Henri Swinnen naît le 17 septembre 1887 à Chênée (act. Liège, Wallonie, Belgique). Il est le fils d’Antoinette Vander-Elts et de son époux Jean Swinnen. Le couple a eu au moins huit enfants, dont Henri est le plus jeune. Ils sont tous deux originaire du Brabant-Flamand, donc probablement de langue flamande, mais sont installés en région francophone au moins depuis 1875, d’abord à Angleur puis à Chênée, dans la province de Liège. Son père y est fondeur en zinc en usine.
Les parents divorcent en avril 1892, quand Henri a 4 ans. Le père reste à Chênée, où il se remarie en mai 1893. La mère vient s’installer en France, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où elle réside, en 1898 dans le centre-ville, rue de Paris. Une des sœurs aînées d’Henri, Henriette, a épousé en octobre 1898, dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés, Félix Joseph Crépin, avec lequel elle avait eu un enfant dans la même commune en avril 1896.
Henri vit avec sa mère, rue des Marronniers puis rue Vautier, dans le centre-ville et enfin avenue Arago, dans le quartier de Polangis, à partir de 1913.
Il a obtenu la nationalité française par décret en décembre 1908. Après avoir été ajourné un mois pour maladie, Henri Swinnen, qui est mécanicien, fait son service militaire à partir de novembre 1909 au 32e régiment d’artillerie. Il est démobilisé en septembre 1911.
Devenu menuisier, Henri Swinnen épouse en avril 1914 à Joinville Aline Martinès, dont le père est ouvrier d’usine dans la même commune.
Rappelé au début de la première guerre mondiale en août 1914, il est blessé au poignet en octobre 1917. Il quitte le service armé en juillet 1919.
Après le conflit, Henri Swinnen est militant au parti communiste à Joinville, formation issue de la transformation du Parti socialiste SFIO en décembre 1920 dont tous les adhérents locaux ont voté la motion d’acceptation des conditions d’adhésion de l’internationale communiste.
Séparé de son épouse, Henri Swinnen élève avec sa mère une fille, Simone, née en septembre 1919 à Joinville. Elle meurt en mai 1921 d’un accident ; le décès provoque une émotion au sein de la section communiste locale et le quotidien L’Humanité en fait l’écho. En juin 1921, le tribunal civil de la Seine prononce le divorce « au profit du mari. »
Encore domicilié à Joinville et menuisier, Henri Swinnen se remarie en mars 1922 à Saint-Maur-des-Fossés avec Lorentine Augusta Armandine Chollet, mécanicienne et veuve. Elle décèdera en mars 1925.
Résidant en décembre 1923 à Coullons (Loiret), Henri Swinnen revient ensuite sur les bords de Marne, en premier lieu à Saint-Maur, boulevard de Créteil où il habite en novembre 1928 puis à Créteil, dans l’allée Centrale de l’île Brise-Pain. Il s’y installe en octobre 1929.
Travaillant dans la menuiserie à Saint-Maur, Henri Swinnen partage sa vie avec Anna Marie Louise Jezequellou, native du Finistère, journalière et illettrée. Les trois enfants de sa compagne vivent avec eux en 1931 ; ils ont 18, 17 et 12 ans. Au chômage en 1936, il exploite le terrain de sa maison à des fins agricoles.
Henri Swinnen meurt le 25 septembre 1954 à Créteil, dans son domicile de l’île Brise-Pain. Il était âgé de 67 ans et avait eu un enfant.
Jules Marie Eugène Claudin naît le 18 septembre 1877 à Osne-le-Val (Haute-Marne). Il est le fils de Marie Mélina Demassez et de son époux Alexis Léon Claudin, mouleur. Sa mère meurt en avril 1886 ; il a alors 8 ans.
Devenu lui aussi mouleur, il est recruté à Neufchâteau (Vosges) pour faire son service militaire en novembre 1898 48e dans le régiment d'infanterie. En septembre 1899, il est nommé caporal puis promu sergent en août 1900. Il se voit confier la fonction de sergent-fourrier en juin 1901 puis signe le mois suivant, un engagement de deux ans. Il le renouvelle pour trois ans en janvier 1903 et est nommé au grade de sergent-major en mai 1904. Il prolonge pour deux années supplémentaires sont contrat en octobre 1906 et est démobilisé en novembre 1908, après dix ans de service. Il réside alors à Sochaux (Doubs).
Le mariage de Jules Claudin avec Jeanne Émilie Mathie, lingère et fille d’un tourneur sur métaux, est célébré en décembre 1905 à Beaucourt (Territoire-de-Belfort). De manière inhabituelle, la jeune femme avait fait, en octobre 1902 (elle avait alors 16 ans), un voyage aux États-Unis, partant du Havre sur le paquebot La Champagne pour rejoindre New-York.
En décembre 1909, Jules Claudin figure sur une liste des candidats présentés pour des emplois réservés dans l’administration et les établissements publics, mais il est signalé comme n’ayant pas renouvelé sa demande en avril 1910. Il travaille alors à Audincourt (Doubs) comme dépositaire de journaux. L’année suivante, il déménage en région parisienne.
