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11 septembre 2018 2 11 /09 /septembre /2018 01:01

Le maire de la commune de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur (act. Joinville-le-Pont), Laurent Pinson, rend compte, le 19 prairial an 11 (8 juin 1803) au citoyen Viénot, receveur des Domaines nationaux à Vincennes de l’état de la chapelle Saint-Léonard, qui se situe sur le territoire de la commune. « Depuis l'an 1691, les habitants de notre commune jouissent de cette chapelle qu'ils ont fait bâtir. Les réparations ont toujours été à leurs frais, et la commune en paye toujours les contributions foncières. Les titres ont toujours été entre les mains du desservant, dont le dernier était connu sous le nom de l'abbé Dedieu. Il a disparu au moment de la Révolution et nous n'avons pu le découvrir. »

Selon l'Inspecteur des Domaines, le 26 prairial (15 juin), « la desservance était payée par les habitants. »

Un arrêté du 31 juillet 1792, a remis la commune en possession de la chapelle.

Le village du Pont-de-Saint-Maur, installé au débouché d’un des deux ouvrages sur la Marne en amont de Paris avec celui de Charenton, est un port de déchargement de bois flottant venant de la Haute-Marne. Dépendant jusqu’en 1693 à la paroisse de Fontenay-sous-Bois puis ensuite de la paroisse Saint-Nicolas de Saint-Maur-des-Fossés, il devient une commune en 1790 sous le nom de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur avant de se renommer Joinville-le-Pont en 1831 (Seine, act. Val-de-Marne).

La chapelle accueille des bateliers et des voyageurs pour lesquels des messes sont dites. Elle est détruite en 1803.

Faut-il rapprocher ledit chapelain de Pont-de-Saint-Maur avec l’abbé Dedieu qui met en musique une ode du poète Jean-Baptiste Rousseau, représentée au cours d’un concert spirituel au château des Tuileries à Paris, le 14 mars 1788 ? Et doit-on identifier ce musicien avec le compositeur J. Dedieu, auteur en septembre 1791 d’un hymne à Mirabeau intitulé Les regrets de la France, puis d’un opéra-folie, Midas au Parnasse, représenté en janvier 1793 au théâtre du Palais à Paris sur un texte de Planterre ou Planteau ?

L'entrée de la crypte Saint-Léonard en 1944

 

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9 septembre 2018 7 09 /09 /septembre /2018 01:01

Pierre de Laistre est prêtre du diocèse de Paris. En 1678, il est chanoine de Saint-Étienne-des-Grès (désignée dans certains textes comme Saint-Étienne-des-Grecs). C’est une des plus anciennes églises de Paris, mentionnée en 857 et démolie en 1792. Sur le chemin du pèlerinage de saint Denis, il s’agit de la seconde station, une tradition ancienne assurant que saint Denis en fut le fondateur.

Cette année 1678, Pierre de Laistre est malade et alité, mais son notaire assure qu’il est sain d’esprit. Il passe un accord avec Guillaume Laisné, sacristain de la même église, pour échanger sa chanoinie contre le bénéfice de la chapelle Saint-Léonard du Pont-de-Saint-Maur. Elle est située sur le territoire actuel de Joinville-le-Pont et existe depuis le 13e siècle. L’édifice accueille principalement les visiteurs franchissant le pont sur la Marne, l’un des deux seuls en amont de Paris avec celui de Charenton, ainsi que les bateliers déchargeant le bois venu de Haute-Marne.

Pierre de Laistre ne se rend peut-être pas sur les lieux. La prise de possession en son nom, le 29 août 1678, est faite par Henry Amory, bourgeois de Paris. Il s’agit d’une « chapelle simple non sujette à résidence » selon l’édit notarial.

Le clergé de Saint-Étienne s’opposait à la permutation car, selon le chapître, Guillaume Laisné ne justifiait pas « de bonnes vie et mœurs ». Laisné fournit plusieurs attestations dans ce sens et obtient en justice une décision favorable.

Détail du plan de Turgot montrant l'église Saint-Étienne-des-Grès s'élevant au croisement de la rue Saint-Jacques et de la rue saint-Étienne-des-Grès. Au premier plan, le dôme de la Sorbonne (Wikipédia)

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7 septembre 2018 5 07 /09 /septembre /2018 01:01

Guillaume Laisné est ordonné prêtre du diocèse d’Avranches (Manche) le 3 avril 1665, puis fait des études à la faculté de Paris et devient bachelier en théologie de la Sorbonne en février 1678.

En 1678, il est sacristain de Saint-Étienne-des-Grès (parfois improprement nommée Saint-Étienne-des-Grecs), une des plus anciennes de Paris, déjà en usage en 857 et démolie en 1792. Elle était la seconde station du pèlerinage de saint Denis, qu’une ancienne tradition présentait comme le fondateur de l’édifice.

Laisné est en même temps titulaire de la « chapelle simple non sujette à résidence de Saint-Léonard du Pont-de-Saint-Maur », qui existe depuis le 13e siècle et accueille principalement les visiteurs franchissant le pont sur la Marne, l’un des deux seuls en amont de Paris avec celui de Charenton, ainsi que les bateliers déchargeant le bois venu de Haute-Marne.

