Antoine Démont naît le 16 nivôse an 10 (6 janvier 1802) à Villié (act. Villié-Morgon, Rhône). Il est le fils d’Anne Cholet et de son époux Antoine Demont.
Après avoir perdu sa mère assez jeune, sans doute quand il avait huit ans, il vit avec son père, qui était probablement vigneron, à Corcelles (act. Corcelles-en-Beaujolais, Rhône).
Il fait un tour de France en tant que compagnon charpentier en 1829. À partir de septembre, il réside dans un hôtel garni à Paris (12e arr.), rue du faubourg Saint-Martin, haut lieu des métiers du bois dans la capitale.
En novembre 1829 à La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur (Seine, act. Joinville-le-Pont, Val-de-Marne), Antoine Démont épouse Henriette Apolline Destouches. Elle est la fille de Louis Destouches (1760-1850), limonadier et marchand de vin, conseiller municipal de la commune de 1818 à 1843. Ce sont d’ailleurs deux élus locaux qui sont ses témoins, Hippolyte Pinson, menuisier et Jean Marie Molette, instituteur tandis que ceux du mari sont des charpentiers.
Devenu, comme son beau-père, marchand de vin, vit quai Beaubourg (act. quai Pierre-Brossolette). Il s’engage dans la garde nationale de Paris où il est élu en avril 1834 lieutenant du 3e bataillon de la 3e Légion de banlieue, qui couvre la commune de Joinville-le-Pont.
Il semble se séparer de son épouse, puisque celle-ci est recensée seule en 1841 à Joinville alors qu’ils l’étaient tous les deux en 1836. Le divorce, institué pendant la période révolutionnaire, avait été supprimé sous la Restauration.
Présenté comme nouvel entrant, Démont rejoint la 2e Compagnie de chasseurs de la Garde nationale, qui est basée à Saint-Maur. Il est élu sous-lieutenant en mars 1846, Hacar étant capitaine. En avril 1852, il est lieutenant dans la 4e compagnie du 4e bataillon.
En matière professionnelle, Démont a repris son métier de charpentier. Profitant de l’élan donné à la formation de coopératives depuis la révolution de février 1848, et malgré la persistance de la loi Le Chapelier qui empêchait en principe les coalitions professionnelles, va être à l’initiative de ce que la presse décrit comme un « curieux essai d’association entre patrons et ouvriers ». Il rassemble les patrons et ouvriers charpentiers des villages de Joinville-le-Pont, Saint-Maur, Saint-Maurice pour soumissionner pour les travaux publics, et notamment ceux du canal latéral à la Marne. Le Moniteur industriel remarque qu’un décret récent permettait ces groupements, et qu’on avait également vu une société de 6000 ouvriers et 60 patrons soumissionner pour les travaux du chemin de fer de Paris à Lyon.
Outre son activité d’entrepreneur de bâtiment rue du Port-Créteil, à Saint-Maur, Antoine Démont installe sur la Marne, à Joinville-le-Pont, un bateau-lavoir. En juillet 1854, il s’y trouve quand il aperçoit un canot, chargé de huit personnes, emporté vers le barrage. Il plonge et le ramène vers le rivage. Mais en en descendant, une des passagères tombe à l’eau ; un de ses compagnons qui tente de la secourir, mais ils sont tous deux entraînés par la violence du courant. Démont les ramène cependant l'un et l'autre. Cependant, quelques instants à peine ensuite, un palefrenier tombe lui aussi dans la rivière en faisant baigner deux chevaux. Démont le sauve, puis rattrape également les deux animaux. Plusieurs journaux de la presse parisienne, mais aussi de province, rendent compte de ses exploits et soulignent qu’il reçut les applaudissements de nombreux spectateurs.
Un décret le désigne, en août 1865, en tant que conseiller municipal de Saint-Maur. Il exerce le mandat jusqu’en 1870.
Antoine Démont meurt le 23 juin 1875 à Saint-Maur, rue du Pont-de-Créteil. Il était âgé de 73 ans. Peut-être était-il père d’une fille.
Le canal à Joinville-le-Pont en 1856
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