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24 janvier 2025 5 24 /01 /janvier /2025 00:01

Charles Laurent Huguenin naît le 25 octobre 1875 à Paris (11e arr.). Il est le fils d’Eugénie Barrot et de son mari Jean Baptiste César Louis Huguenin. Sa mère est couturière et son père employé des Postes ; il est décoré de la Médaille militaire en tant que caporal, du 2e régiment du génie en août 1866, probablement pour avoir participé à l’expédition au Mexique. Il meurt en mars 1886, quand Charles a dix ans. La famille vit rue du Faubourg-Saint-Antoine puis rue de Reuilly (12e arr.).

En 1895, Charles Huguenin a rejoint l’ancienne administration de son père, comme employé du télégraphe ; il vit avec sa mère rue des Batignolles (17e arr.). Il effectue, en novembre 1896, un service militaire plus court que la normale, en tant que fils aîné d’une veuve, au sein du 6e bataillon d’artillerie, basé à Toul, Meurthe-et-Moselle ; il est démobilisé en septembre 1897.

Des manifestations sont organisées en décembre 1899, boulevard et faubourg Montmartre, pour soutenir Paul Déroulède, qui doit être jugé pour avoir tenté de mener avec la Ligue des Patriotes en février un coup d’État, en profitant des obsèques du président de la République, Félix Faure, mais ne reçut pas l’appui de l’armée. Les protestataires d’extrême droite sont rapidement contrés par la police et 250 personnes environ sont arrêtées, dont 70 ont été maintenues en détention pour outrages, injures, rébellion ou voies de fait. Parmi elles, Charles Huguenin, télégraphiste.

Le premier mariage de Charles Huguenin est célébré en juillet 1899 avec Joséphine Marie Nugues à Paris (17e arr.). Ils divorcent en novembre 1918.

Devenu commis des Postes, télégraphes et téléphones (PTT), affecté à la ligne du Nord-Ouest, Charles Huguenin vit désormais à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il se remarie en septembre 1921 à Paris (5e arr.) avec Marcelline Prudhomme, employée des Postes. Qui vit aussi à Joinville. Ils s’installent dans le quartier de Palissy, avenue du Président-Wilson puis avenue des Familles.

Dans sa nouvelle commune, Charles Huguenin s’implique dans les activités associatives, d’abord en matière sportive. Il est un des créateurs en octobre 1919 de l’Union sportive de Joinville (USJ), présidée par Stephen Durande, futur maire de la commune. Il en devient vice-président en septembre 1920. En décembre 1937, il prend part également à la fondation de l’Amicale sportive de Palissy, basée dans son quartier.

Y apportant ses compétences techniques, il occupe également en février 1926 la fonction de secrétaire trésorier dans le Radio club de Joinville, présidé par un autre télégraphiste, René Girot. C’est en compagnie de ce même Girot, qui est d’ailleurs un de ses voisins, que Huguenin fait sur sa barque une visite par Girot de la Marne entre Neuilly-sur-Marne et Joinville en octobre 1926. Alors que la commune connaît des inondations de faible ampleur, ils constatent le peu de travaux de protection faits depuis les submersions spectaculaires de 1910. Ils préconisent la création d’une association de défense des riverains et réclament la démolition du barrage de Joinville, « maudit de tous les riverains » selon eux.

Sur le plan professionnel, Charles Huguenin est promu contrôleur en décembre 1923 et muté à la ligne PLM. Il est inscrit sur le tableau d’avancement au grade de chef de brigade pour les années 1926-1927.

Des élections municipales sont organisées en octobre 1934 à Joinville, pour pourvoir à dix sièges de conseillers municipaux devenus vacants suite à des décès et démissions depuis le scrutin de mai 1929. La vie politique locale est agitée entre la municipalité, dirigée par Georges Briolay, radical-socialiste, et qui avait été élue dans le cadre d’un groupement des gauches non communistes qui a depuis éclaté, et une droite qui s’est regroupée dans le Comité d’union républicaine et d’action sociale, présidé par Émile Lecuirot, banquier et président du club sportif local le plus prestigieux, la Société nautique de la Marne.

Sachant que le mandat des nouveaux élus sera court, puisque les élections municipales générales auront lieu en mai 1935, l’équipe municipale et la droit se mettent d’accord pour soutenir ensemble une liste dite Concentration républicaine. Elle a pour concurrents une liste du parti communiste, une autre du Parti socialiste SFIO et un Groupe indépendant, qui comprend des libéraux mais aussi des radicaux-socialistes, pas satisfaits de l’accord entre Briolay et Lecuirot. Le Groupe indépendant arrive en seconde position avec 26% des suffrages exprimés, derrière la Concentration républicaine (37%) tandis que PCF et SFIO obtiennent chacun 18%. Huguenin a recueilli 585 voix, soit 25,5% des 2 297 exprimés pour 2 360 votants sur 3 225 inscrits. Au deuxième tour, le Groupe indépendant et la SFIO retirent leurs candidatures, et la Concentration républicaine emporte les dix sièges, avec 60% des voix devant les communistes.