Pendant la première guerre mondiale, Jules Claudin est remobilisé, toujours avec un grade de sous-officier. Il sert d’abord dans le 52e régiment d'infanterie, où il est promu adjudant en avril 1915. Transféré en septembre 1917 au 41e régiment territorial d'infanterie puis au 83e en mars 1918, il rejoint en 1919 des bataillons de chasseurs à pied, le 1er en février et le 2e en avril, avant d’être définitivement démobilisé en août la même année.
La famille s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, avenue Jamin. Jules Claudin travaille dans la fabrique de pierres factices pour le bâtiment de l’architecte et industriel Félix Paillas (1877-1955), installée quai de la Marne.
En décembre 1923, Jules Claudin participe au renouvellement du bureau de la section de Joinville de la Ligue de la République, qui avait été constituée en février la même année. La ligue vise à regrouper les gauches, notamment les radicaux-socialistes et les socialistes qui n’ont pas rejoint le nouveau parti communiste. Elle est présidée par René Caperon, socialiste indépendant et conseiller municipal. Claudin est désigné comme vice-président au cours d’une réunion pendant laquelle les participants encouragent la reconstitution du comité radical et radical-socialiste, dont Georges Briolay, futur maire, va prendre la tête. L’année suivante, la Ligue de la République cède la place au cartel des gauches. Il constitue son bureau local en mars 2024 en faisant la part belle aux représentants des organisations, Briolay étant désigné comme président, tandis qu’Émile Graillat, comptable et conseiller municipal, siège au nom du parti socialiste SFIO.
On retrouve Jules Claudin parmi les dix membres du comité du cartel, au côté de Jules Borel, mécanicien dans le cinéma, un de ses voisins et auquel il est apparenté : la sœur de Borel, Adèle, est la belle-mère de Jules Claudin. Les gauches échoueront lors des élections municipales de mai 1925, mais elles remporteront celles de 1929 et porteront Briolay à la tête de l’exécutif communal.
En 1926, Jules Claudin est séparé de son épouse Jeanne. Il reste cependant vivre à Joinville avec trois de leurs quatre enfants, tandis que sa belle-mère, Adèle Borel, vient vivre avec eux. Elle cohabitera toujours avec lui dans leur maison de Joinville même en 1936, alors que tous les enfants ont quitté le domicile familial.
N’ayant plus d’activité politique publique, Jules Claudin était devenu en novembre 1925 d’une association mutuelle d’épargne, intitulée La Tirelire, présidée par M. Brisset.
Pendant la deuxième guerre mondiale, Jules Claudin est mentionné comme résidant en 1942 à Osne-le-Val, son village natal de Haute-Marne.
Jules Claudin meurt le 23 juin 1958 à Villemoisson-sur-Orge (Seine-et-Oise, act. Essonne). Il était âgé de 80 ans et père de quatre enfants. Il avait obtenu la Médaille militaire en avril 1950. L'abbé Hubert Maréchal, curé d’Osne-le-Val, l’a classé parmi les « Enfants d'Osne qui se sont signalés », lors de son engagement militaire entre 1898 et 1908.
Journal du cartel des gauches pour la banlieue en 1924
Louis Victor Blouquette naît le 24 floréal an 11 (14 mai 1803) à Bry-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marie Louise Enguérand et de son époux, Étienne François Geneviève Blouquette, meunier. Son père meurt lorsqu’il a dix ans en avril 1814.
Devenu boulanger, toujours à Bry-sur-Marne, Victor Blouquette épouse en août 1824, dans la commune voisine de Noisy-le-Grand (Seine-et-Oise, act. Seine-Saint-Denis), Charlotte Mélanie Rieffel, également fille d’un boulanger.
L’année suivante, ils sont installés à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne), rue du Midi. Sa boulangerie fait également graineterie et, outre le pain, il vend du son, de l’avoine, et des farines.
Dans la seconde moitié des années 1830, la presse mentionne de nombreuses condamnations du boulanger Blouquette (dont le nom est orthographié Blouquet) pour avoir mis en vente des pains qui n’avaient pas le poids fixé par les textes réglementaires. Comme il se trouve en état de récidive, aux amendes s’ajoutent systématiquement de courtes peines de prison (un à trois jours). C’est le cas en avril 1835 pour ses ventes au marché Saint-Martin, en mai 1836 pour ce qu’il commercialisait au marché des Blancs-Manteaux. En juillet la même année, il reçoit la même peine, encore pour ce qu’il débitait dans des marchés à Paris. Trois mois plus tard, en octobre, il est de nouveau condamné. Il l’est encore, en octobre 1838.
