Pierre Joseph Germain Lucien Régneron naît le 3 janvier 1912 à Pont-sur-Yonne (Yonne). Il est le fils de Germaine Paule Clémence Pierre et de son époux, Lucien Alexandre Antoine Régneron, employé de chemin de fer.
Pierre Joseph Régneron est ordonné en tant que prêtre catholique du diocèse de Paris en 1938. Il est nommé en juillet vicaire de la paroisse Saint-Joseph des Quatre-Routes, à Asnières (Seine, act. Hauts-de-Seine).
L’année suivante, en juillet 1939, l’abbé Régneron devient vicaire de la paroisse Saint-Charles-Borromée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Le curé est l’abbé Augustin Baudot. En octobre 1953, il représente sa paroisse à la cérémonie d’installation du nouveau curé de Sainte-Anne de Polangis, l’autre paroisse de la commune, l’abbé Jean Lamour. Le prélat installateur est le chanoine Jacques Hollande, ancien curé de la paroisse de Polangis, et alors supérieur des prêtres ouvriers de la Mission de Paris.
En décembre 1953, l’abbé Régneron célèbre une messe pour le maréchal Leclerc à la demande du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste), en l’absence du curé, toujours l’abbé Baudot, malade.
Pierre Joseph Régneron meurt le 19 novembre 2006 à Paris (14e arr.). Il était âgé de 94 ans.
Jules Méresse naît le 21 septembre 1870 à Sens (Yonne). Il est le fils de Victoire Guigné et de son époux Victor Méresse, mécanicien. Ils vivent rue de la Grosse-Tour.
Devenu bijoutier, il s’installe, à l’instar de ses parents, à Paris. Il vit rue Sibuet (12e arr.). Il a pour compagne Blanche Antoinette Joséphine Félicité Coste, fille de tailleurs résidant dans la même rue. Ils emménagent ensuite impasse Poule (20e arr.).
Convoqué au service militaire en novembre 1891, il sert au sein du 17e Bataillon de chasseurs à pied. Sa compagne donne naissance à leur première fille en janvier 1892, en son absence. Peu après sa démobilisation en septembre 1894, leur deuxième enfant naît en décembre de la même année, et il le reconnaît. Blanche Coste et Jules Méresse se marient en mai 1896 à Paris (20e arr.), légitimant les deux premiers-nés. Ils rejoignent alors la rue de la Prévoyance à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne). Leur troisième bébé vient au monde peu après. L’année suivante, ils vivent à Essonnes (Seine-et-Oise, act. Essonne) puis reviennent en 1898 dans le 20e arrondissement, d’abord rue des Vignoles puis impasse Rolleboise.
Retraversant le Bois de Vincennes, la famille Méresse va s’installer dans le quartier de Palissy à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avenue Gille. Il ouvre un atelier boutique rue Joyeuse où il fabrique ses bijoux comme chainiste. Leur fille aînée, Juliette, épouse, en juin 1911 à Joinville, un industriel également originaire de Sens, René Lucien Thomas.
Au cours de la première guerre mondiale, est de nouveau mobilisé en août 1914 dans le bataillon de chasseurs à pied de Troyes-Rambervillers. En août 1915, il est affecté aux Chantiers de Provence puis, en février 1917 à la Maison Godchaux, qui gère un garage automobile avenue Parmentier à Paris (11e arr.). Jules Méresse est libéré des obligations militaires en août 1917.
Le conflit a été fatal au fils René, qui secondait son père à la bijouterie familiale. Âgé de tout juste 20 ans, il est tué lors de combats dans les environs d’Ypres, en Belgique fin décembre 1914. Il est décoré à titre posthume de la Croix de guerre.
Le mariage, en mars 1918 de Jeanne, la plus jeune fille Méresse, est un évènement à Joinville, malgré le contexte guerrier. Elle épouse Pierre Allaire, instituteur dans l’école du quartier de Polangis, alors sous-lieutenant. L’hebdomadaire Gazette de l’Est remarque qu’il s’agit de « deux familles très connues à Joinville » ce qui explique la « très nombreuse affluence d’habitants ». Le père du marié, Gabriel Allaire, agent d’affaires, est aussi responsable d’une association d’éducation populaire et militant radical-socialiste. Sa mère, Louise Allaire, professeure de piano et de chant est aussi enseignante dans une association et organisatrice d’activités humanitaires. Quant au marié, Pierre Allaire, il jouera un rôle éminent comme responsable d’association d’anciens combattants, résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale, militant socialiste SFIO puis conseiller municipal de Joinville.
Cependant, le mariage des nouveaux époux ne durera pas : Jeanne meurt huit mois plus tard, vraisemblablement emportée en octobre 1918 par la grippe espagnole, dont l’épidémie fait alors des ravages dans des populations affaiblies par les privations et la désorganisation du système de santé.
