Joseph Lewinski est né le 25 juin 1862 à Stavisk (Russie, act. Stawiski, Pologne). Il est le fils de fils Juda Lewinski et de son épouse Elka. Leur nom est très souvent orthographié Levinsky, parfois Levinski ou Lewinsky.
En 1889, Joseph Lewinski réside à Paris (4e arr.), rue du Figuier, où il est tapissier. Il y épouse en novembre Pauline Zaremberg, couturière, originaire de Lomza, ville proche de sa commune d’origine. Il réside dans des quartiers concentrant une forte immigration juive d’Europe orientale.
Tout en continuant à se présenter comme tapissier, selon l’historien René Dennilauler, Lewinski devient loueur de meubles pour le monde du spectacle, notamment plusieurs théâtres à Paris. Il fournissait des meubles pour plusieurs théâtres à Paris. Il possédait un terrain route de la Brie (act. avenue Gallieni), où il se fit construire un petit pavillon, encastré plus tard entre plusieurs ateliers). Il ne sera recensé dans la commune qu’à partir de 1931.
Joseph Lewinski installe sur son terrain une « baraque de prise de vue » (selon R. Dennilauler), avant de construire, en 1923, le premier studio de cinéma moderne de France. Il le revend à Pathé-Cinéma en 1924, qui en confie l’exploitation à Ciné-Romans.
Toute la famille s’installe à Joinville, dans le quartier de Polangis, avenue du Parc. Léon est toujours fourreur, mais il assiste le reste la famille dans la gestion du studio. Son atelier, qu’il partage avec Jules, est situé à l’ancienne adresse familiale du boulevard Beaumarchais.
Joseph Lewinski meurt le 18 janvier 1937 à Joinville. Il était âgé de 74 ans et est inhumé au cimetière parisien de Bagneux.
Ses trois fils gèrent en commun, avec leur mère, le patrimoine issu de son héritage. Les deux fils cadets, Léon et Jules, sont fourreurs, tandis que l’aîné, Isaac dit Henri, assure la continuité de l’entreprise familiale. Il sera le seul des frères à survivre, avec sa mère, aux persécutions dont la famille est victime pendant l’occupation allemande au cours de la deuxième guerre mondiale.
Suite de la biographie de Charles Laurent Parvy, maire de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur puis de Nogent-sur-Marne
Charles Laurent Parvy, ancien maire de La Branche du Pont de Saint-Maur s’installe à Nogent-sur-Marne où il séjourne au moins à partir de prairial an 3 (mai-juin 1795). Il est présenté comme marchand de vin et restaurateur. Lui-même indique être pâtissier et traiteur. Il exploite un établissement à la Porte du Parc (en lisière du Bois de Vincennes). Il continue d’entretenir des relations familiales à La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur.
Il fait faillite en 1826 et ses biens sont vendus par adjudication les 1er avril et 29 juillet 1827 selon le répertoire d’un notaire de Charenton, cité par Gérard Blanc-Césan. Son activité après cette date n’est pas connue.
D’après l’historien Jean Roblin, Charles-Laurent Parvy aurait été membre de la franc-maçonnerie.
En l’an 5 (1796-1797), Charles-Laurent Parvy est nommé par le Directoire adjoint municipal de Nogent-sur-Marne (département de Paris, act. Val-de-Marne). Il assure notamment la fonction d’officier d’état-civil.
Plusieurs personnalités exercent pendant cette période la fonction d’agent municipal : Alexandre Nicolas Dudoit, menuisier (antérieurement et ultérieurement maire de Nogent), Nicolas Michel Gary ainsi que Jean Baptiste Coiffier, vigneron. Ces trois personnes font partie, comme Charles-Laurent Parvy, des francs-maçons nogentais. Les agents municipaux sont membres de la municipalité du canton.
