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26 septembre 2022 1 26 /09 /septembre /2022 05:01

Suite de la biographie de Georges Émile Briolay

Lors des élections municipales générales de mai 1929, Georges Briolay prend de nouveau la tête d’une liste de Cartel des gauches, avec l’appui du parti radical-socialiste, du parti socialiste SFIO et de socialistes indépendants. Le maire sortant, élu en cours de mandat, Stephen Durande, conduit les sortants avec l’appui des formations de droite. Roger Bénenson pilote la campagne des communistes.

Au premier tour, la droite obtient 42,6% des suffrages exprimés, devant le Cartel des gauches à 35;9% et les communistes à 16,0%. Briolay recueille 910 voix pour 2 126 suffrages exprimés (42,8%) sur 2 969 inscrits, soit un score personnel bien supérieur à la moyenne de sa liste.

Au second tour, la liste de droite recule à 41,6% et cinq élus, mais le maire sortant est battu. Le Cartel des gauches remporte les 22 autres sièges avec 45;9% tandis que les communistes régressent également à 12,5%. Parmi les 22 élus de gauche, il y a quatre membres du parti socialiste SFIO et plusieurs socialistes indépendants, aux côtés des radicaux-socialistes.

Élu maire, Georges Briolay a comme adjoints le restaurateur Robert Maxe, indépendant, le commissionnaire Georges Roger, socialiste SFIO, le représentant de commerce Georges Scornet, socialiste indépendant et le professeur Joseph Marie Moutardier, radical-socialiste. C’est la première fois qu’il peut y avoir quatre adjoints au maire.

Pendant son mandat, Briolay prête attention aux sports, notamment à l’aviron et aux courses de chevaux, les hippodromes du Tremblay (Champigny) et de Vincennes, dans le bois éponyme, ayant une forte influence économique sa ville. En février 1930, il explique ainsi au journal Le Trotteur « que la banlieue Est de Paris, d’une part, et que Joinville, d’autre part, jadis plutôt déshérités, jouissaient, grâce au trotting, d'une grande prospérité. »

Bien que malade, Briolay est renouvelé, en février 1931, dans sa fonction de président du Comité radical-socialiste de Joinville.

À la mairie, Briolay s’implique notamment dans l’entretien et l’amélioration de la voirie. Il tente de promouvoir la création d’une passerelle entre le quartier de Polangis et Nogent-sur-Marne, une grande partie de la population estimant que « le passage d’eau est une solution moyenâgeuse » mais le projet reste à l’étude. Il engage la construction de l’école (act. collège) Jules Ferry, dans le quartier de Polangis.

En janvier 1933, une élection cantonale est organisée à cause du décès de Paul Avet, radical indépendant, également maire de Créteil. Le canton comprend les communes de Joinville, Créteil, Bonneuil et une petite partie de Saint-Maur-des-Fossés (le quartier Schaken). Briolay se présente, avec le soutien des radicaux-socialistes, de même que le nouveau maire de Créteil, Louis Prieur (droite), qui compte un concurrent de son même camp, l’ancien conseiller général Naudin. La SFIO présente Morel et le parti communiste Depernet.

Dans l’hebdomadaire Union régionale (libéral) un certain Lynx se désole de la qualité des candidats et lance un « SOS » : « Prieur est un homme de la terre, sans instruction ni formation administrative, maire de Créteil depuis 8 jours. Briolay est le vieil artisan, sans éducation première, incapable d’assimiler les grandes questions qu’un conseiller général aura à traiter ». Un autre correspondant du même journal, Jean de Mesly, commente « Briolay est un candidat redoutable, sinon pour sa valeur personnelle qu’on dit bien mince, mais pour sa présentation par les radicaux unanimes ».

Dans le même journal, on trouve une lettre de Bony attaquant Briolay, qui se revendique d’un « comité électoral d’action radicale joinvillaise » et assure que « de nombreux radicaux-socialistes de Joinville voteront contre ce candidat qui a cyniquement mystifié son parti en truquant le scrutin d’investiture. Comité radical de Joinville : 35 membres, 16 votants, 11 pour Briolay. Vote entériné par le comité cantonal de Saint-Maur, 31 électeurs de la 2e circonscription dont les 11 joinvillais. »

Les électeurs mettent les deux maires en tête, mais celui de Créteil a un net avantage avec 35%, contre 22,8% à Briolay, 17,2% à Depernet (PCF), 16,0% à Naudin (droite) et 8,8% à Morel (SFIO). Ce dernier se désiste pour Briolay tandis que Naudin soutient Prieur ; c’est le cas aussi du député radical indépendant Chéron. Prieur est élu avec 49,2%, tandis que Briolay est à 32,8% et le communiste à 17,9%. L’Union régionale commente dans sa rubrique Créteil : « Il y a une justice immanente et Briolay doit méditer sur ses erreurs de vieux militant radical » tandis que le correspondant de Joinville se dit « Un peu triste. »

L’hebdomadaire radical Voix des communes commente sa défaite : « Les militants socialistes ont répondu comme un seul homme à l’appel qui leur était fait. La personnalité [de Briolay] était en jeu ; il a été diminué par ceux qui sont restés volontairement en dehors de la bataille électorale. »

À suivre

Georges Émile Briolay

 

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24 septembre 2022 6 24 /09 /septembre /2022 05:01

Suite de la biographie de Georges Émile Briolay

Âgé de plus de cinquante ans, Georges Briolay n’est pas mobilisé pendant la première guerre mondiale. Il poursuit son activité professionnelle et son engagement associatif à Joinville-le-Pont. Il préside toujours le comité radical-socialiste communal et la section locale de la Ligue des droits de l’Homme ; il est aussi un des animateurs locaux de la section des Vétérans et des Anciens combattants de 1870-1871, organisation de secours qui va s’ouvrir aux victime de la Grande-Guerre.