Moins de trois ans après avoir perdus leurs deux enfants, leur gendre, René Thomas, meurt en tant que victime civile à Azrou, au Maroc, en juillet 1921. Cette disposition va conduire sa veuve, Juliette, à épouser l’ancien mari de sa sœur Jeanne, Pierre Allaire, scellant un peu plus l’alliance des deux familles. Les épousailles on lieu à Joinville en octobre 1922.
En 1926, Jules Méresse a cédé sa bijouterie de l’avenue Joyeuse, mais poursuit sa production de chaînes pour bijoux dans la maison de la famille Allaire, avenue des Lilas (act. avenue Pierre-Allaire).
Les époux Méresse suivent en 1931 leur fille et leur gendre, qui enseigne désormais à Bergerac (Dordogne). Ils logent dans la commune voisine de Prigonrieux et n’ont plus d’activité professionnelle.
Jules Méresse, qui est toujours domicilié à Prigonrieux, meurt le 24 juillet 1959 à Joinville-le-Pont, où Pierre et Jeanne Allaire s’étaient réinstallés. Il était âgé de 88 ans et père de trois enfants. Il est inhumé à Joinville dans le caveau familial.
Louis Joseph Paul Jules Engel naît le 13 août 1868 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marie Garry et de François Pierre Émile Engel. Ses parents ne sont pas mariés, mais son père le reconnaît à la naissance et leur union, en octobre 1868, toujours à Joinville, lui donnera un statut légitime. Il utilisera le prénom de José.
La famille de ses parents est ancrée dans les milieux artistiques, notamment musicaux. Du côté maternel, ses deux grands-parents sont professeurs de musique à Bergerac (Dordogne) avant de venir à Paris où son grand-père joue du violoncelle au Théâtre-Lyrique. Marie Garry a eu sœur aînée homonyme, qui est chanteuse soprano.
Le père de José, Émile Engel est un ténor déjà célèbre. Peu après sa naissance, il entreprend une tournée à la Nouvelle-Orléans (Louisiane, États-Unis). Bien que né en France, il a la nationalité luxembourgeoise de son père, avant sa naturalisation en tant que Français vers 1888.
José Engel fait des études de peinture, probablement à l’école des Beaux-Arts de Paris. Il aurait dû être appelé au service militaire avec la classe 1888, mais, la nouvelle nationalité française de son père n’étant pas encore notée, il est toujours considéré comme enfant d’étranger. La rectification du registre des armées prend acte du fait que en 1891, avec ses études, il bénéficie d’un sursis. Il intègre en novembre 1892 le 3e régiment du génie et est démobilisé fin septembre 1893.
Sa première exposition mentionnée dans la presse est celle du Salon de Paris en 1894 ; il y présente un triptyque intitulé Normandie. Il fera de fréquents séjours près de Dieppe et disposera d’une résidence secondaire, Les Lierres, à Pourville-sur-Mer (commune de Hautot-sur-Mer, Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime) qu’il mentionne à partir de 1908 comme une de ses adresses.
Vivant jusqu’ici à Paris (9e arr.), rue Victor-Massé puis rue des Martyrs, José Engel par pour six mois en août 1898 à Madagascar, alors colonie française. Il séjourne dans la capitale, Tananarive. De retour en France, il reste à Paris, rue des Martyrs puis rue Constance (18e arr.).
Il épouse en mai 1909 à Paris (18e arr.) Marie Rosalie Poirot, originaire de Lorraine. Ils s’installent rue Coysevox, dans le même arrondissement.
En 1910, Engel présente au Salon d’automne à Paris L'Allée du Manoir Ango, un monument de Varengeville-sur-Mer, voisin de sa villa normande. En 1912, il fixe définitivement son habitat parisien rue de Ménilmontant (20e arr.).
Au début de la première guerre mondiale, du fait de ses 46 ans, José Engel n’est pas immédiatement mobilisé. Il est cependant rappelé en mars 1916 au 1er régiment du génie puis passe en mai au 2e régiment d’artillerie. Il est placé en sursis d’appel en septembre 1917 et chargé d’une mission au sein de la direction de l’enseignement primaire.
Après le conflit, il est membre de la Société des artistes indépendants. Il se fait appeler José Engel-Garry à partir de 1923, reprenant le nom de sa mère dont son père s’est séparé seize ans auparavant.
Il expose très régulièrement dans les salons de Paris et travaille régulièrement comme illustrateur, caricaturiste et affichistes. Outre les sujets qu’il réalise en Normandie, José Engel-Garry s’inspire souvent des séjours qu’il fait en Bourgogne, dans l’Yonne.
José Engel-Garry meurt le 22 décembre 1937 à Paris (20e arr.), à son domicile de la rue de Ménilmontant. Il était âgé de 69 ans et n’a pas eu d’enfant.
