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18 janvier 2025 6 18 /01 /janvier /2025 00:01

Henri Jean Baptiste Davenne naît le 12 janvier 1789 à Paris ; il est baptisé le lendemain en l’église Saint-Eustache. Il est le fils d’Anne Cécile Milet et de son époux Jean Baptiste Davenne. Sa mère est fille d’un entrepreneur du bâtiment. Son père est greffier en chef du baillage du Palais de justice de Paris en 1785, puis avocat et ensuite surveillant en chef de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort (Seine, act. Val-de-Marne).

Ayant certainement fait lui aussi des études juridiques, Henri Davenne est embauché en 1812 au ministère de l'intérieur. Le ministres est alors Jean-Pierre Bachasson, comte de Montalivet. En mars 1813, il épouse à Paris (2e arr.) Antoinette Eléonore Fleuret ; ils vont vivre rue de Condé.

En charge du suivi des collectivités locales, Henri Davenne publie, en 1824, un Traité pratique de voirie urbaine, qui connaîtra plusieurs éditions jusqu’en 1858. Il participe à plusieurs recueils encyclopédiques et fait paraître en 1840 le « Régime administratif et financier des communes ». Répondant à une souscription lancée par la préfecture de police de Paris, Davenne s’engage en février à verser six francs par an « pour l'extinction de la mendicité. »

Dans le cadre de ses fonctions, Henri Davenne siège dans la commission sur la révision des règlements en vigueur sur la voirie urbaine et les constructions (1842), contre le déboisement des montagnes (1845), sur les assurances contre l’incendie (1846).

Toujours au ministère de l’intérieur, il est devenu en 1844 chef de la division de l’administration communale et hospitalière. Le ministre est alors Tanneguy Duchâtel. À ce titre, il est intégré dans la commission que le préfet de la Seine nomme en septembre 1848 « dans le but d'étudier et de préparer un projet de réorganisation de l'administration des hôpitaux, hospices civils et secours à domicile de la ville de Paris. »

Le résultat de leurs réflexions sert de base à la loi du 10 janvier 1849, qui organise l'administration générale de l'Assistance publique à Paris, confiant à un seul fonctionnaire le service hospitalier et les secours à domicile. Contrairement aux structures antérieurs, c’est le directeur général, placé sous la double autorité du ministre et du préfet, qui détient le pouvoir, le rôle du conseil de surveillance étant consultatif. Par un arrêté ministériel du 2 février 1849, Henri Davenne devient, à soixante ans, le premier à occuper cette fonction. Au cours de cette même année, il doit faire face à une épidémie de choléra, qui coûte la vie à 155 employés de l'Assistance publique, dont trois directeurs d'hôpitaux, six internes, dix sœurs hospitalières et un aumônier. Une seconde phase, également meurtrière, éclatera en 1853-1854.

Sous la houlette de Davenne, l'hôpital général Sainte-Marguerite devient un établissement pour enfants (act. hôpital Trousseau). Gérant un leg, le directeur général fait construire l'hôpital Lariboisière. Pour soigner les enfants scrofuleux (ou tuberculeux), l’Assistance publique ouvre des hôpitaux à Forges-les-Bais (Seine-et-Oise, act. Essonne) et Berck (Pas-de-Calais).

En mars 1853, Davenne intègre la commission qui tente de trouver des substituts au plomb utilisé dans les peintures, pour réduire le risque de saturnisme. Il rejoint en avril 1855 une autre commission, pour l'établissement des asiles destinés aux ouvriers convalescents ou mutilés. Dans ce cadre, des établissements sont ouverts à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne) et au Vésinet (Seine-et-Oise, act. Yvelines).

En juin 1859, Davenne est inclus dans le comité chargé qui gère les sommes récoltées auprès du public pour venir en aide aux familles des militaires et marins de l’armée d’Italie blessés ou tués. À la fin de la même année, le 22 décembre 1859, à l’âge de 70 ans, Henri Davenne prend sa retraite avec le titre de directeur honoraire. Il est remplacé par Armand Husson.

Les époux Davenne s’installent alors à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Henri Davenne poursuit une activité publique, notamment au sein de l'Académie nationale de médecine où il a été élu associé libre de le 10 janvier 1854. Il est également président honoraire de la Société des médecins des bureaux de bienfaisance de Paris. À partir de 1862, il siège à la Société du Prince-Impérial pour l’enfance au travail. Il était aussi membre du comité consultatif d'hygiène et du conseil de l'association générale des médecins de France. Il rédige en 1865 un livre, De l'organisation et du régime des secours publics en France.

Henri Davenne meurt le 2 juillet 1869 à Joinville-le-Pont où il est inhumé. Il était âgé de 80 ans et père d’une fille, Pauline, mariée à un capitaine de gendarmerie qui avait échappé de justesse à la mort lors de l’insurrection parisienne de février 1848.

Nommé chevalier de la Légion d’honneur en mai 1833, il était devenu officier en novembre 1848 puis avait été élevé à la dignité de commandeur en août 1858. Il portait également plusieurs médailles étrangères, étant commandeur de l’Ordre du Christ (Portugal), décoré de la croix de Sainte-Anne (Russie) et chevalier de l’Étoile Polaire (Suède).

