Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
12 juillet 2022 2 12 /07 /juillet /2022 00:01

Édouard Georges Coutarel naît le 16 novembre 1892 à Paris (11e arr.). Il est le fils et Marie Alphonsine Marin et de Jules Saint-Ange Coutarel, papetier. Ils ne sont pas mariés à ce moment mais le deviendront en septembre 1910 à Paris (16e arr.). Georges Coutarel vit pour sa part rue Saint-Maur, dans le 11e arrondissement.

Incorporé pour son service militaire en octobre 1913 au 171e régiment d’infanterie, Georges Coutarel qui est alors employé de commerce, est toujours sous les drapeaux au début de la première guerre mondiale. Il devient caporal en avril 1915. Son comportement en juin et juillet 1916 lui vaut une citation à l’ordre de la brigade. « N’a cessé, depuis le début de la campagne, de remplir ses fonctions avec un dévouement de tous les instants, ne ménageant pas sa peine. A assuré le bon fonctionnement de son service aux heures difficiles et dans un secteur violemment bombardé ». Il sert dans le 8e régiment de génie en mars 1918 puis est démobilisé en août 1919.

Vivant à Bessancourt (Seine-et-Oise, act. Val-d’Oise), Georges Coutarel y épouse Suzanne Marie Pradat en mars 1922. La famille s’installe en 1930 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), d’abord dans le centre-ville, rue de Paris puis dans le quartier de Polangis, avenue du Parc. D’abord représentant de commerce, Coutarel devient, en 1937, papetier comme l’avait été son père.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, Georges Coutarel est de nouveau mobilisé en août 1939 au sein du 401e groupe de Défense contre avions (DCA), mais il est renvoyé dans ses foyers fin octobre la même année.

Après-guerre, Georges Coutarel s’engage lors des élections municipales de novembre 1947 sur la liste conduite par Pierre Perly, qui a le soutien du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste). Elle arrive en tête avec 3 066 voix pour 6 974 suffrages exprimés (44%) sur 7 073 votants et 8 376 inscrits. Cependant, arrivée à égalité de nombre de sièges avec l’Union républicaine et résistante du communiste Robert Deloche, maire sortant, elle est battue pour le poste de maire quand le seul élu socialiste SFIO se prononce en faveur de Deloche.

La fin du mandat est heurtée : le maire, exclu du parti communiste, doit céder la place en février 1953 tandis que la droite, qui avait la majorité au moment du vote, avec 13 élus présents contre 12 à gauche, se déchire en deux tendances qui ne s’entendent pas. Une communiste, Amélie Trayaud, devient maire pour deux mois.

Lors du scrutin de mai 1953, Georges Coutarel reste fidèle au RPF et figure sur la liste de son responsable, Pierre Calmon. Elle arrive en troisième position, derrière les communistes et les dissidents de droite, conduits par Georges Defert (RGR, centre-droit) et Pierre Perly, qui ont le même nombre d’élus qu’eux (six). Ce sont les deux centristes démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire (MRP) qui donnent la victoire à Georges Defert, qui devient maire. Coutarel avait obtenu 1 364 voix pour 6 748 suffrages exprimés (20,2%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits.

En juillet 1953, Coutarel est signataire, avec les cinq autres élus RPF, d’une motion de la section de Joinville du RPF protestant contre l’Affaire Rosenberg, un couple d’espions condamnés à morts aux États-Unis.

À plusieurs reprises, Coutarel signe des articles dans l’hebdomadaire libéral local, Nouvelle Union régionale. Il s’intéresse notamment aux jumelages de Joinville avec des villes européennes.

Démissionnaire, Coutarel est remplacé en tant que conseiller municipal en décembre 1957 par Mignon. Il avait siégé pendant dix ans dans l’assemblée locale. Il quitte probablement Joinville après avoir atteint l’âge de la retraite.

Georges Coutarel meurt le 29 mars 1986 à Louviers (Eure). Il avait été marié plus de 60 ans, jusqu’au décès de son épouse à Rouen en juillet 1982. Père de deux fils, il était décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze.

Joinville-le-Pont, vers 1960

 

Partager cet article
Repost0
10 juillet 2022 7 10 /07 /juillet /2022 00:01

Charles Adolphe Redon naît le 20 février 1900 à Suresnes (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il est le fils de Jeanne Adolphine Redon, couturière et d’un père non dénommé. Il sera légitimé par le mariage de sa mère avec Charles Léon Cousté en décembre 1903 toujours à Suresnes.

Devenu mécanicien tourneur, Charles Cousté fait son service militaire à partir d’octobre 1920 d’abord au 1er régiment d’aérostation, puis au 67e régiment d’infanterie et ensuite au 1er escadron du train. Il est démobilisé en septembre 1922.

Il vient alors s’installer, avec ses parents, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy, avenue Gille. Il épouse dans la commune en février 1925 Marthe Marie Zoé Lyoen et ils s’installent dans la ville voisine de Champigny-sur-Marne, rue des Frères-Petit. Ils reviennent ensuite à Joinville, avenue Galliéni.

Appelé pendant la deuxième guerre mondiale, Charles Cousté est d’abord affecté à l’hôpital militaire Villemin de Paris (10e arr.) en septembre 1939. Il rejoint ensuite les établissements Detrez, à Nogent-sur-Marne puis assure un poste administratif. Reconnu comme résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale, Charles Cousté est membre des Forces françaises de l’intérieur.

Le 20 août 1944, les résistants emmenés par Robert Deloche, ancien conseiller municipal, occupent la mairie de Joinville. Un arrêté  préfectoral du 26 septembre 1944 nomme, sur proposition du Comité local de Libération et après avis du Comité parisien de la Libération, une délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune. Charles Cousté en est membre et fait fonction de conseiller municipal.