Le quotidien Le Temps remarquait lors du Salon de 1938, « d'expressifs portraits (…), œuvres dernières laissées par le probe et regretté José Engel-Garry. »
On trouve des œuvres de José Engel-Garry dans des musées internationaux, comme Benjamin Godard, au musée des Beaux-Arts de Barcelone ; Les Trimardeurs, au musée des Beaux-Arts de Jérusalem ; La Prière, au château de Laeken à Bruxelles. Ses peintures figurent également dans des musées des Beaux-Arts français, comme Soir dans les ruines, à Limoges ; Nocturne, à Nantes ; Jeune fille, à Angers ; Le Vieux fagoteur, à Sens ; Les Joueurs, à Libourne. La Leçon se trouve au musée Gassendi Digne-les-Bains et La Ferme des Loges dans le musée de la Grande Guerre de Meaux.
Victor Louis Félix Mathieu naît le 11 août 1894 à Beaune (Côte-d'Or). Il est le fils d’Amélie Léonie Poinsinet, blanchisseuse, et de son époux Paul Jean Claude Mathieu, tonnelier. Sa mère est très jeune, puis qu’elle s’est mariée à 15 ans et en a 16 à sa naissance.
Il est employé de commerce en 1914 et vit rue Gransey à Beaune. Victor Mathieu est mobilisé pour son service militaire au début de la première guerre mondiale, en septembre 1914. Il est affecté au 48e régiment d’artillerie. Nommé brigadier en février 1915, il passe en août au 2e régiment d’artillerie lourde puis au 85e en décembre. Devenu maréchal des logis en juin 1916, il rejoint le 285e RAL en octobre 1917. Il est envoyé en juin 1918 suivre des cours de perfectionnement d’artillerie à Sézanne (Marne) mais échoue aux examens en août. Il rejoint alors le 83e RAL puis est démobilisé en septembre 1919.
Son comportement pendant le conflit lui vaut une citation à l’ordre du régiment en avril 1917 : « Excellent sous-officier, très courageux. A participé aux affaires de Champagne et de Verdun en qualité de brigadier téléphoniste. A assuré un parfait fonctionnement des lignes, malgré tous les bombardements ennemis. S’est particulièrement [en mars, octobre et novembre 1916] sur le front nord de la Somme, dans les derniers combats. »
Quittant la Bourgogne, travaillant comme comptable, Victor Mathieu s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue des Marronniers (act. rue Eugène Voisin). Il épouse dans cette ville en février 1920 Élisa Apollolie Félicie Tardieu, modiste et veuve. En décembre la même année, il est recruté par la compagnie des chemins de fer de l’Est en tant qu’homme d’équipe, affecté à Joinville. Il sera ensuite commis à Paris Reuilly-Diderot.
Pendant la deuxième guerre mondiale, Victor Mathieu s’engage dans la résistance à l’occupation allemande. À la Libération, il est le président du groupe local du Front national (proche des communistes) à Joinville-le-Pont.
En compagnie d’Amélie Trayaud (future maire de Joinville), il représente cette organisation au sein du Comité local de Libération, qui même des combats et occupe la mairie en août 1944. Il est également le délégué de son mouvement au sein du Comité joinvillais de la renaissance française la même année.
Par arrêté du préfet du département de la Seine, daté du 26 septembre 1944, il est nommé membre de la délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune. Il fait fonction de conseiller municipal ; Robert Deloche (communiste), président, fait office de maire.
Lors des élections municipales d’avril 1945, Victor Mathieu figure sur la liste d’Union républicaine et démocratique, conduite par Robert Deloche. Elle recueille une moyenne de 3 979 voix pour 6 447 suffrages exprimés (61,7%) sur 6 621 votants et 7 811 inscrits et remporte les 27 sièges à pourvoir. Mathieu est élu conseiller municipal et Deloche reconduit au poste de maire.
Les élus sont 7 communistes, 5 radicaux-socialistes, 6 socialistes SFIO, et 9 indépendants de gauche. Victor Mathieu appartient à l’une de ces deux dernières catégories. Son madat prend fin en octobre 1947.
Victor Mathieu meurt le 28 novembre 1962 à Beaune, sa ville natale. Il était âgé de 58 ans et n’a pas eu d’enfants. Il avait été décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze en 1917.
André Louis Jacques Aclément naît le 19 octobre 1890 à Guérigny (Nièvre). Il est le fils de Marie Augustine Allary, couturière, et de son mari Nestor Pierre Adolphe Aclément, employé dans un établissement de la marine nationale, les Forges de Guérigny. Il deviendra chef du laboratoire de chimie, avec un grade d’officier, et sera décoré des Palmes académiques et de la médaille de bronze de la mutualité.
Devenu, comme sa sœur aînée, instituteur, après avoir suivi une école normale à Paris, André Aclément fait son service militaire en octobre 1911 au 13e régiment d’infanterie. Il est versé en décembre 1912 à la 8e section secrétaires d’état-major et démobilisé en novembre 1913.