La comédienne et poète Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) lui a rendu hommage dans une lettre de septembre 1856, se félicitant de ce qu’il avait fait entrer son beau-frère dans un asile à Paris : « le meilleur des hommes vivants vient de m’accorder un si grand bienfait. »

Henri Davenne

 

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16 janvier 2025 4 16 /01 /janvier /2025 00:01

Émile Jean Baptiste Mousseaux naît le 8 juin 1843 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Élisabeth Reine et de son époux, Louis Adolphe Mousseaux, menuisier.

En janvier 1866 à Joinville, il épouse Julie Marie Guyot, fille de jardiniers vivant dans la commune, qui devient blanchisseuse. Émile Mousseaux poursuit l’activité de menuiserie de son père, qui est en 1868 à des deux artisans exerçant ce métier à Joinville.

Avant 1870, il rejoint la compagnie de sapeurs-pompiers de la commune. Elle est, en 1868, commandée par Ferdinand Rousseau, également capitaine de la garde nationale et futur maire de Joinville.

En novembre 1881, son épouse décède des suites d’un avortement clandestin. Elle avait mis au monde six enfants vivants et déclare au médecin qui l’examine peu avant son décès qu’elle avait déjà procédé à un autre avortement, un acte à l’époque considéré comme un crime. La sage-femme, supposée l’avoir aidée dans cet avortement, est jugée et acquittée en avril 1882.

L’entreprise Mousseaux connaît des difficultés d’exploitation. Comme cela avait déjà été le cas pour son père (deux fois en 1851 et 1857), Émile Mousseaux doit se déclarer en faillite en novembre 1886. Il réussit à clôturer l’opération par un concordat avec ses créanciers en janvier 1887 et reprend ensuite son activité.

Émile Mousseaux, qui réside alors rue des Marronniers, meurt à Joinville le 26 septembre 1908. Il était âgé de 65 ans. Son fils Ernest poursuivra l’activité de menuiserie. Il était membre de la société de secours mutuels des sapeurs-pompiers de Joinville.

En janvier 1900, il avait obtenu une mention honorable pour son activité de sapeur-pompier à la compagnie de Joinville-le-Pont. En décembre la même année, il est gratifié d’une médaille d’argent et d’un diplôme d'honneur pour avoir plus de trente années de services et avoir constamment fait preuve de dévouement. Lors de ses obsèques à Joinville, il est qualifié de « doyen des sapeurs-pompiers » et une allocution est prononcée par le lieutenant Coubleaux, chef de la subdivision. Sont présents notamment le maire, Eugène-Voisin, ses adjoints Paul Villain et Georges Émile Briolay (futur maire), Henri Vel-Durand, conseiller d’arrondissement et également futur maire, ainsi que dix conseillers municipaux. L’hebdomadaire, Voix des communes souligne qu’il s’était fait remarquer « par de belles actions. »

Voir aussi : Julie Mousseaux, morte des suites d’un avortement clandestin

Ancienne caserne des sapeurs-pompiers de Joinville (années 2000)

 

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14 janvier 2025 2 14 /01 /janvier /2025 10:49

Louis Adolphe Mousseaux naît le 24 janvier 1816 à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Anne Louise Savart et de son mari, Jean Pierre Mousseaux, cuisinier.

Ayant fait un service militaire, Adolphe Mousseaux est affecté dans la réserve de l’armée de terre en 1839. Cette année-là, il est menuisier à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où il vit dans le centre, rue de Paris. Il épouse, dans la commune voisine de Champigny-sur-Marne en décembre 1839, Élisabeth Reine, mercière et fille de merciers. Son activité artisanale semble assez florissante puisque, en 1847, il est inscrit au quinzième rang sur la liste des électeurs classés par rang d’imposition ; elle compte 96 noms à Joinville, soit un dixième des chefs de famille.

Lors des élections municipales de juin 1846 à Joinville, qui se tiennent au suffrage censitaire, il y avait 50 votants pour 67 inscrits et six postes de conseillers municipaux à pourvoir ; Mousseaux, avec 11 voix, arrive septième et n’est pas élu.

Sous la seconde République puis le second Empire, la situation économique de l’entreprise Mousseaux se détériore. En juillet 1851, il se déclare en faillite ; il obtiendra la mise en place d’un concordat avec ses créanciers en décembre de la même année. Cependant, en avril 1857, il est de nouveau contraint de déposer son bilan. Mais il peut reprendre son métier et est toujours en 1868 un des deux menuisiers de la commune. À l’été 1875, son épouse et sa fille cadette participent aux souscriptions pour les sinistrés des inondations de l’été.

Louis Adolphe Mousseaux meurt le 26 juillet 1880 à Joinville. Il était âgé de 64 ans et son épouse avait donné naissance à huit enfants. Son fils Émile poursuivra l’activité de menuiserie.

