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10 septembre 2024 2 10 /09 /septembre /2024 16:39

Laurent Joseph Marie Lozet naît le 9 septembre 1868 à Paris (4e arr.). Il est le fils de Brigide Raffort, couturière, et de son époux Antoine Auguste Lozet, journalier. Mal orthographié sur l’acte de naissance qui porte « Lezet », son nom est rectifié par jugement en mars 1886. Ses parents sont tous deux originaire du village d’Aigueblanche (Savoie). Le père meurt en juillet 1879, quand Joseph a dix ans.

C’est peut-être leur situation d’orphelins qui explique que ni Joseph ni ses deux frères aînés ne semblent pas avoir été convoqués pour le service militaire.

Devenu marchand ambulant brossier, Lozet se fournit dans l’usine métallurgique Ollagnier de Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne). En avril et juin 1903, il intervient à Paris dans plusieurs réunions de l’Alliance, syndicat des marchands ambulants.

En matière politique, c’est probablement Joseph Lozet qui, désigné dans les sources seulement en tant que Lozet, milite dans les organisations socialistes à Paris. En 1900-1901, Lozet est un trois membres suppléants, au côté d’autant de titulaires, de la Fédération des travailleurs socialistes de France qui participe aux discussions pour la tenue d’un congrès général des socialistes. Avec comme secrétaire Aristide Briand, le comité général de préparation groupe également le Parti socialiste révolutionnaire, l’Alliance communiste et des fédérations départementales autonomes. Entre 1901 et 1905, Lozet est membre des comités électoraux lors des élections législatives et municipales du 20e arrondissement, dans le quartier de Charonne, mais il est parfois également invité à des réunions dans le 14e arrondissement, quartiers de Plaisance et de Montparnasse. C’est par exemple lui qui, en mars 1904, apporte la contradiction lors d’une réunion radicale-socialiste, boulevard de Charonne, dans laquelle il oppose la candidature socialiste de Le Page à celle du sortant radical Patenne. Le groupe Charonne s’affilie à la Section française de l’internationale ouvrière dès sa fondation par la fusion des organisations socialiste en avril 1905. En juin la même année, avec son groupe local, il souscrit « Pour la lutte révolutionnaire en Russie. »

Courant 1906 ou début 1907, Joseph Lozet s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue du Canal, quartier limitrophe de Saint-Maur, à proximité de l’usine de son fournisseur Ollagnier.

Lors des élections municipales de mai 1908 à Joinville, Lozet est candidat au 1er tour sur la liste socialiste unifiée (SFIO), qui est conduite par Henri Lacroix. Il obtient 172 voix sur 1319 suffrages exprimés (13%). La liste, qui ne comportait que sept noms pour 21 postes à pourvoir, s’opposait à une liste dite socialiste évolutionniste, comprenant d’anciens socialistes comme Eugène Hainsselin, et à la liste radicale-socialiste d’Eugène Voisin, le maire sortant, réélu. Les socialistes SFIO n’ont aucun élu. Pendant la campagne, Lozet est l’orateur socialiste au cours d’un débat contradictoire avec des représentants des trois listes.

Lozet représente, avec Lacroix et Émile Lebègue, la section SFIO de Joinville lors d’une réunion de l’Union cantonale de Saint-Maur en mai 1909.

En mai 1911, Lozet réside à Joinville avec Marie Antoinette Joséphine Raffort, sa cousine maternelle, employée chez Ollagnier. Elle est également sa belle-sœur, vivant séparée de son frère aîné, Anatole Lozet, lequel mourra en mai 1921. Joseph et Marie Lozet continueront à vivre ensemble, au moins jusqu’en 1931, avec un petit-fils d’Anatole, Louis. Ils sont installés à l’automne 1911 à Saint-Maur, place Garibaldi.

Le quotidien socialiste L’Humanité rend compte de la mort de Louis Anatole Lozet, neveu de Joseph, fils de sa compagne Marie et père de Louis qu’ils élèvent. Également brossier, il s’était engagé dans l’infanterie coloniale en octobre 1909 et avait été envoyé au Maroc où la France s’implantait. L’article, paru le 23 octobre 1911 dans le Carnet militaire raconte le drame :

« L'aventure marocaine et sa rançon. La prise de possession du Maroc sera une affaire d'or pour les flibustiers du groupe des coloniaux du Parlement dont l'indigène est la proie. C'est avec le sang du peuple et le deuil d'une foule de familles ouvrières que sera payée la rançon de la conquête. La famille Lozet qui habite dans la Seine, à Saint-Maur-des-Fossés, paie une partie de cette rançon. Un de ses membres, Louis Lozet, du 21e régiment d'infanterie coloniale vient de mourir à l'hôpital militaire de Marseille, à l'âge de 23 ans. Il fit six mois d'une rude campagne dans la colonne Gouraud. Il fut épargné par les balles. Mais la fièvre le prit. La dysenterie l'exténua. Il revint vers les siens pour se réfugier dans la mort après quinze jours d'atroces souffrances. L'inhumation a eu lieu le 20 de ce mois à Saint-Maur-des-Fossés. »

Joseph Lozet, encore marchand ambulant et domicilié à Saint-Maur, meurt hospitalisé à Paris (13e arr.) le 18 juin 1932. Il était âgé de 64 ans et est inhumé au cimetière parisien de Thiais (Seine, act. Val-de-Marne).