Le scrutin de mai 1935 se tient alors que l’alliance entre la droite et le centre gauche a éclaté. Le Groupement des gauches du maire sortant, Briolay, arrive à la deuxième place avec 27%, derrière la droite, à 33%, tandis que les communistes forts de 25% devancent les socialistes (12%). Ces deux dernières listes fusionnent, tandis que la droite et les radicaux maintiennent leurs candidatures. Cependant, trois des colistiers de Briolay, probablement inquiets de la possibilité d’une victoire de la gauche, se retirent. Huguenin, qui n’était pas présent au 1er tour, accepte de rejoindre la liste du Groupement des gauches. Elle est nettement battue, avec 20% des suffrages exprimés et aucun élu, tandis que la droite (41%) prend 25 sièges, en laissant deux à la gauche. Huguenin a obtenu 561 voix, soit 19,4% des 2 899 exprimés pour 2 924 votants sur 3 433 inscrits.

Charles Huguenin meurt le 23 juin 1954 à Joinville. Il était âgé de 78 ans et n’a, semble-t-il, pas eu d’enfant.

Tentative de coup d’État du 23 février 1899 : Déroulède saisit la bride du cheval du général Roget. Paru dans L'Illustré national (Wikipédia)

 

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20 janvier 2025 1 20 /01 /janvier /2025 20:50

Jean Louis Le Pennec naît le 30 septembre 1924 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marie Angélique Le Cain et de Louis Le Pennec. Tous deux sont originaires des Côtes-du-Nord (act. Côtes-d'Armor). Louis travaille comme chauffeur à l’usine des eaux de la Ville de Paris, sise à Joinville. Ils vivent dans le centre-ville, rue de Paris.

Sa mère décède en juillet 1926, alors qu’il est âgé d’un an. Son père se remarie en décembre 1927 à Joinville avec Anne Marie Le Cain, elle-même veuve et sœur aînée de Marie Angélique. Louis Le Pennec meurt en février 1940, quand Jean a 15 ans.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Jean Le Pennec devient opticien. Peut-être requis, en raison de son âge (19 ans), au Service du travail obligatoire, imposé par les autorités allemandes avec la coopération du régime de Vichy, Le Pennec est arrêté en Allemagne, à une date inconnue, et déporté à Darmstadt. La ville héberge une industrie de guerre, avec notamment la firme Hans Heymann qui produit des pièces pour les missiles V2, en cours de développement. Le kommando de Darmstadt est formé le 31 août 1944 avec des détenus du camp de concentration de Sachsenhausen. Il est cependant rapidement démantelé, avec le bombardement de Darmstadt dans la nuit du 11 au 12 septembre.

Préalablement, Jean Le Pennec avait envoyé au camp de concentration de Dachau (Bavière) où il est enregistré le 9 septembre 1944. De là, il est expédié au camp de Mauthausen (act. Autriche) une semaine plus tard, le 16 septembre. Il est affecté à un kommando satellite, celui d’Ebensee, où il arrive le 19 ou le 20 octobre.

Ebensee fut une annexe du camp de concentration de Mauthausen, ouverte en novembre 1943. Des milliers de déportés y ont travaillé à la construction de tunnels dans les montagnes, destinés à accueillir des usines d'armement. Selon les historiens du camp, les prisonniers travaillaient près de 14 heures par jour et se relayaient pour que l'activité des chantiers soit assurée 24 heures sur 24. La mortalité très importante est notamment due aux modalités d'hébergement totalement inadaptées aux conditions hivernales et aux rations de nourriture qui, au mieux, consistaient en un demi-litre d'un ersatz de café, de trois-quarts de litre d'une soupe de pelures de pommes de terre et de 150 grammes de pain. On estime à environ 20 000 le nombre de prisonniers qui y ont trouvé la mort. Aux derniers jours de la guerre, la mortalité atteignait 350 hommes par jour. Le camp est libéré le 6 mai 1945.

Jean Le Pennec y est mort trois semaines plus tôt, le 15 avril 1945. Son décès est transcrit sur les registre d’état-civil de Joinville-le-Pont et la mention « Mort en déportation » y est ajoutée, par suite d’un arrêté du 26 octobre 2016.

Son nom figure sur le monument aux morts de Joinville et dans le Mémorial des déportés du Val-de-Marne.

Le camp d’Ebensee en construction

 

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18 décembre 2024 3 18 /12 /décembre /2024 00:01

Lucie Glasener naît le 6 août 1891 à Bionville, Meurthe-et-Moselle. Elle est la fille de Marie Amélie Petit et de son époux Jean Nicolas Augustin Glasener. Son père, natif du village, est d’abord ouvrier agricole puis tisserand (comme une grande part de la famille) et aurait été ensuite voiturier. Sa mère est originaire du village voisin, Allarmont, situé dans le département des Vosges même s’il n’est séparé de Bionville que par une modeste rivière, La Plaine. Le couple a eu huit enfants, dont sept filles, Lucie étant l’avant-dernière.

La famille vit dans le hameau des Noires Colas, qui compte, en 1896, 140 habitants sur les 509 de la commune ; il n'en aura plus que 57 en 1921, Bionville ayant alors perdu plus de la moitié de sa population (227 h.). Après l’an 2000, on compte un peu plus de 100 personnes dans le territoire. Un oncle de Lucie, Jean Baptiste Glasener, fabricant de broderies, était adjoint au maire du village en 1876.