En novembre 1913, il est instituteur à l’école du Centre de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).
Nestor Aclément, portrait mairie d’Urzy
Rappelé lors de la déclaration de guerre en août 1914, André Aclément est évacué malade d’une bronchite en décembre 1916. Déclaré inapte au service armé mais apte à la formation en novembre 1917, il retourne à la 8e section secrétaires d’état-major puis, en janvier 1919, à la 20e section. Il est démobilisé en août 1919. En juillet 1922, il est reconnu comme ayant une invalidité inférieure à 10%, avec « une sclérose très discrète des sommets, anémie et pâleur » ; il est considéré comme pouvant accomplir un service armé.
Son comportement pendant la guerre lui a valu une citation à l’ordre de la division en décembre 1918 : « Au front depuis le début de la campagne, a fait preuve d’un grand dévouement. A montré sous les bombardements de l’ennemi le plus grand sang-froid. »
En avril 1916, André Aclément épouse à Joinville Germaine Marie Barbier, également institutrice dans cette ville. Ils s’installent chez les beaux-parents, impasse Jules-Rousseau.
Son épouse adhère, en juin 1926 au Syndicat national des instituteurs, affilié à la Confédération générale du travail (CGT), organisation proche des socialistes.
André Aclément signe, en mai 1927, une pétition en faveur de Sacco et Vanzetti, accusés aux États-Unis d’espionnage en faveur de l’Union soviétique. Avec 43 autres joinvillais, ils demandent, dans le quotidien Le Soir, au gouverneur du Massachusetts de leur accorder une grâce parès leur condamnation à mort.
En mai 1932, en tant que membre de la section de Joinville du parti socialiste SFIO, Aclément participe à une « souscription de défense socialiste et républicaine pour la paix et le désarmement. »
La même année, il est collecteur de la société scolaire de secours mutuels et de retraite du 12e arrondissement de Paris.
Il quitte Joinville pour rejoindre en octobre 1933 l’école de garçons du quartier Belle-Épine à Orly (Seine, act. Val-de-Marne). Il divorce en juin 1934. Il est nommé directeur d'école publique à Colombes (Seine, act. Hauts-de-Seine) en 1937.
André Louis Jacques Aclément meurt le 4 février 1975 à La Charité-sur-Loire, dans la Nièvre, son département natal. Il était âgé de 84 ans. Décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze, il avait obtenu une mention honorable pour son action mutualiste en juin 1932 et les Palmes académiques, en tant qu’officier d’académie, en juillet 1939.
Édouard Osias Lepoix naît le 18 octobre 1873 à Lormes (Nièvre). Il est le fils de Marie Adèle Dupin et de son époux, Henri Raymond Lepoix.
Orphelin de père à l’âge de cinq ans, Édouard Lepoix, qui est alors boulanger, fait un service militaire raccourci à un an seulement en novembre 1894 au sein du 76e régiment d’infanterie.
Il quitte la Nièvre en 1895 pour s’établir à Orléans, ville d’origine de sa mère, où il compte de nombreuses adresses : place de la Gare, rue du Champ-de-Manœuvre, rue Stéphane-Julien, rue des Friches, rue des Francs-Bourgeois, rue de l’Éperon et Cloître Saint-Pierre. C’est dans cette ville qu’il épouse, en janvier 1898, Marie Augustine Coutadeur, couturière.
Pendant la première guerre mondiale, Édouard Lepoix est d’abord mobilisé en août 1914 comme garde des voies de communication. Il rejoint en novembre la même année un dépôt du 40e régiment territorial d’infanterie puis, en novembre 1915 5e section de commis et ouvriers de l’armée. Il est ensuite affecté en janvier 1917 au 2e groupe d’aviation puis démobilisé en janvier 1919.
En 1916, la famille est installée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où leur fille se marie. Ils résident quartier de Polangis, dans le boulevard éponyme. Édouard Lepoix est désormais employé et journalier. Avec son épouse, ils élèvent une petite-fille, au moins entre 1921 et 1936.
Dans son quartier, Édouard Lepoix s’implique dans l’animation locale, en participant à la vie de la « Commune Libre de Polangis », association créée en 1924. Selon l’écrivain Michel Riousset, elle a pris la suite d’un groupe informel, baptisé les « Cinglés de Joinville ». En 1933-1934, Édouard Lepoix est présenté comme le « maire » de Polangis ; c’est ainsi lui qui remet les clés de l'avenue de la Plage, lors de son inauguration en août 1934, à Georges Scornet, adjoint au maire de Joinville et président d’honneur de l’association. La commune libre organise divers évènements festifs ou sportifs : bal travesti, concert, challenge de natation…
Édouard Lepoix meurt le 4 avril 1950 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne). Il était âgé de 76 ans et résidait probablement toujours à Joinville. Il était père d’une fille.