Après l’instauration du Consulat, la constitution de l’an 8 fut promulguée et les municipalités collectives furent supprimées. Chaque commune eut à nouveau un maire, un ou deux adjoints et un conseil municipal. Ils n’étaient plus soumis à l’élection, mais nommés par le pouvoir exécutif, en l’occurrence le préfet. Charles-Laurent Parvy fut nommé maire de Nogent sur Marne en messidor an 8 (juin-juillet 1800). Il est à nouveau désigné maire le 15 pluviôse an 9 (14 février 1801) et prête serment sur la constitution de l'an 12. Parvy exerce cette fonction jusqu’en janvier 1808 ; il est remplacé par Léonard Michel Loubet, nommé le 2 mai 1808.
Charles-Laurent Parvy résidait en 1834 à Paris (9e arr.), rue Montholon, avec son fils. Il est décédé vers le 12 avril 1837 dans cet arrondissement, âgé de 76 ans. Il a été inhumé le 14 avril au cimetière du Père-Lachaise (Paris, 20e arr.) dans la dépulture des Auziots, en compagnie de 13 autres personnes. Cette fosse commune accueillait plusieurs dizaines de cadavres d’indigents chaque semaine.
Fin
Signature de Charles Laurent Parvy, maire de Nogent-sur-Marne
Début de la biographie de Charles Laurent Parvy, maire de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur puis de Nogent-sur-Marne
Charles-Laurent Parvy, dont le nom est parfois orthographié Parvi ou Parvis et qui signe « Parvÿ », est né en 1761. Il est le fis de de Marie Madeleine Contour et de son époux Pierre Jacques Parvy, marchand chandelier à Paris. Il épouse Denise Adelaïde Angot en février 1791 à Vincennes, département de Paris (aujourd’hui Val-de-Marne). Ils auront trois enfants.
Il réside au début de la Révolution française à La Branche du Pont de Saint-Maur et exerce la profession de marchand.
Charles-Laurent Parvy fait partie en 1792 des onze électeurs du onzième canton du département de Paris, celui de Vincennes qui sont désignés pour l’Assemblée électorale de Paris. Sept d’entre eux sont domiciliés à Vincennes, deux au Petit-Bercy, un à Fontenay-sous-Bois ; Parvy réside à La Branche du Pont de Saint-Maur.
La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur a été érigée en commune en 1790, à partir d’un village dépendant de la paroisse Saint-Nicolas de Saint-Maur. Elle deviendra Joinville-le-Pont en 1831.
En tant qu’électeur désigné par les « citoyens actifs » de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur, Charles-Laurent Parvy succède à Jean-Charles Contour, son oncle, qui siège en 1790 et à Jean Acher qui a été élu en 1791. L’assemblée électorale de Paris cesse de fonctionner en l’an 2 (1793). Elle désigne l’ensemble des fonctionnaires soumis à élection, notamment les juges, le procureur, l’évêque, les curés, les députés et les administrateurs du département.
Charles-Laurent Parvy est en 1793 un des notables de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur. Il est membre du conseil général (équivalent du futur conseil municipal), sans doute élu en novembre 1792 avec Nicolas Lheureux comme maire.
Réélu officier d’état civil de la commune le 4 avril 1793, il devient maire en l’an 2 ; il signe pour la première fois en tant que maire un document d’état-civil le 22 pluviôse an 2 (10/02/1794). La municipalité a comme officiers municipaux Louis Lucot, blanchisseur, et Jean Lejeune, maréchal-expert. Charles-Laurent Parvy signe une grande partie des actes d’état-civil de la commune. Il exerce la fonction jusqu’à la suppression des maires de communes en l’an 3 (août 1795) ; il était toujours en fonction le 27 ventôse an 3 (17/03/1795). Jean Acher, ancien procureur de la commune, lui succède, faisant fonction de maire en tant qu’agent municipal et membre de la municipalité de canton.
Avant la mise en œuvre de la Constitution de l'an 3, le maire, les deux officiers municipaux et le procureur sont élus pour 2 ans par les citoyens actifs (payant des impôts) au scrutin individuel ; six notables sont élus au scrutin de liste et à la « simple pluralité relative des suffrages ». Les notables et le corps municipal forment le conseil général de la commune. Un secrétaire greffier est choisi à la pluralité des voix par le conseil général, qui peut désigner dans les mêmes conditions un trésorier si le conseil général le trouve nécessaire, ce qui fut le cas à La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur. Le maire est rééligible une fois (loi du 14 décembre 1789). Les notables et officiers municipaux sont réélus par moitié tous les ans le premier dimanche après la Saint Martin (11 novembre).
