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7 février 2025 5 07 /02 /février /2025 00:01

Joseph Lewinski est né le 25 juin 1862 à Stavisk (Russie, act. Stawiski, Pologne). Il est le fils de fils Juda Lewinski et de son épouse Elka. Leur nom est très souvent orthographié Levinsky, parfois Levinski ou Lewinsky.

En 1889, Joseph Lewinski réside à Paris (4e arr.), rue du Figuier, où il est tapissier. Il y épouse en novembre Pauline Zaremberg, couturière, originaire de Lomza, ville proche de sa commune d’origine. Il réside dans des quartiers concentrant une forte immigration juive d’Europe orientale.

Tout en continuant à se présenter comme tapissier, selon l’historien René Dennilauler, Lewinski devient loueur de meubles pour le monde du spectacle, notamment plusieurs théâtres à Paris. Il fournissait des meubles pour plusieurs théâtres à Paris. Il possédait un terrain route de la Brie (act. avenue Gallieni), où il se fit construire un petit pavillon, encastré plus tard entre plusieurs ateliers). Il ne sera recensé dans la commune qu’à partir de 1931.

Joseph Lewinski installe sur son terrain une « baraque de prise de vue » (selon R. Dennilauler), avant de construire, en 1923, le premier studio de cinéma moderne de France. Il le revend à Pathé-Cinéma en 1924, qui en confie l’exploitation à Ciné-Romans.

Toute la famille s’installe à Joinville, dans le quartier de Polangis, avenue du Parc. Léon est toujours fourreur, mais il assiste le reste la famille dans la gestion du studio. Son atelier, qu’il partage avec Jules, est situé à l’ancienne adresse familiale du boulevard Beaumarchais.

Joseph Lewinski meurt le 18 janvier 1937 à Joinville. Il était âgé de 74 ans et est inhumé au cimetière parisien de Bagneux.

Ses trois fils gèrent en commun, avec leur mère, le patrimoine issu de son héritage. Les deux fils cadets, Léon et Jules, sont fourreurs, tandis que l’aîné, Isaac dit Henri, assure la continuité de l’entreprise familiale. Il sera le seul des frères à survivre, avec sa mère, aux persécutions dont la famille est victime pendant l’occupation allemande au cours de la deuxième guerre mondiale.

Voir aussi

Studio Pathé consortium Joinville avenue Galliéni (Arch. dép. Val-de-Marne)

 

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5 février 2025 3 05 /02 /février /2025 00:01

Charles Prosper Bertuot naît le 30 mars 1841 à Paris (10e arr.). Il est le fils de Joséphine Périne Amanda Massieu et de son époux Joseph Charles Bertuot. Ils vivent rue des Beaux-Arts (act. 6e arr.). Charles est baptisé le 18 avril dans l’église Saint-Germain-des-Prés.

En 1865, son père est sous-chef du dépôt des machines du chemin de fer d’Orléans, dans la préfecture du Loiret. Charles Bertuot est pour sa part mécanicien à Vierzon (Cher). Il travaille peut-être lui aussi sur les locomotives à vapeur.

Il épouse en mai 1865 à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne) Eugénie Félicie Gosset, issue d’une famille d’artisans et de commerçants, très impliquée dans la vie politique de cette commune et de celle voisine de Joinville-le-Pont. Ils s’installent d’abord dans la Grande-Rue de Saint-Maurice puis rue du Canal à Joinville. Charles Bertuot est devenu serrurier.

Pendant la guerre franco-allemande de 1870-1871, la quasi-totalité de la population des bords de Marne est évacuée et vit à Paris. Pendant le siège de la capitale, les communications normales sont interrompues ; en janvier 1871, Félicie Bertuot, repliée à Vierzon avec sa fille, s’adresse par un dépêche télégraphique à sa famille, qui réside alors rue Censier, Paris : « nous allons bien, sommes Vierzon, [chez] Barbarin, donnez nouvelles, sommes inquiets ». Les messages transportés par les oiseaux étaient nécessairement très courts.

Après le retour à Joinville et la fin de l’occupation allemande du village en septembre 1871, Charles Bertuot s’associe à son beau-frère, Amédée Gosset pour fonder en janvier 1872 la société « Gosset & Bertuot », où ils apportent une part égale du capital de 11 000 francs, qui offre des produits de serrurerie et de charpente en fer. Créée pour dix ans, elle sera prorogée en janvier 1882.

