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6 mars 2024 3 06 /03 /mars /2024 00:01

Georges Pierre Lambert naît le 21 mai 1886 à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Il est le fils de Berthe Lévy et de son époux, Jules Lambert. Son père est capitaine d’infanterie de marine, basé à Rochefort (Charente-Maritime). Ses parents, tous deux originaires de Nancy, sont de confession israélite.

La famille s’installe à Vanves (Seine, act. Hauts-de-Seine). Ils résident en 1906 rue Diderot. Pierre Lambert, qui est alors étudiant en sciences, s’engage pour trois ans dans l’armée en octobre 1905. Il est cependant démobilisé un an plus tard, du fait de ses études. Il réintègre l’armée en 1907. Il est chimiste à la poudrerie nationale de Sevran-Livry (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il reste probablement en fonction pendant la plus grande partie de la première guerre mondiale, mais il reçoit cependant une blessure de guerre par balle, qui lui vaudra, en 1933, une pension d’invalidité partielle.

En mai 1918, il épouse à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) Marie Stieffel, fille d’un médecin de la commune, lui aussi d’une famille juive, qui était installée à sa naissance à Oran (Algérie), mais venait antérieurement d’Alsace. Son épouse deviendra une artiste peintre et exposera régulièrement dans les salons parisiens.

Devenu chimiste principal en 1924, Pierre Lambert est affecté en 1930 au Laboratoire central des poudres, quai Henri-IV à Paris (4e arr.). Le couple s’installe à Joinville-le-Pont avec le docteur Stieffel, rue de Paris. Ils y sont recensés en 1931 et résident là toujours en 1938.

Pendant la deuxième guerre mondiale, malgré ses origines familiales, Pierre Lambert continue son activité. Il est muté en novembre 1940 au service des industries chimiques, à Montpellier (Hérault). Il est intégré en février 1944 au corps des ingénieurs, puis est reclassé, après-guerre, dans cette même fonction rétroactivement en février 1942. Il prend sa retraite comme ingénieur chimiste en chef en mai 1946.

Fait chevalier, à titre militaire, en janvier 1931, il est promu officier de la Légion d’honneur juste après avoir quitté son poste, en juin 1943.

La base de données Léonore (Légion d’honneur) signale que son dossier a été clôturé en 1976, ce qui indique probablement que Pierre Lambert est décédé cette année-là. Il aurait eu 89 ou 90 ans et ne semble pas avoir eu d’enfants.

Il ne doit pas être confondu avec Pierre Raymond Lambert (1910-1964), employé de banque, résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale, membre de la délégation spéciale à la Libération puis conseiller municipal (1944-1947) et adjoint au maire de Joinville-le-Pont (1959-1964).

Poudrerie nationale de Sevran-Livry, bâtiment de la direction (ph. Wikipédia)

 

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3 août 2022 3 03 /08 /août /2022 00:01

Eugène Cochard naît le 24 novembre 1894 à Paris (11e arr.). Il est le fils de Joséphine Tamponnet, polisseuse, et de son époux Marius Joseph Eugène Cochard, électricien. Ils demeurent rue Saint-Maur.

Ayant perdu son père, Eugène Cochard est devenu commis dessinateur pour la préfecture du département de la Seine et vit à Paris (2e arr.), rue Montmartre quand il est mobilisé peu après le déclenchement de la première guerre mondiale en septembre 1914. Il rejoint le 131e régiment d’infanterie. Nommé caporal en décembre 1914 puis sergent en avril 1915, il combat notamment à Courtemont, Varennes et Reuilly. Il est cité une première fois, à l’ordre de la brigade, en juillet 1916 : « sergent grenadier d’une grande bravoure, le 12 juillet a fait preuve de beaucoup d’énergie et de sang-froid en résistant avec ses hommes au coup de main que l’ennemi tentait sur nos petits postes après un violent bombardement ». Il l’est à une deuxième occasion en octobre la même année : « très bon sous-officier, calme et courageux ; à l’attaque du 2 septembre 1916, a pris le commandement d’une section dont le chef venait d’être blessé ; a continué avec énergie et décision la marche en avant ; a conduit ce même jour une patrouille dans des conditions périlleuses et a rapporté d’utiles renseignements. »

Sa troisième citation, à l’ordre du régiment est datée d’avril 1918 : « vaillant sous-officier, a résisté crânement le 24 mars 1918 avec ses hommes à la poussée allemande défendant le terrain pied à pied et faisant subir à l’ennemi des pertes sensibles ». Il est ensuite fait prisonnier le 15 juillet 1918 et retenu en captivité à Cassel & Cottbron. Il est rapatrié le 18 janvier 1919. Il est affecté ensuite à la 8e section d’infirmiers en avril avant d’être démobilisé en octobre 1919.

En mars 1922, Eugène Cochard épouse à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde) Marie Anne Aline Grimaux, native des Hautes-Pyrénées. Ils s’installent en 1925 à Ivry-sur-Seine (Seine, act. Val-de-Marne), rue de Beauvais puis en 1929 à Nogent-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne), Grande-Rue. Ils rejoignent enfin deux ans plus tard dans la commune voisine de Joinville-le-Pont le quartier de Polangis, avenue Foch.