Parallèlement à son activité professionnelle, Blouquette s’engage dans la Garde nationale. Il intègre la quatrième compagnie du sixième bataillon (basé à Vincennes) au sein de la 4e légion, qui assure la sûreté autour de Paris. En février 1837, il est élu sous-lieutenant dans l’unité, sous les ordres du capitaine, M. Vienot et du lieutenant, M. Izare. Ce sont alors les gardes nationaux qui élisent leurs officiers.
C’est sans doute en 1843 que Victor Blouquette déménage pour ouvrir une boutique à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), place de la Croix-Souris. Devenu membre du Syndicats des boulangers de l’arrondissement Sceaux (Seine), il représente, en 1863, ses collègues de la commune, mais aussi des cités voisines de Nogent-sur-Marne, Champigny et Joinville-le-Pont. En octobre 1866, il participe à une Souscription au profit des victimes des inondations, recueillie à la mairie de Saint-Maur.
Ayant quitté, avec son changement de lieu, la compagnie de Vincennes, Victor Blouquette rejoint de nouveau en août 1862 la garde nationale de la Seine, dans la troisième compagnie du 50e bataillon, basé à Joinville-le-Pont. Il y est nommé sergent – les postes ne sont plus électifs sous le second empire.
Regrettant ce changement, il signe et fait signer en août 1869 une pétition qui demande l'élection des officiers par les gardes nationaux. Le soir même, le chef de bataillon, l’industriel parisien M. Maire, envoie le tambour de son unité pour lui demander son fusil. Le lendemain, le même adjudant-major fait placarder la note suivante sur le mur d'une maison de la rue de Paris, à Joinville : « Le sieur Blanquette (Victor), (…) est cassé de son grade et rayé des contrôles pour cause d'ivrognerie continuelle, et pour sa conduite, qui le rend indigne de rester plus longtemps dans un corps qu'il déshonore. »
Une demi-douzaine de journaux parisiens, mais également un quotidien de langue flamande, en Belgique, vont s’emparer de cette affaire. Le Siècle dénonce « la manie de l'arbitraire », relevant le caractère illégal d’une décision qui aurait dû relever du conseil de révision. Défendant le fait que Blouquette [son nom est orthographié de manière erronée Blanquette dans toute la presse] ait fait usage de son « droit de citoyen » en contribuant à la pétition, le quotidien républicain libéral considère l’affichette comme une « inqualifiable diatribe », opposant un « un grand industriel de Paris » à un « citoyen honorable », auquel il conseille de porter plainte.
Louis Victor Blouquette meurt le 17 janvier 1871 à Paris (11e arr.), probablement dans un bar de la rue Richard-Lenoir. Il était âgé de 67 ans et rentier, toujours domicilié à Saint-Maur-des-Fossés mais, comme la quasi-totalité des habitants des communes de la boucle de la Marne, il s’était réfugié au sein de la capitale, du fait du siège organisé par les troupes allemandes au cours de la guerre franco-prussienne. Il était père de six enfants, dont au moins deux étaient morts en bas âge.
Arch. Val-de-Marne, Saint-Maur, place de la Croix-Souris
Louis Germain Pierre Moreton naît le 26 mai 1814 à Allègre-les-Fumades (Gard). Il est le fils de Dorothée Courbier et de son mai Gaspard Pierre Moreton, cultivateur au hameau de Boisson. Il réside toujours en 1836 dans la ferme familiale, où il est l’aîné de six enfants du couple.
Devenu secrétaire, Pierre Moreton épouse en février 1844 à Charenton-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), Émilie Virginie Sandhomme, fille du gardien de la gare de la commune. Les nouveaux mariés s’installent à Joinville-le-Pont, où Pierre Moreton est, en 1847, le secrétaire de Charles-Pierre Chapsal, professeur au lycée Louis-le-Grand (Paris), grammairien et maire de Joinville depuis 1843.
Tout en restant employé de M. Chapsal, Pierre Moreton fait probablement office de secrétaire de mairie. Il est mentionné par de très nombreux actes d’état-civil, dans lesquels il figure comme témoin de naissance ou de décès, au moins entre novembre 1847 et octobre 1855.
En avril 1852, Moreton est engagé dans la première compagnie du 28e bataille de la Garde nationale de la Seine, la force de sécurité territoriale. Le bataillon couvre les communes de Joinville, Nogent, Saint-Maur, Bry et Champigny et est dirigé par Hector Bisson (1811-1858), notaire et conseiller municipal de Nogent-sur-Marne. Les trois officiers de sa compagnie sont Hector Lhuillier, capitaine, Auguste Courtin, fils adoptif du maire de Joinville, et lui-même futur maire de la commune, qui est lieutenant, ainsi que Moreton. Il a le grade de sous-lieutenant.
Début 1856, Moreton transmet, avec 54 autres personnes de Joinville-le-Pont, des dons pour l’armée d’Orient, qui est en train de conduire la guerre de Crimée.
Louis Germain Pierre Moreton meurt le 20 mars 1856 à Joinville-le-Pont. Il était âgé de 41 ans et père de deux filles.