Cette même année, il passe devant notaire un accord avec Pierre de Laistre, malade, pour échange la charge de chanoine de Saint-Étienne-des-Grès, dont dispose ce dernier, contre la chapelle du Pont-de-Saint-Maur, située sur le territoire actuel de Joinville-le-Pont.

Le clergé de Saint-Étienne s’oppose à la prise de possession de la chanoinie par Guillaume Laisné car il estime qu’il ne justifiait pas « de bonnes vies et mœurs ». Laisné fournit plusieurs attestations dans ce sens et obtient en justice une décision favorable.

Guillaume Laisné se voit attribuer, le prieuré et châtellenie royale de Bouzencourt, dans le diocèse d’Amiens (act. commune Le Hamel, Somme). La fonction est vacante après la résignation de Laurent du Chatelet de Frenières. Contestés en justice, ses droits sur l’abbaye sont reconnus en première instance par un jugement de la prévôté de Paris, au Chatelet en avril 1694, confirmés en appel en février 1695 puis en troisième instance par la cour de Rome en juin 1695. Il porte désormais les titres de prieur, seigneur et châtelain de Bouzencourt.

L’abbaye de Bouzencourt est détruite lors de la Révolution.

Guillaume Laisné ne doit pas être confondu avec son homonyme, prieur de l’abbaye Saint-Jean-de-Brou à Mondonville (act. Eure-et-Loir), historien du diocèse de Chartres, mort en 1655.

Situation de Bouzencourt, dans la Somme, au nord d'Amiens (carte de Cassini)

 

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5 septembre 2018 3 05 /09 /septembre /2018 01:01

Pierre Masson naît en février 1631 à Paris. Ordonné prêtre, il est bachelier en théologie et licencié et docteur en droit de l’université de la Sorbonne. Il est d’abord chapelain de la cathédrale Notre-Dame de Paris, puis de Saint-Léonard, au village du Pont-de-Saint-Maur (act. Joinville-le-Pont). Il occupe probablement cette fonction vers 1660-1670.

La chapelle est située au débouché rive droite du pont de Saint-Maur (précédemment nommé pont Ollin, puis pont des Fossés) qui est, avec celui de Charenton, l’un des deux ouvrages sur la Marne en amont de Paris. Il est contigu à un port de déchargement de bois flottant venant de la Haute-Marne. L’édifice, doté d’une petite crypte, sert principalement aux bateliers et des voyageurs pour lesquels des messes sont dites. Les habitants du village sont rattachés jusqu’en 1693 à la paroisse de Fontenay-sous-Bois, qui couvre l’essentiel du Bois de Vincennes (alors dénommé Vilcene).

Devenu chanoine, Pierre Masson officie à l'église Saint-Étienne-des-Grès à Paris (act. 5e arr.), un des plus vieux édifices religieux de la capital, mentionné en 857 et détruit en 1792. Elle constituait la seconde station du pèlerinage de saint Denis, auquel une ancienne tradition attribuait sa fondation.

En 1673, Pierre Masson devient curé de l’église paroissiale Saint-Jean-Baptiste de Choisel (Seine-et-Oise, act. Yvelines). Dans sa fonction, il est réputé avoir gouverné la paroisse « avec beaucoup de prudence, et de fermeté, menant une vie assez solitaire et retirée, donnant son temps à l'étude, et a la connaissance des belles lettres », d’après une inscription funéraire dans l’église de Choisel.

Selon F. de Guilhermy et R. de Lasteyrie, qui publièrent l’épitaphe, « Ce fut sans doute l'amour de la vie solitaire et retirée (…) qui détermina le chanoine Pierre Masson à préférer l'obscurité de la cure de Choisel au rang que pouvaient lui assigner son savoir et ses grades universitaires. Il donna tous ses soins à l'embellissement de son église. La plupart des menuiseries qu'il fit faire sont encore en place. Les initiales de son nom, PM, gravées sur la chaire, ont été respectées. Cette chaire, élégamment sculptée et rehaussée de dorures, est ornée d'une statue de saint Jean l'Évangéliste, d'un écusson armorié, d'une couronne fleurdelisée au pourtour de l'abat-voix, et d'un aigle au sommet. »

Le curé fait agrandir le chœur et exécuter de beaux ouvrages de menuiserie tels les lambris, bancs fermés et les stalles ou, en 1683, la chaire en bois sculpté. Ces éléments ont été sauvegardés.

Pierre Masson meurt le 27 juillet 1691 à Choisel. Il est enterré sur place et une plaque en marbre noir dans l’église maintient son souvenir : « Requiescat in Pace - Aegidius et Petrus Masson, hic Nepos, ille frater Mærentes. »

 

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3 septembre 2018 1 03 /09 /septembre /2018 01:01

En 1259, Jean, prêtre de la chapelle Saint-Léonard du Pont-de-Saint-Maur, reconnait que l’abbé des Fossés, dans l’actuelle commune de Saint-Maur-des-Fossés, a autorité sur la maison qu’il occupe.