Charles-Laurent Parvy ne figure pas sur la liste des maires de La Branche du Pont de Saint-Maur affichée en mairie de Joinville-le-Pont, ni sur la liste publiée dans l’ouvrage commémoratif de la commune en 1981. Son nom figure par contre dans l’ouvrage historique de Basile Nivelet.
La constitution de l’an 3, qui institue le Directoire, réduisit le nombre des municipalités à une seule par canton (octobre 1795). Les maires de cantons sont assistés par des agents et adjoints municipaux.
À suivre
Signature de Charles Laurent Parvy, maire de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur
Jules Méresse naît le 21 septembre 1870 à Sens (Yonne). Il est le fils de Victoire Guigné et de son époux Victor Méresse, mécanicien. Ils vivent rue de la Grosse-Tour.
Devenu bijoutier, il s’installe, à l’instar de ses parents, à Paris. Il vit rue Sibuet (12e arr.). Il a pour compagne Blanche Antoinette Joséphine Félicité Coste, fille de tailleurs résidant dans la même rue. Ils emménagent ensuite impasse Poule (20e arr.).
Convoqué au service militaire en novembre 1891, il sert au sein du 17e Bataillon de chasseurs à pied. Sa compagne donne naissance à leur première fille en janvier 1892, en son absence. Peu après sa démobilisation en septembre 1894, leur deuxième enfant naît en décembre de la même année, et il le reconnaît. Blanche Coste et Jules Méresse se marient en mai 1896 à Paris (20e arr.), légitimant les deux premiers-nés. Ils rejoignent alors la rue de la Prévoyance à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne). Leur troisième bébé vient au monde peu après. L’année suivante, ils vivent à Essonnes (Seine-et-Oise, act. Essonne) puis reviennent en 1898 dans le 20e arrondissement, d’abord rue des Vignoles puis impasse Rolleboise.
Retraversant le Bois de Vincennes, la famille Méresse va s’installer dans le quartier de Palissy à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avenue Gille. Il ouvre un atelier boutique rue Joyeuse où il fabrique ses bijoux comme chainiste. Leur fille aînée, Juliette, épouse, en juin 1911 à Joinville, un industriel également originaire de Sens, René Lucien Thomas.
Au cours de la première guerre mondiale, est de nouveau mobilisé en août 1914 dans le bataillon de chasseurs à pied de Troyes-Rambervillers. En août 1915, il est affecté aux Chantiers de Provence puis, en février 1917 à la Maison Godchaux, qui gère un garage automobile avenue Parmentier à Paris (11e arr.). Jules Méresse est libéré des obligations militaires en août 1917.
Le conflit a été fatal au fils René, qui secondait son père à la bijouterie familiale. Âgé de tout juste 20 ans, il est tué lors de combats dans les environs d’Ypres, en Belgique fin décembre 1914. Il est décoré à titre posthume de la Croix de guerre.
Le mariage, en mars 1918 de Jeanne, la plus jeune fille Méresse, est un évènement à Joinville, malgré le contexte guerrier. Elle épouse Pierre Allaire, instituteur dans l’école du quartier de Polangis, alors sous-lieutenant. L’hebdomadaire Gazette de l’Est remarque qu’il s’agit de « deux familles très connues à Joinville » ce qui explique la « très nombreuse affluence d’habitants ». Le père du marié, Gabriel Allaire, agent d’affaires, est aussi responsable d’une association d’éducation populaire et militant radical-socialiste. Sa mère, Louise Allaire, professeure de piano et de chant est aussi enseignante dans une association et organisatrice d’activités humanitaires. Quant au marié, Pierre Allaire, il jouera un rôle éminent comme responsable d’association d’anciens combattants, résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale, militant socialiste SFIO puis conseiller municipal de Joinville.