En 1911, Lucie Glasener est domestique, au service de Charles Lecuve, industriel du bois, qui vit à Allarmont, dont il est maire depuis 1904. Il a trois enfants.

Au début de la première guerre mondiale, les villages de Bionville et Allarmont sont envahis par l’armée allemande, comme toute la partie supérieure de la vallée de la Plaine. Comme d’autres otages pris dans les communes voisines, le maire Charles Lecuve et le curé d’Allarmont, l'abbé Alphonse Mathieu sont arrêtés le 24 août 1914, sans justification particulière. Ils sont fusillés à quelques centaines de mètres, sur le territoire de Celles au lieu-dit le carrefour de la Soye.

Lucie Glasener reste au service de Maria Julie née Mathieu, l’épouse de Charles Lecuve et s’occupe des trois enfants, Charlotte, Pierre et Marthe. Le village reste sous occupation allemande pendant toute la durée du conflit.

En 1926, Lucie Glasener est toujours à Allarmont avec Maria Lecuve et ses deux cadets. Elle répond, en août 1931 à un appel de la sous-section de Bionville de l’association des anciens combattants pour financer le drapeau des anciens combattants de la commune. La plus jeune des filles Lecuve, Marthe, y participe aussi « en mémoire de son père fusillé par les Allemands ». Toutes les deux ont versé cinq francs, et la collecte totale est de 521 francs.

C’est le 6 septembre 1931, sous une pluie battante, que les dix-huit anciens poilus de Bionville reçoivent leur drapeau, en présence de camarades venus de Badonviller et d'Allarmont, avec une fanfare. C’est le colonel Chanal, commandant le 158e régiment d'infanterie, qui procède à la remise, auprès de Fortier, président de la sous-section locale.

En 1936, Lucie Glasener vit à Aubervilliers, rue des Cités, dans la maison de Paul Vatelot, industriel de la literie, et de son épouse Charlotte, la fille aînée de Maria Lecuve. Ils ont trois enfants, Bernard, Nicole et Françoise. Ils retournent tous les étés dans la maison d’Allarmont et s’y trouvent au moment de la nouvelle occupation allemande en 1940. Une grande partie de la maison Lecuve est réquisitionnée par l’armée allemande.

Ayant pris sa retraite, Lucie Glasener réside en 1966 dans une partie de sa maison natale, aux Noires Colas.

Lucie Glasener meurt le 30 mars 1980 à Raon-l’Étape (Vosges), où elle était hospitalisée. Elle était âgée de 89 ans.

Cérémonie patriotique à Allarmont, années 1920

 

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6 décembre 2024 5 06 /12 /décembre /2024 00:01

Mise à jour de l’article « Vernière et le projet inabouti des logements sociaux de Polangis » du 04/11/2019 après accès à de nouvelles archives.

Albert Jean Baptiste Vernière naît le 9 février 1871 à Montilly (Allier). Il est le fils de Catherine Élisa Guillet et de Pierre Vernière ; ses deux parents sont instituteurs, comme le sera également sa sœur Marie Denise, épouse de Jean Forge (1869-1940).

Pour sa part, Albert Vernière fait des études scientifiques, d’abord à Paris. À 18 ans, il devance l’appel au service militaire et s’engage, pour trois ans, à Paris (3e arr.) en octobre 1889 et est affectée au 125e régiment d'infanterie. Il revient à la vie civile en septembre 1892 et effectue des périodes en tant que réserviste en octobre 1897 et mars 1902.

Il reprend des études en Languedoc, à l’université de Montpellier (Hérault). Albert Vernière enseigne à l’institution Saint-Louis-de-Gonzague, établissement catholique privé à Perpignan (Pyrénées-Orientales). C’est dans cette ville qu’il épouse, en février 1898, Adrienne Micheline Sarda, fille d’un important minotier établi dans le quartier du Haut-Vernet.

Pour l’activité professorale, le couple va s’installer en région parisienne, d’abord à Courbevoie en 1900. Mais il continue à avoir des relations fortes avec l’Occitanie ; c’est à Perpignan, dans la demeure des beaux-parents, que naissent en septembre 1900 et mars 1903 leurs deux premiers enfants. Vernière fait, en octobre 1902 une conférence sur « la liberté d'enseignement » à Saint-Paul-de-Fenouillet (Pyrénées-Orientales). Il obtient son certificat d'études, physiques, chimiques et naturelles de la Faculté des sciences de Montpellier en juin 1903.

Désormais installé durablement autour de la capitale, les Vernière vivent à Antony (Seine, act. Hauts-de-Seine) en 1904-1905. Puis après avoir cessé son métier de professeur, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Ils résident en 1907 quai Beaubourg (act. quai Pierre-Brossolette) puis en 1908 dans la ville voisine de Saint-Maur-des-Fossés, avenue du Chalet (villa Schaken) et en 1909 de nouveau à Joinville, avenue des Platanes.

La Compagnie générale de phonographes, cinématographe et appareils de précision (société Pathé-frères), dirigée par Charles Pathé et implantée à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne) se lança dans la fabrication industrielle de films vierges en 1906 et créa les laboratoires de Joinville, dans le quartier de Palissy.

