Charles Paul Henri Haubert naît le 19 avril 1909 à Paris (11e arr.). Il est le fils de Jeanne Crignon, originaire du Nord, et de Charles Paul Henri Haubert, pharmacien, préparateur de travaux de chimie générale à l’École supérieure de pharmacie de Paris ; ils ne sont alors pas mariés et ont une importante différence d’âge (près de dix-huit ans) mais ils s’épousent en août 1910. Ils vivent rue Trousseau puis rue Louis-Braille (12e arr.) où ils exploitent une pharmacie.
Devenu mécanicien, Charles Haubert se marie en juin 1930 à Arnouville-lès-Gonesse avec Suzanne Clotilde Guichard. Ils divorcent en juin 1939. En 1937, il vit rue du Repos, près du cimetière du Père-Lachaise (Paris, 20e arr.).
Après la deuxième guerre mondiale, Charles Haubert vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il se présente en mai 1953 sur la liste d'Union républicaine et résistante, qui est principalement composée de communistes, dont la maire sortante, Amélie Trayaud, et le secrétaire de la section de Joinville du PCF, Henri Bideaux. Elle comprend cependant également des personnalités indépendants, du les adjoints sortants, Decrombecque et Blocher, ainsi que Haubert, présenté comme syndicaliste.
La liste arrive en tête avec dix sièges, devant deux listes de droite (six sièges chacune), les socialistes SFIO alliés aux radicaux-socialistes (trois élus) et les démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire (MRP, deux élus). Haubert obtient 2 410 voix pour 6 748 suffrages exprimés (35,7%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits. Il est élu. Lors de l’élection, les listes Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste) et Rassemblement des gauches républicaines (RGR, centre-gauche) s’allient avec le MRP et font élire Georges Defert (RGR) comme maire.
Haubert siège assidument au sein du conseil municipal. En mars 1958, est un des trois élus mobilisés pour l’établissement de la liste électorale pour les conseils de prud’hommes, en tant qu’ouvrier, avec Depoutot (employé) et Garchery (patron). En octobre 1958, Charles Haubert démissionne du conseil municipal.
Il épouse, en avril 1963 à Joinville Rolande Gabrielle Jollivet.
Charles Haubert meurt le 26 mars 1989 à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne). Il était âgé de 79 ans.
Eugène Cochard naît le 24 novembre 1894 à Paris (11e arr.). Il est le fils de Joséphine Tamponnet, polisseuse, et de son époux Marius Joseph Eugène Cochard, électricien. Ils demeurent rue Saint-Maur.
Ayant perdu son père, Eugène Cochard est devenu commis dessinateur pour la préfecture du département de la Seine et vit à Paris (2e arr.), rue Montmartre quand il est mobilisé peu après le déclenchement de la première guerre mondiale en septembre 1914. Il rejoint le 131e régiment d’infanterie. Nommé caporal en décembre 1914 puis sergent en avril 1915, il combat notamment à Courtemont, Varennes et Reuilly. Il est cité une première fois, à l’ordre de la brigade, en juillet 1916 : « sergent grenadier d’une grande bravoure, le 12 juillet a fait preuve de beaucoup d’énergie et de sang-froid en résistant avec ses hommes au coup de main que l’ennemi tentait sur nos petits postes après un violent bombardement ». Il l’est à une deuxième occasion en octobre la même année : « très bon sous-officier, calme et courageux ; à l’attaque du 2 septembre 1916, a pris le commandement d’une section dont le chef venait d’être blessé ; a continué avec énergie et décision la marche en avant ; a conduit ce même jour une patrouille dans des conditions périlleuses et a rapporté d’utiles renseignements. »
Sa troisième citation, à l’ordre du régiment est datée d’avril 1918 : « vaillant sous-officier, a résisté crânement le 24 mars 1918 avec ses hommes à la poussée allemande défendant le terrain pied à pied et faisant subir à l’ennemi des pertes sensibles ». Il est ensuite fait prisonnier le 15 juillet 1918 et retenu en captivité à Cassel & Cottbron. Il est rapatrié le 18 janvier 1919. Il est affecté ensuite à la 8e section d’infirmiers en avril avant d’être démobilisé en octobre 1919.
En mars 1922, Eugène Cochard épouse à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde) Marie Anne Aline Grimaux, native des Hautes-Pyrénées. Ils s’installent en 1925 à Ivry-sur-Seine (Seine, act. Val-de-Marne), rue de Beauvais puis en 1929 à Nogent-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne), Grande-Rue. Ils rejoignent enfin deux ans plus tard dans la commune voisine de Joinville-le-Pont le quartier de Polangis, avenue Foch.
Réintégré après le conflit mondial au service des Égouts de la préfecture de la Seine, Cochard le quitte en mars 1923 pour remplir les fonctions de conducteur de travaux au service d'architecture départemental. Il devient ensuite ingénieur pour la Ville de Paris. Il participe en juillet 1934 à la distribution des prix aux élèves de l’Institution Palissy, école privée catholique de Joinville.