Lors des premières élections municipales, en mai 1945, Cousté figure sur la liste d’Union républicaine et démocratique, conduite par Deloche, qui recueille une moyenne de 3 979 voix pour 6 447 suffrages exprimés (61,7%) sur 6 621 votants et 7 811 inscrits. Elle emporte les 27 sièges à pourvoir, 9 étant attribués à des communistes, six à des socialistes SFIO, cinq à des radicaux-socialistes et le neuf autres étant qualifiés d’indépendants de gauche. Cousté était arrivé en seconde position. Il fait partie des élus SFIO.

En novembre 1947, les nouvelles élections municipales voient quatre listes s’affronter : les communistes alliés aux radicaux, la droite sous l’étiquette du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste), les socialistes SFIO et les démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire (MRP). Avec une moyenne de 452 voix, la SFIO n’a qu’un siège, son élu, Berthet, permettant cependant de faire réélire Deloche, les communistes ayant le même nombre d’élus que le RPF, tandis que le MRP n’en a pas. Cousté ne siège plus.

Lors du scrutin suivant, en mai 1953, la SFIO, qui a fait alliance avec certains radicaux-socialistes tandis que d’autres sont toujours avec le PCF, améliore son score, à 12,3%, et obtient trois sièges ; mais Cousté, en sixième position, n’est pas élu. Les trois listes de la droite et du centre remportent la majorité, faisant élire Georges Defert maire.

Charles Adolphe Cousté meurt le 31 août 1987 à Joinville, où son épouse décèdera moins de deux mois plus tard. Il était âgé de 87 ans.

Barricade à la Libération de Joinville-le-Pont

 

Partager cet article
Repost0
8 juillet 2022 5 08 /07 /juillet /2022 00:01

Jean Chabrière naît le 27 septembre 1889 à Portets (Gironde). Il est le fils de Madeleine Broussouloux, marchande, et de son époux Jean Chabrière, tonnelier. Probablement pour se différencier de son père éponyme, il utilisera les prénoms de Jean Henri.

En 1909, il réside à Paris, probablement rue de Chambéry (15e arr.) avec ses parents, et exerce la profession de peintre. Il est affecté en octobre 1910 au 34e régiment d’infanterie pour son service militaire et démobilisé en septembre 1912.

Pendant la première guerre mondiale, Jean Henri Chabrière est mobilisé en août 1914 au 7e régiment d’infanterie coloniale. Il est blessé une première fois en septembre 1915 lors des combats de la Main de Massiges (Marne), sur le front de Champagne, à l’arcade sourcilière gauche par un éclat d’obus. Il est une deuxième fois blessé en avril 1917 à la cuisse gauche, toujours par éclat d’obus. Cette blessure, ainsi qu’une cicatrice due à une baïonnette, provoquent une fracture du fémur gauche qui provoquera un raccourcissement de cinq centimètres de sa jambe. Il sera réformé en mai 1918, renvoyé dans ses foyers puis reconnu invalide de guerre et pensionné, d’abord à 20% en 1919, quotité qui sera augmentée progressivement jusqu’à 100% en octobre 1968.

Il reçoit deux citations pour son comportement. En février 1916, il est cité à l’ordre de la division : « Le 6 février 1916, au cours de l’assaut, a sauté sans hésiter dans une tranchée ennemie entraînant ses camarades et y a fait des prisonniers. Soldat coutumier d’actes de bravoure ». De nouveau, il est cité à l’ordre de la division en mai 1917 : « Soldat très courageux et faisant l’admiration de ses camarades. N’a quitté la ligne allemande qu’après avoir épuisé toutes ses munitions et après une lutte d’une heure et demie. A été blessé par la suite. »

Devenu dessinateur, Jean Henri Chabrière épouse à Paris (15e arr.) en décembre 1919, Félicie Henriette Geay, modiste. Ils résident rue de Chambéry. Il est membre de l'Association générale des mutilés de la guerre.

En 1926, Jean Henri Chabrière est métreur puis, en 1937, gérant d’hôtel, rue Charbonnière, dans le quartier de la Goutte-d’Or à Paris (18e arr.).

Après la deuxième guerre mondiale, la famille Chabrière vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), quai de la Marne. Lors des élections municipales de mai 1953, il est candidat sur la liste communiste dans cette ville. Robert Deloche, résistant, maire depuis la Libération en août 1944, avait été remplacé en février 1953 par une autre communiste, Amélie Trayaud, suite à son exclusion du PCF. Malgré le trouble provoqué par cette éviction, les communistes arrivent en tête avec 35,6% des suffrages exprimés et 10 sièges, devant la liste divers-droite (22,1%, 6 élus) et les gaullistes (19,8%, 6 postes également), les socialistes SFIO (12,3%, 3 conseillers) puis le MRP (9,2%, 2 élus). L’appui de ces derniers permet à la droite de faire élire Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, centre-droit) comme maire. Chabrière avait obtenu le troisième meilleur score des candidats avec 2 413 voix pour 6 748 suffrages exprimés (35,8%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits.

Se différenciant en cela de plusieurs élus de gauche, Chabrière participe à de nombreuses manifestations communales. Il prend également des positions différentes, s’abstenant par exemple en avril 1956 lors du vote du budget, contre lequel votent les élus socialistes, radicaux ou communistes. Il ne suit pas non plus l’opposition communiste à l’octroi d’une garantie pour un emprunt contracté par l’Office municipal d’habitations à loyer modéré en mai 1956. Il intervient, en mars 1958, au sein du conseil municipal au sujet du nettoyage des berges du quai de la Marne, là où il réside.

En 1959, la représentation proportionnelle étant abandonnée, la liste de Georges Defert remporte les 27 sièges à pourvoir et est réélu maire.

Jean Chabrière meurt le 28 février 1973 à Joinville. Il était âgé de 83 ans et père d’une fille. Il avait été décoré de la Croix de guerre avec deux étoiles d’argent et de la Médaille militaire.

