Jeannine Folie naît le 17 juillet 1932 à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne). Elle est la fille de Germaine Carillon et de son époux Eugène Édouard Joseph Folie. Sa mère est originaire de l’Yonne ; elle sera décorée en 1946 de la médaille de bronze de la Famille française pour avoir élevé cinq enfants. Son père, natif du Pas-de-Calais, fut d’abord ajusteur mécanicien et employé de chemin de fer puis est boucher à sa naissance ; il meurt en mai 1949, lorsqu’elle a 16 ans. Ses parents habitent à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne), boulevard du Centre. Ils déménagent dans la commune voisine de Joinville-le-Pont, et résident en 1936 dans le quartier de Polangis, avenue de l’Île (act. av. Jean-d’Estienne-d’Orves).
En juillet 1956 Jeannine Folie, épouse à Joinville André Marcel Langat, tourneur sur métaux, résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale, adjoint au maire puis conseiller municipal communiste de Joinville-le-Pont (1947-1959).
En mars 1965, Langat, qui utilise le prénom de Madeleine et travaille comme corsetière, est à son tour candidate pour les élections municipales de Joinville sur la liste d’Union démocratique conduite par Henri Bideaux, ancien conseiller municipal et commerçant. Madeleine Langat figure en seizième position, avec l’étiquette communiste comme 24 des autres postulants, mais la liste comprend également un socialiste, un radical-socialiste et un républicain.
Au premier tour, la liste arrive en deuxième position, avec une moyenne de 2 316 suffrages soit 29,9% des 7 758 exprimés pour 7 974 votants et 10 441 inscrits. Elle est devancée par le maire sortant, Georges Defert (divers droite), qui obtient 45,4% et précède une liste gaulliste, qui a 26,6% des votes et se retire. Au second tour, la liste communiste recueille 38,1% des bulletins déposés. Elle n’a pas d’élu. Defert est réélu maire.
Pendant le mois de mai 1965, l’hebdomadaire communiste local Le Réveil signale qu’elle est hospitalisée et transmet à Mme Langat les vœux de la section joinvillaise du parti communiste et ceux de l’Union des femmes françaises, dont elle est membre.
Jeannine Langat meurt le 7 mars 2019 à Saint-Mandé (Val-de-Marne). Elle était âgée de 76 ans.
Simone Marie Françoise Loth naît le 16 janvier 1922 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Elle est la fille de Mélanie Marie Louise Lorin et de son époux Auguste Charles Loth, 25 ans, fourreur.
Son père, fourreur, est d’origine alsacienne ; il a été 14 mois prisonnier de guerre en Allemagne en 1917-1918. Sa mère, native de Joinville, est elle-même fille d’un candidat conservateur, sur la liste du Bloc indépendant, aux élections municipales de Joinville en novembre 1919. Ils vivent dans le quartier de Palissy, avenue des Platanes.
En juillet 1946 à Joinville, Simone Loth épouse Jean Louis Albert Pariselle, sculpteur.
Institutrice, Simone Pariselle deviendra directrice de l’école primaire publique de Polangis, qui accueille les enfants des deux quartiers de la rive gauche de la Marne, Palissy et Polangis. Ce dernier quartier étant à cheval sur les communes de Joinville et Champigny, des élèves de cette dernière ville fréquentent également l’école.
Depuis les années 1970 jusqu’aux années 1990, Simone et Jean Louis Pariselle vont être des militants du Parti socialiste. Ils aménagent un bureau dans leur domicile de l’avenue des Platanes, qui sert de bureau à la commission administrative de la section locale.
Simone est membre de cette commission, où elle assume la fonction de trésorière. Jean Louis est élu conseiller municipal de la commune en 1978 et désigné comme adjoint au maire, le communiste Guy Gibout, en charge des affaires scolaires. Il assume cette fonction jusqu’en 1983.
À la fin des années 1990, le couple Pariselle s’installe à Champs-sur-Yonne (Yonne), allée des Chaumes.
Après la mort de son mari, en octobre 2008, Simone va se consacrer à la sauvegarde de l’œuvre de Jean Louis Pariselle. Elle collabore avec Marianne Guyot, qui publie Vie et œuvres de Jean-Louis Pariselle (Vaux éd., 2011).
En janvier 2012, le conseil municipal de la commune accepte le legs des sculptures fait par Simone et « s’engage à ce qu’il reste la propriété inaliénable de la commune ». Une exposition est présentée lors des Journées du Patrimoine 2022 à Champs-sur-Yonne.
Elle assure la transmission de ses outils à l’école Boulle (Paris, 12e arr.), qu’il avait fréquentée. Une exposition est organisée en octobre 2013 dans les locaux de l’établissement ; bien qu’âgée de 91 ans, Simone Pariselle est présente au vernissage.
