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15 juillet 2024 1 15 /07 /juillet /2024 01:01

Édouard Fortuné Chauveau naît le 22 mai 1864 à Tours (Indre-et-Loire), dans le quartier Saint-Symphorien. Il est le fils de Louise Silvine Breton et de son mari, Fortuné Chauveau. Sa mère, fille d’un tailleur de pierre tourangeau, est d’abord couturière, puis ouvrière en soie. Le père est tisseur en soie.

En 1884, Édouard Chauveau est doreur sur bois à Tours et membre de la société de gymnastique locale. Il est recruté pour le service militaire en décembre 1885 et affecté au 31e régiment d'infanterie. Nommé caporal en octobre 1886, il est transféré en janvier 1887 à l’École normal de gymnastique et d’escrime de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), établissement militaire situé dans le Bois de Vincennes (act. Paris, 12e arr.). Il devient moniteur de gymnastique en août 1887. À la fin de ses quatre années de service, il s’engage pour cinq ans en novembre 1889 et est devenu sous-officier, avec le grade de sergent.

Parallèlement à son activité militaire, Chauveau participe à des manifestations sportives, comme lors d’une fête vélocipédique organisée à la Varenne Saint Hilaire (Saint-Maur-des-Fossés) en août 1887, une course de tricycles réservée aux militaires. Il participe à un concours de tir à Tours en juin 1889.

Le mariage d’Édouard Chauveau avec Marie Augustine Louise Joséphine Lemoine est célébré à Paris (11e arr.), en avril 1890. D’origine bretonne, Marie est couturière, native de Saint-Georges-de-Reintembault (Ille-et-Vilaine). Les parents de la mariée, Auguste Lemoine et Marie Hautebas, viennent également s’installer à Joinville-le-Pont, dans le quartier de Palissy, rue de Brétigny (act. avenue du Président-Wilson). Auguste Lemoine, qui est menuisier, devient membre du comité radical-socialiste communal.

Pour leur part, Édouard et Marie Chauveau résident dans la Ferme de la Faisanderie, dépendance de l’établissement militaire, au sein du Bois de Vincennes. Marie Chauveau est membre du comité des dames de la section de Saint-Maur, Joinville et Charenton de la Société de secours aux blessés militaires (Croix-Rouge).

Promu maître de gymnastique en juin 1890, Édouard Chauveau se réengage, de nouveau pour cinq ans, en novembre 1894 et devient sergent-major en août 1895. Il est commissionné à l’issue de son contrat en novembre 1899 et quitte l’armée, en juillet 1901, bénéficiant d’une retraite proportionnelle au temps passé dans l’armée, soit 15 ans et 8 mois, d’un montant de 576 francs. Affecté dans la réserve, il fait une période d’exercice en septembre 1906 puis est libéré des obligations militaires en octobre 1910.

Comme ancien sous-officier, Chauveau peut théoriquement postuler pour des emplois réservés (agent d’octroi, facteur, magasinier ou garçon de bureau par exemple). Il fait le choix de devenir professeur de gymnastique au collège et aux écoles communales de la ville de Pontoise (Seine-et-Oise, act. Val-d'Oise). La famille s’y installe, d’abord rue Victor-Hugo puis rue d’Ennery et enfin rue Gambetta. Il donne également des leçons particulières de gymnastique, de boxe, de canne, de bâton d’escrime, de gymnastique médicale et de natation.

Dans sa nouvelle commune de résidence, Chauveau devient le moniteur chef de Société de tir du 12e territorial, régiment d'infanterie de réserve. C’est peut-être à son domicile pontoisien que, en août 1929, un jardinier qui descendait à la cave avec une baladeuse à la main, a été électrocuté et tué sur le coup.

Son épouse Marie étant décédée en septembre 1921, Édouard Chauveau va contracter une nouvelle union avec Esther Eugénie Guillot en septembre 1928 à Barbonne-Fayel (Marne). Ils résident dans cette commune en 1931, alors qu’il a pris sa retraite. Il se remariera une troisième fois en août 1941 à Pontoise avec Berthe Léa Vallier ; ils résideront à Barbonne-Fayel où il meurt le 25 décembre 1945, âgé de 81 ans.

Après avoir obtenu des médailles d’argent et de vermeil pour son activité de gymnastique et d’escrime de 1889 à 1893, Édouard Chauveau reçoit la Médaille militaire en janvier 1902. Son fils unique, Marcel, officier d’infanterie, meurt au combat durant la première guerre mondiale.

École de gymnastique et d’escrime de Joinville (Arch. dép. Val-de-Marne)

 

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13 juillet 2024 6 13 /07 /juillet /2024 01:01

Célestin Alexis Narcisse Chauveau naît le 22 mars 1881 à Saint-Victor-de-Buthon (Eure-et-Loir). Il est le fils de Régina Céline Gouache, qui sera ultérieurement employée des Postes, et de son mari Eugène Célestin Chauveau, instituteur. Ils s’installent ensuite à Lèves, commune de la banlieue de Chartres, dans le même département, où ils résident en 1896. Le père, Eugène Célestin Chauveau, y est directeur d’école, impliquée dans la vie locale, et décoré des Palmes académiques.

Célestin Chauveau fait des études au lycée Marceau, à Chartres. C’est dans cette même ville qu’il s’engage pour trois ans dans l’armée en février 1901. Il rejoint le 102e régiment d'infanterie où il est promu en septembre caporal puis en août 1902 sergent. Il est affecté en décembre de la même année à l’École normale de gymnastique de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) avec la fonction de secrétaire de trésorerie. Il renouvelle ensuite son engagement à chaque échéance et reste dans la même école, où il est promu sergent major vaguemestre en décembre 1905.