Dans l’hebdomadaire radical Voix des communes Briolay polémique aussi avec la municipalité. Par exemple, en février 1916 il dénonce l’acceptation par la  majorité, contre l’avis des conseillers socialistes, de la hausse des prix du gaz écrivant : « Chacun des 8 gaziers nous coûte 1 500 fr. par an. »

S’inquiétant de la cherté des combustibles pour les familles et de l’inaction, dans ce domaine, selon eux, du conseil municipal, Rey et Briolay organisent à partir de juin 1916 l’achat collectif d’une cargaison de 330 tonnes de charbon à Rouen. En juillet, ils rassemblent une centaine de souscripteurs. Les livraisons aux consommateurs s’étalent entre octobre et décembre. Les bénéfices tirés de la vente sont distribués au profit des familles de prisonniers.

Le décès de Rey, en août 1918, laisse Briolay seul responsable actif au sein du comité radical-socialiste. En septembre 1919, il est désigné vice-président de la Fédération radicale-socialiste du canton de Saint-Maur. Dans doute parce que les militants radicaux sont alors moins nombreux, mais aussi dans le contexte d’Union nationale qui fait suite la fin de la guerre, Briolay rejoint, avec quelques radicaux et socialistes devenus indépendants, la liste d’union républicaine et sociale conduite par Henri Vel-Durand, Mermet, le maire sortant, n’ayant pas demandé le renouvellement de son mandat et devant d’ailleurs décéder le jour même du scrutin. Le vote a lieu en novembre 1919.

Les anciens associés des radicaux dissidents lors du second tour des élections municipales 1912, les socialistes SFIO et les libéraux, présentent cette fois des listes concurrentes. Au premier tour, la liste Vel-Durand est en tête avec 44,8% des suffrages exprimés, devant la SFIO à 29,0% et le Bloc indépendant (droite), 26,2%. Ce dernier se retire alors, permettant à Vel-Durand de remporter les 23 sièges à pourvoir avec 65,5%. Briolay retrouve le conseil municipal ; il est arrivé en dernière position des élus avec 935 voix pour 1 518 suffrages exprimés (61,5%) sur 1 537 votants et 2 491 inscrits. Vel-Durand est élu maire, Julien Périn (ex-SFIO) et Arnaud (radical dissident) sont adjoints.

En décembre 1919, Briolay perd son épouse, peut-être victime de la grippe espagnole, alors virulente. Un an plus tard, il épouse à Paris (10e arr.) Pauline Honorine Louise Marvy, elle aussi veuve et native d’Hammersmith, quartier alors industriel de Londres (Royaume-Uni).

En mars 1923, Briolay participe à la fondation de la section de Joinville de la Ligue de la République. Elle a pour objectif de grouper « tous les partis de gauche pour faire échec à la réaction ». Plusieurs conseillers municipaux l’accompagnent : Aubry, Augros, Girot, Graillat, Roux et René Caperon, qui en est le président. En décembre la même année, la Ligue lance un appel : « Devant des adversaires unis, l’union des gauches s’impose ». Briolay décide également de reconstituer le comité du parti radical-socialiste. En janvier 1924, Caperon cède la place à Moutardier.

La Ligue se transforme, en mars 1924 en Cartel des gauches qui s’adresse « Aux démocrates joinvillais » : « Il faut une coalition pour combattre efficacement le Bloc national » ; Briolay en est le président. La section de Joinville de l’Union Socialiste-Communiste (USC) ainsi que le parti socialiste SFIO rejoignent le cartel de même que le comité radical-socialiste.

La Fédération radicale-socialiste de la Seine dénonce, en mars 1924, la création par la député Adolphe Chéron d’un groupe radical dissident.

En ce qui concerne le fonctionnement du conseil municipal, Briolay fait part en novembre 1924 de son mécontentement : « Quelle administration, quelle pétaudière ! Plainte d’un industriel, adjudicataire d’un marché, alors que la commune se fournit chez un autre. Quand je disais que nous étions, nous, les conseillers, le consultatif et non l’exécutif, j’allais certainement un peu vite, car je m’aperçois que nous ne sommes même pas consultés. Ah oui, ça ne se passait pas comme celà dans les anciens conseils ! »

La tension monte et, en décembre 1924, l’hebdomadaire Voix des communes publie un message de Briolay : « Confidences la semaine précédente du maire mettant en cause Briolay dans le train de 1h39 revenant à Joinville. Les voyageurs disent du mal du maire hors de sa présence dans le train qui va à Paris de 11h32. Depuis 5 ans que dure notre mandat, je crois lui avoir apporté mon concours le plus loyal et aurais désiré le terminer de la même façon. Pour les prochaines élections, si je suis candidat, ce ne sera pas sur la même liste que lui et il le sait. Terminons notre tâche et après nous verrons. »

Lors de la désignation en mars 1925 des électeurs sénatoriaux, deux listes sont proposées aux conseillers municipaux : l’une de droite, obtient 8 à 9 voix, l’autre du Cartel des gauches en a 6 ou 7 et ses candidats sont battus. Le scrutin provoque une crise car Caperon et Girot, qui avaient appartenus à la Ligue de la République, se font élire par la droite. Briolay les traite de « renégats » et assure que l’entente impossible avec ceux qui ont soutenu le Bloc national pour ce vote sénatorial.

