en 1931.

C’est à ce titre qu’elle est décorée de la médaille de bronze de l’Assistance publique.

Après le décès de son mari en 1934, Louise Soulié réside toujours à Joinville dans le quartier de Polangis en 1936, avenue Foch. Elle meurt le 2 mars 1938, à l’âge de 72 ans. Elle avait eu une fille.

 

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8 janvier 2020 3 08 /01 /janvier /2020 00:01

Suite de la biographie de Marcel Bardiaux

En juillet 1961, Marcel Bardiaux divorça d’avec Angèle Cochois. Il épousa en janvier 1964 Simone Laporte à Paris (18e arr.), puis s’en sépara en octobre 1971.

À partir de 1960, Bardiaux débute, à Cherbourg, la construction d’un autre bateau, en acier, qu’il baptise Inox. Il poursuit la réalisation de son voilier dans différents chantiers et la termine au Portugal en 1966. D’une longueur de près de 15 mètres, il pèse 22 tonnes. C’est le premier navire de plaisance en métal inoxydable connu. Il est intégralement conçu par Bardiaux. C’est un ketch pensé pour assurer le maximum d'autonomie et de durabilité et réputé insubmersible. À son bord, Bardiaux conduit un tour du monde sans escale en 229 jours.

À partir de 1969, Marcel Bardiaux, insatisfait de l’évolution règlementaire imposée aux navires en France, avec une immatriculation, des équipements obligatoires et des taxes, décide de résider à l’étranger. Il séjournera notamment au Canada. Il revient cependant de ce dernier pays en 1996, confiant que « Si là-bas les hivers ne duraient pas six à sept mois, il y a longtemps que je serais canadien. »

Pour la première fois, il traverse sans son bateau : celui-ci a, en effet, connu un accident, à l'entrée du Saint-Laurent, ayant essuyé une tempête classée force 12 sur l’échelle de Beauffort. Pendant 26 heures, il cogne contre la falaise mais s'en tire avec beaucoup de bosses. Bardiaux assure dans Libération : « Tout autre bateau aurait coulé ». C’est, dit-il, la première fois qu’il quitte son bateau.

Il retourne le réparer puis entreprend, en novembre 1997, à 86 ans, de franchir une nouvelle fois l’Atlantique. En décembre, il subit une terrible tempête et fait naufrage dans l'archipel des Açores. Il ne se signale pas, amis lutte pendant trois jours pour sauver son ketch. Il a lui-même souffert : « Tout est à revoir sur le bateau, et les voiles n'en peuvent plus. Je me suis blessé au genou en plus de trois côtes cassées », confiera-t-il au quotidien brestois Le Télégramme.

Porté disparu depuis février, il accoste discrètement Belle-Ile-en-Mer (Morbihan) début mai 1997. Il exprime le souhait de devenir le premier navigateur solitaire centenaire et mouille son bateau à Redon (Ille-et-Vilaine), port fluvial au milieu des teres.

Après Aux 4 vents de l'aventure, Marcel Bardiaux a publié quatre autres ouvrages, ceux-ci à compte d’auteur : Les Aventures de Marcel Bardiaux, 1960 ; Les astuces de Marcel Bardiaux, 1965 ; Aux 4 vents de mes amours, 1975 ; Entre deux tours du monde, 1995. La vente de ses livres était sa seule ressource. Il en stockait 4 000 dans la cale de son bateau.

Aux 4 vents de mes amours est, selon un admirateur de Bardiaux un « catalogue des liaisons intimes de Bardiaux. C'est gratiné, impudique et assez cavalier vis-à-vis des jeunes femmes qui sont citées et parfois exposées en photos. (Il y a même des épouses infidèles de messieurs "haut placés" dans tel ou tel pays d'Amérique du Sud !) »

Dans son dernier ouvrage publié, Entre deux tours du monde, il règle des comptes avec d’autres navigateurs, par exemple Bernard Moitessier : « je lui ai appris à naviguer. Je l'ai rencontré à l'île Maurice après un de ses naufrages. Il a coulé trois bateaux sans faire le quart de ce que j'ai fait.»

Au cours de sa carrière, Bardiaux aura navigué sur près de 400 000 miles, soit l’équivalent de 18 tours du monde. Un grand marin, l’anglais sir Francis Chichester, qualifia Marcel Bardiaux comme « le plus résistant de tous les durs-à-cuire de France. »

Marcel Bardiaux est mort le 9 février 2000 à Redon, Ille-et-Vilaine, où il stationnait depuis deux ans. Il était âgé de 89 ans et ne semble pas avoir eu d’enfants. Il est enterré à Issoire (Puy-de-Dôme), auprès de sa mère.

En 1958, Marcel Bardiaux avait reçu la Blue Water Medal, décernée par le Cruising Club Of America pour l’exploit maritime de l’année.

Fin.

 

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6 janvier 2020 1 06 /01 /janvier /2020 00:01

Suite de la biographie de Marcel Bardiaux

Après son service militaire, Marcel Bardiaux poursuit son activité sportive en kayak de course et de descente. Il exploite un atelier de fabrication de bateaux au 77, quai de la Marne à Joinville-le-Pont, qui produit trois types de kayaks : Kette, Étoile et Bardiaux, version pliable reproduisant son bateau personnel.

