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25 juin 2024 2 25 /06 /juin /2024 01:01

Constantin Émile Delaby naît le 11 mars 1880 à Abscon, commune du bassin houiller du département du Nord. Il est le fils de Marie Joseph Héroguet et de son mari Henri Delaby. Son père est mineur et la famille vit au coron des Lillois. Illettré, le père ne sait pas signer à la naissance de Constantin ou de son frère aîné ; cependant, il est capable de le faire en août 1882 quand sa première sœur voit le jour. La famille a alors déménagé à Aniche, commune voisine d’origine de la mère. Henri Delaby meurt en janvier 1894, quand Constantin a 13 ans.

N'étant pas l’aîné, Constantin Delaby, qui est alors ajusteur mécanicien, est convoqué pour le service militaire. Il intègre le 8e régiment de hussards en novembre 1901 à Cambrai. Promu brigadier en septembre 1902, il devient sous-officier comme maréchal des logis en mai 1903. Il retourne à la vie civile en septembre 1904.

Après avoir quitté l’uniforme, Constantin Delaby travaille dans la Marne. Il est condamné, en décembre 1905 par le tribunal correctionnel de Reims à 25 francs d’amende pour « complicité d’adultère ». Il s’agit peut-être de ses relations avec Marie Hortense Lavigne, dont il a un fils, Henry Jules, né en mai 1907 à Loivre (Marne), lequel est déclaré comme étant de mère inconnue par Constantin Delaby, qui le reconnaît. Il est légitimé par leur mariage en décembre 1912 à Lille ; Marie Hortense avait divorcé de son premier mari en mai 1906.

En juillet 1910, l’entreprise de cycles qu’avait créée Constantin Delaby est mise en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Cambrai. Il s’installe début 1912 à Lille où il est contremaître.

Rappelé au début de la première guerre mondiale en août 1914, Constantin Delaby obtient le grade d’adjudant en avril 1915. Il est détaché, comme ajusteur, en juillet 1917 dans un service automobile à Villeneuve-la-Garenne (Seine, act. Hauts-de-Seine). Puis, en octobre 1917, il est affecté à l’usine Delaby et Langlois, rue des Rondeaux à Paris (20e arr.) ; il s’agit peut-être d’un établissement qu’il aurait fondé. En janvier 1919, il est détaché dans une usine de Nîmes (Gard) puis démobilisé en février.

Après le conflit, Constantin et Marie Hortense Delaby sont séparés et divorcent. Lui s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), villa René-Robert (une voie disparue).

Il dispose d’un magasin à Joinville et d’un atelier dans la commune voisine de Champigny-sur-Marne, route de Villiers. Il crée en février 1920 une société avec plusieurs négociants, C. Delaby & Cie, puis la dissout en mai 1922. Il poursuit ensuite son activité à titre personnel. Il fabrique notamment des cadres de vélos.

Constantin Delaby se remarie en février 1921 à Joinville avec Marie Camille Lucie Luneau, originaire de La Chapelotte (Cher), fille d’un bourrelier. Ils ont leur domicile dans le quartier du Centre, puis rue du Pourtour-des-Écoles. Le fils de Constantin, Henri Delaby, les rejoint et vit avec eux en 1926.

Camille meurt en juillet 1926, en donnant naissance au deuxième enfant de Constantin Delaby, Edith Augustine. Elle est d’abord hébergée par sa grand-mère, dans le Cher, puis rejoint son père à l’été 1934. Il passe plusieurs annonces pour essayer de lui trouver une compagnie en 1934 et 1937, soulignant qu’il dispose d’un jardin anglais et d’un piano. Constantin Delaby se remarie en mai 1937 à Joinville avec Jadwiga Domanska, native de Pologne et veuve, qui a francisé son prénom en Edwige Sophie.

Conservant toujours son activité de mécanique générale à Champigny en 1931, Delaby semble cependant avoir réorienté ses sources de revenus. Dans le recensement de 1931, il se déclare comme représentant. Mais il semble bien qu’il se consacre également beaucoup aux courses de chevaux. L’hippodrome de Vincennes est proche de son domicile. En mars 1927, Constantin Delaby est condamné à 300 francs d’amende pour « délits de courses. »

Quelques années plus tard, il va de nouveau avoir maille à partir avec la justice. La presse relate « l’arrestation mouvementée d’un bookmarker ». Un inspecteur de la brigade des jeux le soupçonnait de prendre des paris clandestins quand il le croise dans rue de Paris, dans le centre-ville de Joinville. Delaby qui attendait dans son auto arrêtée et un cycliste s’arrêta près de lui pour et remettre une enveloppe, présumée contenir des listes de paris. L’inspecteur sauta sur le marchepied de la voiture, mais Delaby démarra aussitôt, renversant le cycliste, tandis que le policier se cramponnait au parebrise du véhicule. Il dut stopper peu après, à l’entrée du Bois de Vincennes et fut conduit au commissariat de police de Saint-Maur puis envoyé au Dépôt. L’inspecteur et le cycliste avaient été légèrement contusionnés. En janvier 1934, le tribunal correctionnel de la Seine l’a condamné à quatre mois de prison avec sursis et 500 francs d’amende pour « violence à agents » et « exploitation illicite de paris sur les courses de chevaux en novembre et décembre 1933. »

En 1936, Constantin Delaby déclare exercer l’activité de menuisier.

Il meurt au cours de la deuxième guerre mondiale le 24 mai 1941 à Toulouse (Haute-Garonne). Il était âgé de 61 ans et père de deux enfants. Le Service historique de la Défense le classe en tant que victime civile, reconnaissance accordée aux personnes qui ont subi des préjudices directs du fait des événements liés à la guerre en raison des actions de l'ennemi, des bombardements, des représailles, des actes de sabotage, ou pour les victimes de la répression et des persécutions raciales ou politiques.

Son fils Henry deviendra ingénieur et continuera à vivre à Joinville-le-Pont. Sa fille Edith survivra à un accident d’avion en décembre 1946 en Irlande, alors qu’elle émigrait avec son bébé vers les États-Unis.

Edwige Delaby, épouse de Constantin (arch. fam.)

 

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15 juillet 2023 6 15 /07 /juillet /2023 01:01

Suite de la biographie de Charles Monsarrat

Toujours en place fin 1920 comme commissaire spécial de police des Halles centrales, dont il a tenu la fonction pendant toute la durée de la première guerre mondiale, Charles Monsarrat est désormais une personnalité en vue : il accueille des visites de parlementaires, de délégués étrangers, par exemple de représentants de la municipalité de Moscou, de jeunes ou d’intellectuels.

Il poursuit son travail de médiation en matière sociale. Ainsi, il va transmettre en décembre 1921 au préfet de police une protestation du syndicat des ouvriers de la viande contre l'emploi des Jeunes gens au-dessous de 17 ans, dans les abattoirs de la Villette et de Vaugirard. En novembre 1928, il s’efforce de mettre fin à la grève des abattoirs, conduite par le syndicat communiste CGTU, en réunissant les patrons camionneurs, commissionnaires et débardeurs pour fixer les nouveaux prix de camionnage et de transport.