Simone Pariselle meurt quelques jours plus tard, le 24 octobre 2013 à Champs-sur-Yonne. Elle est inhumée à Joinville-le-Pont, auprès de ses parents et de son époux. Elle était mère d’un fils.
Louis Léon Henri Musset naît le 5 janvier 1915 à Paris (12e arr.). Il est le fils d’Eugénie Octavie Musset et d’un père non dénommé. Sa mère le reconnaît le 19 janvier et Léon Auguste Dupont déclare être son père le 30 août 1916. Ses parents se marient en septembre 1916 dans le 20e arrondissement.
Léon Auguste Dupont (le père) était né à Paris (11e arr.) en janvier 1883. Travaillant comme camelot, il est réformé temporairement du service militaire en 1903 pour « imminence de tuberculose » ; il est ensuite dispensé en tant que fils aîné d’une veuve. Son livret militaire mentionne quatre condamnations, une pour complicité de vol et trois pour outrage, violence et rébellion face à la police. Mobilisé pendant la première guerre mondiale, il est affecté au 2e bataillon d'infanterie légère d'Afrique, qui sert au Maroc. En octobre 1917, il est promu au grade de caporal. Il meurt en janvier 1918 à Guelmous (Maroc, probablement Aguelmous, Moyen-Atlas) d’une « pneumonie massive » et est déclaré Mort pour la France.
Eugénie Musset (la mère) native de Libourne (Gironde) en novembre 1875 avait perdu sa mère à 10 ans. Elle accouche de son 1er enfant en mars 1891 à Bordeaux puis épouse, à 15 ans, Pierre Michelet, boulanger, son aîné de 14 ans. Elle a un deuxième fils en janvier 1895 ; son mari décède en juin 1912 à Bordeaux mais elle était déjà séparée de lui depuis au moins 1909. Eugénie Musset, qui est marchande, donne naissance à trois nouveaux bébés, Roger en octobre 1909, Anna en mai 1911 et Louis en janvier 1915. Tous les trois sont reconnus par Léon Auguste Dupont lors de leur mariage en septembre 1916, avant son départ pour l’Afrique du Nord où il décède. En décembre 1918, elle se remarie avec un fileur originaire de Tourcoing (Nord) ; ils continuent de vivre impasse des Amandiers, dans le quartier du Père-Lachaise. De nouveau veuve en avril 1937, elle travaille désormais comme rapièceuse dans le 19e arrondissement, rue des Bouleaux. Elle est retrouvée morte à son domicile en mars 1941, présumée décédée cinq semaines auparavant.
Louis Dupont, qui se fait appeler « P'tit Louis », est d’abord maçon et devient ensuite magasinier et livreur. Il circule en triporteur en 1932 quand il rencontre, dans le quartier de Belleville, Édith Giovanna Gassion, chanteuse de rues, qui se fera connaître peu après sous le pseudonyme d’Édith Piaf.
Alors juste âgée de 17 ans, la « môme Piaf » donne naissance à une fille en février 1933 à Paris (20e), son seul enfant, issue de sa relation avec P'tit Louis. Marcelle Léontine Dupont est surnommée Cécelle. Le couple vit chez la mère de Louis avenue des Bouleaux (19e arr.), à Montmartre, dans un hôtel de la rue Germain-Pilon et rue des Abbesses, à l'hôtel Pompéa. Les amoureux font des séjours à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où s’est installé le frère aîné de Louis, Roger.
Louis Dupont, Arch. fam.
Piaf continue à chanter dans les rues le matin, emmenant son bébé ce que, selon ses biographes, Louis ne supporte pas ; il reprend la petite Marcelle avec lui puis Édith Piaf le quitte. Marcelle contracte une méningite tuberculeuse, et décède en juillet 1935 à l'hôpital Necker. Après le mort d’Édith Piaf, le corps de Cécelle est transféré au cimetière du Père-Lachaise (20e arr.), dans la même tombe que sa mère et son grand-père.
Selon Thomas Chaline, auteur d’une biographie d’Édith Piaf, elle aurait eu pour P'tit Louis coup de foudre. Selon lui, « Il dénote au milieu du monde de malfrats qu'elle a l'habitude de fréquenter : propre sur lui, comme on dit, on le prendrait pour un ange tombé du ciel ». Mais il serait devenu un compagnon tyrannique, « un mari jaloux et violent », tandis que « Édith se venge en le trompant ouvertement. »
Louis & Marcelle Dupont, Arch. fam.
En 1935, Louis Dupont est recensé pour le service militaire, résidant alors rue Orfila (Paris 20e, Père-Lachaise). Son frère aîné, Roger, électricien, meurt à Joinville-le-Pont en août 1935. Il était père de deux enfants. Louis épouse en août 1936, à Joinville également, sa veuve, Marcelle Gabrielle Adretz, couturière, fille d’un bijoutier et d’une ouvrière en filets de pêche. Une fille, Jacqueline, naît un mois après leurs noces. Ils vivent dans le centre-ville de Joinville, rue de Paris. Marcelle meurt en mai 1935, alors que sa fille va avoir 18 mois.