Cependant, le mariage des nouveaux époux ne durera pas : Jeanne meurt huit mois plus tard, vraisemblablement emportée en octobre 1918 par la grippe espagnole, dont l’épidémie fait alors des ravages dans des populations affaiblies par les privations et la désorganisation du système de santé.
Moins de trois ans après avoir perdus leurs deux enfants, leur gendre, René Thomas, meurt en tant que victime civile à Azrou, au Maroc, en juillet 1921. Cette disposition va conduire sa veuve, Juliette, à épouser l’ancien mari de sa sœur Jeanne, Pierre Allaire, scellant un peu plus l’alliance des deux familles. Les épousailles on lieu à Joinville en octobre 1922.
En 1926, Jules Méresse a cédé sa bijouterie de l’avenue Joyeuse, mais poursuit sa production de chaînes pour bijoux dans la maison de la famille Allaire, avenue des Lilas (act. avenue Pierre-Allaire).
Les époux Méresse suivent en 1931 leur fille et leur gendre, qui enseigne désormais à Bergerac (Dordogne). Ils logent dans la commune voisine de Prigonrieux et n’ont plus d’activité professionnelle.
Jules Méresse, qui est toujours domicilié à Prigonrieux, meurt le 24 juillet 1959 à Joinville-le-Pont, où Pierre et Jeanne Allaire s’étaient réinstallés. Il était âgé de 88 ans et père de trois enfants. Il est inhumé à Joinville dans le caveau familial.
Louis Victor Blouquette naît le 24 floréal an 11 (14 mai 1803) à Bry-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marie Louise Enguérand et de son époux, Étienne François Geneviève Blouquette, meunier. Son père meurt lorsqu’il a dix ans en avril 1814.
Devenu boulanger, toujours à Bry-sur-Marne, Victor Blouquette épouse en août 1824, dans la commune voisine de Noisy-le-Grand (Seine-et-Oise, act. Seine-Saint-Denis), Charlotte Mélanie Rieffel, également fille d’un boulanger.
L’année suivante, ils sont installés à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne), rue du Midi. Sa boulangerie fait également graineterie et, outre le pain, il vend du son, de l’avoine, et des farines.
Dans la seconde moitié des années 1830, la presse mentionne de nombreuses condamnations du boulanger Blouquette (dont le nom est orthographié Blouquet) pour avoir mis en vente des pains qui n’avaient pas le poids fixé par les textes réglementaires. Comme il se trouve en état de récidive, aux amendes s’ajoutent systématiquement de courtes peines de prison (un à trois jours). C’est le cas en avril 1835 pour ses ventes au marché Saint-Martin, en mai 1836 pour ce qu’il commercialisait au marché des Blancs-Manteaux. En juillet la même année, il reçoit la même peine, encore pour ce qu’il débitait dans des marchés à Paris. Trois mois plus tard, en octobre, il est de nouveau condamné. Il l’est encore, en octobre 1838.
Parallèlement à son activité professionnelle, Blouquette s’engage dans la Garde nationale. Il intègre la quatrième compagnie du sixième bataillon (basé à Vincennes) au sein de la 4e légion, qui assure la sûreté autour de Paris. En février 1837, il est élu sous-lieutenant dans l’unité, sous les ordres du capitaine, M. Vienot et du lieutenant, M. Izare. Ce sont alors les gardes nationaux qui élisent leurs officiers.
C’est sans doute en 1843 que Victor Blouquette déménage pour ouvrir une boutique à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), place de la Croix-Souris. Devenu membre du Syndicats des boulangers de l’arrondissement Sceaux (Seine), il représente, en 1863, ses collègues de la commune, mais aussi des cités voisines de Nogent-sur-Marne, Champigny et Joinville-le-Pont. En octobre 1866, il participe à une Souscription au profit des victimes des inondations, recueillie à la mairie de Saint-Maur.
Ayant quitté, avec son changement de lieu, la compagnie de Vincennes, Victor Blouquette rejoint de nouveau en août 1862 la garde nationale de la Seine, dans la troisième compagnie du 50e bataillon, basé à Joinville-le-Pont. Il y est nommé sergent – les postes ne sont plus électifs sous le second empire.