Lepoix remettant les clés de l'avenue de la Plage à Scornet, 1934
Jules Serval est désigné pour siéger au conseil municipal provisoire qui se met en place le 3 septembre 1944 à Lyon après la Libération de la ville et comprend également d’anciens élus écartés par le régime de Vichy. Il sera élu dans cette même assemblée en avril 1945 puis en octobre 1947, siégeant toujours au sein du groupe communiste. Membre du conseil d’administration des hospices de Lyon, il est aussi délégué cantonal de l’enseignement pour le 7e arrondissement.
En février 1948 à Lyon (7e arr.), Jules Serval épouse sa compagne Henriette Raymonde Barbotte. Ils vivent rue de l'Abbé-Rozier à Lyon (1er arr.).
En matière syndicale, Jules Serval remplace Paul Entzmann comme secrétaire de l’Union départementale de la CGT du Rhône en août 1945. Il plaide pour l’abandon du « cadre trop strict de la Charte d’Amiens » qui régit les rapports entre le syndicalisme cégétiste et les formations politiques, appelant les syndicalistes à jouer un rôle économique et politique. En décembre 1951, il est poursuivi pour « incitation de militaires à la désobéissance » devant le tribunal correctionnel de Lyon pour avoir appelé à manifester contre le départ des troupes en Indochine.
Il prend sa retraite de la société PLM, démissionne du conseil municipal de Lyon et quitte alors la région pour devenir à Paris secrétaire de l’Union CGT des cheminots retraités. Avec son épouse, ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en 1952.
Dans sa nouvelle commune, il réside dans le quartier de Polangis et adhère à la cellule locale. En avril 1965, il envoie une lettre au maire Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, centre-droit), qui vient d’être réélu, estimant qu’il était injurieux d’écrire, comme il l’avait fait dans ses affiches « Contre les communistes, votez nationaux ». Il fait état de ses titres de combattant 1914-1918 décoré, de combattant volontaire de la Résistance, d’interné politique et d’ex-capitaine FFI. Son épouse avait été candidate sur la liste d’Union démocratique, opposée à celle du maire.
En septembre 1968, Jules Serval quitte ses fonctions syndicales. Avec son épouse, ils rejoignent Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise. Une soirée d’adieux est organisée pour eux le 25 septembre 1968 par les communistes joinvillais.
Dans sa nouvelle résidence, il s’occupe, au témoignage de Moissonnier, de la diffusion de la presse dans la cellule Julian-Grimau de la section de Vénissieux-Centre du PCF.
Jules Serval meurt le 2 septembre 1978 à Bron (Rhône). Il est inhumé le 6 septembre au cimetière de Vénissieux. Âgé de 82 ans, il était décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze. Une voie publique de la commune de Vénissieux a été baptisée « rue Jules-Serval. »
Jules Serval naît le 2 juin 1896 à La Ricamarie (Loire). Il est le fils de Marie Françoise Alphonsine Gardes et de son mari, François Serval, ouvrier mineur.
Devenu lui-même mineur et vivant à Saint-Étienne (Loire), il est mobilisé, en avril 1915, à l’âge de 18 ans, dans le 5e régiment d’infanterie coloniale. Passant ensuite au 38e régiment d’infanterie coloniale, il est envoyé en décembre 1916 rejoindre l’armée d’Orient et débarqué à Salonique (Grèce). Il revient en France en juin 1918, et rejoint le 6e régiment d’infanterie coloniale. Son comportement lui vaut d’être, en novembre 1917, cité à l'ordre du régiment : très bon soldat, toujours volontaire pour les missions périlleuses, s'est offert spontanément dans la nuit du 21 octobre 1917 immédiatement après une tentative de coup de main de l'ennemi pour aller chercher au petit poste un camarade blessé.
Alors qu’il est caserné au fort Saint-Irénée, à Lyon, Jules Serval est accusé, en janvier 1919, du vol à l'esbroufe d’un sac de femme contenant 100 francs. Traduit en mars 1919 devant le conseil de guerre de Lyon en mars 1919, il est condamné à deux mois de prison pour vol simple avec circonstances atténuantes. Il est amnistié en avril 1921 et démobilisé en septembre 1919.
Revenu à la vie civile, Jules Serval entre à la compagnie de chemins de fer PLM (Paris-Lyon-Méditerranée) et réside à Aubervilliers (Seine, act. Seine-Saint-Denis), rue Lecuyer. Selon l’historien Maurice Moissonnier, il adhère en 1922 au parti communiste.
Il est en 1926 affecté à la gare PLM de Lyon-Perrache et vit chemin Saint-Fiacre (5e arr.). Poursuivant son activité politique, il est, d’après Moissonnier, en 1926 membre de la cellule n° 7, en charge de la publication d’un bulletin bimensuel, L’Œil de Perrache.
