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19 mai 2022 4 19 /05 /mai /2022 00:01

Suite de la biographie de Georges Roger

La section SFIO, qui avait cinq adhérents en 1926, se renforce et en compte 36 en 1931. Cependant, des tensions internes voient le jour. Un des membres du bureau de 1925, Claude Noizat, qui a trouvé une tribune dans l’hebdomadaire libéral Gazette de l’Est, devient un des critiques les plus féroces. En octobre 1930, il écrit : « il m’a été donné de voir à l’œuvre les défenseurs du peuple. À mon regret, je constate qu’ils ne sont pas meilleurs que les soi-disant réactionnaires, que dis-je ? Ils sont plus sévères. Ils oublient leurs origines. »

Au cours du mois de novembre, Noizat poursuit à propos de « M. l’adjoint » : « J’ai osé faire des allusions oh combien entortillées de faveurs à sa façon de servir le prolétariat dont il devrait être le défenseur envers et contre tout. Et je n’ai pas cité son nom et il s’est reconnu. (…) Il n’est pas facile d’être rouge à 8h30 et tricolore une heure plus tard. »

Lors de la création de l'Office public d'habitations à bon marché de Joinville-le-Pont, en décembre 1930 Roger est désigné à la tête du conseil d'administration. Il est un orateur au sein de la section locale, mais également dans l’Union des sections du canton de Saint-Maur. On trouve très régulièrement son nom dans les souscriptions lancées par le quotidien socialiste Le Populaire.

La montée des tensions au sein du parti socialiste se ressent parmi le petit groupe d’élus. François Galabert s’oppose vivement à la majorité, notamment à propos du sort réservé aux chômeurs ; en novembre 1933, le maire requiert l’intervention de la force publique après un « pugilat mémorable », selon Noizat, en plein conseil municipal. La majorité fléchit suite à ces départs et quelques autres défections, et le budget n’est voté, en décembre 1933, que par neuf voix contre six.

Galabert et Marcel Couillard, autre conseiller socialiste, démissionnent de l’assemblée après de nouvelles tensions en mars 1934. Du fait de décès et d’autres départs, des élections municipales doivent être organisées pour compléter le conseil municipal, qui a perdu plus du tiers de ses membres. Un accord est passé entre les radicaux-socialistes et les modérés, avec quatre candidats pour le centre-gauche et six pour la droite sur la liste ainsi constituée. Elle fait face à une liste sans étiquette, sur laquelle on retrouve aussi des radicaux, et à celles de la SFIO et du PCF. Georges Roger démissionne de la SFIO septembre 1934 et soutient la coalition entre les radicaux et les libéraux-conservateurs. Elle remporte au second tour, après le retrait des républicains indépendants et des socialistes, les dix sièges avec 59,5% des voix face aux communistes. La majorité de l’ex-cartel des gauches en maintenue au sein du conseil municipal, mais la minorité de droite est nettement renforcée.

Lors d’une « Manifestation de sympathie des amis de Briolay », organisée en mars 1935 après que le maire a été fait chevalier de la Légion d’honneur, c’est Roger qui est en charge du discours de félicitation.

En préparation des élections municipales de mai 1935, le Groupement des gauches républicaines de Joinville est réactivé en mars. Gabriel Vélard (radical-socialiste) en est le président et Georges Roger, comme socialiste indépendant, le trésorier. La SFIO ne figure plus dans la structure. Le groupement lance un « appel à l’union pour continuer l’œuvre de bonne administration des élus de 1929 et 1934 ».

Le mois suivant, l’Union des républicains de Joinville, nouveau nom du regroupement des militants de droite, rompt l’accord électoral avec le centre-gauche : « L’Union des républicains se souvenant des fusillades du 6 février, des scandales Stavisky et autres dans lesquels figurent des députés, des magistrats, d’anciens ministres, tous radicaux et maçons, a décidé de rompre l’union précédemment établie avec les radicaux pour faire une liste composée en totalité d’éléments modérés et nationaux. »

Pour ces élections, la majorité sortante se retrouve donc avec une dizaine de conseillers municipaux ayant rejoint la liste de droite, tandis que la SFIO et les communistes présentent aussi leur propre liste. Georges Roger est en seconde position sur la liste des Gauches républicaines de Georges Briolay. Elle met en avant les importants travaux d’amélioration et d’embellissement et assure que, si les impôts ont fortement augmentés, « c’est du fait de l’aggravation des charges imposées à la commune (contingent incendie, chômage, moins-values sur les recettes) ». Le programme des quinze conseillers qui se représentent, dont un autre ancien socialiste, Armand Bureau, porte sur l’assainissement, l’amélioration de la voirie, la création d’espaces verts, le renforcement de l’éclairage public, l’amélioration des transports et l’agrandissement du réseau d’école, en y développant la natation et la pratique de l’aviron.

Parallèlement à ses fonctions politiques, Georges Roger était vice-président de la caisse des écoles et administrateur de l’association philotechnique, importante organisation d’éducation populaire dans la commune. Il était également membre du conseil d’administration de la société de secours mutuels des sapeurs-pompiers de la ville et vice-président du Club athlétique de Joinville (CAJ).