En septembre 1875, Charles Bertuot participe à une vaste souscription pour les victimes des inondations en France, avec au moins 81 autres personnes Joinville. Il s’implique aussi dans la compagnie des sapeurs-pompiers de Joinville-le-Pont dont il est, en mai 1880, le sergent fourrier. En parallèle, il participe à l’administration de la Société de secours-mutuels des sapeurs-pompiers de Joinville, la plus ancienne structure de la mutualité de la ville, qui apporte des secours en cas d’accident et verse des pensions de retraite. Il est membre du bureau de la mutuelle, dont le président est le maire, Eugène-Voisin (radical), et exerce la fonction de trésorier. Amédée Gosset siège également dans le bureau.

En avril 1889, Bertuot est tiré au sort pour siéger en tant que juré dans les Assises de la Seine. Toujours avec A. Gosset, il est, la même année, sociétaire honoraire de l’Orphéon de Bercy, chorale parisienne.

Charles Bertuot meurt le 5 juin 1890 à Joinville. Il était âgé de 49 ans et père d’une fille. La société Gosset & Bertuot est dissoute en octobre cette même année.

Charles Bertuot avait reçu en mai 1880 une mention honorable pour son activité de sergent fourrier au sein de la Compagnie des sapeurs-pompiers pour avoir, en janvier de cette année-là, « bravé tous les dangers de la débâcle des glaces de la Marne, pour porter secours aux personnes surprises par la crue subite des eaux. »

Pigeon-voyageur à Paris en 1871 (création avec Chat-GPT)

 

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22 janvier 2025 3 22 /01 /janvier /2025 00:01

Jean Charles Eugène Guichard naît le 24 février 1853 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Anne Camus et de son époux, Étienne Ambroise Guichard. Ses deux parents sont originaires de l’Yonne. Son père est entrepreneur de peinture et vitrerie.

Il effectue un service militaire dans l’infanterie et est nommé, dans la réserve, sous-lieutenant en juillet 1879, affecté au 25e régiment d'infanterie. Il est promu lieutenant en février 1884.

Ayant monté son entreprise de menuiserie à Joinville, Eugène Guichard épouse en juin 1881 dans la commune Adèle Eugénie Cornu, couturière, elle-même fille d’une couturière et d’un menuisier de la commune. Ils vivent dans le centre-ville, rue de Paris.

Comme son père et son frère Émile, Eugène Guichard soutient en juillet 1888, avec 17 personnes formant un « groupe d’électeurs de la commune attachés aux institutions républicaines », la candidature d’un mécanicien, Amédée Gosset, pour une élection municipale complémentaire après la mort du maire Gabriel Pinson. Gosset, héritier d’une dynastie politique locale, est appuyé par le journal Voix des communes, qui a pour chroniqueur un radical-socialiste classé à gauche, Henri Vaudémont. Il est élu conseiller municipal et le républicain Eugène-Voisin devient maire.

En mai 1896, Guichard est l’un des quatre membres du bureau qui organise le compte-rendu du mandat des élus municipaux de Joinville. Il s’agit peut-être d’Eugène, mais plus probablement de son frère Émile.

Parallèlement à son activité professionnelle, Eugène Guichard est membre de la compagnie de sapeurs-pompiers de Joinville. Émile, avec le grade de sous-lieutenant, en est le commandant. Eugène, sergent-fourrier, est son adjoint.

En février 1895, l’explosion d'une chaudière à l'usine du Bi-Métal, installée à Joinville, fait cinq morts, dont un nouveau-né, et trois blessés graves. Les pompiers de Joinville sont mobilisés, avec les compagnies des communes alentour et les militaires de l’école de gymnastique du Bois de Vincennes. L’émotion est très forte dans la ville. Les frères Guichard sont parmi les premiers sur les lieux du sinistre.

Eugène Guichard meurt le 22 août 1896 à Joinville. Il était âgé de 43 ans et père de deux enfants. Lors de ses obsèques, le 24, des discours sont prononcés par le lieutenant de la compagnie des sapeurs-pompiers de Créteil le maire de Joinville, Eugène-Voisin, le député radical Jules Ferdinand Baulard. Ce dernier « salue la famille, l’une des plus anciennes de Joinville. »

Son fils, Jules Charles sera également sapeur-pompier et, avec le grade de sous-lieutenant, commandant de la compagnie de Joinville.