Outre ses fonctions quotidiennes, Monsarrat s’exprime sur le devenir du marché. Il convainc, en novembre 1920, le conseil de Paris de déplacer plusieurs équipements. Il s’exprime, en septembre 1921 dans Le Petit Journal, assurant qu’il faut « Réformer les Halles ». Il doute cependant que cela puisse se faire à l'emplacement qu’elles occupent alors, dans le cœur de Paris. Il est conscient des problèmes hygiéniques et sanitaires : « au pavillon de la viande, la marchandise s'accumule sur le sol ; au pavillon de la triperie, on n'ose y pénétrer sans revêtir, une blouse. Le carreau forain n'est même pas couvert ; les légumes sont déchargés sur les trottoirs, sur la chaussée même, parmi le crottin et autres immondices ! » Il aimerait un endroit desservi par voie d’eau et le réseau ferré. Il se félicite cependant d’avoir fait installer, le mois précédent, un entrepôt frigorifique. Il veut le départ du commerce de détail qui occupe alors une grande partie des pavillons. Mais il souligne aussi la nécessité de maintenir un contrôle sur les opérations des commerçants, le marché n’ayant pas encore, selon lui, retrouvé une production normale.

En décembre 1925, Le Journal, qui conclut par un long entretien avec lui une vaste enquête, le présente comme « le vice-roi des Halles » où ses fonctions lui ont valu sympathies et inimitiés. Le journaliste Germain Mandle assure qu’il est « actif et plus documenté qu'un bénédictin ». Il assure qu’il faut agrandir les Halles, de préférence en surface mais aussi en sous-sol.

Prenant sa retraite de la police en juillet 1930, Charles Monsarrat part avec le titre honorifique de commissaire divisionnaire.

Ayant poursuivi ses responsabilités associatives antérieures, il s’est laissé convaincre de participer à certains organismes caritatifs liés au marché des Halles. Il est ainsi Président d’honneur de l’œuvre des orphelins des forts des Halles rn 1927, de la Chanson au sanatorium, de l’association philanthropique La Butte libre de Montmartre et de la colonie de vacances Les P’tits Quinquins.

Sa fonction de président des Enfants de Gayant de Paris l’amène à mettre en place une colonie de vacances qui portera le nom de Charles Monsarrat. Les 25 ans de son mandat à la tête de cette institution son célébrés, avec un peu de retard en 1933 et les 30 ans en janvier 1939, la presse assurant qu’il s’agit d’une « belle œuvre. »

Après son départ de la police, il prend une activité professionnelle dans le secteur privé, comme inspecteur d’assurance en 1931 puis au sein d’une imprimerie en 1936.

Son engagement associatif va se renforcer durant la deuxième guerre mondiale. Il est le président de la Fédération des Retraités de la Seine en 1940 et devient délégué général de la fédération des retraités communaux, départementaux et hospitaliers de France en 1942.

N’ayant pas été mis en cause pour son comportement vis-à-vis des autorités d’occupation, il devient vice-président de la Confédération générale des retraités en 1946.

Charles Monsarrat meurt le 27 octobre 1947 à Paris (13e arr.) où il était hospitalisé. Il résidait toujours rue des Pyrénées où il était installé déjà en 1926. Âgé de 72 ans, il était père de trois enfants. C’est un médaillé de la Résistance, Émile Lerouge, qui déclare son décès.

Le commissaire Monsarrat était titulaire d’une douzaine de décorations. Trois récompensaient des actes de courage et de dévouement : une médaille de bronze en octobre 1902 pour la « capture périlleuse d’un fou furieux armé », une autre en mai 1907 pour la « capture dangereuse d’un meurtrier » puis une médaille de vermeil en août 1910 pour son comportement, en début d’année, lors des inondations séculaires de la Marne. Détenteur des Palmes académiques, en tant qu’officier d'académie en août 1908, il avait été fait officier de l’instruction publique en février 1930 pour « services rendus aux œuvres scolaires. »

Les croix de chevalier puis d’officier du Mérite agricole étaient venues saluer son activité aux Halles de Paris en août 1922 et en juillet 1930. Son travail de médiation entre employeurs et employés a été cause de l’attribution du titre de chevalier du Mérite social en 1928.

La Société française de secours aux blessés militaires (Croix-Rouge) lui avait remis une médaille d’or en mai 1926 pour son assistance aux soldats et réfugiés du département du Nord au cours de la première guerre mondiale.

Enfin, sur proposition du ministre de l’agriculture, Charles Monsarrat était devenu chevalier de la Légion d’honneur en juillet 1928, notamment pour avoir « concouru à l’étude des questions relatives au renchérissement de la vie et s’est acquitté de ses délicates fonctions avec autant d’activité que de tact et d’autorité ». C’est au titre du ministère de la santé publique et de la population qu’il était devenu officier de la Légion d’honneur en juillet 1947, trois mois avant sa disparition. Ce sont notamment les secours aux soldats, prisonniers de guerre et réfugiés, ainsi que son activité en faveur des enfants, qui étaient alors récompensés.

La ville de Douai a donné à une de ses voies le nom de « rue Charles Monsarrat ». D’une longueur de 230 mètres, elle relie la rue du Quatre-septembre (où ses parents ont vécu) à la rue Émile-Morlaix ainsi qu’au boulevard Delebecque. Elle dessert le parc Charles-Bertin et abrite notamment un établissement, hébergeant l’Association des centres sociaux de Douai et le Centre social Gayant. La plaque de rue porte la mention « bienfaiteur de la ville, fondateur des Enfants de Gayant de Paris (1874-1947). »

Fin

Plaque de la rue Charles Monsarrat à Douai

 

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13 juillet 2023 4 13 /07 /juillet /2023 01:01

Suite de la biographie de Charles Monsarrat

En juin 1911, Charles Monsarrat est promu commissaire de police de la Ville de Paris et chargé du quartier de la Monnaie (6e arr.). Il laisse la place de Joinville-le-Pont à Louis Gourdel, venu de Montreuil. En janvier 1913, il est transféré à Belleville (20e arr.). En mai, il arrête rue de Ménilmontant, Gabriel Bonton, dit Gaby, âgé de vingt-huit ans, accusé d’avoir frappé à coups de canne plombée un agent de police lors d’une manifestation faubourg du Temple, le soir du 1er mai. Il est considéré comme liés aux milieux anarchistes des quartiers de Belleville et Ménilmontant. Des brochures révolutionnaires et antimilitaristes sont découvertes chez lui, ainsi que sa canne plombée et deux couteaux-poignards.

Alors qu’il n’était jamais resté très longtemps dans ses postes précédents, le record étant de 30 mois à Joinville, Monsarrat va obtenir, en janvier 1914 une affectation où il va s’installer durablement : celle de commissaire de police spécial des Halles centrales de Paris. Il est chargé des marchés d’approvisionnement de la Ville de Paris, mais aussi des abattoirs de La Villette et de Vaugirard. Il publie, dans le cadre du VIe congrès des pêches maritimes, qui se tient à Tunis en mars 1914, un article sur Le Marché du poisson à Paris.

Sa fonction aux Halles sera primordiale pendant la première guerre mondiale mais aussi à son issue, alors que l’alimentation de la capitale est compliquée par les combats, les destructions et les pénuries.