Louis Dupont reste vivre à Joinville-le-Pont, toujours rive droite, quai de la Marne avant de rejoindre, de l’autre côté de la rivière, le quartier de Palissy, avenue du Président-Wilson. En janvier 1944, il se remarie à Joinville avec Raymonde Juliette Perrette, fille d’une employée fleuriste vivant au Perreux (Seine, act. Val-de-Marne). Selon des sources généalogiques, ils auraient eu trois enfants.
Louis Dupont, Arch. fam.
Louis Dupont meurt le 17 octobre 1965 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne), où il était hospitalisé. Il était ouvrier d’État et résidait toujours avec sa deuxième épouse à Joinville-le-Pont, avenue du Président-Wilson. Âgé de 50 ans et père de probablement sept enfants, il est enterré au cimetière municipal de Joinville.
Tombe de Louis Dupont à Joinville, ph. Jean Philippe Amoros
Pierre Joseph Germain Lucien Régneron naît le 3 janvier 1912 à Pont-sur-Yonne (Yonne). Il est le fils de Germaine Paule Clémence Pierre et de son époux, Lucien Alexandre Antoine Régneron, employé de chemin de fer.
Pierre Joseph Régneron est ordonné en tant que prêtre catholique du diocèse de Paris en 1938. Il est nommé en juillet vicaire de la paroisse Saint-Joseph des Quatre-Routes, à Asnières (Seine, act. Hauts-de-Seine).
L’année suivante, en juillet 1939, l’abbé Régneron devient vicaire de la paroisse Saint-Charles-Borromée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Le curé est l’abbé Augustin Baudot. En octobre 1953, il représente sa paroisse à la cérémonie d’installation du nouveau curé de Sainte-Anne de Polangis, l’autre paroisse de la commune, l’abbé Jean Lamour. Le prélat installateur est le chanoine Jacques Hollande, ancien curé de la paroisse de Polangis, et alors supérieur des prêtres ouvriers de la Mission de Paris.
En décembre 1953, l’abbé Régneron célèbre une messe pour le maréchal Leclerc à la demande du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste), en l’absence du curé, toujours l’abbé Baudot, malade.
Pierre Joseph Régneron meurt le 19 novembre 2006 à Paris (14e arr.). Il était âgé de 94 ans.
Ayant fermé en 1931 son cabinet de Champigny-sur-Marne pour en ouvrir un à Paris (10e arr.), rue de la Grange-aux-Belles, le docteur Harry Kaganoff va se spécialiser en gynécologie, et notamment dans les accouchements. Il déplacera son activité dans le 17e arrondissement, boulevard Malesherbes en 1937 et s’associera à la création d’une clinique médicale, chirurgicale et obstétricale rue Geoffroy-Saint-Hilaire dont il est, à parité avec M. Alphonse Barroso-Rebello, le premier porteur de parts.
Parallèlement à son activité libérale, le docteur Kaganoff intervient dans des établissements visant en particulier la population juive pauvre, en particulier immigrée. C’est le cas, à partir de 1931 du dispensaire Linas-Hatzédek à Belleville et de la clinique W. Tiomkine rue du Buisson-Saint-Louis (11e arr.) en 1933. Le Dr Kaganoff précise que cette institution accueille plus de 50 malades par jour et que Juifs et non-Juifs du quartier en bénéficient. Dans sa spécialité, il participe également en 1937 au dispensaire La Mère et l’Enfant, situé rue Amelot (11e arr.). Le docteur poursuit également son activité de conférencier, avec en décembre 1931, une intervention à Pavillons-sous-Bois (Seine, act. Seine-Saint-Denis) pour soutenir la vaccination antituberculeuse. Il contribue également régulièrement aux collectes effectuées par les instances communautaires juives.
L’activité publique de Kaganoff va prendre une dimension sioniste, en appui à l’installation des Juifs dans la Palestine mandataire et au lien de leur communauté avec les Juifs de France.