Voir aussi Étienne Guichard, entrepreneur républicain et mutualiste

Ancienne caserne des sapeurs-pompiers de Joinville-le-Pont

 

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20 janvier 2025 1 20 /01 /janvier /2025 00:01

Émile Adolphe Guichard naît le 7 mai 1849 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Anne Camus et de son époux, Étienne Ambroise Guichard. Ses deux parents sont originaires de l’Yonne. Son père est entrepreneur de peinture et vitrerie.

Devenu également peintre en bâtiment, Émile Guichard épouse en juillet 1878 à Joinville Marie Julie Nerrant, fille d’un journalier de l’Indre. Il reprend puis gère l’entreprise familiale.

Comme son père et son frère Eugène, Émile Guichard soutient en juillet 1888, avec 17 personnes formant un « groupe d’électeurs de la commune attachés aux institutions républicaines », la candidature d’un mécanicien, Amédée Gosset, pour une élection municipale complémentaire après la mort du maire Gabriel Pinson. Gosset, héritier d’une dynastie politique locale, est appuyé par le journal Voix des communes, qui a pour chroniqueur un radical-socialiste classé à gauche, Henri Vaudémont. Il est élu conseiller municipal et le républicain Eugène-Voisin devient maire. En mai 1896, Guichard est l’un des quatre membres du bureau qui organise le compte-rendu du mandat des élus municipaux de Joinville.

L’engagement local d’Émile Guichard se fait principalement au sein de la compagnie de sapeurs-pompiers de Joinville, où il s’engage en 1875, à 25 ans. Il en est le responsable avec le grade de sous-lieutenant en décembre 1892. Il sera nommé lieutenant en 1898. Son frère Eugène sert également dans la même compagnie.

En février 1895, l’explosion d'une chaudière à l'usine du Bi-Métal, installée à Joinville, fait cinq morts, dont un nouveau-né, et trois blessés graves. Les pompiers de Joinville sont mobilisés, avec les compagnies des communes alentour et les militaires de l’école de gymnastique du Bois de Vincennes. L’émotion est très forte dans la ville.

Les sapeurs-pompiers organisent chaque année un banquet, en novembre ou décembre, pour mobiliser des fonds de soutien. Émile Guichard quitte ses fonctions actives en 1900, pour raison de santé ; on lui remet une épée d’honneur à Guichard pour ses 25 ans de service. Mais il reste secrétaire de la Société de secours mutuels des sapeurs-pompiers de Joinville dont il a été le fondateur.

Émile Guichard meurt le 6 janvier 1911 à Joinville. Il était âgé de 61 ans. Il avait reçu cinq médailles pour actes de dévouement, dont, en décembre 1907, une médaille d’honneur pour ses 30 ans de service. Il avait aussi été attributaire de trois décorations au titre de son activité mutualiste, dont une médaille d’argent en juillet 1906. Il avait aussi été décoré des Palmes académiques en tant qu’officier d'académie en juin 1906. Enfant, il était lieutenant honoraire.

Lors de ses obsèques au cimetière de Joinville, c’est l’adjoint au maire Georges Briolay qui, en l’absence du maire, malade, lui rend hommage aux côtés d’officiers des sapeurs-pompiers de Joinville et des villes voisines. Son rôle mutualiste est particulièrement mis en avant. Le fils d’Émile, Jules Charles Guichard, sera également officier des sapeurs-pompiers de Joinville.

Voir aussi Étienne Guichard, entrepreneur républicain et mutualiste

Ancienne caserne des sapeurs-pompiers de Joinville-le-Pont

 

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16 janvier 2025 4 16 /01 /janvier /2025 00:01

Émile Jean Baptiste Mousseaux naît le 8 juin 1843 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Élisabeth Reine et de son époux, Louis Adolphe Mousseaux, menuisier.

En janvier 1866 à Joinville, il épouse Julie Marie Guyot, fille de jardiniers vivant dans la commune, qui devient blanchisseuse. Émile Mousseaux poursuit l’activité de menuiserie de son père, qui est en 1868 à des deux artisans exerçant ce métier à Joinville.

Avant 1870, il rejoint la compagnie de sapeurs-pompiers de la commune. Elle est, en 1868, commandée par Ferdinand Rousseau, également capitaine de la garde nationale et futur maire de Joinville.

