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22 mars 2024 5 22 /03 /mars /2024 01:01

Léon Auguste Couppé naît le 27 août 1853 à Paris. Il est le fils de Louise Félicie Samson et de son époux Nicolas François Couppé.

Son père, alors fabricant de bronze se présentera ensuite comme doreur sur métaux. La famille vit rue de Thorigny (3e arr.), où se situe leur atelier. Elle dispose également, au cours des années 1870, d’une résidence secondaire à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier tout nouvellement créé de Palissy, avenue Hugédé. Son père sera élu, à peu près sans interruption, de 1878 à 1904, au conseiller municipal de la commune dont 16 ans en tant qu’adjoint au maire. Il était républicain modéré, de tendance radicale.

Effectuant un service militaire en tant qu’engagé, au 88e régiment d'infanterie, Léon Couppé est nommé sous-lieutenant en octobre 1884. Il travaille comme fabricant de bronze dans l’atelier familial. En septembre 1887, il se marie à Tournan-en-Brie (Seine-et-Marne) avec Marthe Julie Henriette Lennuyeux. Ils vivent à pays, à l’adresse de leur boutique.

Le bourg de Joinville, où la famille devait vivre pendant la belle saison, est célèbre pour ses activités nautiques, natation et bateaux.

Léon Couppé devient membre de la Société nautique de la Marne, un des deux plus grands clubs d’aviron de la région parisienne, avec le Rowing club ; les deux rivaux se mesurent, chaque année par une course de bateaux à huit rameurs sur la Seine. La SN Marne est basée sur l’Île Fanac à Joinville, où elle dispose d’un remarquable garage.

En avril 1884, Léon Couppé est élu secrétaire-trésorier du conseil d’administration de la société, dont Henri Philippe est le président. Il est reconduit dans la même fonction en février 1885. Il continue de siéger comme administrateur en mars 1886 et est toujours dans cette fonction en août 1891.

L’assemblée générale le désigne comme président de la société en février 1894. Son mandat dure un an. Sur la proposition du commissaire général de l'Exposition universelle de 1900, Couppé est nommé en novembre 1894 membre de la commission des concours d'exercices physiques qui seront organisés dans le cadre de cette manifestation.

On retrouve, en juin 1895, Léon Couppé en tant que président du comité des Régates internationales organisées dans le bassin d’Asnières-Courbevoie sur la Seine (Seine, act. Hauts-de-Seine).

À l’échéance de sa présidence, il devient vice-président de la SN Marne et est réélu dans cette fonction en janvier 1896.

Toujours à Joinville-le-Pont, Léon Couppé est membre du bureau de 740e section des Vétérans des armées de terre et de mer, association de secours mutuel et de mémoire, présidée localement par Théodore Létang, industriel, officier pendant la guerre franco-prussienne de 1870, et également conseiller municipal de Joinville-le-Pont. Chaque année, la société commémore la bataille de Champigny, qui s’est tenue dans cette commune mais aussi à Joinville et avait fait plus de 2 000 morts en décembre 1870.

Léon Couppé meurt le 7 janvier 1904 à Neuilly-sur-Marne (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il est présenté dans l’état-civil comme sans profession, veuf, et domicilié à Joinville-le-Pont, où son décès est retranscrit. Il était âgé de 50 ans et ne semble pas avoir eu d’enfant.

Voir aussi : François Nicolas Couppé

 

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21 mars 2024 4 21 /03 /mars /2024 01:01

Victor Eugène Émile Aubéry naît le 4 octobre 1833 à Paris (6e arr.). Il est le fils de Virginie Victorine Fromental et de son mari Jean Baptiste Romain Aubéry. Sa mère est native en décembre 1801 de Vieux-Brisach (Breisach-am-Rhein), alors en Autriche (act. Bade-Wurtemberg, Allemagne). Elle est parfois nommée « de Fromental », étant fille d’un lieutenant général du bailliage de Blâmont (Meurthe-et-Moselle), capitaine et juge de paix.

Le père d’Émile Aubéry est bijoutier. Devenu lui aussi bijoutier-joailler, Émile va adopter la raison sociale « Aubéry-Fromental », peut-être pour se différencier des boutiques de son père et de son frère cadet, Paul, qui exercent dans le même secteur. Il s’installe dans le troisième arrondissement de Paris, d’abord rue du Temple, puis rue de Saintonge.

En avril 1856, il épouse à Paris Sophie Angelina Berger.