Si son attitude pendant la deuxième guerre mondiale n’est pas connue, il faut probablement l’assimiler à Eugène Cochard, identifié par le Service historique de la défense dans ses Dossiers administratifs de résistants, même si aucune précision n’est fournie permettant de les rapprocher.
Après la fin de la guerre, Eugène Cochard est candidat aux élections municipales de novembre 1947 sur la liste présentée par le Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste) à Joinville. Elle arrive en tête avec 44% des suffrages exprimés et 13 sièges sur 27. L’Union républicaine et résistante du maire sortant, Robert Deloche, communiste, obtient 43,3% et le même nombre d’élus. C’est le seul socialiste SFIO, désigné avec 6,5% des voix, qui fait la différence permettant de réélire Deloche. Eugène Cochard devient conseiller municipal.
En mai 1951, il publie, sous le titre de « Civilisation ? » un article dans l’hebdomadaire libéral local Nouvelle Union régionale : Un aveugle de faibles ressources demande au commissariat qu’on emmène à l’hôpital en ambulance un enfant de trois ans, malade ; mais on lui oppose un refus car il ne peut présenter de certificat médical, trop coûteux à faire pour lui un dimanche. Sur le plan professionnel, Cochard est devenu ingénieur divisionnaire.
Le mandat du conseil municipal est agité : suite à trois démissions successives, le seul siège SFIO est occupé par quatre personnes. Le parti communiste exclut le maire, Deloche, qui démissionne et est remplacé en mars 1953 pour deux mois par Amélie Trayaud, communiste également. Mais le vote a été l’occasion de montrer la division de la droite, qui disposait d’une majorité relative dans le conseil, mais n’a pu se mettre d’accord sur un candidat commun. Cochard reste fidèle au représentant officiel du RPF, Pierre Calmon, tandis qu’un autre groupe s’est formé derrière Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, RGR, centre-gauche) et la tête de liste de 1947, Pierre Perly.
Lors des élections municipales d’avril 1953, Eugène Cochard figure sur la liste du RPF, dirigée par Calmon. Elle est devancée par les communistes (35,6%, 10 élus) et la partie de la droite conduite par Defert (22,1%, 6 sièges) en obtenant également six conseillers municipaux avec 19,8%. L’assemblée accueille aussi trois socialistes SFIO (12,3%) et deux démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire (MRP, 9,2%). Étant arrivé en septième position des candidats RPF, Cochard n’est pas élu. Lors de la désignation du maire, le RPF et le MRP soutiennent Defert, qui est élu maire.
Au cours du mandat, Cochard redevient conseiller municipal suite à la vacance d’un siège de sa liste ; il s’agit probablement de celui d’Edmond Eeckhout, mort le 31 juillet 1957. Mais il démissionne lui aussi et est remplacé en décembre 1957 par Mignon.
Dans le collège des cadres, Cochard est candidat sur la liste commune et unique présentée par les syndicats Confédération générale du travail (CGT) et Confédération française des travailleurs chrétiens (CTC, act. CFDT) pour la désignation des représentants du personnel à la Commission administrative paritaire du personnel de la Ville de Paris. Il est élu en qualité de suppléant en février 1958. Il prend sa retraite fin 1959 et se voit reconnaître le titre d’ingénieur divisionnaire honoraire.
Eugène Cochard meurt le 30 avril 1970 à Montpellier (Hérault). Il était âgé de 75 ans et père de deux fils. Décoré de la Croix de guerre, avec deux étoiles de bronze et un étoile d’argent, il avait également obtenu, en décembre 1950, la Médaille militaire. En mars 1949, la Médaille d’honneur départementale et communale de vermeil lui avait été attribuée.
Lucien Charles Provin naît le 7 janvier 1895 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Louise Isabelle François et de son mari, Charles-Jules Provin, sapeur-pompier dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés.
Alors plombier, Charles Provin est mobilisé au début de la première guerre mondiale en décembre 1914 mais détaché dans une usine métallurgique locale, Bi-Métal, à Joinville, qui produisait des fils pour les besoins de l’armée notamment pour les communications téléphoniques. En juillet 1916, il rejoint une unité militaire, le 74e régiment d’infanterie. Au cours d’une permission, il épouse en août 1916 à Saint-Maur, Yvonne Chabas, journalière ; son frère aîné Léon se marie le même jour.