 

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11 janvier 2025 6 11 /01 /janvier /2025 23:00

Julie Marie Guyot naît le 17 juillet 1845 à Pantin (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Elle est la fille de Marie Geneviève Ozanne (ou Auzanne) et de son mari Louis Alphonse Guyot. Ses parents sont jardiniers. Ils résident alors place de l’Église.

En janvier 1866, la famille vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Julie Marie épouse alors Émile Jean Baptiste Mousseaux, entrepreneur de menuiserie, qui vit dans la commune avec ses parents.

Julie Mousseaux exerce la profession de blanchisseuse ; elle donne naissance à un premier garçon deux mois après leurs noces, puis à cinq autres bébés jusqu’en mai 1874, soit un tous les dix-huit mois en moyenne.

Considérant sans doute que six enfants constituent un nombre suffisant, elle va cependant vivre d’autres grossesses auxquelles elle veut mettre fin par avortement. Pour cela, elle fait appel aux services d’Amélie Damassine Roche, née Blessel, sage-femme à Joinville-le-Pont. Le 13 novembre 1881, enceinte de quatre à cinq mois, ce qu’elle avait caché à sa famille, Julie Mousseaux réclame de nouveau son intervention. Pour rappel, l’avortement était à l’époque un crime aux yeux de la loi, jugé en cour d’assises ; 15 personnes sont condamnées en France pour de tels faits en 1870 et 18 en 1890.

Dans d’horribles souffrances, selon les comptes-rendus de presse, elle fait une fausse couche le 13 au soir puis, malgré la venue d’un médecin le lendemain, meurt tôt le 15 novembre. La sage-femme Roche est arrêtée et jugée, le 28 avril 1882, par la cour d’assises de la Seine. Au moins une dizaine de journaux parisiens consacrent des articles importants à ce fait divers, incluant des condamnations généralement très nettes du rôle de la sage-femme.

La retranscription des débats de l’audience faite par le quotidien juridique La Loi le 29 avril mentionne la discussion de Julie Mousseaux avec le docteur Thourasse de Saint-Maur-des-Fossés, qui l’a examinée le 14 novembre. « Lors de votre fausse couche antérieure, lui dit le médecin, on a prétendu que vous vous étiez fait avorter par la femme Roche. — « Non, répondit-elle ». Puis, après avoir hésité, elle répondit : « Oui, c’est vrai ». Pour cette fois, ajouta le médecin qu’avez-vous fait ? Ne vous a-t-on pas introduit quelque instrument ? Et la malade a répondu : « Eh bien oui, et puis après ? »

Cependant, donnant acte du fait que les constations médicales sont peu claires, et ayant entendu la sage-femme assurer que la mort fait suite à une péritonite, le jury acquitte la prévenue.

L’acte de décès mentionne une résidence des Mousseaux à Joinville-le-Pont, chemin de Tourangin, une voie inconnue des cartes et recensements.

 

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9 janvier 2025 4 09 /01 /janvier /2025 00:01

Étienne Ambroise Guichard naît le 25 janvier 1821 à La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur (Seine, act. Joinville-le-Pont, Val-de-Marne). Il est le fils de Geneviève Bourdillat, originaire de l’Yonne et de son époux Charles Félix Guichard, natif de Paris. Ils sont jardiniers et vivaient à Charenton puis à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne) avant de rejoindre le village de La Branche. Étienne est le cadet de leurs six enfants.

Son épouse, Anne Camus, une couturière avec laquelle il se marie en août 1843 à Joinville, est également issue d’un village de l’Yonne.

Devenu entrepreneur en peinture et vitrerie, Étienne Guichard se voit attribuer, en septembre 1853, le lot correspondant pour la construction de l’église de Joinville-le-Pont, nouveau nom de sa commune de naissance ; très rare commune sans lieu de culte, Joinville va se doter de sa première église avec d’importants dons de la famille du maire, Charles Pierre Chapsal. Guichard constitue une société pour gérer son activité en 1861. Elle est basée dans le centre-ville, rue de Paris, là où il vit également.

En juillet 1875, Guichard participe, comme une très grande part de la population locale, à la souscription en faveur des inondés.

Sur le plan politique, la municipalité joinvillaise est restée conservatrice après l’établissement de la troisième République, même si les élus bonapartistes ont été éliminés. Après la mort du maire, Gabriel Pinson, une élection municipale complémentaire est convoquée en juillet 1888. Étienne Guichard fait partie, avec ses deux fils Émile et Eugène, du « groupe d’électeurs de la commune attachés aux institutions républicaines », 17 électeurs qui soutiennent la candidature d’un mécanicien, Amédée Gosset. Le journal Voix des communes, qui a pour chroniqueur un radical-socialiste classé à gauche, Henri Vaudémont, commente ainsi : « L’homme est sympathique (…) Ses capacités sont moyennes, son ambition des plus modérées, ses idées d’un progressisme médiocre. »

En matière sociale, Étienne Guichard est trésorier de la société de Saint-Nicolas, une société de secours mutuels basée à Saint-Maur-des-Fossés.

Étienne Guichard meurt le 14 janvier 1893 à Joinville. Il était âgé de 72 ans, décoré en juillet 1889 de la médaille d’argent de la mutualité et père de trois enfants. Son fils Émile continuera à l’exploiter l’entreprise de peinture et vitrerie, le second, Eugène, s’établissant comme menuisier.