Joinville-le-Pont, années 1960

 

Partager cet article
Repost0
6 juillet 2022 3 06 /07 /juillet /2022 00:01

Pierre André Henri Perly naît le 10 juin 1896 à Romorantin (act. Romorantin-Lanthenay, Loir-et-Cher). Il est le fils de Marie Octavie Daguenet et de son mari Hippolyte Augustin Perly, ferblantier. Ils résident rue des Capucins.

Au cours de la première guerre mondiale, est mobilisé en avril 1915. Il sert comme sapeur mineur au 1er régiment de génie. Il est félicité pour son comportement : « Le 21 juillet 1917, a été blessé très grièvement, au cours de travaux exécutés en première ligne, sous un violent bombardement ». Réformé à titre temporaire en septembre 1918, il l’est définitivement en février 1919 et se voit alors attribuer une pension de 30% en tant que mutilé de guerre.

En juin 1921 à Romorantin Pierre Perly épouse Jeanne Madeleine Rouzeau, comme lui native de la ville. Vers 1930, ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où il exerce l’activité de plombier couvreur en tant qu’artisan. Ils résident avenue Galliéni, dans le quartier de Palissy.

Après la deuxième guerre mondiale, Pierre Perly s’engage dans l’action politique. En novembre 1947, il est à la tête de la liste d’union de la droite locale, qui a le soutien du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste). Avec une moyenne de 3 066 voix pour 6 974 suffrages exprimés (44%) sur 7 073 votants et 8 376 inscrits, sa liste arrive en tête et obtient 13 élus, devant celle du maire sortant Robert Deloche, communiste, qui a 43,3% et également 13 élus. Les démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire (MRP) n’ont pas d’élu, obtenant 5,8%. C’est le seul siège remporté par les socialistes SFIO (6,5%) qui fera la différence lors de l’élection du maire ; Berthet choisit de réélire Deloche.

Avec la démission de ce dernier en février 1953, le conseil municipal doit élire un nouveau maire. Le groupe de droite se divise entre Pierre Calmon, qui a le soutien du RPF, et cinq dissidents, dont Georges Defert et Jean-Pierre Garchery, qui présentent la candidature de Perly. Ce dernier obtient cinq voix, contre huit à Calmon et douze à la communiste Amélie Trayaud. Au nom du respect du vote de 1947, Defert demande aux élus de droite de voter Perly ; après leur refus, Trayaud est élue pour un mandat de deux mois. L’hebdomadaire de droite Nouvelle Union régionale s’offusque : « On les croyait ‘nationaux’… Oui mais les 5 conseillers municipaux de Joinville ne l’étaient pas. Conseil municipal composé de 13 communistes, 13 nationaux, 1 socialiste. Entente précaire chez les communistes ; 2 tendances chez les nationaux, 8 soudés autour de leur chef et 5 transfuges (…) Ils sont les complices des communistes, nous les renverrons à d’autres occupations. »

Lors des élections municipales d’avril 1953 à Joinville, le même journal considère que la campagne électorale n’a pas « un équivalent d’âpreté en l’une ou l’autre des 39 communes » du département de la Seine. Perly figure sur la liste de Defert, qui a le soutien du Rassemblement des gauches républicaines (RGR, centre-droit). Devancée par l’union des communistes et des radicaux (35,6%, 10 sièges), elle arrive en seconde position (22,1%, 6 élus), devant les gaullistes (19,8%, 6 postes également), les socialistes SFIO (12,3%, 3 conseillers) et le MRP (9,2%, 2 élus). L’appui de ces derniers permet à la droite de faire élire Georges Defert comme maire. Perly avait obtenu le meilleur score des candidats de droite avec 1 566 voix pour 6 748 suffrages exprimés (23,2%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits.

Le premier scrutin municipal sous la cinquième République, en mars 1959, abandonne la représentation proportionnelle au profit d’un vote majoritaire. Les soutiens de Defert sont en tête au premier tour avec 41,2% des suffrages exprimés, devant les communistes (32,2%) puis l’union UNR (gaullistes), MRP et SFIO (23,5%). Au second tour, la liste appuyée par le RGR remporte les 27 sièges à pourvoir avec 52,4%, le PCF ayant 34,1% et les candidats conduits par le gaulliste Pierre Calmon 13,1%. Georges Defert est réélu maire, tandis que Pierre Perly devient adjoint, aux côtés d’Albert Gaulin, Léon Belhomme, Jean-Pierre Garchery, Georges Derou et Pierre Lambert.

Dans une configuration comparable pour les élections municipales de mars 1965, la liste conduite par Defert est reconduite. Elle avait obtenu au premier tour en moyenne 3 382voix pour 7 758 suffrages exprimés (43,6%) sur 7 974 votants et 10 441 inscrits ; face aux seuls communistes au second tour, elle recueille 58,7% et emporte les 27 sièges. Le même bureau municipal est reconduit, sauf Pierre Lambert remplacé par Raymond Aubry.

Au cours du scrutin de mars 1971, la liste de Georges Defert fait face aux seuls communistes conduits par Henri Bideaux. Elle est vainqueur avec 64,2%. Georges Defert est réélu, Jean-Pierre Garchery étant premier adjoint, suivi par Pierre Perly, Raymond Aubry, Georges Derou, Charles Clément et Georges Louw. Après la mort de Defert en octobre 1975, Garchery est élu maire et Pierre Perly devient son premier adjoint.

Au cours des élections municipales de mars 1977, la droite s’est divisée au premier tour en quatre listes. Elle est battue au second tour par le communiste Guy Gibout.

Pierre Perly meurt le 28 novembre 1990 à Joinville. Il était âgé de 94 ans et avait été décoré de la Médaille militaire.

