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29 octobre 2021 5 29 /10 /octobre /2021 00:01

Henri Joseph Gustave Alphonse Trohel naît le 11 novembre 1879 à Saint-Pierre-des-Landes (Mayenne). Il est l’aîné des huit enfants d’Angélique Renault, marchande, et de son mari Henri François Trohel, cordonnier.

En 1899, il réside à Maison-Carrée (act. El-Harrach), commune de la proche banlieue d’Alger, où se trouve le siège des Pères blancs, créés par le cardinal Lavigerie pour le développement des missions chrétiennes en Afrique. Il y est dispensé du service militaire, du fait de sa myopie importante. Il est, début 1901, élève du séminaire catholique de Carthage, dans la banlieue de Tunis. Il y est probablement ordonné prêtre en été 1903.

Il rejoint alors le noviciat de Pères blancs à Saint-Laurent-d’Olt (Aveyron). Il est envoyé en septembre 1904 à Ghardaïa, dans la région du M’zab, au cœur du Sahara algérien. Peut-être y rencontre-t-il le père Charles de Foucauld, qui est proche des Pères blancs et rejoint Tamanrasset en passant par Ghardaïa. Trois ans plus tard, Trohel est à Mombasa, au Kenya.

Revenu en France, en 1909, il séjourne d’abord à Neuilly-Plaisance puis à Noisy-le-Grand (Seine, act. Seine-Saint-Denis).

Le diocèse de Laval (Mayenne), dont il est originaire, le met à disposition de l’archidiocèse de Paris, qui le nomme, en novembre 1910, vicaire de l’église Saint-Charles Borromée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dont le curé est l’abbé Léon Roger. Il vit, en compagnie de sa sœur Marie Louise, au centre-ville, rue de Paris. Cette même année, son jeune frère Auguste, passé lui aussi par Alger, est ordonné prêtre à Laval.

La carrière ecclésiastique de l'abbé Henri Trohel se termine avec sa nomination, en novembre 1912, au vicariat de Malakoff (Seine, act. Hauts-de-Seine). L’année suivante, en septembre 1913, il est professeur et vit rue Pouchet à Paris (17e arr.) et y épouse Rose Blanche Lavaud, une jeune divorcée. Tous les deux divorceront aussi, peu de temps après, en février 1917.

Au cours de la première guerre mondiale, Henri Trohel est d’abord renvoyé dans ses foyers, à cause de sa mauvaise vue, puis affecté, en août 1915 à la 22e section d’infirmiers. Il rejoint, en février 1918, le 7e régiment du génie d’Avignon avant de retourner en avril à la 15e section d’infirmiers, où il est démobilisé en février 1919.

Après-guerre, il enseigne en collège à La Seyne (Var). Il aurait été ensuite agent d’assurances.

Henri Trohel meurt le 29 avril 1964 à Solliès-Ville (Var). Il était âgé de 86 ans. À l’issue de la première guerre mondiale, il avait reçu la médaille commémorative de la Grande-Guerre.

La maison des Pères Blancs à Ghardaïa

 

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25 octobre 2021 1 25 /10 /octobre /2021 00:01

Suite de la biographie d’Eugénie Peauger

Fondatrice en décembre 1900 de l’Association fraternelle des receveuses, dames employées des postes, des télégraphes et des téléphones, Eugénie Peauger voit son initiative très commenté, en termes très favorables, par une grande partie de la presse quotidienne et des journaux destinés aux femmes.

L’objectif de l’association, qui a le statut de société de secours mutuels, est de venir en aide aux sociétaires malades ou accidentés par le versement d’une indemnité. Mme Peauger en est la présidente.