Réintégré après le conflit mondial au service des Égouts de la préfecture de la Seine, Cochard le quitte en mars 1923 pour remplir les fonctions de conducteur de travaux au service d'architecture départemental. Il devient ensuite ingénieur pour la Ville de Paris. Il participe en juillet 1934 à la distribution des prix aux élèves de l’Institution Palissy, école privée catholique de Joinville.

Si son attitude pendant la deuxième guerre mondiale n’est pas connue, il faut probablement l’assimiler à Eugène Cochard, identifié par le Service historique de la défense dans ses Dossiers administratifs de résistants, même si aucune précision n’est fournie permettant de les rapprocher.

Après la fin de la guerre, Eugène Cochard est candidat aux élections municipales de novembre 1947 sur la liste présentée par le Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste) à Joinville. Elle arrive en tête avec 44% des suffrages exprimés et 13 sièges sur 27. L’Union républicaine et résistante du maire sortant, Robert Deloche, communiste, obtient 43,3% et le même nombre d’élus. C’est le seul socialiste SFIO, désigné avec 6,5% des voix, qui fait la différence permettant de réélire Deloche. Eugène Cochard devient conseiller municipal.

En mai 1951, il publie, sous le titre de « Civilisation ? » un article dans l’hebdomadaire libéral local Nouvelle Union régionale : Un aveugle de faibles ressources demande au commissariat qu’on emmène à l’hôpital en ambulance un enfant de trois ans, malade ; mais on lui oppose un refus car il ne peut présenter de certificat médical, trop coûteux à faire pour lui un dimanche. Sur le plan professionnel, Cochard est devenu ingénieur divisionnaire.

Le mandat du conseil municipal est agité : suite à trois démissions successives, le seul siège SFIO est occupé par quatre personnes. Le parti communiste exclut le maire, Deloche, qui démissionne et est remplacé en mars 1953 pour deux mois par Amélie Trayaud, communiste également. Mais le vote a été l’occasion de montrer la division de la droite, qui disposait d’une majorité relative dans le conseil, mais n’a pu se mettre d’accord sur un candidat commun. Cochard reste fidèle au représentant officiel du RPF, Pierre Calmon, tandis qu’un autre groupe s’est formé derrière Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, RGR, centre-gauche) et la tête de liste de 1947, Pierre Perly.

Lors des élections municipales d’avril 1953, Eugène Cochard figure sur la liste du RPF, dirigée par Calmon. Elle est devancée par les communistes (35,6%, 10 élus) et la partie de la droite conduite par Defert (22,1%, 6 sièges) en obtenant également six conseillers municipaux avec 19,8%. L’assemblée accueille aussi trois socialistes SFIO (12,3%) et deux démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire (MRP, 9,2%). Étant arrivé en septième position des candidats RPF, Cochard n’est pas élu. Lors de la désignation du maire, le RPF et le MRP soutiennent Defert, qui est élu maire.

Au cours du mandat, Cochard redevient conseiller municipal suite à la vacance d’un siège de sa liste ; il s’agit probablement de celui d’Edmond Eeckhout, mort le 31 juillet 1957. Mais il démissionne lui aussi et est remplacé en décembre 1957 par Mignon.

Dans le collège des cadres, Cochard est candidat sur la liste commune et unique présentée par les syndicats Confédération générale du travail (CGT) et Confédération française des travailleurs chrétiens (CTC, act. CFDT) pour la désignation des représentants du personnel à la Commission administrative paritaire du personnel de la Ville de Paris. Il est élu en qualité de suppléant en février 1958. Il prend sa retraite fin 1959 et se voit reconnaître le titre d’ingénieur divisionnaire honoraire.

Eugène Cochard meurt le 30 avril 1970 à Montpellier (Hérault). Il était âgé de 75 ans et père de deux fils. Décoré de la Croix de guerre, avec deux étoiles de bronze et un étoile d’argent, il avait également obtenu, en décembre 1950, la Médaille militaire. En mars 1949, la Médaille d’honneur départementale et communale de vermeil lui avait été attribuée.

L'Institution Palissy en 1935 à Joinville-le-Pont

 

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20 juillet 2022 3 20 /07 /juillet /2022 00:01

Georges Honoré Auguste Derou naît le 11 décembre 1908 au Raincy (Seine-et-Oise, act. Seine-Saint-Denis) où séjournent ses parents. Il est le fils d’Angélina Marthe Raoult et de son mari, Honoré Victor Jules Derou, maître d’hôtel. Ils vivent à Paris (10e arr.), rue de Saint-Quentin.

Après avoir été expropriés de Paris, les parents Derou exploitent à partir de 1930 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) un établissement baptisé au Pavillon bleu, sur le quai de la Marne, qui accueille notamment les propriétaires et entraîneurs des chevaux qui courent sur les hippodromes de Vincennes (Paris, 12e arr.) et du Tremblay (Champigny-sur-Marne), situés à proximité.

Devenu ingénieur, Georges Derou épouse en septembre 1933 à Paris (20e arr.) Simonne Thérèse Denise Tronquez. Il a probablement fait son service militaire dans le 8e régiment de génie, unité dans laquelle il reste affecté dans la réserve. Il est promu officier, au grade de sous-lieutenant, en juillet 1938.