Il est victime d’une escroquerie dont les journaux juridiques vont largement rendre compte en février et avril 1857. Un huissier au ministère des affaires étrangères, portant beau, se présentant comme « attaché » dans ladite administration, s’est fait remettre des bijoux par lui pour les donner à une princesse moldave, Hélène Ghyka chez laquelle Aubéry se rendit. Mais il n’a jamais été payé, et il s’avère que l’escroc, qui profitait des largesses de la princesse, cumulait de nombreuses autres dettes.

La grande passion de la vie d’Émile Aubéry a été l’aviron, dénommé généralement rowing au 19e siècle. Il fait partie d’un groupe de cinq personnes qui, le 3 novembre 1876, fondent à Paris la Société nautique de la Marne, dont le garage va être établi sur l’Île Fanac, à Joinville-le-Pont. Les autres fondateurs sont le constructeur de bateaux Louis Dossunet, un orfèvre, Jules Monney, ainsi qu’Henri Philippe et Georges Dufour qui furent successivement présidents de l‘association.

La SN Marne a été, avec le Rowing-Club de Paris, l’une des deux grandes formations sportives sur l’eau en région parisienne et les deux disputaient un match annuel sur la Seine.

Aubéry fut, avec Louis Dossunet, l’initiateur de la construction en 1883 du boat house de l’Île Fanac, bâtiment en pans de bois hourdé de briques équipé d’un balcon servant de tribune pour suivre l’évolution des rameurs, disposant d’une horloge et d’un campanile.

Siégeant au conseil d’administration de la SN Marne, Aubéry fait partie de la commission qui se charge de la révision des statuts et du règlement des courses en janvier 1882. Il préside la commission des courses en avril 1884. En juin 1909 puis le même mois en 1914, il est le juge à l’arrivée du match annuel des courses à huit rameurs entre le Rowing-Club de Paris et la Société Nautique de la Marne.

Comme plusieurs autres responsables et athlètes, Émile Aubéry s’installe, avec son épouse, sur l’Île Fanac où il réside en 1896, dans un pavillon jouxtant le garage de la société. Son frère aîné Charles, qui a également fréquenté le club, vint également à Joinville où il se marie en 1899 puis décède en 1903 ; il vivait dans le quartier de Polangis.

Émile Aubéry meurt le 25 février 1924 à Joinville, dans sa résidence sur l’Île Fanac. Il était âgé de 90 ans, veuf et n’avait pas eu d’enfant. Le quotidien sportif L’Auto lui consacre une nécrologie saluant la disparition de l’un des plus populaires vétérans du « bout de bois. »

 

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14 novembre 2023 2 14 /11 /novembre /2023 00:01

Léon Lewinski naît le 15 août 1892 à Paris (3e arr.). Il est le fils de Pauline Zaremberg couturière, et de son époux Joseph Lewinski, tapissier. Tous les deux sont originaires de Podlachie, alors dans l’empire russe, actuellement dans le nord-est de la Pologne. Ils se sont mariés à Paris en novembre 1889. Ils vivent rue Vieille-du-Temple, dans un quartier comportant une importante communauté juive venant d’Europe orientale. Ils vivront ensuite boulevard Beaumarchais (quartier Saint-Ambroise, 11e arr.). Leur nom est très souvent orthographié Levinsky, parfois Levinski ou Lewinsky.

Le père, Joseph Lewinski, sera, à partir de 1900, marchand et loueur de meubles. Il fournira Gaumont, à Paris et Pathé-Cinéma qui dispose d’ateliers à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne), comprenant un théâtre de prise de vue. Son garde-meubles se situe à Vincennes.

La famille compte trois fils, Isaac, dit Henri, Léon et Jules. Le premier gèrera avec son père les affaires que ce dernier développera après la première guerre mondiale ; les deux autres seront fourreurs, profession assez développée parmi les juifs immigrés de Pologne.

Léon est de nationalité française (ses parents l’obtiendront en 1928) et est donc convoqué pour effectuer son service militaire. Il est mobilisé en décembre 1913 au 130e régiment d'infanterie. Il est donc sous les drapeaux au début de la guerre début août 1914. Mais il est rapidement fait prisonnier, le 22 août, et emprisonné en Thuringe. Il séjourne d’abord dans village d’Ohrdruf puis dans le vaste camp de prisonniers de Langensalza, érigé à proximité, qui va accueillir 28 000 prisonniers, principalement français et russes. Les conditions de vie dans le camp sont difficiles, deux épidémies de typhus provoquant un millier de décès en 1915. Léon Lewinski sera lui-même malade et transféré, sous les auspices de la Croix-Rouge, en Suisse où il est hospitalisé en juillet 1918. Il est rapatrié peu après l’armistice, le 20 novembre 1918. En février 1919, il sera reconnu comme souffrant de bronchite chronique et de bégaiement et affecté dans la réserve à des services auxiliaires non armés ; il sera réformé en avril 1933, du fait d’une instabilité cardiaque et d’une forme légère de tuberculose, qui le classent avec un taux d’infirmité de 10%.