Puis en septembre 1916, il est affecté au 220e régiment d’infanterie. Le 19 mai 1917 il est cité à l’ordre de la division : « dans la nuit du 27 avril 1917, au cours d’une opération délicate, s’est porté avec courage à l’attaque des tranchées allemandes, a engagé avec vigueur le combat à la grenade contre les ennemis qui défendaient avec énergie et leur a occasionné des pertes sensibles. »
Malgré ces félicitations, il est noté comme « absent » de son unité le 23 juin puis porté « déserteur » le 12 juillet 1917. Arrêté le 27 juillet à Saint-Maur, il est traduit le 2 septembre devant le conseil de guerre qui le condamne, pour désertion, à quatre ans de travaux publics avec sursis. La légèreté de la peine et le fait qu’il n’ait, semble-t-il, pas été envoyé dans une unité disciplinaire, laisse penser qu’il a bénéficié de circonstances atténuantes ; il sera amnistié le 24 octobre 1919.
Ayant repris son service armé, il est de nouveau cité à l’ordre du régiment le 7 novembre 1917 : « très dévoué et courageux, entraînant ses camarades par son exemple, faisant partie d’une reconnaissance le 22/10, a attaqué un petit poste avec un entrain merveilleux ». Transféré au 329e régiment d’infanterie en décembre 1917, il est de nouveau cité le 12 avril 1918 à l’ordre du régiment : très bon soldat, le 24 mars 1918, est resté au contact de l’ennemi sous un feu violent de mitrailleurs, jusqu’à épuisement complet de ses munitions, contribuant ainsi à arrêter la progression de l’adversaire ». Nommé caporal peu avant la fin de la guerre en octobre 1918, il est démobilisé en août 1919.
En 1937, CharlesProvin est chauffeur de machine à vapeur. Il s’installe à Joinville-le-Pont, rue de Paris.
Au cours de la deuxième guerre mondiale, CharlesProvin est enregistré dans la commune de Boutigny (act. Boutigny-Prouais, Eure-et-Loir) où une carte alimentaire lui est délivrée. C’est peut-être là qu’il est arrêté et envoyé en déportation.
Lucien CharlesProvin meurt le 26 mai 1945 à Paris (18e), boulevard Ney, à l’hôpital Bichat, où il était hospitalisé peut-être à son retour d’un camp. Son décès est déclaré par Maurice Pouvrasseau, membre du comité local de Libération du 18e arrondissement. Il est retranscrit sur l’état-civil de Joinville-le-Pont, où il est inhumé. Le nom de Lucien Provin figure sur le monument aux morts de Joinville et dans la base des morts en déportation du Service historique de la défense. La mention Mort pour la France a été ajoutée sur son acte de décès à la demande du ministère de la guerre et des anciens combattants en mai 1946. À son trépas, il était âgé de 50 ans et père de quatre enfants. Il avait été décoré de la Croix de guerre.
Son oncle, François CharlesProvin, avait été adjoint au maire de Joinville-le-Pont (1925-1929) ; un de ses gendres, Roger Rouvet, sera également conseiller municipal de Joinville (1947-1950).
Tombe de Charles Lucien Provin à Joinville-le-Pont
Charles Joseph Auguste Le Goff nait le 2 septembre 1903 à Cormeilles-en-Parisis (Seine-et-Oise, act. Val-d’Oise). Il est le fils de Georgette Andréa Lizeray et de son mari, Joseph Marie Le Goff, chauffeur (probablement de machines agricoles). Ils vivent dans la Grande-Rue puis route de Bezons.
Devenu électricien, Charles Le Goff épouse en septembre 1925 à Paris (17e arr.) Marcelle Antoinette Raffin, comptable, dont les parents sont originaires de Savoie. Ils s’installent en 1936, avec leur fille et les beaux-parents à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avenue Oudinot, dans le quartier de Polangis. Charles Le Goff travaille toujours comme électricien à Colombes (Seine, act. Hauts-de-Seine).
Au cours de la deuxième guerre mondiale, Charles Le Goff s’engage dans la Résistance, au sein des Forces françaises de l’intérieur.
À la Libération, il est nommé membre de la délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune de Joinville-le-Pont par arrêté préfectoral du 26 septembre 1944. Il a été choisi par le comité local de Libération, après avis du comité parisien de la Libération. Il fait ainsi fonction de conseiller municipal. Le président, assurant le rôle de maire, est le communiste Robert Deloche. L’assemblée comprend aussi des socialistes SFIO, des indépendants et des radicaux-socialistes, comme le deuxième vice-président, Henri Drevet et Charles Le Goff.
Lors des premières élections municipales en mai 1945, Deloche conduit une liste d’Union résistante et démocratique. Avec une moyenne de 61,7% des suffrages exprimés, elle emporte les 27 sièges à pourvoir. Le conseil comprend 7 communistes, 6 socialistes, 5 radicaux-socialistes (dont Le Goff) et 9 indépendants de gauche, souvent proches du PCF.