Vernière est, sans doute à partir de 1906, employé de la société Pathé qui lui confie une fonction s’apparentant à celle d’un chargé des relations extérieures. Il dispose d’un statut confortable, puisqu’une voiture et un chauffeur sont mis à sa disposition. Il veut construire des habitations à bon marché sur un terrain dont elle est propriétaire, boulevard de Polangis. La coopérative à capital variable Union des Prévoyants de Polangis est mise en place en juin 1908. C’est, en France, une des premières institutions de ce type. Son siège est fixé chez Paul Alombert, commissaire vérificateur, rue Chapsal, à Joinville. Vernière publie des affiches, informant les joinvillais sur le projet coopératif et sa finalité.

Dotée d’un capital de départ de 30 000 francs, l’institution attire, selon la presse locale, de nombreux souscripteurs, et a placé, en octobre 1908, 3 800 billets pour 19 000 francs. En 1912, le bilan de l’Union des Prévoyants de Polangis mentionne des obligations remises à la caisse des dépôts pour un montant de 66 000 francs. Un rapport de 1922 évalue ses fonds à 200 000 francs. Cependant, il semble qu’aucune construction sociale n’ait été faite par la coopérative, qui n’existe plus au moment de la constitution du conseil d'administration de l'Office public d'habitations à bon marché de Joinville en avril 1931.

Dans la société Pathé, Vernière s’occupe des rapports avec la municipalité. Les relations sont difficiles, plusieurs élus et d’autres personnalités locales critiquant par exemple la construction de la cheminée. Quand l’usine demande à augmenter son stock de celluloïd, l’assentiment du conseil municipal n’est donné que sous réserve de précautions. Pour faire pression sur les élus, Vernière fait circuler un mot d’ordre de vote contre Henri Vel-Durand, candidat radical-socialiste au conseil d’arrondissement en juin 1908. Il sera cependant réélu, contre un candidat socialiste indépendant, René Martin et un socialiste SFIO, Tranchant.

En avril 1908, Vernière est président d’un comité d’action sociale qui dialogue avec les socialistes SFIO de Joinville, notamment Henri Lacroix. Il aurait été constitué en 1906, alors que Vernière avait demandé à adhérer au comité radical-socialiste. En juillet 1908, Vernière suspend son comité d’action sociale et rejoint le comité républicain-socialiste indépendant, dit évolutionniste, ce qui provoque le départ d’un de ses fondateurs, Eugène Hainsselin.

Hainsselin et Vernière vont cependant se réconcilier rapidement, et ce dernier soutient la publication du journal L’Indépendant, publié par Hainsselin, syndicaliste et ancien socialiste-révolutionnaire puis socialiste SFIO, mais qui a aussi le soutien de Gaston Méry, conseiller municipal réactionnaire de Paris, rédacteur au journal d’extrême-droite La Libre Parole.

En octobre 1908, les évolutionnistes Hainsselin, Martin et Vernière font alliance avec Théophile Leteuil, ancien conseiller municipal radical-socialiste démissionnaire.

Vernière quitte la maison Pathé vers la fin de 1908.

Les années 1900 sont ceux de déboires avec l’armée. Peut-être du fait de ses déménagements qu’il n’aurait pas signifié, il ne répond pas à des appels pour effectuer des périodes de réserve. En novembre 1907, il est déclaré « insoumis », une mesure levée en novembre 1910 pour prescription ; mais il est de nouveau inscrit sur les registres de l’insoumission en mars 1911.

Au cours de la première guerre mondiale, résidant alors à Paris (20e arr.), rue Duris, Albert Vernière est arrêté par la police en septembre 1915. Une ordonnance rendue en octobre prononce un non-lieu à son égard, et il est affecté au 98e régiment territorial d'infanterie. Cependant, il ne rejoint pas son poste, du fait de son statut d’homme marié père de trois enfants vivants.

N'exerçant plus de profession, Albert Vernière vit à Ardillières (Charente-Inférieure, act. Charente-Maritime), sans doute auprès de son père. Il meurt dans ce village de l’Aunis le 25 avril 1918. Âgé de 47 ans, il était divorcé et avait eu quatre enfants, dont un mort en bas âge.

L’usine Pathé à Joinville-le-Pont ; les bâtiments et la cheminée sont toujours existants en 2024

 

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18 octobre 2024 5 18 /10 /octobre /2024 00:01

Louis Victor Gautherot naît le 12 février 1878 à Vieure, Allier. Il est le fils de Pauline Cornier et de son époux François Auguste Gautherot, jardinier, qui vivent au village de Lasalle.

La famille Gautherot s’installe à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne), où le père et les deux fils aînés travaillent comme jardiniers fleuristes.

Le service militaire de Louis Gautherot se déroule entre novembre 1899 et septembre 1900 au sein du 31e régiment d'infanterie, avec une dispense d’un an, son frère aîné étant déjà sous les drapeaux.

En mars 1901, Louis Gautherot épouse Rose Pannetier, également auvergnate, native de l’Allier et fille d’une épicière de Saint-Maurice. Ils vont s’installer à Boulogne (Seine, act. Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine) et Louis Gautherot va travailler pour la Ville de Paris, toujours comme jardinier.

Au cours de la première guerre mondiale, Louis Gautherot est mobilisé, d’abord en août 1914 au 39e régiment territorial d'infanterie, en décembre 1917 au 340e puis en novembre 1918 au 26e. Il est démobilisé en janvier 1919.