L’hebdomadaire Voix des communes, anticlérical, s’étonne certes qu’il ait un enterrement chrétien mais lui rend hommage : « Le père Guichard, brave homme, franc-parler, causticité toute gauloise. Allocution de Marin, secrétaire de la société de secours mutuel Saint-Nicolas [futur maire de Saint-Maur] ; présence de Baulard [futur député radical-socialiste] et Vaudémont. »

L’église Saint-Charles-Borromée de Joinville-le-Pont

 

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5 décembre 2024 4 05 /12 /décembre /2024 18:54

Mise à jour de l’article « Guigneré, Jean » paru le 05/11/2014, après traitement de nouvelles archives.

Jean François Gaignerez naît vers 1763 ; il est le fils de Marie Provot et de son époux Jean Gaignerez. Sa mère, dont il était le dixième enfant, meurt avant 1776, alors qu’il est adolescent. Son père se remarie et mais ne semble pas avoir eu d’autres descendants. Son patronyme est fréquemment écrit de manière erronée : Gaigneré, Guigneré, Guignerés ou Guigneret.

D’abord tailleur d'habits, le père Jean Gaignerez (1726-1782) était ensuite devenu maître d’école, à l’instar de son propre père, chantre et régent d’école. Il exerça notamment de 1755 à 1758 à Mardigny, village de l’actuelle commune de Lorry-Mardigny (Moselle) ; il était en charge de l’école catholique, la communauté protestante ayant eu également son propre établissement dans ce territoire sous influence germanophone. Quittant la Lorraine à la fin de ses fonctions, il est à Montmorency (act. Val-d'Oise) en 1762. La famille s’installe ensuite dans la paroisse Saint-Nicolas de Saint-Maur, qui couvre une partie du territoire actuel de Saint-Maur-des-Fossés et celui de Joinville-le-Pont (act. Val-de-Marne). Le père est alors

En 1781, Jean François Gaignerez est domicilié dans la commune voisine de Fontenay-sous-Bois, à l’ancienne porte du bois de Vincennes. Il épouse en janvier de cette année-là, à Fontenay, Angélique Ambelouis.

Sous la Révolution française, la position de Jean François Gaignerez, comme celle de beaucoup d’agriculteurs, va profondément changer. Il prend en location un terrain, dit La Cassine, qui se situe probablement dans la plaine de Polangis, alors presque non peuplée, mais devenue depuis un quartier de Joinville-le-Pont et de Champigny-sur-Marne. Il est jardinier à Polangis en 1792.

Son épouse étant morte en janvier 1792, Jean François Gaignerez se remarie avec une veuve, Geneviève Oudard, mariage célébré en l’église Saint-Nicolas de Saint-Maur en août 1792.

Gaignerez, signe plusieurs registres d’état-civil de la commune de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur (qui deviendra Joinville-le-Pont en 1831). Le 22 pluviôse an 2 (10 février 1794). Il est mentionné avec la qualité d’agent national de la municipalité élue le 4 avril 1793. Le maire est alors Charles-Laurent Parvy.

La fonction d’agent national est instaurée le 28 brumaire an 2 (18 novembre 1793) par Jacques Nicolas Billaud-Varenne au nom du Comité de salut public. Il représente le gouvernement révolutionnaire auprès de la commune, en remplacement du procureur.

Suivant l'article 14 du décret du 4 frimaire an 2, l’agent national est « chargé de requérir et de poursuivre l'exécution des lois, ainsi que de dénoncer les négligences apportées dans cette exécution, et les infractions qui pourraient se commettre ». Il doit parcourir son territoire, pour surveiller et s'assurer que les lois sont exactement exécutées. Il a une fonction de contrôle aussi bien des autorités constituées que des particuliers.

À partir du 4 frimaire an 3 (23 novembre 1794), Pierre Aubert (1733-1807), est signalé comme exerçant la fonction d’agent national. Le nom de Gaignerez ne figure plus parmi les signataires des registres municipaux.

Après la chute de Robespierre le 9 thermidor an 2 (27 juillet 1794), les agents nationaux sont supprimés le 28 germinal an 3 (17 avril 1795).

Jean Gaignerez réside toujours à La Branche du Pont de Saint-Maur en l’an 6 (1798). En l’an 10, il demeure à Charenton-Saint-Maurice (act. Saint Maurice). Il est toujours dans cette commune en 1813, où il exerce la fonction de garde-forestier dans le Bois de Vincennes.

En 1821, il est garde-chasse dans le Parc du Bois de Boulogne, où son fils exerce la même fonction. Il a alors 58 ans.

Il est mentionné comme décédé en 1830, mais la date de son décès n’est pas connue. Il avait eu huit enfants, cinq avec sa première femme, trois avec la seconde.