Mobilisé au cours de la deuxième guerre mondiale, d’abord dans son unité puis probablement dans les transmissions, Georges Derou est décoré de la Croix de guerre en mars 1941. Après le conflit, il est promu lieutenant, dans la réserve, en octobre 1949.

Sur le plan professionnel, Georges Derou est en 1950 ingénieur en chef adjoint du service central d'exploitation de la Régie autonome des transports parisiens (RATP). Il est en charge du réseau ferré.

À Joinville-le-Pont, où il réside, il s’implique dans la vie politique en étant candidat, en mai 1953, sur la liste d'Union pour la gestion des affaires municipales, conduite par Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, RGR, centre-droit). Avec six sièges, elle arrive en seconde position, derrière les sortants communistes (10 élus) mais à égalité avec le Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste). Le Mouvement républicain populaire (MRP, chrétien-démocrate) a deux conseillers municipaux tandis que les socialistes SFIO en ont trois. Lors de l’élection du maire, la droite et le centre ont 14 voix (RGR, RPF, MRP) contre 13 pour la gauche. Defert est élu maire. Derou, qui a obtenu 1 540 voix pour 6 748 suffrages exprimés (22,8%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits, est élu.

Lors des élections municipales de mars 1959, le mode de scrutin change pour devenir majoritaire. Les amis de Defert obtiennent les 27 sièges à pourvoir avec 52,4% des suffrages au second tour. Leur liste avait recueilli 41,2% des votes au premier tour contre 32,2% aux communistes et 23,5% au groupement UNR (gaullistes), MRP et SFIO.

Réélu, Derou devient adjoint au maire, aux côtés de Gaulin, Belhomme, Garchery, Perly et Lambert. Il le reste après le renouvellement du conseil en mars 1965, au cours duquel la majorité se renforce.

La RATP confie à Derou le poste de directeur du métro de Paris en 1965. Il s’intéresse à la coopération avec d’autres villes désireuses de s’équiper de transports en commun, et d’abord avec Montréal qui crée son réseau en vue des Jeux olympiques. Avec Jacques Gaston, ingénieur en chef, Derou joue le rôle de conseiller technique dans les études et la réalisation du métro de la métropole québécoise. Il sera ensuite associé à d’autres réalisations de réseaux ferrés métropolitains à l’étranger, notamment ceux de Mexico, de Santiago du Chili et du Caire.

En 1973, nommé directeur général adjoint de la RATP, assume également la direction de la SOFRETU, la Société française d'études et de réalisations de transports urbains, filiale en charge des réseaux hors de l’Île-de-France.

Pour autant, Derou n’abandonne pas son action politique. Il est réélu en mars 1971 toujours avec Georges Defert, mais cette fois dès le premier tour face aux seuls communistes avec 64,2% des voix. Après la mort du maire, en 1975, ce dernier est remplacé par son premier adjoint, Jean-Pierre Garchery (CNI, droite), qui le remplace aussi au conseil général du Val-de-Marne.

Cependant, Garchery ne se représente pas en mars 1977. Les anciens élus ou candidats de droite se déchirant sur quatre listes, dont une s’affichant comme écologiste. C’est la celle conduite par Derou qui arrive en tête avec 28,3%, devant Oyarsabal (20,2%) et Ribetti (4%) tandis que l’indépendant Achaintre fait 7,7%. La gauche, conduite par le communiste Guy Gibout faisait au premier tour un score de 39,9% ; bien inférieur à celui de l’ensemble de la droite. Elle va pourtant l’emporter au second tour avec 50,9%.Derou cesse donc de siéger au conseil municipal.

En 1978, il prend sa retraite du groupe RATP, à l’âge de 70 ans.

Georges Derou meurt le 20 avril 1994 à Créteil (Val-de-Marne) où il était hospitalisé. Il avait 85 ans et était père de trois enfants. En janvier 1963, il avait été fait chevalier de la Légion d’honneur. Il était l’auteur de plusieurs articles sur les réseaux de transport urbains.

Georges Derou en 1961 à Montréal

 

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14 juillet 2022 4 14 /07 /juillet /2022 00:01

Pierre Jean Maurice Rougeron naît le 16 juin 1906 à Paris (14e arr.). Il est le fils de Marie Gabrielle Bignat et de son mari Émile Antoine Rougeron, fondeur. Ils vivent rue du Commandeur.

En octobre 1933, Pierre Rougeron, qui est ingénieur, épouse Madeleine Marie Thérèse Épinette à Alençon (Orne), ville dont elle est originaire. Ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le centre-ville, rue de Créteil.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Rougeron préside à Joinville l’association Parrainage des vieux. Elle organise par exemple un déjeuner des vieux en décembre 1943 ou un goûter en juin 1944, avec l’appui de la mairie, des œuvres des eux paroisses catholiques communales et de plusieurs associations à vocation sociale.