L'avenue Galliéni à Joinville-le-Pont

 

Partager cet article
Repost0
4 juillet 2022 1 04 /07 /juillet /2022 00:01

Louis René Loutellier naît le 16 juillet 1903 à Paris (15e arr.). Il est le fils de Marguerite Monturet, originaire de Corrèze et de son époux Louis Joseph Loutellier, épicier, né dans la Sarthe. Ils exploitent un commerce rue de l’Amiral-Roussin mais, après une faillite en 1905, ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue du Cimetière, dans le quartier de Polangis. La mère est employée dans la société cinématographique Pathé, dont les usines sont dans le quartier voisin de Polangis, et le père travaille comme employé dans diverses épiceries.

Ils déménageront à plusieurs reprises, à Joinville et dans la commune voisine de Champigny, boulevard de Polangis (partagé entre les deux villes), rue des Marronniers, rue des Corbeaux (act. avenue des Canadiens) puis rue d’Aval. Le père meurt en juillet 1912 à Maresché (Sarthe) et la mère peu après en avril 1913 à Paris (13e arr.). Il est probablement élevé par sa tante, Germaine Monturet épouse Bonge ou par son oncle, Pierre Monturet, fruitier, qui vivent alors rue du Faubourg-du-Temple à Paris (10e arr.).

Après la première guerre mondiale, devenu ouvrier cimentier, Louis René Loutellier réside de nouveau à Joinville-le-Pont. Il épouse en mai 1932 dans cette ville Thérèse Marie Françoise Mallet. Ils vivent d’abord boulevard de Polangis puis avenue du Président-Wilson, dans le quartier de Palissy.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Loutellier est résistant à l’occupation allemande.

Après la Libération de la mairie le 20 août 1944, un arrêté préfectoral du 26 septembre désigne une délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune. Cependant, un de ses membres, Alexandre Legay, est démis le 31 janvier 1945. En effet, sa belle-mère, Amélie Trayaud, siège également dans la délégation spéciale, ce qui est interdit par l'article 35 de la loi du 5 avril 1884 sur l’organisation des communes. Elle sera, ultérieurement, brièvement maire communiste de Joinville en 1953.

Sur proposition du Comité local de Libération de Joinville et après l'avis du Comité parisien de la Libération Louis-René Loutellier est désigné comme membre de la délégation spéciale le 2 février 1945. Il fait ainsi fonction de conseiller municipal. Son mandat prend fin lors des élections municipales du 29 avril 1945.

Louis René Loutellier meurt le 3 février 1956 à Pleumeur-Bodou (Côtes-du-Nord, act. Côtes-d’Armor). Il était âgé de 52 ans.

Un café, rue des Corbeaux à Joinville-le-Pont

 

Partager cet article
Repost0
2 juillet 2022 6 02 /07 /juillet /2022 00:01

Albert Léon Joseph Gaulin naît le 11 mars 1889 à Reclesne, Saône-et-Loire, commune rurale du Morvan Autunois. Il est le fils d’Anne Marie Léontine Besancenet et de son mari, Louis Eugène Gaulin, instituteur public.

En juillet 1900, Albert Gaulin participe au concours général entre les meilleurs élèves des écoles primaires du département. Il obtient la note de 30 sur 40, le maximum attribué étant de 35. Il obtient le brevet élémentaire en juin 1906 et le certificat d’études primaires supérieures en juillet la même année. Il fréquente la section agricole de l’école supérieure de Nolay (Côte-d’Or). En mai 1907, alors qu’il est interne dans cette commune, un journal non identifié de Paris annonce qu’il a été renversé par une automobile, lui fracturant les deux jambes. Ses parents se rendent, en train, immédiatement sur place et constatent que leur enfant est en parfaite santé. Plusieurs journaux bourguignons relatent l’incident, qualifié de « stupide plaisanterie. »

À la sortie de son cursus scolaire, Albert Gaulin est embauché dans l’administration des Postes, télégraphes et téléphones (PTT). Il est agent surnuméraire en 1908 à Colombes puis commis en 1912 à Paris. Il épouse à Paris (12e arr.), où il vit rue Condorcet, Jeanne Janet (dite Geneviève), fille d’un marchand de vin.

Reconnu tuberculeux, il est exempté de service militaire. Au cours de la première guerre mondiale, son état est requalifié et, en avril 1915, il est reconnu bon pour le service armé mais reste affecté à l’administration télégraphes. En septembre 1915, il rejoint le 3e régiment de génie puis le 8e en octobre. Son attitude lui vaut une citation à l’ordre du 33e corps d’armée : « Par son activité, par son habileté professionnelle soutenue par un remarquable sang-froid et un réel mépris du danger, a rendu dans l’exploitation d’un poste important de très grands services. A eu une conduite exemplaire sous le feu de l’ennemi ». Il est nommé caporal en septembre 1918 et démobilisé en juillet 1919. Sa tuberculose pulmonaire lui vaut d’être réformé après-guerre et pensionné à 25%.

La famille Gaulin vit dans le 20e arrondissement, boulevard de Charonne puis dans le 12e, quartier de Picpus, avenue Daumesnil.

Parallèlement à son métier, Albert Gaulin assume des responsabilités dans des organismes sociaux. Il est ainsi d’abord percepteur puis administrateur la société de secours mutuels l’Orphelinat national des PTT à Paris. Il est également collecteur d’une autre mutuelle, l’Association amicale des PTT.

Devenu receveur, Albert Gaulin vit après la deuxième guerre mondiale à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il s’engage dans l’action politique en mai 1953 au côté de Georges Defert, conseiller municipal sortant, membre du Rassemblement des gauches républicaines (RGR, centre-droit). Defert avait été élu, en 1947, sur une liste du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste) mais avait fait dissidence lors du remplacement du maire communiste Robert Deloche en mars 1953. Il avait refusé de soutenir le responsable gaulliste Pierre Calmon et défendait la candidature de Pierre Perly, ex-RPF et tête de liste en 1947. La communiste Amélie Trayaud avait été élue, alors que les deux candidats de droite cumulaient 13 voix contre 12 pour la nouvelle maire.