En 1929, le Dr Kaganoff devient un cadre du Sporting-Club Maccabi, établissement sportif international qui dispose d’une section française. Lors d’une manifestation du club en mars 1931, il explique : « Le peuple juif était devenu un peuple cérébral. Mais avec le cerveau on ne peut pas construire des routes, labourer la terre, il faut des muscles. Le Maccabi prépare ce type juif, sain de corps et d’esprit, qui s’est si bien développé en Palestine. »
Lors d’un autre évènement en mai 1933, à laquelle participait lord Melchett, président d’honneur de l’Union mondiale Maccabi, ainsi que l’ancien ministre Henry Paté, le Dr Kaganoff précisa ses conceptions. Pour lui, il y avait « nécessité, pour les nouvelles générations, de se développer physiquement, surtout dans les pays où les Juifs sont constamment menacés ». Parlant de de la France, il souligna son rôle dans la défense des juifs persécutés. Pour lui, se référant à son expérience personnelle, « Si la France, dit-il, était à nouveau menacée, la jeunesse juive immigrée n’hésiterait pas à imiter ceux qui, en 1914, sont allés aux Invalides s’engager dans l’armée française. »
C’est dans les locaux du Maccabi France que le Dr. Kaganoff, président, rend compte en juin 1934 de son voyage en « Eretz-Israël ». Il décrit Jaffa « ville essentiellement arabe », Sarona, « village allemand » (au sens de peuplé de Juifs allemands), et Tel-Aviv, dont « l’aspect général est celui d’une cité américaine », dont il regrette qu’elle soit construite en béton armé et estime qu’il « faudra un jour [la] balayer et reconstruire sans hâte ». Selon Harry Kaganoff, « Pour retrouver le style juif, il faut aller à Jérusalem, la ville conservatrice par excellence ». Commentant la situation générale, il estime, dans le compte-rendu qu’en fait L'Univers israélite, que « Le travail ! c’est la raison d’être des Juifs palestiniens. Et l’on travaille moins pour s’enrichir que pour servir le pays. Rendre la Palestine capable de recevoir des milliers de frères, c’est là leur rêve. »
Harry Kaganoff embarque une nouvelle fois en mars 1935 de Marseille pour la Palestine. Il assiste à la deuxième Maccabia, évènement sportif qu’il compare à des Jeux olympiques juifs. Il est réélu président du club français en novembre.
La Conférence palestinienne de France se tient en octobre 1936, dans les Salons de l'Hôtel Lutétia à Paris. Elle rassemble 150 délégués des associations juives de Paris et de province. Elle donne naissance à un comité dénommé Vaad Bitzaron Oubitahon, pour faire campagne pour la sécurité du peuple juif après les attentats dans le territoire sous contrôle britannique. Le Dr Kaganoff en est membre. Il est l’un des fondateurs, en mai 1937, encore à Paris, de l’Association des sionistes traditionalistes Mizrahi et l’un des membres de son comité ; le mouvement assure qu’il continue « la tradition française de libéralisme et de foi. »
En janvier 1939 fait l’historique du travail de reconstruction en Palestine devant le Cercle amical féminin propalestinien, rendant hommage notamment aux premiers colons, des intellectuels ayant fui les pogromes russes.
Sur le plan professionnel, le docteur Harry Kaganoff fait face, en mars 1939 à une mise en cause qui lui vaut d’être arrêté pour « manœuvres criminelles abortives » en compagnie d’une sage-femme, propriétaire d'une clinique d'accouchement rue de Chabrol à Paris (10e arr.). ayant choisi Me Etienne Nouveau comme défenseur, il « proteste de sa parfaite correction » et indique que ses interventions ont toujours été faites sur des femmes qui présentaient un commencement de fausse-couche et qu’elles étaient motivées dans l'intérêt de la santé des patientes pour éviter un accident.
L’hebdomadaire d’extrême-droite Le Défi, dirigé par l’avocat antisémite Jean Charles Legrand, créateur du Front de la jeunesse, même campagne contre « la vaste entreprise des médecins étrangers, Juifs et Allemands, montée pour estropier et mutiler les femmes françaises ». Il se réjouit de l’incarcération, commentant l'enquête qui aurait établi « les crimes commis par ce Kaganoff contre notre race. »
L’affaire ne semble pas avoir de suites, et, en 1955, le casier judiciaire de Kaganoff est vierge de toute condamnation. C’est cependant cette même année que Harry Kaganoff est inscrit au Fichier central de la Sûreté nationale, qui recense des personnes dont l’activité publique, notamment politique, est sous surveillance.
La situation de Harry Kaganoff pendant la deuxième guerre mondiale et l’occupation allemande n’est pas connue. Ni lui ni sa famille directe ne sont victimes du conflit et sa mère, comme ses sœurs et son frère ou sont épouse survivent aux persécutions antisémites. Par contre, plusieurs membres de la famille de sa femme meurent en déportation.
Après le conflit, le docteur Kaganoff poursuit son activité, d’abord à Paris (7e arr.), avenue Duquesne, puis dans le 17e arrondissement, avenue du Colonel-Moll.
Son engagement public se concentre désormais sur la vie de deux organisations de soldats : l’Association des anciens combattants engagés volontaires juifs dont il a été un des fondateur et vice-président depuis 1919 puis président en 1947. Et l’association des anciens combattants volontaires juifs, à la vice-présidence de laquelle il accède en 1946. Il ouvre le sociétariat de ces mouvements aux combattants du deuxième conflit mondial.
En juin 1935, Kaganoff était déjà intervenu, au nom des combattants Juifs palestiniens, lors de la Conférence mondiale des anciens combattants Juifs, qui avait réuni à Paris, dans l’amphithéâtre de La Sorbonne les représentants de quinze nations.