Elle sait attirer plusieurs personnalités dans ses membres d’honneur, dont Jeanne Levayer Millerand, épouse du ministre du commerce, de l’industrie, des postes et télégraphes et futur président de la République Alexandre Millerand, Léon Mougeot, sous-secrétaire d'État des Postes et Télégraphes et son épouse, Pauline Dautel ou le préfet de la Seine et ancien directeur des Postes, Justin de Selves. Le quotidien Le Français réalise un entretien avec elle, soulignant qu’elle a « la parole précise, énergique avec un accent de douceur ». Au-delà des enjeux matériels (indemnités de maladie ou de maternité, aide aux obsèques), elle insiste sur la solidarité morale : « Si vous saviez combien le sort des employées femmes est triste le plus souvent! Quel sombre isolement dans ces bureaux de campagne, où la receveuse, où l’employée arrive inconnue et déjà suspecte, jalousée pour son instruction, pour son rôle de dame et de fonctionnaire ! Oh ! Les vilenies de petits villages : cancans, potins, calomnies — et souvent les plus graves ! Dans les villes, autre inconvénient: noyée parmi un personnel masculin bien plus nombreux, la jeune débutante courra des dangers que vous devinez. (…) Enfin nous voudrions n’abandonner nos adhérentes — pas même après la mort ! — Combien s'en vont, sans une amie, vers une tombe aussi isolée que le fut sur terre leur pauvre demeure ! (…) Nous  voulons qu’une fois mortes elles aient encore quelques camarades derrière leur cercueil, quelques simples fleurs sur leur tombe !... »

L’association compte plus de deux cents adhérentes peu après sa fondation sur sept ou huit mille receveuses ou employées. En 1901, elle étudie un projet d’orphelinat. Mme Peauger devient une interlocutrice sociale sollicitée par les personnalités officielles ; elle est ainsi consultée par la commission extraparlementaire de la révision des allocations, remises et indemnités accordées au personnel des postes en novembre 1902. La même année, en décembre, Alexandre Bérard, nouveau sous-secrétaire d'État des Postes et Télégraphes, préside l’assemblée générale de l'Association pour montrer « son intérêt au petit personnel de son administration » selon Le Petit Journal. En 1904, le groupement adhère au Conseil national des femmes françaises.

Ayant quitté son poste de Rosny-sous-Bois, Eugénie Peauger devient receveuse à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en octobre 1903. Elle réside dans l’immeuble, situé quai du Barrage.

Le bureau de poste de Joinville (peut-être avec Eugénie Peauger à droite)

En novembre 1903, Mme Peauger est vice-présidente du Congrès des receveurs et receveuses de France et des colonies qui réclame notamment des congés annuels sans frais pour les receveurs de bureaux simples soulignant que « seuls, parmi tous les employés de l’administration des Postes, les petits receveurs n’ont droit à aucun jour de repos dans l’année ». Le congrès demande également le rachat du matériel par l’administration, estimant « inadmissible que l’État, le premier des patrons, fasse payer à ses employés le matériel qui lui sert à exploiter le monopole postal. »

La constitution d’une Maison des dames des postes et télégraphes, sous forme de société coopérative en février 1904, fait appel à plusieurs collègues de l’association. Des dons de M. de Rothschild ou du Syndicat des agents de change permettent de constituer le capital de départ et l’immeuble est construit rue de Lille à Paris (7e arr.) avec comme maître d’œuvre Eugène Bliault, architecte du Musée Social, dans le style Art nouveau. Il comprend environ cent chambres meublées, un restaurant coopératif, et un vaste salon-bibliothèque ainsi qu’un jardin. Eugénie Peauger est administratrice de la société lors de sa constitution officielle en décembre 1904.

Une Fédération des associations professionnelles des postes télégraphes et téléphones de France et des colonies se constitue en juillet 1905, revendiquant 15 000 adhérents, après que le processus de regroupement ait été lancé en décembre 1904. Y participent l’association des dames ainsi que toutes les structures des receveurs, des ambulants, des personnels administratifs, des commis, des mécaniciens ou des expéditionnaires. Alors que le droit syndical n’est pas encore reconnu dans l’administration, il s’agit d’une première organisation à cette échelle à but de représentation du personnel. Mme Peauger est membre du comité exécutif du conseil fédéral.