Après l’occupation de la mairie le 20 août 1944 par les Forces françaises de l’intérieur et la Libération de la ville, le préfet du département de la Seine nomme par arrêté du 26 septembre 1944 une délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune de Joinville. Les membres, dont Pierre Rougeron, sont choisis sur proposition du Comité local de Libération et après avis du Comité parisien de la Libération. Le président, maire de facto, est Robert Deloche, communiste. Les vice-présidents, qui assument le rôle d’adjoints, sont André Malcouronne, communiste, Henri Drevet, radical-socialiste, François Decrombecque, indépendant et Léon Berthet, socialiste SFIO. Le mandat de la délégation prend fin avec les élections d’avril 1945, au cours desquelles la liste conduite par Deloche est élue.

Pierre Rougeron meurt le 24 février 1972 à Dax (Landes). Il était âgé de 55 ans et père de deux enfants.

Il ne faut pas le confondre avec Pierre Marie Camille Maurice Rougeron (1893-1980), également ingénieur, dans la marine nationale, ayant le grade de colonel et dont les écrits ont été remarqués par le futur général Charles de Gaulle.

La mairie de Joinville-le-Pont avant sa démolition en 1975

 

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15 avril 2022 5 15 /04 /avril /2022 00:01

Pierre Ernest Battarel naît le 16 août 1836 à Paris (3e arr.). Il est le fils de Louise Cécile Mathilde Petry et de son mari, Joseph François Battarel, avocat. La famille s’installe ensuite à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne).

Devenu ingénieur, Pierre-Ernest Battarel travaille pour la Compagnie parisienne du Gaz. Il est membre depuis 1867 de la Société des ingénieurs civils de France.

En 1881, avec son frère Arthur Battarel et son beau-frère, Constantin Ernest Chavignot, Pierre Ernest Battarel acquiert le château de Polangis à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) auprès des héritiers d’Auguste Courtin, ancien maire de la commune. Ils créent en 1894 la Société civile immobilière de Polangis, à laquelle ils vendent une partie du terrain afin de le lotir. Pierre Ernest Battarel se consacre désormais essentiellement à sa nouvelle propriété.

Il est devenu adhérent, en 1889, à l’Association française pour l'avancement des sciences. Lors de l’enquête sur la création d’une ligne de tramway devant relier Joinville et Chennevières, Battarel et Chavignot présentent un contre-projet alternatif à celui du conseil municipal. Après une séance, qualifiée de « longue et assez houleuse » par l’hebdomadaire Voix des communes, le conseil municipal rejette leur propositions en mai 1930.

Pierre Ernest Battarel meurt le 27 juillet 1901 à Joinville, au château de Polangis. Il était âgé de 64 ans, célibataire et sans enfant. Il est inhumé à Joinville.

La propriété du château de Polangis revient à sa sœur, Ernestine Louise Clotilde, et à son mari, Henri Chavignot, qui vont achever de lotir le parc puis détruire le château.

Le château de Polangis

 

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6 février 2022 7 06 /02 /février /2022 00:01

Suite de la biographie de Nguyên Thê Truyên

Après la défaite du Japon en août 1945, Hô Chi Minh s'installe à Hanoï le 25 août 1945 et, le 2 septembre, déclare sur la place Ba Dinh que le peuple du Viêt Nam s'affranchit « complètement de tout rapport colonial avec la France impérialiste ». Dans sa proclamation il reprend en grande partie les mots de la brochure Procès de la colonisation française, élaborée avec Nguyên Thê Truyên.

Selon l’historien Pierre Brocheux, il est sollicité par Hô Chi Minh pour devenir vice-président de la République démocratique du Vietnam en 1946, mais il refuse l’offre. En 1953, Le Monde, assure que c’est le portefeuille des affaires étrangères qui lui fut proposé.

Alors que le Vietminh contrôle une partie du territoire, mais que la capitale, Nguyên Thê Truyên a refusé de rejoindre le gouvernement révolutionnaire installé dans les montagnes. Il reste à Hanoï, toujours contrôlée par les autorités françaises et le gouvernement de la République du Vietnam. Des élections municipales y sont organisées en janvier 1953.

Nguyen Thé Truyen, présenté par Jean Lacouture dans Le Monde comme un ancien compagnon d'Ho Chi-Minh en France, figure sur une liste d’unification, qualifiée de nationaliste de gauche, qui comprend également le docteur Hoang Co Binh, directeur du journal, Giang Son, et Tran Hung-Dung, militant nationaliste. Leur programme comprend des élections rapides à l'Assemblée constituante afin que soit institué un régime constitutionnel, le vote des femmes et l'installation du gouvernement à Hanoï. Le scrutin permet aux nationalistes de gauche de remporter tous les sièges, sauf un. Selon Le Monde, « la personnalité de son leader Nguyên Thê Truyên a été l'une des raisons les plus fortes de ce succès. »

Reçu en mars 1953 à Saigon par Jean Letourneau, ministre français chargé des relations avec les États associés, Nguyên Thê Truyên, désigné par Le Monde comme grand vainqueur du scrutin de Hanoï, a suggéré des élections plus larges et une politique sociale plus hardie.