En octobre 1935, Marcel Bardiaux épouse à Joinville Angèle Cochois, couturière.

Mobilisé pendant la deuxième guerre mondiale dans la marine, il est, en février 1940 condamné à 5 francs d’amende pour blessures involontaires pour avoir heurté un autre véhicule avec celui qu’il conduisait à Cherbourg. Selon son témoignage, il est fait prisonnier et s’évade deux fois durant la deuxième guerre mondiale avant d’être repris. En 1943, il a repris son activité sportive de kayakiste et fait une descente du Verdon, dans les Alpes du sud.

Si l’attitude de Marcel Bardiaux pendant le conflit n’est pas connue, il a exprimé son opinion dans un de ses ouvrages, Entre deux tours du monde (1995). Parlant d’une grande croix de Lorraine, construite près de Camaret-sur-Mer (Finistère), la croix de Pen Hir, au mémorial aux bretons de la France Libre, il écrit en évoquant le général de Gaulle et le maréchal Pétain : « On ne comprend pas très bien la raison d'un tel gaspillage, destiné avant tout à encenser une personne qui commit pourtant bien des erreurs, ne serait-ce que celle d'avoir fait enfermer un valeureux soldat qui fit tout ce qu'il put pour sauver son pays, et non bien à l'abri derrière un micro étranger ». Ce qui permet au quotidien Libération de conclure en 1997 que Bardiaux était pétainiste.

À la fin de la guerre, Bardiaux achète en librairie les plans d’un voilier, signés de l’architecte Henri Dervin. Il le construit en modifiant considérablement les plans : les lignes d’eau sont allongées, le pont et le roof renforcés. C’est un cotre de 5 tonneaux  et de 9 m. 30, qu’il baptise Les Quatre-Vents.

Tout en restant sur les bords de Marne, il déménage de Joinville pour la commune proche du Perreux-sur-Marne, 6, rue Patou. Il a une nouvelle compagne, Mary.

Il quitte le port du Havre (Basse-Seine, act. Seine-Maritime) en février 1950 pour un tour du monde de huit ans et 543 escales. Il gagne Arcachon, d’où il part en octobre 1950. Après une escale aux Canaries, il relâche à Dakar. Il traverse et arrive à Rio de Janeiro après vingt-huit jours de mer. Selon un article signé Sergio, sur le site Plaisance-Pratique « Ses rencontres sont tumultueuses, son caractère tranchant ». Il visite le Brésil et en mars 1952, puis passe le cap Horn le 12 mai 1952. Il emprunte les canaux de Patagonie, passe Chiloé et arrive à Valparaiso où il va rester plusieurs mois pour remettre Les Quatre-Vents en état.

Il poursuit la grande boucle par Tahiti, la Nouvelle Zélande et s’échoue sur les coraux en Nouvelle Calédonie. Il rentre par le Cap, le Brésil, les Antilles, les Bermudes et New York. Il est de retour à Paris en 1958.

Sa mère décède d’une crise cardiaque quand on lui avait apporté la nouvelle de la disparition (fausse) de son fils, en mars 1957.

Le récit de sa première circumnavigation est publié, en deux tomes, aux éditions Flammarion, à Paris, sous le titre Aux 4 vents de l'aventure. Le premier volume, Défi au cap Horn, sort en 1958 et porte sur le trajet jusqu’au Chili et à Tahiti. L’année suivante, le volume deux est sous-titré Par le chemin des écoliers et raconte la traversée des océans Pacifique et Indien puis Atlantique.

L’ouvrage, qui connaîtra une traduction en anglais, connaît un certain succès, même si son style n’est pas unanimement apprécié. Ainsi, le Journal de la Société des océanistes commente « Quant au navigateur, sa particularité est son tempérament de lutteur, sympathique quoique un peu fatigant, à la longue, pour le lecteur. Les descriptions maritimes sont excellentes et intéressantes ; celles des pays, aussi bien océaniens qu'indiens ou atlantiques, très superficielles. »

Ayant abandonné toute activité professionnelle, Marcel Bardiaux va désormais vivre des recettes que lui procurent ses ouvrages. Il se fâche avec ses éditeurs parisiens, publiant en 1959 Coupé par l'éditeur ! (Presses Bretonnes, Saint-Brieuc, 1959), une plaquette de 16 pages où sont regroupés des passages non publiés du manuscrit d’Aux 4 vents de l'aventure, notamment certains de ces passages concernent Tahiti.

A suivre

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4 janvier 2020 6 04 /01 /janvier /2020 00:01

Début de la biographie de Marcel Bardiaux

Marcel Bardiaux naît le 12 avril 1910 à Clermont-Ferrand. Il est le fils de Marie Eugénie Amblard et d’Eugène Paul Bardiaux, facteur. Selon son témoignage, son père meurt à la fin de la première guerre mondiale et sa mère le confie à un orphelinat à Paris ; il s’en échappe à onze ans et cherche à embarquer sur un grand voilier au Havre. La police le ramène chez sa mère.

