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4 mars 2024 1 04 /03 /mars /2024 19:58

Marie Stieffel naît le 1er octobre 1897 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Elle est la fille du docteur Alfred Isaac Stieffel, médecin, et de son épouse Jeanne Strauss.

Ses deux parents sont d’origine juive alsacienne, la famille paternelle ayant émigré en Algérie. Son grand-père, Henri Stieffel, y était un des responsables de la communauté israélite à Oran.

Le docteur Stieffel était domicilié à Joinville en 1890 et y restera jusqu’à son décès en 1936. Sa fille réside encore à ce moment avec lui. Ils résident d’abord rue de Créteil (act. rue de-Lattre-de-Tassigny) puis rue de Paris, dans le quartier du Centre.

En janvier 1916, Marie Stieffel participe à une souscription lancée par la Croix-Rouge Française pour un hôpital auxiliaire.

Après avoir probablement suivi une scolarité secondaire à l’école supérieure de Saint-Maur-des-Fossés, commune voisine de Joinville, Marie Stieffel fréquente le cours de dessin d’Antoinette Gatsoup, rue de Charonne à Paris (11e arr.). Elle épouse à Joinville en mai 1918 Georges Pierre Lambert, ingénieur militaire, officier d’active dans l’armée, affecté au service des poudres. Il a été blessé par balle pendant la première guerre mondiale et deviendra officier de la Légion d’honneur. Pierre Lambert est né à Nancy en mai 1886 d’un père capitaine d’infanterie de marine et de Berthe Lévy.

Après le conflit, Pierre Lambert est affecté, jusqu’en 1930, à la poudrerie nationale de Sevran-Livry (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Marie Lambert va suivre des cours de peinture à l’école nationale des Beaux-Arts de Paris auprès de Jules Adler (1865-1952), peintre de la naturaliste, issu d’une famille juive alsacienne. Ayant acquis un dessin de son professeur, Le Vacher (dans l'étable), Marie Lambert en fera don à un petit cousin, François Meyer, lequel l’a lui-même transmis au Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme de Paris.

Pierre Lambert est affecté au Laboratoire central des poudres, quai Henri-IV à Paris (4e arr.) et le couple s’installe à Joinville-le-Pont avec le docteur Stieffel, rue de Paris. Ils y sont recensés en 1931 et résident là toujours en 1938.

Devenue artiste peintre, Marie Lambert participe à des expositions, notamment au Salon d'automne de Paris entre 1932 et 1938 ou au Salon des artistes indépendants en 1936 et 1937.

Elle figure dans le groupe de peintres modernes qui se produit avenue Kléber à Paris dans la galerie d'art du Quotidien, en compagnie notamment de Georges Seurat et Paul Signac. Le Mercure de France la situe parmi les jeunes de valeur : « Mme Marie Lambert, avec de pénétrantes notations de menues villes suburbaines, de leurs échappées de toits pressés et leurs orées lointaines de petites rues. »

Les talents de coloriste de Marie Lambert sont souvent mis en avant, par exemple par le quotidien Le Temps qui voir, en novembre 1932 dans son Paysage de banlieue « un bien joli goût de couleur ». Un autre journal, La Liberté, décrit en avril 1934 « Le Petit Café, au bariolage amusant », puis estime, un an plus tard que « Peu d'envois valent pour la couleur l'original Panorama de Joinville » et continue en février 1936 en louant « La finesse primesautière de Mme Marie Lambert, coloriste de mérite. »

Toujours en février 1936 année, la revue Beaux-arts a un point de vue plus nuancé : « Marie Lambert a entrepris de peindre un intérieur moderne : c’est un peu vide. Sa petite nature morte a plus de chaleur. »

Plusieurs autres œuvres de Marie Lambert évoquent les bords de Marne, comme L’église de Saint-Maur (1933) ou Canal à Joinville (1935). Elle livre en 1937 Le marchand de couleurs puis en 1938 Portrait de Mademoiselle O. K.

Pendant la deuxième guerre mondiale, la carrière de Pierre Lambert est ralentie. Mais il fait l’objet d’un rattrapage après le conflit, devenant ingénieur-chef en juillet 1944 (avec effet de manière rétroactive en avril 1942), puis étant fait en juin 1946 officier de la Légion d’honneur.

Marie Lambert meurt le 13 novembre 1992 à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne). Elle était âgée de 95 ans et ne semble pas avoir eu d’enfants.

Voir aussi : Alfred Stieffel, de la communauté juive d’Algérie aux bords de Marne

Jules Adler, Le Vacher, coll. Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme

 

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