Polangis, dessin du château et de la plaine adjacente, aujourd'hui à Joinville-le-Pont

 

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26 novembre 2024 2 26 /11 /novembre /2024 00:01

Suite de la biographie de Henry Coëylas

La toile donnée par Henry Coëylas au Salon de Paris de mai 1890 L’Atelier de maroquiniers de la rue Croulebarbe, est considéré dans La Nation par Alexandre Duchemin comme la meilleure composition de la salle : « Jamais l’artiste n’a été mieux inspiré et jamais il n’a traité un sujet avec autant de maestria et de sûreté ». Selon Olivier Merson (1822-1902) peintre et critique d'art, qui écrit dans Le Monde illustré, « Son tableau est tout bonnement très vrai. Une odeur sui generis vous prend au nez quand on le regarde ; vous sentez que vous êtes bien avec des gens qui lavent, brossent et ratissent des peaux ». L’œuvre est achetée par la Ville de Paris.

Continuant dans la représentation du travail, Coëylas expédie au Salon des Champs-Élysées en mars 1891 Les Trieuses de la cartonnerie Lourdelet à Aubervilliers, que le quotidien Le Public assure être « Un très beau tableau plein de vie et de vérité. »

En janvier 1892, Coëylas participe au concours pour la décoration de la salle à manger de l’Hôtel de Ville, avec un grand plafond qui représente la synthèse des Halles.

S’intéressant à l’histoire, Coëylas remet au Salon des Champs Élysées d’avril 1894 Marie-Stuart et François II qui est décrit ainsi dans Le Public : « La gracieuse et malheureuse reine était à l’époque choisie par le peintre dans tout l’éclat de sa beauté (1550). Son pauvre petit mari de seize ans, le roi François II, tout malingre, s’appuie contre elle d’un mouvement câlin et la contemple avec adoration. »

Une immense toile, représentant Une Séance du Conseil municipal de Paris, est réalisée en 1897. Il fait figurer les 80 conseillers, deux préfets et une soixantaine de personnes de l’administration ou de journalistes. Son travail est jugé assez sévèrement dans la presse parisienne. Pour L’Éclair, M. Coeylas « a fait un gros effort, mais un effort devant lequel les passions désarmeront ». L’avocat Léon Roger-Milès (1859-1928), signataire de l’article, estime que « cela manque de gaîté : je sais bien que beaucoup de têtes d’élus manquent de caractère ; c’est là une qualité que ne peut pas donner le suffrage universel ». Assurant que la toile est « d’un intérêt relatif », il conclut, en historien, en pensant à ce que pourront dire les futurs spectateurs : « Était-ce donc possible que ces gens-là fussent quelque chose, puisque leur souvenir n'est plus rien aujourd’hui ! »

Dans L’Événement, le romancier Léo Claretie (1862-1924) est encore plus sévère : « M. Coeylas a condamné une grande toile qui ne lui avait rien fait à supporter les figures de tous les conseillers municipaux en séance pour la discussion du budget de 1897. Voilà-t-il pas un événement à fixer sur le lin ? L’effet est piètre. C'est tout noir, vert et rouge, noir pour les redingotes, vert pour les banquettes, et rouge par les murs. »

Une des toiles les plus reproduites de Cœylas est celle qu’il montra au Salon de 1903, Au Muséum, Laboratoire de Taxidermie, Reconstitution du Dronte. Le dronte, ou dodo de l’île Maurice, est un animal disparu, dont la reproduction par le taxidermiste parisien est devenue célèbre.

On retrouve des travaux de Coeylas lors des expositions de la Société des artistes français, dont il était membre : en avril 1904, Le Gave, puis en 1906, Le Coin d'église. Il cesse de figurer sur les annuaires avec mention de son activité de peintre en 1913. Il réside alors rue de Navarre, dans le 5e arrondissement.

Pendant la première guerre mondiale, en juin 1916, Henry Coeylas répond à une enquête, lancée par la revue Les Annales politiques et littéraires sur le mot « poilu » et son remplacement éventuel par un autre mot exprimant la même idée. Il propose le mot diamant : « C'est peut-être moins sonore, mais plus riche de vérité. Diamant en grec, signifie indomptable : l'héroïsme de nos défenseurs n'est-il pas aussi pur, aussi brillant, aussi limpide, aussi résistant que le diamant ? (…) Les trois règnes de la nature auraient ainsi trois vocables dans l'armée, les représentant : Le règne animal : Marsouin, le règne végétal : Bleuet, le règne minéral : Diamant. »

Après-guerre, Henry et Jeanne Coëylas s’installent à Draveil (Seine-et-Oise, act. Essonne), à proximité de leur fils cadet.

L’aîné, Auguste, né en novembre 1875, docteur en médecine et dentiste, meurt pendant la première guerre mondiale en novembre 1914, mais sans doute pas du fait du conflit car il n’était pas mobilisé.

Le second, René, né en juin 1879 fut également artiste, en tant que dessinateur et sculpteur. Il devint fonctionnaire, notamment au ministère des finances et dans des instances publiques et ministérielles. Il fut un militant socialiste très actif au sein de la SFIO à Paris, en Seine-et-Oise (et notamment à Draveil) ainsi que dans le Var. Résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale, René Coëylas fit fonction de maire de Saint-Raphaël à la Libération (1944-1945) puis fut conseiller municipal de cette ville (1947-1959) où il mourut en août 1961.

