Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 juin 2022 4 30 /06 /juin /2022 00:01

Georges Jean Victor Serge Damy naît le 5 décembre 1909 à Magnac-Laval (Haute-Vienne). Il est le fils de Marguerite Maisonnier et de son mari, Daniel Damy, sous-officier au 318e régiment d’infanterie.

Son père, alors adjudant, meurt au début de la première guerre mondiale, le 14 octobre 1914, alors qu’il était hospitalisé au lazaret de Neukölln, faubourg de Berlin, après avoir été blessé et capturé. Il est inhumé dans le cimetière de la garnison. Le 28 mars 1919 Serge Damy est déclaré « adopté par la Nation. »

Vivant à Paris (12e arr.) avec sa mère, rue Claude-Decaen puis place Daumesnil, Serge Damy fait des études de droit et pratique l’athlétisme au sein du Paris Université Club (PUC). Il est conseiller juridique en 1934. Cette même année, il épouse en décembre dans son arrondissement Rolande Adrienne Fonda. Ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) et Serge Damy démarre en 1936 une activité d’agent immobilier.

Ils vivent dans le quartier central, rue Chapsal puis déménagent rapidement pour celui de Polangis, d’abord avenue Pauline, ensuite rue de Blois.

La situation de Damy pendant le conflit n’est pas connue. Après la guerre, il reprend son activité immobilière et réside toujours à Joinville.

Lors des élections municipales de novembre 1947, Serge Damy est candidat sur la liste présentée par le Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste) contre l’Union républicaine et résistante du maire sortant, Robert Deloche (communiste et divers gauche), et deux autres listes (socialistes SFIO et chrétiens-démocrates MRP). Avec une moyenne de 3 066 voix pour 6 974 suffrages exprimés (44%) sur 7 073 votants et 8 376 inscrits, la liste RPF arrive en tête, devant les communistes (43,2%) mais les deux listes ont le même nombre d’élus. La balance sera faite par le seul élu socialiste, Léon Berthet, qui vote en faveur de la reconduction du mandat de Deloche. Damy a été élu conseiller municipal.

Au cours du mandat, les élus des trois listes vont faire face à des évolutions conséquentes. Le seul siège SFIO sera occupé par quatre personnes, suite à des démissions successives. Les communistes enregistrent la démission du maire Robert Deloche, qui quitte le conseil et est exclu du parti. Quant aux élus de droite, ils se divisent en deux groupes de taille égale, l’un resté fidèle au RPF gaulliste, l’autre suivant Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, RGR, centre-droit). Serge Damy fait partie de ce deuxième ensemble. La division devient très visible en mars 1953 quand, après le départ de Deloche, il faut élire un nouveau maire. La droite ne pouvant s’entendre sur un candidat, c’est la doyenne du conseil, la communiste Amélie Trayaud, qui est désignée pour les deux mois avant la fin du mandat.

Pendant la campagne pour les élections municipales de mai 1953, Damy va jouer un rôle important, en mobilisant ses compétences juridiques et immobilières. Après avoir évincé l’ancien maire Deloche, le parti communiste recherche une personnalité pour lui succéder. Ils font appel à Vauthier, conseiller général de la Seine, que Nicolas Grésy-Aveline déclare héberger à Joinville, rue Nouvelle. Mais le propriétaire de la maison, Lucien Sarreste, qui assure qu’il n’y réside pas, refuse de produire un certificat. Vauthier est cependant inscrit sur les listes électorales de la commune mais Defert et Damy conteste devant un juge de Saint-Maur cette inscription. Vauthier est répertorié au conseil général comme vivant à Saint-Denis, et indique, en s’inscrivant sur les listes à Joinville qu’il résidait antérieurement à Boulogne-Billancourt. Il est cependant inconnu à ces deux adresses. Par contre, il vit à Pontault-Combault (Seine-et-Marne), où son épouse tient un magasin d’appareillage électrique et de postes de TSF. En conséquence, sur la foi des informations fournies par Defert et Damy, le juge annule en février 1953 l’inscription de Vauthier sur les listes électorales de Joinville, ce qui lui interdit de se présenter.

La liste conduite par Defert, soutenue par le RGR (centre-droit) arrive en seconde position lors du scrutin municipal en mai 1953 à Joinville, derrière les communistes mais devant les gaullistes du RPF. Candidat Damy arrive en neuvième position parmi les candidats de cette liste, qui n’a que six élus. Il cesse donc de siéger au conseil, dont Georges Defert est élu maire.

Serge Damy meurt le 23 février 1990 à Joinville. Il était âgé de 80 ans et père de trois enfants.

Carte de Joinville-le-Pont en 1958

 

Partager cet article
Repost0
7 mai 2022 6 07 /05 /mai /2022 00:01

Paul Guillaume Bars naît le 5 mai 1898 à Paris (12e arr.). Il est le fils de Marie Louise Binzenbach, blanchisseuse et de son époux Alexis Eugène Bars, ébéniste. Ils vivent rue Érard puis s’installent l’année suivante à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne) puis dans la commune voisine de Joinville-le-Pont où ils résident en 1914 rue du Port, sur la rive gauche de la Marne.

De petite taille (un mètre cinquante-quatre), Paul Bars effectue un service militaire d’un an au sein du 9e régiment de zouaves à partir d’octobre 1920. Il est envoyé pendant huit mois en Algérie.