La commune de Joinville accueille en août 1905 le championnat du monde de natation, qui se déroule en eau vive dans la Marne. La presse sportive signale le comportement de la receveuse Peauger, se félicitant de « la célérité et la diligence qu'elle mit à assurer son service. »

Eugénie Peauger meurt le 13 octobre 1905 à Paris (15e arr.), rue Dombasle, une voie parisienne baptisée en l’honneur d’un oncle d’une précédente directrice du bureau de poste de Joinville. Âgée de 45 ans, elle n’a pas eu d’enfant et était décorée des Palmes académiques comme officière d’académie depuis janvier 1902.

L'Union des dames de la Poste luis consacre, sous la signature de Spada, luis consacre une longue nécrologie, relevant qu’elle « montra un inlassable dévouement, chaque fois qu’il s’agit de combattre une injustice ou de venir au secours d’une de ses sociétaires ». Spada relève que « sa mort nous a étonnées, parce que nous ignorions que notre excellente camarade était depuis longtemps minée par le mal qui devait l’emporter. Gomment l’aurions-nous deviné ? Mme Peauger ne se plaignait pas et son activité incessante ne pouvait laisser soupçonner son état maladif. En effet, il faut remarquer qu’elle parvenait à s’acquitter de tous ses travaux, tant dans les commissions qu’à son association, en même temps qu’elle menait à bien la gestion de l’important bureau dont elle était receveuse. Elle était de ces courageuses créatures qui travaillent sans trêve et sans bruit, modestement et sans s’effrayer des charges qui leur sont imposées. »

Fin

La Maison des dames des Postes de la rue de Lille à Paris

 

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23 octobre 2021 6 23 /10 /octobre /2021 00:01

Début de la biographie d’Eugénie Peauger

Rose Marie Eugénie Chégu naît le 6 juin 1860 à La Rochelle (Charente-Inférieure, act. Charente-Maritime). Elle est la fille d’Angélique Rose Marie Olive et de son mari Joseph Chégu, portier-consigne (agent chargé de l’ouverture et de la fermeture et dépositaire des clés) au fort Saint-Nicolas. Il exerce la même fonction au fort du Mont-Valérien à Suresnes (Seine, act. Hauts-de-Seine) quand il meurt en juin 1868. Il était titulaire de la Médaille militaire et chevalier de la Légion d’honneur. De ce fait, Eugénie reçoit une éducation dans la maison des Loges, à Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise, act. Yvelines).

La veuve Chégu se remariera avec Orens Portes, également portier-consigne, décoré de la Médaille militaire et chevalier de la Légion d’honneur.

Pour sa part, Eugénie Chégu épouse en août 1881 à Suresnes, où elle réside toujours au Mont-Valérien, Gustave François Jules Basséras, adjudant du bataillon de gendarmerie mobile (basé à la caserne Babylone de Paris). Il meurt en décembre 1883 à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne). Il était lui aussi décoré de la Médaille militaire.

Après avoir été aide au bureau de Suresnes, Eugénie Basséras est embauchée en mai 1886, par l’administration des Postes comme dame-employée à Puteaux (Seine, act. Hauts-de-Seine). Elle devint receveuse à Chaulnes (Nièvre) puis Survilliers (Seine-et-Oise, act. Val-d’Oise). Elle est, en 1891, receveuse du bureau de Rosny-sous-Bois (Seine, act. Seine-Saint-Denis), avec un très modeste traitement de 800 francs par an. Toujours à ce poste, elle épouse, en juillet 1893 à Rosny, Clément Ernest Marie Peauger, commis des postes dans la commune proche de Montreuil.

C’est à Rosny qu’Eugénie Peauger prend pour la première fois des responsabilités associatives. Elle est secrétaire du comité de l'Union des femmes de France, organisme caritatif qui organise en janvier 1896 une tombola au profit des rapatriés de Madagascar, soldats revenus de la campagne de conquête de l’île. C’est aussi à ce titre qu’en septembre 1902 elle secourt des ouvriers en charge de la construction d’une maison, voisine de son bureau, qui s’est effondrée.

L’essentiel de l’importante activité militante de Mme Peauger va s’exercer dans la défense des employées des Postes, sort apparaît peu enviable selon la presse féminine. Dans Le Journal des femmes, en août 1901, la publiciste et directrice de théâtre Madeleine Carlier décrit la condition des receveuses des postes.