La liste de Groupement des gauches républicaines arrive en seconde position au premier tour, derrière l’Union républicaine. Alors que les communistes et les socialistes fusionnent, les deux autres concurrents se maintiennent. Au second tour, deux communistes sont élus aux côtés de vingt-cinq candidats de droite. Georges Roger recueilli 750 voix pour 2 856 suffrages exprimés (26,3%) sur 2 923 votants et 3 433 inscrits au premier tour ; Claude Noizat, dans la Gazette de l’Est, commente : « Briolay et Roger sont battus ! », les comparant à Laurel et Hardy. Au second tour, Roger est à 553 voix pour 2 899 suffrages exprimés (19,1%) sur 2 924 votants.

Georges Roger meurt le 29 avril 1937 et son décès est retranscrit sur l’état-civil de Joinville, où il est inhumé. Lors de ses obsèques, le 3 mai, des discours sont prononcés par le responsable du comité radical-socialiste, Gabriel Vélard, également président du CAJ, par Louis Caillon au nom de la mutuelle des sapeurs-pompiers et par le maire, Lesestre.

Décoré des Palmes académiques comme officier d’académie en mars 1934, pour « services à l’art musical », Georges Roger était âgé de 60 ans et père de deux filles.

En son honneur, le CAJ organise, en février 1939, le challenge Georges-Roger, compétition de basket-ball qui se tient à la Maison des syndicats de Champigny-sur-Marne.

Fin

Tombe de Georges Roger à Joinville-le-Pont

 

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17 mai 2022 2 17 /05 /mai /2022 00:01

Début de la biographie de Georges Roger

Georges Roger naît le 19 septembre 1876 à Sully-sur-Loire (Loiret). Il est le fils de Marie Julie Sophie Terrasson et de son mari Marie Victor Henry Roger, menuisier.

Alors charpentier, Georges Roger effectue un service militaire en novembre 1897 au 40e régiment d’artillerie. Il est démobilisé en septembre 1900. Il vit à Paris (18e arr.), rue Véronèse. Il épouse dans cet arrondissement en avril 1902 Gabrielle Louise Angèle Espinasse, feuillagiste. Ils s’installent rue Montcalm puis rue Jules-Jouy, toujours dans le 18e. Georges Roger travaille alors comme boucher.

Vers 1910, il est embauché en tant que plombier par la Compagnie du gaz de Paris.

Au cours de la première guerre mondiale, il est mobilisé en août 1914 au sein de la section technique du 5e régiment de génie ; il est démobilisé en mars 1919. Selon un état de la Compagnie du gaz, il aurait été prisonnier de guerre. Après son retour à la vie civile, il reprend son travail dans cette Compagnie et la famille s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avenue Colbert, dans le quartier de Polangis.

Georges Roger est membre du Parti socialiste SFIO, dont la section de Joinville-le-Pont s’est reconstituée, sans doute en 1924, après le passage de la totalité des adhérents au parti communiste en 1920. Cette année-là, la SFIO soutient la liste de groupement des gauches, présentée par Georges Briolay, qui est battue par le maire sortant, Henri Vel-Durand, radical dissident. En octobre 1925, Georges Roger est élu secrétaire lors du renouvellement du bureau de la section SFIO, qui comprend aussi Eugène Meslin, trésorier, et Claude Noizat, délégué à la Fédération socialiste de la Seine. Il exerce la même fonction en 1927 et 1928.

Une élection municipale partielle est organisée en octobre 1928 suite au décès de Vel-Durand, maire. Georges Briolay présente une liste de la gauche républicaine avec lui-même, radical-socialiste, Georges Scornet, socialiste indépendant et Georges Roger, SFIO conseiller municipal. Elle arrive en tête au premier tour devant la liste de l’Union républicaine (droite) et la liste communiste. Avec 574 voix pour 1 524 suffrages exprimés (37,7%) sur 1 538 votants et 2 995 inscrits, Georges Roger obtient un score sensiblement inférieur à celui de ses colistiers, Scornet obtenant lui 661 voix (43,4%).

Malgré le maintien des communistes, il est cependant élu au deuxième tour avec 698 voix pour 1 667 suffrages exprimés (41,8%) sur 1 677 votants, tout en étant assez loin là aussi de Scornet et Briolay. Il rentre donc au conseil municipal.

S’il siège dans l’opposition au nouveau maire, Stephen Durande, il convainc cependant ses collègues de voter, à l'unanimité, un vœu contre le projet d’allongement à six ans du mandat des élus locaux, qui était alors de cinq ans.

Lors des élections municipales générales de mai 1929, constitue de nouveau une liste de Concentration des gauches, face à l’Union nationale (droite) et au Bloc ouvrier et paysan (communiste).

Au premier tour, la droite est en tête, avec 42,6% des votes, devant les gauches à 35;9% et les communistes à 16,0%. Ces derniers se maintiennent au second tour, mais la liste Briolay emporte cependant avec 45,9% des voix 22 des 27 sièges à pourvoir. À 41,6%, l’équipe sortante récupère les cinq autres places, tandis que le PCF recule à 12,5%.

Encore derrière Scornet et Briolay, Roger fait cependant un meilleur score avec, au premier tour, 813 voix pour 2 126 suffrages exprimés (38,2%) sur 2 169 inscrits. Il est élu au deuxième tour, en compagnie de trois autres membres de la SFIO : Armand Bureau, Marcel Couillard et François Galabert. Par contre, le nouveau secrétaire de la section SFIO, Julien Cérignan n’est pas élu.