À Grandvilliers (Oise), en décembre 1906, Célestin Chauveau épouse Jeanne Adèle Berquier, employée des Postes. Ils vivent dans le centre-ville de Joinville, rue de Paris. Chauveau poursuit son activité à l’École gymnastique de Joinville, et est nommé adjudant vaguemestre en janvier 1914.

Toujours militaire d’active, Célestin Chauveau est retransféré au début de la première guerre mondiale, en août 1914, dans son unité d’origine, le 102e RI. Il est tué à l’ennemi lors de la bataille de l’Aisne le 25 septembre 1915 à Aubérive-sur-Suippe (Marne). Il était âgé de 34 ans et père d’un enfant.

Déclaré Mort pour la France, il est cité à l’ordre du corps d’armée pour avoir entraîné « bravement sa section à l’assaut des tranchées ennemies ». En novembre 1920, il reçoit, à titre posthume, la Médaille militaire.

Le nom de Célestin Chauveau figure sur les monuments aux morts de Joinville-le-Pont et du lycée Marceau de Chartres. Son corps est transféré au cimetière de Lèves. Sur sa tombe, le sculpteur Alberto Cappabianca, qui résidait dans cette commune, a gravé un médaillon en pierre.

École de gymnastique et d’escrime de Joinville (Arch. dép. Val-de-Marne)

 

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10 juillet 2024 3 10 /07 /juillet /2024 01:01

Eugène Auguste Chauveau naît le 10 février 1845 à Paris (9e arr.). Il est le fils de Victoire Augustine Julienne Chauveau et d’un père inconnu. Sa mère meurt en juin 1849 à Paris, quand il a quatre ans.

En 1872, Eugène Chauveau est commis en mercerie auprès de la famille Hallez, à Versailles (Seine-et-Oise, act. Yvelines) et il vit avec eux rue d’Anjou. Il s’installe ensuite comme marchand de nouveautés à Meudon, où il réside en 1877 rue des Princes. Il épouse dans cette ville en avril 1877 Alexandrine Émilie Gruau, fille d’un mécanicien parisien.

Installé comme marchand de tissus à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en 1891, il réside dans le centre-ville, rue de Paris. Il déménage ensuite à proximité, rue Bernier et est un des trois merciers de la commune en 1896.

L’explosion d’une chaudière de l'usine du Bi-Métal à Joinville, en février 1895, fait quatre morts et six blessés, en plus de provoquer une situation de chômage assez longue pour les 200 ouvriers. C’est Chauveau qui rend compte, pour la commune, au conseil général de la Seine, de la gestion des fonds recueillis en faveur des victimes. Il assure lui-même la fourniture de vêtements.

Lors des élections municipales de mai 1904, Eugène Chauveau est candidat dans la commune de Joinville-le-Pont. Trois listes se présentent : le maire, Eugène Voisin, soutenu par les radicaux-socialistes et la plupart des conseillers sortants ; les socialistes révolutionnaires, qui recueillent avec un nombre incomplet de candidatures environ 15% des suffrages exprimés ; et une liste étiquetée comme nationaliste, menée par quatre conseillers municipaux qui ont fait dissidence. Elle aura un seul des 23 sièges à pourvoir, les radicaux remportant les 22 autres. Chauveau obtient au premier tour 335 voix, soit 30%, pour 1 119 votants sur 1 363 inscrits. Il n’est pas élu.

Dans les années 1900, Eugène Chauveau vit de ses rentes et loue des appartements à Joinville. En juillet 1910, alors qu’il est en vacances, sa villa est soumise à un cambriolage qui fera l’objet de plusieurs dizaines d’articles dans la presse parisienne, mais aussi de province. Outre des bijoux (bagues, montres et chaines), pour environ 10 000 francs, les voleurs mettent la main sur des titres, estimés de l’ordre de 80 000 francs. Rentré d’urgence, il fait mettre opposition sur les valeurs financières. En décembre, la police arrête les voleurs, que le journal L’Action présente comme « une bande merveilleusement organisée ». Elle comprend un acrobate, un coiffeur dit le « Beau Robert de Montmartre », deux merisiers, un garçon de café et un bijoutier. Ils sont inculpés pour d’autres vols importants commis dans des communes résidentielles, comme Chantilly, Ville-d'Avray ou Senlis.

Eugène Auguste Chauveau meurt le 30 avril 1915 à Joinville-le-Pont. Il était âgé de 70 ans et père de deux fils ; le plus jeune, Marcel Émile, meurt en mars 1919 à Aix-la-Chapelle (Allemagne), d’une maladie contractée en service, alors qu’il était maréchal des logis au 168e régiment d'infanterie dans les troupes d’occupation françaises en Rhénanie, après la première guerre mondiale.

L’usine du Bi-Métal à Joinville-le-Pont

 

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29 juin 2024 6 29 /06 /juin /2024 01:01

François Joseph Fermbach naît le 29 mars 1840 à Pfaffenheim (Haut-Rhin). Il est le fils de Salomé Humbrecht et de son mari Marc Fermbach. Son père est vigneron, activité habituelle dans cette région de la Haute-Alsace. Il décède en septembre 1855, François Joseph a alors 15 ans.