N’étant pas réélu lors des scrutins suivants, de 1947, 1953 et 1959, Charles Le Goff est de nouveau candidat en mars 1965. Il figure sur la liste d’Union démocratique, conduite par le communiste Henri Bideaux. Elle comprend 24 candidats communistes mais également un socialiste, un indépendant et lui-même, qui porte l’étiquette radicale-socialiste. La liste obtient au premier tour une moyenne de 29,9% des voix, derrière le maire sortant Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, centre-droit) à 43,6% et devant les gaullistes à 26,6%. Au second tour, les candidats de Defert emportent les 27 sièges à pourvoir avec 60,4% des suffrages exprimés, les communistes se situant à 38,1% en moyenne. Charles Le Goff n’est pas élu.
Charles Le Goff meurt le 2 octobre 1973 à Joinville. Il était âgé de 70 ans et père d’un ou deux enfants.
Jules Serval est désigné pour siéger au conseil municipal provisoire qui se met en place le 3 septembre 1944 à Lyon après la Libération de la ville et comprend également d’anciens élus écartés par le régime de Vichy. Il sera élu dans cette même assemblée en avril 1945 puis en octobre 1947, siégeant toujours au sein du groupe communiste. Membre du conseil d’administration des hospices de Lyon, il est aussi délégué cantonal de l’enseignement pour le 7e arrondissement.
En février 1948 à Lyon (7e arr.), Jules Serval épouse sa compagne Henriette Raymonde Barbotte. Ils vivent rue de l'Abbé-Rozier à Lyon (1er arr.).
En matière syndicale, Jules Serval remplace Paul Entzmann comme secrétaire de l’Union départementale de la CGT du Rhône en août 1945. Il plaide pour l’abandon du « cadre trop strict de la Charte d’Amiens » qui régit les rapports entre le syndicalisme cégétiste et les formations politiques, appelant les syndicalistes à jouer un rôle économique et politique. En décembre 1951, il est poursuivi pour « incitation de militaires à la désobéissance » devant le tribunal correctionnel de Lyon pour avoir appelé à manifester contre le départ des troupes en Indochine.
Il prend sa retraite de la société PLM, démissionne du conseil municipal de Lyon et quitte alors la région pour devenir à Paris secrétaire de l’Union CGT des cheminots retraités. Avec son épouse, ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en 1952.
Dans sa nouvelle commune, il réside dans le quartier de Polangis et adhère à la cellule locale. En avril 1965, il envoie une lettre au maire Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, centre-droit), qui vient d’être réélu, estimant qu’il était injurieux d’écrire, comme il l’avait fait dans ses affiches « Contre les communistes, votez nationaux ». Il fait état de ses titres de combattant 1914-1918 décoré, de combattant volontaire de la Résistance, d’interné politique et d’ex-capitaine FFI. Son épouse avait été candidate sur la liste d’Union démocratique, opposée à celle du maire.
En septembre 1968, Jules Serval quitte ses fonctions syndicales. Avec son épouse, ils rejoignent Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise. Une soirée d’adieux est organisée pour eux le 25 septembre 1968 par les communistes joinvillais.
Dans sa nouvelle résidence, il s’occupe, au témoignage de Moissonnier, de la diffusion de la presse dans la cellule Julian-Grimau de la section de Vénissieux-Centre du PCF.
Jules Serval meurt le 2 septembre 1978 à Bron (Rhône). Il est inhumé le 6 septembre au cimetière de Vénissieux. Âgé de 82 ans, il était décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze. Une voie publique de la commune de Vénissieux a été baptisée « rue Jules-Serval. »
Jules Serval naît le 2 juin 1896 à La Ricamarie (Loire). Il est le fils de Marie Françoise Alphonsine Gardes et de son mari, François Serval, ouvrier mineur.
Devenu lui-même mineur et vivant à Saint-Étienne (Loire), il est mobilisé, en avril 1915, à l’âge de 18 ans, dans le 5e régiment d’infanterie coloniale. Passant ensuite au 38e régiment d’infanterie coloniale, il est envoyé en décembre 1916 rejoindre l’armée d’Orient et débarqué à Salonique (Grèce). Il revient en France en juin 1918, et rejoint le 6e régiment d’infanterie coloniale. Son comportement lui vaut d’être, en novembre 1917, cité à l'ordre du régiment : très bon soldat, toujours volontaire pour les missions périlleuses, s'est offert spontanément dans la nuit du 21 octobre 1917 immédiatement après une tentative de coup de main de l'ennemi pour aller chercher au petit poste un camarade blessé.
Alors qu’il est caserné au fort Saint-Irénée, à Lyon, Jules Serval est accusé, en janvier 1919, du vol à l'esbroufe d’un sac de femme contenant 100 francs. Traduit en mars 1919 devant le conseil de guerre de Lyon en mars 1919, il est condamné à deux mois de prison pour vol simple avec circonstances atténuantes. Il est amnistié en avril 1921 et démobilisé en septembre 1919.