Henry Coëylas meurt le 12 avril 1923 à Draveil, à son domicile du boulevard Beauséjour, à l’âge de 78 ans. Il est incinéré le 16 au cimetière du Père-Lachaise à Paris (20e arr.) et inhumé dans la tombe familiale, dans la 60e division. Il était décoré des Palmes académiques en tant qu’officier d'académie depuis janvier 1904.

En 2024, le Musée de Bruges (Belgique) présente une œuvre de Henry Coeylas dans le cadre de son exposition Rebel Garden. Son travail est également rappelé en, mars 2024, lors d’une nouvelle présentation du dodo de l’île Maurice au Muséum national d’histoire naturelle de Paris.

Fin

Henry Coëylas, L’Atelier de taxidermie

 

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24 novembre 2024 7 24 /11 /novembre /2024 00:01

Début de la biographie de Henry Coëylas

Marie Henry Coëylas naît le 7 juin 1844 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). il est le fils de Louise Pauline Aubusson et de son époux Pierre Auguste Maximilien Coëylas Soupessendet, buraliste receveur des contributions indirectes. Par un jugement de janvier 1875, sa mère (avec ses frères et neveux) obtient de reprendre le nom patronymique « Aubusson de Cavarlay », que son propre père avait abandonné sous la Révolution, pendant la Terreur. L’acte de naissance de Henry Coëylas est alors rectifié.

Selon l’homme de lettres d'origine polonaise Apollon Mlochowski de Belina, qui dresse en juin 1882 un portrait de lui dans le quotidien La Presse, « Coeylas a commencé ses études artistiques en 1865, dans l'Académie artistique de la rue de l'École de Médecine. L'année suivante il entra à l'École nationale des beaux-arts, dans l'atelier de Pils, où il faisait déjà des progrès rapides quand des raisons particulières l'obligèrent à interrompre ses études. »

Ses premiers maîtres sont Isidore Pils, peintre militaire et orientaliste (1815-1875) et Gabriel Ferrier (1847-1914) également orientaliste.

Devenu employé de commerce, Henry Coëylas fait en janvier 1875 à Paris (1er arr.) ce que de Belina qualifie comme « un assez brillant mariage » avec Hélène Jeanne Jolly, fille de teinturiers de la rue de Rivoli. Il établit lui-même une teinturerie spéciale de noir rue du Jour (1er arr.) qu’il exploite en 1877 et jusqu’en 1884.

Parallèlement, Henry Coëylas a repris ses travaux artistiques dans l'atelier de Gustave Boulanger (1824-1888, orientaliste) et Jules Lefebvre (1834-1912, représentant de l'art académique). À partir de 1877, sans abandonner encore son métier de teinturier, il se présente comme artiste peintre.

La première fois qu’il expose, au Salon de Paris, en mai 1879, il présente un Portrait. C’est l’année suivante, en 1880, qu’il est remarqué par la critique, avec Cyparisse, pleurant le cerf qu’il vient de tuer. Pour de Belina, c’est « une toile véritablement remarquable ». Le poète Émile Blémont (1839-1927) lui envoie de « sympathiques encouragements » dans Le Réveil social trouvant le tableau « un peu grêle et un peu pâteux, mais d’un bon travail et d’une très sincère impression (…) avec une rare intuition synthétique. »

Le Pardon ! qu’il présente au Salon de Versailles en juillet 1882 est, pour le critique littéraire Jules de Marthold (1847-1927) « une scène sentimentale de la vie moderne avec un tact exquis et une couleur absolument juste » avec lequel il « est pardieu bien sûr d’avoir pour lui tous les cœurs et aussi les amateurs ». La toile lui vaut une médaille de vermeil.

Il reçoit une médaille d’argent au Salon d’Amiens (Somme) en juin 1883 puis la même année en septembre une médaille d’or à l’Exposition de Rochefort (Charente-Inférieure, act. Charente-Maritime) et, le même mois, de nouveau une médaille de vermeil à Versailles.

La Société des artistes indépendants présente La Jeune fille au papillon d’Henry Coëylas en 1884 à côté d’Odilon Redon, Georges Seurat ou Paul Signac. Il accroche au Salon de Paris en juin la même année L’Atelier de teinture, jugé comme « une très bonne étude » dans La Cravache parisienne qui voit « L’opposition de lumière ou plutôt la dissemblance de jour des deux salles de la teinturerie, celle où se passe la scène et celle de droite, éclairée d’en haut par un vitrail, est d’une justesse absolue ». Il reçoit une médaille de bronze à l’Exposition de Dijon (Côte-d'Or) en juillet 1887.

Si aucune activité politique significative de Coëylas n’est connue, c’est probablement lui (ou son père) qui participe en octobre 1887 à un souscription républicaine pour les élections législatives lancée notamment par le quotidien Le Siècle.

Lorsque, en février 1888, un incendie d'une importance considérable éclate hier dans un des pavillons des Halles Centrales de Paris, Henry Coëylas vient en voisin et réalise un croquis, qu’il remet dans la Salle des Dépêches du journal Le Figaro où il est fort remarqué.

