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5 décembre 2024 4 05 /12 /décembre /2024 18:54

Mise à jour de l’article « Guigneré, Jean » paru le 05/11/2014, après traitement de nouvelles archives.

Jean François Gaignerez naît vers 1763 ; il est le fils de Marie Provot et de son époux Jean Gaignerez. Sa mère, dont il était le dixième enfant, meurt avant 1776, alors qu’il est adolescent. Son père se remarie et mais ne semble pas avoir eu d’autres descendants. Son patronyme est fréquemment écrit de manière erronée : Gaigneré, Guigneré, Guignerés ou Guigneret.

D’abord tailleur d'habits, le père Jean Gaignerez (1726-1782) était ensuite devenu maître d’école, à l’instar de son propre père, chantre et régent d’école. Il exerça notamment de 1755 à 1758 à Mardigny, village de l’actuelle commune de Lorry-Mardigny (Moselle) ; il était en charge de l’école catholique, la communauté protestante ayant eu également son propre établissement dans ce territoire sous influence germanophone. Quittant la Lorraine à la fin de ses fonctions, il est à Montmorency (act. Val-d'Oise) en 1762. La famille s’installe ensuite dans la paroisse Saint-Nicolas de Saint-Maur, qui couvre une partie du territoire actuel de Saint-Maur-des-Fossés et celui de Joinville-le-Pont (act. Val-de-Marne). Le père est alors

En 1781, Jean François Gaignerez est domicilié dans la commune voisine de Fontenay-sous-Bois, à l’ancienne porte du bois de Vincennes. Il épouse en janvier de cette année-là, à Fontenay, Angélique Ambelouis.

Sous la Révolution française, la position de Jean François Gaignerez, comme celle de beaucoup d’agriculteurs, va profondément changer. Il prend en location un terrain, dit La Cassine, qui se situe probablement dans la plaine de Polangis, alors presque non peuplée, mais devenue depuis un quartier de Joinville-le-Pont et de Champigny-sur-Marne. Il est jardinier à Polangis en 1792.

Son épouse étant morte en janvier 1792, Jean François Gaignerez se remarie avec une veuve, Geneviève Oudard, mariage célébré en l’église Saint-Nicolas de Saint-Maur en août 1792.

Gaignerez, signe plusieurs registres d’état-civil de la commune de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur (qui deviendra Joinville-le-Pont en 1831). Le 22 pluviôse an 2 (10 février 1794). Il est mentionné avec la qualité d’agent national de la municipalité élue le 4 avril 1793. Le maire est alors Charles-Laurent Parvy.

La fonction d’agent national est instaurée le 28 brumaire an 2 (18 novembre 1793) par Jacques Nicolas Billaud-Varenne au nom du Comité de salut public. Il représente le gouvernement révolutionnaire auprès de la commune, en remplacement du procureur.

Suivant l'article 14 du décret du 4 frimaire an 2, l’agent national est « chargé de requérir et de poursuivre l'exécution des lois, ainsi que de dénoncer les négligences apportées dans cette exécution, et les infractions qui pourraient se commettre ». Il doit parcourir son territoire, pour surveiller et s'assurer que les lois sont exactement exécutées. Il a une fonction de contrôle aussi bien des autorités constituées que des particuliers.

À partir du 4 frimaire an 3 (23 novembre 1794), Pierre Aubert (1733-1807), est signalé comme exerçant la fonction d’agent national. Le nom de Gaignerez ne figure plus parmi les signataires des registres municipaux.

Après la chute de Robespierre le 9 thermidor an 2 (27 juillet 1794), les agents nationaux sont supprimés le 28 germinal an 3 (17 avril 1795).

Jean Gaignerez réside toujours à La Branche du Pont de Saint-Maur en l’an 6 (1798). En l’an 10, il demeure à Charenton-Saint-Maurice (act. Saint Maurice). Il est toujours dans cette commune en 1813, où il exerce la fonction de garde-forestier dans le Bois de Vincennes.

En 1821, il est garde-chasse dans le Parc du Bois de Boulogne, où son fils exerce la même fonction. Il a alors 58 ans.

Il est mentionné comme décédé en 1830, mais la date de son décès n’est pas connue. Il avait eu huit enfants, cinq avec sa première femme, trois avec la seconde.

Polangis, dessin du château et de la plaine adjacente, aujourd'hui à Joinville-le-Pont

 

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16 octobre 2024 3 16 /10 /octobre /2024 12:41

Léopold Macque naît le 21 décembre 1861 à Paris (3e arr.), Il est le fils de Louise Boucher et de son époux Jean Baptiste Éloi Macque. Ses parents sont blanchisseurs. Il a un frère jumeau, Georges, qui meurt en février 1862. Son père est originaire de la Somme.

Devenu garçon de café à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), où il vit place des Écoles, il épouse en septembre 1886 Marie Aline Camus à Joinville-le-Pont, commune voisine où réside la mère de Léopold Macque. Aline Camus, couturière, est la sœur d’une personnalité locale, Aristide Camus (1852-1897), architecte, franc-maçon, libre-penseur et militant radical-socialiste à Joinville.