Il préside, en juin 1964, la manifestation du souvenir organisée au cimetière de Bagneux (Seine, act. Hauts-de-Seine) rendant hommage aux « martyrs morts pour la France, pour la liberté » et souhaitant « Shalom » à tous les pays, ajoutant « et surtout à Israël qui en a tant besoin. »
Une de ses dernières interventions publiques est l’inauguration, en janvier 1965, à Levens (Alpes-de-Haute-Provence) de la Maison de repos et de convalescence des anciens combattants.
Harry Kaganoff meurt le 9 septembre 1967 à Paris (17e arr.), dans son domicile de la rue du Colonel-Moll. Il était âgé de 74 ans et ne semble pas avoir eu d’enfant.
Fin
Portrait de Harry Kaganoff (Notre volonté, 06/1964)
Harry Hirsch Kaganoff-Kagan naît le 2 juin 1893 à Mstislawe, ville alors en Russie (act. Biélorussie). Il est d’origine juive, fils de Rebecca Ratner et de son époux Joseph Kaganoff-Kagan. Selon le recensement de l'Empire russe de 1897, la ville comptait 49% de Juifs ; il y en avait toujours 20% lors du recensement soviétique de 1939. Tous ceux qui résidaient encore dans la ville, soit entre 850 à 1 300, sont assassinés le 15 octobre 1941 par les forces allemandes dans le cadre de la « Shoah par balles. »
La famille Kaganoff quitte Mstislawe, deux sœurs de Harry voyant le jour en 1907 et 1910 à Zaporijia (Russie, act. Ukraine).
La situation sociale de la famille n’est pas connue. Elle est cependant probablement confortable. En 1916, Harry Kaganoff fait des études de médecine à Bordeaux (Gironde). Il s’engage volontairement, en juillet, dans la légion étrangère pour la durée de la première guerre mondiale et sert donc avec les troupes françaises. Il est nommé en novembre 1917 médecin sous-aide-major (sous-officier, grade équivalent à celui d’adjudant-chef). Promu officier en septembre 1918, comme médecin aide-major de deuxième classe (sous-lieutenant), il est affecté au 172 régiment d'infanterie. Au cours des combats, qui lui valent deux citations, il est blessé au front par un « petit projectile ». Il obtiendra en février 1920 une première pension chiffrée à 20%, doublée en janvier 1922, sa brèche osseuse entraînant une « baisse de l’aptitude au travail et à la mémoire. »
Après la fin du conflit, Harry Kaganoff reprend ses études médicales à Bordeaux. Il présente en novembre 1919, avec deux collègues, MM. Rocher et Lescalle, le cas de cinq blessés guéris de pseudarthrose par la méthode de Delagénière, c’est-à-dire par greffons ostéopériostiques tibiaux. Adhérent à la Société anatomoclinique de Bordeaux en décembre 1919, il exerce à Orléans (Loiret) en janvier 1922, date à laquelle il est naturalisé français par décret.
Il soutient sa thèse à la faculté de médecine bordelaise en avril 1924. Devenu docteur, Harry Kaganoff exerce comme médecin dans l’Orne, installé en août la même année dans la commune de Le Sap, où il signale à la justice le meurtre d’une cultivatrice du village voisin d’Orville.
Rejoignant la région parisienne, Harry Kaganoff ouvre un cabinet à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne). Il est installé rue Mignon avec sa mère, un frère et deux sœurs. En plus de son activité médicale, Kaganoff prend des responsabilités civiques. Depuis 1919, il est vice-président de l’Association des anciens combattants engagés volontaires juifs. Il assure, à titre honorifique, le même rôle dans le Vélo-club de Champigny en décembre 1927.
En novembre 1926, des juifs ayant quitté l’empire russe suite à la révolution bolchévique, constituent une association cultuelle, considérant que leurs besoins ne sont pas couverts par les institutions dépendant du Consistoire israélite de Paris, pour des raisons de langue et d’usages. Baptisée Ohel Jacob, elle finance notamment la création d’écoles à Paris et dans quelques villes de banlieue. Les israélites de Joinville et de Champigny se regroupent pour former une école (Talmud Tora), située à Champigny, route de Villiers, mais fréquentée par une majorité de joinvillais. Elle est financée par l’association Ohel Jacob et le docteur Kaganoff en est le président en 1928.
En 1929, on compte 9 écoles du réseau Ohel Jacob ; 3 sont situées à Paris et comptent 250 élèves. Les 9 de banlieue totalisent et celle de Joinville Champigny est la plus importante, avec 45 élèves.