À suivre

Henry Coëylas, portrait (arch. fam.)

 

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22 novembre 2024 5 22 /11 /novembre /2024 00:01

Suite de la biographie d’André Courtin

Pendant la première guerre mondiale, André Courtin s’efforce à contribuer au ravitaillement, ce qui lui vaudra des félicitations. Son épouse Eugénie est infirmière bénévole, dans les hôpitaux de Romorantin et de Salbris d'août 1914 à fin janvier 1916, et sera décorée de ce fait de la médaille de bronze de la reconnaissance française.

Après le conflit, les Courtin reviennent à Salbris, au château de L’Isle. André Courtin participe, en septembre 1922 à la fête de l’agriculture organisée à Salbris. Il fait partie des invités d’honneur à côté de son ancien adversaire, Pichery, devenu sénateur, du maire, du préfet et du curé.

Retiré du domaine politique, André Courtin va accroître son implication dans les organisations professionnelles. Il troque son mandat de secrétaire général contre celui de vice-président de la Société des agriculteurs de France. Avec le même président, il est aussi vice-président de la Chambre syndicale de l’Union centrale des syndicats des agriculteurs de France. On trouve de fréquentes contributions de sa part à la Revue des agriculteurs de France depuis 1928, par exemple sur la décalcification, ou le monopole des engrais.

Un ouvrage de Courtin, paru en 1920, Les congrès nationaux des syndicats agricoles, est salué dans la presse professionnelle.

En mai 1928, il prend position sur la question de La main-d’œuvre agricole et l’immigration. Pour Courtin, il faut créer « Des comités franco-étrangers, sous la haute surveillance des gouvernements intéressés, grâce au concours de l’organisme professionnel français, pourraient avantageusement maintenir le contact entre les émigrants, leur conserver certaines habitudes morales et religieuses du pays d’origine. Une telle organisation est pour les émigrants eux-mêmes un bienfait, en leur apportant un peu de l’air de leur pays natal ; ils seraient moins désorientés, et leur équilibre moral se maintenant plus facilement, nous éviterons, en partie tout au moins, les dangers que fait courir à notre Nation l’introduction de certains ferments aisément nocifs, par cette immigration qui est indispensable cependant, durant les longues années nécessaires à la natalité française pour reconstituer le nombre d’hommes que réclame l'exploitation intensive de notre terre de France. »

En 1932, à 72 ans, André Courtin quitte ses fonctions à la chambre syndicale. Il fait de même en 1934 à la Société des agriculteurs de France, qui l’élit alors vice-président honoraire. Il porte toujours ce titre en 1939.

L’épouse d’André Courtin, Eugénie née Roger-Marvaise, meurt en novembre 1933 à Salbris. Son époux continue à se partager entre la Sologne et la région parisienne.

La date de décès d’André Joseph Courtin n’est pas connue. Pendant la deuxième guerre mondiale, il réside à Clamart (Seine, act. Hauts-de-Seine), où une carte d’alimentation lui a été délivrée ; il avait 83 ans en 1942. Il était veuf et n’a pas eu d’enfant.

Récompensé d’une médaille d’or lors de l’exposition universelle de Paris, en 1900, André Courtin, fait peut-être partie des personnes décorées du Mérite agricole par Noulens, sous-secrétaire d’État à la guerre en novembre 1910. Il a reçu en septembre 1917 une lettre d’éloges du ministre du ravitaillement, Maurice Viollette pour son action pendant la première guerre mondiale. Fait chevalier de la Légion d’honneur en septembre 1923, Courtin voyait son parcours de syndicaliste récompensé : « Après s'être consacré pendant près de trente ans à l'exploitation d'un grand domaine en Sologne, apporte à la défense des intérêts agricoles comme secrétaire général adjoint d'une puissante union des syndicats agricoles, le concours le plus actif et le plus apprécié. »

Fin

La propriété Le Péage à Pierrefitte-sur-Sauldre

Voir aussi :

Auguste Courtin, enfant de Noël puis châtelain (1/3) ; Auguste Courtin, maire de Joinville à la fin du 2d empire (2/3) ; Auguste Courtin, agriculteur solognot et maire de Salbris (3/3)

Charles-Pierre Chapsal que la grammaire rend riche (1/3) ; Charles-Pierre Chapsal châtelain à Polangis (2/3) ; Charles-Pierre Chapsal, maire, père et grand-père de maires (3/3)

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20 novembre 2024 3 20 /11 /novembre /2024 00:01

Suite de la biographie d’André Courtin

Comme son père, son grand-père paternel ou son beau-père, André Courtin va avoir un engagement civique. Il est en 1893 secrétaire de la Société des agriculteurs de France. Et il prend part, en juillet cette année-là, aux élections législatives dans la circonscription de Romorantin. Il s’affiche comme candidat républicain libéral et progressiste. Son positionnement amène son père, alors maire de Salbris et conseiller général du Loir-et-Cher à publier une lettre dans laquelle il explique que son fils « grâce aux trésors d'illusion que possède la jeunesse, s'est avisé de croire subitement à l'avenir d'une République honnête et libérale » mais il ajoute que cet optimisme conviendrait mal à mon âge ». Le quotidien La Lanterne, écrit que pour Courtin père, « monarchiste impénitent », voir « son fils passer tout d'un coup à l'ennemi et se déclarer républicain » ce doit être cruel, « après une vie tout entière consacrée à combattre la République ». Mais le journal, qui se situe à gauche, considère que « M. Courtin fils est resté assez réactionnaire pour ne pas mentir à ses origines » et appelle les électeurs à lui donner « en guise de bienvenue dans la République, une veste des mieux conditionnées ».