L’activité d’architecte de Félix Paillas se poursuit dans ses deux agences, de Joinville et Sucy, ainsi que secondairement à son appartement de Paris.
À Joinville, le plan local d’urbanisme de 2018 mentionne dix œuvres attribuées à Paillas dans la « Liste des bâtiments et éléments particuliers protégés ou remarqués ». Il s’agit de huit maisons ou ensembles de pavillons et de cinq bâtiments à usage collectif ou industriel. Parmi les habitations individuelles, la marque de fabrique de Paillas est l’existence de motifs sculptés, des céramiques rouges et bleues en linteau de fenêtre, ornées de motifs de fleurs et de feuilles, d’autres linteaux avec têtes de personnage entouré de rayons de soleil, des trumeaux de fenêtres décorés d’une tête humaine entourée de rayons de soleil, des épis de faîtage, des garde-corps en fer forgé. Les constructions plus importantes sont pour l’industrie du cinéma, l’entreprise Quillery ou un club d’aviron, celui de l’Association Sportive de la Préfecture de Police, qui adopte un style dit néo-normand. L’inspiration de Paillas fait appel à des motifs naturalistes inspiration art nouveau, sur des façades en brique ou en meulière.
La Base Mérimée du ministère de la culture recense, dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés, avenue du Bac un Immeuble construit également pour l’entrepreneur Quillery.
Parmi les œuvres de Paillas à Sucy-en-Brie, deux bâtiments sont jugés particulièrement intéressants. L’école de filles du groupe scolaire du Centre, date de 1908. Elle s’ajoute aux classes destinées aux garçons, qui avaient été érigées en 1894. Le style de Paillas a été mis en avant lors des journées du patrimoine de 2020. Il était mis l’accent sur ce qui est présenté comme caractéristique du style architectural employé en région parisienne au XIXème siècle pour les établissements scolaires : murs en pierre meulière, moellons, chaînes d’angles, soubassements enduits, couverture en tuiles mécaniques…
La chapelle Sainte-Jeanne-de-Chantal, construite au début des années 1930 sur le financement de la famille Altmeyer et bénie en juin 1932, est en briques roses, pierre meulière et ciment blanc, de style néo-roman. Elle a été restaurée en 2008.
À proximité, l’établissement de Bains de la place du Marché, à Boissy-Saint-Léger (Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne), fait également l’objet d’une notice dans la Base Mérimée depuis 1987.
Après le décès de sa première épouse en février 1920 dans leur appartement parisien, Félix Paillas se remarie en juillet 1931 à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne). Il donne des cours de dessin pou adultes à l’association Philotechnique de Joinville. En août 1930, il est le fondateur de la société Immobilière Francs-Bourgeois-Rambuteau, qui exploite un immeuble, situé à Paris, rue des Francs-Bourgeois avec un entrepreneur, Émile Gouvet.
L’activité d’architecture, aussi bien à Joinville que Sucy, est reprise en 1938 par Michel Témoin.
Apparemment séparé de son épouse, Félix Paillas vit désormais à Paris (12e arr.), rue Ledru-Rollin. Il y meurt le 28 mars 1955, à l’âge de 77 ans. Il était père de deux enfants nés de son premier mariage.
Titulaire de la Croix de guerre depuis juin 1915, Félix Paillas était décoré des Palmes académiques pour son activité d’architecte à Sucy. Il avait été fait officier d'académie en décembre 1908 puis officier de l’instruction publique en décembre 1924.
Alexandre Félix Jean-Baptiste Paillas naît le 23 avril 1877 à Roissy-en-France (Seine-et-Oise, act. Val-d'Oise). Il est le fils Gabrielle Clémentine Caroline Boisseau et de Claude Alexandre Paillas, percepteur des contributions indirectes. Il voit le jour chez ses grands-parents maternels, cultivateurs, ses parents résidant à Gonesse (Seine-et-Oise, act. Val-d'Oise).
À partir de 1894, il suit les cours de l'école spéciale d'architecture, située boulevard Raspail à Paris (14e arr.). Il obtient le diplôme d’architecte et travaille comme dessinateur. Il réside alors rue Greneta à Paris (2e arr.).
Appelé pour faire son service militaire en novembre 1898, Félix Paillas perd sa mère le même mois. Il intègre le 1er régiment du Génie où il est nommé caporal en septembre 1899 puis sergent, un an plus tard, quand il rejoint le 4e régiment du Génie. Il est démobilisé en septembre 1901.
Revenu à la vie civile, Félix Paillas s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) avec son père. Ils exploitent une usine de pierres factices, simili-marbre et autres pseudo-pierres pour le bâtiment, quai de la Marne. Il ouvre également son activité d’architecte libéral à la fois à Sucy-en-Brie (Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne), place de la Gare et à Joinville, rue de Paris.
Son père, Claude Alexandre Paillas, est conseiller municipal de Joinville-le-Pont entre 1904 et 1908, affilié au parti radical-socialiste. Félix Paillas est aussi élu, dès le premier tour, conseiller municipal, de Sucy-en-Brie, en mai 1908. Le maire est alors M. Perrault, industriel. Paillas fait très souvent fonction de secrétaire du conseil municipal.