Lors de la division du Vietnam en deux États en 1954, Nguyên Thê Truyên rejoint le Sud-Vietnam et vit à Saïgon. Il participe à l’élection à la présidence de la République qui est organisée en février 1961. Le sortant, Ngo Dinh Diem, est réélu avec une très forte majorité, N. T. Truyên est candidat, en tant que vice-président, aux côtés de Hô Nhat Tan, praticien de médecine orientale traditionnelle. Bernard Fall voit dans Nguyên Thê Truyên « la seule figure respectable » du scrutin qu’il qualifie de « farce ». Sa liste obtient 4% des suffrages dans tout le pays, contre 7% pour l’autre opposant Ngo Dinh Diem. Le Monde commente les résultats dans la l'agglomération saïgonnaise, où la liste Hô Nhat Tan et Nguyên Thê Truyên a recueilli 150 000 voix, contre 300 000 au président. Il estime que ce résultat est significatif, car Nguyên Thê Truyên « porte un nom fameux : il fut, chacun le sait, le plus proche compagnon d'Hô Chi Minh pendant le long séjour que le fondateur du Vietminh fit à Paris entre 1917 et 1923. Ce qui donne un sens particulier à la plupart des voix qui se sont portées sur son nom. »

En mai 1961, les quatre candidats d’opposition aux élections présidentielles, Hô Nhat Tan, Nguyên Thê Truyên, Nguyen Dinh Quat et Nguyen Thanh Phuong, créent une alliance politique sous le nom de Khoi Dan Chu.

Nguyên Thê Truyên  en 1961

Après l'assassinat du président Ngo Dinh Diem, Nguyên Thê Truyên est reçu en février 1964 par le général Nguyen Khanh, président du conseil militaire révolutionnaire vietnamien, qui a pris le pouvoir au Sud-Vietnam. Il est de nouveau candidat à la vice-présidence en septembre 1967 au côté de Nguyen Hoa Hiep. Ils recueillent 160 790 voix, soit 3,5% des 4 868 266 suffrages exprimés pour 5 853 251 inscrits. Le général Nguyễn Văn Thiệu, qui avait pris le pouvoir en 1965, est élu.

Malade, Nguyên Thê Truyên meurt le 19 septembre 1969 à Saïgon. Âgé de 71 ans, il est inhumé au cimetière du Cong Phan (Go Vap). Il était père de quatre enfants, les trois premiers étant nés en France en 1923, 1925 et 1927, le dernier étant natif de Nam Dinh en 1931 : Christiane Nguyen Trung Trac, Niquette Nguyen Trung Nhi, Claude Nguyen Quoc Tuan et Jean Nguyen Le Hao.

Le poète Vu Hoang Chuong, lui rend hommage par un poème qu’il publie après sa mort en 1969.

Fin

 

 

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2 février 2022 3 02 /02 /février /2022 00:01

 

Suite de la biographie de Nguyên Thê Truyên

Revenu dans son pays natal en 1920, il bénéficie toujours d’une bourse et reprend la mer à Haiphong pour Marseille en août 1921. Il vit rue Champollion à Paris (5e arr.) puis, l’année suivante, villa des Gobelins (13e arr.). S’il est ingénieur chimiste, Nguyên Thê Truyên, poursuit des études à l’université, où il obtient une licence de philosophie en 1923, et consacre une part importante de son temps à l’activité politique.

Il est un des fondateurs et le secrétaire adjoint de l'Union intercoloniale, association proche du parti communiste, créée en mai 1922. Elle aurait compté selon la police environ 120 membres, dont seize Vietnamiens fin 1923, parmi lesquels une vingtaine de militants actifs. Elle porte des revendications d’égalité politique (droit de vote) et sociale (« À travail égal, salaire égal ») et condamne les guerres coloniales menées par la France au Maroc (Rif, 1925-1926) ou en Syrie (1925-1927).

Le 12 avril 1925, Nguyên Thê Truyên apparaît comme la cheville ouvrière du meeting, organisé par la Fédération du parti Kuomintang chinois en France salle des Coopérateurs à Paris, boulevard Auguste-Blanqui. Selon le quotidien de droite, L’Écho de Paris, six cents personnes environ y ont assisté, officiellement pour commémorer la mémoire du révolutionnaire chinois Sun Yat Sen. Nguyên Thê Truyên prône l’union des révolutionnaires chinois et du peuple indochinois pour renverser la domination des impérialismes mondiaux et les chasser définitivement de l'Asie. Il attaque Ernest Outrey, député de la Cochinchine, et Martial Merlin, gouverneur général de l'Indochine, qu'il qualifie de pirates et de requins. Il appelle à ce que « les Chinois et les Annamites se préparent pour soulever la race jaune contre les Impérialismes et en particulier contre la France. »

Lié à l'Union intercoloniale, le journal Le Paria tire en 1923 à deux mille exemplaires, dont mille étaient expédiés dans les colonies africaines. Il a 150 abonnés vietnamiens, dont seulement treize en Indochine. Malgré cette diffusion limitée, son écho est réel au Viêt-Nam, au vu des reprises que font des journaux saïgonnais de langue française et des mesures d'interdiction et de surveillance dont il est l'objet de la part des autorités coloniales. Nguyên Thê Truyên en est le rédacteur en chef. Il est également présenté comme le principal rédacteur du Procès de la colonisation française, signé par Nguyen Ai Quoc (Hô Chi Minh) et paru en 1925.