En 1864, François Joseph Fermbach a pour compagne Gertrude Meistermann, de 13 ans son aînée et également native de Pfaffenheim. Elle donne naissance en juin 1865 à Colmar, la préfecture départementale, à une fille, Marie.

Il vit en 1865 en région parisienne, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il exerce aussi la profession de vigneron. François Joseph Fermbach épouse en août 1865 à Joinville Marie Louise Élisabeth Dolt, elle aussi alsacienne, fille de cultivateurs du village de Guémar, dans le Haut-Rhin également.

Cependant, avec l’épidémie de phylloxera, la totalité du vignoble de l’Île-de-France va disparaître. Fermbach devient employé municipal, exerçant deux fonctions, celle de concierge de la mairie et celle d’allumeur de réverbères pour la Compagnie parisienne d'éclairage par le gaz. Le maire est alors Auguste Courtin, conservateur de tendance bonapartiste.

Fermbach sert dans la garde nationale, force militaire et de police organisée dans les villes qui regroupe aussi, à la fin du second empire, les sapeurs-pompiers. La compagnie de Joinville a pour capitaine Ferdinand Rousseau, qui sera l’adjoint puis remplacera en 1874 Courtin comme maire, toujours de même opinions politiques. Fermbach est le tambour de la troupe.

Dans la nuit du 9 au 10 août 1869, vers deux heures du matin, Joseph Fermbach, venait d’éteindre sa dernière lanterne lorsqu’il entendit un bruit provenant d’une chute dans la rivière Marne, qui traverse Joinville, puis perçut de faibles cris. Il plonge à deux reprises, sans succès, puis une troisième fois, touchant alors le corps, qu’il tire par les cheveux et les habits puis le ramène à la berge et réussit à le ranimer. C’était un militaire, revenant de permission. Il le transporte chez un restaurateur voisin, puis, après qu’il ait pu se reposer, le raccompagne à son camp de Brévannes (act. Limeil-Brévannes, Val-de-Marne). L’inspecteur du gaz réclame pour lui une médaille.

Pendant la guerre franco-prussienne de 1870, la compagnie de la garde nationale est mobilisée lors des combats pour la défense de Paris. Toute la population est évacuée lors du siège de la capitale et, en septembre 1870, la mairie est déplacée rue du Bac à Paris (7e arr.) puis boulevard Voltaire (11e arr.) en novembre. L’administration municipale rejoint Joinville en avril 1871. La commune est occupée alors occupée par les troupes bavaroises, qui ont remplacé en mars les wurtembergeois. Les forces allemandes restent jusqu’au 19 septembre.

François Joseph Fermbach poursuit ses deux fonctions d’employé municipal et d’allumeur de becs de gaz. Il sert fréquemment de témoin pour les opérations d’état-civil, mariages et décès notamment. Avec son épouse, ils optent en mai 1872, pour la nationalité française, refusant ainsi de devenir Allemands après l’annexion de l’Alsace.

Il devient, en 1882, le responsable de la section locale pour Joinville de la société La Tempérance, qui lutte contre l’alcoolisme. Ayant accouché d’un enfant mort-né en juillet 1880, son épouse, Louise, meurt en avril 1884. François Joseph Fermbach reconnaît Marie, née de sa relation avec Gertrude Meistermann, pour sa fille en mars 1888 et elle vient le rejoindre à Joinville, résidant avec lui en 1891. La famille réside à la mairie, rue de Paris.

De nouveau à Joinville, François Joseph Fermbach se remarie en mai 1892 avec Alfredine Petit-Pas, fille d’un cordonnier de la commune. Ils ont un fils en décembre 1893.

En 1896, François Joseph Fermbach a pris sa retraite et quitté son logement de fonction, mais vit encore rue de Paris. Il meurt lors d’un déplacement en octobre 1896 à Épinay-sur-Orge (Seine-et-Oise, act. Essonne). Il était âgé de 56 ans et père de deux enfants.

En février 1870, une médaille d’argent pour acte de courage lui avait été décernée pour son sauvetage de noyade. Il est également récompensé d’une médaille d’honneur par la société d’Encouragement au bien en mai 1876, de nouveau pour le même acte mais aussi pour avoir « entouré de soins touchants son beau-père et sa belle-mère », Jean Baptiste et Marie Anne Dolt.

Tambour de la garde nationale (Gallica)

 

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27 juin 2024 4 27 /06 /juin /2024 01:01

Edith Augustine Delaby naît le 26 juillet 1926 à Paris (13e arr.). Elle est la fille de Marie Camille Lucie Luneau et de Constantin Delaby. Sa mère décède le jour même de son accouchement. Son père est mécanicien et vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

Le bébé est confié à sa grand-mère maternelle, Marie Louise Hérault née Saugereau, veuve, vivant à La Chapelotte dans le Cher. Elle rejoint son père en été 1934 à Joinville, à l’âge de huit ans, à la mort de son aïeule. Il passe plusieurs annonces pour essayer de lui trouver une compagnie en 1934 et 1937, soulignant qu’il dispose d’un jardin anglais et d’un piano, puis se remarie en mai 1937 à Joinville avec Jadwiga Domanska. Veuve et native de Pologne, elle a francisé son prénom en Edwige Sophie. C’est elle qui va élever la jeune fille.