En novembre 1881, son épouse décède des suites d’un avortement clandestin. Elle avait mis au monde six enfants vivants et déclare au médecin qui l’examine peu avant son décès qu’elle avait déjà procédé à un autre avortement, un acte à l’époque considéré comme un crime. La sage-femme, supposée l’avoir aidée dans cet avortement, est jugée et acquittée en avril 1882.

L’entreprise Mousseaux connaît des difficultés d’exploitation. Comme cela avait déjà été le cas pour son père (deux fois en 1851 et 1857), Émile Mousseaux doit se déclarer en faillite en novembre 1886. Il réussit à clôturer l’opération par un concordat avec ses créanciers en janvier 1887 et reprend ensuite son activité.

Émile Mousseaux, qui réside alors rue des Marronniers, meurt à Joinville le 26 septembre 1908. Il était âgé de 65 ans. Son fils Ernest poursuivra l’activité de menuiserie. Il était membre de la société de secours mutuels des sapeurs-pompiers de Joinville.

En janvier 1900, il avait obtenu une mention honorable pour son activité de sapeur-pompier à la compagnie de Joinville-le-Pont. En décembre la même année, il est gratifié d’une médaille d’argent et d’un diplôme d'honneur pour avoir plus de trente années de services et avoir constamment fait preuve de dévouement. Lors de ses obsèques à Joinville, il est qualifié de « doyen des sapeurs-pompiers » et une allocution est prononcée par le lieutenant Coubleaux, chef de la subdivision. Sont présents notamment le maire, Eugène-Voisin, ses adjoints Paul Villain et Georges Émile Briolay (futur maire), Henri Vel-Durand, conseiller d’arrondissement et également futur maire, ainsi que dix conseillers municipaux. L’hebdomadaire, Voix des communes souligne qu’il s’était fait remarquer « par de belles actions. »

Voir aussi : Julie Mousseaux, morte des suites d’un avortement clandestin

Ancienne caserne des sapeurs-pompiers de Joinville (années 2000)

 

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14 janvier 2025 2 14 /01 /janvier /2025 10:49

Louis Adolphe Mousseaux naît le 24 janvier 1816 à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Anne Louise Savart et de son mari, Jean Pierre Mousseaux, cuisinier.

Ayant fait un service militaire, Adolphe Mousseaux est affecté dans la réserve de l’armée de terre en 1839. Cette année-là, il est menuisier à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où il vit dans le centre, rue de Paris. Il épouse, dans la commune voisine de Champigny-sur-Marne en décembre 1839, Élisabeth Reine, mercière et fille de merciers. Son activité artisanale semble assez florissante puisque, en 1847, il est inscrit au quinzième rang sur la liste des électeurs classés par rang d’imposition ; elle compte 96 noms à Joinville, soit un dixième des chefs de famille.

Lors des élections municipales de juin 1846 à Joinville, qui se tiennent au suffrage censitaire, il y avait 50 votants pour 67 inscrits et six postes de conseillers municipaux à pourvoir ; Mousseaux, avec 11 voix, arrive septième et n’est pas élu.

Sous la seconde République puis le second Empire, la situation économique de l’entreprise Mousseaux se détériore. En juillet 1851, il se déclare en faillite ; il obtiendra la mise en place d’un concordat avec ses créanciers en décembre de la même année. Cependant, en avril 1857, il est de nouveau contraint de déposer son bilan. Mais il peut reprendre son métier et est toujours en 1868 un des deux menuisiers de la commune. À l’été 1875, son épouse et sa fille cadette participent aux souscriptions pour les sinistrés des inondations de l’été.

Louis Adolphe Mousseaux meurt le 26 juillet 1880 à Joinville. Il était âgé de 64 ans et son épouse avait donné naissance à huit enfants. Son fils Émile poursuivra l’activité de menuiserie.

 

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9 janvier 2025 4 09 /01 /janvier /2025 00:01

Étienne Ambroise Guichard naît le 25 janvier 1821 à La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur (Seine, act. Joinville-le-Pont, Val-de-Marne). Il est le fils de Geneviève Bourdillat, originaire de l’Yonne et de son époux Charles Félix Guichard, natif de Paris. Ils sont jardiniers et vivaient à Charenton puis à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne) avant de rejoindre le village de La Branche. Étienne est le cadet de leurs six enfants.

Son épouse, Anne Camus, une couturière avec laquelle il se marie en août 1843 à Joinville, est également issue d’un village de l’Yonne.