En mai 1910, Félix Paillas épouse à Paris (7e arr.) Léonie Alphonsine Turlot. Ils vont vivre rue de la Cerisaie, dans le quatrième arrondissement, mais Paillas conserve ses activités à Joinville et Sucy.
Réélu également au premier tour conseiller municipal de Sucy en mai 1912, il obtient alors 258 voix pour 575 votants, soit 45% des votants. Il siège aux commissions des travaux et des fêtes.
La Société de gymnastique de Sucy-en-Brie, qui s’intitule La Laborieuse, l’élit membre du conseil d’administration en septembre 1909. Il rejoint le Touring-club de France en avril 1914.
Pendant la première guerre mondiale, Félix Paillas est rappelé au sein du 1er Génie. Il est blessé en avril 1915 au poumon droit à Boesinghe (act. Ypres) en Flandre-Occidentale (Belgique). Son comportement lui vaut une citation à l’ordre de la division. Après sa convalescence, il intègre le 13e régiment d’artillerie en septembre 1915, et il est de nouveau cité à l’ordre de la division en août 1916. Promu adjudant en décembre 1916, il est affecté partir de mai 1917 aux escadrons du train des équipages : d’abord le 19e puis le 20e en août 1918 et le 10e en janvier 1919, où il sera démobilisé.
Après le conflit, Félix Paillas est réélu conseiller municipal de Sucy-en-Brie, toujours au premier tour, en novembre 1919. Il sera constamment réélu lors des scrutins suivants, en mai 1925, mai 1929 et mai 1935 ; il siégeait toujours dans l’assemblée communale en juillet 1939, totalisant alors 31 ans de mandat.
Jules Ernest Borel naît le 17 septembre 1880 à Montbéliard (Doubs). Il est le fils de Catherine Élisabeth Curie et de son époux Pierre Borel, ancien cultivateur, devenu cocher. En 1900, il est tourneur sur métaux.
Mobilisé en novembre 1901 pour effectuer son service militaire au sein du 2e régiment d’artillerie coloniale, il devient en mai 1902 ouvrier en fer puis en septembre la même année premier ouvrier en fer. C’est avec ce grade qu’il est envoyé en octobre au Tonkin (nord u Vietnam) avec le 1er régiment d’artillerie coloniale. Il rentre en juillet 1904 et est démobilisé en septembre.
Il travaille dans des communes qui se situent aussi bien dans la partie restée française de l’ancien département du Haut-Rhin (qui deviendra le Territoire-de-Belfort) comme Beaucourt ou Grand-Charmont que dans le Doubs, notamment à Sochaux. Il vit avec Marie Suzanne Wittmer à Sochaux ; ils ont trois enfants entre 1907 et 1912, puis ils se marieront, en mars 1926 à Beaucourt.
Au début de la première guerre mondiale, Jules Borel est d’abord affecté à Beaucourt. Il retrouvera, toujours avec une fonction d’ouvrier, le 47e régiment d’artillerie de campagne en janvier 1917, puis sera démobilisé en décembre 1919 à Sochaux où il réside toujours en 1921.
En 1922, Jules Borel s’installe en région parisienne à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où il vit dans le quartier de Polangis, avenue du Château (act. avenue Foch). Il retrouve, dans le même quartier, sa nièce Jeanne Marie, fille de sa sœur aînée Adèle (qui viendra également s’y installer plus tard). Il est devenu mécanicien à l’usine cinématographique Pathé, implantée à Polangis.
En compagnie de l’époux de Jeanne Marie, Jules Claudin, Jules Borel s’engage dans l’action politique. Tous les deux prennent part, le 22 mars 1924, à la constitution du cartel des gauches dans la commune. Ils font partie des dix membre du comité, présidé par le futur maire, Georges Briolay. Le cartel regroupe des membres ou sympathisants des formations de gauche non communiste, le parti socialiste SFIO et le parti radical-socialiste, plus tard le Parti socialiste-communiste ainsi que des socialistes indépendants.
Bien que poursuivant son emploi chez Pathé à Joinville, Jules Borel et sa famille déménagent en 1925 à Vigneux (Seine-et-Oise, act. Essonne), avenue de la Benjamine.
De retour à Joinville en 1929, la famille Borel vit avenue Jamin, à côté d’Adèle, toujours dans Polangis.
Jules Borel meurt le 22 juillet 1931 à Joinville-le-Pont, à l’âge de 50 ans. Selon le quotidien Le Matin, il « se tue d'une balle de revolver dans la tête », se sachant « atteint d'une maladie incurable. »
L'atelier de mécanique des studios Pathé à Joinville
René Octave Diamin naît le 19 septembre 1900 Paris (14e arr.). Il est le fils de Claire Marguerite Léonide Leblanc, fille d’un fabricant de broderies et de son époux Charles Octave Diamin, alors libraire papetier, rue du Mont-Thabor (1er arr.). Il est issu d’une famille d’imprimeurs lyonnais. La mère de René meurt en octobre 1907, il a alors sept ans. Cette même année, il subit une fracture du fémur gauche qui le laissera ensuite handicapé. Son père se remariera ensuite à deux reprises et redevient imprimeur à Paris. La famille vit rue Beautreillis (4e arr.).