Prenant sa retraite vers 1928, Louis Gautherot s’installe avec son épouse et leur fille à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), commune limitrophe de Saint-Maurice, mais dans le quartier de Polangis, qui est partagé avec Champigny. À la faveur d’un déménagement dans la même rue, le boulevard de Polangis, ils vont d’ailleurs rejoindre cette nouvelle commune à la fin des années 1930.

Au cours des élections municipales de mai 1935, Louis Gautherot se présente, en 13e position, sur la liste des 14 candidats présentés par le Parti socialiste SFIO. Elle est conduite par Robert Derivière, employé et arrive, au premier tour, en quatrième position avec 12,3% des votes, derrière l’Union des républicains (droite, 32,6%), le Groupement des gauches de la municipalité sortante (radicaux-socialistes et socialistes indépendants, 26,8%), et les communistes (23,5%). Louis Gautherot obtient 346 voix pour 3 433 inscrits, 2 923 votants et 2 856 exprimés, soit 12,1%. Au second tour, les listes communiste et socialiste fusionnent, et, eu égard à son rang, Gautherot ne figure pas sur la nouvelle candidature de Front populaire, qui obtient deux sièges, contre vingt-cinq à la droite et aucun aux sortants radicaux.

Louis Gautherot meurt le 30 août 1943 à Champigny-sur-Marne, toujours domicilié boulevard de Polangis. Il était âgé de 65 ans et père de deux enfants.

Il avait obtenu, en juillet 1924, la Médaille d’honneur agricole puis avait été fait, en février 1927, chevalier du Mérite agricole.

Vue de Polangis, s.d., Arch. dép. Val-de-Marne

 

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16 octobre 2024 3 16 /10 /octobre /2024 12:41

Léopold Macque naît le 21 décembre 1861 à Paris (3e arr.), Il est le fils de Louise Boucher et de son époux Jean Baptiste Éloi Macque. Ses parents sont blanchisseurs. Il a un frère jumeau, Georges, qui meurt en février 1862. Son père est originaire de la Somme.

Devenu garçon de café à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), où il vit place des Écoles, il épouse en septembre 1886 Marie Aline Camus à Joinville-le-Pont, commune voisine où réside la mère de Léopold Macque. Aline Camus, couturière, est la sœur d’une personnalité locale, Aristide Camus (1852-1897), architecte, franc-maçon, libre-penseur et militant radical-socialiste à Joinville.

Parmi les témoins du mariage, on compte Jules Ferdinand Baulard (1827-1910), ouvrier puis chef d’entreprise, militant républicain sous le second empire, alors conseiller général de la Seine, franc-maçon et futur député radical-socialiste de la 2e circonscription de l’arrondissement de Sceaux (1889-1902). Autre témoin, Eugin Thime (1830-1904), cordonnier, également libre-penseur et militant radical-socialiste à Joinville.

Les époux Macque vivent à Saint-Maur, rue de La Varenne, puis avenue des Îles, dans le quartier Schaken. Léopold Macque s’affirme également comme un libre-penseur militant, membre du groupe de Saint-Maur, adhérent à la Fédération française de la libre-pensée. Il reste très proche de la famille Camus et des libres-penseurs de Joinville. Ainsi, il est, avec Aristide Camus, l’un des rédacteurs d’une Tribune des mécontents, parue en octobre 1889 dans l’hebdomadaire radical-socialiste Voix des communes, où ils protestent contre le fait que l’église touche 60% du prix des obsèques « sauf pour les protestants et les israélites », y compris donc pour les athées militants. Suite à cette demande, le maire de Saint-Maur modifiera la pratique locale.

Toujours avec Camus et Thime, ainsi que le rédacteur-en-chef de Voix des communes, Henri Vaudémont, Macque est l’un des organisateurs d’un banquet qui se tient chez Jullien, sur l’île Fanac (Joinville), pour fêter l’élection de Baulard. De nouveau avec Baulard et Vaudémont, Macque participe en avril 1891 à un « banquet gras » organisé le vendredi-saint par le groupe de libre-pensée La Raison, présidé par un conseiller municipal de Joinville, Alphonse Demeestère.

Lors du congrès de la Fédération de la libre-pensée, qui se tient à Paris le 25 octobre 1891, Macque est l’un des quatre délégués de Saint-Maur avec Galand, Harvey et Charton. Gustave Charton (1835-1900), est un teinturier, communard, militant socialiste-révolutionnaire à Joinville-le-Pont, conseiller municipal de Corbeil (1884-1888) puis de Saint-Maur-des-Fossés (1896).

À partir au moins de 1891, Léopold Macque est employé d’octroi, les communes du département de la Seine appliquant des taxes à l’entrée des marchandises sur leur territoire. Il est l’auteur, avec M. Garbe d’un Guide pour la commune de Saint-Maur-des-Fossés, livre paru en août 1893 qui détaille les rues de la ville et donne des informations sur l'administration municipale.

Léopold Macque meurt le 26 octobre 1898 à Saint-Maur, à l’âge de 37 ans et n’a pas eu d’enfant.