Dans le bureau municipal constitué par le nouveau maire, le tapissier Georges Briolay, Georges Roger devient troisième adjoint au maire, le restaurateur Robert Maxe (indépendant) étant premier adjoint, tandis que Scornet et Joseph Marie Moutardier, professeur de l’enseignement technique, radical-socialiste, complètent la liste des adjoints.

Il y avait déjà eu, à Joinville-le-Pont, des conseillers municipaux socialistes élus en 1912 aux côtés de la majorité faite de radicaux dissidents alliés à des libéraux et des conservateurs. Mais ils étaient restés à l’écart du bureau municipal, même s’ils avaient soutenu le maire dans les scrutins décisifs. Georges Roger est le premier socialiste à devenir adjoint au maire.

Dès le premier conseil municipal après l’élection du maire, Roger fait voter le changement de nom de la rue du Cimetière, qui devient rue de l’Égalité. En juin, il est élu secrétaire général de la Commune libre de Polangis, regroupement festif des habitants du quartier.

À suivre

Une villa à Polangis (quartier de Joinville-le-Pont)

 

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9 mai 2022 1 09 /05 /mai /2022 00:01

Roger Joseph Louis Jamet naît le 29 novembre 1912 à Paris (14e arr.). Il est le fils de Marie Anna Messager et de son époux, Louis Gaston Jamet, préparateur en pharmacie. Ils divorcent en 1920.

Devenu employé de bureau, Roger Jamet s’installe en 1934 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) après son service militaire. Son père avait déjà vécu dans la commune avant-guerre et y était revenu après avoir séjourné en Normandie.

Il vit d’abord avec son père dans le quartier de Polangis, avenue Oudinot puis, en compagnie de sa tante paternelle, rue de Paris, dans le quartier du Centre.

Des élections municipales partielles sont organisées en octobre 1934. Elles font suite à la rupture de l’accord passé en 1929 entre les radicaux-socialistes du maire Georges Briolay et les socialistes de la SFIO. Quatre listes sont en compétition : une communiste, une socialiste, une comprenant des conservateurs et libéraux ainsi que radicaux-socialistes, et une autre, dite indépendante, comprenant également des radicaux-socialistes.

Ayant juste dépassé les 21 ans qui lui permettent de voter, Roger Jamet est candidat sur la liste SFIO de Robert Derivière. Il obtient 400 voix pour 2 297 suffrages exprimés (17,4%) sur 2 360 votants et 3 225 inscrits. Devancés de 5 voix par les communistes, les socialistes se retirent en leur faveur avant le second tour. C’est la liste d’union de la droite et des radicaux qui emporte les dix sièges à pourvoir.

En décembre 1934, un groupe des Jeunesses socialistes est constitué à Joinville. Il compte une dizaine d'adhérents. Roger Jamet en a été nommé secrétaire.

C’est à ce titre qu’il se rend, en février 1935, au poste de police de Joinville afin d'intervenir en faveur d'un marchand de journaux qui avait été arrêté. Le quotidien socialiste Le Populaire (1935/03/06) raconte la scène : « Lorsque Jamet, accompagné de plusieurs de nos amis arriva chez le commissaire, il apprit que le vendeur avait été relâché. Mais les agents, furieux de l'arrivée de ce renfort, prétendirent brutalement «faire circuler tout le monde ». Or notre camarade Jamet, infirme, est mutilé d'une jambe. Il tomba. Et alors qu'il était à terre, il reçut encore des coups violents et ne put contenir sa juste colère, «saligauds!» s'écria- t-il. Il fut conduit au poste, et plainte fut portée contre lui. Les deux témoins cités à l'audience, Derivière et Brision, ont fait une exacte et simple relation des Incidents auxquels Ils avaient assisté. Puis l'avocat de Jamet, notre si vaillante et adroite amie, Betty Brunschvicg, concéda, en plaidant, que le propos incriminé avait été tenu, mais qu'amplement justifié par les circonstances, il s'adressait aux agents qui frappaient un mutilé, et ne désignaient, plus précisément, personne. De sorte que le tribunal a prononcé le minimum de la peine, 50 francs d'amende avec sursis, ce qui équivaut, fort équitablement, à une absolution. »

En octobre 1949 à Maisons-Alfort (Seine, act. Val-de-Marne), Roger Jamet épouse Bernadette Desbordes. Est-ce lui le Roger Jamet, domicilié rue du Plateau dans cette commune, qui était devenu en janvier 1948 directeur-général de la société Cycles Carrara, basée rue Jean-Jaurès à Créteil ? Elle avait été fondée par les champions cyclistes Émile et Vincent Carrara.

Roger Jamet meurt le 28 décembre 1997 à Saint-Yrieix-la-Perche (Haute-Vienne). Il était âgé de 85 ans.

Affiche de publicité des cycles Carrara

 

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7 mai 2022 6 07 /05 /mai /2022 00:01

Paul Guillaume Bars naît le 5 mai 1898 à Paris (12e arr.). Il est le fils de Marie Louise Binzenbach, blanchisseuse et de son époux Alexis Eugène Bars, ébéniste. Ils vivent rue Érard puis s’installent l’année suivante à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne) puis dans la commune voisine de Joinville-le-Pont où ils résident en 1914 rue du Port, sur la rive gauche de la Marne.

De petite taille (un mètre cinquante-quatre), Paul Bars effectue un service militaire d’un an au sein du 9e régiment de zouaves à partir d’octobre 1920. Il est envoyé pendant huit mois en Algérie.