Le scrutin se tient dans une ambiance tendue, tant entre les concurrents de droite qu’à gauche, où l’exclusion de l’ancien maire réduit l’influence des communistes issus de la résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale.

Conduite officiellement par Perly, la liste fait jeu égal avec celle de Calmon en nombre de sièges (six chacun), mais la devance par le score (22,1% contre 19,8%), si les communistes arrivent premiers (35,6%, 10 sièges) et ont le soutien des socialistes SFIO (12,3%, 3 élus), ce sont les deux représentants du Mouvement républicain populaire (MRP, démocrate-chrétien, 9,2%) qui donnent la majorité à la droite et font élire Georges Defert en tant que maire. Albert Gaulin, qui avait l’étiquette d’indépendant (divers-droite), avait obtenu 1 564 voix pour 6 748 suffrages exprimés (23,2%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits. Dans la nouvelle municipalité, il est désigné comme deuxième adjoint par 13 voix sur 25 votants, siégeant avec Pierre Calmon, RPF, premier adjoint, et Georges Moutenot, MRP, troisième adjoint.

En juin 1956, Gaulin participe, avec 34 autres élus de communes sidérurgiques à une visite au siège de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA, ancêtre de l’Union européenne) à Luxembourg. L’activité métallurgique avait été significative à Joinville, avec l’usine Bi-Métal.

Lors des élections municipales de mars 1959, pour lesquelles la représentation proportionnelle est abolie, la liste Defert est en tête au premier tour avec 41,2% des suffrages exprimés, devant les communistes de Bideaux (32,2%) et l’union UNR (gaullistes), MRP, SFIO (23,5%). Au second tour, avec 52,4%, elle emporte les 27 sièges à pourvoir. Albert Gaulin est nommé premier adjoint, les autres adjoints de Defert étant Léon Belhomme, Jean-Pierre Garchery, Pierre Perly, Georges Derou et Pierre Lambert.

Au cours d’une exposition philatélique à la mairie de Joinville en avril 1961, c’est Gaulin qui fait une communication sur l’émission d'un timbre-poste à l’effigie du résistant Lionel Dubray (1923-1944) et préside à l’apposition d'une plaque à son lieu de naissance, avenue Foch à Joinville.

Candidat aux élections législatives de novembre 1962 en tant que suppléant du député sortant indépendant Philippe Vayron (divers-droite), Albert Gaulin est battu avec ce dernier par le gaulliste Pierre Billotte dans la cinquième circonscription de l’arrondissement de Sceaux (Seine).

Par contre, il est réélu lors des élections municipales de mars 1965 dans une configuration comparable à 1959, la liste des sortants recueillant 43,6% des suffrages exprimés au premier tour, face aux communistes (29,9%) et à l’alliance des gaullistes, centristes et socialistes (26,6%). Après le retrait de ces derniers, elle emporte tous les sièges au second tour avec 60,4% des voix. Albert Gaulin est reconduit comme premier adjoint, le seul changement dans l’exécutif local étant le remplacement de Pierre Lambert par Raymond Aubry.

Il ne sollicite par le renouvellement de son mandat en mars 1971, le scrutin voyant la réélection de Georges Defert dès le premier tour. Il avait siégé comme adjoint au maire de Joinville pendant 18 ans.

Albert Gaulin meurt le 25 septembre 1971 à Créteil, où il était probablement hospitalisé. Il était âgé de 82 ans et père de deux filles. Il avait obtenu de nombreuses médailles : celles de la mutualité (bronze, argent puis or en mars 1925, janvier 1927 puis avril 1935) pour son action dans les mutuelles des PTT ; les Palmes académiques comme officier d’académie en juillet 1931 puis officier de l’instruction publique en juillet 1938, la Croix de guerre (1914-1918). Enfin, il a été fait chevalier de la Légion d’honneur au titre de la mutualité en septembre 1949.

Poste de Joinville, rue de Paris

 

Partager cet article
Repost0
30 juin 2022 4 30 /06 /juin /2022 00:01

Georges Jean Victor Serge Damy naît le 5 décembre 1909 à Magnac-Laval (Haute-Vienne). Il est le fils de Marguerite Maisonnier et de son mari, Daniel Damy, sous-officier au 318e régiment d’infanterie.

Son père, alors adjudant, meurt au début de la première guerre mondiale, le 14 octobre 1914, alors qu’il était hospitalisé au lazaret de Neukölln, faubourg de Berlin, après avoir été blessé et capturé. Il est inhumé dans le cimetière de la garnison. Le 28 mars 1919 Serge Damy est déclaré « adopté par la Nation. »

Vivant à Paris (12e arr.) avec sa mère, rue Claude-Decaen puis place Daumesnil, Serge Damy fait des études de droit et pratique l’athlétisme au sein du Paris Université Club (PUC). Il est conseiller juridique en 1934. Cette même année, il épouse en décembre dans son arrondissement Rolande Adrienne Fonda. Ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) et Serge Damy démarre en 1936 une activité d’agent immobilier.

Ils vivent dans le quartier central, rue Chapsal puis déménagent rapidement pour celui de Polangis, d’abord avenue Pauline, ensuite rue de Blois.

La situation de Damy pendant le conflit n’est pas connue. Après la guerre, il reprend son activité immobilière et réside toujours à Joinville.

Lors des élections municipales de novembre 1947, Serge Damy est candidat sur la liste présentée par le Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste) contre l’Union républicaine et résistante du maire sortant, Robert Deloche (communiste et divers gauche), et deux autres listes (socialistes SFIO et chrétiens-démocrates MRP). Avec une moyenne de 3 066 voix pour 6 974 suffrages exprimés (44%) sur 7 073 votants et 8 376 inscrits, la liste RPF arrive en tête, devant les communistes (43,2%) mais les deux listes ont le même nombre d’élus. La balance sera faite par le seul élu socialiste, Léon Berthet, qui vote en faveur de la reconduction du mandat de Deloche. Damy a été élu conseiller municipal.