Une vue du quartier de la Villa Schaken à Saint-Maur-des-Fossés (Arch. dép. Val-de-Marne)

 

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30 juillet 2024 2 30 /07 /juillet /2024 14:35

Jacques Georges Ernest Legras naît le 25 juillet 1903 à Paris (20e arr.). Il est le fils Blanche Ernestine Marie Denis et de son époux Georges Victor Alexis Legras. Ils vivent cours de Vincennes et son père est voyageur de commerce. Son père avait été marié une première fois en janvier 1894, mais son épouse était décédée dix jours plus tard ; il avait contracté une nouvelle union avec Blanche six mois plus tard.

La famille d’installe dans la commune de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), située de l’autre côté du Bois de Vincennes, où ils résident rue de Créteil (act. boulevard du Maréchal-Leclerc), dans le centre-ville, en 1911. Après la première guerre mondiale, pendant laquelle ni le père, trop âgé, ni le fils, trop jeune, ne sont pas mobilisés, les Legras déménagent à Tours (Indre-et-Loire), d’abord rue Bernard-Palissy puis rue Avisseau, dans le centre de la commune. Jacques épouse en décembre 1925 à Saint-Calais (Sarthe), Adrienne Elisabeth Lelong, couturière. Il est voyageur de commerce, comme son père. Suite au décès de celui-ci, en janvier 1927, puis à la naissance de leur enfant en juin, le nouveau couple et la mère de Jacques reviennent à Joinville-le-Pont.

Ils vivent dans le quartier central, rue Émile-Moutier. Toujours employé commercial en 1931, Jacques Legras devient projectionniste de cinéma ; il sera ingénieur du son en 1949. En novembre cette année-là, son fils unique, Georges, âgé de 22 ans et qui travaille également dans le cinéma, comme assistant monteur, meurt dans un incendie à Paris (9e arr.). Il se trouvait alors dans l’immeuble de la rue Saint-Georges qui abritait plusieurs organisations liées au Parti communiste, dont le Front national ; ainsi que des maisons d’édition ou des sociétés cinématographiques. Les obsèques des trois victimes du feu rassemblent de nombreuses personnalités proches du PCF.

Vivant toujours à Joinville-le-Pont, Jacques Legras est candidat, en mars 1965 lors des élections municipales sur la liste d’Union démocratique conduite par Henri Bideaux, ancien conseiller municipal et commerçant. Redevenu représentant de commerce, Legras figure en quatorzième position, avec l’étiquette communiste comme 24 des autres postulants, mais la liste comprend également un socialiste, un radical-socialiste et un républicain.

Au premier tour, la liste communiste arrive en deuxième position, avec une moyenne de 2 316 suffrages soit 29,9% des 7 758 exprimés pour 7 974 votants et 10 441 inscrits. Elle est devancée par le maire sortant, Georges Defert (divers droite), qui obtient 45,4% et précède une liste gaulliste, qui a 26,6% des votes et se retire. Au second tour, la liste communiste recueille 38,1% des bulletins déposés. Elle n’a pas d’élu.

Jacques Legras meurt le 4 février 1980 à Paris (13e arr.) où il était hospitalisé. Il résidait toujours à Joinville-le-Pont, rue des Réservoirs, était veuf et âgé de 76 ans.

Obsèques de Georges Legras, fils de Jacques Legras, 19 novembre 1949

 

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29 juin 2024 6 29 /06 /juin /2024 01:01

François Joseph Fermbach naît le 29 mars 1840 à Pfaffenheim (Haut-Rhin). Il est le fils de Salomé Humbrecht et de son mari Marc Fermbach. Son père est vigneron, activité habituelle dans cette région de la Haute-Alsace. Il décède en septembre 1855, François Joseph a alors 15 ans.

En 1864, François Joseph Fermbach a pour compagne Gertrude Meistermann, de 13 ans son aînée et également native de Pfaffenheim. Elle donne naissance en juin 1865 à Colmar, la préfecture départementale, à une fille, Marie.

Il vit en 1865 en région parisienne, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il exerce aussi la profession de vigneron. François Joseph Fermbach épouse en août 1865 à Joinville Marie Louise Élisabeth Dolt, elle aussi alsacienne, fille de cultivateurs du village de Guémar, dans le Haut-Rhin également.

Cependant, avec l’épidémie de phylloxera, la totalité du vignoble de l’Île-de-France va disparaître. Fermbach devient employé municipal, exerçant deux fonctions, celle de concierge de la mairie et celle d’allumeur de réverbères pour la Compagnie parisienne d'éclairage par le gaz. Le maire est alors Auguste Courtin, conservateur de tendance bonapartiste.

Fermbach sert dans la garde nationale, force militaire et de police organisée dans les villes qui regroupe aussi, à la fin du second empire, les sapeurs-pompiers. La compagnie de Joinville a pour capitaine Ferdinand Rousseau, qui sera l’adjoint puis remplacera en 1874 Courtin comme maire, toujours de même opinions politiques. Fermbach est le tambour de la troupe.

Dans la nuit du 9 au 10 août 1869, vers deux heures du matin, Joseph Fermbach, venait d’éteindre sa dernière lanterne lorsqu’il entendit un bruit provenant d’une chute dans la rivière Marne, qui traverse Joinville, puis perçut de faibles cris. Il plonge à deux reprises, sans succès, puis une troisième fois, touchant alors le corps, qu’il tire par les cheveux et les habits puis le ramène à la berge et réussit à le ranimer. C’était un militaire, revenant de permission. Il le transporte chez un restaurateur voisin, puis, après qu’il ait pu se reposer, le raccompagne à son camp de Brévannes (act. Limeil-Brévannes, Val-de-Marne). L’inspecteur du gaz réclame pour lui une médaille.