Elle estime que « la dignité de leur vie, la conscience avec laquelle elles remplissent leurs fonctions, de plus en plus assujettissantes, sont bien faites pour inspirer un intérêt profond ».  Madeleine Carlier décrit ensuite son quotidien : « Ceux qui ne la voient qu’un instant, derrière le guichet, vendant un timbre, payant un mandat, ou momentanément assise devant l’appareil télégraphique sont peut-être tentés de juger son existence assez douce. Ils ignorent qu’à ce travail aisé s’adjoint la charge d’une comptabilité souvent écrasante, fort compliquée lorsque s’y ajoute la caisse d’un facteur receveur, dans tous les cas longue et minutieuse, exigeant presque toujours des veilles que le lever matinal rend très pénibles. Plus lourde encore que la fatigue matérielle est pour beaucoup la préoccupation d’esprit. La receveuse est responsable, et dans les bureaux où les transactions sont nombreuses la caisse parfois contient une somme considérable. Du jour où un employé des postes est devenu titulaire d’une recette — ceci bien entendu s’applique aux fonctionnaires des deux sexes — sa responsabilité commence pour ne cesser qu’a la retraite. Le receveur et la receveuse n’ont jamais une véritable vacance. Pendant le congé annuel de quinze jours que le règlement autorise, les frais du remplaçant sont à leur charge, et ils demeurent responsables de sa gestion. C’est pourquoi certaines receveuses renoncent d’elles-mêmes à ce congé que trouble la hantise de craintes harcelantes. Pour la femme, dont le gagne-pain est si rude à conquérir, la peur des difficultés avec l’administration est bien plus angoissante que pour l’homme. Il faut qu’elle le soit à un terrible degré pour les inciter à se priver d’un bref repos que la santé réclame impérieusement. Qu’on songe, en effet, au servage d’un travail de bureau qui ne comporte en France aucun arrêt de jours fériés et tient les fonctionnaires enfermés de sept heures du matin à sept heures du soir, sans parler de ceux que les courriers nocturnes obligent à se lever à deux ou trois heures du matin. »

L’inégalité entre les hommes et les femmes frappe Madeleine Carlier : « Ce labeur constant et sédentaire, qu’on peut sans nulle exagération qualifier d’esclavage, est certainement plus pénible encore pour la femme que pour l’homme. D’ordinaire le receveur est marié, a une famille; de toute façon, il sort, entretient des camaraderies, prend contact avec la vie externe. »

La condition sociale est également pointée du doigt par Madeleine Carlier : « Cette carrière, qui exige tant de sacrifices par l’assiduité ininterrompue du travail, dédommage-t-elle au moins celles qui l’embrassent par une aisance proportionnée à la somme du labeur ? Tout d’abord les débuts sont longs. Ce n’est pas aisément qu’on obtient une recette. Généralement, la postulante doit chercher à être, en premier lieu, nommée dame employée, ce qui encore exige au préalable deux années de stage comme aide et l’épreuve d’un examen. Les dames employées débutent aux appointements annuels de mille francs, sans logement ni aucun bénéfice sur les opérations du bureau. Souvent elles sont obligées d’attendre cinq, six ans et plus pour être nommées receveuses (…). La receveuse, comme la dame employée, débute à mille francs. Elle doit fournir un cautionnement de valeur égale à la première année de traitement. Elle est logée par l'administration. (…) Elle touche, pour l’entretien du bureau, une indemnité de régie, mais (…) cette indemnité ne couvre pas les frais de chauffage et d’éclairage. (…) Les receveurs et receveuses débutent aux appointements identiques ; mais, avec l’avancement, nous constatons l’injuste disproportion (…) qui, à vrai dire, existe partout sous le règne actuel du salaire inégal pour travail égal. Le traitement d’une receveuse de deuxième classe ne peut dépasser deux mille francs. C’est le bâton de maréchal des employées des postes, et encore bien peu d’entre elles le peuvent conquérir. Toutes les situations avantageuses sont réservées au personnel masculin. (…) Les confidences qui nous sont venues d’un peu partout nous permettent d’affirmer, en toute impartialité, qu’en un petit nombre de bureaux la position de quelques employées est devenue bien délicate, par suite de l’attitude des receveurs et de certains commis d’ordre. La discipline étroite qui fait du gérant d’un bureau simple ou composé le maître absolu du travail et de l’avenir de ses agents […fait] que certains misérables (…) vont jusqu’à poursuivre par les rigueurs administratives et par la calomnie celles qui ne veulent pas sacrifier leur honneur à leur position. » Des faits analogues sont, il est vrai, trop fréquents pour que de telles révélations nous étonnent. Ceux qui connaissent la vie industrielle et commerciale, l’odieuse oppression de la femme pauvre par l’homme débauché, savent de combien de hontes involontaires est parfois flétrie celle dont le gagne-pain dépend des caprices du mâle. Mais si l’infamie est trop ordinaire en nos mœurs, elle n’en suscite pas moins l’indignation et les poignantes détresses de jeunes filles (…) C’est à cette situation particulièrement douloureuse pour les femmes que va désormais porter remède une société de création récente (…) l’Association fraternelle des receveuses, dames employées des postes, des télégraphes et des téléphones (…). L’initiative en est due à Mme Peauger, receveuse des postes à Rosny-sous-Bois.