Pendant la deuxième guerre mondiale, son père meurt en mai 1941 à Toulouse (Haute-Garonne). Il sera reconnu en tant que « victime civile » du conflit, reconnaissance accordée aux personnes qui ont subi des préjudices directs en raison des actions de l'ennemi, des bombardements, des représailles, des actes de sabotage, ou comme victimes de la répression et des persécutions raciales ou politiques.

Restée à Joinville avec sa belle-mère à la Libération, Edith Delaby rêve, selon le quotidien France-Soir, « d’épouser un GI et partir pour le moderne pays des merveilles ». Elle rencontre le soldat Charles Blair Ellsworth d'Arcy Waterbury, citoyen des États-Unis, d’origine acadienne et natif de Terre-Neuve (Canada) avec lequel elle se fiance en novembre 1945. Leur fils Charles Bruce Delaby naît en juillet 1946 à Paris, alors que Charles Waterbury est retourné à New-York.

Pour rejoindre son fiancé, Edith Delaby embarque le 28 décembre 1946 à bord d‘un avion Constellation, quadrimoteurs à hélices construit par Lockheed, sur un vol de la compagnie TWA (Trans World Airline). L’appareil s’écrase à proximité de l’aéroport de Shannon, en Irlande, où il devait faire escale. Il emportait quatorze passagers et neuf membres d'équipage. L’avion est tombé sur une île fluviale, dans une zone marécageuse d’accès compliqué, et sa chute a provoqué une explosion violente. L’accident cause douze morts, dont neuf passagers, tous les autres étant blessés, pour la plupart grièvement.

Lors de l’arrivée des secours, une hôtesse rescapée tend l’enfant à un des premiers sauveteurs, déclarant : « Ce petit bébé s’appelle Charles. Il est le fils d’une épouse de GI. Sa mère est morte dans mes bras ». C’est ce que rapportera la presse américaine du jour.

La presse parisienne pourra rectifier les dépêches d’agence : en fait, Edith Delaby a survécu. Elle souffre de brûlures sévères et d’une fracture à la cheville. Le bébé Charles est moins grièvement atteint, bien qu’ayant une jambe cassée.

Les avions Constellation ont connu plusieurs accidents ; celui qui transportait Edith Delaby avait convoyé à Washington, début 1946, le président du conseil français, M. Léon Blum.

Edwige Delaby, sa belle-mère, rejoint Edith à Limerick, où elle est hospitalisée. Charles Waterbury vient chercher sa fiancée et son fils et embarque avec eux pour New-York le 2 mars 1947. Ils s’installent à Newark, dans le New-Jersey, Belmont Avenue et se marient le mois suivant dans la même ville. Son mari est mécanicien.

Ils s’installent ultérieurement à Newcastle, en Californie. Edwige Delaby émigre également, épouse en décembre 1947 à Manhattan (New York) avec Alexander Schwindt puis vit aussi en Californie, à Pasadena, où elle décède en septembre 1986.

Veuve en 2006, Edith Waterbury meurt le 25 mai 2013 à Newcastle (Cal.). Elle était âgée de 86 ans et mère de deux enfants.

Edith et Charles Delaby, France-Soir (1946/12/29)

 

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25 juin 2024 2 25 /06 /juin /2024 01:01

Constantin Émile Delaby naît le 11 mars 1880 à Abscon, commune du bassin houiller du département du Nord. Il est le fils de Marie Joseph Héroguet et de son mari Henri Delaby. Son père est mineur et la famille vit au coron des Lillois. Illettré, le père ne sait pas signer à la naissance de Constantin ou de son frère aîné ; cependant, il est capable de le faire en août 1882 quand sa première sœur voit le jour. La famille a alors déménagé à Aniche, commune voisine d’origine de la mère. Henri Delaby meurt en janvier 1894, quand Constantin a 13 ans.

N'étant pas l’aîné, Constantin Delaby, qui est alors ajusteur mécanicien, est convoqué pour le service militaire. Il intègre le 8e régiment de hussards en novembre 1901 à Cambrai. Promu brigadier en septembre 1902, il devient sous-officier comme maréchal des logis en mai 1903. Il retourne à la vie civile en septembre 1904.

Après avoir quitté l’uniforme, Constantin Delaby travaille dans la Marne. Il est condamné, en décembre 1905 par le tribunal correctionnel de Reims à 25 francs d’amende pour « complicité d’adultère ». Il s’agit peut-être de ses relations avec Marie Hortense Lavigne, dont il a un fils, Henry Jules, né en mai 1907 à Loivre (Marne), lequel est déclaré comme étant de mère inconnue par Constantin Delaby, qui le reconnaît. Il est légitimé par leur mariage en décembre 1912 à Lille ; Marie Hortense avait divorcé de son premier mari en mai 1906.

En juillet 1910, l’entreprise de cycles qu’avait créée Constantin Delaby est mise en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Cambrai. Il s’installe début 1912 à Lille où il est contremaître.

Rappelé au début de la première guerre mondiale en août 1914, Constantin Delaby obtient le grade d’adjudant en avril 1915. Il est détaché, comme ajusteur, en juillet 1917 dans un service automobile à Villeneuve-la-Garenne (Seine, act. Hauts-de-Seine). Puis, en octobre 1917, il est affecté à l’usine Delaby et Langlois, rue des Rondeaux à Paris (20e arr.) ; il s’agit peut-être d’un établissement qu’il aurait fondé. En janvier 1919, il est détaché dans une usine de Nîmes (Gard) puis démobilisé en février.

Après le conflit, Constantin et Marie Hortense Delaby sont séparés et divorcent. Lui s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), villa René-Robert (une voie disparue).