Lors de son décès, en avril 1934 à Saint-Maur, son ancienne compagne Marie Lozet, née Raffort, sera considérée comme indigente.

Rue du Canal à Joinville-le-Pont

 

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21 juin 2024 5 21 /06 /juin /2024 01:01

Émile Trochard naît le 1er octobre 1880 à Paris (3e arr.). Il est le fils et Maria Bizet et de son époux, Augustin Ferdinand Trochard. Son père est bijoutier et sa mère couturière, ils vivent rue de Belleyme, La famille déménage ensuite rue Froissart, dans le même arrondissement.

Travaillant comme ajusteur, Émile Trochard est condamné, en février 1901, à 16 francs d’amende pour « port d’arme prohibé » par le tribunal correctionnel de la Seine. En novembre la même année, il est mobilisé pour son service militaire au 137e régiment d'infanterie, jusqu’en octobre 1904.

L’ensemble de la famille Trochard s’installe alors en 1904 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy, rue du 42e de Ligne. Son père travaille pour un bijoutier de la localité, Jules Méresse, comme le fera aussi une fille d’Émile Trochard. Ce dernier épouse, en octobre 1907, Marguerite Hélène Amélie Joséphine Petersen, bijoutière, et Jules Méresse est un de leurs témoins.

En 1914, Émile Trochard est membre de la section socialiste SFIO de Joinville, qui a fait élire pour la première fois en 1912 des conseillers municipaux dans la commune, tout en restant minoritaire.

Au début de la première guerre mondiale, en août 1914, Émile Trochard est rappelé et affecté au régiment d'infanterie de Melun. Il est blessé en septembre lors de combats en Argonne (Meuse). Plusieurs quotidiens socialistes, dont L’Humanité, citent sont noms dans la rubrique « Les socialistes au combat », soulignant qu’il est « reparti au feu ». Il est détaché en novembre la même année aux établissements Barrière, entreprise de décolletage installée à Paris (11e arr.), rue Saint-Sabin. Transféré au 4e régiment de zouaves en juillet 1917, Trochard est démobilisé en mars 1919.

Après le conflit, Émile Trochard reprend une activité d’abord comme serrurier, puis comme ajusteur chef. La famille quitte le quartier de Palissy pour celui voisin de Polangis, toujours à Joinville, sur la rive gauche de la Marne. Ils élisent domicile d’abord avenue des Lilas (act., avenue Pierre-Allaire) puis avenue Gabrielle.

Avec dix autres membres de la section socialiste SFIO, il participe en mai 1920 à une souscription lancée dans L’Humanité « Pour les victimes de la grève et des violences gouvernementales ». La section vote, à l’unanimité, l’acceptation des conditions posées par l’internationale communiste et adhère ainsi au parti communiste en décembre 1920.

Émile Trochard meut le 15 février 1927 à Joinville. Il était âgé de 46 ans et père de trois enfants.

Marguerite Trochard, épouse d’Émile (arch. fam.)

 

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14 mai 2024 2 14 /05 /mai /2024 21:11

René Octave Diamin naît le 19 septembre 1900 Paris (14e arr.). Il est le fils de Claire Marguerite Léonide Leblanc, fille d’un fabricant de broderies et de son époux Charles Octave Diamin, alors libraire papetier, rue du Mont-Thabor (1er arr.). Il est issu d’une famille d’imprimeurs lyonnais. La mère de René meurt en octobre 1907, il a alors sept ans. Cette même année, il subit une fracture du fémur gauche qui le laissera ensuite handicapé. Son père se remariera ensuite à deux reprises et redevient imprimeur à Paris. La famille vit rue Beautreillis (4e arr.).

À l’âge de 18 ans, il est instituteur et épouse, en septembre 1919 à Paris (4e arr.) une institutrice et orpheline, Germaine Lucie Charlotte Arnal. Appelé pour faire son service militaire en mars 1920 au sein du 117e régiment d'infanterie, il est renvoyé dans ses foyers deux semaines plus tard, du fait de sa déformation du genou et de la hanche. Il est de nouveau convoqué en avril 1921, incorporé au 46e régiment d'infanterie puis, une fois encore, réformé pour cause de handicap après cinq semaines sous les drapeaux.

En 1920, M. Diamin rejoint l’école du Centre à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Son épouse rejoint l’autre établissement scolaire municipal, celui du quartier de Polangis, où ils vivent avenue du Parc.

S’impliquant dans la vie locale, Diamin devient secrétaire du nouveau club cycliste Joinville sportif en février 1922. Il devient trésorier en décembre 1925 et l’est toujours deux ans plus tard.  

Son engagement est aussi politique. Les deux formations de gauche traditionnelles n’ont plus de structure dans la commune de Joinville au début des années 1920 : la totalité des adhérents du Parti socialiste SFIO a rejoint le nouveau parti communiste, tandis que le comité radical-socialiste a cessé de fonctionner. La création le 15 décembre 1923 de la section de Joinville de la Ligue de la République marque la réapparition de la gauche non communiste. Diamin, qui est proche d’un autre des pionniers de la reconstitution de la SFIO, Léon Berthet, devient secrétaire général de l’organisation qui est présidée par René Caperon, syndicaliste CGT, responsable de la Ligue des droits de l’Homme et conseiller municipal de Joinville.