Pendant la guerre franco-prussienne de 1870, la compagnie de la garde nationale est mobilisée lors des combats pour la défense de Paris. Toute la population est évacuée lors du siège de la capitale et, en septembre 1870, la mairie est déplacée rue du Bac à Paris (7e arr.) puis boulevard Voltaire (11e arr.) en novembre. L’administration municipale rejoint Joinville en avril 1871. La commune est occupée alors occupée par les troupes bavaroises, qui ont remplacé en mars les wurtembergeois. Les forces allemandes restent jusqu’au 19 septembre.

François Joseph Fermbach poursuit ses deux fonctions d’employé municipal et d’allumeur de becs de gaz. Il sert fréquemment de témoin pour les opérations d’état-civil, mariages et décès notamment. Avec son épouse, ils optent en mai 1872, pour la nationalité française, refusant ainsi de devenir Allemands après l’annexion de l’Alsace.

Il devient, en 1882, le responsable de la section locale pour Joinville de la société La Tempérance, qui lutte contre l’alcoolisme. Ayant accouché d’un enfant mort-né en juillet 1880, son épouse, Louise, meurt en avril 1884. François Joseph Fermbach reconnaît Marie, née de sa relation avec Gertrude Meistermann, pour sa fille en mars 1888 et elle vient le rejoindre à Joinville, résidant avec lui en 1891. La famille réside à la mairie, rue de Paris.

De nouveau à Joinville, François Joseph Fermbach se remarie en mai 1892 avec Alfredine Petit-Pas, fille d’un cordonnier de la commune. Ils ont un fils en décembre 1893.

En 1896, François Joseph Fermbach a pris sa retraite et quitté son logement de fonction, mais vit encore rue de Paris. Il meurt lors d’un déplacement en octobre 1896 à Épinay-sur-Orge (Seine-et-Oise, act. Essonne). Il était âgé de 56 ans et père de deux enfants.

En février 1870, une médaille d’argent pour acte de courage lui avait été décernée pour son sauvetage de noyade. Il est également récompensé d’une médaille d’honneur par la société d’Encouragement au bien en mai 1876, de nouveau pour le même acte mais aussi pour avoir « entouré de soins touchants son beau-père et sa belle-mère », Jean Baptiste et Marie Anne Dolt.

Tambour de la garde nationale (Gallica)

 

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19 mars 2024 2 19 /03 /mars /2024 01:01

Louis Gabriel Alphonse Dossunet naît le 30 juillet 1809 à Charenton-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) chez sa mère, Louise Pautré. Il est reconnu par son père, Louis Dossunet, boulanger ; ils ne sont pas mariés.

Alors probablement couvreur et vivant avec sa mère, rue de Paris, toujours à Charenton, Alphonse Dossunet épouse en juin 1835 Marie Denise Étiennette Baillard, repasseuse, qui vit dans la même ville.

Comme beaucoup de professionnels travaillant sur ou autour des fleuves, Alphonse Dossunet est à plusieurs reprises amené à intervenir pour sauver des personnes en danger de se noyer.

Il obtient ainsi une médaille de bronze en janvier 1854 pour plusieurs interventions, une médaille d’argent de 2e classe en mars 1862 puis une autre de 1ère classe en octobre 1874 pour le sauvetage d'un enfant.

Toujours éclusier, Alphonse Dossunet meurt le 18 mai 1865 à Saint-Maur-des-Fossés, dans son domicile, qui est aussi son lieu de travail. Il était âgé de 55 ans.

Beaucoup de ses descendants auront une activité professionnelle en lien avec les rivières et la navigation. C’est le cas notamment de ses trois fils (Louis, Émile et Charles) et plusieurs de ses petits enfants qui seront constructeurs de bateaux à Joinville-le-Pont, Maisons-Alfort et Paris.

L'écluse de Saint-Maur

 

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25 février 2024 7 25 /02 /février /2024 00:01

Fernand Marius Beaurain naît le 15 août 1862 à Paris (20e arr.). Il est le fils d’une lingère, qui vit rue Jouye-Rouve, et d’un père non dénommé. Sa mère, née sous ce nom à Brosville (Eure, Normandie), avait elle-même été reconnue ultérieurement pas ses parents, non mariés, et portait le nom de son père, Thuillier, mais continuait d’utiliser le nom de sa propre mère, Beaurain.

Sophie Élisa Thuillier dite Beaurain, alors restauratrice à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) sur l’île Pasquier (act. quai de la Marne), reconnaît officiellement Fernand Marius pour son fils en août 1874 à Joinville. Il est ensuite reconnu par Joseph Émile Bernier en décembre 1882 à Paris (1er arr.). Employé de la Préfecture de la Seine à Paris, originaire de Dun-le-Roi (Cher, Centre-Val-de-Loire), avait reconnu en avril 1880 Émile Gaston, le frère aîné de Fernand Marius. Il prend définitivement le patronyme de Bernier et se fait appeler Marius.