Devenu entrepreneur en peinture et vitrerie, Étienne Guichard se voit attribuer, en septembre 1853, le lot correspondant pour la construction de l’église de Joinville-le-Pont, nouveau nom de sa commune de naissance ; très rare commune sans lieu de culte, Joinville va se doter de sa première église avec d’importants dons de la famille du maire, Charles Pierre Chapsal. Guichard constitue une société pour gérer son activité en 1861. Elle est basée dans le centre-ville, rue de Paris, là où il vit également.

En juillet 1875, Guichard participe, comme une très grande part de la population locale, à la souscription en faveur des inondés.

Sur le plan politique, la municipalité joinvillaise est restée conservatrice après l’établissement de la troisième République, même si les élus bonapartistes ont été éliminés. Après la mort du maire, Gabriel Pinson, une élection municipale complémentaire est convoquée en juillet 1888. Étienne Guichard fait partie, avec ses deux fils Émile et Eugène, du « groupe d’électeurs de la commune attachés aux institutions républicaines », 17 électeurs qui soutiennent la candidature d’un mécanicien, Amédée Gosset. Le journal Voix des communes, qui a pour chroniqueur un radical-socialiste classé à gauche, Henri Vaudémont, commente ainsi : « L’homme est sympathique (…) Ses capacités sont moyennes, son ambition des plus modérées, ses idées d’un progressisme médiocre. »

En matière sociale, Étienne Guichard est trésorier de la société de Saint-Nicolas, une société de secours mutuels basée à Saint-Maur-des-Fossés.

Étienne Guichard meurt le 14 janvier 1893 à Joinville. Il était âgé de 72 ans, décoré en juillet 1889 de la médaille d’argent de la mutualité et père de trois enfants. Son fils Émile continuera à l’exploiter l’entreprise de peinture et vitrerie, le second, Eugène, s’établissant comme menuisier.

L’hebdomadaire Voix des communes, anticlérical, s’étonne certes qu’il ait un enterrement chrétien mais lui rend hommage : « Le père Guichard, brave homme, franc-parler, causticité toute gauloise. Allocution de Marin, secrétaire de la société de secours mutuel Saint-Nicolas [futur maire de Saint-Maur] ; présence de Baulard [futur député radical-socialiste] et Vaudémont. »

L’église Saint-Charles-Borromée de Joinville-le-Pont

 

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20 décembre 2024 5 20 /12 /décembre /2024 00:01

Louis Victor Lorin naît le 6 juillet 1868 à Gentilly (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils Émile d’Emélie Marguerite Julienne Lambert et d’Antoine Lorin. Son père est maçon ; il meurt en février 1875, lorsque Louis a 6 ans. Sa mère est repasseuse puis blanchisseuse ; elle se remarie en janvier 1880 avec Stanislas Noël Moncouteau. Ils vivent à Gentilly, rue du Parroy.

Devenu employé de commerce, et malgré une myopie prononcée de l’œil droit, qui lui a valu d’être exempté du service militaire, Louis Lorin s’engage pour cinq ans à Villejuif en mars 1888. Il est affecté au 3e régiment de zouaves et sert en Algérie. Cependant, la cour de réforme de Constantine décide son retour dans ses foyers, ayant considéré qu’il était inapte pour amaurose du même œil.

Exerçant désormais comme marchand de vin, Louis Lorin épouse en novembre 1892 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), Marie Emmeline Reinbold, fille de cultivateurs alsaciens, territoire alors sous occupation allemande. Ils s’installent dans la commune, avenue des Platanes, dans le quartier de Palissy, où Louis Lorin devient distillateur.

Lors des élections municipales organisées en novembre 1919, Louis Lorin est candidat sur la liste dite du Bloc indépendant, conduite par le bijoutier Jules Beauvais, libéral, conseiller municipal sortant avec un autre sortant, le docteur Georges Bitterlin, militant de l’Action française (royaliste). Leur liste arrive en troisième position, derrière l’Union républicaine et sociale du premier adjoint sortant, Henri Vel-Durand, radical dissident, et après la liste socialiste unifiée (SFIO) de Georges Laruelle.

Au premier tour de scrutin, Lorin obtient 385 voix soit 23% des 1694 suffrages exprimés pour 1715 votants sur 2491 inscrits. La liste se retire avant le second tour, Henri Vel-Durand devient maire, remplaçant Achille Mermet, qui meurt le jour du vote.

Louis Lorin meurt le 25 mai 1920 à Joinville, à l’âge de 51 ans, dans son domicile du quartier Palissy. Il était veuf et père de six enfants.