En 1909, alors qu’il dirigeait le commissariat de Pantin, Charles Monsarrat créa une association, dont il restera le président jusqu’à sa disparition, Les Enfants de Gayant de Paris. Les personnages de la famille Gayant sont des symboles de la ville de Douai depuis le 16e siècle. Chaque année, en juillet, des mannequins géants (signification du mot de gayant dans le parler artésien), sont transportés dans la ville, symbolisant sa défense contre les attaques dont elle a été victime. Le terme Enfants de Gayant désigne les habitants du territoire, et un square de la commune porte ce nom. La société amicale et philanthropique fondée par Monsarrat organise notamment un banquet et un bal annuels, généralement en novembre, pour financer ses activités. Elle apporte ses services aux originaires de cet arrondissement du département du Nord.

Pendant la première guerre mondiale, l’association va avoir une importante action humanitaire. Douai et ses environs sont occupés par l’armée allemande en octobre 1914. C’est toujours le cas en septembre 1918, quand toute la population restante est évacuée vers la Belgique puis que le centre-ville est pillé et incendié, notamment la place d’Armes où avait vécu la famille Monsarrat. Les Enfants de Gayant de Paris apportent 80 000 francs de secours en nature aux soldats du front ou prisonniers de guerre et procurent plusieurs centaines d’emplois aux réfugiés.

Peu avant l’armistice, le 4 novembre 1918, Monsarrat fait adopter, au siège social, rue de Richelieu à Paris, le vœu suivant : « Que les Allemands soient tenus de réparer Intégralement tous les dommages causés et que tous les crimes commis soient justement châtiés en la personne de leurs auteurs responsables ; Qu'avant toute conclusion d’un armistice l’ennemi sait tenu de rapatrier, dans des conditions de transport humaines et convenables, toutes les populations évacuées par la force et emmenées en esclavage ; Que non seulement l'Allemagne soit tenue de rendre matériel pour matériel, outil pour outil, mais soit astreinte à fournir la main-d’œuvre nécessaire à la reconstruction des usines et des immeubles détruits. »

Après l’arrêt des combats, il appelle les originaires de Douai à participer à la manifestation patriotique en l’honneur de l’Alsace-Lorraine organisée place des Ternes à Paris le dimanche 17 novembre.

Dans son activité de surveillance du marché des Halles, Monsarrat a mis en place, le 7 août 1914, soit moins d’une semaine après le début de la guerre, une commission comprenant des marchands de bestiaux, des bouchers, tripiers et charcutiers ainsi qu’un représentant du syndicat des travailleurs des Halles. Il la réunit chaque semaine pour fixer les prix maximums pour les viandes. En octobre 1915, il étend la détermination d’un prix-plafond à toutes les marchandises vendues aux Halles.

Une fois la guerre terminée, Monsarrat doit intervenir pour calmer les affrontements entre les commerçants et groupements de consommateurs. Lors d’une manifestation en août 1919, organisée par les crémiers qui refusaient de vendre leur marchandise moins cher qu'ils ne l'avaient achetée, un journaliste est molesté. Monsarrat se fit d'abord conspuer, puis applaudir quelques instants après, lorsqu'il proposa de soumettre les doléances des mécontents au préfet de police. 100 gardes républicains et 50 agents étaient venus renforcer l’effectif du commissariat. Mais les blocages et incidents conduisirent à la perte de beaucoup de produits, que la chaleur empêchait de conserver. Monsarrat fait arrêter plusieurs spéculateurs sur le marché aux veaux.

En septembre, ce sont les employés des Halles qui expriment leur mécontentement. Au cours d'une réunion syndicale, ils demandent au commissaire Monsarrat d'intervenir pour éviter d’avoir à se mettre en grève.

C’est de nouveau lui que, en janvier 1920, les ouvriers des abattoirs de la Villette et de Vaugirard, en grève, proposent comme arbitre. Il organise et préside la commission d’arbitrage, ce qui permet la reprise du travail.

En mars la même année, il provoque une réunion des bouchers et des tripiers pour traiter du prix des abats qui connaît une hausse « fantastique » selon L’Écho de Paris. Monsarrat l’attribue à la surenchère de centres de production de province pour avoir le monopole de ces ventes. Le commissaire assure que « Ces pratiques, non seulement il les condamne, mais il est résolu à poursuivre, sans pitié, ces spéculateurs. »

À suivre

Charles Monsarrat, commissaire de police en 1907

 

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11 juillet 2023 2 11 /07 /juillet /2023 01:01

Début de la biographie de Charles Monsarrat

Charles Jules Oscar Monsarrat naît le 21 décembre 1874 à Douai (Nord). Il est le fils de Philomène Marie Joseph Ponce et de son époux Étienne Louis Monsarrat, cordier. Ils résident place d’Armes. Sa sœur jumelle, Rosa Julia Philomène, meurt six mois plus tard. Son père (1836-1928) a été président d’honneur des anciens combattants de 1870-1871 dans son département et chevalier de la Légion d’honneur. Le frère aîné de Charles, Jules Monsarrat (1870-1934), docteur vétérinaire, sera officier de la Légion d’honneur.

Après avoir obtenu son baccalauréat, Charles Monsarrat s’engage dans l’armée pour quatre ans en mars 1895. Il est envoyé en Algérie, servant dans le 1er régiment de zouaves et y reste pendant toute la durée de son contrat. Il devient caporal en mai 1896 puis sergent en mars 1898.

Revenu à la vie civile, il épouse à Lille en mars 1900 Gabrielle Aimée Félicie Adèle Vandrisse. Le couple s’installe d’abord à Paris, rue Papillon (9e arr.). Embauché par la préfecture de police du département de la Seine, il est secrétaire de commissariat, adjoint du commissaire.

En mai 1900, il est affecté au commissariat de police d’Ivry-sur-Seine (Seine, act. Val-de-Marne). Il désarme en août 1902, un « étudiant en médecine, parent d'un des plus grands artistes peintres du siècle », selon Le Matin, qui menaçait les passants avec plusieurs armes et qu’on estima victime du surmenage avant de l’hospitaliser à la demande de sa famille. Il est ensuite en poste à Boulogne (Seine, act. Hauts-de-Seine) puis nommé à Paris au quartier de la Roquette. Il occupe ce poste lorsqu’il est le premier reçu, en juin 1905, au concours annuel pour le grade de commissaire de police ou d’officier de paix. Il est nommé inspecteur principal des gardiens de la paix du sixième arrondissement.

Lors des grandes manifestations parisiennes pour le 1er mai 1906, Monsarrat dirige le service d’ordre fixe qui protège l'Institut de France, l'école des beaux-arts, l'école de médecine, ainsi que les patrouilles cyclistes, chargées de la surveillance des imprimeries.

Promu commissaire de police des communes de la Seine, c’est dans à nouveau à Ivry qu’il est nommé pour la première fois en janvier 1907. Il prend la succession de Gustave Pichenot, qui s'est suicidé. Il doit gérer, en août cette année-là, la disparition d’une enfant, dont la famille craint qu’elle ait été violée et assassinée ; elle sera retrouvée et le responsable du rapt arrêté. Plusieurs articles dans la presse relatent les recherches conduites par le commissaire.