En septembre 1929, Paul Bars épouse à Joinville Claire Antoinette Trichaud, téléphoniste à la mairie de Paris. Ils s’installent dans le quartier de Polangis, avenue Oudinot.

Il est au cours du mois de juin 1934, l’un des organisateurs du banquet annuel du Comité d’union républicaine et d’action sociale, l’organisation qui rassemble la plupart des membres des organisations de droite dans la commune de Joinville. Fondé en 1912, ce comité se transforme en mars 1935 en Union des républicains de Joinville. Bars devient le trésorier-adjoint lors e l’assemblée générale constitutive, René Kirbühler étant président.

Durant l’année 1935, Bars, qui travaille comme représentant de commerce, est adhérent à l’Union des commerçants de Joinville.

L’Union des républicains de Joinville, avait conclu, en octobre 1934, un accord électoral avec les radicaux-socialistes. Mais elle décide de le rompre avant les élections municipales générales, en avril 1935 : « L’Union des républicains, se souvenant des fusillades du 6 février, des scandales Stavisky et autres dans lesquels figurent des députés, des magistrats, d’anciens ministres, tous radicaux et maçons, a décidé de rompre l’union précédemment établie avec les radicaux pour faire une liste composée en totalité d’éléments modérés et nationaux ». Face à une liste d’union socialiste et communiste et à une liste radicale-socialiste, la coalition de droite remporte 25 des 27 sièges à pourvoir au conseil municipal.

Bien que non membre du conseil, Bars est désigné comme électeur sénatorial par la majorité de droite en septembre 1935.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, Paul Bars est affecté à une compagnie d’ouvriers puis mis à disposition du ministère de l’armement et affecté à Bourges (Cher).

Après le conflit, Paul Bars est membre du parti gaulliste, le Rassemblement du peuple français. Il est candidat sur la liste du RPF au cours des élections municipales de novembre 1947. Arrivée en tête avec 3 066 voix en moyenne pour 6 974 suffrages exprimés (44%) sur 7 073 votants et 8 376 inscrits, la liste conduite par Pierre Perly, alliée aux autres formations de droite, obtient 13 sièges, soit le même nombre que l’Union républicaine et résistante (communistes et radicaux-socialistes, 43,3%), le dernier siège échéant à la SFIO (socialiste, 6,5%) tandis que les démocrates-chrétiens du MRP n’ont pas d’élu (5,8%). Bars est élu conseiller municipal mais, du fait du choix de l’élu SFIO, c’est le maire sortant Robert Deloche (communiste) qui est reconduit.

Collaborant à l’hebdomadaire conservateur Nouvelle Union régionale, Paul Bars qualifie ainsi en mai 1951 le budget de l’année : « Quel travail, messeigneurs ! On croule sous les taxes ». Dans le même organe, il s’inquiète des nombreux accidents de la circulation en novembre la même année, puis des risques d’éboulement en février 1953. Il rend compte en décembre de cette année de la messe pour le maréchal Leclerc, organisée en l’église Saint-Charles de Joinville.

Au cours des élections municipales de mai 1953, la droite s’est scindée en deux. Le RPF a constitué une Liste d'Action municipale et sociale, conduite par Pierre Calmon, sur laquelle figure Bars ; elle recueille en moyenne 1 334 voix pour 6 748 suffrages exprimés (19,8%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits. Mais les dissidents font un peu mieux à 22%, même s’ils ont autant de sièges. Avec dix élus, les communistes sont en tête (35,6%) et ont le soutien des socialistes SFIO (12,2%, 3 sièges). Ce sont cependant les démocrates-chrétiens du MRP qui feront la différence (9,2%, 2 sièges). Georges Defert (RGR) est élu maire et Bars reste au conseil municipal.

En juillet 1953, la section RPF de Joinville vote une motion de protestation à propos de l’affaire Rosenberg, qui secoue alors les États-Unis ; Bars et les autres élus gaullistes s’y associent. En janvier 1957, le conseil municipal de Joinville vote un secours aux hongrois, soumis à l’occupation des troupes de l’Union soviétique. La majorité bénéficie alors du soutien des élus SFIO, contre les communistes.

Lors des élections municipales suivantes, le RPF présente des listes de coalition avec le MRP et la SFIO, contre celle du maire sortant. Avec 23,5% en 1959 puis 13,1% en 1965, ces candidatures sont nettement devancées tant par la droite RGR que par les communistes ; le retour au scrutin majoritaire fait qu’il n’y a plus de représentant des trois formations coalisées dans le conseil.

Paul Bars meurt le 19 novembre 1985 à Joinville. Il était âgé de 87 ans et père de deux enfants.

Sa fille cadette Nicole Marie Henriette Bars, épouse Tardu (1931-2010) a également été élue conseillère municipale de Joinville-le-Pont en décembre 1975. Une élection partielle avait été convoquée suite au décès du maire, Georges Defert, pour compléter le conseil. La liste de droite, sur laquelle Nicole Tardu figurait, a remporté les quatre sièges à pourvoir et Jean-Pierre Garchery (divers droite) a été élu maire. En mars 1977, la gauche a emporté la mairie avec une liste d’union conduite par le communiste Guy Gibout.