Sa fille Mélanie (1895-1972), épouse du fourreur Charles Loth, est elle-même la mère de Simone (1922-2013), directrice d’école et militante socialiste à Joinville, mariée avec Jean Louis Pariselle (1917-2008), sculpteur et maire adjoint socialiste de Joinville (1978-1983). Ils avaient conservé, lors de leur séjour dans la commune, la maison familiale des Lorin.

Le fils Émile Lorin (1897-1974), comptable, prisonnier des allemands lors de la première guerre mondiale, est candidat en mai 1929 à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne) sur la liste de concentration socialiste montée par Edmond Neumann, qui regroupe des personnalités indépendantes du Parti communiste et du Parti socialiste SFIO. Il a lui-même un fils, résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale, Maurice Lorin (1924-1990), engagé dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Voir aussi :

Simone Pariselle et la transmission du savoir et des arts

Edmond Neumann (1) : Un anti-syndicaliste et patriote alsacien

Edmond Neumann (2) : Conversion au socialisme

Edmond Neumann (3) : communisme contre Ligue des droits de l’Homme

Jules Beauvais et les inondations à Joinville (1/2)

Jules Beauvais, radical opportuniste puis libéral (2/2)

Vue de Joinville-le-Pont

 

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30 novembre 2024 6 30 /11 /novembre /2024 00:01

Désiré Guille naît le 25 mai 1895 à Paris (14e arr.). Il est le fils d’Adèle-Hermantine Guille, journalière, qui réside 13, rue Brézin. Son père, qui n’est pas nommé alors, le reconnaît lors de son mariage, en août 1896, en même temps que son frère aîné Eugène ; il s’appelle également Désiré Peteau et est cocher. Il disparaît cependant en 1900, année où naît sa sœur Maryse.

Devenu plombier couvreur, Désiré Peteau est mobilisé au cours de la première guerre mondiale. Il rejoint le 39e régiment d'infanterie en décembre 1914, passe au 176e en mai 1915, au 148e en janvier 1916 puis au 70e en décembre 1917. Malade, il est évacué le 3 janvier 1918 et ne sort de l’hôpital qu’un an plus tard. Démobilisé en septembre 1919, il se voit refuser la délivrance d’un certificat de bonne conduite. Après-guerre, il se verra reconnaître que le paludisme dont il souffre est imputable à son service militaire, et il se verra accorder, en juin 1931, une pension d’invalidité de 10%.

Avant de quitter l’armée, Désiré Peteau épouse en avril 1919 à Paris (11e arr.) Isabelle Alexandrine Colas, couturière. Ils vivent d’abord rue Keller puis, dans la seconde moitié des années 1920, rejoignent Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, quai d’Anjou. Il connaissait sans doute déjà l’endroit, car il avait participé en juin 1913 à un grand-prix des débutants organisé couru entre la commune voisine de Champigny-sur-Marne et Soignolles-en-Brie (Seine-et-Marne).

Travaillant comme artisan indépendant, Désiré Peteau milite au sein de la section locale du Parti socialiste SFIO. Il est candidat, au nom de sa formation, pour les élections municipales de mai 1929 sur la liste du Groupement des gauches républicain, conduite par le tapissier Georges Briolay, radical-socialiste. La liste comprend 11 radicaux, 10 socialistes indépendants et 6 socialistes SFIO. Au premier tour, elle affronte les sortants de la Liste de concentration républicaine, conduite par le maire Stephen Durande et soutenue par les formations de droite, ainsi qu’une liste dite du Bloc ouvrier et paysan, soutenue par le parti communiste.

Les candidats de la municipalité sortante sont en tête au premier tour, avec 42,6% des suffrages exprimés, devant la liste de Briolay (35,9%) et les communistes (16%). Peteau obtient 713 voix pour 2 126 exprimés (33,5%) sur 2 969 inscrits. Bien qu’il n’y ait pas d’accord véritable, le PCF retire sa liste pour le second tour. Les candidats de centre-gauche remportent 22 des sièges à pourvoir, la droite empochant les 5 derniers, le maire Durande étant battu. Sur leurs six candidats, les socialistes SFIO en envoient quatre dans l’assemblée municipale, dont Georges Roger, employé au Gaz de Paris, qui devient adjoint au maire. Peteau, pour sa part, n'est pas élu.