Nommé en septembre 1908 à Pantin (Seine, act. Seine-Saint-Denis), Monsarrat va y passer un peu plus d’une année jusqu’en décembre 1909.

Charles Monsarrat rejoint le poste de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), commissariat important avec une trentaine d’agents, dont la circonscription comprend des villes comme Saint-Maur-des-Fossés, Champigny-sur-Marne et Nogent-sur-Marne. Il est identifié en tant que franc-maçon par le Bulletin hebdomadaire des groupes du Grand-Orient de France, mentionnant une adresse à Paris, rue de Charenton (12e arr.) et sa fonction à Joinville. Il résidera dans cette ville route de la Brie (act. avenue Galliéni).

Dès sa nomination, la rivière qui arrose toutes les communes de sa circonscription, la Marne, connaît une crue séculaire. Champigny est une des localités les plus éprouvées, avec une superficie d'environ 300 hectares complètement submergée. Monsarrat organise un service de bacs pour évacuer les habitants en danger et les faire héberger dans des hôtels de la commune. Avec le début de la décrue, en février 1910, il faut prendre de « rigoureuses mesures d'hygiène » pour éviter la propagation de maladies, et la presse remarque que M. Monsarrat, son secrétaire et de tout son personnel font preuve d’un « inlassable dévouement », n’ayant pas pris un seul moment de repos depuis le début de la crue.

En même temps que la lutte contre les inondations, le territoire doit faire face à un profond conflit social : la grève des métallurgistes de l’usine du Bi-Métal, qui dure trois mois, est soutenue par plusieurs autres groupes d’ouvriers de la Canalisation électrique, à Saint-Maurice, ou Leclère de Montreuil et conduite par la Confédération générale du travail (CGT). Des bagarres se produisent quand les propriétaires de l’usine tentent de faire remplacer les ouvriers qui ont arrêté le travail par des « nettoyeurs », qui doivent également dégager les installations qui ont été recouvertes de boues par la montée des eaux. Une centaine de grévistes conspuent et frappent la vingtaine de « jaunes », tandis que les agents qui viennent s’interposer sont accueillis avec des coups de revolver. Six des meneurs du mouvement sont arrêtés, dont le secrétaire du syndicat, Ingweiller, porteur d’une arme. Cependant, la troupe commandée par Monsarrat ne fit pas feu.

Le comportement du commissaire n’est pas apprécié par les grévistes. Le 20 mars 1910, lors d’une réunion publique tenue dans la commune voisine de Saint-Maurice, ils adoptent la motion suivante : « À Sa Majesté le commissaire de police. Depuis quelques années, de même qu'un empereur vous commandez en chef. Non content de cette quasi-majesté, vous vouliez nous faire subir le régime de votre bon plaisir ; vous vous êtes trompé, nous ne sommes pas vos esclaves, soyez-en persuadé, en prenant connaissance de l'ordre du jour suivant : Les compagnons révolutionnaires de Saint-Maurice protestent contre les brutalités du tyran, chef de la police de Joinville, cherchant par tous les moyens à faire un nouveau Villeneuve, et préviennent tous les exploiteurs que les camarades sont prêts à descendre dans la rue ». Les syndicalistes font référence à la répression du mouvement social des cheminots de Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne), qui fit quatre morts le 30 juillet 1908 et 200 blessés parmi les ouvriers, ainsi que 69 blessés dans les forces de l'ordre.

Une demi-douzaine des remplaçants sont arrêtés par Monsarrat pour avoir volé des matériaux dans l’établissement, et l’usine finit par renoncer à briser la grève. Les personnes arrêtées sont condamnées à des peines modérées de quelques jours de prison avec sursis, à l’exception du responsable de la CGT, condamné à six mois fermes. Le quotidien L’Humanité considéra que l'affaire des grévistes du Bi-Métal avait été « machinée dans les conditions scandaleuses que nous avons déjà signalées, par le commissaire de police Monsarrat », qui aurait été « d'accord avec les patrons ». Le journal socialiste en veut la preuve dans la comparution d’un des témoins cités par l'accusation, Lucien Achille Zo qui assura que s’il avait fait une déposition utilisée contre les accusés, c'était « qu'il y avait été forcé par le commissaire de police. »

En octobre 1910, une délégation de la société des vétérans du Wurtemberg (Allemagne) vient inaugurer, à Champigny un monument aux morts, commémorant les pertes lors de la très meurtrière bataille qui eut lieu en novembre et décembre 1870. Compte tenu du contexte nationaliste dans ce haut lieu du souvenir de la défaite française, un service d'ordre très important fut mis en place par le commissaire Monsarrat. Il n’y eut pas d’incident, et une couronne fut déposée avec l'inscription « Les vétérans wurtembergeois à leurs camarades français. »

Le même mois d’octobre 1910, les forces du commissariat de Joinville sont de nouveau mobilisées pour un mouvement social. Deux cents maçons grévistes armés de matraques ont parcouru les communes de Champigny et Saint-Maur cherchant à débaucher les ouvriers qui travaillaient dans les chantiers. Dans cette dernière ville, quai de la Varenne, apercevant trois « renards », ils leur donnèrent l’ordre de cesser immédiatement le travail. Deux des ouvriers obéirent, mais comme le troisième se faisait prier, les grévistes se saisirent de lui et le frappèrent à coups de pied et de poing. Monsarrat avait obtenu le renfort d’un peloton de dragons, et, après une bagarre en arrêta trois pour entrave à la liberté du travail, rébellion et insultes aux agents.

À suivre

Charles Monsarrat, commissaire de police en 1907 (à gauche)

 

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29 juin 2023 4 29 /06 /juin /2023 01:01

Victor Rogeaux naît le 22 juin 1862 à, Allennes-les-Marais (Nord), dans la Flandre française. Il est le fils de Marie Françoise Cabre, épicière et de son mari Auguste Rogeaux, cultivateur.

Victor est le plus jeune des huit enfants du couple. Comme au moins trois de ses six frères et son unique sœur, il est instituteur (deux autres garçons sont cultivateurs). Passé par l’école normale de Douai, il signe en 1882 un engagement de dix ans dans l’enseignement public, ce qui le dispense d’effectuer son service militaire.

Il épouse, en septembre 1890 à Lille Berthe Marie Delpierre, pl. du Théâtre, parents Lille. Contrat de mariage Me Desrousseaux, Lille. Témoins Charles Rogeaux, 45 ans, instituteur, Roubaix, frère, Émile Rogeaux, 37 ans, chef de bureau à la préfecture, frère, Félias Mazenghien, 54 ans, menuisier, Lille, oncle épouse, Gustave Vantieghem, 57 ans, tapissier, Lille, oncle épouse.

À l’issue de son contrat, il va à Paris où il est, à l’instar de son sixième frère, employé de préfecture en 1893, en tant que secrétaire suppléant dans les commissariats de police. Il est promu secrétaire, c’est-à-dire adjoint du commissaire, en juin 1894, affecté d’abord à Saint-Ouen (Seine, act. Seine-Saint-Denis), puis le mois suivant à Levallois (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il revient à Paris, affecté en avril 1896 au quartier de la Maison-Blanche (13e arr.).