Regrettant ce changement, il signe et fait signer en août 1869 une pétition qui demande l'élection des officiers par les gardes nationaux. Le soir même, le chef de bataillon, l’industriel parisien M. Maire, envoie le tambour de son unité pour lui demander son fusil. Le lendemain, le même adjudant-major fait placarder la note suivante sur le mur d'une maison de la rue de Paris, à Joinville : « Le sieur Blanquette (Victor), (…) est cassé de son grade et rayé des contrôles pour cause d'ivrognerie continuelle, et pour sa conduite, qui le rend indigne de rester plus longtemps dans un corps qu'il déshonore. »
Une demi-douzaine de journaux parisiens, mais également un quotidien de langue flamande, en Belgique, vont s’emparer de cette affaire. Le Siècle dénonce « la manie de l'arbitraire », relevant le caractère illégal d’une décision qui aurait dû relever du conseil de révision. Défendant le fait que Blouquette [son nom est orthographié de manière erronée Blanquette dans toute la presse] ait fait usage de son « droit de citoyen » en contribuant à la pétition, le quotidien républicain libéral considère l’affichette comme une « inqualifiable diatribe », opposant un « un grand industriel de Paris » à un « citoyen honorable », auquel il conseille de porter plainte.
Louis Victor Blouquette meurt le 17 janvier 1871 à Paris (11e arr.), probablement dans un bar de la rue Richard-Lenoir. Il était âgé de 67 ans et rentier, toujours domicilié à Saint-Maur-des-Fossés mais, comme la quasi-totalité des habitants des communes de la boucle de la Marne, il s’était réfugié au sein de la capitale, du fait du siège organisé par les troupes allemandes au cours de la guerre franco-prussienne. Il était père de six enfants, dont au moins deux étaient morts en bas âge.
Arch. Val-de-Marne, Saint-Maur, place de la Croix-Souris
Léon Lewinski naît le 15 août 1892 à Paris (3e arr.). Il est le fils de Pauline Zaremberg couturière, et de son époux Joseph Lewinski, tapissier. Tous les deux sont originaires de Podlachie, alors dans l’empire russe, actuellement dans le nord-est de la Pologne. Ils se sont mariés à Paris en novembre 1889. Ils vivent rue Vieille-du-Temple, dans un quartier comportant une importante communauté juive venant d’Europe orientale. Ils vivront ensuite boulevard Beaumarchais (quartier Saint-Ambroise, 11e arr.). Leur nom est très souvent orthographié Levinsky, parfois Levinski ou Lewinsky.
Le père, Joseph Lewinski, sera, à partir de 1900, marchand et loueur de meubles. Il fournira Gaumont, à Paris et Pathé-Cinéma qui dispose d’ateliers à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne), comprenant un théâtre de prise de vue. Son garde-meubles se situe à Vincennes.
La famille compte trois fils, Isaac, dit Henri, Léon et Jules. Le premier gèrera avec son père les affaires que ce dernier développera après la première guerre mondiale ; les deux autres seront fourreurs, profession assez développée parmi les juifs immigrés de Pologne.
Léon est de nationalité française (ses parents l’obtiendront en 1928) et est donc convoqué pour effectuer son service militaire. Il est mobilisé en décembre 1913 au 130e régiment d'infanterie. Il est donc sous les drapeaux au début de la guerre début août 1914. Mais il est rapidement fait prisonnier, le 22 août, et emprisonné en Thuringe. Il séjourne d’abord dans village d’Ohrdruf puis dans le vaste camp de prisonniers de Langensalza, érigé à proximité, qui va accueillir 28 000 prisonniers, principalement français et russes. Les conditions de vie dans le camp sont difficiles, deux épidémies de typhus provoquant un millier de décès en 1915. Léon Lewinski sera lui-même malade et transféré, sous les auspices de la Croix-Rouge, en Suisse où il est hospitalisé en juillet 1918. Il est rapatrié peu après l’armistice, le 20 novembre 1918. En février 1919, il sera reconnu comme souffrant de bronchite chronique et de bégaiement et affecté dans la réserve à des services auxiliaires non armés ; il sera réformé en avril 1933, du fait d’une instabilité cardiaque et d’une forme légère de tuberculose, qui le classent avec un taux d’infirmité de 10%.