Tout en maintenant ses cours, l’union israélite locale change de dénomination et de caractère en 1930. Elle devient l’association Ohavé Shalom (Les Amis de la Paix), abandonnant son identité d’origine russe. L’hebdomadaire Tribune juive considère que « ce groupement a ceci de remarquable qu’il se compose d’israélites originaires les uns de Pologne et les autres de Turquie. »
Personnalité identifiée, Harry Kaganoff donne des conférences qui sont mentionnées dans la presse. En avril 1928, Les Cahiers des droits de l'homme (LDH), signalent son intervention à Champigny. La même année, en novembre, L’Univers israélite évoque sa causerie au Cercle Salonicien, à Paris, devant l’Union des femmes juives françaises pour la Palestine. Il participe aussi à des réunions de nature politique. Il est ainsi, en juin 1929, un des orateurs du meeting de protestation organisé « Contre les pogromes de Lemberg » (Pologne, act. Lviv, Ukraine) par la Ligue internationale contre l’antisémitisme. De nombreux intellectuels et personnalité sont présents.
Le docteur Kaganoff inaugure, en tant que président de l’association Ohavé Shalom, en mai 1930 un oratoire implanté dans leur local campinois. Il s’exprime, dans la ville proche d’Alfortville, en octobre 1930, toujours au titre de cette fonction. Il cesse cependant probablement de l’exercer l’année suivante, lorsqu’il déménage pour installer son cabinet à Paris. C’est sans doute dans la première moitié des années 1930 que se produit le mariage d’Harry Kaganoff avec Rebecca Wygodzka, native de Vilnius (Pologne, act. Lituanie).
À suivre
Rue de Villiers à Champigny-sur-Marne (Arch. dép. Val-de-Marne)
Georges Guy Gérard Legras naît le 3 juin 1927 à Tours (Indre-et-Loire). Il est le fils d’Adrienne Élisabeth Lelong et de son mari Jacques Georges Ernest Legras, voyageur de commerce. Ils vivent, avec les grands-parents paternels, rue Avisseau, dans le quartier de la cathédrale.
En 1931, la famille est installée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), au centre-ville, rue Émile-Moutier. Le père est devenu projectionniste ; il sera ensuite ingénieur du son. La ville de Joinville comporte plusieurs sites importants consacrés au cinéma (studios de production et entreprises de traitement des films notamment).
Pendant la deuxième guerre mondiale, on trouve un « Georges Legras » enregistré, sans autre précision, dans les Dossiers administratifs de résistants conservés par les archives du Service historique de la Défense.
Après le conflit, Georges Legras est assistant monteur en cinéma. Le 10 novembre 1949, il se trouve dans l’immeuble du 19, rue Saint-Georges à Paris (9e arr.). Anciennement utilisé par la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (LVF) pendant l'occupation allemande de Paris, il a été affecté après la Libération à plusieurs organisations liées au parti communiste, notamment le Front national, qui y a son siège, comme des mouvements d’anciens combattants.
Georges Legras et une de ses collègues, Ina Brocki, travaillaient au 4e étage. Ils sont retrouvés recroquevillés, complètement carbonisés, par les sauveteurs sur le palier du 3e étage. L’accident a fait une autre victime, Germaine Fromentin, et huit blessés.
Plusieurs sociétés d’exploitation de films avaient une activité dans l’immeuble : Armor, Miramar et le studio Saint-Georges. L’enquête a estimé que le feu aurait pris dans les sous-sols, suite à un court-circuit, et aurait embrasé des pellicules de film stockées dans les caves, dans des conditions non conformes à la règlementation. Il s’est ensuite propagé très rapidement dans les étages.
Georges Legras a été déclaré mort le 10 novembre 1949 à Paris (9e arr.). Il était célibataire, âgé de 22 ans et toujours domicilié chez ses parents à Joinville-le-Pont et son corps a été inhumé dans le cimetière communal de cette ville.
Des obsèques solennelles ont été organisées pour deux des trois victimes, Germaine Fromentin et Georges Legras. Elles se sont déroulées le 19 novembre à la Maison des Métallurgistes, rue Jean-Pierre-Timbaud à Paris (11e arr.). Tous les deux ont été salués comme des camarades de lutte et des militants par des dirigeants du Front National, tels Laurent Casanova, Pierre Villon. Plusieurs hauts responsables communistes étaient présents, comme Léon Mauvais et Charles Tillon.
Jacques, le père de Georges Legras, a été candidat communiste lors des élections municipales de Joinville-le-Pont en mars 1965.
Lutte contre l’incendie dans l’immeuble, L’Humanité, 11/11/1949
Jacques Georges Ernest Legras naît le 25 juillet 1903 à Paris (20e arr.). Il est le fils Blanche Ernestine Marie Denis et de son époux Georges Victor Alexis Legras. Ils vivent cours de Vincennes et son père est voyageur de commerce. Son père avait été marié une première fois en janvier 1894, mais son épouse était décédée dix jours plus tard ; il avait contracté une nouvelle union avec Blanche six mois plus tard.