Promu en septembre 1898 inspecteur principal des gardiens de la paix, il poursuit sa carrière en tant officier de paix dans le 20e arrondissement en avril 1899.

Le premier poste de commissaire de police des communes de la Seine de Victor Rogeaux est, en septembre la même année celui de Clichy-la-Garenne (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il doit y organiser en avril 1901 ce que Le Petit Journal appelle « Une chasse aux ours ». Deux plantigrades blancs s’étaient échappés de cages mal fermées, stationnés sur l'île Robinson, sur la Seine, dépendant de la commune de Clichy, et semblaient se diriger vers le fleuve. Le commissaire et ses six agents ne réussissaient pas à les en empêcher et les tirs qu’ils faisaient pour les effrayer semblaient les pousser à faire face. Alors que Rogeaux se décidait à les abattre, la propriétaire arriva et réussit à les ramener vers leurs enclos. Un agent fut, cependant, blessé, sans gravité, d’un coup de griffe.

Un escroc, qui se baptisait lui-même Le Messie est arrêté par Rogeaux en août 1901, après avoir escroqué de nombreuses victimes en prétendant être capable de pratiquer la magie noire.

Ce n’est pas un animal, mais un humain, qualifié de « fou furieux » par le quotidien La Politique coloniale, qui s’en prit, en juillet 1902, au commissaire Rogeaux. Il lui brisa deux doigts, armé d’un grand banc en bois et le frappa au bas-ventre. Il fallut six agents pour maîtriser le forcené.

Quittant le nord-ouest pour le sud-est du département, Rogeaux prend en janvier 1904 la suite de Napoléon Pacifique Orsatti en tant que commissaire de police à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Une trentaine de personnes étaient rattachées au commissariat, qui comprenait des communes plus importantes que la ville siège, comme Saint-Maur, Champigny, Nogent-sur-Marne, Le Perreux et Bry-sur-Marne.

Le mois suivant son arrivée, la grève des tramways est endeuillée par la mort d’un jeune garçon, écrasé par un non-gréviste, à La Varenne (Saint-Maur). Cinq cents personnes forment le convoi funéraire, parmi lesquelles se trouvent 360 grévistes en costume de travail, dont les membres du Comité syndical. Craignant des incidents, Rogeaux avait pris des mesures d'ordre très importantes. Mais la manifestation se déroula sans incident jusqu’au cimetière où Bounet, adjoint au maire de Saint-Maur et membre du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire prononça quelques paroles.

Devant de nouveau s’occuper d’animaux, M. Rogeaux récupéra en novembre 1904 un troupeau de mouton errant dans Joinville tandis que le berger, ivre, ne s’intéressait qu’à une pendule qu’il venait de dérober à un restaurateur.

La principale usine métallurgique de la région constatait la disparition de grandes quantités de matières premières. Deux inspecteurs de la Sûreté se firent embaucher pour quinze jours, déguisés en ouvriers et purent indiquer les voleurs au commissaire Rogeaux, qui arrêta huit personnes.

Promu au titre de commissaire de police de la Ville de Paris, Rogeaux prend en décembre la responsabilité du quartier des Enfants-Rouges (10e arr.). Il est remplacé à Joinville par Louis Defert.

Le commissaire est associé à une opération qui vise le syndicaliste Émile Pouget et son journal la Voix du Peuple en février 1906. Rogeaux se charge de visiter l’ancien siège de l'Association internationale antimilitariste, dont le militant anarchiste était proche.

Atteint d’une maladie de foie, Rogeaux quitte son service en juin 1907 et va suivre un traitement dans une propriété qu’il a à Madeleine-lez-Lille (Nord). Il y meurt le 27 août 1907, à l’âge de 45 ans. Le quotidien Le Journal vante « ses hautes qualités d’intégrité et de cordiale bienveillance. »

Le gourou-escroc de Clichy, arrêté par le commissaire Rogeaux

 

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10 mai 2023 3 10 /05 /mai /2023 01:01

Louis Carpin naît le 27 janvier 1861 à Charenton-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), au domicile de son grand-père maternel, rue des Bordeaux. Il est le fils de Julie Virginie Charlotte Boissenot et de son époux, Anthelme Carpin, négociant en vin et ancien commissaire de police dans l’Ain, la Sarthe et la Haute-Vienne. La famille de son père possède des domaines agricoles, notamment viticoles à Virignin (Ain).

La famille émigre aux États-Unis en 1876, « pour essayer de reconquérir la fortune que lui avait fait perdre la guerre de 1870 », d’abord en Floride, puis, après que différents sites ont été examinés, elle rejoint le Piedmont de Caroline du Sud, près de Greenville. Le père acquier un domaine boisé à cinq kilomètres au nord-ouest de la ville, qu’il transforme en exploitation viticole à la française tout en utilisant des cépages locaux. Louis, qui a alors 15 ans, aide son père dans la propriété, baptisée Mammoth. Cependant, Louis tombe malade de fièvre typhoïde et sa mère, qui craint pour sa vie, rentre avec lui en France. Il son hébergé par un de ses frères aînés, Charles, boulevard de Reuilly à Paris (12e arr.).

Ce dernier, comptable dans une librairie, assure la subsistance de la famille. Pour éviter que sa mère se retrouve sans ressource, Louis, après son rétablissement, s’engage en mars 1879 pour cinq ans dans l’armée, ce qui permet à son frère d’être dispensé de ses obligations militaires. Il sert dans le 123e de Ligne, à Valenciennes (Nord). Devenu caporal, puis sergent fourrier, Louis Carpin finira sa période sous les drapeaux en tant que secrétaire copiste à la préfecture du département Nord, dans le bureau chargé du recrutement. Il est démobilisé en septembre 1883.

En 1881, son frère Charles, qui avait perdu son emploi de comptable du fait de la faillite de la librairie qui le salariait, est embauché comme secrétaire de commissariat à la préfecture de police de Paris. Louis fait de même, dès sa sortie du régiment, en novembre 1883. Il est affecté à Paris, dans le quartier de la Porte Saint-Martin (10e arr.), comme secrétaire suppléant. Il est titularisé en décembre 1884 et affecté dans sa commune natale, Charenton-le-Pont. Il raconte y avoir été félicité par le secrétaire général de la préfecture pour son « attitude et initiative à l’occasion d’une manifestation organisée par Louise Michel, tombée actuellement dans l’oubli, et pour cause… ». Il mentionnait l’écrivaine, militante anarchiste et oratrice du mouvement ouvrier. Nommé, un an plus tard au commissariat du quartier Vivienne, toujours secrétaire, il est de nouveau apprécié pour son rôle au cours de l’incendie de l’Opéra-Comique, qui fit 84 morts en mai 1887.

Le mois précédent, à Anzin (Nord) en avril 1886, Louis Carpin épousait Noémie Céline Victorine Farez, fille d’un vétérinaire, dont la famille exploitait une sucrerie et avait joué un rôle significatif du côté républicain pendant la révolution française de 1789. Il avait probablement rencontré son épouse, native de Valenciennes, lors de son séjour dans le Nord à l’armée.