Lorsque Pathé-Cinéma se déplace ses usines dans la commune voisine de Joinville-le-Pont, en 1923, Joseph Lewinski acquiert un vaste terrain à proximité. Il y installe un dépôt, puis le transforme en petit studio avant de construire, en 1923, le premier studio de cinéma moderne de France. Il le revend à Pathé-Cinéma en 1924, qui en confie l’exploitation à Ciné-Romans.

Toute la famille, y compris s’installe à Joinville, dans le quartier de Polangis, avenue du Parc. Léon est toujours fourreur, mais il assiste le reste la famille dans la gestion du studio. Son atelier, qu’il partage avec Jules, est situé à l’ancienne adresse familiale du boulevard Beaumarchais. À la mort de son père, en janvier 1937, les trois frères gèrent en commun, avec leur mère, le patrimoine issu de son héritage.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, en application d’une loi du gouvernement de Vichy de septembre 1940 prévoit la saisie des biens appartenant à des Juifs. La société Consorts Lewinski, dont le siège est à Joinville-le-Pont et qui est propriétaire de l'immeuble des studios, avenue Gallieni, est placée en octobre 1941 sous administration provisoire.

Fuyant la persécution, les frères Léon et Jules fuient d’abord à Montpellier, où les autorités vont remarquer qu’ils ne se sont pas fait recenser en tant que Juifs.

Ils vont se rendre ensuite en Savoie à Aix-les-Bains, où ils résident rue de Chambéry. Jules y est arrêté, transféré en mai 1944 au camp d'internement de Drancy (Seine, act. Seine-Saint-Denis) d’où il est déporté par les autorités allemandes au camp d’extermination d’Auschwitz (Pologne).

Bien qu’il ait survécu à l’occupation allemande, Léon Lewinski meurt le 2 novembre 1944 à Saint-Maur-des-Fossés, commune voisine de Joinville-le-Pont où il était revenu depuis Aix-les-Bains. Il était âgé de 52 ans et n’était pas marié.

Les studios Pathé de Joinville, exploités par la société Cinéromans en 1929. L’ex-studio Lewinski est le studio B.

 

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12 novembre 2023 7 12 /11 /novembre /2023 22:13

Jules Lewinski naît le 13 janvier 1897 à Paris (11e arr.). Il est le fils de Pauline Zaremberg ancienne couturière, et de son époux Joseph Lewinski, tapissier. Tous les deux sont originaires de Podlachie, alors dans l’empire russe, actuellement dans le nord-est de la Pologne. Ils se sont mariés à Paris en novembre 1889. Ils vivent boulevard Beaumarchais, dans le quartier Saint-Ambroise, qui abrite une importante communauté juive venant d’Europe orientale. Leur nom est très souvent orthographié Levinsky, parfois Levinski ou Lewinsky.

Le père, Joseph Lewinski, sera, à partir de 1900, marchand et loueur de meubles. Il fournira Gaumont, à Paris et Pathé-Cinéma qui dispose d’ateliers à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne), comprenant un théâtre de prise de vue. Son garde-meubles se situe à Vincennes.

La famille compte trois fils, Isaac, dit Henri, Léon et Jules. Le premier gèrera avec son père les affaires que ce dernier développera après la première guerre mondiale ; les deux autres seront fourreurs, profession assez développée parmi les juifs immigrés de Pologne.

Jules est de nationalité française (ses parents l’obtiendront en 1928) et est donc convoqué pour effectuer son service militaire. Il est mobilisé en janvier 1918, avec sa classe, alors qu’il était à ce moment employé de banque. Il sert d’abord dans le 104e régiment d'infanterie, puis dans le 101e.