Parmi les témoins du mariage, on compte Jules Ferdinand Baulard (1827-1910), ouvrier puis chef d’entreprise, militant républicain sous le second empire, alors conseiller général de la Seine, franc-maçon et futur député radical-socialiste de la 2e circonscription de l’arrondissement de Sceaux (1889-1902). Autre témoin, Eugin Thime (1830-1904), cordonnier, également libre-penseur et militant radical-socialiste à Joinville.

Les époux Macque vivent à Saint-Maur, rue de La Varenne, puis avenue des Îles, dans le quartier Schaken. Léopold Macque s’affirme également comme un libre-penseur militant, membre du groupe de Saint-Maur, adhérent à la Fédération française de la libre-pensée. Il reste très proche de la famille Camus et des libres-penseurs de Joinville. Ainsi, il est, avec Aristide Camus, l’un des rédacteurs d’une Tribune des mécontents, parue en octobre 1889 dans l’hebdomadaire radical-socialiste Voix des communes, où ils protestent contre le fait que l’église touche 60% du prix des obsèques « sauf pour les protestants et les israélites », y compris donc pour les athées militants. Suite à cette demande, le maire de Saint-Maur modifiera la pratique locale.

Toujours avec Camus et Thime, ainsi que le rédacteur-en-chef de Voix des communes, Henri Vaudémont, Macque est l’un des organisateurs d’un banquet qui se tient chez Jullien, sur l’île Fanac (Joinville), pour fêter l’élection de Baulard. De nouveau avec Baulard et Vaudémont, Macque participe en avril 1891 à un « banquet gras » organisé le vendredi-saint par le groupe de libre-pensée La Raison, présidé par un conseiller municipal de Joinville, Alphonse Demeestère.

Lors du congrès de la Fédération de la libre-pensée, qui se tient à Paris le 25 octobre 1891, Macque est l’un des quatre délégués de Saint-Maur avec Galand, Harvey et Charton. Gustave Charton (1835-1900), est un teinturier, communard, militant socialiste-révolutionnaire à Joinville-le-Pont, conseiller municipal de Corbeil (1884-1888) puis de Saint-Maur-des-Fossés (1896).

À partir au moins de 1891, Léopold Macque est employé d’octroi, les communes du département de la Seine appliquant des taxes à l’entrée des marchandises sur leur territoire. Il est l’auteur, avec M. Garbe d’un Guide pour la commune de Saint-Maur-des-Fossés, livre paru en août 1893 qui détaille les rues de la ville et donne des informations sur l'administration municipale.

Léopold Macque meurt le 26 octobre 1898 à Saint-Maur, à l’âge de 37 ans et n’a pas eu d’enfant.

Une vue du quartier de la Villa Schaken à Saint-Maur-des-Fossés (Arch. dép. Val-de-Marne)

 

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20 septembre 2024 5 20 /09 /septembre /2024 01:01

Jean Louis Destouches naît le 27 juin 1756 au village de Pont-de-Saint-Maur (act. Joinville-le-Pont). Il est le fils de Louis Destouches et de Marie Michèle Cornu. Il épouse Cécile Hélène Serain en 1786 à la paroisse Saint Thomas de Crépy (Oise). Jean Destouches exerce la profession de marchand de vins.

Il est élu en novembre 1790 dans la municipalité de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur dirigée par Edme Lheureux, après la scission en février du village, qui refusait d’être rattaché à Saint-Maur-des-Fossés.

Après des incidents alors que Jean-Charles Contour a été élu maire fin 1792, il semble regretter cette séparation. Dans une lettre de la municipalité de Saint Maur au conseil de Paris, datée du 25 août 1792, le maire de Saint-Maur, Gauthier, déplore que « deux municipalités ont été tolérées » (celle de Saint-Maur et celle La Branche du Pont) et demande si cette dernière doit subsister. Son courrier fait mention d’une « liste des citoyens de La Branche qui étaient partisans de l’union », dans laquelle figure le premier maire, E. Lheureux, Vingdlet, et Jean Destouches accompagné de ses deux frères Pierre Antoine, bourrelier et Louis, limonadier et marchand de vin.

Jean Louis Destouches est à nouveau notable à La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur, dans la municipalité de l’an 8 (1800), constituée autour de Laurent Pinson après le rétablissement des municipalités communales.

Vers 1813, la famille Destouches s’installe à Crépy-en-Valois (Oise). Cependant, elle garde des liens avec La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur où résident une partie de leurs relations.

Jean Louis Destouches meurt le 2 avril 1832 à Crépy-en-Valois. Il était âgé de 75 ans et père de trois enfants.

Sceau de la commune de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur, an 12

 

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10 septembre 2024 2 10 /09 /septembre /2024 16:39

Laurent Joseph Marie Lozet naît le 9 septembre 1868 à Paris (4e arr.). Il est le fils de Brigide Raffort, couturière, et de son époux Antoine Auguste Lozet, journalier. Mal orthographié sur l’acte de naissance qui porte « Lezet », son nom est rectifié par jugement en mars 1886. Ses parents sont tous deux originaire du village d’Aigueblanche (Savoie). Le père meurt en juillet 1879, quand Joseph a dix ans.