Revenu à la vie civile, Jules Serval entre à la compagnie de chemins de fer PLM (Paris-Lyon-Méditerranée) et réside à Aubervilliers (Seine, act. Seine-Saint-Denis), rue Lecuyer. Selon l’historien Maurice Moissonnier, il adhère en 1922 au parti communiste.
Il est en 1926 affecté à la gare PLM de Lyon-Perrache et vit chemin Saint-Fiacre (5e arr.). Poursuivant son activité politique, il est, d’après Moissonnier, en 1926 membre de la cellule n° 7, en charge de la publication d’un bulletin bimensuel, L’Œil de Perrache.
Adhérent de l’Union unitaire des syndicats de cheminots du réseau PLM, syndicat affilié à la CGTU, il en était archiviste en 1926. Il fait partie des candidats unitaires au Conseil supérieur des chemins de fer en janvier 1928. Il prend la parole au nom de la confédération à la manifestation tenue à Gerland « contre le fascisme, les décrets-lois et la guerre », organisée par le PCF et le parti socialiste SFIO. Quittant le métier de roulant, il devient en 1935, pour raisons de santé, facteur aux écritures. Ses horaires de bureau lui permettent de renforcer son activité syndicale et il est secrétaire du syndicat unitaire du PLM à Lyon et membre de la commission exécutive de l’Union départementale. Après la réunification au sein de la Confédération générale du travail (CGT), Jules Serval fait partie en novembre 1937 d’une délégation de cheminots lyonnais qui se rend à Madrid auprès des combattants républicains espagnols. Serval participe au 31e congrès de la CGT à Nantes (Loire-Inférieure, act. Loire-Atlantique). Il compte parmi les organisateurs de la grève du 30 novembre 1938 qui fut, d’après Moissonnier, un échec à Perrache.
En matière politique, est secrétaire du rayon communiste (groupement de sections) de Lyon-Ville (2e arr.). Lors des élections cantonales d’octobre 1937, Jules Serval représente le parti communiste dans le canton de Lyon-2. Il obtient 163 voix pour 2 412 suffrages exprimés soit 6,8% ; le candidat de droite est élu dès le premier tour. Il siège au comité régional du PCF depuis décembre 1937 et participe, le même mois, au 9e congrès national qui se tient à Arles (Bouches-du-Rhône).
Au cours de la deuxième guerre mondiale, Jules Serval est affecté spécial au sein de la SNCF. Après la signature, en août 1939, du Pacte germano-soviétique, comme pour de nombreux militants communistes, la situation de Serval change. Caserné au fort Lamothe à Lyon puis au 21e régiment d’infanterie coloniale à Paris-Clignancourt (18e arr.), il est réformé en février 1940 pour raisons de santé et renvoyé dans ses foyers. Il vit à Lyon avec Henriette Barbotte. Tous les deux reprennent contact avec le parti communiste, devenu une organisation clandestine, et récupèrent le matériel nécessaire à la fabrication de la presse clandestine. Déplacé à Langogne (Lozère) au premier semestre 1940, il est révoqué en octobre de la même année.
D’après Moissonnier, il quitte la Lozère début 1941 pour Saint-Étienne puis passe dans la clandestinité, logeant à Beauvallon (Drôme). Le parti communiste lui a confié la direction politique de la région Drôme-Ardèche et devient le responsable du Front national pour cette zone. Dans la résistance, il utilise le pseudonyme d’Adrien. Il est arrêté le 30 avril 1942 à Montélimar puis emprisonné à Lyon (Montluc), au camp de Mauzac (Haute-Garonne) puis à la prison militaire de Bergerac (Dordogne). Son rôle exact dans la résistance n’ayant pas été identifié, il en est libéré pour raison médicale, revient à Saint-Étienne puis est arrêté de nouveau et interné à la prison de Toulouse. Selon son témoignage dans le journal Le Réveil (1968/09/27), il aurait été condamné à mort par la Gestapo ; la Libération de Toulouse et de la prison par la Résistance le 19 août 1944 lui permet d’y échapper. Ancien membre des Francs-tireurs et partisans, il se voit reconnaître le grade de capitaine dans les Forces françaises de l’intérieur (FFI). Il siège, à ce titre, au sein de la cour martiale de Toulouse.
Henriette Raymonde Barbotte naît le 5 février 1905 à Bouilland (Côte-d'Or). Elle est la fille de Jeanne Marie Hoffner et de son mari, Pierre Barbotte, manouvrier.
Elle épouse, à Bouilland, en novembre 1923, Émile Mény, ouvrier des PTT (Postes, télégraphe et téléphone) à Dijon. Ils s’installent dans cette ville, chemin des Saules, puis dans un village proche, Marsannay-la-Côte, rue du Carré, où son mari est devenu employé des chemins de fer de la compagnie PLM (Paris-Lyon-Méditerranée). Ils divorcent en 1935.