L’historien du diocèse de Paris, Jean Lebeuf (1687-1760), le nomme Jean Ret, mais Georges Bousquié, rédacteur d’une Histoire de Joinville-le-Pont, doute du patronyme.

Bousquié publie un acte de septembre 1259, donné par l'Official de Paris, conservé par les Cartulaires, qui porte qu'en sa présence, Jean, prêtre du pont Olin ou pont des Fossés a reconnu volontairement que l'Abbaye des Fossés a la justice et la seigneurie sur une maison dudit pont des Fossés «par lui arrentée à Alips du pont et chargée de 20 d. parisis de chef-cens envers ladite Abbaye ». Le mot Alips semble correspondre à un nom (ou à un prénom) du locataire de ladite maison. La valeur du chef cens, impôt personnel dû par les serfs, est de 20 deniers parisis, ce qui correspond à un sol et huit deniers ou à un vingtième de livre parisis.

La chapelle, dédiée à Saint-Léonard, sert principalement à accueillir des bateliers et des voyageurs pour lesquels des messes sont dites. Les habitants du village du Pont-de-Saint-Maur sont rattachés jusqu’en 1693 à la paroisse de Fontenay-sous-Bois, qui couvre l’essentiel du Bois de Vincennes (alors dénommé Vilcene).

Le pont est l’un des deux ouvrages sur la Marne en amont de Paris, avec celui de Charenton. Il est proche du port de déchargement de bois flottant venant de la Haute-Marne. Il porte d’abord le nom de pont Ollin, puis pont des Fossés et ensuite pont de Saint-Maur, avant de prendre définitivement le nom de pont de Joinville après 1831.

La crypte de Saint-Léonard, in Le Vieux Saint-Maur, 1952

 

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1 septembre 2018 6 01 /09 /septembre /2018 01:01

En 1231, l’abbé des Fossés, dans l’actuelle commune de Saint-Maur-des-Fossés, permet à « Estienne, chapelain du Pont, de tenir en main demy arpent de terre scis derrière sa maison ». La superficie d’un demi-arpent vaut environ 2 500 m2.

Le village du Pont-de-Saint-Maur, installé au débouché d’un des deux ouvrages sur la Marne en amont de Paris avec celui de Charenton, est également un port de déchargement de bois flottant venant de la Haute-Marne. Il porte d’abord le nom de pont Ollin, puis pont des Fossés et ensuite pont de Saint-Maur, avant de prendre définitivement le nom de pont de Joinville après 1831.

Les habitants sont rattachés jusqu’en 1693 à la paroisse de Fontenay-sous-Bois, qui couvre l’essentiel du Bois de Vincennes (alors dénommé Vilcene). La chapelle, dédiée à Saint-Léonard, semble cependant dépendre, dès le 13e siècle, de l’abbaye de Saint-Maur-des-Fossés.

Elle sert principalement à accueillir des bateliers et des voyageurs pour lesquels des messes sont dites.

La crypte de Saint-Léonard en 1944

 

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14 juin 2017 3 14 /06 /juin /2017 01:01

Jean Beuchot naît probablement en 1699. Ses parents vivent à Geligny, un village de la paroisse de La Chaleur (auj. commune de Vieilmoulin, Côte-d'Or). C’est à La Chaleur qu’existe une forge où on marquait au fer rouge les forçats emmenés aux galères puis au bagne à Toulon.

Son père Antoine Beuchot est laboureur et marié à Barbe Pain. Lui-même sera bûcheron. En février 1727, il épouse dans le village voisin de Saint-Mesmin Claude Mouillon, elle aussi d’une famille paysanne ; lors du mariage, seul le recteur d’école sait signer et fait donc office de témoin, comme pour une grande partie des unions dans le village.

Après avoir eu au moins quatre enfants, la famille se déplace à La Varenne, sur le territoire actuel de la commune de Saint-Maur-des-Fossés, où elle vit dans le hameau du Port de Créteil. Deux autres enfants y naîtront.

Jean Beuchot meurt le 25 mars 1766 et il est inhumé au cimetière de la paroisse Saint-Nicolas de Saint-Maur. Il était âgé de 66 ans.

Ses descendants, dont le nom s’orthographie ensuite Buchot, vont traverser le siècle suivant, à partir de cette plaine de la boucle de la Marne, entre révolutions et guerre.

Son fils homonyme Jean Buchot participera à la rédaction du cahier de doléances des habitants du territoire de La Varenne Saint-Maur en avril 1789. Un arrière-petit-fils, Eugène Buchot, résidant à Joinville-le-Pont, sera impliqué dans la révolution de juin 1848.

Le deuxième fils de Jean Beuchot, Pierre Nicolas, sera le géniteur d’une dynastie d’officiers qui feront les guerres de trois républiques, des deux empires ainsi que de la royauté restaurée puis constitutionnelle, sillonnant l’Europe et l’Afrique du Nord.

Nous présenterons dans les jours prochains leurs biographies.

Église de la Nativité-de-la-Vierge (hameau de la Chaleur, commune de Vieilmoulin), phot. Michel Foucher, 2015

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