Adhérent de l’Union unitaire des syndicats de cheminots du réseau PLM, syndicat affilié à la CGTU, il en était archiviste en 1926. Il fait partie des candidats unitaires au Conseil supérieur des chemins de fer en janvier 1928. Il prend la parole au nom de la confédération à la manifestation tenue à Gerland « contre le fascisme, les décrets-lois et la guerre », organisée par le PCF et le parti socialiste SFIO. Quittant le métier de roulant, il devient en 1935, pour raisons de santé, facteur aux écritures. Ses horaires de bureau lui permettent de renforcer son activité syndicale et il est secrétaire du syndicat unitaire du PLM à Lyon et membre de la commission exécutive de l’Union départementale. Après la réunification au sein de la Confédération générale du travail (CGT), Jules Serval fait partie en novembre 1937 d’une délégation de cheminots lyonnais qui se rend à Madrid auprès des combattants républicains espagnols. Serval participe au 31e congrès de la CGT à Nantes (Loire-Inférieure, act. Loire-Atlantique). Il compte parmi les organisateurs de la grève du 30 novembre 1938 qui fut, d’après Moissonnier, un échec à Perrache.
En matière politique, est secrétaire du rayon communiste (groupement de sections) de Lyon-Ville (2e arr.). Lors des élections cantonales d’octobre 1937, Jules Serval représente le parti communiste dans le canton de Lyon-2. Il obtient 163 voix pour 2 412 suffrages exprimés soit 6,8% ; le candidat de droite est élu dès le premier tour. Il siège au comité régional du PCF depuis décembre 1937 et participe, le même mois, au 9e congrès national qui se tient à Arles (Bouches-du-Rhône).
Au cours de la deuxième guerre mondiale, Jules Serval est affecté spécial au sein de la SNCF. Après la signature, en août 1939, du Pacte germano-soviétique, comme pour de nombreux militants communistes, la situation de Serval change. Caserné au fort Lamothe à Lyon puis au 21e régiment d’infanterie coloniale à Paris-Clignancourt (18e arr.), il est réformé en février 1940 pour raisons de santé et renvoyé dans ses foyers. Il vit à Lyon avec Henriette Barbotte. Tous les deux reprennent contact avec le parti communiste, devenu une organisation clandestine, et récupèrent le matériel nécessaire à la fabrication de la presse clandestine. Déplacé à Langogne (Lozère) au premier semestre 1940, il est révoqué en octobre de la même année.
D’après Moissonnier, il quitte la Lozère début 1941 pour Saint-Étienne puis passe dans la clandestinité, logeant à Beauvallon (Drôme). Le parti communiste lui a confié la direction politique de la région Drôme-Ardèche et devient le responsable du Front national pour cette zone. Dans la résistance, il utilise le pseudonyme d’Adrien. Il est arrêté le 30 avril 1942 à Montélimar puis emprisonné à Lyon (Montluc), au camp de Mauzac (Haute-Garonne) puis à la prison militaire de Bergerac (Dordogne). Son rôle exact dans la résistance n’ayant pas été identifié, il en est libéré pour raison médicale, revient à Saint-Étienne puis est arrêté de nouveau et interné à la prison de Toulouse. Selon son témoignage dans le journal Le Réveil (1968/09/27), il aurait été condamné à mort par la Gestapo ; la Libération de Toulouse et de la prison par la Résistance le 19 août 1944 lui permet d’y échapper. Ancien membre des Francs-tireurs et partisans, il se voit reconnaître le grade de capitaine dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI). Il siège, à ce titre, au sein de la cour martiale de Toulouse.
Albert Léon Joseph Gaulin naît le 11 mars 1889 à Reclesne, Saône-et-Loire, commune rurale du Morvan Autunois. Il est le fils d’Anne Marie Léontine Besancenet et de son mari, Louis Eugène Gaulin, instituteur public.
En juillet 1900, Albert Gaulin participe au concours général entre les meilleurs élèves des écoles primaires du département. Il obtient la note de 30 sur 40, le maximum attribué étant de 35. Il obtient le brevet élémentaire en juin 1906 et le certificat d’études primaires supérieures en juillet la même année. Il fréquente la section agricole de l’école supérieure de Nolay (Côte-d’Or). En mai 1907, alors qu’il est interne dans cette commune, un journal non identifié de Paris annonce qu’il a été renversé par une automobile, lui fracturant les deux jambes. Ses parents se rendent, en train, immédiatement sur place et constatent que leur enfant est en parfaite santé. Plusieurs journaux bourguignons relatent l’incident, qualifié de « stupide plaisanterie. »
À la sortie de son cursus scolaire, Albert Gaulin est embauché dans l’administration des Postes, télégraphes et téléphones (PTT). Il est agent surnuméraire en 1908 à Colombes puis commis en 1912 à Paris. Il épouse à Paris (12e arr.), où il vit rue Condorcet, Jeanne Janet (dite Geneviève), fille d’un marchand de vin.