Il dispose d’un magasin à Joinville et d’un atelier dans la commune voisine de Champigny-sur-Marne, route de Villiers. Il crée en février 1920 une société avec plusieurs négociants, C. Delaby & Cie, puis la dissout en mai 1922. Il poursuit ensuite son activité à titre personnel. Il fabrique notamment des cadres de vélos.

Constantin Delaby se remarie en février 1921 à Joinville avec Marie Camille Lucie Luneau, originaire de La Chapelotte (Cher), fille d’un bourrelier. Ils ont leur domicile dans le quartier du Centre, puis rue du Pourtour-des-Écoles. Le fils de Constantin, Henri Delaby, les rejoint et vit avec eux en 1926.

Camille meurt en juillet 1926, en donnant naissance au deuxième enfant de Constantin Delaby, Edith Augustine. Elle est d’abord hébergée par sa grand-mère, dans le Cher, puis rejoint son père à l’été 1934. Il passe plusieurs annonces pour essayer de lui trouver une compagnie en 1934 et 1937, soulignant qu’il dispose d’un jardin anglais et d’un piano. Constantin Delaby se remarie en mai 1937 à Joinville avec Jadwiga Domanska, native de Pologne et veuve, qui a francisé son prénom en Edwige Sophie.

Conservant toujours son activité de mécanique générale à Champigny en 1931, Delaby semble cependant avoir réorienté ses sources de revenus. Dans le recensement de 1931, il se déclare comme représentant. Mais il semble bien qu’il se consacre également beaucoup aux courses de chevaux. L’hippodrome de Vincennes est proche de son domicile. En mars 1927, Constantin Delaby est condamné à 300 francs d’amende pour « délits de courses. »

Quelques années plus tard, il va de nouveau avoir maille à partir avec la justice. La presse relate « l’arrestation mouvementée d’un bookmarker ». Un inspecteur de la brigade des jeux le soupçonnait de prendre des paris clandestins quand il le croise dans rue de Paris, dans le centre-ville de Joinville. Delaby qui attendait dans son auto arrêtée et un cycliste s’arrêta près de lui pour et remettre une enveloppe, présumée contenir des listes de paris. L’inspecteur sauta sur le marchepied de la voiture, mais Delaby démarra aussitôt, renversant le cycliste, tandis que le policier se cramponnait au parebrise du véhicule. Il dut stopper peu après, à l’entrée du Bois de Vincennes et fut conduit au commissariat de police de Saint-Maur puis envoyé au Dépôt. L’inspecteur et le cycliste avaient été légèrement contusionnés. En janvier 1934, le tribunal correctionnel de la Seine l’a condamné à quatre mois de prison avec sursis et 500 francs d’amende pour « violence à agents » et « exploitation illicite de paris sur les courses de chevaux en novembre et décembre 1933. »

En 1936, Constantin Delaby déclare exercer l’activité de menuisier.

Il meurt au cours de la deuxième guerre mondiale le 24 mai 1941 à Toulouse (Haute-Garonne). Il était âgé de 61 ans et père de deux enfants. Le Service historique de la Défense le classe en tant que victime civile, reconnaissance accordée aux personnes qui ont subi des préjudices directs du fait des événements liés à la guerre en raison des actions de l'ennemi, des bombardements, des représailles, des actes de sabotage, ou pour les victimes de la répression et des persécutions raciales ou politiques.

Son fils Henry deviendra ingénieur et continuera à vivre à Joinville-le-Pont. Sa fille Edith survivra à un accident d’avion en décembre 1946 en Irlande, alors qu’elle émigrait avec son bébé vers les États-Unis.

Edwige Delaby, épouse de Constantin (arch. fam.)

 

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23 juin 2024 7 23 /06 /juin /2024 01:01

Pierre Hélias naît le 17 mai 1860 Vayres, Haute-Vienne fils Jean Hélias & Jeanne Devoyon, lieu-dit de la Grange. Son père, qui porte un nom breton mais est bien originaire du Limousin, est alors coquetier (il fait le commerce d’œufs) puis sera marchand de chevaux.

Lorsqu’il fait son service militaire, en novembre 1881, Pierre Hélias exerce le même métier. Il intègre le 23e régiment de dragons à Limoges. En octobre 1882, il devient trompette dans son unité. Toujours sous les drapeaux, il est condamné en justice civile par le tribunal correctionnel de Meaux (Seine-et-Marne) en août 1884 à six jours de prison pour « outrage public à la pudeur ». Il est démobilisé en septembre 1885.

Il quitte la Haute-Vienne pour s’installer à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en tant que jardinier cultivateur dans le quartier de Palissy. Il épouse en novembre 1885 à Joinville Marie Guillion, également jardinière et originaire de Meaux.

Son père vend en septembre 1886 à Pierre Hélias le terrain qu’il exploite rue de Brétigny à Joinville.

Au cours des années 1890, les luttes ouvrières dans le midi suscitent un grand mouvement d’opinion, soutenant les grévistes des mines de charbon puis ceux des verreries. À Joinville, une souscription est lancée en septembre 1895 « Pour les affamés de Carmaux », relayée par un organe de presse radical-socialiste local, Voix des communes. À l’instigation de Victoria et Henry Vaudémont, touts deux coopérateurs, plus de 260 souscripteurs participent à la collecte de fonds, dont environ 180 dans les quartiers de Polangis et Palissy, encore en construction. Hélias fait partie des donateurs dont les noms sont aussi publiés par un quotidien national, La Petite République.