Promu officier de paix en août 1889, Louis Carpin sert d’abord dans le 19e puis le 12e arrondissement, où il doit surveiller les grèves des terrassiers et des conducteurs de la compagnie des Omnibus (ancêtre de la RATP).

Nommé commissaire du quartier de la Monnaie (6e arr.), en septembre 1895 ; il écrit : « je n’y suis resté que dix mois parce qu’il n’y avait rien à faire », si ce n’est la surveillance de bâtiments officiels. Il revient alors Porte-Saint-Martin, où son équipe assure la surveillance de la salle Rivoli-Vauxhall, qui accueille des rencontres de révolutionnaires, notamment espagnols. Mais il se mobilise aussi pour empêcher une manifestation royaliste en saisissant des photos du duc d’Orléans, ce que la justice considèrera comme illégal.

Son poste suivant est celui du quartier le plus chargé de France, selon ses dires, celui de Clignancourt (18e arr.), qu’il rejoint en juin 1898. Après la séparation de l’Église catholique et de l’État, en 1905, il doit procéder à l’inventaire des lieux de culte qui deviennent propriété des pouvoirs publics, notamment Notre-Dame de Clignancourt, Saint-Pierre de Montmartre et la basilique du Sacré-Cœur.

Dans le même poste, Carpin eut à procéder en 1909 à l’arrestation de Detollenaere, dit Delaunay, voleur et assassin de deux policiers. L’homme se suicida quand il entrait dans son repaire.

Après avoir assumé pendant 14 ans la responsabilité de ce commissariat, une durée inhabituellement longue, il est nommé en septembre 1912 dans le quartier du Faubourg-Montmartre (9e arr.), situé rue de la Folie-Méricourt.

Le 16 mars 1914, il procède à l’interrogatoire d’Henriette Caillaux, qui vient de tirer dans son bureau sur le directeur du Figaro, Gaston Calmette, lequel mourra ensuite de ses blessures. Elle se disait exaspérée par l’intense campagne de presse lancée par le quotidien contre son mari, Joseph Caillaux, ancien président du conseil et président du parti radical. Alors ministre des finances, il préparait l’introduction de l’impôt sur le revenu dans le droit français, et le journal, comme l’opinion de droite, contestait ce projet, y compris en attaquant Joseph Caillaux sur sa vie privée, notamment qu’il avait eues avec sa future épouse, alors qu’ils étaient encore mariés à d’autres personnes. La meurtrière avait déclaré « Il n’y a pas de justice… je la fais moi-même. »

Lors du procès de Mme Caillaux devant la Cour d'assises de la Seine, Louis Carpin fut amené à témoigner le 20 juillet 1914. Répondant à la question sur l'attitude de Mme Caillaux le soir du drame, il assura « Mme Caillaux fut d'abord très calme, elle devint nerveuse un peu plus tard ». Interrogé ensuite sur son opinion concernant la sincérité de Mme Caillaux qui avait dit qu'elle ne croyait pas avoir tué M. Calmette, il assura « Cette déclaration me parut sincère et spontanée ». La déposition de Carpin, jointe à d’autres témoignages, contribua à écarter la préméditation, ce qui permit de faire acquitter Henriette Caillaux, le jury retenant la thèse d’un crime passionnel.

Peu après le début de la première guerre mondiale, en septembre 1914, Carpin mit à disposition du sous-préfet de Senlis (Oise) une propriété qu’il avait dans cette ville pour y installer ses bureaux et accueillir des officiers et sous-officiers blessés. La sous-préfecture venait d’être détruite par les bombardements allemands lors de la première bataille de la Marne.

Louis Carpin prit sa retraite de la police en septembre 1917. Le quotidien Le Gaulois assura alors qu’il « détient le record pour le nombre des affaires traitées et plus particulièrement pour les affaires sensationnelles ». La Presse écrivit : « il sut toujours exercer avec équité ses délicates fonctions. »

Ayant quitté l’administration, Carpin devint inspecteur chargé d’enquête de la compagnie d’assurances Foncière Transport, fondée en 1879. Il résidait alors rue Baudin à Paris (9e arr.). En 1927, il s’installe à Saint-Maur-des-Fossés, boulevard des Corneilles. Il était toujours actif dans cette fonction en 1931, à ses 70 ans. Selon Police Magazine, qui lui consacre un long article en juin 1933, il était président du déjeuner trimestriel des commissaires de police en retraite de la Ville de Paris et du département de la Seine.

Louis Carpin meurt le 21 février 1941 à Saint-Maur-des-Fossés. Il était veuf et âgé de 80 ans. Son fils était décédé quatre ans plus tôt, tandis que son gendre, Eugène Lucien Dupuis, fut également commissaire de police à Paris.

Titulaire de nombreuses décorations, Louis Carpin avait été fait officier de l’Ordre du Cambodge en mars 1899, officier de l’instruction publique en février 1903 et chevalier du Mérite agricole en décembre la même année pour sa « contribution à la répression des fraudes sur les denrées alimentaires ». Il était décoré de la médaille de bronze de la Mutualité en mars 1907, avait reçu celle du Courage et du dévouement en juillet 1909. Enfin, il était devenu chevalier de la Légion d’honneur en décembre 1925, après avoir multiplié les démarches pour ce faire.

Portrait de Louis Carpin, Police magazine, juin 1933

 

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5 mai 2022 4 05 /05 /mai /2022 00:01

Marcel Gustave Laurent naît le 12 mai 1914 à Maubeuge (Nord). Il est le fils de Nelly Gabrielle Laurent qui vit rue du Capitaine. Sa mère se marie avec Gustave Georges Arvant en juillet 1916 à Paris (5e arr.), qui le reconnaît pour son fils.

Gustave Georges Arvant (1892-1935), ouvrier lamineur, syndicaliste, était militant dans la tendance anarchiste de la CGT après la première guerre mondiale, selon Rolf Dupuy, éditeur du Dictionnaire des anarchistes (Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français). Secrétaire du syndicat des locataires de Maubeuge en 1920, il se rapprocha du parti communiste puis, dans les années 1930, fut proche du journal libertaire l’En-Dehors.

En mai 1932, Marcel Arvant épouse à Maubeuge Marie Olga Cuvelier. Ils sont installés en 1939 à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), rue de Beauce et il est ajusteur.

Après la deuxième guerre mondiale, Marcel Arvant est candidat lors des élections municipales de la commune voisine de Joinville-le-Pont sur la liste d’Union républicaine et résistante conduite par Robert Deloche (PCF). Avec 43,3% des suffrages exprimés, la liste d’union des communistes et des radicaux est légèrement devancée par les gaullistes du RPF (44%) mais les deux listes ont le même nombre d’élus (13) ; le MRP (démocrate-chrétien) échoue à obtenir un siège, tandis que la SFIO (socialiste) en a un et apporte son soutien à Deloche, réélu. Arvant entre au conseil municipal.

Mis en cause pour son comportement par la direction du PCF, Deloche est conduit à démissionner du conseil général de la Seine puis de son poste de maire de Joinville ; il est exclu du parti communiste.