 

 

À partir de l'automne 1925, l'Union intercoloniale entre en sommeil et Le Paria cesse de paraître en avril 1926.

S’étant éloigné du mouvement communiste pour s’engager dans l’action nationaliste, Nguyên Thê Truyên lance en janvier 1926 une nouvelle publication Viêt-Nam Hon (L’Âme du Vietnam), qui paraît clandestinement. Il publie également Phuc Quoc (Restauration de la Patrie) et La Nation annamite. Il fonde le Parti annamite de l’indépendance (PAI, Viêt-Nam Doc Lap Dang, VNDLD), qui est constitué officiellement en mai 1927. Lié au Kuomintang chinois, le PAI conserve cependant des liens avec les communistes, l'Internationale communiste soutenant le Kuomintang. Il organise des réunions publiques en province, notamment à Lille, au Havre (où se retrouvent beaucoup de marins indochinois) ou à Montpellier. Nguyên Thê Truyên préside le comité central provisoire.

Le 17 octobre 1927, un meeting de protestation « contre la terreur en Indochine » est organisée par deux formations nationalistes, le PAI et le Parti constitutionaliste indochinois. Le quotidien Le Soir estime le nombre de participants à six cents. Nguyên Thê Truyên, selon L'Écho annamite, « définit les causes de toutes ces persécutions abominables dont est victime le peuple indochinois et dénonça les coupables. Ce sont, d'une part, les missions étrangères, surtout la mission catholique représentée par le fameux Père Robert. »

D’après le préfet de police de Paris, il est, entre 1925 et 1927, « le plus actif des agitateurs du mouvement révolutionnaire annamite en France [...] l'animateur du mouvement dans la région parisienne. »

À Paris (4e arr.), Nguyên Thê Truyên épouse en novembre 1927 Madeleine Marie Clarisse Latour, modiste. Ils vivent rue Saint-Louis-en-l'Île.

Nguyên Thê Truyên retourne au Vietnam en janvier 1928. Il est accueilli favorablement par l’organe nationaliste L'Ère nouvelle, qui apprécie qu’il se soit engagé dans « la politique d'indépendance immédiate ». Par contre la police s’inquiète et, ayant reçu une lettre anonyme l'informant que ses partisans détenaient des milliers de fusils et une quantité considérable de munitions dans quelques grottes et cavernes du nord de la province de Thudaumot, en Cochinchine, décide de mener une perquisition, qui n’a aucune suite.

En France, le PAI est dissous en mars 1929 par mesure judiciaire. Mais au Vietnam, Nguyên Thê Truyên se rapproche du Viet Nam Quoc Dan Dang (VNQDD) ou parti nationaliste annamite. Les affiliés du VNQDD prononcent le serment suivant : « Devant les Monts et les Fleuves du Pays d'Annam ; devant les Camarades rassemblés; je jure sur l'honneur de remplir intégralement mes devoirs de membre, d'obéir ponctuellement aux ordres du parti, de garder un secret absolu sur toutes ses affaires, de lui sacrifier ma vie, mes biens et ma situation, de subir la peine de mort si je me parjure. »

À suivre

Nguyên Thê Truyên

 

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31 janvier 2022 1 31 /01 /janvier /2022 00:01

Début de la biographie de Nguyên Thê Truyên

Nota : les sources donnent plusieurs translittérations du nom, avec une assimilation différente aux nom et prénom en usage en Europe. Nous adoptons ici de manière unique la graphie Nguyên Thê Truyên.

Selon les sources françaises d’état-civil, confirmées par sa signature, Nguyên Thê Truyên naît le 19 novembre 1898 dans le village de Hanh Thiên, province de Nam Dinh, au Tonkin, alors protectorat français depuis 1884, intégré aujourd’hui au Vietnam. D’autres sources biographiques donnent une date un peu différente pour sa naissance, le 17 décembre 1898.

Sa mère est Pham-Thi Truyên et son père Nguyên Duy Han, mandarin, fonctionnaire lettré, formé dans un temple littéraire confucéen et ayant obtenu son baccalauréat en 1886. Devenu gouverneur, il est condamné à mort par le mouvement nationaliste Quang Phuc, qui le considère comme un traître, et assassiné le 13 avril 1913. Une rue de Hanoï est rebaptisée par les autorités françaises de son nom.

Selon Trinh Van Thao (Les compagnons de route de Hô Chi Minh, Karthala, 2004), la propagande moderniste a rencontré une forte résonance à Hanh Thiên, qui devient un des premiers villages du Nord du Vietnam à s'offrir de « nouveaux lettrés » formés à l’occidentale avec les frères Nguyên Thê Truyên et Nguyên Thê Song.

Les sources divergent sur la date d’arrivée en France de Nguyên Thê Truyên, généralement située entre 1908 et 1910. En 1910, il est pensionnaire de l’école de l'École d'enseignement pratique colonial du Parangon à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Ouverte en 1899 par le Dr Henri Rousseau, elle bénéficie notamment du soutien de l’Alliance française et reçoit un contingent significatif d’élèves indochinois. En juillet 1911, Nguyên Thê Truyên reçoit la distinction la plus élevée, le prix d’honneur des élèves en année du certificat d’études (fin du cycle primaire). Le gouvernement général de l’Indochine lui accorde en 1913 une bourse scolaire pour poursuivre ses études en France. En 1915, il est l'un des premiers Vietnamiens à passer le Brevet supérieur, ce qui assure sa réputation au Tonkin. Il retourne alors dans sa famille.