En mars 1924, la Ligue de la République laisse la place au cartel des gauches, présidé par le tapissier Georges Émile Briolay, radical-socialiste et futur maire de la ville. Diamin est de nouveau secrétaire de l’organisation qui, outre les radicaux et la SFIO, regroupe également des socialistes indépendants et le Parti socialiste-communiste.

En 1926, le couple Diamin vit dans la commune voisine de Champigny-sur-Marne, rue Edmond-Rostand. René Diamin, devient, en janvier 1927 le secrétaire de la section socialiste SFIO de Champigny ; il est aussi le responsable de l’Union des sections du canton de Nogent-sur-Marne. Son épouse adhère elle-aussi à la SFIO.

En 1928, les Diamin sont installés à Paris (20e arr.), dans le quartier Saint-Fargeau. Ils résident rue des Pyrénées tous deux rejoignent la section locale de la SFIO. René Diamin est membre de la commission administrative locale du parti en février 1931. Il est également devenu membre du Syndicat national des instituteurs publics en novembre 1928.

En collaboration avec des organismes mutualistes, la Caisse des écoles du 20e arrondissement a ouvert un établissement d’enseignement spécialisé à Montigny-sur-Loing (Seine-et-Marne). L’initiative en revient à Auguste Bénard (1865-1950), industriel, adjoint au maire du 20e arrondissement (1923-1935), chevalier de la Légion d’honneur. Baptisé Le Nid, il s’agit d’un internant qui accueille, pour 11 mois en internat, des enfants en mauvaise santé, notamment parce qu’ils vivent dans des conditions insalubres, et considérés comme en danger d’attraper la tuberculose.

Les époux Diamin deviennent directeurs de l’établissement. Ils sont en poste à Montigny en 1931, bien qu’ils conservent leur adresse parisienne, et y restent jusqu’en 1942. René Diamin est coopté en janvier 1931 au sein de l’association des Naturalistes de la vallée du Loing.

L’école du Nid, qui accueille 125 élèves dans des classes mixtes, avec un enseignement limité à deux heures par jour, plus de très nombreuses activités de jeu et de découverte sur le terrain. L’activité de René Diamin est évoquée dans de nombreux articles de presse. En juillet 1933, l’hebdomadaire local du 20e arrondissement, Paris-demain, salue « un couple d’éducateurs modernes. »

L’écrivain et journaliste Louis Roubaud publie, en septembre 1934, un long reportage dans Le Petit Parisien, où il reconnaît que son scepticisme originel a été vaincu, attribuant ce qu’il appelle « un petit coin de paradis » à « M. et Mme Diamin qui sont jeunes, simples et bons. »

L'Informateur de Seine-et-Marne évoque en février 1936 « les rares qualités d’éducateurs » du couple Diamin. L'Institut coopératif de l'école moderne (ICEM-Freinet) classe René Diamin parmi les pionniers de la pédagogie Freinet.

Les Diamin, y compris leur jeune fils, sont les témoins d’un accident lors d’une course automobile qui fait huit morts à Fontainebleau en mai 1934. Ils sont tous les trois légèrement blessés.

Pendant la deuxième guerre mondiale, à cause de ses problèmes physiques, René Diamin n’est pas mobilisé. Il est réformé à titre définitif en février 1940.

Le préfet de la Seine fait l’éloge, en novembre 1940, de son comportement pour avoir contribué à l’accueil à Montigny d’enfants évacués de la région parisienne après la défaite de l’armée française en juin 1940.

Il est probablement révoqué de son poste à l’école de plein air de Montigny-sur-Loing à l’été 1942. Son nom figure sur la liste des hauts gradés de la franc-maçonnerie, fustigés par les autorités du régime de Vichy, qui est publiée au Journal officiel en septembre 1942. La loi du 13 août 1940 interdit les « sociétés secrètes », y compris la franc-maçonnerie ; elle exige des fonctionnaires une déclaration d’appartenance ou de non-appartenance. Les francs-maçons sont exclus de la fonction publique.

Sa femme est signalée en octobre 1942 comme intervenant dans un site d’accueil d’enfants envoyés par le Secours national au château de Muides, en bordure du parc de Chambord, à Mer (Loir-et-Cher).

René Octave Diamin meurt le 29 février 1980 à Fontainebleau (Seine-et-Marne). Il était âgé de 79 ans et père d’un fils.

Son demi-frère, Roger Diamin (1914-1982), artisan électricien, fut un résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale, engagé dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI).

Voir aussi Germaine Diamin, directrice d’une école de plein air

René Diamin (arch. fam.)

 

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13 mai 2024 1 13 /05 /mai /2024 21:50

Germaine Lucie Charlotte Arnal naît le 12 janvier 1895 à Paris (10e arr.). Elle est la fille d’Eugène Louis Arnal, négociant en vin, et de son épouse, Mélanie Adélaïde Granvau. Elle perd sa mère en avril 1903 et son père en février 1908 ; elle a alors 13 ans.

Devenue institutrice et vivant rue François-Miron dans le quatrième arrondissement de Paris, elle épouse en septembre 1919 dans ce quartier René Octave Diamin, lui aussi instituteur. Ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), à Polangis, avenue du Parc. Elle exerce alors dans un établissement privé mais rejoindra peu après l’école publique du quartier.

Le conseil général de la Seine lui octroie, en 1923 et 1924, des gratifications pour assurer des cours d’adultes dans les écoles publiques. Elle enseigne l'arithmétique à Joinville.