En matière professionnelle, Marius Bernier va être employé de banque, remisier.

Son activité sportive tient manifestement une grande place dans son existence. Il est rameur, affilié à la Société nautique de la Marne, un des plus grands clubs d’aviron de France, basé sur l’Île Fanac à Joinville-le-Pont.

Avec le deuxième grand club parisien, la Rowing-Club, la SN Marne organise chaque année à partir de 1879 un match entre les deux bateaux à huit rameurs plus barreur. C’est une manifestation parmi les plus prestigieuses en France entre Billancourt et le pont de Suresnes, (Seine, act. Hauts-de-Seine) soit 7,200 mètres sans virages. Marius Bernier participe à la course dès 1883 et est chef de nage depuis au moins 1885. Le barreur est Ernest Barberolle (1861-1948), futur médaillé d'argent aux Jeux olympiques d’Anvers (Belgique) en 1920. Leur bateau, qui avait été devancé en 1885, remporte la compétition en mai 1886. La Revue des sports considère que, « avec un chef de nage aussi énergique que M. Bernier, et un 8 aussi expérimenté que M. Barberolle, les jeunes rameurs du centre vont se trouver admirablement dirigés. »

Une équipe de la SN Marne participe, en août 1886, à des régates à Saintes (Charente-Maritime). Mécontente du résultat, la Société nautique de Tours proteste. Marius Bernier reconnaît son rôle : « J’ai été à le premier à proposer l’arrangement parce que je trouvais qu’il était inutile de faire éreinter des équipes sur un parcours de 10 kilomètres pour des prix aussi minimes. »

Les rameurs de la Marne échouent en 1887 face au Rowing-Club puis de nouveau en 1888, mais ils l’emportent en 1889 pour la dernière participation de Marius Bernier en tant que chef de nage. La Revue des sports attribue la victoire au fait que l'entrainement de la Marne a été « très bien dirigé par M. Bernier » et à la disposition d’une embarcation neuve venant du chantier Dossunet, de Joinville.

Amené à travailler régulièrement en province, Marius Bernier ne néglige pas l’aviron des ses déplacements. Il visite ainsi la Société nautique bordelaise en décembre 1889. Puis, s’étant installé à Rouen, il participe à l'entrainement du Cercle nautique de Croisset en 1890, conduisant ce club à progresser fortement dans le classement des Sociétés de France pour les prix remportés, puisqu’il finit cette année-là au troisième rang. Mais le départ de Bernier pour Amiens en 1891 voit le club de la Basse-Seine retomber huitième au classement.

Même s’il est moins présent à Joinville, Marius Bernier reste attaché et apprécié dans son club. Ainsi, il est élu président de la Société nautique de la Marne lors de son assemblée générale du 8 janvier 1892. Quelques jours plus tard, il indique qu’il n'accepte pas ces fonctions. Il reste cependant membre du conseil d’administration.

Annoncé en décembre 1890, le mariage de Marius Bernier avec Marie Louise Antoinette Berthet se réalise en janvier 1891 à Rouen. Elle est native de La Nouvelle-Orléans (Louisiane, États-Unis), d’un père ingénieur et d’une mère d’origine espagnole. Elle reste vivre en Normandie, ses quatre filles naissant à Rouen entre 1892 et 1897, tandis que lui donne comme adresse celle de son père à Paris puis celle de sa mère à Joinville-le-Pont. Le premier se marie en mars 1883 à Paris (er arr.) 1 avec Marie Arsène Léontine Perreau, tandis que la seconde épouse en avril 1887 à Poitiers (Vienne) Emmanuel Marie René Parent de Curzon, un aristocrate, propriétaire d’un terrain quai de la Marne à Joinville, où ils vivent.

C’est à cette adresse que Marius Bernier meurt le 16 novembre 1898 à Joinville-le-Pont, à l’âge de 36 ans. La déclaration de décès est faite par son beau-père. Elle mentionne qu’il est sans emploi. Selon les archives familiales, il aurait perdu son emploi dans la banque et se serait fait, en 1897, facteur aux Halles Centrales de Paris. Redevenu chômeur, il se serait suicidé. Les dernières années du siècle sont marquées, à l'échelle mondiale par une grande instabilité économique et des crises financières. En France, le scandale de Panama en 1892 avait ébranlé le secteur financier. La faillite de la banque Union Générale, l'une des plus grandes institutions financières françaises, provoque de nombreuses défaillances en 1898. À Joinville-le-Pont, un employé d’une maison de bourse, Émile Berthelot, se suicide également en juin de cette année-là après avoir perdu son poste.

Un autre Bernier, Paul, exerce également des responsabilités au sein de la Société nautique de la Marne, au moins depuis 1883 et jusqu’après 1889. Sans doute né vers 1842, il est avocat à la cour d’appel, et conseiller municipal socialiste de Paris, élu du 6e arrondissement à la fin du 19e siècle, connu pour son engagement laïc. Il ne semble pas avoir de lien familial avec Marius Bernier. Ce dernier n’a pas non plus de relation avec Théodore Bernier (1805-1872), boucher, conseiller municipal de Saint-Maurice (1859-1869) puis de Joinville-le-Pont (1869-1870), qui a donné son nom à une voie de cette dernière commune.

Marius Bernier (arch. fam.)

 

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