La famille d’installe dans la commune de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), située de l’autre côté du Bois de Vincennes, où ils résident rue de Créteil (act. boulevard du Maréchal-Leclerc), dans le centre-ville, en 1911. Après la première guerre mondiale, pendant laquelle ni le père, trop âgé, ni le fils, trop jeune, ne sont pas mobilisés, les Legras déménagent à Tours (Indre-et-Loire), d’abord rue Bernard-Palissy puis rue Avisseau, dans le centre de la commune. Jacques épouse en décembre 1925 à Saint-Calais (Sarthe), Adrienne Elisabeth Lelong, couturière. Il est voyageur de commerce, comme son père. Suite au décès de celui-ci, en janvier 1927, puis à la naissance de leur enfant en juin, le nouveau couple et la mère de Jacques reviennent à Joinville-le-Pont.
Ils vivent dans le quartier central, rue Émile-Moutier. Toujours employé commercial en 1931, Jacques Legras devient projectionniste de cinéma ; il sera ingénieur du son en 1949. En novembre cette année-là, son fils unique, Georges, âgé de 22 ans et qui travaille également dans le cinéma, comme assistant monteur, meurt dans un incendie à Paris (9e arr.). Il se trouvait alors dans l’immeuble de la rue Saint-Georges qui abritait plusieurs organisations liées au Parti communiste, dont le Front national ; ainsi que des maisons d’édition ou des sociétés cinématographiques. Les obsèques des trois victimes du feu rassemblent de nombreuses personnalités proches du PCF.
Vivant toujours à Joinville-le-Pont, Jacques Legras est candidat, en mars 1965 lors des élections municipales sur la liste d’Union démocratique conduite par Henri Bideaux, ancien conseiller municipal et commerçant. Redevenu représentant de commerce, Legras figure en quatorzième position, avec l’étiquette communiste comme 24 des autres postulants, mais la liste comprend également un socialiste, un radical-socialiste et un républicain.
Au premier tour, la liste communiste arrive en deuxième position, avec une moyenne de 2 316 suffrages soit 29,9% des 7 758 exprimés pour 7 974 votants et 10 441 inscrits. Elle est devancée par le maire sortant, Georges Defert (divers droite), qui obtient 45,4% et précède une liste gaulliste, qui a 26,6% des votes et se retire. Au second tour, la liste communiste recueille 38,1% des bulletins déposés. Elle n’a pas d’élu.
Jacques Legras meurt le 4 février 1980 à Paris (13e arr.) où il était hospitalisé. Il résidait toujours à Joinville-le-Pont, rue des Réservoirs, était veuf et âgé de 76 ans.
Obsèques de Georges Legras, fils de Jacques Legras, 19 novembre 1949
Edith Augustine Delaby naît le 26 juillet 1926 à Paris (13e arr.). Elle est la fille de Marie Camille Lucie Luneau et de Constantin Delaby. Sa mère décède le jour même de son accouchement. Son père est mécanicien et vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).
Le bébé est confié à sa grand-mère maternelle, Marie Louise Hérault née Saugereau, veuve, vivant à La Chapelotte dans le Cher. Elle rejoint son père en été 1934 à Joinville, à l’âge de huit ans, à la mort de son aïeule. Il passe plusieurs annonces pour essayer de lui trouver une compagnie en 1934 et 1937, soulignant qu’il dispose d’un jardin anglais et d’un piano, puis se remarie en mai 1937 à Joinville avec Jadwiga Domanska. Veuve et native de Pologne, elle a francisé son prénom en Edwige Sophie. C’est elle qui va élever la jeune fille.
Pendant la deuxième guerre mondiale, son père meurt en mai 1941 à Toulouse (Haute-Garonne). Il sera reconnu en tant que « victime civile » du conflit, reconnaissance accordée aux personnes qui ont subi des préjudices directs en raison des actions de l'ennemi, des bombardements, des représailles, des actes de sabotage, ou comme victimes de la répression et des persécutions raciales ou politiques.
Restée à Joinville avec sa belle-mère à la Libération, Edith Delaby rêve, selon le quotidien France-Soir, « d’épouser un GI et partir pour le moderne pays des merveilles ». Elle rencontre le soldat Charles Blair Ellsworth d'Arcy Waterbury, citoyen des États-Unis, d’origine acadienne et natif de Terre-Neuve (Canada) avec lequel elle se fiance en novembre 1945. Leur fils Charles Bruce Delaby naît en juillet 1946 à Paris, alors que Charles Waterbury est retourné à New-York.
Pour rejoindre son fiancé, Edith Delaby embarque le 28 décembre 1946 à bord d‘un avion Constellation, quadrimoteurs à hélices construit par Lockheed, sur un vol de la compagnie TWA (Trans World Airline). L’appareil s’écrase à proximité de l’aéroport de Shannon, en Irlande, où il devait faire escale. Il emportait quatorze passagers et neuf membres d'équipage. L’avion est tombé sur une île fluviale, dans une zone marécageuse d’accès compliqué, et sa chute a provoqué une explosion violente. L’accident cause douze morts, dont neuf passagers, tous les autres étant blessés, pour la plupart grièvement.