En 1926, le couple Diamin vit dans la commune voisine de Champigny-sur-Marne, rue Edmond-Rostand. René Diamin, qui était déjà un militant actif à Joinville, devient, en janvier 1927 le secrétaire de la section socialiste SFIO de Champigny ; il est aussi le responsable de l’Union des sections du canton de Nogent-sur-Marne.

Germaine Diamin est, au moins à partir de septembre 1927, adhérente elle aussi au Parti socialiste SFIO. La part des femmes est faible au sein de toutes les formations politiques entre les deux guerres, d’autant plus qu’elles n’ont pas encore le droit de vote pour les élections. Au sein du parti SFIO, un Comité national des femmes socialistes sera constitué en 1931.

En 1929, les Diamin sont installés à Paris (20e arr.), dans le quartier Saint-Fargeau. Ils résident rue des Pyrénées. Ils ont tous deux rejoint la section locale de la SFIO.

En collaboration avec des organismes mutualistes, la Caisse des écoles du 20e arrondissement a ouvert un établissement d’enseignement spécialisé à Montigny-sur-Loing (Seine-et-Marne). L’initiative en revient à Auguste Bénard (1865-1950), industriel, adjoint au maire du 20e arrondissement (1923-1935), chevalier de la Légion d’honneur. Baptisé Le Nid, il s’agit d’un internant qui accueille, pour 11 mois en internat, des enfants en mauvaise santé, notamment parce qu’ils vivent dans des conditions insalubres, et considérés comme en danger d’attraper la tuberculose.

Les époux Diamin deviennent directeurs de l’établissement. Ils sont en poste en 1931 et y restent, au moins jusqu’au milieu de la deuxième guerre mondiale.

En 1935, Mme Diamin devient membre de l’association des Naturalistes de la vallée du Loing, où elle est présentée par son mari.

L’école du Nid, qui accueille 125 élèves dans des classes mixtes, avec un enseignement limité à deux heures par jour, plus de très nombreuses activités de jeu et de découverte sur le terrain. L’activité de Germaine Diamin est évoquée dans de nombreux articles de presse. En juillet 1933, l’hebdomadaire local du 20e arrondissement, Paris-demain, salue « un couple d’éducateurs modernes. »

L’écrivain et journaliste Louis Roubaud publie, en septembre 1934, un long reportage dans Le Petit Parisien, où il reconnaît que son scepticisme originel a été vaincu, attribuant ce qu’il appelle « un petit coin de paradis » à « M. et Mme Diamin qui sont jeunes, simples et bons. »

L'Informateur de Seine-et-Marne évoque en février 1936 « les rares qualités d’éducateurs » du couple Diamin.

En novembre 1940, le préfet de la Seine fait l’éloge du comportement de son mari, qui a contribué à l’accueil à Montigny d’enfants évacués de la région parisienne après la défaite de l’armée française.

Le nom de René Diamin, toujours en poste à l’école de plein air de Montigny-sur-Loing, figure, en septembre 1942 sur la liste des hauts gradés de la franc-maçonnerie, fustigés par les autorités du régime de Vichy, qui est publiée au Journal officiel. Il a donc probablement dû quitter son poste en application de la loi du 13 août 1940 interdisant les « sociétés secrètes », y compris la franc-maçonnerie ; son épouse a sans doute aussi quitté le Nid. On retrouve une « Mme Diamin, souriante institutrice » (probablement elle), mentionnée dans le quotidien Paris-midi en octobre 1942 accueillant des enfants envoyés par le Secours national au château de Muides, en bordure du parc de Chambord, à Mer (Loir-et-Cher).

Germaine Diamin meurt le 7 juillet 1988 à Avon (Seine-et-Marne). Elle était âgée de 93 ans et mère d’un fils.

L’école de plein air Le Nid de Montigny-sur-Loing

 

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20 avril 2024 6 20 /04 /avril /2024 13:25

Émile Jean Sercelier naît le 16 mars 1887 à Paris (5e arr.). Il est déclaré comme fils d’Adeline Sercelier (dont le nom est également orthographié Cercelier) et d’un père non dénommé. Elle est polisseuse et vit rue des Chamaillards (act. rue Albert), dans le 13e arrondissement ; elle sera ensuite marchande de fleurs. Sa naissance est légitimée par le mariage de sa mère en mars 1889 dans le 11e arrondissement avec Jean Kedinger. Originaire de Creutzwald (Moselle), il travaille comme cordonnier, déménageur puis employé au métropolitain.

La famille, dont Émile est l’aîné des quatre enfants, vit dans le 11e arrondissement. Il fait son service militaire à partir d’octobre 1908 et jusqu’en septembre 1910 au 8e régiment d’artillerie. Il dispose du permis de conduire.

Alors ouvrier journalier et domicilié passage de la Folie-Regnault (11e arr.), il épouse en octobre 1911, dans ce même arrondissement, Pauline Marguerite Augustine Chabaille, journalière également. Ils vivent dans le même quartier, d’abord rue Saint-Ambroise, puis rue Servan et rue Pache.

Émile Kedinger est classé en août 1913, dans la réserve militaire, comme affecté à un service auxiliaire du fait d’une cicatrice dans la région inguinale. De ce fait, il est rappelé au début de la première guerre mondiale, en septembre 1914, dans une section d’ouvriers de l’armement. En août 1915, il est réaffecté à un service armé, mais en octobre 1915, il est détaché auprès des usines Renault à Billancourt. Il revient dans les forces combattantes au sein du 21e régiment d'infanterie coloniale en juillet 1917. Il est démobilisé en avril 1919.