Au cours du mandat, les élus des trois listes vont faire face à des évolutions conséquentes. Le seul siège SFIO sera occupé par quatre personnes, suite à des démissions successives. Les communistes enregistrent la démission du maire Robert Deloche, qui quitte le conseil et est exclu du parti. Quant aux élus de droite, ils se divisent en deux groupes de taille égale, l’un resté fidèle au RPF gaulliste, l’autre suivant Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, RGR, centre-droit). Serge Damy fait partie de ce deuxième ensemble. La division devient très visible en mars 1953 quand, après le départ de Deloche, il faut élire un nouveau maire. La droite ne pouvant s’entendre sur un candidat, c’est la doyenne du conseil, la communiste Amélie Trayaud, qui est désignée pour les deux mois avant la fin du mandat.

Pendant la campagne pour les élections municipales de mai 1953, Damy va jouer un rôle important, en mobilisant ses compétences juridiques et immobilières. Après avoir évincé l’ancien maire Deloche, le parti communiste recherche une personnalité pour lui succéder. Ils font appel à Vauthier, conseiller général de la Seine, que Nicolas Grésy-Aveline déclare héberger à Joinville, rue Nouvelle. Mais le propriétaire de la maison, Lucien Sarreste, qui assure qu’il n’y réside pas, refuse de produire un certificat. Vauthier est cependant inscrit sur les listes électorales de la commune mais Defert et Damy conteste devant un juge de Saint-Maur cette inscription. Vauthier est répertorié au conseil général comme vivant à Saint-Denis, et indique, en s’inscrivant sur les listes à Joinville qu’il résidait antérieurement à Boulogne-Billancourt. Il est cependant inconnu à ces deux adresses. Par contre, il vit à Pontault-Combault (Seine-et-Marne), où son épouse tient un magasin d’appareillage électrique et de postes de TSF. En conséquence, sur la foi des informations fournies par Defert et Damy, le juge annule en février 1953 l’inscription de Vauthier sur les listes électorales de Joinville, ce qui lui interdit de se présenter.

La liste conduite par Defert, soutenue par le RGR (centre-droit) arrive en seconde position lors du scrutin municipal en mai 1953 à Joinville, derrière les communistes mais devant les gaullistes du RPF. Candidat Damy arrive en neuvième position parmi les candidats de cette liste, qui n’a que six élus. Il cesse donc de siéger au conseil, dont Georges Defert est élu maire.

Serge Damy meurt le 23 février 1990 à Joinville. Il était âgé de 80 ans et père de trois enfants.

Carte de Joinville-le-Pont en 1958

 

Partager cet article
Repost0
28 juin 2022 2 28 /06 /juin /2022 00:01

François Jean Lauze naît le 31 décembre 1904 à Alger (Algérie). Ses parents sont Marie Duteil et son mari François Lauze, employé à l’hôpital civil Mustapha. Ils sont domiciliés avenue Maillat.

Ayant sans doute fait des études à l’école des Beaux-Arts d’Alger, et probablement après son service militaire, Jean Lauze fait sa première exposition en tant que peintre avec deux autres jeunes artistes, Roger Domon et Louis Bernasconi, en décembre 1927, salle Lacroix, rue des Chevaliers-de-Malte, à Alger. La presse apprécie son travail pour son originalité. La Vie algérienne commente « Son Fort l'Empereur, sujet ingrat et inattendu, montre l'effort d'un jeune peintre devant la nature. L'inévitable Jardin d'essais est représenté par un bouquet de palmiers plein de poésie, traité presqu'en grisaille. »

Vers 1930, Jean Lauze va en France métropolitaine et s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le centre-ville, rue du Pont. Il travaille comme décorateur et épouse, en avril 1931 à Joinville, Marguerite Paule Tribondeau, secrétaire dans une société cinématographique et syndicaliste. Ils s’installent avenue Jean-Jaurès, dans le même quartier.

Comme son épouse, Jean Lauze s’engage dans l’action politique. Il se rend, en 1937, à Barcelone, en Espagne et, selon son épouse, participe à la guerre d’Espagne dans le cadre des Brigades internationales. Il se lie avec Àngel Fernández de Soto, secrétaire du Syndicat des artistes, peintres et sculpteurs Catalogne et ami de Pablo Picasso. Jean Lauze prend part, en février 1937 dans la capitale catalane, à une Exposition antifasciste intitulée No pasaran! Sa femme, Marguerite Lauze, est secrétaire du représentant du parti communiste français auprès du parti socialiste unifié de Catalogne, le mouvement communiste local.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, Jean Lauze retourne à Alger où il expose, en mars 1941, à la Galerie Pompadour, rue Michelet. Ses vues du port d'Alger sont remarquées.

Le Port d’Alger, Jean Lauze

En décembre de la même année, Jean Lauze fait une seconde exposition dans le même lieu. Le journal L'Écho d'Alger comme sa Vue de Kouba : « arbres à contre-jour comme auréolés, au ciel s'épanouissant en blancheur au-dessous de la basilique : c'est un matinal moment de limpidité, d'enfance, d'élection. »

Une troisième présentation des œuvres de Jean Lauze se fait, en février 1943, cette fois à la Galerie du Minaret. Il est qualifié de « peintre populaire de la réalité » et L'Écho d'Alger luis réserve de nouveau un accueil favorable, considérant que le Séminaire de Kouba est « baigné d'une lumière véritablement spirituelle » ou que les Terrasses d'Alger sont « d'un si juste sentiment spatial. »

Après la fin de l’occupation allemande en France, Jean Lauze revient en France métropolitaine et est présenté, en juillet 1945, dans la Galerie de la Cité, quai de l’Horloge à Paris (1er arr.). Le quartier de Louis Aragon, Ce Soir, apprécie : « Les ciels clairs, une mer bleue, le toit blanc de la mosquée, tout cela est vu avec amour ». À l’insu de son mari, Marguerite Lauze écrit à Picasso pour l’inviter au vernissage, lui rappelant que Jean Lauze avait rapporté à Picasso un dessin que lui avait confié leur ami commun, Soto. Elle met en avant le fait que son époux et elle sont membre du parti communiste.