Son comportement lui avait valu une citation à l’ordre du régiment, qui lui sera notifiée trois jours avant l’armistice : « Très bon soldat, courageux, s’est particulièrement distingué au cours de combats du 5 au 13 octobre 1918, se dépensant sans compter pour assurer la liaison avec les éléments voisins sous de violents tirs d’artillerie et de mitrailleuses. »

Il est démobilisé en mai 1919 alors qu’il sert dans le 16e régiment d'infanterie. Les autorités militaires vont décider cependant que c’était à tort qu’il avait été rendu à la vie civile, et il est rappelé en janvier 1920 pour poursuivre pendant un an son service au sein du 46e régiment d'infanterie.

Après son retour à la vie civile, Jules devient fourreur, profession assez développée parmi les juifs immigrés de Pologne ; il travaille dans l’atelier de son frère Henri, à l’adresse familiale du boulevard Beaumarchais.

Lorsque Pathé-Cinéma se déplace ses usines dans la commune voisine de Joinville-le-Pont, en 1923, Joseph Lewinski acquiert un vaste terrain à proximité. Il y installe un dépôt, puis le transforme en petit studio avant de construire, en 1923, le premier studio de cinéma moderne de France. Il le revend à Pathé-Cinéma en 1924, qui en confie l’exploitation à Ciné-Romans.

Toute la famille, y compris s’installe à Joinville, dans le quartier de Polangis, avenue du Parc. Jules assiste la famille dans la gestion du studio, dont s’occupe principalement son frère aîné Isaac, dit Henri. À la mort de son père, en janvier 1937, les trois frères gèrent en commun, avec leur mère, le patrimoine issu de son héritage. Jules se présente comme négociant depuis 1931.

Jules Lewinski épouse au Havre (Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime) en décembre 1931, Cécile Suzanne Kahn, fille d’un casquettier et d’une marchande. Ils vivent dans cette ville rue Jules-Lecesne puis cours de la République. Leur mariage sera rapidement dissous par divorce, lors d’un jugement de décembre 1933 du tribunal civil de la Seine, à Paris. Jules revient alors s’installer dans la demeure familiale de Joinville.

À la mort de son père, en janvier 1937, les trois frères gèrent en commun, avec leur mère, le patrimoine issu de son héritage.

Lors de la deuxième guerre mondiale, Jules Lewinski est mobilisé au sein du 220e régiment d’artillerie. Il est fait prisonnier et interné en Allemagne au Stalag III-A de Luckenwalde, dans le Brandebourg, où il est répertorié en décembre 1940. Le camp regroupait des militaires de dix pays différents. 5 000 d’entre eux, surtout des Soviétiques, y périrent à cause du froid et des privations. Il rentrera en France à une date non connue.

En application d’une loi du gouvernement de Vichy de septembre 1940 prévoit la saisie des biens appartenant à des Juifs. La société Consorts Lewinski, dont le siège est à Joinville-le-Pont et qui est propriétaire de l'immeuble des studios, avenue Gallieni, est placée en octobre 1941 sous administration provisoire.

Fuyant la persécution, les frères Jules et Léon fuient d’abord à Montpellier, où les autorités vont remarquer qu’ils ne se sont pas fait recenser en tant que Juifs.

Ils vont se rendre ensuite en Savoie à Aix-les-Bains et ils résident rue de Chambéry. Jules y est arrêté, transféré au camp d'internement de Drancy (Seine, act. Seine-Saint-Denis) où il arrive le 23 mai 1944. Il est déporté par les autorités allemandes au camp d’extermination d’Auschwitz (Pologne) par le convoi n° 75 qui quitte Drancy le 30 mai 1944. Il meurt à son arrivée au camp d’extermination d’Auschwitz (Pologne) le 4 juin 1944.

En mars 2008, un arrêté du secrétaire d'État à la défense et aux anciens combattants décide l’apposition de la mention « Mort en déportation » sur son acte de décès. Le nom de Jules Lewinski figure sur le Mur des noms du Mémorial de la Shoah à Paris (dalle n° 25, colonne n° 9, rangée n° 1).

Depuis novembre 1918, Jules Lewinski était décoré de la Croix de guerre. Il ne semble pas avoir eu d’enfant.

Les studios Pathé de Joinville, exploités par la société Cinéromans en 1925. L’ex-studio Lewinski est le studio B.

 

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22 septembre 2023 5 22 /09 /septembre /2023 01:01

J

Jacques Antoine Dufour naît le 5 ventôse an 10, soit le 24 février 1802 à La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marie Masson et de son époux Jacques Nicolas Gaspard Dufour, journalier.

Devenu peintre en bâtiment, Jacques Antoine Dufour épouse en février 1822 à La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur Anne Humbert, originaire de la Dampierre, en Haute-Marne et résidant ensuite à Gray (Haute-Saône).