C’est peut-être leur situation d’orphelins qui explique que ni Joseph ni ses deux frères aînés ne semblent pas avoir été convoqués pour le service militaire.

Devenu marchand ambulant brossier, Lozet se fournit dans l’usine métallurgique Ollagnier de Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne). En avril et juin 1903, il intervient à Paris dans plusieurs réunions de l’Alliance, syndicat des marchands ambulants.

En matière politique, c’est probablement Joseph Lozet qui, désigné dans les sources seulement en tant que Lozet, milite dans les organisations socialistes à Paris. En 1900-1901, Lozet est un trois membres suppléants, au côté d’autant de titulaires, de la Fédération des travailleurs socialistes de France qui participe aux discussions pour la tenue d’un congrès général des socialistes. Avec comme secrétaire Aristide Briand, le comité général de préparation groupe également le Parti socialiste révolutionnaire, l’Alliance communiste et des fédérations départementales autonomes. Entre 1901 et 1905, Lozet est membre des comités électoraux lors des élections législatives et municipales du 20e arrondissement, dans le quartier de Charonne, mais il est parfois également invité à des réunions dans le 14e arrondissement, quartiers de Plaisance et de Montparnasse. C’est par exemple lui qui, en mars 1904, apporte la contradiction lors d’une réunion radicale-socialiste, boulevard de Charonne, dans laquelle il oppose la candidature socialiste de Le Page à celle du sortant radical Patenne. Le groupe Charonne s’affilie à la Section française de l’internationale ouvrière dès sa fondation par la fusion des organisations socialiste en avril 1905. En juin la même année, avec son groupe local, il souscrit « Pour la lutte révolutionnaire en Russie. »

Courant 1906 ou début 1907, Joseph Lozet s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue du Canal, quartier limitrophe de Saint-Maur, à proximité de l’usine de son fournisseur Ollagnier.

Lors des élections municipales de mai 1908 à Joinville, Lozet est candidat au 1er tour sur la liste socialiste unifiée (SFIO), qui est conduite par Henri Lacroix. Il obtient 172 voix sur 1319 suffrages exprimés (13%). La liste, qui ne comportait que sept noms pour 21 postes à pourvoir, s’opposait à une liste dite socialiste évolutionniste, comprenant d’anciens socialistes comme Eugène Hainsselin, et à la liste radicale-socialiste d’Eugène Voisin, le maire sortant, réélu. Les socialistes SFIO n’ont aucun élu. Pendant la campagne, Lozet est l’orateur socialiste au cours d’un débat contradictoire avec des représentants des trois listes.

Lozet représente, avec Lacroix et Émile Lebègue, la section SFIO de Joinville lors d’une réunion de l’Union cantonale de Saint-Maur en mai 1909.

En mai 1911, Lozet réside à Joinville avec Marie Antoinette Joséphine Raffort, sa cousine maternelle, employée chez Ollagnier. Elle est également sa belle-sœur, vivant séparée de son frère aîné, Anatole Lozet, lequel mourra en mai 1921. Joseph et Marie Lozet continueront à vivre ensemble, au moins jusqu’en 1931, avec un petit-fils d’Anatole, Louis. Ils sont installés à l’automne 1911 à Saint-Maur, place Garibaldi.

Le quotidien socialiste L’Humanité rend compte de la mort de Louis Anatole Lozet, neveu de Joseph, fils de sa compagne Marie et père de Louis qu’ils élèvent. Également brossier, il s’était engagé dans l’infanterie coloniale en octobre 1909 et avait été envoyé au Maroc où la France s’implantait. L’article, paru le 23 octobre 1911 dans le Carnet militaire raconte le drame :

« L'aventure marocaine et sa rançon. La prise de possession du Maroc sera une affaire d'or pour les flibustiers du groupe des coloniaux du Parlement dont l'indigène est la proie. C'est avec le sang du peuple et le deuil d'une foule de familles ouvrières que sera payée la rançon de la conquête. La famille Lozet qui habite dans la Seine, à Saint-Maur-des-Fossés, paie une partie de cette rançon. Un de ses membres, Louis Lozet, du 21e régiment d'infanterie coloniale vient de mourir à l'hôpital militaire de Marseille, à l'âge de 23 ans. Il fit six mois d'une rude campagne dans la colonne Gouraud. Il fut épargné par les balles. Mais la fièvre le prit. La dysenterie l'exténua. Il revint vers les siens pour se réfugier dans la mort après quinze jours d'atroces souffrances. L'inhumation a eu lieu le 20 de ce mois à Saint-Maur-des-Fossés. »

Joseph Lozet, encore marchand ambulant et domicilié à Saint-Maur, meurt hospitalisé à Paris (13e arr.) le 18 juin 1932. Il était âgé de 64 ans et est inhumé au cimetière parisien de Thiais (Seine, act. Val-de-Marne).