À suivre

Madeleine Carlier

 

 

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21 octobre 2021 4 21 /10 /octobre /2021 00:01

Victor Amédée Adrien Placide naît le 9 janvier 1901 à Barfleur (Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime). Il est le fils d’Adrienne Alice Aurélie Placide et de Victor Jean Hochet ; le mariage de ses parents en mai 1902 fait qu’il adopte le nom Hochet. La famille vit ensuite à Hillion (Côtes-du-Nord, act. Côtes-d’Armor) en 1906 puis à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine).

Résidant alors à Thouars (Deux-Sèvres), Victor Hochet fait son service militaire à partir d’avril 1921 dans le 8e bataillon de génie puis est envoyé au Levant, probablement en Syrie et au Liban, en décembre 1921 avec le 43e bataillon de génie. Il est nommé caporal en avril 1922, rentre du Levant en décembre de la même année et est démobilisé en avril 1923.

Après son retour à la vie civile, il s’installe à Paris en 1924 puis, en novembre 1925 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, avenue du Bac (act. av. Guy-Môquet). Il est dessinateur et sera ensuite directeur d’une usine de béton armé. Il épouse en mars 1926 à Joinville Marguerite Andrée Mégret, fille de vignerons de l’Indre.

Dans sa commune, Victor Hochet est membre de la section socialiste SFIO en 1927. Il participe très régulièrement à des souscriptions lancées par le quotidien du parti, Le Populaire.

Lors du congrès de la Fédération de la Seine du parti socialiste, en juin 1930, Victor Hochet est candidat au conseil fédéral sur une liste de ceux qui approuvent le rapport moral de la direction sortante, conduite par Jean Zyromski (courant Bataille socialiste). Il est en compagnie de plusieurs autres adhérents joinvillais, Claude Noizat, Georges Roger et Julien Cérignan.

Lors d’élections municipales partielles organisées en octobre 1934 à Joinville suite à plusieurs démissions, Victor Hochet est candidat sur la liste SFIO conduite par Robert Derivière. Elle est devancée par deux listes de centre-droit et, de quelques voix, par la liste communiste et se retire avant le second tour. Hochet obtient 405 voix pour 2 297 suffrages exprimés (17,6%). Il y avait 2 360 votants sur 3 225 inscrits.