François Jean Lauze meurt le 22 janvier 1957 à Villejuif (Seine, act. Val-de-Marne). Il est exhumé et inhumé, deux mois plus tard, au cimetière de Charonne à Paris (20e arr.).

Jean Lauze

 

Partager cet article
Repost0
26 juin 2022 7 26 /06 /juin /2022 00:01

Alfred Bruillard naît le 8 octobre 1895 à Lavans-Quingey (Doubs). Il est le fils d’Adèle Marie Eugénie Robardet et de son époux Constant Léon Bruillard, cultivatrices. Le petit village se situe dans la vallée de la Loue. Au tournant du siècle, la famille est installée dans le village voisin de Pointvillers (act. Le Val). Comme les autres des neuf enfants du couple, Alfred aide aux cultures. Il s’oriente ensuite vers la fromagerie et travaille, toujours dans la vallée de la Loue, à Chassans, auprès de Joseph Cousin.

Un peu après le début de la première guerre mondiale, Alfred Bruillard est mobilisé en décembre 1914 au 42e régiment d’infanterie. Sa santé souffre manifestement beaucoup puisqu’il est évacué pour maladie et hospitalisé à cinq reprises (juillet 1915, janvier 1916 (deux fois), octobre 1916, avril 1918) ; il est en outre blessé par une balle à la cuisse gauche en janvier 1917 au Mont-Cornillet, en Champagne, au cours de la bataille de la Marne. Atteint d’une pleurésie, il est envoyé en convalescence pendant plusieurs mois. Il sera attributaire d’une pension de 10% en 1924.

Au cours d’une des période de repos, Alfred Bruillard épouse en septembre 1917 à Palantine (Doubs) Suzanne Marie Julie Cousin, fille du fromager chez lequel il travaille. Le couple et ses deux enfants vont beaucoup changer de domicile. Ils sont en 1922 à Osselle puis en 1925-1926 à Chenecey-Buillon (Doubs). Ils passent dans le département voisin du Jura en 1931 à Condamine.

On les trouve en 1932 d’abord à Pont-Audemer (Eure). Ils se fixent ensuite en région parisienne, d’abord toujours en 1932 à Pantin (Seine, act. Seine-Saint-Denis), où Alfred Bruillard est chauffeur automobile. Ils vivent rue François-Arago puis rue Saint-Louis. Après un passage à Clamart (Seine, act. Hauts-de-Seine), rue de la Voie-Verte, en 1937, la famille s’installe en 19396 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avenue de l’Île, dans le quartier de Polangis. Alfred Bruillard est devenu employé d’octroi pour la mairie de la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, Alfred Bruillard reçoit une affectation spéciale du fait de son emploi dans les services fiscaux.

Il s’engage dans la résistance à l’occupant allemande et est reconnu comme ayant été membre des Forces françaises de l’intérieur (FFI). Ses deux fils, Robert Bruillard (1919-1988) et André Bruillard (1920-1987) furent aussi résistants pendant la guerre.

Un commando de la résistance entre, le 20 août 1944, dans la mairie de Joinville-le-Pont qui devient ainsi une des premières à être libérée en Île-de-France. La municipalité, nommée par les autorités de Vichy avec à sa tête Léon Lesestre, est arrêtée et sera transférée, après le départ des forces allemandes, au camp de Drancy. Sur proposition du comité local de Libération et après avis du comité parisien de la Libération, le préfet de la Seine nomme une délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune par arrêté du 26 septembre 1944. Alfred Bruillard en fait partie et fait donc fonction de conseiller municipal. Robert Deloche est président de la délégation, faisant fonction de maire, aux côtés d’adjoints radicaux-socialistes, socialistes ou divers droite et gauche. Le mandat de la délégation prend fin après les élections municipales du 29 avril 1945.

Pour le sixième anniversaire de la Libération, célébré le 26 août 1950 à Joinville, Bruillard représente les anciens membres de la délégation spéciale avec André Lemaire, aux côtés de représentants des formations politiques ou associations locales.

Professionnellement, Alfred Bruillard est employé par la mairie de Saint-Maur où il devient, en 1946, surveillant de travaux.

Alfred Bruillard meurt le juillet octobre 1987 à Sens (Yonne), où il vivait déjà en 1979.

Barricade pendant les combats de la Libération à Joinville, août 1944

 

Partager cet article
Repost0
24 juin 2022 5 24 /06 /juin /2022 00:01

Victor Édouard Dosse naît le 12 février 1863 à Metz (Moselle). Il est le fils de Sophie Virginie Negler, couturière, et de son mari François Dosse, ébéniste. Après la création de l'Empire allemand le 18 janvier 1871 et la défaite de l’armée française, le traité de Francfort annexe le département de la Moselle le 10 mai de la même année au sein du territoire impérial d’Alsace-Lorraine. Victor Dosse devient ressortissant allemand.

En tant que tel, il doit servir dans les forces armées allemandes. Mais il s’y refuse, quitte le territoire et, en mai 1885, le ministère public impérial le convoque, avec 155 autres anciens résidents de Metz « accusés d'avoir, dans l'intention de se soustraire à l'obligation du service militaire dans l'armée active de terre ou de la marine, quitté sans autorisation le territoire de l’Empire ou d’avoir séjourné à l’étranger après avoir atteint l’âge requis pour le service militaire. »

Étant passé en France, Victor Dosse s’engage en janvier 1883 au sein du 1er régiment de la Légion étrangère. Il va y servir quinze ans avant de prendre sa retraite en décembre 1898 avec le grade de sergent. Un décret de 1887 « l’admet à jouir des droits de citoyen français » et il retrouve sa nationalité de naissance.