Lors de son décès, en avril 1934 à Saint-Maur, son ancienne compagne Marie Lozet, née Raffort, sera considérée comme indigente.

Rue du Canal à Joinville-le-Pont

 

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19 juillet 2024 5 19 /07 /juillet /2024 01:01

Léopold Augustin Chauveau naît le 30 mai 1874 à Sainte-Maure-de-Touraine (Indre-et-Loire). Il est le fils d’Augustine Deffond, lingère et de son mari, Léopold Chauveau, sabotier.

En octobre 1892, dans la préfecture du département, à Tours, Léopold Chauveau est l’auteur d’une agression de nuit sur le boulevard Heurteloup, près de la gare du chemin de fer d’Orléans. Croisant deux promeneurs, il veut s’emparer de la canne de l’un d’entre eux, mais, comme celui-ci résiste, il sort un couteau-revolver et lui loge une balle dans l’œil gauche. Arrêté, il passe quatre semaines en détention préventive.

La presse locale est surprise que l’affaire n’ait pas été soumise à la cour d’assises, n’ayant pas été qualifiée de crime, malgré la gravité des faits. Il est jugé début mai par le tribunal correctionnel. Chauveau assure qu’il ne se souvient de rien, ayant été complètement ivre. Selon le Journal d'Indre-et-Loire, les parents, « négociants très honorables de Sainte-Maure, sont désespérés de ce que vient de faire leur fils ». Chauveau est condamné à 16 francs d’amende et deux ans de prison. N’ayant pas d’antécédent judiciaire, il bénéficie du sursis, notion créée en 1885 par loi Bérenger.

Dix jours après sa condamnation, devançant le service militaire de deux ans, Léopold Chauveau s’engage dans l’armée, signant en novembre 1892 un contrat de quatre ans et rejoignant le 6e bataillon de chasseurs à pied. En septembre, 1893, nommé caporal, il devient moniteur à l’École normale de gymnastique et d’escrime de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Promu sergent dans le même établissement, situé dans le Bois de Vincennes, en janvier 1894, il prolonge de cinq ans son contrat en 1896, puis de deux ans en 1901 et pour trois ans supplémentaires en 1903. Il est sergent major instructeur de gymnastique en octobre 1904.

Le sergent Chauveau est, à son tour, victime d’une agression en mars 1897, alors qu’il revenait de Charenton-le-Pont en traversant le Bois de Vincennes. Il est frappé à la nuque d’un violent coup de bâton, mais échappe à ses agresseurs, qu’il tente de poursuivre, sans y arriver.

Pratiquant de nombreuses activités sportives, Chauveau participe aux Jeux olympiques de Paris, organisés en 1900 en même temps que l’exposition universelle. Son équipage de quatre rameurs remporte l’épreuve, une course réservée aux instructeurs de l'école de gymnastique de Joinville en yoles franches.

Léopold Chauveau épouse en mai 1906, à Joinville Marie Thérèse Lucie Latulippe, originaire d’Ivry-sur-Seine (Seine, act. Val-de-Marne). Ils vivent quai Beaubourg à Joinville (act. quai Pierre-Brossolette). Poursuivant sa carrière militaire à l’école de Joinville, il est commissionné en septembre 1907, et obtient le grade d’adjudant, toujours comme instructeur de gymnastique. Il quitte l’armée active en novembre 1910.

En septembre 1908, en compagnie d’un autre (instructeur à l’école de gymnastique de Joinville, Antoine Poulitou, il devient vice-président de la Société Athlétique de Joinville, qui a à sa tête Albert Gallas, artisan mouleur en cuivre, également président du comité radical-socialiste de Joinville.

Au milieu des années 1900, le sergent-major Chauveau dirige les séances de gymnastique de l'Orphelinat de la Seine, installé à La Varenne, dans la commune de Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne). Il leur apprend à se développer physiquement par la gymnastique suédoise et les jeux en plein air. Son activité est mise en avant par la Ligue française pour l'hygiène scolaire à partir de 1909. Elle est présentée au troisième Congrès international d'hygiène scolaire, qui se tient à Paris en 1911 puis encore au congrès de l'éducation physique, encore à Paris en mars 1913.

L’adjudant Chauveau, en 1909, accompagne à Sucy-en-Brie (Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne) La Laborieuse, société de gymnastique et d’instruction militaire.

Ayant quitté l’armée active, Chauveau est en 1910 l’entraîneur d’une société de préparation militaire, Le Jeune soldat. Il s’installe avec sa famille à Saint-Maur en 1911, dans le quartier de La Varenne-Saint-Hilaire, d’abord avenue Adam puis avenue du Bac, avant de rejoindre la rue de la République puis la rue Émile-Zola.