À l’âge de 18 ans, il est instituteur et épouse, en septembre 1919 à Paris (4e arr.) une institutrice et orpheline, Germaine Lucie Charlotte Arnal. Appelé pour faire son service militaire en mars 1920 au sein du 117e régiment d'infanterie, il est renvoyé dans ses foyers deux semaines plus tard, du fait de sa déformation du genou et de la hanche. Il est de nouveau convoqué en avril 1921, incorporé au 46e régiment d'infanterie puis, une fois encore, réformé pour cause de handicap après cinq semaines sous les drapeaux.
En 1920, M. Diamin rejoint l’école du Centre à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Son épouse rejoint l’autre établissement scolaire municipal, celui du quartier de Polangis, où ils vivent avenue du Parc.
S’impliquant dans la vie locale, Diamin devient secrétaire du nouveau club cycliste Joinville sportif en février 1922. Il devient trésorier en décembre 1925 et l’est toujours deux ans plus tard.
Son engagement est aussi politique. Les deux formations de gauche traditionnelles n’ont plus de structure dans la commune de Joinville au début des années 1920 : la totalité des adhérents du Parti socialiste SFIO a rejoint le nouveau parti communiste, tandis que le comité radical-socialiste a cessé de fonctionner. La création le 15 décembre 1923 de la section de Joinville de la Ligue de la République marque la réapparition de la gauche non communiste. Diamin, qui est proche d’un autre des pionniers de la reconstitution de la SFIO, Léon Berthet, devient secrétaire général de l’organisation qui est présidée par René Caperon, syndicaliste CGT, responsable de la Ligue des droits de l’Homme et conseiller municipal de Joinville.
En mars 1924, la Ligue de la République laisse la place au cartel des gauches, présidé par le tapissier Georges Émile Briolay, radical-socialiste et futur maire de la ville. Diamin est de nouveau secrétaire de l’organisation qui, outre les radicaux et la SFIO, regroupe également des socialistes indépendants et le Parti socialiste-communiste.
En 1926, le couple Diamin vit dans la commune voisine de Champigny-sur-Marne, rue Edmond-Rostand. René Diamin, devient, en janvier 1927 le secrétaire de la section socialiste SFIO de Champigny ; il est aussi le responsable de l’Union des sections du canton de Nogent-sur-Marne. Son épouse adhère elle-aussi à la SFIO.
En 1928, les Diamin sont installés à Paris (20e arr.), dans le quartier Saint-Fargeau. Ils résident rue des Pyrénées tous deux rejoignent la section locale de la SFIO. René Diamin est membre de la commission administrative locale du parti en février 1931. Il est également devenu membre du Syndicat national des instituteurs publics en novembre 1928.
En collaboration avec des organismes mutualistes, la Caisse des écoles du 20e arrondissement a ouvert un établissement d’enseignement spécialisé à Montigny-sur-Loing (Seine-et-Marne). L’initiative en revient à Auguste Bénard (1865-1950), industriel, adjoint au maire du 20e arrondissement (1923-1935), chevalier de la Légion d’honneur. Baptisé Le Nid, il s’agit d’un internant qui accueille, pour 11 mois en internat, des enfants en mauvaise santé, notamment parce qu’ils vivent dans des conditions insalubres, et considérés comme en danger d’attraper la tuberculose.
Les époux Diamin deviennent directeurs de l’établissement. Ils sont en poste à Montigny en 1931, bien qu’ils conservent leur adresse parisienne, et y restent jusqu’en 1942. René Diamin est coopté en janvier 1931 au sein de l’association des Naturalistes de la vallée du Loing.
L’école du Nid, qui accueille 125 élèves dans des classes mixtes, avec un enseignement limité à deux heures par jour, plus de très nombreuses activités de jeu et de découverte sur le terrain. L’activité de René Diamin est évoquée dans de nombreux articles de presse. En juillet 1933, l’hebdomadaire local du 20e arrondissement, Paris-demain, salue « un couple d’éducateurs modernes. »
L’écrivain et journaliste Louis Roubaud publie, en septembre 1934, un long reportage dans Le Petit Parisien, où il reconnaît que son scepticisme originel a été vaincu, attribuant ce qu’il appelle « un petit coin de paradis » à « M. et Mme Diamin qui sont jeunes, simples et bons. »
L'Informateur de Seine-et-Marne évoque en février 1936 « les rares qualités d’éducateurs » du couple Diamin. L'Institut coopératif de l'école moderne (ICEM-Freinet) classe René Diamin parmi les pionniers de la pédagogie Freinet.