Il ajoute à son activité artisanale le commerce de vins et la restauration. Jacques Antoine Dufour devient une personnalité du village et, en février 1830, le maire Claude Jacmart le propose en éventuel remplaçant d’Antoine Cornu, conseiller municipal décédé. Mais le préfet désigne le premier suggéré par le maire, Jean Louis Nicolas Lucot. L’année suivante, la commune est rebaptisée Joinville-le-Pont.

Il existe à Joinville une compagnie de la Garde nationale, qui appartient au 3e bataillon de la 4e légion de la banlieue. Elle compte au cours des années 1830 environ 100 grenadiers, soit une forte proportion de la population masculine, Joinville comptant alors moins de 600 habitants. Les officiers sont choisis parmi les citoyens qui la constituent. Lors des élections du 23 mars 1846, Lucot est réélu capitaine tandis que Dufour devient lieutenant ; il était probablement antérieurement un des sous-lieutenants. Les deux nouveaux occupants de cette dernière fonction sont deux futurs maires de la commune, Appolon Delaherche et Auguste Courtin, par ailleurs fils adoptif du maire en poste, Charles Chapsal.

C’est son salon qui accueille en mars 1846, à la fin du carnaval, un bal au profit des indigents. La soirée est animée par M. Pilati, ancien d’orchestre du théâtre de la Porte-Saint-Martin à Paris.

Une autre manifestation organisée dans son établissement en juin la même année, un banquet pour une soixantaine de sapeurs-pompiers de Nogent et de Saint-Maur, se passe plus mal. À l’issue du repas, ils voulurent pénétrer dans un bal organisé par une société, qui ne voulut pas les laisser entrer. Une bagarre s’ensuivit.

Sur la liste censitaire des électeurs communaux pour l’année 1848, établie en fonction du niveau d’imposition, Jacques Antoine Dufour figure en 12e place. Il y a 96 personnes ayant le droit de vote, pour une population de 960 personnes. Dufour se présente désormais principalement comme restaurateur. Il réside dans la rue de Paris, la principale artère.

Devenu veuf, Jacques Antoine Dufour arrête son activité de restauration pour ne poursuivre que celle de peintre en bâtiment. Il s’installe dans le village voisin de Saint-Maur-des-Fossés, rue de Paris également. Il y meurt le 8 octobre 1861. Il était âgé de 59 ans et ne semble pas avoir eu d’enfant.

oinville, vers 1859

 

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18 septembre 2023 1 18 /09 /septembre /2023 01:01

Alexandre Gaspard Lheureux naît le 4 thermidor an 5 (22 juillet 1797) à La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur (Seine, act. Joinville-le-Pont, Val-de-Marne). Il est le fils de Louise Julie Rousseau et de son époux Louis Étienne Lheureux.

Son père est conseiller municipal de la commune de 1818 à 1832. Deux de ses grands-oncles en furent maires : Edme Lheureux (1733-1798) cultivateur et marchand de bois, est le premier à exercer la fonction (1790-1791) ; son aîné Nicolas Lheureux (1730-1806), blanchisseur, est le troisième (1792-1793).

En novembre 1817, Alexandre Gaspard Lheureux et Marie Magdeleine Lucot se marient dans leur village natal. Il exerce, comme son père, le métier de maçon.

Après le décès en février 1830 d’Antoine Cornu, conseiller municipal, Alexandre Gaspard Lheureux figure sur la liste des trois candidats proposés par Claude Pierre Jacmart, maire de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur ; mais c’est son beau-frère, Jean Louis Nicolas Lucot qui lui est préféré par le préfet.

La commune change de nom en 1831 et devient Joinville-le-Pont. Lheureux et Lucot servent tous deux dans la garde nationale. La compagnie qui a été formée à Joinville compte, en 1838, selon Alexandre Leblanc de Ferrière, 100 grenadiers, incorporés au 3e bataillon de la 4e légion de la banlieue, pour une population de 600 h. Lucot en est le capitaine.

C’est en tant que membre de la garde nationale qu’Alexandre Gaspard Lheureux est mobilisé pour faire face à l’insurrection républicaine déclenchée à Paris en juin 1832. Lors des combats, plus d’une quarantaine de gardes municipaux ou nationaux et soldats sont tués. Plusieurs décisions du roi Louis-Philippe indiquent que Lheureux a été « tué d’un coup de feu le 6 juin », donc très probablement à Paris. Cependant, l’état-civil de la commune spécifie qu’il est décédé à Joinville-le-Pont.