C’est probablement en janvier 1907 que Chauveau rejoint une loge affiliée au Grand-Orient de France, Les Philanthropes Réunis. Il y retrouve le secrétaire général de la mairie de Joinville, Eugène Doret. Sa participation à la franc-maçonnerie vaut à Chauveau plusieurs attaques dans la presse d’extrême-droite. En juin 1910, le quotidien Le Conservateur reproduit une affiche de l’Association antimaçonnique de France placardée à Paris (1er et 2e arr.) : « La Franc-Maçonnerie, Société secrète, dont toutes les décisions tous les actes, permettent de dire qu’elle est, en France, l'agent de l’Étranger, a créé, depuis quelques années, des écoles spéciales de préparation militaire, dans lesquelles ses adeptes essaient de s’emparer de l'esprit de nos jeunes gens. La Société qui a pour titre Le Jeune Soldat et qui a son siège 6, rue Louvois (2e arrondissement), est de celles-là. (…) Un de ses professeurs les plus assidus, M. Chauveau, adjudant à l'École de Gymnastique de Joinville le-Pont, est un f.*. »

Le quotidien antisémite La Libre parole publie son nom à deux reprises, en mai 1912 puis en avril 1914, mettant en avant ses activités auprès de l’orphelinat et des sociétés de préparation militaire. Un grand nombre de sous-officiers de Joinville, comme Paul André Giansilj ou Antoine Poulitou, sont également francs-maçons.

Au déclenchement de la première guerre mondiale, Léopold Chauveau est rappelé en août 1914 et affecté au 69e régiment d'infanterie. Il est promu officier, avec le grade de sous-lieutenant en octobre la même année puis devient lieutenant en octobre 1916. Il est démobilisé par le 46e régiment d'infanterie en décembre 1918. Dans la réserve, il accède en juillet 1922 au grade de capitaine.

Après la fin du conflit, Léopold Chauveau devient associé de la société Boulbain et Cie, qui pour objet l’exploitation par la fabrication et la vente d’appareils indicateurs de location pour de sièges de théâtre ou de chemins de fer. Elle est basée avenue Émile-Zola, à Saint-Maur, où il fixe son domicile.

Toujours professeur d’éducation physique, âgé de 53 ans, Léopold Chauveau meurt le 9 avril 1928 à Saint-Maur-des-Fossés. Il avait eu une fille, morte en bas âge, et un fils, enseignant à l’Éducation nationale après avoir été prisonnier pendant la deuxième guerre mondiale.

Entre 1894 et 1910, Léopold Chauveau avait reçu près de 25 récompenses et médailles pour ses activités sportives et associatives. Son rôle d’instructeur lui avait valu les Palmes académiques comme officier d'académie en mai 1908. Il avait été décoré de la Médaille militaire en décembre 1910. Il avait aussi été récompensé pour son rôle actif lors des graves inondations de la Marne au premier trimestre 1910.

École de gymnastique et d’escrime de Joinville (Arch. dép. Val-de-Marne)

 

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16 juin 2024 7 16 /06 /juin /2024 00:27

Henri Swinnen naît le 17 septembre 1887 à Chênée (act. Liège, Wallonie, Belgique). Il est le fils d’Antoinette Vander-Elts et de son époux Jean Swinnen. Le couple a eu au moins huit enfants, dont Henri est le plus jeune. Ils sont tous deux originaire du Brabant-Flamand, donc probablement de langue flamande, mais sont installés en région francophone au moins depuis 1875, d’abord à Angleur puis à Chênée, dans la province de Liège. Son père y est fondeur en zinc en usine.

Les parents divorcent en avril 1892, quand Henri a 4 ans. Le père reste à Chênée, où il se remarie en mai 1893. La mère vient s’installer en France, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où elle réside, en 1898 dans le centre-ville, rue de Paris. Une des sœurs aînées d’Henri, Henriette, a épousé en octobre 1898, dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés, Félix Joseph Crépin, avec lequel elle avait eu un enfant dans la même commune en avril 1896.

Henri vit avec sa mère, rue des Marronniers puis rue Vautier, dans le centre-ville et enfin avenue Arago, dans le quartier de Polangis, à partir de 1913.

Il a obtenu la nationalité française par décret en décembre 1908. Après avoir été ajourné un mois pour maladie, Henri Swinnen, qui est mécanicien, fait son service militaire à partir de novembre 1909 au 32e régiment d’artillerie. Il est démobilisé en septembre 1911.

Devenu menuisier, Henri Swinnen épouse en avril 1914 à Joinville Aline Martinès, dont le père est ouvrier d’usine dans la même commune.

Rappelé au début de la première guerre mondiale en août 1914, il est blessé au poignet en octobre 1917. Il quitte le service armé en juillet 1919.

Après le conflit, Henri Swinnen est militant au parti communiste à Joinville, formation issue de la transformation du Parti socialiste SFIO en décembre 1920 dont tous les adhérents locaux ont voté la motion d’acceptation des conditions d’adhésion de l’internationale communiste.

Séparé de son épouse, Henri Swinnen élève avec sa mère une fille, Simone, née en septembre 1919 à Joinville. Elle meurt en mai 1921 d’un accident ; le décès provoque une émotion au sein de la section communiste locale et le quotidien L’Humanité en fait l’écho. En juin 1921, le tribunal civil de la Seine prononce le divorce « au profit du mari. »

Encore domicilié à Joinville et menuisier, Henri Swinnen se remarie en mars 1922 à Saint-Maur-des-Fossés avec Lorentine Augusta Armandine Chollet, mécanicienne et veuve. Elle décèdera en mars 1925.