En 1930, Marcel Bardiaux vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où il est artisan électricien depuis 1928. Sur le plan sportif, c’est un des meilleurs kayakistes français. Il est le premier français à utiliser en compétition la technique de l'esquimautage en 1932, obtient le titre de champion de France, reste le meilleur descendeur jusqu'en 1948 et domine, avec Eberhardt, la course en ligne de 1934 à 1939.

Marcel Bardiaux aurait réalisé une traversée de la Manche en kayak. Selon le témoignage qu’il livre au journal L'Homme libre, il a fait de grandes randonnées sur son canoë Belle -Etoile à travers toute la France quand il se lance dans une traversée de l'Europe. Il utilise un canoë de cinq mètres de long, où il a placé ses bagages, dont sa tente, un réchaud et un bidon d'eau potable, dans des sacs insubmersibles.

Il raconte son périple dans l’hebdomadaire Match. Parti de Joinville le 4 mai 1930, il remonte la Marne, emprunte des canaux puis transporte son canoë démontable sur un charriot jusqu’aux sources du Danube, traverse l'Allemagne, l’Autriche, la Hongrie et la Yougoslavie. Il rejoint la mer Noire le 23 août en Bulgarie, essuie une tempête puis rejoint Constantinople (act. Istanbul, Turquie) où il répare son bateau.

Il revient par la mer de Marmara et les Dardanelles, mais casse de nouveau son canoé en doublant le mont Athos et doit s’arrêter trois semaines à Salonique pour remettre la Belle-Etoile en état de poursuivre son voyage. Il atteint le port d’Athènes, Le Pirée, le 11 novembre après une traversée très mouvementée. Mais on lui déconseille de prendre la mer au travers de l'Adriatique, la météo, étant très défavorable. Il emprunte donc un cargo pour rejoindre Naples, où on lui refuse le droit de débarquer, et poursuit donc jusqu’à Marseille.

Il gagne Sète par la mer, puis par le canal du Midi atteint Toulouse après avoir passé une centaine d'écluses. Via la Garonne, il rejoint Bordeaux. Il comptait rentrer à Paris via l'Atlantique et la Manche mais il reçoit une lettre de sa famille lui annonçant son incorporation au service militaire pour le mois de mars. N’ayant plus le temps de suivre son projet, il traîne son chariot jusqu'à Orléans puis rejoint Paris via les canaux, le Loing puis la Seine. Il campe les trois derniers jours sous la neige et le gel. Il accoste près du Pont-Neuf à Paris le 1er mars 1931, accueilli par quelques amis et la presse sportive. Il avait parcouru 11 000 kilomètres en pagayant.

À suivre

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30 décembre 2019 1 30 /12 /décembre /2019 00:01

Suite de la biographie de Jules Vallety, dit Charles Papillon

Après le premier conflit mondial, désormais ingénieur en titre, Vallety s’occupe principalement de l’éclairage public pour la ville de Paris. En février 1928, il devient chef de la circonscription d'aménagement du Parc des expositions puis, en janvier 1930, chef de la circonscription des concessions créée à la section de l'éclairage. Il prend sa retraite en mai 1931, étant alors âgé de 55 ans.

Son activité en faveur de la version ido de l’espéranto se prolonge, toujours sous le pseudonyme de Papillon. Il diffuse ainsi en 1921, La Langue internationale, feuille trimestrielle. Il donne des cours à Emancipanta Stelo (Union Internationale des idistes d'avant-garde), rue de Bretagne à Paris (3e arr.) en 1923 et rouvre un cours à la Bourse du Travail de la capitale en octobre 1934. Il vit rue Petit à Paris (19e arr.).

Le 14e congrès international de la langue ido se tenant à Paris en août 1937, il en est un des organisateurs avec S. Lafay ; la manifestation rassemble une quarantaine de délégués venant de 12 pays. Participant activement aux échanges, il organise également une visite au mur des Fédérés du cimetière du Père-Lachaise. En 1938, C. Papillon est membre du comité directeur de « Uniono por la linguo internaciona (ido) », basé à Essex (Royaume-Uni) et dont le professeur Léau est le président d’honneur.

Après la deuxième guerre mondiale, Papillon poursuit l’animation du Grupo Libertaria Idista. Il est également un fidèle soutien de la revue syndicaliste, fondée par Pierre Monatte, La Révolution prolétarienne, ses contributions financières étant mentionné sous le double nom de Charles Papillon-Vallety.

Il collaborait à la feuille Le Vieux Travailleur (Saint-Genis-Laval, Rhône, 1951-1957) de Jules Vignes, devenue ensuite le Travailleur libertaire (1957-1958). Papillon rédigeait les deux dernières pages rédigées en Ido sous le titre La Olda Laboristo.

Jules Vallety meurt le 27 janvier 1967 à L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne). Il était âgé de 90 ans. Il avait eu une fille, Violette née en 1903 Paris et mariée en 1931 avec Marcel Beynet.

Plusieurs livres publiés en langue ido ont été révisés par Jules Vallety.

Fin

Les congressistes du 14e congrès de langue ido à Paris en 1937, dont Jules Vallety (n° 6)

 

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