En septembre 1929, Paul Bars épouse à Joinville Claire Antoinette Trichaud, téléphoniste à la mairie de Paris. Ils s’installent dans le quartier de Polangis, avenue Oudinot.

Il est au cours du mois de juin 1934, l’un des organisateurs du banquet annuel du Comité d’union républicaine et d’action sociale, l’organisation qui rassemble la plupart des membres des organisations de droite dans la commune de Joinville. Fondé en 1912, ce comité se transforme en mars 1935 en Union des républicains de Joinville. Bars devient le trésorier-adjoint lors e l’assemblée générale constitutive, René Kirbühler étant président.

Durant l’année 1935, Bars, qui travaille comme représentant de commerce, est adhérent à l’Union des commerçants de Joinville.

L’Union des républicains de Joinville, avait conclu, en octobre 1934, un accord électoral avec les radicaux-socialistes. Mais elle décide de le rompre avant les élections municipales générales, en avril 1935 : « L’Union des républicains, se souvenant des fusillades du 6 février, des scandales Stavisky et autres dans lesquels figurent des députés, des magistrats, d’anciens ministres, tous radicaux et maçons, a décidé de rompre l’union précédemment établie avec les radicaux pour faire une liste composée en totalité d’éléments modérés et nationaux ». Face à une liste d’union socialiste et communiste et à une liste radicale-socialiste, la coalition de droite remporte 25 des 27 sièges à pourvoir au conseil municipal.

Bien que non membre du conseil, Bars est désigné comme électeur sénatorial par la majorité de droite en septembre 1935.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, Paul Bars est affecté à une compagnie d’ouvriers puis mis à disposition du ministère de l’armement et affecté à Bourges (Cher).

Après le conflit, Paul Bars est membre du parti gaulliste, le Rassemblement du peuple français. Il est candidat sur la liste du RPF au cours des élections municipales de novembre 1947. Arrivée en tête avec 3 066 voix en moyenne pour 6 974 suffrages exprimés (44%) sur 7 073 votants et 8 376 inscrits, la liste conduite par Pierre Perly, alliée aux autres formations de droite, obtient 13 sièges, soit le même nombre que l’Union républicaine et résistante (communistes et radicaux-socialistes, 43,3%), le dernier siège échéant à la SFIO (socialiste, 6,5%) tandis que les démocrates-chrétiens du MRP n’ont pas d’élu (5,8%). Bars est élu conseiller municipal mais, du fait du choix de l’élu SFIO, c’est le maire sortant Robert Deloche (communiste) qui est reconduit.

Collaborant à l’hebdomadaire conservateur Nouvelle Union régionale, Paul Bars qualifie ainsi en mai 1951 le budget de l’année : « Quel travail, messeigneurs ! On croule sous les taxes ». Dans le même organe, il s’inquiète des nombreux accidents de la circulation en novembre la même année, puis des risques d’éboulement en février 1953. Il rend compte en décembre de cette année de la messe pour le maréchal Leclerc, organisée en l’église Saint-Charles de Joinville.

Au cours des élections municipales de mai 1953, la droite s’est scindée en deux. Le RPF a constitué une Liste d'Action municipale et sociale, conduite par Pierre Calmon, sur laquelle figure Bars ; elle recueille en moyenne 1 334 voix pour 6 748 suffrages exprimés (19,8%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits. Mais les dissidents font un peu mieux à 22%, même s’ils ont autant de sièges. Avec dix élus, les communistes sont en tête (35,6%) et ont le soutien des socialistes SFIO (12,2%, 3 sièges). Ce sont cependant les démocrates-chrétiens du MRP qui feront la différence (9,2%, 2 sièges). Georges Defert (RGR) est élu maire et Bars reste au conseil municipal.

En juillet 1953, la section RPF de Joinville vote une motion de protestation à propos de l’affaire Rosenberg, qui secoue alors les États-Unis ; Bars et les autres élus gaullistes s’y associent. En janvier 1957, le conseil municipal de Joinville vote un secours aux hongrois, soumis à l’occupation des troupes de l’Union soviétique. La majorité bénéficie alors du soutien des élus SFIO, contre les communistes.

Lors des élections municipales suivantes, le RPF présente des listes de coalition avec le MRP et la SFIO, contre celle du maire sortant. Avec 23,5% en 1959 puis 13,1% en 1965, ces candidatures sont nettement devancées tant par la droite RGR que par les communistes ; le retour au scrutin majoritaire fait qu’il n’y a plus de représentant des trois formations coalisées dans le conseil.

Paul Bars meurt le 19 novembre 1985 à Joinville. Il était âgé de 87 ans et père de deux enfants.

Sa fille cadette Nicole Marie Henriette Bars, épouse Tardu (1931-2010) a également été élue conseillère municipale de Joinville-le-Pont en décembre 1975. Une élection partielle avait été convoquée suite au décès du maire, Georges Defert, pour compléter le conseil. La liste de droite, sur laquelle Nicole Tardu figurait, a remporté les quatre sièges à pourvoir et Jean-Pierre Garchery (divers droite) a été élu maire. En mars 1977, la gauche a emporté la mairie avec une liste d’union conduite par le communiste Guy Gibout.

Avenue Oudinot à Joinville-le-Pont

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Polmorésie, blog d’histoire
  • : Histoire politique, économique, culturelle et sociale au travers des acteurs qui ont se sont engagés dans la vie publique.
  • Contact

Recherche

Liens