Résidant en décembre 1923 à Coullons (Loiret), Henri Swinnen revient ensuite sur les bords de Marne, en premier lieu à Saint-Maur, boulevard de Créteil où il habite en novembre 1928 puis à Créteil, dans l’allée Centrale de l’île Brise-Pain. Il s’y installe en octobre 1929.

Travaillant dans la menuiserie à Saint-Maur, Henri Swinnen partage sa vie avec Anna Marie Louise Jezequellou, native du Finistère, journalière et illettrée. Les trois enfants de sa compagne vivent avec eux en 1931 ; ils ont 18, 17 et 12 ans. Au chômage en 1936, il exploite le terrain de sa maison à des fins agricoles.

Henri Swinnen meurt le 25 septembre 1954 à Créteil, dans son domicile de l’île Brise-Pain. Il était âgé de 67 ans et avait eu un enfant.

L’île Brise-Pain à Créteil par WIlly Ronnis

 

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5 juin 2024 3 05 /06 /juin /2024 01:01

Louis Victor Blouquette naît le 24 floréal an 11 (14 mai 1803) à Bry-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marie Louise Enguérand et de son époux, Étienne François Geneviève Blouquette, meunier. Son père meurt lorsqu’il a dix ans en avril 1814.

Devenu boulanger, toujours à Bry-sur-Marne, Victor Blouquette épouse en août 1824, dans la commune voisine de Noisy-le-Grand (Seine-et-Oise, act. Seine-Saint-Denis), Charlotte Mélanie Rieffel, également fille d’un boulanger.

L’année suivante, ils sont installés à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne), rue du Midi. Sa boulangerie fait également graineterie et, outre le pain, il vend du son, de l’avoine, et des farines.

Dans la seconde moitié des années 1830, la presse mentionne de nombreuses condamnations du boulanger Blouquette (dont le nom est orthographié Blouquet) pour avoir mis en vente des pains qui n’avaient pas le poids fixé par les textes réglementaires. Comme il se trouve en état de récidive, aux amendes s’ajoutent systématiquement de courtes peines de prison (un à trois jours). C’est le cas en avril 1835 pour ses ventes au marché Saint-Martin, en mai 1836 pour ce qu’il commercialisait au marché des Blancs-Manteaux. En juillet la même année, il reçoit la même peine, encore pour ce qu’il débitait dans des marchés à Paris. Trois mois plus tard, en octobre, il est de nouveau condamné. Il l’est encore, en octobre 1838.

Parallèlement à son activité professionnelle, Blouquette s’engage dans la Garde nationale. Il intègre la quatrième compagnie du sixième bataillon (basé à Vincennes) au sein de la 4e légion, qui assure la sûreté autour de Paris. En février 1837, il est élu sous-lieutenant dans l’unité, sous les ordres du capitaine, M. Vienot et du lieutenant, M. Izare. Ce sont alors les gardes nationaux qui élisent leurs officiers.

C’est sans doute en 1843 que Victor Blouquette déménage pour ouvrir une boutique à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), place de la Croix-Souris. Devenu membre du Syndicats des boulangers de l’arrondissement Sceaux (Seine), il représente, en 1863, ses collègues de la commune, mais aussi des cités voisines de Nogent-sur-Marne, Champigny et Joinville-le-Pont. En octobre 1866, il participe à une Souscription au profit des victimes des inondations, recueillie à la mairie de Saint-Maur.

Ayant quitté, avec son changement de lieu, la compagnie de Vincennes, Victor Blouquette rejoint de nouveau en août 1862 la garde nationale de la Seine, dans la troisième compagnie du 50e bataillon, basé à Joinville-le-Pont. Il y est nommé sergent – les postes ne sont plus électifs sous le second empire.

Regrettant ce changement, il signe et fait signer en août 1869 une pétition qui demande l'élection des officiers par les gardes nationaux. Le soir même, le chef de bataillon, l’industriel parisien M. Maire, envoie le tambour de son unité pour lui demander son fusil. Le lendemain, le même adjudant-major fait placarder la note suivante sur le mur d'une maison de la rue de Paris, à Joinville : « Le sieur Blanquette (Victor), (…) est cassé de son grade et rayé des contrôles pour cause d'ivrognerie continuelle, et pour sa conduite, qui le rend indigne de rester plus longtemps dans un corps qu'il déshonore. »

Une demi-douzaine de journaux parisiens, mais également un quotidien de langue flamande, en Belgique, vont s’emparer de cette affaire. Le Siècle dénonce « la manie de l'arbitraire », relevant le caractère illégal d’une décision qui aurait dû relever du conseil de révision. Défendant le fait que Blouquette [son nom est orthographié de manière erronée Blanquette dans toute la presse] ait fait usage de son « droit de citoyen » en contribuant à la pétition, le quotidien républicain libéral considère l’affichette comme une « inqualifiable diatribe », opposant un « un grand industriel de Paris » à un « citoyen honorable », auquel il conseille de porter plainte.