Son statut de victime figurant parmi les « Gardes nationaux tués dans les journées de Juin 1832 » est reconnu par trois ordonnances royales signée en septembre 1833. Son fils, Louis Alexandre, se voit octroyer une pension de 150 francs par ans jusqu’à ses 18 ans (il a alors 12 ans) ; sa veuve obtient 500 francs et sa mère, elle-même veuve, 300 francs, toutes deux annuellement.

Son nom ne figure pas sur le Monument aux victimes de Juin, érigé au cimetière du Père-Lachaise à Paris (19e arr.).

Insurrection républicaine à Paris de juin 1832 (Wikipédia)

 

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9 juillet 2023 7 09 /07 /juillet /2023 01:01

Léon Auguste Prodhon naît le 14 janvier 1873 à Issy-les-Moulineaux (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il est le fils de Marie Philomène Baron et de son mari Louis François Prodhon, tous deux journaliers.

En 1886, la famille est installée à Vieux-Moulins (Haute-Marne), où son père est meunier. Comme ses frères, Léon Prodhon le sera aussi, jusqu’à ce qu’il s’engage dans l’armée pour quatre ans, en mars 1892 à Langres (Haute-Marne). Il sert dans le 31e régiment d’infanterie, où il devient caporal en mars 1893 puis sergent en février 1895. Il est démobilisé en mars 1896. En avril 1896, il a repris la meunerie quand il épouse à Romorantin (act. Romorantin-Lanthenay, Loir-et-Cher) Maria Richetin, fille d’une aubergiste et d’un facteur des postes.

Les nouveaux époux s’installent à Paris (11e arr.), avenue de la République et Léon est employé de commerce. Il est recruté en juillet 1899 à la direction des recherches de la préfecture de police de Paris et nommé inspecteur. Promu secrétaire suppléant au commissariat du quartier de La Roquette (11e arr.) en 1904, il passe comme secrétaire en 1905 à celui de Pantin (Seine, act. Seine-Saint-Denis), poste qui fait de lui l’adjoint du commissaire.

Il occupe cette fonction en mai 1905 quand son deuxième fils, René, 4 ans, est chez sa grand-mère à Romorantin. Il joue dans la rue avec une petite fille qui le tenait par les mains et le faisait tourner autour d’elle. Mais elle le lâcha brusquement et il se brisa la colonne cervicale. La mort fut instantanée.

Léon Prodhon revient au secrétariat d’un commissariat de Paris, au quartier des Quinze-Vingts (12e arr.) en juin 1907. Il réussit en novembre 1908 le concours qui permet de devenir officier de paix et commissaire de police. En février 1910, pendant les inondations historiques de la Seine, il sauve cinq personnes de la noyade, mais se blesse grièvement à la jambe droite, et doit être secouru par son chef, le commissaire Boulineau.

Prodhon est nommé, en mai 1910, inspecteur principal des gardiens de la paix. Il obtient cinq mois plus tard le titre de commissaire de police des communes de la Seine et occupe son premier poste à Aubervilliers (Seine, act. Seine-Saint-Denis).

Il doit se saisir, en juillet 1911, des suites d’un conflit social – qui, comme beaucoup d’autres, pendant cette période, est violent. Des grévistes, terrassiers de la Compagnie des chemins de fer du Nord assaillent un train, qui transportait des non-grévistes vers un chantier au Bourget. Mais l’un d’eux se défend avec un revolver et blesse grièvement à la tempe un charpentier. Alors que de graves incidents éclataient dans plusieurs chantiers de la région, Prodhon fit arrêter le « renard », ou « jaune », un ouvrier italien, qui avait tiré.

Transféré à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), en avril 1913, il prend en charge une vaste circonscription, couvrant des communes plus peuplées comme Nogent-sur-Marne, Saint-Maur-des-Fossés et Champigny-sur-Marne. Le commissariat compte une trentaine d’employés. Il remplace Louis Gourdel.

Promu commissaire de police de la Ville de Paris, Prodhon est affecté en février 1914 au quartier de la Gare (13e arr.), cédant son ancien poste à Michel Émile Francisque. Léon Prodhon reste à son poste pendant la première guerre mondiale et est affecté en février 1916 au quartier de la Maison-Blanche, dans le même arrondissement.

Après la fin du conflit, il rejoint en juin 1922 le quartier du Pont-de-Flandre (19e arr.). Il y exerce toujours en mai 1930. Il prend sans doute sa retraite quelque temps après et va vivre avec son épouse dans le Loir-et-Cher.