Les Diamin, y compris leur jeune fils, sont les témoins d’un accident lors d’une course automobile qui fait huit morts à Fontainebleau en mai 1934. Ils sont tous les trois légèrement blessés.
Pendant la deuxième guerre mondiale, à cause de ses problèmes physiques, René Diamin n’est pas mobilisé. Il est réformé à titre définitif en février 1940.
Le préfet de la Seine fait l’éloge, en novembre 1940, de son comportement pour avoir contribué à l’accueil à Montigny d’enfants évacués de la région parisienne après la défaite de l’armée française en juin 1940.
Il est probablement révoqué de son poste à l’école de plein air de Montigny-sur-Loing à l’été 1942. Son nom figure sur la liste des hauts gradés de la franc-maçonnerie, fustigés par les autorités du régime de Vichy, qui est publiée au Journal officiel en septembre 1942. La loi du 13 août 1940 interdit les « sociétés secrètes », y compris la franc-maçonnerie ; elle exige des fonctionnaires une déclaration d’appartenance ou de non-appartenance. Les francs-maçons sont exclus de la fonction publique.
Sa femme est signalée en octobre 1942 comme intervenant dans un site d’accueil d’enfants envoyés par le Secours national au château de Muides, en bordure du parc de Chambord, à Mer (Loir-et-Cher).
René Octave Diamin meurt le 29 février 1980 à Fontainebleau (Seine-et-Marne). Il était âgé de 79 ans et père d’un fils.
Son demi-frère, Roger Diamin (1914-1982), artisan électricien, fut un résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale, engagé dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI).
Germaine Lucie Charlotte Arnal naît le 12 janvier 1895 à Paris (10e arr.). Elle est la fille d’Eugène Louis Arnal, négociant en vin, et de son épouse, Mélanie Adélaïde Granvau. Elle perd sa mère en avril 1903 et son père en février 1908 ; elle a alors 13 ans.
Devenue institutrice et vivant rue François-Miron dans le quatrième arrondissement de Paris, elle épouse en septembre 1919 dans ce quartier René Octave Diamin, lui aussi instituteur. Ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), à Polangis, avenue du Parc. Elle exerce alors dans un établissement privé mais rejoindra peu après l’école publique du quartier.
Le conseil général de la Seine lui octroie, en 1923 et 1924, des gratifications pour assurer des cours d’adultes dans les écoles publiques. Elle enseigne l'arithmétique à Joinville.
En 1926, le couple Diamin vit dans la commune voisine de Champigny-sur-Marne, rue Edmond-Rostand. René Diamin, qui était déjà un militant actif à Joinville, devient, en janvier 1927 le secrétaire de la section socialiste SFIO de Champigny ; il est aussi le responsable de l’Union des sections du canton de Nogent-sur-Marne.
Germaine Diamin est, au moins à partir de septembre 1927, adhérente elle aussi au Parti socialiste SFIO. La part des femmes est faible au sein de toutes les formations politiques entre les deux guerres, d’autant plus qu’elles n’ont pas encore le droit de vote pour les élections. Au sein du parti SFIO, un Comité national des femmes socialistes sera constitué en 1931.
En 1929, les Diamin sont installés à Paris (20e arr.), dans le quartier Saint-Fargeau. Ils résident rue des Pyrénées. Ils ont tous deux rejoint la section locale de la SFIO.
En collaboration avec des organismes mutualistes, la Caisse des écoles du 20e arrondissement a ouvert un établissement d’enseignement spécialisé à Montigny-sur-Loing (Seine-et-Marne). L’initiative en revient à Auguste Bénard (1865-1950), industriel, adjoint au maire du 20e arrondissement (1923-1935), chevalier de la Légion d’honneur. Baptisé Le Nid, il s’agit d’un internant qui accueille, pour 11 mois en internat, des enfants en mauvaise santé, notamment parce qu’ils vivent dans des conditions insalubres, et considérés comme en danger d’attraper la tuberculose.
Les époux Diamin deviennent directeurs de l’établissement. Ils sont en poste en 1931 et y restent, au moins jusqu’au milieu de la deuxième guerre mondiale.
En 1935, Mme Diamin devient membre de l’association des Naturalistes de la vallée du Loing, où elle est présentée par son mari.
L’école du Nid, qui accueille 125 élèves dans des classes mixtes, avec un enseignement limité à deux heures par jour, plus de très nombreuses activités de jeu et de découverte sur le terrain. L’activité de Germaine Diamin est évoquée dans de nombreux articles de presse. En juillet 1933, l’hebdomadaire local du 20e arrondissement, Paris-demain, salue « un couple d’éducateurs modernes. »
L’écrivain et journaliste Louis Roubaud publie, en septembre 1934, un long reportage dans Le Petit Parisien, où il reconnaît que son scepticisme originel a été vaincu, attribuant ce qu’il appelle « un petit coin de paradis » à « M. et Mme Diamin qui sont jeunes, simples et bons. »
L'Informateur de Seine-et-Marne évoque en février 1936 « les rares qualités d’éducateurs » du couple Diamin.