Après la fin du conflit, le couple et leurs deux enfants s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), d’abord dans le quartier du centre, rue de Paris puis, sur la rive gauche de la Marne, dans le quartier de Polangis, avenue du Château (act. avenue Foch). La commune comporte plusieurs sites liés à l’industrie du cinéma, et Émile Kedinger est électricien à la société Est Lumière tandis que son épouse vend des gâteaux.

En novembre 1919, lors des premières élections municipales après-guerre, Émile Kedinger est candidat, en 14e position des 25 candidats, sur la liste socialiste SFIO conduite par Georges Laruelle. Allié en 1912 avec des radicaux dissidents et des libéraux, opposés à l’ancienne municipalité radicale-socialiste, les socialistes se présentent cette fois de manière indépendante, tandis que les deux groupes radicaux se coalisent (incluant quelques anciens socialistes) et que les libéraux et conservateurs constituent la troisième liste. Au premier tour, la gauche arrive au deuxième rang, avec 30,1% des suffrages exprimés. Elle se maintient au second tour, face aux seuls radicaux et obtient 34,3% en moyenne ; il n’y a pas d’élu socialiste SFIO.

Émile Kedinger a obtenu 494 voix au premier tour, soit 29,2% des 1694 suffrages exprimés pour 1715 votants sur 2491 inscrits. Il recueille 504 voix au second tour, soit 33,2% des 1518 suffrages exprimés pour 1537 votants.

Lors des votes internes qui se concluent par le congrès de Tours en décembre 1920, toute la section SFIO de Joinville se prononce comme la majorité du parti, en faveur de l’adhésion à l’Internationale communiste. Elle devient ensuite la section du PCF-SFIC.

Toujours salarié d’Est Lumière, dont l’usine est en partie aussi sur la commune de Champigny-sur-Marne, dans le même quartier de Polangis, Émile Kedinger est inspecteur en 1936.

Il meurt le 3 mai 1937 à Joinville. Âgé de 50 ans, il était père de trois enfants.

Avenue du château, à Polangis (Joinville-le-Pont)

 

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28 janvier 2023 6 28 /01 /janvier /2023 00:01

René Basile Henry naît le 3 septembre 1903 à Artins (Loir-et-Cher). Il est le fils de Blanche Hénault et de son mari Basile Jules Henry, cultivateurs.

Selon Sabine et Xavier Campion, éditeurs d’un blog d'information de la vallée du Loir, Le Mille-Pattes, René Henry aurait été « très doué pour les études » et obtint une bourse pour aller au collège. Mais il dut abandonner en 1917 pour travailler à la ferme, à 14 ans, en l’absence des hommes partis pour la guerre.

Installé avec sa famille à Trôo, village contigu de son lieu de naissance, René Henry est herbager, c’est-à-dire éleveur qui s'occupe de l'engraissement des bovins.

Il adhère, en 1922, à la Société archéologique du Vendômois puis, en 1927, à la Société préhistorique de France. Il est également membre de la Société française d'archéologie en 1932. En 1929, il organise une excursion archéologique à Trôo. Il épouse, en octobre 1928 à Saint-Calais (Sarthe) Marguerite Marie Henriette Lévèque.

Parallèlement à son activité agriculturale et à son intérêt pour la préhistoire, René Henry suit des cours par correspondance, passe son bac en 1935, suit une licence de sciences à Poitiers et fait enfin des études de médecine à Tours. Il réussit son doctorat en 1943 et s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, avenue Gounod.

C’est dans cette ville également qu’Henry s’engage dans la résistance à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale. il est à la Libération, au sein du Comité local de Libération de Joinville, le représentant du mouvement Libération. Créé par Christian Pineau, cette organisation rassemble notamment des personnes de sensibilité socialiste, des membres de la SFIO et des syndicalistes non communistes.

Lors de la désignation, le 26 septembre 1944, par le préfet du département de la Seine, d’une délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune de Joinville, Henry est sur la liste proposée par le comité local de Libération, après avis du comité parisien de la Libération. Il fait donc fonction de conseiller municipal. Le maire est le communiste Robert Deloche et l’assemblée comprend des radicaux-socialistes, des socialistes et des indépendants.

En avril 1945, le premier scrutin municipal voit à Joinville-le-Pont la victoire de la liste d’Union résistante et démocratique, conduite par Deloche, qui obtient une moyenne de 61,7% des suffrages exprimés et emporte les 27 sièges à pourvoir. Le conseil élu comptabilise 7 communistes, 6 socialistes, 5 radicaux et 9 indépendants de gauche. Henry est élu et doit probablement être compris dans le groupe des socialistes SFIO. Son mandat se termine en octobre 1947.

En complément de son activité médicale, le docteur Henry, qui devient spécialiste en proctologie, reprend l'exploitation agricole familiale, élevant des génisses et cultivant de la vigne à Trôo et à Poncé-sur-le-Loir (Sarthe).

Adepte d’un savoir-vivre œnologique et gastronomique, René Henry fonde, en 1956 à Trôo, la confrérie du Franc-Pinot, du nom d’un cépage blanc des vallées du Loir et de la Loire, dénommé aujourd’hui comme le Chenin dont il est désigné comme le Grand Maître. Il adhère en 1970 à l’Association des amis de Rabelais et de la Devinière. Il est alors domicilié à Paris (3e arr.), rue Beaubourg.