Reconnu tuberculeux, il est exempté de service militaire. Au cours de la première guerre mondiale, son état est requalifié et, en avril 1915, il est reconnu bon pour le service armé mais reste affecté à l’administration télégraphes. En septembre 1915, il rejoint le 3e régiment de génie puis le 8e en octobre. Son attitude lui vaut une citation à l’ordre du 33e corps d’armée : « Par son activité, par son habileté professionnelle soutenue par un remarquable sang-froid et un réel mépris du danger, a rendu dans l’exploitation d’un poste important de très grands services. A eu une conduite exemplaire sous le feu de l’ennemi ». Il est nommé caporal en septembre 1918 et démobilisé en juillet 1919. Sa tuberculose pulmonaire lui vaut d’être réformé après-guerre et pensionné à 25%.
La famille Gaulin vit dans le 20e arrondissement, boulevard de Charonne puis dans le 12e, quartier de Picpus, avenue Daumesnil.
Parallèlement à son métier, Albert Gaulin assume des responsabilités dans des organismes sociaux. Il est ainsi d’abord percepteur puis administrateur la société de secours mutuels l’Orphelinat national des PTT à Paris. Il est également collecteur d’une autre mutuelle, l’Association amicale des PTT.
Devenu receveur, Albert Gaulin vit après la deuxième guerre mondiale à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il s’engage dans l’action politique en mai 1953 au côté de Georges Defert, conseiller municipal sortant, membre du Rassemblement des gauches républicaines (RGR, centre-droit). Defert avait été élu, en 1947, sur une liste du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste) mais avait fait dissidence lors du remplacement du maire communiste Robert Deloche en mars 1953. Il avait refusé de soutenir le responsable gaulliste Pierre Calmon et défendait la candidature de Pierre Perly, ex-RPF et tête de liste en 1947. La communiste Amélie Trayaud avait été élue, alors que les deux candidats de droite cumulaient 13 voix contre 12 pour la nouvelle maire.
Le scrutin se tient dans une ambiance tendue, tant entre les concurrents de droite qu’à gauche, où l’exclusion de l’ancien maire réduit l’influence des communistes issus de la résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale.
Conduite officiellement par Perly, la liste fait jeu égal avec celle de Calmon en nombre de sièges (six chacun), mais la devance par le score (22,1% contre 19,8%), si les communistes arrivent premiers (35,6%, 10 sièges) et ont le soutien des socialistes SFIO (12,3%, 3 élus), ce sont les deux représentants du Mouvement républicain populaire (MRP, démocrate-chrétien, 9,2%) qui donnent la majorité à la droite et font élire Georges Defert en tant que maire. Albert Gaulin, qui avait l’étiquette d’indépendant (divers-droite), avait obtenu 1 564 voix pour 6 748 suffrages exprimés (23,2%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits. Dans la nouvelle municipalité, il est désigné comme deuxième adjoint par 13 voix sur 25 votants, siégeant avec Pierre Calmon, RPF, premier adjoint, et Georges Moutenot, MRP, troisième adjoint.
En juin 1956, Gaulin participe, avec 34 autres élus de communes sidérurgiques à une visite au siège de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA, ancêtre de l’Union européenne) à Luxembourg. L’activité métallurgique avait été significative à Joinville, avec l’usine Bi-Métal.
Lors des élections municipales de mars 1959, pour lesquelles la représentation proportionnelle est abolie, la liste Defert est en tête au premier tour avec 41,2% des suffrages exprimés, devant les communistes de Bideaux (32,2%) et l’union UNR (gaullistes), MRP, SFIO (23,5%). Au second tour, avec 52,4%, elle emporte les 27 sièges à pourvoir. Albert Gaulin est nommé premier adjoint, les autres adjoints de Defert étant Léon Belhomme, Jean-Pierre Garchery, Pierre Perly, Georges Derou et Pierre Lambert.
Au cours d’une exposition philatélique à la mairie de Joinville en avril 1961, c’est Gaulin qui fait une communication sur l’émission d'un timbre-poste à l’effigie du résistant Lionel Dubray (1923-1944) et préside à l’apposition d'une plaque à son lieu de naissance, avenue Foch à Joinville.
Candidat aux élections législatives de novembre 1962 en tant que suppléant du député sortant indépendant Philippe Vayron (divers-droite), Albert Gaulin est battu avec ce dernier par le gaulliste Pierre Billotte dans la cinquième circonscription de l’arrondissement de Sceaux (Seine).
Par contre, il est réélu lors des élections municipales de mars 1965 dans une configuration comparable à 1959, la liste des sortants recueillant 43,6% des suffrages exprimés au premier tour, face aux communistes (29,9%) et à l’alliance des gaullistes, centristes et socialistes (26,6%). Après le retrait de ces derniers, elle emporte tous les sièges au second tour avec 60,4% des voix. Albert Gaulin est reconduit comme premier adjoint, le seul changement dans l’exécutif local étant le remplacement de Pierre Lambert par Raymond Aubry.