Lorsque Pathé-Cinéma se déplace ses usines dans la commune voisine de Joinville-le-Pont, en 1923, Joseph Lewinski acquiert un vaste terrain à proximité. Il y installe un dépôt, puis le transforme en petit studio avant de construire, en 1923, le premier studio de cinéma moderne de France. Il le revend à Pathé-Cinéma en 1924, qui en confie l’exploitation à Ciné-Romans.
Toute la famille, y compris s’installe à Joinville, dans le quartier de Polangis, avenue du Parc. Léon est toujours fourreur, mais il assiste le reste la famille dans la gestion du studio. Son atelier, qu’il partage avec Jules, est situé à l’ancienne adresse familiale du boulevard Beaumarchais. À la mort de son père, en janvier 1937, les trois frères gèrent en commun, avec leur mère, le patrimoine issu de son héritage.
Au cours de la deuxième guerre mondiale, en application d’une loi du gouvernement de Vichy de septembre 1940 prévoit la saisie des biens appartenant à des Juifs. La société Consorts Lewinski, dont le siège est à Joinville-le-Pont et qui est propriétaire de l'immeuble des studios, avenue Gallieni, est placée en octobre 1941 sous administration provisoire.
Fuyant la persécution, les frères Léon et Jules fuient d’abord à Montpellier, où les autorités vont remarquer qu’ils ne se sont pas fait recenser en tant que Juifs.
Ils vont se rendre ensuite en Savoie à Aix-les-Bains, où ils résident rue de Chambéry. Jules y est arrêté, transféré en mai 1944 au camp d'internement de Drancy (Seine, act. Seine-Saint-Denis) d’où il est déporté par les autorités allemandes au camp d’extermination d’Auschwitz (Pologne).
Bien qu’il ait survécu à l’occupation allemande, Léon Lewinski meurt le 2 novembre 1944 à Saint-Maur-des-Fossés, commune voisine de Joinville-le-Pont où il était revenu depuis Aix-les-Bains. Il était âgé de 52 ans et n’était pas marié.
Les studios Pathé de Joinville, exploités par la société Cinéromans en 1929. L’ex-studio Lewinski est le studio B.
Jules Lewinski naît le 13 janvier 1897 à Paris (11e arr.). Il est le fils de Pauline Zaremberg ancienne couturière, et de son époux Joseph Lewinski, tapissier. Tous les deux sont originaires de Podlachie, alors dans l’empire russe, actuellement dans le nord-est de la Pologne. Ils se sont mariés à Paris en novembre 1889. Ils vivent boulevard Beaumarchais, dans le quartier Saint-Ambroise, qui abrite une importante communauté juive venant d’Europe orientale. Leur nom est très souvent orthographié Levinsky, parfois Levinski ou Lewinsky.
Le père, Joseph Lewinski, sera, à partir de 1900, marchand et loueur de meubles. Il fournira Gaumont, à Paris et Pathé-Cinéma qui dispose d’ateliers à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne), comprenant un théâtre de prise de vue. Son garde-meubles se situe à Vincennes.
La famille compte trois fils, Isaac, dit Henri, Léon et Jules. Le premier gèrera avec son père les affaires que ce dernier développera après la première guerre mondiale ; les deux autres seront fourreurs, profession assez développée parmi les juifs immigrés de Pologne.
Jules est de nationalité française (ses parents l’obtiendront en 1928) et est donc convoqué pour effectuer son service militaire. Il est mobilisé en janvier 1918, avec sa classe, alors qu’il était à ce moment employé de banque. Il sert d’abord dans le 104e régiment d'infanterie, puis dans le 101e.