René Henry meurt le 15 janvier 1985 à Montoire-sur-le-Loir (Loir et Cher). Il est inhumé au cimetière de Trôo, dans le même département. Âgé de 81 ans, il était père de trois enfants. En janvier 1961, il a été fait chevalier de la Légion d’honneur. Selon Sabine et Xavier Campion, il serait également décoré de la médaille de la Résistance ; cependant, il ne figure pas dans le répertoire mis en ligne par l’Ordre de la Libération.

Une de ses petites filles, Florence Henry, analyste financière et gestionnaire de fortune, est l’épouse d’Éric Woerth, homme politique, ancien dirigeant du parti Les Républicains (droite), qui a été ministre, député de l’Oise, conseiller régional de Picardie et maire de Chantilly. Leurs noms ont été cités dans l’affaire d’abus de faiblesse envers la milliardaire Liliane Bettencourt.

René Henry, arch. familiales

 

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8 janvier 2023 7 08 /01 /janvier /2023 00:01

André Louis Jacques Aclément naît le 19 octobre 1890 à Guérigny (Nièvre). Il est le fils de Marie Augustine Allary, couturière, et de son mari Nestor Pierre Adolphe Aclément, employé dans un établissement de la marine nationale, les Forges de Guérigny. Il deviendra chef du laboratoire de chimie, avec un grade d’officier, et sera décoré des Palmes académiques et de la médaille de bronze de la mutualité.

Devenu, comme sa sœur aînée, instituteur, après avoir suivi une école normale à Paris, André Aclément fait son service militaire en octobre 1911 au 13e régiment d’infanterie. Il est versé en décembre 1912 à la 8e section secrétaires d’état-major et démobilisé en novembre 1913.

En novembre 1913, il est instituteur à l’école du Centre de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

Nestor Aclément, portrait mairie d’Urzy

Rappelé lors de la déclaration de guerre en août 1914, André Aclément est évacué malade d’une bronchite en décembre 1916. Déclaré inapte au service armé mais apte à la formation en novembre 1917, il retourne à la 8e section secrétaires d’état-major puis, en janvier 1919, à la 20e section. Il est démobilisé en août 1919. En juillet 1922, il est reconnu comme ayant une invalidité inférieure à 10%, avec « une sclérose très discrète des sommets, anémie et pâleur » ; il est considéré comme pouvant accomplir un service armé.

Son comportement pendant la guerre lui a valu une citation à l’ordre de la division en décembre 1918 : « Au front depuis le début de la campagne, a fait preuve d’un grand dévouement. A montré sous les bombardements de l’ennemi le plus grand sang-froid. »

En avril 1916, André Aclément épouse à Joinville Germaine Marie Barbier, également institutrice dans cette ville. Ils s’installent chez les beaux-parents, impasse Jules-Rousseau.

Son épouse adhère, en juin 1926 au Syndicat national des instituteurs, affilié à la Confédération générale du travail (CGT), organisation proche des socialistes.

André Aclément signe, en mai 1927, une pétition en faveur de Sacco et Vanzetti, accusés aux États-Unis d’espionnage en faveur de l’Union soviétique. Avec 43 autres joinvillais, ils demandent, dans le quotidien Le Soir, au gouverneur du Massachusetts de leur accorder une grâce parès leur condamnation à mort.

En mai 1932, en tant que membre de la section de Joinville du parti socialiste SFIO, Aclément participe à une « souscription de défense socialiste et républicaine pour la paix et le désarmement. »

La même année, il est collecteur de la société scolaire de secours mutuels et de retraite du 12e arrondissement de Paris.

Il quitte Joinville pour rejoindre en octobre 1933 l’école de garçons du quartier Belle-Épine à Orly (Seine, act. Val-de-Marne). Il divorce en juin 1934. Il est nommé directeur d'école publique à Colombes (Seine, act. Hauts-de-Seine) en 1937.

André Louis Jacques Aclément meurt le 4 février 1975 à La Charité-sur-Loire, dans la Nièvre, son département natal. Il était âgé de 84 ans. Décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze, il avait obtenu une mention honorable pour son action mutualiste en juin 1932 et les Palmes académiques, en tant qu’officier d’académie, en juillet 1939.

École du Centre à Joinville-le-Pont

 

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7 décembre 2022 3 07 /12 /décembre /2022 00:01

Henri Serre naît le 8 janvier 1884 à Paris (13e arr.). Il est le fils d’Antoinette Serre, 32 ans, sans profession et d’un père non dénommé. Elle vit rue Baudricourt. Elle le reconnaît, en même temps que ses deux frères en décembre 1904 à Paris (11e arr.). La famille vit rue Alexandre-Dumas.

Travaillant alors comme imprimeur, Henri Serre a une dispense, en tant que soutien de famille, qui fait qu’il n’effectue qu’un an de service militaire entre octobre 1905 et septembre 1906, au sein du 4e régiment d’infanterie.

Se présentant alors comme cartonnier, Henri Serre épouse en novembre 1908 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) Marguerite Pauline Henriette Gillon, également cartonnière. Ils s’installent dans cette commune où ils vivent d’abord rue Chapsal puis, dans le quartier de Palissy, avenue Dagoty et enfin rue du Pont (act. rue Jean-Mermoz), en centre-ville.