Les élections municipales de mai 1925 voient s’affronter trois listes. Celle du maire sortant, dite Union républicaine et sociale, a désormais le soutien des formations de droite. Briolay prend la tête du Cartel des gauches (USC, SFIO, radicaux) et le parti communiste présente sa propre candidature. Au premier tour, Vel-Durand est devant avec 47,5% des suffrages exprimés ; les gauches sont à 28,4% et les communistes à 21,1%. Au second tour, la droite emporte les 27 sièges à pourvoir. Vel-Durand est réélu maire et a comme adjoints Stephen Durande, François Provin et Jules Beauvais.

Briolay, qui en est toujours le trésorier, se plaint de ce que le maire écarte les Vétérans de 1870 des cérémonies du souvenir en novembre 1925.

Le décès de Vel-Durand, en septembre 1928, conduit à de nouvelles élections, avec un paysage électoral comparable à celui de 1925. Cependant, cette fois-ci, c’est la liste de la gauche républicaine, conduite par Briolay, qui arrive en premier ; elle comprend un socialiste SFIO et un socialiste indépendant pour les trois postes à pourvoir. Briolay est élu conseiller municipal au second tour, comme ses deux colistiers, malgré le maintien des candidats communistes, avec 793 voix pour 1 667 suffrages exprimés (47,6%) sur 1 677 votants et 2 995 inscrits. À noter qu’au premier tour, le parti communiste avait présenté une candidate, Mme Martin, dont les bulletins n’ont pas été comptés, les femmes n’étant à cette date pas éligibles. Stephen Durande devient maire de Joinville. François Provin et Louis Caillon sont ses adjoints.

À suivre

Georges Émile Briolay

 

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22 septembre 2022 4 22 /09 /septembre /2022 05:01

Suite de la biographie de Georges Émile Briolay

Au cours de l’année 1911, le climat politique continue à se tendre à Joinville-le-Pont, alors que le maire, Eugène Voisin, malade, est souvent absent et a annoncé qu’il ne se représenterait pas aux futures élections municipales de 1912. Les deux adjoints, « Villain et Briolay remplacent du mieux qu’ils peuvent le maire » selon l’hebdomadaire radical Voix des communes.

C’est le cas en particulier lors de d’une réunion de compte-rendu de mandat du conseil municipal, qui se tient en février 1911 avec 300 participants. Le plus souvent, c’est Georges Briolay qui répond aux interpellations du public, sur les associations, la voirie, les services publics. Lorsque le représentant des Républicains libéraux (droite), l’avocat Louis Gallas lui demande « si le conseil est homogène », Briolay répond qu’il n’en sait rien ; tous les conseillers municipaux sauf un « font ou ont fait partie du comité radical-socialiste ; s’il y a des dissidents, c’est à eux de le dire ». Un ordre du jour de défiance est proposé par les socialistes unifiés de la SFIO et soutenu par les libéraux ; il reçoit le soutien de 30 des 300 citoyens présents. Pour Voix des communes, « Briolay a supporté tout le poids de ce débat avec bonhomie. »

La crise s’intensifie en mars lorsqu’un conseiller radical, Louis Rey, dénonce des incidents dans l’école de Polangis, que l’on qualifierait sans doute un siècle plus tard de harcèlement. C’est Briolay qui avait reçu cette plainte en mairie. Le scandale éclate dans l’opinion publique Le curé chasse de l’église où elle faisait le catéchisme la mère de famille qui a dénoncé la situation. Le 21 mars, le conseil municipal évoque la situation dans un tumulte et cinq conseillers municipaux quittent la séance. Rey remarque que les protestataires reprochent « non pas les faits, mais la divulgation des faits » et maintient : « elle était nécessaire, les scandales ont cessé ». Le comité radical-socialiste de Joinville estimera ensuite que « l’école laïque doit être à l’abri de toute critique et que sa défense est l’orgueil du Parti radical-socialiste. »

Cependant, les opposants démissionnent de leur mandat municipal et il faut organiser en mai 1911 des élections partielles pour pourvoir sept postes vacants, soit plus du tiers du conseil. Les six démissionnaires se représentent, accompagnés sur une liste de protestation par un de leurs sympathisants. Parmi eux, on compte Henri Vel-Durand et Achille Mermet, tous deux radicaux et futurs maries de la ville. Le comité radical-socialiste officiel ne présente pas de liste, mais son président et plusieurs de ses membres figurent sur celle présentée par René Martin, président de l’Union des commerçants de Joinville. Ils échouent et les dissidents remportent les sept sièges avec le soutien aussi bien des libéraux que des socialistes.

La presse radicale fait état du désarroi du comité radical-socialiste, dont le bureau démissionne. Briolay est élu président en juin 1911 après une séance d’audition des ex-démissionnaires dont l’exclusion est demandée par plusieurs adhérents qui critiquent une « campagne équivoque haineuse, de mensonge » avec des attaques contre Briolay et Rey. Le bureau renouvelé met en place une procédure de parrainage pour l’admission de nouveaux membres dans le comité.

Un des derniers actes du long passage d’Eugène Voisin à la mairie de Joinville (45 ans, dont 24 comme maire) est l’inauguration de l’agrandissement de la mairie ; son état de santé fait que ce sont ses adjoints qui le représentent.

Lors des élections municipales de mai 1912 à Joinville, quatre listes s’alignent : Georges Briolay conduit celle des de la majorité sortante, avec dix des 23 conseillers en poste et le soutien du comité radical-socialiste. Avec environ 27% des suffrages exprimés, elle est devancée par les radicaux dissidents (environ 31%), et suivie par les socialistes SFIO (22%) et les libéraux (19%). Ces trois groupements ont passé un accord de fusion en vue du second tour sur une base proportionnelle à leur score : la coalition permet donc de faire élire 10 radicaux dissidents, 7 socialistes et 6 libéraux. Par contre, les radicaux-socialistes sont battus et n’ont pas d’élu.