Sa première épouse, Marie Guillion, aura eu quatre enfants pendant leur mariage, et il reconnaîtra la première-née, qui n’était probablement pas de lui. Après son décès en janvier 1891 à 32 ans, Pierre Hélias se retrouve avec cinq enfants de moins de cinq ans.

Il se remarie en mars 1893 à Saint-Denis (Seine, act. Seine-Saint-Denis) avec Louise Joguin-Rouxelle, elle aussi jardinière. Sa seconde femme accouchera à neuf reprises, donnant naissance à sept enfants vivants ; elle meurt en octobre 1904, alors qu’elle est hospitalisée et que son dernier enfant est sans-vie. Elle n’a alors que 30 ans. L’aînée des douze fils et filles survivantes, Léonie, a 19 ans.

Une nouvelle fois, Pierre Hélias reprend une compagne légale, Claudine Martin, veuve de Charles Frachot, tous les deux originaires du Nivernais. Les noces sont célébrées en avril 1906 à Joinville. Ayant déjà 52 ans, elle ne lui donne pas de descendance, mais les nouveaux époux élèvent une fille qu’elle a eu de son premier mariage.

À partir de 1908, le quartier de Palissy est secoué par une polémique qui touche ensuite toute la commune. Un entrepreneur fait remonter depuis le port sur la Marne les boues issues du dragage de la rivière dans des charrois. Des riverains se plaignent des dégradations de la voirie et des odeurs. D’autres soutiennent l’utilité de cette activité, qui crée de l’emploi. La polémique prend une tournure politique en 1910. Le maire, Eugène Voisin, en poste depuis 1888, est en mauvaise santé, ne veut pas se représenter lors des élections municipales de 1912 et délègue à ses adjoints la situation. L’opposition de droite y voit une opportunité pour dénoncer l’incurie d’une municipalité radicale-socialiste ; elle est rejointe par la gauche, qui vient de fonder le Parti socialiste SFIO. Et aussi par plusieurs figures radicales qui ne voient pas d’un bon œil la succession leur échapper au profit de l’adjoint, Georges Briolay.

Le point d’orgue de cette crise se situe en juillet 1910 : tous les opposants et mécontents appellent à une réunion publique sur le sujet. Hélias fait partie des 19 personnes qui appellent à la tenue de la rencontre, que la municipalité refuse. On trouve aussi les Lebègue, secrétaire de la section socialiste, Leteuil, opposant en pointe, Dalbavie, qui est à la tête des libéraux, le futur maire Stephen Durande… La réunion sera très agitée. Elle provoque une division au sein des radicaux, qui conduira à leur défaite en 1912.

Trop âgé pour être mobilisé pendant la première guerre mondiale, Pierre Hélias perd son fils aîné, Prosper, qui est tué en novembre 1916 dans la bataille de la Somme.

Après le conflit, Hélias continue son activité de maraîchage mais l’exploitation familiale a considérablement diminué. Il cesse vers le milieu des année 1920.

Plusieurs de ses enfants ont des ennuis avec la justice. René, le cinquième du premier lit, est arrêté à Saint-Ouen (Seine, act. Hauts-de-Seine) pour escroquerie en mai 1921. L’avant-dernière, Élise est consignée en avril 1924 après ce qui est qualifié par la presse de « rixe entre femmes ». Elle porte plusieurs coups de couteau à son adversaire, en pleine nuit, rue des Vertus (Paris, 3e arr.), la blessant sans gravité.

À Joinville, Hélias était membre de la section locale de la Société nationale des vétérans des armées de terre et de mer, fondée pour assurer une retraite à ceux qui avaient participé à la guerre de 1870-1871, première association d’anciens combattantes.

Pierre Hélias meut le 3 juin 1937 à Ivry-sur-Seine (Seine, act. Val-de-Marne), où il était à l’hospice des incurables. Âgé de 77 ans, il avait conçu ou élevé 15 enfants.

Henri Hélias, petit-fils de Pierre Hélias (arch. fam.)

 

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21 juin 2024 5 21 /06 /juin /2024 01:01

Émile Trochard naît le 1er octobre 1880 à Paris (3e arr.). Il est le fils et Maria Bizet et de son époux, Augustin Ferdinand Trochard. Son père est bijoutier et sa mère couturière, ils vivent rue de Belleyme, La famille déménage ensuite rue Froissart, dans le même arrondissement.

Travaillant comme ajusteur, Émile Trochard est condamné, en février 1901, à 16 francs d’amende pour « port d’arme prohibé » par le tribunal correctionnel de la Seine. En novembre la même année, il est mobilisé pour son service militaire au 137e régiment d'infanterie, jusqu’en octobre 1904.

L’ensemble de la famille Trochard s’installe alors en 1904 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy, rue du 42e de Ligne. Son père travaille pour un bijoutier de la localité, Jules Méresse, comme le fera aussi une fille d’Émile Trochard. Ce dernier épouse, en octobre 1907, Marguerite Hélène Amélie Joséphine Petersen, bijoutière, et Jules Méresse est un de leurs témoins.

En 1914, Émile Trochard est membre de la section socialiste SFIO de Joinville, qui a fait élire pour la première fois en 1912 des conseillers municipaux dans la commune, tout en restant minoritaire.