Avenue Oudinot à Joinville-le-Pont

 

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1 mai 2022 7 01 /05 /mai /2022 00:01

Henri Petitjeannot naît le 20 juillet 1896 à Paris (10e arr.). Il est le fils de Jeanne Marie Félicité Ruyer et de son époux Henri Georges Petitjeannot, comptable. La famille vit alors boulevard de Picpus puis va s’installer à Vanves (Seine, act. Hauts-de-Seine), rue des Chariots.

Après le divorce de ses parents en février 1905, la mère et les enfants résident en 1914 rue de la Liberté, dans le centre de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

Du fait de la première guerre mondiale, Henri Petitjeannot, qui est devenu employé de bureau est mobilisé de manière anticipée pour ses obligations militaires. Il intègre en avril 1915 le 104e régiment d’infanterie. Il rejoindra en décembre 1915 le 54e puis en mars 1916 le 124e. Il est cité à l’ordre du régiment en avril 1917 pour « Après avoir progressé à la grenade dans un boyau, a réussi à y établir un solide barrage et a assuré la défense pendant deux jours sous de très violents bombardements ». Il rejoint en mars le 4e régiment de tirailleurs puis en mai le 7e et est nommé caporal en décembre 1918. Il est démobilisé en septembre 1919.

Il réintègre sa famille à Joinville, mais ils ont déménagé pour le quai de la Marne. Henri Petitjeannot épouse à Joinville en septembre 1920 une voisine, Jeanne Victorine Pezet, couturière.

En décembre 1923, Henri Petitjeannot est titularisé dans les services du Trésor au ministère des finances, en tant qu’employé d’administration puis, en mai 1924, employé principal. Il est affecté en novembre 1927 à la perception de Choisy-en-Brie (Seine-et-Mame). Il rejoint ensuite la Caisse des dépôts et consignations.

L’Humanité signale, en mai 1932 un « Petit Jeannot à Joinville » qui souscrit dans un appel lancé par le quotidien communiste pour récolter « Deux millions pour l’action de classe ». C’est peut-être Henri, mais éventuellement aussi son frère cadet Maurice (1903-1955), cantonnier ; il réside également à Joinville.

Au milieu des années 1930, les époux Petitjeannot ont leur domicile chemin de la Lande, à Champigny-sur-Marne, commune limitrophe de Joinville. Ils s’installeront ensuite avenue de la République puis avenue de Coeuilly.

Au cours des élections municipales de mai 1935 à Champigny, Henri Petitjeannot figure sur la liste du maire sortant Gaston Chardin, socialiste SFIO. Avec 33,2% des votes valides au premier tour, elle est dépassée par le Front républicain et social (34,8%) tandis que les communistes ont 24,3% et les radicaux-socialistes 8,2%. Petitjeannot  recueille 1 775 voix pour 5 598 suffrages exprimés (soit 31,7%) sur 5 802 votants et 6 580 inscrits.

À l’occasion du second tour, la liste socialiste fusionne avec les radicaux et bénéficie du désistement des communistes. Elle remporte largement le scrutin, avec une moyenne de 58,7% contre 39,0% pour la droite et 2,3% de divers. Petitjeannot est élu avec 3 229 bulletins pour 5 532 valables (58,4%).

Parmi les 27 élus, tous socialistes ou radicaux, figure également le futur député SFIO Gaston Allemane. La formation socialiste, qui avait 10 cotisants en 1933, en compte 30 en 1934, 25 en 1935, puis 110 en 1936.

De nouveau mobilisé en septembre 1939 au cours de la deuxième guerre mondiale, Henri Petitjeannot rejoint en mars 1940 une unité d’ouvriers d’administration. Il est démobilisé en août 1940 à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées).

Henri Petitjeannot meurt le 28 janvier 1977 à Paris (12e arr.) où il est hospitalisé. Il était toujours résident à Champigny. Âgé de 80 ans, il était père d’un enfant et avait été décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze.

Le Plant, à Champigny

 

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27 avril 2022 3 27 /04 /avril /2022 00:01

Antoine Albert Eugène Dufeutrelle naît le 4 janvier 1865 à Lyon (3e arr.). Il est le fils de Marie Adèle Balmont et de son époux Jean Baptiste Eugène Dufeutrelle, ingénieur de la Compagnie du chemin de fer de Paris Lyon Méditerranée (PLM).

Devenu lui aussi employé du PLM, Antoine Dufeutrelle vit avec ses parents à Charenton-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue des Ormes. Il est préparateur pour les expériences scientifiques conduites dans le cadre de l’association Polytechnique à Charenton.

Le dimanche 5 septembre 1886, Antoine Dufeutrelle va se promener à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en compagnie de son amoureuse, Hélène Castel. Ils dînent ensemble, dans un restaurant des bords de Marne (l’établissement Hardy) puis se dirigent vers la gare de Joinville, au travers du bois Bénard, partie du Bois de Vincennes qui sépare la rivière de la station de chemin de fer, qu’ils traversent dans la nuit vers dix heures du soir.

Voyant un homme se dresser devant eux, Dufeutrelle se croyant en présence d'un malfaiteur, porta un coup de canne à l'individu, qui l’abattit à bout portant d’une balle de revolver entre les deux yeux. Des promeneurs, accourus au bruit du coup de feu, arrêtent le meurtrier et le remettent à un gendarme appelé par la jeune fille qui accompagnait Dufeutrelle. Il s’agit du maréchal des logis de gendarmerie, Eugène Cabis, de la brigade de Joinville. Du fait des circonstances et de la qualité du meurtrier, la mort de Dufeutrelle eut un écho considérable dans la presse nationale, ainsi que dans les journaux locaux, mais on trouve également des articles à ce sujet dans organes internationaux comme le Taranaki Herald (Nouvelle-Zélande), le South Wales Echo (Pays de Galles), le Nieuwe Amersfoortsche Courant (Pays-Bas) ou le Times (Angleterre). Pour la seule France, le site Rétronews recense plus de 600 publications de presse pour l’année 1886 consacrées à l’affaire dans 69 quotidiens.