Revenu en France, il s’inscrit à l’Université de Toulouse (Haute-Garonne) où il fréquente l’Institut de chimie de la faculté des sciences. Il obtient, en juillet 1920, le diplôme d'ingénieur chimiste. Son frère, Nguyên Thê Song, est également reçu dans le même titre.

C’est au cours de cette même année 1920 que, de concert avec d’autres étudiants, il forme le groupe des Cinq Dragons ou groupe des Gobelins, du nom de la rue de Paris où ils se réunissent. Il est composé également de Phan Châu Trinh, Nguyên An Ninh, Phan Van Truong et de Nguyên Ai Quôc (le futur Hô Chi Minh). Avec les deux derniers, Nguyên Thê Truyên devient probablement, en 1920 membre du parti socialiste, section française de l’Internationale ouvrière (SFIO), qui se transforme, en décembre de cette année, pour donner naissance au parti communiste, dont tous les trois sont adhérents.

À suivre

Les Cinq dragons

 

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3 janvier 2022 1 03 /01 /janvier /2022 00:01

Suite de la biographie de Pierre Schaken

Quittant la commune flamande pour Bruxelles, devenue en 1830 capitale de la Belgique indépendante, Pierre Schaken devient entrepreneur de travaux publics. Il est notamment chargé de la réalisation de fortifications et du creusement de canaux. Adepte du Saint-Simonisme et franc-maçon, Schaken va ensuite se consacrer principalement à la réalisation de voies ferroviaires, en Belgique, au Pays-Bas, en Espagne, au Portugal et, principalement, en France. Associé à Basile Parent, sa société est une des principales entreprises, associée notamment à la construction des liaisons entre Lyon et la Méditerranée, de Paris à Mulhouse ainsi que de la capitale française à Strasbourg. Toujours avec Basile Parent, il commença en 1855 la construction de matériel ferroviaire à Oullins (Rhône) et transporta en 1861 ses ateliers à Fives, dans la région de Lille. Cette entreprise devint en 1865 la Compagnie de Fives-Lille pour constructions mécaniques et entreprises. Les diverses sociétés contrôlées par Parent et Schaken employaient plusieurs dizaines de milliers d’ouvriers, dont une vingtaine de milliers en Belgique et plus en France. Schaken s’intéressa également à la production de gaz pour l’éclairage et le chauffage, notamment à Bruxelles et Naples.

En juin 1851, Pierre Schaken, alors domicilié à Schaerbeck-les-Bruxelles (Belgique) achète pour 35 000 francs aux héritiers de Marie Jean Baptiste Bertin une maison de deux étages avec un belvédère, un jardin et une île, située rue du Canal à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne). Le terrain s’étend également sur le terrain de la commune, alors voisine, de Saint-Maur-des-Fossés.

Après avoir fait démolir l’ancienne maison, Schaken fait construire en 1852 un bâtiment par l’architecte et archéologue Pierre Manguin. Il sera désigné, d’abord comme le château de Gravelle, ensuite comme le château Schaken. Il est orné de mascaron et rinceau. Plusieurs constructions annexes sont faites dans le domaine, dont une maison miniature et un pont donnant accès à l’île, entre la Marne et un bras comblé ultérieurement.

Plusieurs publications présentent le château Schaken comme celles de César Daly (L’architecture privée au XIXe siècle, Paris, 1864) ou l’Atlas de la Seine (BHVP, Paris, 1900). Le peintre aquarelliste Albert Capaul a réalisé une représentation du château ainsi qu’une autre de la pompe à eau et des écuries.

Albert Capaul, le château Schaken

La construction par la compagnie du Chemin de fer de l’Est de la voie ferrée qui relie la gare de Paris-Vincennes à Saint-Maur-des-Fossés, via Vincennes, entraine l’expropriation d’une petite partie du parc Schaken, identifié comme étant au lieu-dit Pré de Presles, aménagé en jardin d’agrément avec des murs, arbres, arbustes et espaliers. Une indemnité pour dépréciation de 27 570 francs lui est accordée, la superficie concernée faisant 1 142 m². Selon J. Bailly, qui signe un portrait de Schaken dans la Revue des races latines (septembre 1863) « sa délicieuse villa de Saint-Maurice est un petit et brillant chef-d’œuvre de parfaite élégance. Le jardin, au terrain accidenté, est traversé par un viaduc de la ligne de Paris à Vincennes, produisant l’effet le plus original. »

Un décret du 2 mai 1868 modifia les limites entre les communes de Saint-Maurice et Joinville-le-Pont, les fixant « par le canal et la route du canal de Saint-Maur ». Saint-Maurice perdit donc toute la partie de Gravelle entre le canal et le territoire de Saint-Maur-des-Fossés. De ce fait, la propriété Schaken se retrouva dans le giron de Joinville, les parties non construites en bords de Marne continuant à relever de Saint-Maur. Son adresse devint 174, rue du Canal (act. 20, rue Henri-Barbusse).