Au début de la première guerre mondiale, en août 1914, Émile Trochard est rappelé et affecté au régiment d'infanterie de Melun. Il est blessé en septembre lors de combats en Argonne (Meuse). Plusieurs quotidiens socialistes, dont L’Humanité, citent sont noms dans la rubrique « Les socialistes au combat », soulignant qu’il est « reparti au feu ». Il est détaché en novembre la même année aux établissements Barrière, entreprise de décolletage installée à Paris (11e arr.), rue Saint-Sabin. Transféré au 4e régiment de zouaves en juillet 1917, Trochard est démobilisé en mars 1919.

Après le conflit, Émile Trochard reprend une activité d’abord comme serrurier, puis comme ajusteur chef. La famille quitte le quartier de Palissy pour celui voisin de Polangis, toujours à Joinville, sur la rive gauche de la Marne. Ils élisent domicile d’abord avenue des Lilas (act., avenue Pierre-Allaire) puis avenue Gabrielle.

Avec dix autres membres de la section socialiste SFIO, il participe en mai 1920 à une souscription lancée dans L’Humanité « Pour les victimes de la grève et des violences gouvernementales ». La section vote, à l’unanimité, l’acceptation des conditions posées par l’internationale communiste et adhère ainsi au parti communiste en décembre 1920.

Émile Trochard meut le 15 février 1927 à Joinville. Il était âgé de 46 ans et père de trois enfants.

Marguerite Trochard, épouse d’Émile (arch. fam.)

 

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19 juin 2024 3 19 /06 /juin /2024 01:01

Jules Méresse naît le 21 septembre 1870 à Sens (Yonne). Il est le fils de Victoire Guigné et de son époux Victor Méresse, mécanicien. Ils vivent rue de la Grosse-Tour.

Devenu bijoutier, il s’installe, à l’instar de ses parents, à Paris. Il vit rue Sibuet (12e arr.). Il a pour compagne Blanche Antoinette Joséphine Félicité Coste, fille de tailleurs résidant dans la même rue. Ils emménagent ensuite impasse Poule (20e arr.).

Convoqué au service militaire en novembre 1891, il sert au sein du 17e Bataillon de chasseurs à pied. Sa compagne donne naissance à leur première fille en janvier 1892, en son absence. Peu après sa démobilisation en septembre 1894, leur deuxième enfant naît en décembre de la même année, et il le reconnaît. Blanche Coste et Jules Méresse se marient en mai 1896 à Paris (20e arr.), légitimant les deux premiers-nés. Ils rejoignent alors la rue de la Prévoyance à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne). Leur troisième bébé vient au monde peu après. L’année suivante, ils vivent à Essonnes (Seine-et-Oise, act. Essonne) puis reviennent en 1898 dans le 20e arrondissement, d’abord rue des Vignoles puis impasse Rolleboise.

Retraversant le Bois de Vincennes, la famille Méresse va s’installer dans le quartier de Palissy à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avenue Gille. Il ouvre un atelier boutique rue Joyeuse où il fabrique ses bijoux comme chainiste. Leur fille aînée, Juliette, épouse, en juin 1911 à Joinville, un industriel également originaire de Sens, René Lucien Thomas.

Au cours de la première guerre mondiale, est de nouveau mobilisé en août 1914 dans le bataillon de chasseurs à pied de Troyes-Rambervillers. En août 1915, il est affecté aux Chantiers de Provence puis, en février 1917 à la Maison Godchaux, qui gère un garage automobile avenue Parmentier à Paris (11e arr.). Jules Méresse est libéré des obligations militaires en août 1917.

Le conflit a été fatal au fils René, qui secondait son père à la bijouterie familiale. Âgé de tout juste 20 ans, il est tué lors de combats dans les environs d’Ypres, en Belgique fin décembre 1914. Il est décoré à titre posthume de la Croix de guerre.

Le mariage, en mars 1918 de Jeanne, la plus jeune fille Méresse, est un évènement à Joinville, malgré le contexte guerrier. Elle épouse Pierre Allaire, instituteur dans l’école du quartier de Polangis, alors sous-lieutenant. L’hebdomadaire Gazette de l’Est remarque qu’il s’agit de « deux familles très connues à Joinville » ce qui explique la « très nombreuse affluence d’habitants ». Le père du marié, Gabriel Allaire, agent d’affaires, est aussi responsable d’une association d’éducation populaire et militant radical-socialiste. Sa mère, Louise Allaire, professeure de piano et de chant est aussi enseignante dans une association et organisatrice d’activités humanitaires. Quant au marié, Pierre Allaire, il jouera un rôle éminent comme responsable d’association d’anciens combattants, résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale, militant socialiste SFIO puis conseiller municipal de Joinville.

Cependant, le mariage des nouveaux époux ne durera pas : Jeanne meurt huit mois plus tard, vraisemblablement emportée en octobre 1918 par la grippe espagnole, dont l’épidémie fait alors des ravages dans des populations affaiblies par les privations et la désorganisation du système de santé.

Moins de trois ans après avoir perdus leurs deux enfants, leur gendre, René Thomas, meurt en tant que victime civile à Azrou, au Maroc, en juillet 1921. Cette disposition va conduire sa veuve, Juliette, à épouser l’ancien mari de sa sœur Jeanne, Pierre Allaire, scellant un peu plus l’alliance des deux familles. Les épousailles on lieu à Joinville en octobre 1922.

En 1926, Jules Méresse a cédé sa bijouterie de l’avenue Joyeuse, mais poursuit sa production de chaînes pour bijoux dans la maison de la famille Allaire, avenue des Lilas (act. avenue Pierre-Allaire).