Il est de nouveau candidat en mai 1935 au cours des élections municipales générales, toujours derrière Robert Derivière. La liste socialiste est encore en quatrième position, avec cette fois une moyenne de 12,3% des suffrages exprimés, derrière la droite de l’Union des républicains (32,6%), les radicaux-socialistes du Groupement des gauches républicaines (26,7%) et les communistes (23,3%). Hochet obtient 361 voix pour 2 856 exprimées (12,6%). Il y avait 2 923 votants parmi les 3 433 inscrits. En vue du second tour, les socialistes et les communistes fusionnent, faisant appel à une personnalité non présente au premier tour, le professeur André Blocher, responsable local d’une association d’anciens combattants (ARAC) et secrétaire de section de la Ligue des droits de l'homme. De ce fait, la gauche socialiste et communiste, avec 36,6%, se rapproche de la liste de droite, qui est à 39,8%, tandis que les radicaux reculent, à 19,5%. Au sein de la coalition de gauche, les scores des socialistes sont bien inférieurs à ceux des communistes, qui ont seuls deux élus, contre 25 de droite. Hochet a 991 voix soit 34,2% des 2 899 votes valables pour 2 924 bulletins déposés.

Au début de la deuxième guerre mondiale, Victor Hochet est mobilisé dans un dépôt du génie. Il s’engage ensuite dans la résistance à l’occupation allemande. Il sera homologué en tant que membre des Forces françaises de l’intérieur (FFI) à la Libération.

Son statut de résistant fait qu’il est nommé, le 27 septembre 1944, membre de la délégation spéciale installée par le préfet suite à la prise de la mairie par le Comité local de Libération. Le maire est le communiste Robert Deloche, secondé par des adjoints radicaux et socialiste.

À l’issue des premières élections municipales après-guerre, en mai 1945, le nouveau conseil municipal se compose de 7 communistes, 6 socialistes (dont Hochet), 5 radicaux-socialistes et 9 indépendants de gauche. Robert Deloche est élu maire. La liste qu’il emmenait, dite d’Union républicaine et démocratique, avait recueilli une moyenne de 3 979 voix, soit 61,7% des 6 447 suffrages exprimés. On comptait 6 621 votants parmi les 7 811 inscrits, dont pour la première fois les femmes. Les formations de droite n’eurent pas d’élu.

Deux ans plus tard, en octobre 1947, la liste du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste, droite) arrive en tête, avec 3 066 voix (44%) en devançant de peu l’alliance des communistes et des radicaux, dont les socialistes se sont désolidarisés, qui recueille 3 017 voix (43,2%), mais les deux formations ont le même nombre d’élu, 13. La majorité dépend donc de l’unique élu SFIO, dont la liste avait engrangé 452 votes (6,5%). Les démocrates-chrétiens du MRP, avec 404 suffrages (5,8%) n’ont pas de siège.

L’élu socialiste, Léon Berthet, fait pencher la décision en faveur de Robert Deloche et est désigné maire adjoint. Il démissionne en octobre 1951, remplacé par Pierre Allaire, lequel se retire à son tour en janvier 1952, amenant un retour de Victor Hochet dans l’assemblée locale ; il la quittera à son tour peu avant les élections suivantes, en mars 1953, laissant Georges Chauffour terminer le mandat, avec un nouveau maire, la communiste Amélie Trayaud, qui a remplacé Robert Deloche, exclu du parti communiste.

Les élections municipales d’avril 1953 voient cependant la liste des communistes arriver en tête, avec une moyenne de 2 405 voix soit 35,6% des 6 748 suffrages exprimés et a 10 élus ; deux listes de droite se partagent également 12 sièges, tandis que la SFIO, alliée à certains radicaux-socialistes, avec 827 voix (12,3%) en a 3 (Berthet, Depoutot et Lobrot). Ce sont les deux élus du Mouvement républicain populaire (MRP) qui permettent à Georges Defert d’accéder à la mairie.

C’est de nouveau la démission d’un élu, le radical Auguste Lobrot, qui conduit en octobre à un retour de Victor Hochet au sein de l’assemblée communale en octobre 1958. Il y restera peu, car, malade, il présente sa démission dès janvier 1959.

Victor Adrien Amédée Hochet meurt le 1er avril 1985 à Créteil. Il était âgé de 84 ans et résidait vraisemblablement toujours à Joinville-le-Pont. Il n’avait pas eu d’enfant.