En août 1912, Briolay signe en tant ancien adjoint au maire et président du comité radical-socialiste, une Lettre ouverte à Hainsselin, Beauvais et Arnaud, trois des élus de la nouvelle majorité municipale, le premier ancien socialiste, le deuxième libéral et le troisième ex-radical. Il reconnaît que « le Parti radical-socialiste à Joinville a été battu, bien battu » mais l’attribue « à une coalition honteuse ». Briolay reproche à Hainsselin de s’être fait élire pour promouvoir ses intérêts personnels ; il attaque les insinuations qu’aurait faites Beauvais sur son train de vie ; enfin il s’indigne de ce qu’Arnaud le mette en cause pour avoir « emprunté » un instrument de musique, qu’il assure avoir « acheté il y a 21 ans ». Par contre, Briolay revendique sa responsabilité dans l’échec d’Henri Vel-Durand lors de l’élection cantonale de juin 1912 : « Si vous m’accusiez de m’être employé à faire ramasser une veste à Vel-Durand à l’élection au conseil général, ne cherchez pas. Oui, c’est moi le coupable. Je le reconnais. J’avoue : c’est la récompense de sa trahison à la cause radicale-socialiste. »

En juin 1913, avec Louis Rey auquel il reste manifestement très lié, Briolay participe à une souscription pour les victimes du scandale de Couffouleux : un instituteur de la commune de Peux-et-Couffouleux, dans l’Aveyron, avait essuyé des tirs de carabine, parce qu’il utilisait un manuel d’histoire laïque, ce que contestait le curé et les deux-tiers des parents de cette petite école de campagne.

L’adjoint au maire et conseiller d’arrondissement, Henri Vel-Durand, est exclu en juillet 1913 du parti radical-socialiste de la Seine, pour avoir combattu le comité de Joinville et l’ancienne municipalité.

Le congrès des Fédération des Comités républicains radicaux et radicaux-socialistes de la 2e circonscription de l’arrondissement de Sceaux, qui couvre alors une grande partie de l’actuel Val-de-Marne, se tient en janvier 1914 à Joinville-le-Pont, au restaurant Jullien, dans l’île Fanac. Le journal Le Radical note que c’est « incontestablement une des circonscriptions de la Seine où le Parti radical et radical-socialiste a pu s'organiser le plus fortement ». Près de 1 200 personnes y participent, pour désigner le candidat unique du Parti aux prochaines élections législatives. Adolphe Chéron est désigné à l’unanimité.

À suivre

Georges Émile Briolay dans la mairie de Joinville-le-Pont

 

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20 septembre 2022 2 20 /09 /septembre /2022 05:01

Suite de la biographie de Georges Émile Briolay

Bien qu’ayant cédé en novembre 1907 la présidence du comité radical-socialiste de Joinville à Albert Gallas, Georges Émile Briolay est en première ligne pour défendre la liste de la majorité, toujours conduite par le maire sortant Eugène Voisin lors des élections municipales de mai 1908. Il assure ne vouloir « ni nationalisme, ni internationalisme » et défend l’anticléricalisme traditionnel des radicaux joinvillais, par exemple lorsque la croix qui figurait à l’entrée du cimetière communal est démontée, en octobre 1907, au nom de la « neutralisation du cimetière ». Il propose cependant de « la céder gratis pour la chapelle Sainte-Anne », qui vient d’être élevée avenue Oudinot, dans le quartier de Polangis.

Affirmant ses convictions, face aux attaques de ses opposants de droite comme de gauche, Briolay, qui écrit régulièrement dans la rubrique locale de l’hebdomadaire Voix des communes, assure en février 1908 : « Je suis et resterai un libre-penseur radical-socialiste ». Il rappelle aux dissidents que, en 1904, tous les candidats avaient signé le programme politique de la liste. Lors de l’élaboration de ce texte, la question religieuse n’avait pas été adoptée, au grand regret de Briolay qui assure avoir cédé car « des conseillers anticléricaux acharnés avaient des enfants ayant fait leur première communion » dans l’église catholique. Cependant, Briolay assure avoir une nature conciliante : « J’ai vécu 14 ou 16 ans dans la même maison que l’ancien curé, je lui ai rendu quelques services, entre autres éteindre un début d’incendie dans son logement et un autre dans le sous-sol de l’église. »

Le programme de la liste radicale assure vouloir une « gestion sage et une administration prudente des finances de la commune ». La future municipalité entend « réaliser des économies, encourager les œuvres laïques d’instruction, d’éducation, d’assistance et de solidarité ». Elle affirme son opposition à de nouveaux impôts, et s’engage à faire un compte-rendu de mandat annuel.

Les candidats radicaux obtiennent en mai 1908 48,0% des votes des électeurs de Joinville au premier tour, devant la liste du Comité socialiste indépendant, dit évolutionniste, qui a 20,7% et regroupe des dissidents radicaux ainsi que des personnalités plus libérales ou socialistes, et 11,4% pour les socialistes SFIO. Six radicaux sont élus dès ce tour. Au second tour, la liste SFIO se retire et quinze radicaux ainsi qu’un évolutionniste et un indépendant complètent le conseil municipal. Briolay est élu au deuxième tour, avec 512 voix pour 1 189 suffrages exprimés (43,1%) sur 1 613 inscrits.