Louis Victor Blouquette meurt le 17 janvier 1871 à Paris (11e arr.), probablement dans un bar de la rue Richard-Lenoir. Il était âgé de 67 ans et rentier, toujours domicilié à Saint-Maur-des-Fossés mais, comme la quasi-totalité des habitants des communes de la boucle de la Marne, il s’était réfugié au sein de la capitale, du fait du siège organisé par les troupes allemandes au cours de la guerre franco-prussienne. Il était père de six enfants, dont au moins deux étaient morts en bas âge.

Arch. Val-de-Marne, Saint-Maur, place de la Croix-Souris

 

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19 mars 2024 2 19 /03 /mars /2024 01:01

Louis Gabriel Alphonse Dossunet naît le 30 juillet 1809 à Charenton-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) chez sa mère, Louise Pautré. Il est reconnu par son père, Louis Dossunet, boulanger ; ils ne sont pas mariés.

Alors probablement couvreur et vivant avec sa mère, rue de Paris, toujours à Charenton, Alphonse Dossunet épouse en juin 1835 Marie Denise Étiennette Baillard, repasseuse, qui vit dans la même ville.

Comme beaucoup de professionnels travaillant sur ou autour des fleuves, Alphonse Dossunet est à plusieurs reprises amené à intervenir pour sauver des personnes en danger de se noyer.

Il obtient ainsi une médaille de bronze en janvier 1854 pour plusieurs interventions, une médaille d’argent de 2e classe en mars 1862 puis une autre de 1ère classe en octobre 1874 pour le sauvetage d'un enfant.

Toujours éclusier, Alphonse Dossunet meurt le 18 mai 1865 à Saint-Maur-des-Fossés, dans son domicile, qui est aussi son lieu de travail. Il était âgé de 55 ans.

Beaucoup de ses descendants auront une activité professionnelle en lien avec les rivières et la navigation. C’est le cas notamment de ses trois fils (Louis, Émile et Charles) et plusieurs de ses petits enfants qui seront constructeurs de bateaux à Joinville-le-Pont, Maisons-Alfort et Paris.

L'écluse de Saint-Maur

 

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4 mars 2024 1 04 /03 /mars /2024 19:58

Marie Stieffel naît le 1er octobre 1897 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Elle est la fille du docteur Alfred Isaac Stieffel, médecin, et de son épouse Jeanne Strauss.

Ses deux parents sont d’origine juive alsacienne, la famille paternelle ayant émigré en Algérie. Son grand-père, Henri Stieffel, y était un des responsables de la communauté israélite à Oran.

Le docteur Stieffel était domicilié à Joinville en 1890 et y restera jusqu’à son décès en 1936. Sa fille réside encore à ce moment avec lui. Ils résident d’abord rue de Créteil (act. rue de-Lattre-de-Tassigny) puis rue de Paris, dans le quartier du Centre.

En janvier 1916, Marie Stieffel participe à une souscription lancée par la Croix-Rouge Française pour un hôpital auxiliaire.

Après avoir probablement suivi une scolarité secondaire à l’école supérieure de Saint-Maur-des-Fossés, commune voisine de Joinville, Marie Stieffel fréquente le cours de dessin d’Antoinette Gatsoup, rue de Charonne à Paris (11e arr.). Elle épouse à Joinville en mai 1918 Georges Pierre Lambert, ingénieur militaire, officier d’active dans l’armée, affecté au service des poudres. Il a été blessé par balle pendant la première guerre mondiale et deviendra officier de la Légion d’honneur. Pierre Lambert est né à Nancy en mai 1886 d’un père capitaine d’infanterie de marine et de Berthe Lévy.

Après le conflit, Pierre Lambert est affecté, jusqu’en 1930, à la poudrerie nationale de Sevran-Livry (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Marie Lambert va suivre des cours de peinture à l’école nationale des Beaux-Arts de Paris auprès de Jules Adler (1865-1952), peintre de la naturaliste, issu d’une famille juive alsacienne. Ayant acquis un dessin de son professeur, Le Vacher (dans l'étable), Marie Lambert en fera don à un petit cousin, François Meyer, lequel l’a lui-même transmis au Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme de Paris.

Pierre Lambert est affecté au Laboratoire central des poudres, quai Henri-IV à Paris (4e arr.) et le couple s’installe à Joinville-le-Pont avec le docteur Stieffel, rue de Paris. Ils y sont recensés en 1931 et résident là toujours en 1938.

Devenue artiste peintre, Marie Lambert participe à des expositions, notamment au Salon d'automne de Paris entre 1932 et 1938 ou au Salon des artistes indépendants en 1936 et 1937.