Pierre Schaken meurt le 8 janvier 1870 à Joinville. Il était âgé de 76 ans et père de trois enfants, un fils, mort très jeune et deux filles. D’abord inhumé au cimetière de Joinville, où son tombeau subsiste au 21e siècle sous le nom de Schaken-Rommel (nom d’épouse d’une de ses filles), son cercueil est transféré en janvier 1885 dans une chapelle funéraire familiale, au cimetière du Montparnasse à Paris (14e arr.).

Il était titulaire de nombreuses décorations : chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’ordre de Léopold de Belgique depuis janvier 1844, commandeur du nombre de l'ordre d'Isabelle la Catholique (Espagne, janvier 1860), chevalier de l'ordre du Lion néerlandais, commandeur de l’ordre du Christ du Portugal et médaille de Sainte-Hélène (France).

Le château Schaken est vendu aux enchères en 1883 par ses héritiers ; la mise à rpix est de 330 000 francs. La propriété vendue fait 2,8 hectares pour le domaine et 1,3 hectare pour le potager. Le terrain est loti et le bâtiment lui-même est détruit en 1970 pour laisser place à un immeuble social, la résidence Sévigné à Joinville. Seule la « villa miniature » subsiste au 21e siècle, au 56, avenue de Sévigné, dans la même ville. La ville de Saint-Maur-des-Fossés a baptisé une voie de son nom, le quai Schaken, ainsi qu’un établissement public, l’école maternelle Schaken ; le quartier environnant est fréquemment désigné aussi sous ce nom.

Fin

Le parc du château Schaken

 

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1 janvier 2022 6 01 /01 /janvier /2022 00:01

Début de la biographie de Pierre Schaken

Petrus Jacobus Franciscus dit Pierre Jacques François Schaken naît le 1er février 1793 à Ostende (Pays-Bas autrichiens, act. Flandre-Occidentale, Belgique). Il est le fils de Thérèse Cécile Olferts et de son mari, Pierre Louis Joseph Schaken.

En octobre 1795, les Pays-Bas autrichiens sont annexés par la République française et Ostende devient le chef-lieu d’un canton du département de la Lys. Pierre Louis Joseph Schaken est commissaire de police de la ville de 1800 jusqu’à son décès en octobre 1815.

Petrus Schaken, qui utilise le prénom Pierre, sert, selon les archives familiales, dans le 1er régiment des gardes d'honneur de Napoléon 1er et participe aux campagnes militaires de la Grande Armée. Créé le 3 avril 1813, le régiment était composé de fils de famille, qui devaient s'habiller et s'équiper à leurs frais. Il combat pendant la campagne de France, avec les rois autres régiments de gardes d'honneur, dans la division commandée par le général Jean-Marie Defrance. Elle s'illustre aux batailles de Montmirail et de Reims. Le 1er régiment fut licencié à Versailles, le 14 juillet 1814.

Garde d'honneur

De retour à Ostende, la ville appartenant désormais au royaume des Pays-Bas, Pierre Schaken devient en 1815 vérificateur des poids et mesures, ayant probablement fait des études techniques qui lui permettront ensuite de se présenter comme ingénieur.

Après la mort de son père en octobre 1815, il lui succède en tant que commissaire de police d’Ostende, nommé par décret du roi Guillaume 1er. En mai 1819, Joanna Theresia (Jeanne Thérèse) Verpoorten et Pierre Schaken se marient à Ostende, en présence notamment du bourgmestre et de l’échevin de la ville. Pierre Schaken démissionne de la fonction de commissaire en 1823. Il prend ensuite la direction du Mont de Piété d'Ostende (Lomberd, institution de prêts sur gages). Il commande le premier bataillon de la garde civique en 1832 avec le grade de major (commandant), sous les ordres du lieutenant-colonel De Knuyt-de Brouwère, qui encadre les deux bataillons territoriaux. Plusieurs ouvrages attribuent à Schaken un titre de général de la garde civique, mais aucune source connue ne l’atteste.

Comme son père, Pierre Schaken était membre de la loge Les Trois Niveaux, Orient d’Ostende, constituée en 1784 (5784 selon le calendrier maçonnique). Il en est surveillant en 1822, le vénérable étant l’avocat Donny. Les réunions se tenaient rue Longue.

Après l'indépendance de la Belgique en 1830, obtenant ainsi une quatrième nationalité, Pierre Schaken devient entrepreneur de travaux publics. Il se consacre notamment à la réalisation de fortification puis au creusement du canal de jonction de l'Escaut à la Lys, dont il préside le conseil d'administration de la société chargée de la construction.

Pierre Schaken est un adepte du Saint-Simonisme, doctrine qui fait de l’industrie le fer de lance du progrès technique et la propagatrice d’une morale, condition du bonheur, de la liberté et de l’émancipation. Il est en relation avec les frères Émile et Isaac Pereire, figures majeures de ce courant, ce qui va lui permettre d'entrer dans de nombreuses entreprises notamment en France.

À suivre

Pierre Schaken

 

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