Les époux Méresse suivent en 1931 leur fille et leur gendre, qui enseigne désormais à Bergerac (Dordogne). Ils logent dans la commune voisine de Prigonrieux et n’ont plus d’activité professionnelle.  

Jules Méresse, qui est toujours domicilié à Prigonrieux, meurt le 24 juillet 1959 à Joinville-le-Pont, où Pierre et Jeanne Allaire s’étaient réinstallés. Il était âgé de 88 ans et père de trois enfants. Il est inhumé à Joinville dans le caveau familial.

Photo Jules Méresse (arch. fam.)

 

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17 juin 2024 1 17 /06 /juin /2024 01:01

Alfred Marie Noël Parthiot naît le 26 mai 1890 à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils Marguerite Fusz et de son époux Gabriel Paul Parthiot, qui vivent rue de l’Alouette. Sa mère, originaire de Moselle, dans la Lorraine occupée par l’Allemagne depuis 1871, a opté en 1872 pour la nationalité française. Son père, natif de l’Aube, est comptable.

Alors employé de commerce, Alfred Parthiot est mobilisé au sein du 54e régiment d'infanterie pour son service militaire en octobre 1911. Il accède au grade de caporal en septembre 1912 puis à celui de sergent en octobre 1913. Rendu à la vie civile en novembre, il est rappelé neuf mois plus tard alors que débute la première guerre mondiale en août 1914.

Toujours au sein du 54e RI, Alfred Parthiot va connaître une rapide progression hiérarchique : il est adjudant en septembre 1914 et devient officier dès mars 1915 en tant que lieutenant. Il accède au grade de capitaine en avril 1916.

Ses nouvelles fonctions ne le mettent pas à l’abri des effets des combats. Il est cité à l’ordre de l’armée pour les « qualités de sang-froid, de courage et de commandement » dont il a fait preuve « particulièrement le 19 mai 1916, au cours d'une attaque par les gaz. »

Parthiot est blessé une première fois à Damloup (Meuse) en juin 1916 par des pierres projetées par des éclats d’obus. Ce sont de nouveau des éclats d’obus qui lui provoquent de multiples plaies à la face en septembre la même année à Bouchavesnes-Bergen (Somme).

L’attaque du 25 septembre est racontée par un de ses collègues officiers, le commandant Marcel Émile Weill. Trois bataillons sont prévus pour l’assaut dans la direction d'Allaines. Le 1er lance l’assaut, mais est vite arrêté par le feu de nombreuses mitrailleuses et se replie. Parthiot est à la tête du 2e bataillon qui atteint la première tranchée allemande sous un feu violent de mitrailleuses mais doit aussi stopper sans atteindre son objectif. Il doit également se replier, « ayant tous ses officiers hors de combat ». Le 3e bataillon, qui était en réserve, n'a pas quitté ses emplacements.

Obtenant une permission, Alfred Parthiot épouse en juin 1917 à Aubervilliers (Seine, act. Seine-Saint-Denis) Louise Henriette Deherque, employée. Ses parents vivent dans la même ville.

En décembre 1917, Parthiot est soigné suite à une intoxication par gaz. Il est démobilisé en septembre 1919. Les grades d’officiers qu’il avait obtenu à titre temporaire sont confirmés après qu’il soit passé dans la réserve, et il est promu commandant, chef de bataillon, en décembre 1936. Au cours des années 1930, il est très actif au sein des écoles de perfectionnement des sous-officiers de la deuxième région militaire, qui couvre le Nord de la France, ce qui lui vaut plusieurs remerciements officiels.

Après avoir quitté l’armée, Alfred Parthiot et son épouse s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où ils acquièrent en novembre 1919 une droguerie située dans le centre-ville, rue de Paris. Il la revend deux ans plus tard, souhaitant s’installer en province pour développer des affaires, passant notamment des annonces dans des journaux bretons et lorrains.

En 1922, il s’associe à un agent immobilier d’Orsay (Seine-et-Oise, act. Essonne). Ils commercialisent notamment un lotissement en vallée de Chevreuse puis un autre à Trouville (Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime). Il reprend le cabinet à son nom, avec un nouvel associé en mars 1924.

En 1927, Alfred Parthiot transfère son activité à Villers-Cotterêts (Aisne), avec son épouse comme comptable et se présente comme industriel. Il est, en 1932, le secrétaire du Syndicat d’initiative de Villers-Cotterêts. Il réalise également des affaires dans d’autres villes de de province, comme Angoulême (Charente) en 1934 ou Arras (Pas-de-Calais) en 1935.

Mobilisé dans la réserve au cours de la deuxième guerre mondiale, Alfred Parthiot vit à Villers-Cotterêts durant l’occupation de la France par l’Allemagne.

Après le conflit, il exerce comme agent immobilier à La Rochelle (Charente-Inférieure, act. Charente-Maritime) et réside dans la ville proche de Rochefort.

Alfred Parthiot meurt le 26 février 1948 à Rochefort. Il était âgé de 57 ans et n’a pas eu d’enfant. Titulaire de la Croix de guerre pour son comportement en 1915-1916, il avait été fait chevalier de la Légion d’honneur en mai 1921 puis officier en septembre 1940. Au moins six citations et témoignages de satisfaction de satisfaction lui avaient été adressés.

Annonce de vente de maison par le cabinet Parthiot

 

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