Elle figure dans le groupe de peintres modernes qui se produit avenue Kléber à Paris dans la galerie d'art du Quotidien, en compagnie notamment de Georges Seurat et Paul Signac. Le Mercure de France la situe parmi les jeunes de valeur : « Mme Marie Lambert, avec de pénétrantes notations de menues villes suburbaines, de leurs échappées de toits pressés et leurs orées lointaines de petites rues. »

Les talents de coloriste de Marie Lambert sont souvent mis en avant, par exemple par le quotidien Le Temps qui voir, en novembre 1932 dans son Paysage de banlieue « un bien joli goût de couleur ». Un autre journal, La Liberté, décrit en avril 1934 « Le Petit Café, au bariolage amusant », puis estime, un an plus tard que « Peu d'envois valent pour la couleur l'original Panorama de Joinville » et continue en février 1936 en louant « La finesse primesautière de Mme Marie Lambert, coloriste de mérite. »

Toujours en février 1936 année, la revue Beaux-arts a un point de vue plus nuancé : « Marie Lambert a entrepris de peindre un intérieur moderne : c’est un peu vide. Sa petite nature morte a plus de chaleur. »

Plusieurs autres œuvres de Marie Lambert évoquent les bords de Marne, comme L’église de Saint-Maur (1933) ou Canal à Joinville (1935). Elle livre en 1937 Le marchand de couleurs puis en 1938 Portrait de Mademoiselle O. K.

Pendant la deuxième guerre mondiale, la carrière de Pierre Lambert est ralentie. Mais il fait l’objet d’un rattrapage après le conflit, devenant ingénieur-chef en juillet 1944 (avec effet de manière rétroactive en avril 1942), puis étant fait en juin 1946 officier de la Légion d’honneur.

Marie Lambert meurt le 13 novembre 1992 à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne). Elle était âgée de 95 ans et ne semble pas avoir eu d’enfants.

Voir aussi : Alfred Stieffel, de la communauté juive d’Algérie aux bords de Marne

Jules Adler, Le Vacher, coll. Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme

 

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17 octobre 2023 2 17 /10 /octobre /2023 01:01

Jean Léon Emmanuel Tallet naît le 12 septembre 1914 à Royan (Charente-Inférieure, act. Charente maritime). Il est le fils de Jeanne Louise Cadot et de son mari Emmanuel Jean Amédée Tallet, hôtelier et maître d’hôtel

Avec sa mère, Jean Tallet vit en 1926 chez sa grand-mère maternelle à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Champignol, avenue Parmentier. Ses deux parents sont devenus secrétaire dans la même entreprise, mais ils vivent séparément, son père résidant à Choisy-le-Roi (Seine, act. Val-de-Marne). Il meurt en 1932 hospitalisé à Paris, en ayant repris le métier de cuisinier.

Pour sa part, Jean Tallet suit les cours au collège à Saint-Maur puis fait des études.

C’est probablement lui qui est présenté dans la presse locale comme membre de la Ligue des Jeunesses patriotes, mouvement d’extrême-droite présidé par Pierre Taittinger. Active notamment à Joinville-le-Pont depuis 1927, la ligue y fait campagne, en mai 1935, en faveur de Léon Lesestre, candidat de la droite contre le maire sortant radical-socialiste Georges Briolay et contre la coalition socialiste et communiste. Il publie un appel dans le journal libéral l‘Union régionale : « Le devoir des JP, des membres du Front national et des nationaux est de barrer la route au Front commun et faire bloc sur la liste d’Union républicaine. »

Après son élection au poste de maire, Jean Tallet s’exprime au nom du comité d’arrondissement des Jeunesses patriotes : « Félicitations à notre ami Lesestre, menons une active propagande pour faire aboutir la révolution nationale. Le National en vente le dimanche au marché et à l’église. »

C’est encore sans doute lui qui, sous la signature J. Tallet, adresse un message de soutien au dirigeant du mouvement royaliste Action française en novembre 1936.

Toujours domicilié à Saint-Maur avec sa mère, Jean Tallet fait son service militaire, probablement en 1936. Son comportement pendant la deuxième guerre mondiale n’est pas connu ; il existe cependant un Jean Tallet, qui n’est pas identifié plus explicitement, sur la liste des Dossiers administratifs de résistants éditée par le Service historique de la Défense. Contrairement à d’autres mouvement d’extrême-droite, les organisations liées à Pierre Taittinger ont fourni des résistants à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale, comme lui-même.

Ce fut le cas de Louis Richard (1896-1971), employé de chemin de fer, candidat conservateur à Joinville-le-Pont (1929), syndicaliste CFTC, décoré de la Médaille militaire. En 1935, il militait avec Jean Tallet.

Jean Tallet s’engage dans l’armée active (peut-être dès son service militaire) et devient sous-officier. Il a le grade d’adjudant en 1946. Après le décès de sa mère en 1968, il réside dans la caserne de Reuilly à Paris (12e arr.). Il y est économe en 1970.

Revenu à Saint-Maur, il épouse dans cette ville en juin 1975, à 60 ans, une de ses anciennes voisines, Simonne Francine Paudrat, sa cadette de 17 ans, qui avait suivi des études de droit.

Jean Tallet meurt le 9 juin 1994 à Saint-Maur-des-Fossés. Il était âgé de 79 ans.

Léon Lesestre, sympathisant de l’extrême-droite et maire de Joinville-le-Pont

 

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