En mai 1930, il fait partie des 14 membres de la section SFIO de Joinville qui souscrivent pour soutenir le quotidien du parti, Le Populaire.

En juin la même année, il recueille la contribution des ouvriers communaux pour l’apporter au Comité de Joinville-le-Pont pour les victimes des inondations du Midi.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, Désiré Peteau est rappelé le 13 septembre 1939. Il est renvoyé dans ses foyers dès le 4 octobre de cette année-là. Il meurt le 21 novembre 1941 à Courbevoie, où il est hospitalisé, résidant toujours à Joinville. Selon la généalogie qui lui est consacrée par Jean Jacques Guille, la cause de son décès est « très probablement un accident du travail vers Courbevoie ». Il est père de trois enfants, dont l’aîné porte également le nom de Désiré Peteau.

Vue de Polangis à Joinville-le-Pont

 

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6 novembre 2024 3 06 /11 /novembre /2024 00:01

René Louis Malpart naît le 28 décembre 1897 à Lorient (Morbihan). Il est le troisième fils d’Adolphine Louise Peyrecave et de son mari Jules Émile Malpart. Ils vivent rue Paul-Bert puis s’installent à Brest (Finistère).

Son père, marchand forain ambulant, meurt, à 26 ans, en juin 1898 à Brest alors qu’il était hospitalisé. Sa mère se remarie en juillet 1900 à Brest avec Charles Louis Laudic, commissionnaire, avec lequel elle aura sept autres enfants. La famille vit entre Brest, principalement, et Lorient (1911-1913). Selon la généalogie de Laure Titelein, Louise Peyrecave, fille naturelle d’une chanteuse en février 1875 à Nantes, aurait elle-même été chanteuse de rue, sans doute après le décès son deuxième époux en mai 1937 à Brest. Elle-même décède en avril 1956 à Colombes, sans-domicile.

Devenu sculpteur sur bois, René Louis Malpart est appelé, à 18 ans, pour son service militaire au cours de la première guerre mondiale. Il est affecté au 62e régiment d'infanterie puis passe en septembre la même année au 161e. En janvier 1917, il est évacué suite à des blessures au poignet gauche par coup de feu et à des troubles de l’audition à l’oreille gauche, qui lui vaudront une reconnaissance partielle d’invalidité. Son comportement au combat est salué en juillet la même année par une citation à l’ordre du régiment : « Belle conduite au feu. »

Le 15 juillet 1918, Malpart est fait prisonnier par l’armée allemande à La Neuville-au-Larris (Marne). Il est détenu à Bad Langensalza (Thuringe), d’où il est rapatrié en janvier 1919. Il est alors affecté au 19e régiment d'infanterie et démobilisé en septembre 1919.

Revenu à Brest, René Louis Malpart, domicilié rue de Sébastopol, travaille comme docker. En mai 1920, il est arrêté après avoir « été surpris volant des marchandises sur les quais du port de commerce, au préjudice de l'armée serbe » selon La Dépêche de Brest. Il est condamné à un mois de prison avec sursis, sa peine étant amnistiée en avril 1921. Il séjourne alors à Granville, dans la Manche.

Ayant repris son métier de sculpteur, René Louis Malpart épouse en juillet 1921 Marie Félicité Jan, native d’une commune de l’agglomération brestoise. Ils vont s’installer en région parisienne, à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne). Leur domicile se situe rue Jeanne-d’Arc, dans le quartier de Polangis, qui est partagé avec la commune de Joinville-le-Pont. De fait, René Louis Malpart aura une activité civique dans cette dernière ville.

Il rejoint l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC), créée en 1917 et présidée par l’écrivain Henri Barbusse. Il est trésorier de la section de Joinville. Il est également membre du Parti communiste français.

En avril 1927, René Malpart participe au grand prix cycliste de L’Humanité, organe du PCF

René Louis Malpart meurt le 1er juillet 1928 à Champigny-sur-Marne, âgé de 30 ans. Il était décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze, et avait aussi obtenu la médaille de la victoire et la médaille commémorative.

Le quotidien communiste L’Humanité publie un article expliquant que « Notre camarade René Malpart se noie accidentellement dans la Marne », rappelant son rôle à la section de l’ARAC de Joinville et son adhésion au parti communiste. L’appel à participer aux obsèques est relayé également par la section de Joinville du Secours rouge international, l’organisation communiste du secteur appelant à venir avec drapeaux et insignes.

 

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