Henriette Barbotte devient alors serveuse dans un café à Lyon-Perrache ; elle réside à Saint-Didier-au-Mont-d'Or, Rhône. Elle fait la rencontre de Jules Serval, ouvrier aux chemins de fer PLM, syndicaliste et militant communiste, qu’elle épousera en février 1948 à Lyon (7e arr.).
Selon l’historien Maurice Moissonnier, Henriette Barbotte adhère au Parti communiste en 1935 et participe à la grande grève des employés de café qui se déroule à ce moment à Lyon.
Pendant la deuxième guerre mondiale, toujours d’après la notice de Moissonnier dans le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Henriette Barbotte contribue à la récupération de matériel d'impression et de reproduction destiné au parti communiste clandestin. Elle assure ensuite les liaisons de Jules Serval, qui est devenu résistant, responsable du parti communiste et du Front national pour la Drôme et l'Ardèche. Après l’arrestation de Serval, elle se rend d’abord à Montpellier (Hérault). Moissonnier indique qu’en 1943 et 1944, elle fut l'une des responsables des organisations de la Résistance féminine à Marseille (Bouches-du-Rhône).
Après le conflit, Henriette Barbotte et Jules Serval reviennent en région lyonnaise, et lui devient conseiller municipal de Lyon. Elle travaille comme ouvrière à l'usine de matériel électrique Grammont de la ville.
Ayant pris sa retraite en 1951, Jules Serval devient secrétaire de l’Union CGT des cheminots retraités. Henriette et Jules Serval s’installent alors à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis.
En 1953, Henriette Serval devient responsable du comité de l'Union des femmes françaises de Joinville, organisation proche du parti communiste. Elle conduit notamment, en 1967, une collecte en faveur du Vietnam. Elle est également membre du bureau de la cellule de Polangis et du comité de la section locale du PCF à Joinville.
Lors des élections municipales de mars 1965, Henriette Serval est candidate avec l’étiquette communiste sur la liste d'Union démocratique, conduite par Henri Bideaux, qui comprend essentiellement des communistes mais également un socialiste, un radical-socialiste et une personnalité républicaine qualifiée d’indépendante. La liste obtient au premier tour une moyenne de 29,9% des voix, derrière le maire sortant Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, centre-droit) à 43,6% et devant les gaullistes à 26,6%. Au second tour, les candidats de Defert emportent les 27 sièges à pourvoir avec 60,4% des suffrages exprimés, les communistes se situant à 38,1% en moyenne. Henriette Serval n’est pas élue.
Jules et Henriette Serval ayant décidé de se retirer en région lyonnaise, les communistes de Joinville organisent pour eux une soirée d’adieux le 25 septembre 1968. Ils s’installent à Vénissieux (Rhône). Henriette Serval entre au bureau local de l'UFF, milite à à la section de la Fédération nationale des déportés, internés, résistants patriotes (FNDIRP) et fait partie de l'Amicale rhodanienne des Vétérans du PCF.
Henriette Serval meurt le 23 octobre 1990 à Bron (Rhône). Elle était âgée de 85 ans et mère de quatre filles, issues de son premier mariage.
Georges Honoré Auguste Derou naît le 11 décembre 1908 au Raincy (Seine-et-Oise, act. Seine-Saint-Denis) où séjournent ses parents. Il est le fils d’Angélina Marthe Raoult et de son mari, Honoré Victor Jules Derou, maître d’hôtel. Ils vivent à Paris (10e arr.), rue de Saint-Quentin.
Après avoir été expropriés de Paris, les parents Derou exploitent à partir de 1930 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) un établissement baptisé au Pavillon bleu, sur le quai de la Marne, qui accueille notamment les propriétaires et entraîneurs des chevaux qui courent sur les hippodromes de Vincennes (Paris, 12e arr.) et du Tremblay (Champigny-sur-Marne), situés à proximité.
Devenu ingénieur, Georges Derou épouse en septembre 1933 à Paris (20e arr.) Simonne Thérèse Denise Tronquez. Il a probablement fait son service militaire dans le 8e régiment de génie, unité dans laquelle il reste affecté dans la réserve. Il est promu officier, au grade de sous-lieutenant, en juillet 1938.
Mobilisé au cours de la deuxième guerre mondiale, d’abord dans son unité puis probablement dans les transmissions, Georges Derou est décoré de la Croix de guerre en mars 1941. Après le conflit, il est promu lieutenant, dans la réserve, en octobre 1949.
Sur le plan professionnel, Georges Derou est en 1950 ingénieur en chef adjoint du service central d'exploitation de la Régie autonome des transports parisiens (RATP). Il est en charge du réseau ferré.