Léon Auguste Prodhon meurt le 11 juillet 1947 à Romorantin. Il était âgé de 74 ans et père de trois enfants. Il avait été décoré à quatre reprises pour des actes de courage et de dévouement : en mai 1907, février et mai 1910 puis mai 1918, où il avait reçu une médaille d’argent.

Le Moulin des Pères, de la famille Prodhon, à Vieux-Moulins

 

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13 février 2023 1 13 /02 /février /2023 00:01

Ernest Léon Hecquet naît le 25 juin 1919 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Joséphine Rachel Boulard, employée de commerce et de son mari Léon Hecquet, plombier. Ils résident dans le quartier de Palissy, avenue des Platanes puis dans celui du Centre, rue de Paris.

L’oncle d’Ernest Hecquet, Henri Boulard, ajusteur, a été un des responsables de la section de Joinville du parti socialiste SFIO et candidat dans cette commune aux élections municipales de 1912. Son père, Léon Hecquet, (1887-1959), fut candidat communiste aux élections municipales dans la même ville en 1929 et a été décoré de la Croix de guerre.

En 1936, la famille a quitté Joinville pour la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés, avenue Garibaldi.

Selon des archives familiales, Léon Hecquet est mobilisé en tant que soldat pendant la deuxième guerre mondiale. Il devient ensuite résistant à l’occupation allemande au sein des Francs-tireurs et partisans, mouvement de résistance proche du parti communiste. Il est d’abord artisan plombier, poursuivant la tradition familiale puis contremaitre chez dans une entreprise de matériels roulants de chantiers, Caterpillar.

Après-guerre, Ernest Hecquet vit toujours à Saint-Maur, rue Georges-Clemenceau, dans le quartier de La Varenne Saint-Hilaire. Il épouse en juillet 1956 dans cette ville Paulette Léone Reytinat.

Ernest Hecquet meurt le 6 novembre 1998 à Saint-Maur. Il est inhumé au cimetière Rabelais 1 dans cette ville. Âgé de 79 ans, il était père d’au moins un enfant.

Tombe Hecquet à Saint-Maur-des-Fossés (Arch. familiales)

 

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11 février 2023 6 11 /02 /février /2023 00:01

Léon Hecquet naît le 11 avril 1887 à Paris (18e arr.). Il est le fils de Marie Céline Jolimoy, blanchisseuse et de François Jules Hecquet, plombier. Ils vivent rue Durantin. Il est légitimé par le mariage de ses parents en juin 1891 dans le même arrondissement.

Ayant perdu son père en juillet 1904, il est considéré comme étant sans résidence fixe en 1907 au moment de son recensement pour ses obligations militaires. Il exerce également le métier de plombier chaudronnier. Il épouse en juin 1908 à Paris (18e arr.) Joséphine Rachel Boulard, employée de commerce. Ils s’installent allée Verte à Paris (11e arr.) puis résident, en 1912, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier Palissy, avenue des Platanes.

Mobilisé pour le service militaire en octobre 1908 au 4e régiment de génie (RG), basé à Grenoble, Léon Hecquet est affecté en janvier 1909 au 1er RG puis démobilisé en septembre 1910.

Son épouse est la sœur de Henri Boulard (1873-1921), monteur en bronze, membre de la commission exécutive de la section de Joinville du parti socialiste SFIO et candidat de cette formation aux élections municipales de 1912 dans la commune.

Au cours de la première guerre mondiale, il rejoint en août 1914 le10e RG et est libéré de ses obligations en mars 1919. Selon les archives familiales, il combat au Chemin des Dames et aurait fait l’objet d’une citation à l’ordre du régiment en juillet 1917.

Résidant de nouveau à Joinville, cette fois dans le quartier du Centre, rue de Paris, il est candidat en onzième position sur la liste communiste du Bloc ouvrier et paysan, conduite par Roger Benenson, pour les élections municipales de cette ville en mai 1929. Elle obtient une moyenne de 18,4% face à la Concentration des gauches (radical-socialiste, socialiste SFIO et socialistes indépendants) qui a 42,8% et à l’Union nationale (droite, municipalité sortante de Stephen Durande), 38,8%. Hecquet recueille 338 voix pour 2 126 suffrages exprimés (15,9%) sur 2 969 inscrits. Au second tour, les communistes voient leur score se réduire à 12,5%, le cartel des gauches emportant 22 sièges avec 45,9%, les 5 autres allant à la droite (41,6%). Georges Briolay (radical-socialiste) est élu maire.