Lors de l’arrivée des secours, une hôtesse rescapée tend l’enfant à un des premiers sauveteurs, déclarant : « Ce petit bébé s’appelle Charles. Il est le fils d’une épouse de GI. Sa mère est morte dans mes bras ». C’est ce que rapportera la presse américaine du jour.
La presse parisienne pourra rectifier les dépêches d’agence : en fait, Edith Delaby a survécu. Elle souffre de brûlures sévères et d’une fracture à la cheville. Le bébé Charles est moins grièvement atteint, bien qu’ayant une jambe cassée.
Les avions Constellation ont connu plusieurs accidents ; celui qui transportait Edith Delaby avait convoyé à Washington, début 1946, le président du conseil français, M. Léon Blum.
Edwige Delaby, sa belle-mère, rejoint Edith à Limerick, où elle est hospitalisée. Charles Waterbury vient chercher sa fiancée et son fils et embarque avec eux pour New-York le 2 mars 1947. Ils s’installent à Newark, dans le New-Jersey, Belmont Avenue et se marient le mois suivant dans la même ville. Son mari est mécanicien.
Ils s’installent ultérieurement à Newcastle, en Californie. Edwige Delaby émigre également, épouse en décembre 1947 à Manhattan (New York) avec Alexander Schwindt puis vit aussi en Californie, à Pasadena, où elle décède en septembre 1986.
Veuve en 2006, Edith Waterbury meurt le 25 mai 2013 à Newcastle (Cal.). Elle était âgée de 86 ans et mère de deux enfants.
Aline Marie Hanicka naît le 11 novembre 1933 à Varsovie (Pologne). Elle est la fille de Valéria Constance Mantey et de Witold Hanicki.
Son père est ingénieur. Il est originaire en août 1900 de Tereszky, ville située en Russie selon son état-civil, qu’il faut probablement rattacher à l’Ukraine actuellement.
Sa mère, née en juin 1899 à Paris, exerce la profession de sténodactylo, est la fille d’un directeur de l’Assistance publique de Paris, Donat Émile Mantey, qui a en charge des établissements en banlieue comme Bois-d'Arcy (Seine-et-Oise, act. Yvelines) puis en province tels Saint-Pol-sur-Ternoise (Pas-de-Calais) ou Abbeville (Somme). La grand-mère maternelle d’Aline Hanicka, Flora Valeria née Desvaux a pour sœur Anita Desvaux, militante socialiste, mariée avec Jean Laurent Frederick Longuet, journaliste, avocat, homme politique socialiste français membre de la SFIO ; c’est un des petits-fils du philosophe et rédacteur du Manifeste du parti communiste, Karl Marx.
Valéria Mantey, bien que née en France et n’ayant résidé que quelques années en Pologne, avait perdu la nationalité française ; elle la retrouvera en novembre 1937, la famille séjournant de nouveau en France, à Taverny (Seine-et-Oise, act. Val-d'Oise) où naît le frère d’Aline, Jean, en 1935.
Selon l’historien Jacques Girault, Aline Hanicka fréquente, après la deuxième guerre mondiale, vers 1946-1947, un groupe de jeunes animé par Yvan Craipeau. Militant syndical, ancien résistant et dirigeant d’organisations trotskistes, il est instituteur dans une école de Taverny. Elle-même deviendra également institutrice. Le groupe animé par Crépeau comprend des jeunes communistes, mais aussi des chrétiens progressistes et avait une activité principalement sportive.
C’est grâce à ce groupe qu’elle rencontre Roger Beaumont, qui sera lui aussi instituteur, et séjournant alors en sanatorium à Bouffémont (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), commune voisine de Taverny. Toujours d’après J. Girault, Roger Beaumont et ses camarades de club « suivaient de très près les actions des prêtres-ouvriers ». Il exerçait des responsabilités locales aux scouts de France. Résidant à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), il avait été adhérent aux Jeunesses du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste) dans cette ville de 1947 à 1950.
Cependant, fréquentant Aline Hanicka et les membres de son groupe, il change d’opinion et rejoint le parti communiste français (PCF) en décembre 1953 ; elle-même le fait l’année suivante. Ils se marient, en mars 1954 à Joinville-le-Pont et vivent dorénavant dans cette commune.
Roger Beaumont est élu conseiller municipal de la commune voisine de Champigny-sur-Marne, où il enseignait. Après leur divorce et son remariage, il va quitter les bords de Marne pour s’installer à Sens, dans l’Yonne, où il devient inspecteur départemental de l’Éducation nationale.
Aline Hanicka conserve, selon le pédagogue Bernard Furet, la garde de leurs deux garçons. En mars 1999, elle participe à une souscription lancée dans le quotidien communiste L’Humanité aux côtés de militants communistes de Champigny.
Elle meurt le 17 janvier 2007 à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Elle était âgée de 73 ans.