De fait, c’est le député sortant, Philippe Émile Jullien, radical-socialiste, qui est largement réélu. Courtin obtient 4 893 voix sur 13 508 votants (36%) pour 17 034 électeurs inscrits.

Membre de la Société d'économie sociale depuis 1891, André Courtin adhère aussi en 1896 à la Société internationale des études pratiques d'économie sociale. Il préside en 1903 la société Saint-Georges, structure de secours mutuels de Salbris, constituée en 1868 et qui compte alors 188 membres. Continuant son activité agricole, il participe à l’exposition universelle de 1900 dans la capitale. En 1904, André Courtin prend la présidence de la Société coopérative de l’union centrale des syndicats des agriculteurs de France.

Malgré leur antagonisme politique antérieur, c’est à son fils qu’Auguste Courtin transmet, en mai 1900, le poste de maire de Salbris.

En juin la même année, il est également élu, sans concurrent, conseiller d’arrondissement pour le canton de Salbris. Puis, en juillet 1901, il devient conseiller général du Loir-et-Cher dans le même ressort, poste qu’avait occupé Courtin père jusqu’en 1895.

En vue des élections législatives de 1902, « Un groupe d’électeurs » sollicite André Courtin dans l’hebdomadaire conservateur L'Écho de la Sologne pour représenter les républicains modérés, assurant qu’il est « d’un républicanisme sage et modéré » et doté de « connaissances très étendues en agriculture ». Mais il n’est finalement pas candidat.

Au sein du conseil général, Courtin proteste en avril 1904 contre l’appui qu’apportent les élus au président de la République, Émile Loubet et au ministre de l’intérieur Émile Combes pour « l’œuvre d’action laïque et de progrès social qu’ils poursuivent avec une grande fermeté ». Pour sa part, il fustige « une œuvre de désorganisation sociale » avec la séparation proposée entre l’église et l’État.

Réélu, dès le premier tour, conseiller municipal puis maire de Salbris en mai 1904, André Courtin revient à la politique nationale avec les élections législatives de mai 1906, toujours dans la circonscription de Romorantin. Il conserve son étiquette de républicain libéral et affronte le député sortant radical, Pierre Pichery. Le quotidien l'Union libérale, conteste son positionnement, assurant que Courtin est un « conservateur, affublé pour la circonstance d’un faux nez républicain auquel personne ne s’était laissé prendre ». Le programme qu’il présente est fort à droite : « l’ordre, la paix sociale, la liberté religieuse, le rétablissement des finances par la réduction du trop grand nombre de fonctionnaires, le respect du drapeau et de l’armée » ; il repousse l’impôt sur le revenu mais admet la création de retraites ouvrières par la mutualité. Courtin rappelle qu’il a « combattu l’œuvre du Bloc sur la Séparation de l’Église et de l’État. Cette loi est à ses yeux (…) exigée par les Francs-Maçons, et les Juifs, qui veulent détruire la religion catholique, comme ils veulent désorganiser l’armée et les finances pour pousser la France à la ruine et la réduire à leur merci ». Il obtient un résultat en net retrait sur son score de 1893, avec 2 761 voix pour environ 16 200 suffrages exprimés, soit 17% ; Pichery est réélu.

Lors du scrutin de juillet 1907 pour le poste de conseiller général, face à deux candidats présentés comme favoris par la presse locale, Courtin ne se représente pas. Il est par contre de nouveau réélu, dès le premier tour, maire en mai 1908.

Après la mort de son père, en avril 1908, sa succession fait l’objet d’une mise au enchères, qui comprend notamment le château du Chesne et sa propriété de 1 380 hectares. André Courtin et son épouse emménagent dans une autre demeure, plus modeste, le château de La Moussaye.

André Courtin ne se représente pas aux élections municipales de 1912. Le couple est installé dans le village voisin de Pierrefitte-sur-Sauldre, au lieu-dit Le Péage.

À suivre

Le château du Chesne à Salbris

Voir aussi :

Auguste Courtin, enfant de Noël puis châtelain (1/3) ; Auguste Courtin, maire de Joinville à la fin du 2d empire (2/3) ; Auguste Courtin, agriculteur solognot et maire de Salbris (3/3)

Charles-Pierre Chapsal que la grammaire rend riche (1/3) ; Charles-Pierre Chapsal châtelain à Polangis (2/3) ; Charles-Pierre Chapsal, maire, père et grand-père de maires (3/3)

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