Travaillant comme plombier pour la banque du Crédit foncier à Vincennes, Léon Hecquet déménage avec sa famille pour s’installer dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés. Il y est domicilié rue Garibaldi en 1937.

Léon Hecquet meurt le 13 avril 1959 à Saint-Maur. Les archives familiales mentionnent qu’il serait décédé d’un cancer, inhumé au cimetière Rabelais 1 dans cette commune et qu’il a été décoré de la Croix de guerre. Son fils Ernest a été résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale.

Léon Hecquet (Arch. familiales)

 

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26 janvier 2023 4 26 /01 /janvier /2023 00:01

Raphaël Octave Clément Mignon naît le 6 novembre 1888 à Châlons-sur-Marne (Marne, act. Châlons-en-Champagne). Il est le fils de Gabrielle Valentine Collot et de son mari Louis Arille Mignon, tonnelier ; ils ont sept enfants vivants en 1901, dont Raphaël est le second. Ils vivent rue Sainte-Marguerite.

Alors comptable, Raphaël Mignon effectue son service militaire en octobre 1909 au 106e régiment d’infanterie (RI) ; il est promu caporal en avril 1910 et démobilisé en septembre 1911.

En mai 1913 à Châlons, Raphaël Mignon, qui réside rue de la Marne, épouse Marcelle Céline Sander.

Rappelé à l’armée en août 1914, au déclenchement de la première guerre mondiale, il est promu sergent en novembre 1915 et passe au 94e RI. Il revient au 106e RI en juillet 1916, où il est nommé adjudant en avril 1917. Il devient officier, en tant que sous-lieutenant, en octobre la même année. Durant le conflit, il fait de « beaux services de guerre » qui lui valent plusieurs citations ; il est également blessé à plusieurs reprises. Il est démobilisé en mars

Après le conflit mondial, Raphaël Mignon est chef comptable et vit en 1925 à Clichy (Seine, act. Hauts-de-Seine), boulevard National puis en 1928 rue Georges-Soret. En 1937, il devient boucher à Paris (16e arr.), dans le quartier de La Muette, rue de La Pompe.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Mignon, dont les obligations militaires avaient pourtant pris fin en novembre 1937, est réintégré dans les cadres de l’armée en tant qu’officier en septembre 1939.

Probablement démobilisé à l’été 1940, il s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où, en septembre 1941, il devient agent immobilier et achète l’Agence de la gare, située rue Jean-Jaurès. Il vit à proximité, dans le quartier du Centre, rue des Réservoirs.

À l’occasion des élections municipales de novembre 1947, Raphaël Mignon est candidat sur la liste du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste) qui est conduite par Pierre Perly, plombier-couvreur. Elle arrive en tête, avec une moyenne de 3 066 voix pour 6 974 suffrages exprimés (44%) sur 7 073 votants et 8 376 inscrits et 13 sièges. C’est cependant le communiste Robert Deloche, dont la liste a obtenu le même nombre de sièges, qui est réélu maire à la faveur du vote du seul élu socialiste SFIO. Mignon est élu conseiller municipal. Pendant le mandat, le groupe RPF éclate en deux, tandis que quatre personnes se succèdent sur le seul siège de la SFIO et que, dans la majorité communiste, Deloche est exclu du PCF, démissionne et est remplacé en tant que maire par Amélie Trayaud.

Pour le scrutin suivant, en mai 1953, Mignon figure de nouveau sur la liste RPF, conduite par le journaliste Pierre Calmon. Elle est devancée par les listes du PCF et du Rassemblement des gauches républicaines (RGR, centre-droit). Cependant, une alliance du RGR avec le RPF et le Mouvement républicain populaire (MRP, démocrate-chrétien) permet l’élection de Georges Defert (RGR) en tant que maire par 14 voix contre 13 pour le ¨CF et la SFIO. Mignon est arrivé en huitième position sur la liste RPF et n’est pas élu. Cependant, à la faveur de démissions, il revient au conseiller municipal en décembre 1957. Il siège jusqu’en mars 1959.

Après la fin de son mandat, Raphaël Mignon s’installe à Tournan-en-Brie (Seine-et-Marne). Il y meurt le 28 août 1968, âgé de 79 ans. Il avait été décoré, à titre militaire, en tant que chevalier de la Légion d’honneur en mars 1923.

Joinville-le-Pont, vers 1960

 

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