L’affaire prend un tour politique, entre des défenseurs inconditionnels de l’armée et, notamment dans les mouvements socialistes-révolutionnaires, des personnes reprochant l’impunité des agents des forces de l’ordre quand ils commettent des crimes ou délits.

Les obsèques d’Antoine Dufeutrelle eurent lieu le 11 septembre 1886 en l’église de Charenton, en présence de 6 000 personnes selon la presse. Deux allocutions furent prononcées, l’une par M. Balacey, responsable de l’association Polytechnique, l’autre par M. Fernando, qui se présentait comme un ami d’enfance et disait parler au nom de la jeunesse de Charenton, il considéra que Dufeutrelle « avait été victime d'un horrible assassinat. »

Laissé d’abord libre, Cabis, après une courte instruction, est finalement incarcéré puis jugé par le deuxième conseil de guerre de Paris les 12 et 13 octobre 1886 car relevant du statut militaire. Il est acquitté par quatre membres du jury contre trois, au bénéfice de la « légitime défense ». La cour a écarté le dossier remis par son père et l’enquête faite par des amis de la victime. Il doit cependant quitter l’armée.

Le père d’Antoine Dufeutrelle annonce vouloir lancer une action civile, faute de condamnation pénale, mais semble y avoir renoncé, Cabis apparaissant comme insolvable.

Antoine Dufeutrelle

 

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25 avril 2022 1 25 /04 /avril /2022 00:01

Gaston Émile Moutenot naît le 12 septembre 1902 à Paris (11e arr.). Il est le fils de Marthe Marie Eugénie Aluitte et de son époux Georges Moutenot, représentant de commerce, originaire des Vosges. Ils vivent rue de la Présentation.

Devenu secrétaire administratif, Gaston Moutenot épouse en juin 1925 à Paris (20e arr.) une violoniste, Marcelle Vandenhandenhuyse. Ils divorcent en avril 1928.

Retourné vivre dans le même arrondissement chez ses parents, rue des Pyrénées, Gaston Moutenot est en 1931 inspecteur de la Société des transports en commun de la région parisienne (TCRP). Il se remarie en mars 1932, toujours dans le 20e, avec une institutrice normande, originaire de Carentan (Manche), Lucienne Héloïse Augustine Morisset.

Il est attentif aux questions sociales, souscrivant en mai 1934 en faveur des familles des mineurs victimes des catastrophes du Fief de Lambrechies, en Belgique.

En 1939, la famille s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Ils vivent rue Aristide-Briand, à proximité de la gare, dans le centre-ville.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Gaston Moutenot s’engage, en 1942, dans la résistance à l’occupation allemande. Il participe à des actes de sabotage en Normandie.

À la fin de la guerre, Moutenot représente le Mouvement de libération nationale (MLN) au sein du comité local de Libération de Joinville, conjointement avec Maréchal. Le MLN regroupe en 1944 plusieurs mouvements, dont Combat (issu lui-même d’un premier MLN, fondé en 1940 par Henri Frenay), les Mouvements unis de la Résistance, Défense de la France, Résistance et Lorraine. Outre des partis politiques (PCF, SFIO, radicaux-socialistes), le syndicat CGT, l’association d’anciens combattants ARAC, le comité local de Libération comprend aussi des représentants du Front national (proche des communistes) et de l’Organisation civile et militaire (OCM).

Lors des premières élections municipales de la quatrième République, en avril 1945, Moutenot et Maréchal sont élus sur la liste d’Union résistante et démocratique (URD) conduite par Robert Deloche, qui faisait office de maire en tant que président de la délégation spéciale mise en place sur proposition du comité local de Libération et qui remplaçait l’ancienne municipalité destituée. Elle est élue avec une moyenne de 3 979 voix pour 6 447 suffrages exprimés (61,7%) sur 6 621 votants et 7 811 inscrits. Le conseil est composé de 7 communistes, 6 socialistes SFIO, 5 radicaux et 9 indépendants de gauche, parmi lesquels il faut sans doute compter Moutenot.

Lucienne Moutenot étant devenue enseignante dans l‘école Jean-Charcot du centre-ville, le couple Moutenot vit dans un appartement de fonction, place Eugène-Voisin.

Lors des élections municipales d’octobre 1947, Gaston Moutenot figure peut-être sur la liste du Mouvement républicain populaire (MRP, démocrate-chrétien). L’élection se déroule à la proportionnelle, mais le MRP n’obtient pas d’élu, le RPF (gaulliste) ayant 13 sièges, tout comme l’union communiste et radicale, les socialistes SFIO faisant la balance en faveur du communiste Robert Deloche avec un élu. Moutenot est membre du comité directeur de la section de Joinville du MRP en mars 1950.