À Joinville-le-Pont, où il réside, il s’implique dans la vie politique en étant candidat, en mai 1953, sur la liste d'Union pour la gestion des affaires municipales, conduite par Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, RGR, centre-droit). Avec six sièges, elle arrive en seconde position, derrière les sortants communistes (10 élus) mais à égalité avec le Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste). Le Mouvement républicain populaire (MRP, chrétien-démocrate) a deux conseillers municipaux tandis que les socialistes SFIO en ont trois. Lors de l’élection du maire, la droite et le centre ont 14 voix (RGR, RPF, MRP) contre 13 pour la gauche. Defert est élu maire. Derou, qui a obtenu 1 540 voix pour 6 748 suffrages exprimés (22,8%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits, est élu.
Lors des élections municipales de mars 1959, le mode de scrutin change pour devenir majoritaire. Les amis de Defert obtiennent les 27 sièges à pourvoir avec 52,4% des suffrages au second tour. Leur liste avait recueilli 41,2% des votes au premier tour contre 32,2% aux communistes et 23,5% au groupement UNR (gaullistes), MRP et SFIO.
Réélu, Derou devient adjoint au maire, aux côtés de Gaulin, Belhomme, Garchery, Perly et Lambert. Il le reste après le renouvellement du conseil en mars 1965, au cours duquel la majorité se renforce.
La RATP confie à Derou le poste de directeur du métro de Paris en 1965. Il s’intéresse à la coopération avec d’autres villes désireuses de s’équiper de transports en commun, et d’abord avec Montréal qui crée son réseau en vue des Jeux olympiques. Avec Jacques Gaston, ingénieur en chef, Derou joue le rôle de conseiller technique dans les études et la réalisation du métro de la métropole québécoise. Il sera ensuite associé à d’autres réalisations de réseaux ferrés métropolitains à l’étranger, notamment ceux de Mexico, de Santiago du Chili et du Caire.
En 1973, nommé directeur général adjoint de la RATP, assume également la direction de la SOFRETU, la Société française d'études et de réalisations de transports urbains, filiale en charge des réseaux hors de l’Île-de-France.
Pour autant, Derou n’abandonne pas son action politique. Il est réélu en mars 1971 toujours avec Georges Defert, mais cette fois dès le premier tour face aux seuls communistes avec 64,2% des voix. Après la mort du maire, en 1975, ce dernier est remplacé par son premier adjoint, Jean-Pierre Garchery (CNI, droite), qui le remplace aussi au conseil général du Val-de-Marne.
Cependant, Garchery ne se représente pas en mars 1977. Les anciens élus ou candidats de droite se déchirant sur quatre listes, dont une s’affichant comme écologiste. C’est la celle conduite par Derou qui arrive en tête avec 28,3%, devant Oyarsabal (20,2%) et Ribetti (4%) tandis que l’indépendant Achaintre fait 7,7%. La gauche, conduite par le communiste Guy Gibout faisait au premier tour un score de 39,9% ; bien inférieur à celui de l’ensemble de la droite. Elle va pourtant l’emporter au second tour avec 50,9%.Derou cesse donc de siéger au conseil municipal.
En 1978, il prend sa retraite du groupe RATP, à l’âge de 70 ans.
Georges Derou meurt le 20 avril 1994 à Créteil (Val-de-Marne) où il était hospitalisé. Il avait 85 ans et était père de trois enfants. En janvier 1963, il avait été fait chevalier de la Légion d’honneur. Il était l’auteur de plusieurs articles sur les réseaux de transport urbains.
Edmond Carlos Désiré Eeckhout nait le 28 mars 1883 à Paris (11e arr.) Il est le fils d’Henriette Désirée Marie Bonduelle et de son mari Carlos Joseph Eeckhout, mécanicien, qui vivent cour Truillot.
Faisant son service militaire au 3e régiment de génie, à partir de novembre 1904, Edmond Eeckhout devient caporal en mai 1905 puis sergent en novembre 1905. Il retourne à la vie civile en février 1907.
Devenu directeur d’un établissement horticole à Vitry-sur-Seine (Seine, act. Val-de-Marne), Edmond Eeckhout épouse dans cette ville Louise Eugénie Goix, comptable.
Au cours de la première guerre mondiale, Edmond Eeckhout est mobilisé en août 1914 au 1er puis au 10e régiment de génie. Pour son comportement en avril 1915, il est cité à l’ordre de l’armée : « ayant reçu l'ordre d'effectuer le débourrage d'un fourneau allemand, a conduit ce travail périlleux avec énergie et sang-froid, a réussi dans sa mission malgré l'explosion d'un camouflet ennemi qui a tué un sapeur et l'a projeté lui-même à terre : s'est aussitôt porte au secours du sapeur dans une atmosphère rendue irrespirable par les gaz délétères. »
Il devient adjudant en août 1915 puis est nommé sous-lieutenant en août la même année et affecté au 4e régiment de génie. Il rejoint l’état-major de la 77e division d’infanterie en décembre 1916 puis est nommé lieutenant en juillet 1917. Eeckhout est de nouveau cité à l’ordre de l’armée en novembre 1918 : « Officier ayant fait preuve en toutes circonstances des plus belles qualités militaires, bravoure, activité, dévouement. A toujours accompli avec succès les missions qui lui étaient confiées. A notamment en octobre 1918, au cours de l’offensive des Flandres, exécuté des reconnaissances délicates, sous de violents bombardements ». Il est démobilisé en mars 1919. Dans la réserve, il devient capitaine en décembre 1925.