Il ne sollicite par le renouvellement de son mandat en mars 1971, le scrutin voyant la réélection de Georges Defert dès le premier tour. Il avait siégé comme adjoint au maire de Joinville pendant 18 ans.
Albert Gaulin meurt le 25 septembre 1971 à Créteil, où il était probablement hospitalisé. Il était âgé de 82 ans et père de deux filles. Il avait obtenu de nombreuses médailles : celles de la mutualité (bronze, argent puis or en mars 1925, janvier 1927 puis avril 1935) pour son action dans les mutuelles des PTT ; les Palmes académiques comme officier d’académie en juillet 1931 puis officier de l’instruction publique en juillet 1938, la Croix de guerre (1914-1918). Enfin, il a été fait chevalier de la Légion d’honneur au titre de la mutualité en septembre 1949.
Alfred Bruillard naît le 8 octobre 1895 à Lavans-Quingey (Doubs). Il est le fils d’Adèle Marie Eugénie Robardet et de son époux Constant Léon Bruillard, cultivatrices. Le petit village se situe dans la vallée de la Loue. Au tournant du siècle, la famille est installée dans le village voisin de Pointvillers (act. Le Val). Comme les autres des neuf enfants du couple, Alfred aide aux cultures. Il s’oriente ensuite vers la fromagerie et travaille, toujours dans la vallée de la Loue, à Chassans, auprès de Joseph Cousin.
Un peu après le début de la première guerre mondiale, Alfred Bruillard est mobilisé en décembre 1914 au 42e régiment d’infanterie. Sa santé souffre manifestement beaucoup puisqu’il est évacué pour maladie et hospitalisé à cinq reprises (juillet 1915, janvier 1916 (deux fois), octobre 1916, avril 1918) ; il est en outre blessé par une balle à la cuisse gauche en janvier 1917 au Mont-Cornillet, en Champagne, au cours de la bataille de la Marne. Atteint d’une pleurésie, il est envoyé en convalescence pendant plusieurs mois. Il sera attributaire d’une pension de 10% en 1924.
Au cours d’une des période de repos, Alfred Bruillard épouse en septembre 1917 à Palantine (Doubs) Suzanne Marie Julie Cousin, fille du fromager chez lequel il travaille. Le couple et ses deux enfants vont beaucoup changer de domicile. Ils sont en 1922 à Osselle puis en 1925-1926 à Chenecey-Buillon (Doubs). Ils passent dans le département voisin du Jura en 1931 à Condamine.
On les trouve en 1932 d’abord à Pont-Audemer (Eure). Ils se fixent ensuite en région parisienne, d’abord toujours en 1932 à Pantin (Seine, act. Seine-Saint-Denis), où Alfred Bruillard est chauffeur automobile. Ils vivent rue François-Arago puis rue Saint-Louis. Après un passage à Clamart (Seine, act. Hauts-de-Seine), rue de la Voie-Verte, en 1937, la famille s’installe en 19396 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avenue de l’Île, dans le quartier de Polangis. Alfred Bruillard est devenu employé d’octroi pour la mairie de la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés.
Au cours de la deuxième guerre mondiale, Alfred Bruillard reçoit une affectation spéciale du fait de son emploi dans les services fiscaux.
Il s’engage dans la résistance à l’occupant allemande et est reconnu comme ayant été membre des Forces françaises de l’intérieur (FFI). Ses deux fils, Robert Bruillard (1919-1988) et André Bruillard (1920-1987) furent aussi résistants pendant la guerre.
Un commando de la résistance entre, le 20 août 1944, dans la mairie de Joinville-le-Pont qui devient ainsi une des premières à être libérée en Île-de-France. La municipalité, nommée par les autorités de Vichy avec à sa tête Léon Lesestre, est arrêtée et sera transférée, après le départ des forces allemandes, au camp de Drancy. Sur proposition du comité local de Libération et après avis du comité parisien de la Libération, le préfet de la Seine nomme une délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune par arrêté du 26 septembre 1944. Alfred Bruillard en fait partie et fait donc fonction de conseiller municipal. Robert Deloche est président de la délégation, faisant fonction de maire, aux côtés d’adjoints radicaux-socialistes, socialistes ou divers droite et gauche. Le mandat de la délégation prend fin après les élections municipales du 29 avril 1945.
Pour le sixième anniversaire de la Libération, célébré le 26 août 1950 à Joinville, Bruillard représente les anciens membres de la délégation spéciale avec André Lemaire, aux côtés de représentants des formations politiques ou associations locales.
Professionnellement, Alfred Bruillard est employé par la mairie de Saint-Maur où il devient, en 1946, surveillant de travaux.
Alfred Bruillard meurt le juillet octobre 1987 à Sens (Yonne), où il vivait déjà en 1979.
Barricade pendant les combats de la Libération à Joinville, août 1944