Eugène Voisin est réélu maire pour un sixième mandat. La défaite, inattendue, de son premier adjoint, Honoré Jullien, fait que, derrière Paul Villain, Briolay est appelé pour devenir second adjoint au maire ; il est élu par 20 voix sur 23. Parmi les nouveaux élus figure Louis Rey, un chimiste, franc-maçon, activiste radical-socialiste, redoutable polémiste, qui tient la rubrique joinvillaise de Voix des communes ; Briolay en est très proche. Il est de nouveau électeur sénatorial en décembre 1908. Son épouse, Denise Briolay, est membre de conseil d’administration de la Société de l’Allaitement maternel, principale organisation humanitaire de la commune.

Bien que la victoire électorale de 1908 ait été large, la vieillesse du maire, Eugène Voisin, et la durée de son administration font que les tensions vont se multiplier. L’évolution du contexte politique national, avec la montée des socialistes et l’aboutissement en 1905 du principal combat des radicaux, la séparation de l’église et de l’État, renforce les dissensions. En mars, Leteuil dénonce, par affiches, un « Scandale à la caisse des écoles ». L’affaire se dégonflera rapidement, mais elle entretient un climat d’affrontements verbaux et par voie de presse.

Après avoir visité en octobre 1909 l’exposition nationale industrielle de Saint-Cloud (Seine-et-Oise, act. Hauts-de-Seine), Briolay et Rey plaident pour organiser une manifestation de ce type à Joinville en 1910. Malgré le soutien des commerçants, le projet fera long feu.

Une crise, démarrée en 1909, prend de l’ampleur en janvier 1910 : le chemin de Brétigny, dans le quartier de Palissy, est la voie d’accès au port fluvial utilisée par un entrepreneur pour évacuer les résidus de ses chantiers. Le charroi dégrade considérablement la voirie, le transporteur refusant de prendre la réfection du revêtement, et la mairie estimant que ce n’est pas à elle de le faire. Le mécontentement est exploité par les opposants de tous bords au cours de plusieurs réunions publiques et dans la presse comme par affiches.

À la même période, la Marne provoque d’importantes inondations qui recouvrent deux-tiers des quartiers de Polangis et Palissy ainsi que les quais de Marne, la rue du Canal ou la villa Schaken. 53 rues sur 89 ont été atteintes et les usines Pathé (cinéma) ou Bi-Métal sont à l’arrêt, cette dernière vivant en outre une grève dure. Plusieurs centaines de pavillons sont évacués, les habitants ont été abrités dans les hôtels et les préaux des écoles. Selon le journal Voix des communes « Briolay a coopéré au sauvetage des enfants », ce qui lui vaudra une médaille. Chaque conseiller est désigné pour veiller sur une partie de la ville. . Un service de bateau est organisé dans les rues inondées.

Fin février, quand les eaux refluent, la boutique de tapisserie de Briolay est un des lieux de réception des demandes d’indemnisation. Au sein d’un comité intercommunal des inondés, Leteuil, qui s’estime personnellement lésé, tente de mettre en cause la distribution en octobre 1910, mais il est blâmé par les autres membres du comité.

En mars 1909, l’ancien député radical ayant été élu au sénat, avait été remplacé à la chambre des députés par un autre radical, Amédée Chenal. Lors des élections législatives générales de mai 1910, Chenal ne se représente pas ; c’est Adolphe Chéron qui se présente avec l’investiture de la rue de Valois, mais il est battu par le maire de Champigny, Albert Thomas, socialiste SFIO.  C’est la première défaite des radicaux-socialistes dans cette circonscription depuis le rétablissement du scrutin majoritaire en 1889 ; le comité exécutif du parti avait apporté son soutien au socialiste, arrivé en tête au premier tour, contrairement aux groupes locaux, qui avaient encouragé le maintien d’un candidat radical en l’absence de risque réactionnaire. Le journal radical Voix des communes relève des réactions de commerçants joinvillais : « Nous voilà débarrassés des radicaux ! », « les démissions pleuvent chez le président [du comité radical-socialiste] Gallas, c’est la débandade ». Le correspondant de ce journal, Louis Rey, confirme l’existence d’une crise, tout en la relativisant : « Le comité radical et radical-socialiste s’est réuni le 14 mai sous la présidence de Gallas, 35 présents sur 80 adhérents, quatre démissions dues à la mauvaise humeur suite à la position du comité exécutif, dont trois élus de 1908. L’un d’eux a déjà retiré sa démission. »

Appelé à siéger comme juré dans la cour d’assises du département de la Seine en octobre 1910, Briolay signe avec les membres du jury un appel au président de la République pour introduire des « circonstances très atténuantes » qui permettent de réduire la peine en deçà des minimums prévus par la loi. Il était membre actif de la Ligue des droits de l’Homme, sensibles à ces questions.

À suivre

Georges Émile Briolay (au fond à gauche) avec Adolphe Chéron

 

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18 septembre 2022 7 18 /09 /septembre /2022 05:01

Début de la biographie de Georges Émile Briolay

Georges Émile Briolay naît le 22 août 1863 à Maisons-Alfort (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marie Adrienne Picault, journalière, et de son mari Jacques René Briolay, charretier, tous deux originaires de la Sarthe. La famille s’installe à Joinville-le-Pont, commune voisine de Maisons-Alfort, en 1873

Il est dispensé d’effectuer son service militaire au titre de l’article 17 de la loi du 27 août 1872, probablement parce qu’un de ses frères est alors militaire. Devenu ébéniste et résidant en 1884 à Saint-Maurice, autre village voisin, il a deux enfants avec Denise Antonine Eugénie Monfaucon, journalière, originaire de l’Oise. Ils reviennent à Joinville, rue du Pont, dans le centre-ville. En octobre 1886, ils se marient à Acy-en-Multien, dans le département de naissance de l’épouse.

