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Alfred Isaac Stieffel naît le 4 juin 1859 à Oran (Algérie). Il est le fils de Dina Liebschütz et d'Henri Stieffel, originaires tous deux en Alsace. Henri Stieffel est une personnalité de la communauté israélite oranaise. Il dirige l'école israélite française (qui compte 130 élèves) et est secrétaire du Consistoire. Sans doute est-ce lui qui préside également la Société de bienfaisance israélite pour la propagation du travail et de l'instruction, dont il démissionnera en 1860. Henri Stieffel participe probablement aux combats de l’armée française contre les troupes prussiennes en 1870 et est fait prisonnier. Ayant perdu la nationalité française après l’annexion de l’Alsace à l’empire allemand, il la réintègre en 1878 et réside alors à demeurant Lunéville (Meurthe-et-Moselle) où il est directeur de fabrique.
Les études de médecine le conduisent à Paris, où il soutient en 1884 une thèse sur l'influence de la syphilis sur l'éclosion et sur l'évolution de la tuberculose. Il ouvre un cabinet à Joinville-le-Pont (anc. Seine, Val-de-Marne).
En 1892, Alfred Stieffel prend part à la constitution d’une liste d’opposition à la municipalité Eugène Voisin, qui a obtenu le soutien du comité radical-socialiste. Elle est conduite par un autre médecin, le docteur Jean Barborin et par un conseiller municipal sortant, Albert Bocquentin.
Le journaliste Henry Vaudémont, lui-même candidat radical-socialiste sur la liste des sortants, apprécie cependant les qualités de Stieffel ; il commente ainsi sa participation à la toute première réunion de compte-rendu de mandat organisée dans la commune, en avril 1892 : « Deux champions furent chargés de venir nous « tomber » en champ clos lors de notre première réunion, c’étaient les docteurs Stieffel et Barborin. Dix-huit moribonds [les candidats de la municipalité sortante se représentant] contre deux médecins, la partie semblait devoir être rude. Elle le fut. Stieffel attaqua comme un lion, se défendit comme un tigre, et fut, par-dessus le marché, venimeux comme un aspic. Hâtons-nous d’ajouter que malgré toutes les comparaisons empruntées à la ménagerie Pinson, il ne passa point pour une bête. Tout au contraire, il emporta les sympathies générales, outre la veste que lui valurent l’absence de Bocquentin et le départ malencontreux de son collègue Barborin. »
La liste Barborin-Bocquentin obtient en moyenne 141 voix le 1er mai 1892, soit 22,1% des 639 suffrages exprimés, tandis que la liste radicale d’Eugène Voisin en remporte 360, soit 56,4%. Au premier tour, les partisans du maire obtiennent 16 élus, tandis que les opposants n’en ont qu’un, Honoré Moulinet, conseiller sortant. Stieffel, qui recueille 283 votes (44,3%), arrive en seconde position de sa liste. Il est cependant battu au second tour, les six sièges restant allant à la majorité municipale.
Bien que toujours actif sur le plan social et professionnel, Stieffel ne prit ensuite plus part aux activités politiques publiques dans la commune.
Après avoir annoncé en 1893 qu’il épousait une vosgienne, Lucie Gerschel, Alfred Stieffel se marie en septembre 1894 à Paris (2e arr.) avec Jeanne Strauss. Ils ont deux enfants, Henri, mort en bas âge et Marie.
L’activité professionnelle de Stieffel conjugue une pratique locale dans le quartier central (rue de Paris et avenue de Créteil) avec des publications de portées plus générales. Il apporte, avec ses collègues des Barborin et Bitterlin, les premiers soins aux blessés de l’explosion d’une chaudière à l’usine métallurgiques du Bi-Métal en février 1895. Stieffel est mêlé à un fait divers dramatique en 1901 : il ordonne l’internement d’un jardinier de 47 ans, devenu violent, mais l’épouse de celui-ci, qui s’y opposait, se suicide quand on emmène son mari vers l’asile. Après les inondations de la Marne en janvier et février 1910, le docteur Stieffel participe à l’organisation du service des désinfections. Pendant la première guerre mondiale, il contribue à plus actions humanitaires.
Étant le médecin de la société des sapeurs-pompiers de Joinville-le-Pont et soignant gratuitement les militaires et gendarmes, le docteur Stieffel obtient plusieurs récompenses et médailles.
Collaborateur du journal Le Moniteur médical, il y tient des propos qui prêtent souvent à polémique, plaidant pour l’ouverture aux pratiques curatives traditionnelles non médicales et soutenant le renforcement des compétences des généralistes. Il participe à la rédaction d’un Traité pratique de médecine clinique et thérapeutique, dirigé par Samuel Bernheim et Émile Laurent (1895, réédité en 1900).
Alfred Isaac Stieffel, qui disposait d’un appartement rue Etienne-Marcel à Paris en plus de sa résidence joinvillaise, meurt le 27 janvier 1936. Son décès est transcris sur l’état-civil de Joinville. Il était âgé de 77 ans.
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