En avril 1912, Serre est candidat en onzième position sur la liste du parti socialiste SFIO pour les élections municipales à Joinville. Le maire sortant Eugène Voisin ne se représentant pas après 25 ans de mandat, la lutte électorale a été vive. Derrière Georges Briolay, la majorité sortante radicale-socialiste arrive en tête, mais les trois autres listes passent un accord de représentation proportionnelle au second tour. La liste de coalition regroupe alors dix radicaux dissidents, sept socialistes et six libéraux et conservateurs. Du fait de sa position, Serre n’est pas présent au second tour, qui voit le groupement l’emporter avec 23 sièges contre aucun pour les radicaux. C’est la première fois que des socialistes sont élus sous l’étiquette SFIO à Joinville ; cependant, s’ils sont solidaires du nouveau maire, Ernest Mermet, radical dissident, ils ne participent pas à l’exécutif municipal.

Après le scrutin, la section SFIO de Joinville renouvelle son bureau, en remplaçant les nouveaux élus. Fernand Grandhomme, typographe, est le nouveau secrétaire, le serrurier Antoine Duranthon son adjoint et Serre est à fois trésorier et délégué au comité fédéral, auprès des instances départementales de la SFIO. Lors de la constitution d’un nouveau bureau en janvier 1913, Serre est toujours trésorier mais Grandhomme est devenu secrétaire-adjoint, remplacé dans son ancienne fonction par Émile Graillat, comptable.

Par contre, Serre ne figure plus dans le bureau mis en place en mai 1913.

C’est probablement lui qui est recruté comme commis ambulant à l'octroi de Paris par arrêté du préfet de la Seine en septembre 1913. Le Journal officiel porte en effet la mention « Serre (Henri), imprimeur ».

Pendant la première guerre mondiale, Henri Serre est d’abord mobilisé en août 1914 au sein du groupe cycliste du 89e régiment d’infanterie. Il est affecté, en décembre 1915, au 10e bataillon de chasseurs à pied où il est nommé caporal en avril 1916.

Henri Serre meurt le 31 août 1916 à Soyécourt (Somme) lors de combats. Son décès est transcrit à l’état-civil de Joinville. Il était âgé de 32 ans. Il est cité à l’ordre de la brigade en octobre 1916 : « A fait son devoir jusqu’au bout. Gradé remarquable par son allant et son courage. »

Son nom figure sur le monument aux morts de Joinville sous la forme « Serre H. ». Il est inscrit sur le Livre d'Or du ministère des pensions, qui comprend 288 noms pour Joinville. Il est également mentionné dans l’Historique du 10e bataillon de chasseurs à pied (Remiremont, 1920).

En novembre 1920, la médaille militaire lui est attribuée à titre posthume.

Rue du Pont à Joinville-le-Pont

 

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1 décembre 2022 4 01 /12 /décembre /2022 00:01

Jules de Drouard de la Croisette naît le 17 juin 1867 à Beaumont-sur-Sarthe, Sarthe. Il est le fils naturel de Marie Joséphine Louise de Drouard de la Croisette et d’un père non dénommé.

À la naissance de Jules, Marie Joséphine est domiciliée chez Louis Mathieu, baron de Drouard de la Croisette (1781-1867), son grand-père, ancien employé supérieur du ministère des finances et gestionnaire du domaine privé du roi Louis-Philippe, époux de Louise Jeanne Joséphine de Bastriés. Elle est alors veuve, son premier mari, Félix André Charles Prosper de Pozac étant mort en avril 1866. En avril 1889 à Paris (17e arr.), elle épouse Auguste François Hamon, officier, qui le reconnaît alors pour son fils. Il porte désormais son nom.

Alors employé de commerce et vivant rue de Rome à Paris (11e arr.), Jules Hamon épouse dans cet arrondissement en mai 1894 Lucie Delphine Couvreur, papetière, elle aussi fille d’une mère célibataire.

Ils vivent dans les 10e et 19e arrondissements, rue du faubourg du Temple et boulevard de La Villette, avant de s’installer en 1899 à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne), rue du Bois-Lhuillier puis en 1901 à Saint-Maurice (également Seine, act. Val-de-Marne), où ils ont plusieurs domiciles successifs dans la Grande-Rue.

En mars 1914, Hamon est élu au sein du bureau de la section de Saint-Maurice du parti socialiste SFIO. Il est délégué à l'Union des sections de la circonscription de Charenton-le-Pont ; Émile Gambon en est secrétaire depuis au moins 1909.

Pendant la première guerre mondiale, Jules Hamon, qui semble ne pas avoir fait de service militaire et a dépassé l’âge mobilisation, reste à Saint-Maurice. Il est actif, en 1915, au sein de la coopérative L’Avenir de Gravelle, important établissement installé à la limite du Bois de Vincennes, dans la commune de Saint-Maurice. La coopérative de consommation, créée en 1901, compte plus d’une centaine de membres. Elle joue un rôle dans les mouvements sociaux, comme la grande grève du Bi-Métal au début de l’année 1910 et accueille le siège de la section socialiste SFIO.

Toujours avec Gambon, Hamon constitue, en juillet 1915, un Comité de défense des intérêts des familles de mobilisés, qui a son siège à la coopérative.