La première activité publique de Briolay dont la trace ait été conservée est sa participation au Bal de la fanfare de Joinville au profit des pauvres en avril 1888. On y relève notamment la présence de Jules Ferdinand Baulard, alors conseiller général et futur député, et d’Eugène Voisin, à ce moment adjoint au maire mais qui deviendra peu après maire de Joinville peu après ; tous deux seront des personnalités radicales-socialistes.

C’est à partir de 1900 que son engagement va devenir significatif. Cette année-là il est membre fondateur de la section de Joinville des Vétérans de terre et de mer, qui conserve la mémoire de la guerre franco-allemande de 1870-1871 et fournit des aides sociales aux anciens combattants. Il en est le trésorier et exerce toujours cette fonction en 1934.

La même année, il prend part à la constitution de la section de Joinville de la Ligue des droits de l’Homme, qu’il va présider de 1912 à 1929.

On le retrouve en novembre 1902 lors de la création du groupe local de l’Association philotechnique, mouvement d’éducation populaire actif dans la commune.

Enfin, Briolay est une des personnes qui contribuent en 1902 à la transformation de l’ancien comité radical-socialiste communal, qui existait depuis 1885, en instance locale du parti radical-socialiste, formé en 1901. Il assurera la fonction de président dudit comité du début à 1907 puis entre 1915 et 1933.

Le maire de la commune, Eugène Voisin, avait été élu, en mai 1888, adjoint au maire sur une liste républicaine opposée à celle du comité radical-socialiste. Cependant, quand il avait succédé deux mois plus tard à Gabriel Pinson, il s’était rapproché des radicaux et avait, ensuite, été soutenu par eux avant de lui aussi rejoindre le comité.

En mai 1904, les élections municipales à Joinville voient s’affronter trois listes : une liste classée à droite, avec plusieurs anciens élus s’étant détachés de la municipalité, une liste socialiste-révolutionnaire incomplète et la liste conduite par Eugène Voisin. Cette dernière « affiche très clairement le programme radical-socialiste » avec « une réprobation énergique du nationalisme et du cléricalisme », selon l’hebdomadaire radical Voix des communes. Les candidats radicaux, parmi lesquels Briolay, assurent de leur « fidélité au vieux programme républicain ». Au premier tour, les partisans de Voisin recueillent une moyenne de 50,2% des votes et ont 15 élus sur 23 sièges à pourvoir, la droite obtenant 31,9% et les socialistes 14,9%. Au second tour, 4 autres radicaux sont élus, avec un candidat de droite.

Élu dès le premier tour, Briolay avait récolté 561 voix pour 1 119 votants (50,1%) et 1 363 inscrits. L’ancien député radical, Jules Ferdinand Baulard, qui vit à Joinville, se félicité du résultat : « Je souhaite que nous puissions décrasser notre commune dont nous avons été considérés pendant longtemps comme des anarchistes qui voulaient tout bouleverser ; c’est une satisfaction que nos efforts et nos idées ont gain de cause. »

À l’occasion d’une conférence publique organisée dans la mairie par le député de la circonscription, le radical Maujan, en novembre 1905, Briolay préside la séance. Il fait adopter un ordre du jour « l'encourageant à persévérer dans la voie des réformes démocratiques et sociales ». Il contribue activement à sa campagne de réélection en avril et mai 1906 en tant que vice-président du Comité central d'union et d'action républicaines de la deuxième circonscription de Sceaux. Il est désigné comme électeur sénatorial en avril 1907 et fait partie de ceux qui félicitent Maujan quand il devient, en août cette même année, sous-secrétaire d’État à l’intérieur.

Lorsqu’un élu radical de 1904, Théophile Leteuil, entre en dissidence et met sur pied en janvier 1908 avec un socialiste lui aussi en rupture de ban, Eugène Hainsselin, un comité socialiste évolutionniste, Briolay engage une polémique dans la presse locale décrivant ainsi leur relation : « Leteuil, mon ennemi politique, Théophile, mon ami particulier. »

À suivre

Signature de Georges Émile Briolay

 

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16 septembre 2022 5 16 /09 /septembre /2022 05:01

Louis Eugène Fayat naît le 27 novembre 1905 à Paris (12e arr.), Il est le fils de Marie Vignolet et de son mari Jean Fayat, tous deux journaliers.

Il est d’abord tourneur. En 1924, pour son service militaire, il sert sur le cuirassé Condorcet, basé à Brest (Finistère). Au cours d’une permission, il épouse en septembre cette année-là à Paris (20e arr.) Marcelle Fourna, mécanicienne, originaire de l’Aisne.

Ils vivent dans le douzième arrondissement de Paris puis, vers 1933, s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avenue Arago, dans le quartier de Polangis. Louis Fayat est alors électricien.

Lors des élections municipales de mai 1935 à Joinville, Louis Fayat est candidat sur la liste socialiste SFIO conduite par Robert Derivière. Il figure en neuvième position sur cette liste, incomplète puisqu’elle ne comporte que 14 noms pour 27 sièges à pourvoir. La liste fait face à celles de l’Union des républicains (droite), du Groupement des gauches républicaines (radicaux-socialistes et socialistes indépendants, dont certains anciens membres de la SFIO) et du parti communiste. Les candidats socialistes obtiennent en moyenne 12,3% des suffrages exprimés, les communistes en ayant 23,5%, les radicaux 26,8% et les conservateurs et libéraux 32,6%. Fayat recueille 344 voix pour 2 856 suffrages exprimés (12%) sur 2 923 votants et 3 433 inscrits.