L’hebdomadaire local de droite, Nouvelle Union régionale, rapporte (1953/03/28) que « Deloche persiste à se faire transporter dans la voiture municipale, accompagné d’Arvant, conseiller municipal. »

Après le décès de sa première épouse en février 1973 à Bron (Rhône), Marcel Arvant se remarie en avril 1974 à Valence (Drôme) avec Juliette Marie Paulette Arnaud. Il est alors âgé de 59 ans.

La date et le lieu de son décès ne sont pas connus.

Robert Deloche et le général de Gaulle en 1944

 

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26 février 2022 6 26 /02 /février /2022 00:01

Pierre Auguste Victor Marie Brasseul naît le 27 juillet 1909 à Degré (Sarthe). Il est le fils de Céline Laloue et de son mari, Pierre Auguste Brasseul, instituteur. Dans la ligne paternelle, son grand-père et son arrière-grand-père se prénommaient également Pierre.

Admis en 1927 à l'école normale supérieure de Saint-Cloud (Seine, act. Hauts-de-Seine), il en sort classé deuxième comme professeur de langue et littérature françaises en juillet 1931. Il participe, avec 70 autres étudiants de l’ENS, à une pétition contre les menées des mouvements d’extrême-droite en France en mars 1931. Brasseul reçoit deux bourses, de l’ENS Saint-Cloud et du Conseil général de la Sarthe pour un séjour en Angleterre au cours de l'année scolaire 1931-1932 où il est inscrit à l'Université de Londres.

Il est d’abord affecté en 1932 dans un collège du Nord puis est détaché comme professeur à l'École supérieure de commerce de Rouen (Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime) de 1933 à 1938.

Selon les historiens Alain Dalançon et Jacques Girault, Pierre Brasseul adhéré au Parti communiste français en 1935 et devient en 1937 membre du comité de la région communiste de Seine-Inférieure.

À Rouen, il est secrétaire de l’association des Amis de Commune ; il participe à la vie de la section de Ciné-liberté et est un des fondateurs d’une Maison de la Culture. En août 1937, Pierre Brasseul épouse à Paris (13e arr.) Jacqueline Alexandrine Augustine Letellier, également professeure.

Muté en 1938 à l'Institut Diderot de Lille (Nord), Brasseul assure dans cette ville le secrétariat de la Maison de la Culture. En 1943, Brasseul devient enseignant au collège de Lamballe (Côtes-du-Nord, act. Côtes-d’Armor), puis, en 1944 à celui de Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne). Il s’installe dans la commune voisine de Joinville-le-Pont et devient professeur au collège Lavoisier à Paris (5e arr.).

Militant dans le syndicat des professeurs des écoles primaires supérieures (SNEPS) en 1938, Pierre Brasseul rejoint à Paris le Syndicat national des collèges modernes qui a pris sa succession. Élu à la commission administrative, il s’oppose à la volonté d’autonomie de la majorité syndicale et plaide en faveur du maintien du lien avec la Confédération générale du travail (CGT). Il devient en 1949 secrétaire de la Fédération de l'éducation nationale (FEN-CGT), membre de la commission administrative du Syndicat national de l'enseignement secondaire (SNES) et milite également à la Fédération internationale des syndicats des enseignants. Il se charge notamment relations avec les enseignants des pays anglophones.

Il exerce également des mandats liés à son engagement syndical, comme celui de secrétaire de la Commission laïque permanente jusqu'en 1951 et contribue à l'organisation de comités pour la défense de la paix. Il intervient au cours de rencontres internationales d’enseignants à Varsovie (Pologne, juillet 1949) et Vienne (Autriche, juillet 1950) où il discourt sur « La coopération des enseignants et la classe ouvrière dans la lutte pour la paix et la démocratie ». Lors d'un voyage en URSS avec une délégation d'enseignants français, en octobre 1950, Brasseul rapporta qu’il avait constaté « les progrès de l'Union soviétique dans tous les domaines », mais Dalançon et Girault citent un rapport du service international du Soviet central des syndicats de travailleurs, selon lequel il s'intéressa beaucoup trop « à l'environnement », apparaissant comme « un intellectuel raffiné ».

Dans plusieurs articles en 1949 et 1950, Pierre Brasseul critique la situation faite aux syndicalistes enseignants aux États-Unis. Il présente un rapport sur « les enseignants et la lutte pour la paix » au congrès de la FEN-CGT à Montreuil en juillet 1950. Il insiste sur l’aspect nouveau que prend, selon lui, la lutte pour la paix à la suite de la campagne pour la signature de l’appel de Stockholm et de l’intervention américaine en Corée. Il insiste également sur « le rôle des agents titistes qui portent aujourd’hui leurs efforts sur le corps enseignant pour jeter le trouble et la défection dans ses rangs et sur la nécessité de démasquer le caractère de la soi-disant autonomie des dirigeants syndicaux sécessionnistes dans la lutte pour la paix qui se placent de plus en plus ouvertement sur les positions de l’impérialisme américain ». Il fait ainsi allusion aux partisans d’un communisme non stalinien, comprenant notamment les trotskistes et des dissidents. Les délégués au congrès, selon le compte-rendu qu’en donne le quotidien communiste L’Humanité, « ont stigmatisé l’attitude des agents titistes fauteurs de guerre qui essayent par la corruption et l’organisation de voyages en Yougoslavie de séparer les enseignants de la classe ouvrière et d’en faire les ennemis de celle-ci. »

Lors des élections municipales de mai 1953, Pierre Brasseul est candidat sur la liste d’Union républicaine et résistante, présentée par le parti communiste et comprenant des personnalités divers-gauche. La liste arrive en tête et obtient 10 sièges, devant deux listes de droite RGR (divers droite, 6 sièges) et RPF (gaulliste, 6 sièges également), la liste socialiste SFIO alliée aux radicaux-socialistes (3 sièges) et la liste MRP (démocrates-chrétiens, 2 sièges). Les suffrages du RGR, du RPF et du MRP permettent à Georges Defert (RGR) d’être élu maire. Brasseul n’est pas élu. Il est cependant proclamé conseiller municipal le 18 novembre 1958, suite au départ de sa fonction d’un conseiller communiste ; il démissionne rapidement, devant quitter la commune fin décembre et est remplacé au sein de l’assemblée communale par René Lehuic, tourneur sur métaux, proclamé conseiller municipal communiste le 9 janvier 1959. Son mandat prit fin avec les élections municipales générales de mars la même année.

À partir de 1951, Brasseul a cessé son activité syndicale. Il prend par contre des responsabilités dans la Mutuelle générale de l'Éducation nationale (MGEN). Une fois à la retraite, il devient responsable du club des retraités de la MGEN. À ce titre, il publie dans le quotidien Le Monde en octobre 1984 une tribune en faveur du développement des universités du troisième âge, dont il devient un spécialiste. Il préface le livre de Philippe Carre, Retraite et formation (ERES, Toulouse, 1981).

Au moment de sa création en 1981, Brasseul est vice-président de l'Union française des universités du troisième âge (UFUTA), association présidée par le professeur René Frentz (Nancy). Elle a depuis été rebaptisée Union française des universités tous âges.

Pierre Brasseul meurt le 5 septembre 1988 à Paris (10e arr.). Il était âgé de 79 ans et avait été décoré des Palmes académiques comme officier d’académie en juillet 1947.