En octobre 1918, Jules Hamon est désigné comme secrétaire de la section SFIO de Saint-Maurice ; il assure, en outre, la fonction de trésorier. Comme beaucoup d’autres, la structure locale a été très réduite du fait de la guerre.

Lors de la préparation du congrès de Tours de la SFIO, en décembre 1920, c’est toujours Hamon qui assume la fonction de secrétaire. L’approbation de l’adhésion à la troisième internationale est très majoritaire et, sur les 21 adhérents de la section, seuls deux restent dans la SFIO maintenue, les 19 autres, dont Hamon, rejoignant le nouveau parti communiste (qui porte initialement le nom de parti socialiste SFIC).

Pour le renouvellement du bureau de la section communiste, en mars 1921, Émile Gambon redevient secrétaire tandis que Jules Hamon est trésorier. Jusqu’en 1930, c’est lui qui verse les collectes faites suites aux appels à souscription lancées dans le quotidien L’Humanité.

La famille a déménagé en 1924 dans la commune limitrophe de Joinville-le-Pont, rue de la Liberté, dans le quartier du centre. Jules Hamon est devenu papetier, à l’instar de son épouse. Bien qu’issus tous deux de familles monoparentales, les Hamon conservent d’étroits liens familiaux ; les trois garçons survivants (les deux premiers enfants sont morts très jeunes) vivent avec les parents, même après leurs mariages. Les deux aînés se marient d’ailleurs, le même jour, en septembre 1924 à Joinville. Et Jules Hamon partage, avec ces deux derniers (Léon et Georges) le même engagement politique : ils sont tous deux candidats sur la liste communiste lors des élections municipales de mai 1929 à Joinville.

Pour le scrutin suivant, en mai 1935, c’est Jules Hamon qui figure sur la liste des candidats du parti communiste pour les municipales de Joinville, conduite par Robert Deloche. Il est possible que ce soit son fils éponyme, Jules Hamon, cependant ce dernier, papetier comme son père, ne réside plus dans la commune en 1936, contrairement au reste de la famille.

Il paraît donc plus probable que ce soit Jules Hamon père qui recueille au premier tour 668 voix pour 2 856 suffrages exprimés (23,4%) sur 2 923 votants et 3 433 inscrits.

Au second tour, la liste communiste, arrivée en troisième position derrière les conservateurs et les radicaux-socialistes, fusionne avec les socialistes dans le contexte de la mise en place du Front populaire. La liste unifiée est conduite par un indépendant, André Blocher, mais comporte une majorité de membres du PCF. Elle échoue de peu et emporte deux sièges sur les 27 à pourvoir. Jules Hamon ne figure pas sur la liste fusionnée pour la deuxième partie du scrutin, bien qu’il ait été en neuvième position au premier tour et que 16 communistes se soient présentés. Le conservateur Léon Lesestre est élu maire.

Jules Hamon meurt le 17 janvier 1943 à Joinville. Il est inhumé le 20 dans le cimetière communal. Âgé de 75 ans, il avait eu cinq enfants.

La coopérative Avenir de Gravelle à Saint-Maurice en 1907

 

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17 novembre 2022 4 17 /11 /novembre /2022 00:01

Émile Denis naît le 13 mai 1889 à Veneux-Modon (Seine-et-Marne, act. Moret-Loing-et-Orvanne). Il est le fils de Zoé Albertine Lamoureux et de son mari Joseph Théophile Denis, employé de chemin de fer, tous les deux originaires de l’Yonne.

Travaillant alors à Angers (Maine-et-Loire) comme garçon de café mais domicilié chez ses parents à Cézy (Yonne), Émile Denis est convoqué dans ce département pour son service militaire en octobre 1910. Il est cependant réformé à Toul (Meuse) une semaine plus tard pour « hydrocèle double volumineuse, lésion testiculaire » et renvoyé dans ses foyers.

En octobre 1911, vivant à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne), avenue Quihou, alors employé de commerce (sans doute dans un restaurant du Bois de Vincennes, le Chalet du Lac) Émile Denis épouse Henriette Marie Bonnet, native de l’Yonne.

Au début de la première guerre mondiale, compte tenu de son état de santé, Émile Denis n’est pas mobilisé. Sa situation est réexaminée en mai 1917 et il est alors affecté au 117e régiment d’infanterie. Cependant, le mois suivant, il est de nouveau réformé définitivement pour « épididymite vacillaire double. »

Après le conflit, les époux Denis s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue Chapsal, où ils exploitent un restaurant en 1926.

Dès janvier 1927, la maison Denis est un des principaux lieux de réunion d’organisations de gauche : le Secours rouge, l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC), la cellule locale du parti communiste, l’union cantonale du parti socialiste SFIO ainsi que la section de Joinville de ce parti, qui a d’ailleurs son siège chez Denis.

Membre de la SFIO, Émile Denis participe en 1927-1928 à plusieurs souscriptions lancées pour soutenir son journal, Le Populaire ou pour acquérir le siège national du parti.

Émile Denis meurt le 23 mai 1947 à La Queue-en-Brie (Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne). Il était âgé de 58 ans et père d’un enfant.

Un autre établissement a porté le même nom, la Maison Denis, située avenue Paulien, dans le quartier de Polangis à Joinville. Elle accueillait également des réunions du parti socialiste SFIO entre 1909 et 1914 et était exploitée par Ambroise Denis, qui n’a pas de lien familial avec Émile Denis.

Rue Chapsal à Joinville-le-Pont

 

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