Après la guerre, la famille Eeckhout vit d’abord au Mans (Sarthe), route de Paris, où il est horticulteur. Puis ils reviennent en région parisienne, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où Edmond Eeckhout ouvre en 1933 une graineterie avenue Galliéni, dans le quartier de Palissy.
Suite à la deuxième guerre mondiale, il s’implique dans la vie politique de sa commune. Il est candidat, en novembre 1947, sur la liste soutenue par le Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste) pour les élections municipales. Conduite par Pierre Perly, elle arrive en tête avec 44% des voix mais avec 13 sièges, elle est à égalité de l’Union républicaine et résistante du maire sortant, Robert Deloche (43,3%) ; c’est le choix du seul élu socialiste SFIO qui permet à ce dernier d’être reconduit.
À la fin du mandat, les deux camps se divisent : une scission se produit au sein de la droite, Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines ou RGR, centre-droit) et Perly faisant défection. Eeckhout reste fidèle au RPF dont Pierre Calmon devient le chef de file. À gauche, le parti communiste exclut Deloche ; faute d’entente à droite, c’est cependant une communiste, Amélie Trayaud, qui est élue maire pour deux mois en mars 1953.
Lors des élections municipales d’avril 1953, Eeckhout figure sur la liste RPF, qui arrive en troisième position, devancée par les communistes et les dissidents de droite. Elle obtient six élus, dont Edmond Eeckhout qui a 1 391 voix pour 6 748 suffrages exprimés (20,6%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits.
Avec les autres élus gaullistes et la section de Joinville du RPF, Eeckhout demande la révision du procès de l’Affaire Rosenberg, du nom des espions condamnés à mort aux États-Unis. Le conseil municipal vote, à l’unanimité, un vœu en ce sens. Un comité est créé avec les communistes, certains MRP et le clergé d’une des paroisses. Une manifestation, où l’on retrouve le curé et ses trois vicaires, se tient en juin 1953 sur le pont de Joinville avec 200 participants.
Sans doute malade, Eeckhout se fait excuser aux séances du conseil municipal à partir de fin juillet 1956.
Edmond Carlos Désiré Eeckhout meurt le 31 juillet 1957 à Joinville, en cours de mandat. Il était âgé de 74 ans. Décoré de la Croix de guerre avec palmes, il était chevalier de la Légion d’honneur depuis octobre 1930 et chevalier du Mérite agricole depuis janvier 1931.
Pierre Jean Maurice Rougeron naît le 16 juin 1906 à Paris (14e arr.). Il est le fils de Marie Gabrielle Bignat et de son mari Émile Antoine Rougeron, fondeur. Ils vivent rue du Commandeur.
En octobre 1933, Pierre Rougeron, qui est ingénieur, épouse Madeleine Marie Thérèse Épinette à Alençon (Orne), ville dont elle est originaire. Ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le centre-ville, rue de Créteil.
Pendant la deuxième guerre mondiale, Rougeron préside à Joinville l’association Parrainage des vieux. Elle organise par exemple un déjeuner des vieux en décembre 1943 ou un goûter en juin 1944, avec l’appui de la mairie, des œuvres des eux paroisses catholiques communales et de plusieurs associations à vocation sociale.
Après l’occupation de la mairie le 20 août 1944 par les Forces françaises de l’intérieur et la Libération de la ville, le préfet du département de la Seine nomme par arrêté du 26 septembre 1944 une délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune de Joinville. Les membres, dont Pierre Rougeron, sont choisis sur proposition du Comité local de Libération et après avis du Comité parisien de la Libération. Le président, maire de facto, est Robert Deloche, communiste. Les vice-présidents, qui assument le rôle d’adjoints, sont André Malcouronne, communiste, Henri Drevet, radical-socialiste, François Decrombecque, indépendant et Léon Berthet, socialiste SFIO. Le mandat de la délégation prend fin avec les élections d’avril 1945, au cours desquelles la liste conduite par Deloche est élue.
Pierre Rougeron meurt le 24 février 1972 à Dax (Landes). Il était âgé de 55 ans et père de deux enfants.
Il ne faut pas le confondre avec Pierre Marie Camille Maurice Rougeron (1893-1980), également ingénieur, dans la marine nationale, ayant le grade de colonel et dont les écrits ont été remarqués par le futur général Charles de Gaulle.
La mairie de Joinville-le-Pont avant sa démolition en 1975