Au second tour, les listes PCF et SFIO fusionnent, derrière le responsable de l’association des anciens combattants ARAC, André Blocher, indépendant. Elle comprend 16 communistes et 10 socialistes sur ses 27 membres. Fayat obtient 983 voix pour 2 899 suffrages exprimés (33,9%) sur 2 924 votants. La liste de gauche obtient 39% des voix et deux sièges, tous deux allant à des communistes (Robert Deloche et Paul Rouhaud), tandis que les radicaux n’en n’ont aucun, avec 20% et que la droite remporte l’élection avec 41% des votes. Léon Lesestre (droite) est élu maire.

En 1937, Louis Fayat quitte Joinville et s’installe dans la commune proche de Fontenay-sous-Bois, rue La Fontaine.

Louis Fayat meurt le 28 octobre 1967 à Paris (12e arr.), Âgé de 61 ans, il était père de trois enfants et domicilié rue Léon-Frot.

Le cuirassé Condorcet (Wikipédia)

 

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14 septembre 2022 3 14 /09 /septembre /2022 05:01

Pierre Albert Joseph Giraud naît le 21 mars 1914 à Lyon (6e arr.). Il est le fils d’Anne Marie Barthélémie Grange et de son mari, Pierre François Giraud, négociant. Ils résident cours Morand.

En 1939, Albert Giraud est élève au séminaire catholique du diocèse de Paris à Issy-les-Moulineaux (Seine, act. Hauts-de-Seine).

Il faut probablement l’identifier avec l’abbé Albert Giraud, nouveau prêtre, nommé vicaire de la collégiale Saint-Just, à Lyon (5e arr.) en juillet 1944.

Il aurait cependant ensuite rejoint le diocèse de Paris et il est sans doute à assimiler à l’abbé Giraud, présent dans les milieux d’action catholique en banlieue parisienne

L’abbé Giraud est en 1949 missionnaire du travail et aumônier fédéral du secteur Seine-Rives de Marne au sein de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC).. Il célèbre en octobre 1949 en l’église Saint-Lambert de Vaugirard à Paris (15e arr.) le mariage de Marcelle Chamfroy avec Henri Melchior, responsable de la section de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) du Mouvement républicain populaire (MRP, démocrate-chrétien). En septembre 1950, il officie pour les noces de Colette Étienne, secrétaire du groupe MRP de l'Assemblée nationale avec Robert Gruet, responsable des jeunes de la section MRP de Joinville.

Le même mois, l’abbé Giraud dit la messe organisée suite au décès de Pierre Angenot, responsable de la JOC parisienne (Seine, Seine-et-Marne, Seine-et-Oise), organisée dans sa paroisse d’Adamville à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne). Il est présenté comme le « père spirituel » d’Angenot par le quotidien catholique La Croix.

En janvier 1957, il est responsable d’un centre de catéchuménat pour adultes pour la banlieue Est de Paris, qui fonctionne rue de Fontenay à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne). Il est alors basé à l’église Sainte-Anne, dans le quartier de Polangis, à Joinville.

Le père Albert Giraud meurt le 11 août 1990 à Vernaison (Rhône, act. Métropole de Lyon). Il était âgé de 86 ans.

Église Sainte-Anne de Polangis à Joinville-le-Pont

 

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12 septembre 2022 1 12 /09 /septembre /2022 05:01

Robert Lucien Gruet naît le 27 mai 1929 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Yvonne Aline Marguerite Decauchy et de son époux Roger Maurice Gruet. Son père meurt lorsqu’il a deux ans.

En 1950, Robert Gruet est responsable des jeunes de la section de Joinville du Mouvement républicain populaire (MRP, démocrate-chrétien).

Il épouse en septembre cette année-là Colette Paulette Ginette Etienne, secrétaire du groupe MRP de l'Assemblée nationale. C’est l’abbé Giraud, prêtre catholique, missionnaire du travail, actif dans la paroisse Sainte-Anne de Polangis à Joinville, qui célèbre le mariage.

En avril 1953, Robert Gruet est candidat sur la liste MRP pour les élections municipales de Joinville-le-Pont. Elle obtient 9,2% des suffrages exprimés et a deux sièges, en nette progression par rapport à son score de 1947 (5,8%, pas d’élu). En ajoutant ses voix à celle des membres des deux groupes de droite, le MRP permet l’élection de Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines) qui met fin à la municipalité communiste installée au moment de la Libération en août 1944.

Gruet, qui arrive en sixième position, n’entre pas au conseil municipal. Il renonce à siéger pendant le mandat, puisque c’est le suivant sur la liste, Marcel Mercier, qui remplace en 1956 Gaston Moutenot, tête de liste en 1953 et démissionnaire.

Sainte-Anne de Polangis à Joinville-le-Pont

 

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10 septembre 2022 6 10 /09 /septembre /2022 05:01

Marcel Camille Jean Baptiste Mercier naît le 4 juillet 1903 à Grenoble (Isère). Il est le fils de Marie Joséphine Angélique Gonnet et de son époux Joseph Ernest Vincent Mercier, boulangers, boulevard Gambetta.

Ayant fait des études à l’Institut électrotechnique de Grenoble, Marcel Mercier obtient un diplôme d’ingénieur. Il épouse, à La Côte-Saint-André (Isère) Émilie Thérèse Laurent.

En 1936, Marcel Mercier est embauché par une entreprise de Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne), probablement La Canalisation électrique, et le couple s’installe dans la commune voisine de Joinville-le-Pont. Ils résident rue de Créteil, dans le quartier du Centre (act. avenue du maréchal Leclerc).

La situation de Marcel Mercier pendant la deuxième guerre mondiale n’est pas connue ; il est probablement mobilisé au début de la guerre. Il rejoint peut-être la Résistance à l’occupation allemande ; le Service historique de la défense identifie trois « Marcel Mercier » pour lesquels il ne donne aucune indication ni de date ni de lieu de naissance ni d’appartenance à un réseau.