Après avoir quitté l’armée, Victor Dosse vit à Paris (12e arr.), avenue Daumesnil et travaille comme employé de commerce. Il épouse, en mai 1901 à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne). Ils s’installent à Chatou (Seine-et-Oise, act. Yvelines), route de Montesson, et Victor Dosse y est comptable au sein de la société cinématographique Pathé.

Il dirige, à sa création en 1906 l’usine de tirage de films de Pathé à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) et s’installe dans la commune, avenue de l’Île, dans le quartier de Polangis. Établis dans le quartier voisin de Palissy, les bâtiments cinématographiques sont construits par l’atelier de l’ingénieur Gustave Eiffel. L’usine emploiera plus de 500 ouvriers. Elle provoque une polémique dans la population, du fait notamment d’une grande cheminée, à laquelle on reprochait de gâcher le paysage des rives de la Marne ; toujours debout au 21e siècle, elle est désormais protégée par les documents d’urbanisme locaux.

Charles Pathé, dirigeant du groupe, constitue en décembre 1909 un comité consultatif qui rassemble les principaux directeurs et chefs de service de l’entreprise. Outre Charles Pathé, il comprend huit personnes, qui sont éligibles à une participation aux bénéfices de la société.

Lors des graves inondations de la Marne, au premier trimestre 1910, un tiers du territoire de Joinville est recouvert d’eau. L’usine Pathé est inondée jusqu’au 1er étage. Le matériel et les films sont déménagés à Vincennes, autre usine du groupe, et la production s’y organise exceptionnellement de jour et de nuit. Le conseil d’administration de Pathé félicite Dosse « car il est resté debout jour et nuit avec son personnel dont la conduite ne mérite que des éloges ». Bien que légalement elle n’y soit pas tenue, la firme Pathé indemnise ses ouvriers victimes de l’inondation et donne mandat à son architecte et à son entrepreneur pour réparer ou reconstruire leurs maisons endommagées.

Le personnel de l'usine Pathé à Joinville

Au cours de la première guerre mondiale, Dosse reste à son poste. L’usine est utilisée pour participer à l’effort de guerre : peinture pour avions, matériel de prise de vue, et même production de gaz (principalement sur le site de Vincennes). L’usine de Joinville fournit des aides aux veuves et femmes de blessés, prisonniers ou disparus. Une plaque commémorative, apposée après le conflit, porte les noms de 171 personnes victimes des combats.

Lors de la création de l’Œuvre de la maison de retraite de la mutuelle du cinéma, en janvier 1923, Dosse est désigné comme secrétaire général. Il poursuit ce mandat, mais prend sa retraite de chez Pathé en mai 1923.

Quittant l’industrie du film, Victor Dosse va reprendre l’activité du bois qui était celle de son père. Il fonde en juin 1924 à Montreuil-sous-Bois la Société d'ébénisterie et menuiserie d'art Dosse et Tricot (SEMA), qui installe son lieu de production à Joinville-le-Pont, rue Chapsal.

En mars 1927, le quotidien communiste L’Humanité en fait un exemple « Comment les pouvoirs publics travaillent à la diminution des salaires ». Le journal raconte « À la maison Dosse et Tricot, fabrique de meubles, rue [Chapsal], à Joinville-le-Pont, les ouvriers, en majorité des Russes Blancs ont déjà subi une diminution de salaire de un franc de l'heure. Dernièrement un ouvrier fut embauché au prix horaire de cinq francs, le samedi, la direction voulut payer ce camarade au prix de quatre francs, celui-ci refusa et exigea le tarif d'embauche. Se retrouvant à nouveau chômeur, il retourna se faire inscrire à la mairie, quelques jours après il recevait, une lettre de la rue des Tournelles, « fonds de chômage », l'avisant qu'il n'avait pas droit au secours de chômage, parce que, disait la lettre, il exigeait le tarif syndical ». L’organe communiste fait part de la protestation du syndicat des ébénistes.

Un grave incendie touche la fabrique de meubles en juin 1927. La société Dosse et Tricot est dissoute en juin 1928 mais Dosse poursuit son activité sous le nom des Établissements Dosse.

L’Union Amicale de Joinville-Champigny, association fondée en 1910 qui organise des concerts et des bals, a pour président Victor Dosse en 1923 et 1924. Il est également membre du Groupe de défense des riverains de la rivière de Polangis qui envoie, en janvier 1931, une lettre ouverte au maire, Georges Briolay, au sujet du curage de ce qui est, en fait, un canal. Elle reproche à l’élu radical-socialiste d’avoir manqué à un engagement électoral fait en 1928 en n’ayant pas procédé à ce nettoyage. Dosse participe, en juillet 1935, à la constitution de l’Association syndicale libre des propriétaires riverains de la rivière de Polangis.

Le 22 juin 1944, un avion américain B-17, de retour d'une mission de bombardement, est abattu par les batteries de la DCA allemande, installées dans l'hippodrome du Tremblay et dans le bois de Vincennes. Il s’écrase à Joinville et le corps d’un des aviateurs est retrouvé dans le jardin des Dosse à Joinville.

Victor Édouard Dosse meurt le 28 mai 1946 à Joinville. Il était âgé de 83 ans et père de deux enfants. Son épouse et ses descendants ou neveux ont continué à assurer le fonctionnement des Établissements Dosse, toujours actifs en 1973 et contrôlés par la famille, ayant maintenu le siège à Joinville mais transféré son usine à Beaulieu, commune du Mériot (Aube). Sa fille, Reine Dosse, a été conseillère municipale puis adjointe gaulliste au maire de Joinville (1947-1959).

Photo Victor Dosse (arch. fam.)

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Polmorésie, blog d’histoire
  • : Histoire politique, économique, culturelle et sociale au travers des acteurs qui ont se sont engagés dans la vie publique.
  • Contact

Recherche

Liens