Le renouvellement du conseil municipal en avril 1953 voit Moutenot à la tête de la liste MRP, qui dispose de deux sièges sur 27 avec une moyenne de 620 voix pour 6 748 suffrages exprimés (9,2%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits. Les communistes et leurs alliés ont dix élus, le RPF en a six et le RGR (divers-droite) autant, les socialistes SFIO en ont trois. L’alliance RGR-RPF-MRP permet l’élection de Georges Defert (RGR) en tant que maire, tandis que Moutenot devient adjoint au maire.

Au cours des élections au conseil général de la Seine, en mai 1953, Gaston Moutenot figure sur la liste MRP conduite par Henri Melchior, conseiller général sortant et conseiller municipal Champigny, ancien responsable du MRP à Joinville. Il n’est pas élu.

En novembre 1953, Moutenot présente sa démission de sa fonction d’adjoint et du conseil municipal. Il annonce son départ en province, son épouse ayant été mise à la retraite en juillet. Il est remplacé dans les deux fonctions par Raymond Baugé.

Gaston Émile Moutenot meurt le 25 mars 1976 à Combs-la-Ville (Seine-et-Marne). Il était âgé de 73 ans. En octobre 1949, il avait été décoré de la Médaille de bronze de la Reconnaissance française pour faits de résistance. Il avait obtenu une autre récompense en 1960.

Un bus sur le pont de Joinville

 

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21 avril 2022 4 21 /04 /avril /2022 00:01

André Gustave Félix Redoux naît le 13 juin 1911 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Louisa Thérèse Gathier, polisseuse en bijoux et de son mari Manuel Émile Redoux, employé de la compagnie d’assurances l’Abeille. Ils vivent dans le quartier de Polangis, d’abord avenue de l’Horloge puis avenue du Parc.

Devenu employé de banque, André Redoux travaille à la Banque Franco-Italienne à Paris (9e arr.). Il épouse à Joinville en décembre 1933 une voisine, Yvonne Angèle Suze, belle-fille de Gustave Aubry (1868-1927), mécanicien et conseiller municipal radical-socialiste de Joinville-le-Pont (1919-1925).

Pendant la deuxième guerre mondiale, André Redoux est mobilisé au sein du 13e régiment d'artillerie divisionnaire (13e RAD) où il est maréchal des logis. Il est fait prisonnier en Allemagne. Son père avait également été prisonnier, pendant la première guerre mondiale.

Un dossier administratif de participation à la résistance à l’occupation allemande est constitué au nom de « Redoux, André », mais il ne comporte pas de date de naissance permettant de l’identifier, ni d’homologation au titre d’une catégorie de résistance.

En 1951, André Redoux est président de la société mutualiste Assurance fraternelle de Joinville-Nogent, qui verse à ses adhérents des allocations en cas de décès. Elle a été fondée en 1909 et a son siège avenue Galliéni à Joinville ; elle était présidée depuis 1934 et jusque 1947 par Lucien Epin. André Redoux vivait toujours avenue du Parc à Joinville ; son père avait été vice-président de la mutuelle avant la deuxième guerre mondiale.

Après sa retraite, la famille Redoux s’installe en Languedoc où réside également leur fille.

André Redoux meurt le 29 septembre 2003 à Villeneuve-lès-Béziers (Hérault). Il était âgé de 92 ans. Il avait obtenu, en 1960, une décoration (non identifiée).

Joinville-le-Pont, vers 1960

 

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17 avril 2022 7 17 /04 /avril /2022 00:01

Émile Charles Georges Roussel naît le 12 septembre 1876 à Santeny (Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Sophie Florentine Dumontier et de son mari Charles Louis Roussel, chef de gare de chemin de fer.

Devenu également employé chemin de fer, Georges Roussel, qui réside alors à Mandres-les-Roses (Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne) effectue son service militaire à partir de novembre 1897 dans le 7e régiment de génie, qui est basé en Algérie, à Constantine. Il est nommé sergent en novembre 1899 puis démobilisé en octobre 1900.

Peu après son retour, il épouse en décembre 1900 à Mandres Adèle Marie Aimée Alix, orpheline d’un facteur des postes de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Ils s’installent d’abord à Saint-Maur-des-Fossés puis à Joinville où ils vivent avenue Oudinot, puis avenue du Bac, dans le quartier de Polangis.

Au cours de la première guerre mondiale, Georges Roussel est appelé mais maintenu à son poste, rattaché à la section des chemins de fer de campagne. Il est démobilisé en février 1919.

En 1920, Roussel est trésorier de la section de la société de secours mutuels intitulée Dotation de la jeunesse. Il exerce toujours cette fonction en 1928. Il est également nommé administrateur du bureau de bienfaisance municipal.

Ayant alors pris sa retraite de chef de bureau de la Compagnie des chemins de fer de l’Est, Roussel est candidat en octobre 1934 à une élection municipale partielle convoquée à Joinville suite à des décès et démissions au sein de l’assemblée locale. Il figure sur la liste des républicains indépendants, proche de la majorité municipale (groupement des gauches, radicaux-socialistes et socialistes indépendants). Elle fait face à trois autres listes : communiste, socialiste SFIO (alliés aux radicaux-socialistes en 1929 mais s’en étant séparés depuis) et une liste ce concentration républicaine, sur laquelle on trouve à la fois des libéraux et conservateurs, mais aussi des radicaux-socialistes. Au premier tour, la concentration républicaine arrive nettement en tête, avec 36,8% des votes valides tandis que les républicains indépendants ont 25,6%, les communistes devançant de très peu les socialistes avec respectivement 17,7% et 17,5%. Roussel obtient 579 voix pour 2 297 suffrages exprimés sur 2 360 votants et 3 225 inscrits. Au second tour, les socialistes retirent leur liste de même que les républicains indépendants et la concentration républicaine remporte les dix sièges à pourvoir. Roussel n’est pas élu.

