Germaine Lucie Charlotte Arnal naît le 12 janvier 1895 à Paris (10e arr.). Elle est la fille d’Eugène Louis Arnal, négociant en vin, et de son épouse, Mélanie Adélaïde Granvau. Elle perd sa mère en avril 1903 et son père en février 1908 ; elle a alors 13 ans.
Devenue institutrice et vivant rue François-Miron dans le quatrième arrondissement de Paris, elle épouse en septembre 1919 dans ce quartier René Octave Diamin, lui aussi instituteur. Ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), à Polangis, avenue du Parc. Elle exerce alors dans un établissement privé mais rejoindra peu après l’école publique du quartier.
Le conseil général de la Seine lui octroie, en 1923 et 1924, des gratifications pour assurer des cours d’adultes dans les écoles publiques. Elle enseigne l'arithmétique à Joinville.
En 1926, le couple Diamin vit dans la commune voisine de Champigny-sur-Marne, rue Edmond-Rostand. René Diamin, qui était déjà un militant actif à Joinville, devient, en janvier 1927 le secrétaire de la section socialiste SFIO de Champigny ; il est aussi le responsable de l’Union des sections du canton de Nogent-sur-Marne.
Germaine Diamin est, au moins à partir de septembre 1927, adhérente elle aussi au Parti socialiste SFIO. La part des femmes est faible au sein de toutes les formations politiques entre les deux guerres, d’autant plus qu’elles n’ont pas encore le droit de vote pour les élections. Au sein du parti SFIO, un Comité national des femmes socialistes sera constitué en 1931.
En 1929, les Diamin sont installés à Paris (20e arr.), dans le quartier Saint-Fargeau. Ils résident rue des Pyrénées. Ils ont tous deux rejoint la section locale de la SFIO.
En collaboration avec des organismes mutualistes, la Caisse des écoles du 20e arrondissement a ouvert un établissement d’enseignement spécialisé à Montigny-sur-Loing (Seine-et-Marne). L’initiative en revient à Auguste Bénard (1865-1950), industriel, adjoint au maire du 20e arrondissement (1923-1935), chevalier de la Légion d’honneur. Baptisé Le Nid, il s’agit d’un internant qui accueille, pour 11 mois en internat, des enfants en mauvaise santé, notamment parce qu’ils vivent dans des conditions insalubres, et considérés comme en danger d’attraper la tuberculose.
Les époux Diamin deviennent directeurs de l’établissement. Ils sont en poste en 1931 et y restent, au moins jusqu’au milieu de la deuxième guerre mondiale.
En 1935, Mme Diamin devient membre de l’association des Naturalistes de la vallée du Loing, où elle est présentée par son mari.
L’école du Nid, qui accueille 125 élèves dans des classes mixtes, avec un enseignement limité à deux heures par jour, plus de très nombreuses activités de jeu et de découverte sur le terrain. L’activité de Germaine Diamin est évoquée dans de nombreux articles de presse. En juillet 1933, l’hebdomadaire local du 20e arrondissement, Paris-demain, salue « un couple d’éducateurs modernes. »
L’écrivain et journaliste Louis Roubaud publie, en septembre 1934, un long reportage dans Le Petit Parisien, où il reconnaît que son scepticisme originel a été vaincu, attribuant ce qu’il appelle « un petit coin de paradis » à « M. et Mme Diamin qui sont jeunes, simples et bons. »
L'Informateur de Seine-et-Marne évoque en février 1936 « les rares qualités d’éducateurs » du couple Diamin.
En novembre 1940, le préfet de la Seine fait l’éloge du comportement de son mari, qui a contribué à l’accueil à Montigny d’enfants évacués de la région parisienne après la défaite de l’armée française.
Le nom de René Diamin, toujours en poste à l’école de plein air de Montigny-sur-Loing, figure, en septembre 1942 sur la liste des hauts gradés de la franc-maçonnerie, fustigés par les autorités du régime de Vichy, qui est publiée au Journal officiel. Il a donc probablement dû quitter son poste en application de la loi du 13 août 1940 interdisant les « sociétés secrètes », y compris la franc-maçonnerie ; son épouse a sans doute aussi quitté le Nid. On retrouve une « Mme Diamin, souriante institutrice » (probablement elle), mentionnée dans le quotidien Paris-midi en octobre 1942 accueillant des enfants envoyés par le Secours national au château de Muides, en bordure du parc de Chambord, à Mer (Loir-et-Cher).
Germaine Diamin meurt le 7 juillet 1988 à Avon (Seine-et-Marne). Elle était âgée de 93 ans et mère d’un fils.
L’école de plein air Le Nid de Montigny-sur-Loing
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