En novembre 1940, le préfet de la Seine fait l’éloge du comportement de son mari, qui a contribué à l’accueil à Montigny d’enfants évacués de la région parisienne après la défaite de l’armée française.
Le nom de René Diamin, toujours en poste à l’école de plein air de Montigny-sur-Loing, figure, en septembre 1942 sur la liste des hauts gradés de la franc-maçonnerie, fustigés par les autorités du régime de Vichy, qui est publiée au Journal officiel. Il a donc probablement dû quitter son poste en application de la loi du 13 août 1940 interdisant les « sociétés secrètes », y compris la franc-maçonnerie ; son épouse a sans doute aussi quitté le Nid. On retrouve une « Mme Diamin, souriante institutrice » (probablement elle), mentionnée dans le quotidien Paris-midi en octobre 1942 accueillant des enfants envoyés par le Secours national au château de Muides, en bordure du parc de Chambord, à Mer (Loir-et-Cher).
Germaine Diamin meurt le 7 juillet 1988 à Avon (Seine-et-Marne). Elle était âgée de 93 ans et mère d’un fils.
Émile Jean Sercelier naît le 16 mars 1887 à Paris (5e arr.). Il est déclaré comme fils d’Adeline Sercelier (dont le nom est également orthographié Cercelier) et d’un père non dénommé. Elle est polisseuse et vit rue des Chamaillards (act. rue Albert), dans le 13e arrondissement ; elle sera ensuite marchande de fleurs. Sa naissance est légitimée par le mariage de sa mère en mars 1889 dans le 11e arrondissement avec Jean Kedinger. Originaire de Creutzwald (Moselle), il travaille comme cordonnier, déménageur puis employé au métropolitain.
La famille, dont Émile est l’aîné des quatre enfants, vit dans le 11e arrondissement. Il fait son service militaire à partir d’octobre 1908 et jusqu’en septembre 1910 au 8e régiment d’artillerie. Il dispose du permis de conduire.
Alors ouvrier journalier et domicilié passage de la Folie-Regnault (11e arr.), il épouse en octobre 1911, dans ce même arrondissement, Pauline Marguerite Augustine Chabaille, journalière également. Ils vivent dans le même quartier, d’abord rue Saint-Ambroise, puis rue Servan et rue Pache.
Émile Kedinger est classé en août 1913, dans la réserve militaire, comme affecté à un service auxiliaire du fait d’une cicatrice dans la région inguinale. De ce fait, il est rappelé au début de la première guerre mondiale, en septembre 1914, dans une section d’ouvriers de l’armement. En août 1915, il est réaffecté à un service armé, mais en octobre 1915, il est détaché auprès des usines Renault à Billancourt. Il revient dans les forces combattantes au sein du 21e régiment d'infanterie coloniale en juillet 1917. Il est démobilisé en avril 1919.
Après la fin du conflit, le couple et leurs deux enfants s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), d’abord dans le quartier du centre, rue de Paris puis, sur la rive gauche de la Marne, dans le quartier de Polangis, avenue du Château (act. avenue Foch). La commune comporte plusieurs sites liés à l’industrie du cinéma, et Émile Kedinger est électricien à la société Est Lumière tandis que son épouse vend des gâteaux.
En novembre 1919, lors des premières élections municipales après-guerre, Émile Kedinger est candidat, en 14e position des 25 candidats, sur la liste socialiste SFIO conduite par Georges Laruelle. Allié en 1912 avec des radicaux dissidents et des libéraux, opposés à l’ancienne municipalité radicale-socialiste, les socialistes se présentent cette fois de manière indépendante, tandis que les deux groupes radicaux se coalisent (incluant quelques anciens socialistes) et que les libéraux et conservateurs constituent la troisième liste. Au premier tour, la gauche arrive au deuxième rang, avec 30,1% des suffrages exprimés. Elle se maintient au second tour, face aux seuls radicaux et obtient 34,3% en moyenne ; il n’y a pas d’élu socialiste SFIO.
Émile Kedinger a obtenu 494 voix au premier tour, soit 29,2% des 1694 suffrages exprimés pour 1715 votants sur 2491 inscrits. Il recueille 504 voix au second tour, soit 33,2% des 1518 suffrages exprimés pour 1537 votants.
Lors des votes internes qui se concluent par le congrès de Tours en décembre 1920, toute la section SFIO de Joinville se prononce comme la majorité du parti, en faveur de l’adhésion à l’Internationale communiste. Elle devient ensuite la section du PCF-SFIC.
Toujours salarié d’Est Lumière, dont l’usine est en partie aussi sur la commune de Champigny-sur-Marne, dans le même quartier de Polangis, Émile Kedinger est inspecteur en 1936.
Il meurt le 3 mai 1937 à Joinville. Âgé de 50 ans, il était père de trois enfants.