Pour les élections municipales générales de mai 1935, une alliance avait été conclue entre les radicaux-socialistes et les forces locales libérales et conservatrices, mais elle est rompue au début de l’année, et le scrutin se présente avec de nouveau quatre listes. Roussel figure, avec 15 des conseillers sortants, sur celle du maire sortant, le tapissier Briolay Georges, les Gauches républicaines, rassemblant des socialistes indépendants et les radicaux-socialistes. L’Union des républicains rassemble les formations de droite, tandis que la SFIO et le PCF ont chacun leurs propres candidatures.

Les Gauches républicaines défendent un bilan contrasté, mettant en avant d’importants travaux d’amélioration et d’embellissement mais regrettant d’avoir dû augmenter la fiscalité locale, à cause de l’aggravation des charges imposées à la commune (incendie, chômage, moins-values sur les recettes).

Au premier tour, la liste de l’Union des républicains arrive en avance, avec une moyenne de 32,6%, distançant les Gauches républicaines à 26,8%, talonnées par les communistes (23,5%) qui prennent l’avantage sur la SFIO (12,3%). Roussel recueille 748 votes pour 2 856 suffrages exprimés (26,2%) sur 2 923 votants et 3 433 inscrits. Au second tour, les socialistes et les communistes fusionnent, tandis que les deux autres listes se maintiennent. La victoire appartient à l’Union des républicains qui emporte avec 41% et 25 des 27 sièges à pourvoir, l’union de la gauche en ayant deux après avoir atteint 39%, dont le futur maire communiste Robert Deloche, tandis que le Groupement des gauches républicaines recule fortement (20%) et n’est plus représenté. Roussel recueille 548 votes pour 2 899 suffrages exprimés (18,9%) sur 2 924 votants. Les nouveaux élus se félicitent que « Les Joinvillais, dans le seul but de barrer la route aux communistes, ont apporté leurs suffrages en masse à la liste d’ordre de l’Union républicaine. Ils ont montré leur réprobation pour la turbulence et de la démagogie. »

Émile Charles Georges Roussel meurt le 28 janvier 1947 à Joinville. Il était âgé de 70 ans et père d’une fille.

Il avait été décoré pour son action mutualiste d’une médaille de bronze en juillet 1928 et avait reçu la médaille d’honneur des chemins de fer en février 1927.

La gare de Joinville-le-Pont

 

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26 mars 2022 6 26 /03 /mars /2022 00:01

Georges Abrassart naît le 15 mars 1889 à Paris (10e arr.). il est le fils d’Irma Maria Abrassart, domestique, et d’un père non dénommé. Le mariage de sa mère avec Léon Masson en novembre 1918 à Saint-Maur-des-Fossés le légitimera. Il adopte à ce moment le nom de Masson.

Alors dessinateur en broderie et vivant à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne), rue du Levant, Georges Abrassart est appelé au service militaire en octobre 1910 35e régiment d’infanterie. Il est démobilisé en septembre 1912 mais rappelé en août 1914, alors qu’ils s’est installée à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne) au déclenchement de la première guerre mondiale où il est affecté au 165e régiment d’infanterie. Il est fait prisonnier en Meurthe-et-Moselle le 21 septembre 1914 et reste gardé à Meschede (Rhénanie-du-Nord-Westphalie) jusqu’au 14 décembre 1918. Affecté à son retour au 89e régiment d’infanterie, il est démobilisé en août 1919.

En février 1919, à Paris (19e arr.), Georges Masson épouse Marie Alexandrine Fourot, manutentionnaire. Ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) et Masson abandonne le dessin pour devenir chauffeur de chaudières à l’usine des eaux de la ville de Paris, située à Joinville.

En mai 1929, Georges Masson est candidat sur la liste du Bloc ouvrier et paysan, présentée par le parti communiste et conduite par Roger Bénenson pour les élections municipales à Joinville. Elle arrive en troisième position avec 16,0% des suffrages exprimés, derrière la liste de concentration républicaine du maire sortant Stephen Durande (conservateur, 42,6%) et le groupement des gauches (radicaux-socialistes, socialistes SFIO et indépendants, 35,9%). Georges Masson obtient 391 voix pour 2 126 suffrages exprimés (18,4%) sur 2 491 votants et 2 969 inscrits. Au second tour, la liste communiste se maintient mais voit son score se réduire à 12,4%, tandis que le groupement des gauches monte à 46% et emporte 22 sièges, la droite se situant à 41,6% et obtenant les 5 sièges restants. Georges Masson n’est pas élu.

Tout en continuant à travailler à l’usine des eaux de Joinville, le couple Masson quitte la commune pour s’installer en 1932 à Noiseau (Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne), dans la Grande-Rue. Il dispose d’une motocyclette pour se rendre sur son lieu d’emploi. Ils résident toujours dans le village du plateau Briard pendant la deuxième guerre mondiale.

Georges Masson meurt le 19 juillet 1961 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne) et n’avait pas eu d’enfant.

L'usine des eaux de Joinville-le-Pont

 

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