Son comportement lui avait valu une citation à l’ordre du régiment, qui lui sera notifiée trois jours avant l’armistice : « Très bon soldat, courageux, s’est particulièrement distingué au cours de combats du 5 au 13 octobre 1918, se dépensant sans compter pour assurer la liaison avec les éléments voisins sous de violents tirs d’artillerie et de mitrailleuses. »
Il est démobilisé en mai 1919 alors qu’il sert dans le 16e régiment d'infanterie. Les autorités militaires vont décider cependant que c’était à tort qu’il avait été rendu à la vie civile, et il est rappelé en janvier 1920 pour poursuivre pendant un an son service au sein du 46e régiment d'infanterie.
Après son retour à la vie civile, Jules devient fourreur, profession assez développée parmi les juifs immigrés de Pologne ; il travaille dans l’atelier de son frère Henri, à l’adresse familiale du boulevard Beaumarchais.
Lorsque Pathé-Cinéma se déplace ses usines dans la commune voisine de Joinville-le-Pont, en 1923, Joseph Lewinski acquiert un vaste terrain à proximité. Il y installe un dépôt, puis le transforme en petit studio avant de construire, en 1923, le premier studio de cinéma moderne de France. Il le revend à Pathé-Cinéma en 1924, qui en confie l’exploitation à Ciné-Romans.
Toute la famille, y compris s’installe à Joinville, dans le quartier de Polangis, avenue du Parc. Jules assiste la famille dans la gestion du studio, dont s’occupe principalement son frère aîné Isaac, dit Henri. À la mort de son père, en janvier 1937, les trois frères gèrent en commun, avec leur mère, le patrimoine issu de son héritage. Jules se présente comme négociant depuis 1931.
Jules Lewinski épouse au Havre (Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime) en décembre 1931, Cécile Suzanne Kahn, fille d’un casquettier et d’une marchande. Ils vivent dans cette ville rue Jules-Lecesne puis cours de la République. Leur mariage sera rapidement dissous par divorce, lors d’un jugement de décembre 1933 du tribunal civil de la Seine, à Paris. Jules revient alors s’installer dans la demeure familiale de Joinville.
À la mort de son père, en janvier 1937, les trois frères gèrent en commun, avec leur mère, le patrimoine issu de son héritage.
Lors de la deuxième guerre mondiale, Jules Lewinski est mobilisé au sein du 220e régiment d’artillerie. Il est fait prisonnier et interné en Allemagne au Stalag III-A de Luckenwalde, dans le Brandebourg, où il est répertorié en décembre 1940. Le camp regroupait des militaires de dix pays différents. 5 000 d’entre eux, surtout des Soviétiques, y périrent à cause du froid et des privations. Il rentrera en France à une date non connue.
En application d’une loi du gouvernement de Vichy de septembre 1940 prévoit la saisie des biens appartenant à des Juifs. La société Consorts Lewinski, dont le siège est à Joinville-le-Pont et qui est propriétaire de l'immeuble des studios, avenue Gallieni, est placée en octobre 1941 sous administration provisoire.
Fuyant la persécution, les frères Jules et Léon fuient d’abord à Montpellier, où les autorités vont remarquer qu’ils ne se sont pas fait recenser en tant que Juifs.
Ils vont se rendre ensuite en Savoie à Aix-les-Bains et ils résident rue de Chambéry. Jules y est arrêté, transféré au camp d'internement de Drancy (Seine, act. Seine-Saint-Denis) où il arrive le 23 mai 1944. Il est déporté par les autorités allemandes au camp d’extermination d’Auschwitz (Pologne) par le convoi n° 75 qui quitte Drancy le 30 mai 1944. Il meurt à son arrivée au camp d’extermination d’Auschwitz (Pologne) le 4 juin 1944.
En mars 2008, un arrêté du secrétaire d'État à la défense et aux anciens combattants décide l’apposition de la mention « Mort en déportation » sur son acte de décès. Le nom de Jules Lewinski figure sur le Mur des noms du Mémorial de la Shoah à Paris (dalle n° 25, colonne n° 9, rangée n° 1).
Depuis novembre 1918, Jules Lewinski était décoré de la Croix de guerre. Il ne semble pas avoir eu d’enfant.
Les studios Pathé de Joinville, exploités par la société Cinéromans en 1925. L’ex-studio Lewinski est le studio B.