Joinville-le-Pont, années 1960

 

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12 février 2022 6 12 /02 /février /2022 00:01

Lucien Fernan Barbier naît le 30 novembre 1863 à Villers-Outréaux (Nord). Il est le fils de Firmie Zoé Stéphanie Letient et de Louis Joseph Henri Barbier, tisseur. Ses parents sont originaires de Gouy (Aisne). Ils tiendront ensuite une auberge à Villers-Outréaux, commune du Cambrésis.

Devenu cordonnier, Lucien Barbier épouse Augustine Delamotte en avril 1887 à Banteux (Nord). Ils vivent à Walincourt (Nord), auront une fille et divorceront en 1902. Augustine Delamotte se remarie, toujours à Banteux, en octobre 1904 avec Jean Louis Estenave, adjudant. Celui-ci la tuera le 1er février 1923 à Paris (16e arr.) où il était employé municipal, déclarant l’avoir étranglée alors qu’elle le menaçait après une scène de jalousie dont elle aurait été coutumière. Il se pend alors qu’il est incarcéré à la prison de Fresnes le 22 février.

Exerçant désormais la profession d’employé, Lucien Barbier vit rue André-del-Sarte à Paris (18e arr.) où il épouse en septembre 1903 Laure Berne. Ils s’installent d’abord rue Boutarel (4e arr.) puis, à partir de 1906, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Ils sont installés dans le quartier de Polangis, avenue des Lilas (act. avenue Pierre-Allaire).

Lucien Barbier enseigne la grosse caisse, la batterie et la caisse claire à Paris en 1905. À Joinville, il rejoint la société symphonique, présidée par Édouard Clément. Il en est le directeur dès le premier concert de la société en décembre 1906. Il associe, en mars 1906, à une souscription lancée par le quotidien Le Matin en faveur des sinistrés de la catastrophe minière de Courrières (Pas-de-Calais). La société cesse son activité pendant la première guerre mondiale.

Après le conflit, Lucien Barbier est un militant actif de la section de Joinville du parti socialiste SFIO. Il n’est pas candidat au premier tour des élections municipales de novembre 1919, mais il figure cependant sur la liste, légèrement remaniée, présentée par cette formation pour le second tour, qui l’oppose à l’Union républicaine et sociale d’Henri Vel-Durand (radical dissident). Il obtient 507 voix pour 1 518 suffrages exprimés (33,4%) sur 1 537 votants et 2 491 inscrits et n’est pas élu.

Lors du renouvellement du bureau de la section socialiste de Joinville, en février 1920, il intègre le bureau en tant que trésorier-adjoint ; le secrétaire est le cheminot André Flambard. Il participe en mai la même année à une souscription « Pour les victimes de la grève et des violences gouvernementales. »

En décembre 1920, Barbier est désigné comme chef de la philharmonie constituée au sein du groupe artistique de la Jeunesse socialiste de Joinville-le-Pont. Sans doute, comme l’ensemble des membres de la SFIO à Joinville, rejoint-il le nouveau parti communiste ce même mois.

Toujours en décembre 1920 Lucien Barbier épouse à Levallois-Perret (Seine, act. Hauts-de-Seine) Eugénie Alphonsine Juliette Leclercq, couturière. Il était veuf depuis mars 1915. Il cesse son activité d’employé de commerce, qu’il exerçait encore en 1926, et reprend son métier initial de cordonnier qu’il exerce comme artisan indépendant à Joinville en 1931.

En 1936, Lucien Barbier, qui est retraité, vit en Dordogne à La Force, avec son épouse et son fils. Il y est toujours en 1938 où il semble continuer une activité musicale et est alors âgé de 74 ans. La date de son décès n’est pas connue.

Pour son activité artistique, Lucien Barbier a été décoré des Palmes académiques, comme officier d’académie en mars 1913 puis comme officier de l’instruction publique en février 1938.

L'île Fanac et le pont de Joinville

 

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13 janvier 2022 4 13 /01 /janvier /2022 00:01

Émile Louis Marescaux naît le 18 février 1869 à Marquette-lez-Lille (Nord). Il est le fils de Louise Victorine Flament et de Charles Louis Marescaux, ferblantier.

Alors employé de commerce et résidant à Amiens (Somme), il devance en novembre 1888 le service militaire en s’engageant pour trois ans dans l’armée. Il rejoint le 40e régiment d’infanterie où il devient caporal en octobre 1889 puis sergent en décembre 1890. Il est affecté, en juillet 1891, à la 15e section de secrétaires d’état-major et de recrutement.

Il réside à Marseille en 1892 puis revient à Lille l’année suivante. Il épouse en décembre 1893 à Mende (Lozère) Augustine Marie Dupeyron, giletière. Ils s’installent à Paris, d’abord rue Lappe puis dans une voie adjacente, rue de la Roquette (11e arr.).

En août 1901 est formée la société en nom collectif Delort et Marescaux, installée rue de la Roquette. Elle a une durée de neuf ans et un capital de huit mille francs. Elle est spécialisée dans la ferronnerie d’art et produit également des pièces pour les couvreurs, notamment des châssis pour toiture. Son associé est Abel Delort, également forgeron et ajusteur. Ultérieurement l’entreprise prendra exclusivement le nom de Marescaux, même si Delort continuera d’y travailler.

Le Comité républicain radical et radical-socialiste du quartier de la Roquette élit, en juin 1909, Marescaux en tant que vice-président de sa commission exécutive. Clémencet est président.

La famille Marescaux s’installe ensuite à Joinville, où vit également Delort. Elle réside en 1911 quai Moisson, dans le quartier de Palissy.

Outre son magasin de la rue de la Roquette, l’entreprise ouvre une usine quai de la Marne à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Elle compte plusieurs dizaines d’ouvriers, et dix-neuf d’entre eux trouveront la mort au cours de la première guerre mondiale. Pendant la durée du conflit, Marescaux produit pour les besoins de l’armée et des soldats mobilisés lui sont affectés, dont Delort, Marius Alphonse Levaltier ou Antoine Duranthon. Elle embauche aussi des femmes.

Pendant la guerre, Marescaux fait partie des souscripteurs de la collecte humanitaire organisée en décembre 1917 à Joinville. Il sera imposé après la fin du conflit pour les bénéfices qu’il a faits à la faveur des marchés militaires.

Après-guerre, l’activité se réduit en 1918 et l’usine de Joinville se sépare d’une partie de son personnel, en particulier des femmes. Cependant, en 1924, Marescaux investit dans de nouvelles machines de découpage, matriçage, forgeage, laminage et emboutissage de métaux à froid et à chaud. Son associé, Abel Delort, a été condamné en septembre 1923 à cinq ans de prison pour avoir tenté de tuer son père.

L’entreprise Émile Marescaux, basée rue de la Roquette, est mise en liquidation judiciaire en avril 1925. Cependant, l’usine de Joinville poursuit son activité. Elle est touchée par les inondations de la Marne en janvier 1926.

Cette année-là, Marescaux, qui a 57 ans, paraît avoir quitté Joinville. La date de son décès n’est pas connue. Il ne semble pas avoir eu d’enfants.

 

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