En septembre 1944, le Comité local de Libération de Joinville-le-Pont, après avis du Comité Parisien de la Libération, propose la candidature de Marcel Mercier. Le préfet le nomme, le 26 septembre, membre de la délégation spéciale chargée d’administrer la commune ; il fait donc fonction de conseiller municipal. Le maire est Robert Deloche, communiste, qui a occupé le 20 août la mairie et arrêté le bureau municipal nommé par le gouvernement de Vichy.

Son mandat prend fin en mai 1945, avec l’élection du conseil municipal. La participation de Mercier aux scrutins de 1945 et 1947 est possible, mais il n’est pas élu.

En mai 1953, Marcel Mercier figure sur la liste du Mouvement républicain populaire (MRP, démocrate-chrétien), conduite par Gaston Moutenot. Le MRP n’avait pas eu d’élu en 1945. En 1947, sa liste avait recueilli 5,8% des suffrages exprimés et il n’avait pas non plus obtenu de siège. Les résultats du mouvement centriste sont en forte augmentation six ans plus tard, puisque le MRP gagne, avec 9,2% des voix, deux sièges. Les deux élus MRP, en rejoignant les élus de la liste divers-droite et ceux du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste), permettent de renverser la municipalité communiste. Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, RGR) est élu maire.

Étant arrivé en septième position, Mercier n’est pas élu. Cependant, suite au départ de Moutenot et à la démission ou au renoncement des suivants de liste, Mercier revient siéger au sein de l’assemblée locale. Sa présence y est notée en mai 1956. Il rend compte, dans le journal conservateur local Nouvelle Union régionale, du centenaire de la paroisse Saint-Charles-Borromée de Joinville

Au sein du conseil municipal, Mercier intervient en mars 1958 au sujet du réglage des feux tricolores de circulation. Son mandat prend fin en mars 1959. À l’occasion des élections municipales, le MRP fait alliance avec le parti socialiste SFIO et l’UNR (ex-RPF, gaulliste) pour présenter une liste opposée à celle du maire ; elle est devancée par ce dernier et n’a pas d’élu.

Peut-être après la retraite, la famille retourne dans l’Isère. Marcel Mercier meurt à Grenoble le 30 mars 1981 ; il est inhumé à La Côte-Saint-André. Âgé de 77 ans, il était père d’au moins deux enfants.

La Marne à Joinville-le-Pont vers 1960

 

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8 septembre 2022 4 08 /09 /septembre /2022 05:01

René Gabriel Bourrillon naît le 5 novembre 1904 à Paris (10e arr.). Il est le fils de Gabrielle Virginie Simonet, couturière, et de son mari Urbain Henri Gilles dit Bourrillon, garçon de café, qui vivent rue Albouy dans cet arrondissement (act. rue Lucien-Sampaix). Son père est originaire de l’Aveyron et sa mère de la Meuse.

Après avoir probablement fait son service militaire en 1925, devenu bijoutier, René Bourrillon s’installe, avec sa mère, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Ils vivent dans le centre-ville, rue de Paris.

En avril 1930, devenu agent immobilier, René Bourrillon épouse à Joinville Yvonne Anne Marie Kerboul, native de Brest. Ils s’installent dans le quartier de Polangis, avenue du Bac (act. avenue Guy-Mocquet).

Sans doute mobilisé pendant la deuxième guerre mondiale, René Bourrillon revient à Joinville après la défaite, où il se voit attribuer une carte alimentaire.

Après le conflit, il milite au parti socialiste SFIO et est candidat lors des élections municipales d’avril 1945 sur la liste d’Union démocratique et résistante. Elle gagne le scrutin avec une moyenne de 61,7% des suffrages exprimés et emporte les 27 sièges à pourvoir qui se répartissent  entre 7 communistes, 6 socialistes, 5 radicaux et 9 indépendants de gauche. Le maire sortant, président de la délégation spéciale mise en place à la Libération, Robert Deloche, est réélu. Le premier adjoint, Léon Berthet, est membre de la SFIO.

En octobre 1947, la SFIO présente sa propre liste, face à celle du maire (soutenue par le parti communiste et les radicaux), aux gaullistes du Rassemblement du peuple français (RPF) et aux démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire (MRP). Avec 6,5%, des suffrages exprimés, les socialistes n’obtiennent qu’un seul siège qui va à Berthet, le MRP n’en ayant pas tandis que PCF et RPF en ont 13 chacun ; le vote de Berthet permet à Deloche d’être réélu. Le mandat est agité : exclu du parti communiste, Deloche démissionne et est remplacé, en mars 1953, par Amélie Trayaud ; le groupe de droite éclate en deux entités, l’une restant fidèle au RPF, l’autre suivant Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, centre-gauche) ; Berthet démissionne, de même que son successeur et le suivant de liste.

Lors des élections municipales d’avril 1953, c’est de nouveau Berthet qui conduit la liste SFIO, rejointe par certains radicaux. Elle obtient trois sièges avec 12,3% des suffrages exprimés. Bourrillon, en septième position, n’est pas élu. Les deux listes de droite à six sièges chacune et, avec le soutien des deux élus du MRP, Defert est élu maire par 14 voix sur 27, les communistes ayant dix sièges.

René Bourrillon meurt le 4 août 1960 à Paris (19e arr.). Il était veuf, âgé de 55 ans, père d’une fille et résidait toujours à Joinville avec mère. À son décès, il était représentant immobilier.

Joinville-le-Pont, vers 1960

 

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