La célébration de la Libération à Joinville-le-Pont

 

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9 octobre 2021 6 09 /10 /octobre /2021 00:01

Lucien François Pinton naît le 15 décembre 1886 à Paris (3e arr.). Il est le fils de Marie Henriette Véronique Janisson et de son époux François Pinton, employé de la maison d’orfèvrerie Boulenger. Ils sont tous deux originaire de la Creuse et vivent rue du Vertbois.

Comme son père, Lucien Pinton rejoint l’entreprise Boulenger. Fondée en 1810 à Paris sous le nom de Hautin, prolongée par le neveu de ce dernier, Adolphe Boulenger, qui la reprend en 1864, puis par son fils, Charles Boulenger, en 1898, elle est particulièrement réputée pour la fabrication de couverts, notamment pour l'argenterie de la Marine nationale. Elle dispose d’une usine à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne), créée en 1871. La maison Boulenger y employait 60 ouvriers en 1902. D’abord employé commercial, il deviendra ultérieurement fondé de pouvoir et directeur, en charge du personnel.

À cause d’une « faiblesse générale », Pinton est dispensé de service militaire en 1908. La famille est alors installée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, avenue du Château (act. av. Foch). Il épouse dans cette ville en mai 1912 Émilie Julie Joséphine Provin, fille d’un entrepreneur de serrurerie, président de la société de secours mutuels des sapeurs-pompiers et plus tard adjoint au maire.

Au cours de la première guerre mondiale, Lucien Pinton est affecté à des services auxiliaires, à cause de l’état de ses pieds. Il intègre la 2e section de commis et ouvriers de l’armée en janvier 1915 puis est envoyé en juin la même année sur les théâtres d’opérations orientales, en Serbie. Il y est nommé brigadier en juillet 1918 puis maréchal des logis en novembre. Il rentre d’Orient en janvier 1919 et est démobilisé en avril.

Après le conflit, Pinton partage son temps entre son domicile parisien et celui de ses beaux-parents à Joinville, rue du Pont (act. rue Jean-Mermoz). C’est dans cette ville qu’il prend des responsabilités politiques et associatives.

En préparation des élections municipales de mai 1925, il est un des organisateurs d’une importante réunion publique de l’Union républicaine pour la défense des intérêts communaux, la liste du maire sortant Henri Vel-Durand, radical dissident, qui réunit des candidats de droite et quelques indépendants, radicaux ou socialistes.

En octobre 1932, c’est Pinton qui, comme vice-président, supplée l’absence de Guye, malade, en tant que président du Comité d’union républicaine et d’action sociale, qui regroupe les partisans de la droite conservatrice et libérale dans la commune. Ce dernier est remplacé par Émile Lecuirot, tandis que Pinton reste vice-président.

Accompagnant encore son beau-père, qui en fut un des fondateurs en 1923, Pinton est en 1934 trésorier de la société d’escrime La Dague, dont Pierre Lorry est président. C’est au cours une soirée organisée par cette association, en novembre 1934, que Lucien Pinton raconte son voyage en Norvège et au Spitzberg, devant de nombreux élus, dont le député Adolphe Chéron (radical), ancien sous-secrétaire d’État à l’éducation physique, ou le maire Georges Briolay (radical-socialiste). C’est sous l’impulsion de Pinton que La Dague lance en 1935 pour cinq années un challenge Charles-Provin, en souvenir de son beau-père, mort la même année. Il concerne des équipes de trois tireurs à l’épée.

Participant à plusieurs expositions au titre de son orfèvrerie, il obtient un diplôme d’honneur lors de l’Exposition coloniale internationale de Paris, organisée en 1931 dans le Bois de Vincennes, à Nogent-sur-Marne.

Cité comme témoin par un juge d’instruction de Saint-Quentin, Lucien Pinton, alors directeur général de la maison Boulenger, assure que en février 1937 le docteur Hecker de Flavy-le-Martel (Aisne) était en fait René Hecker, ancien comptable de sa société, dépourvu de tout titre universitaire. Il avait profité de la guerre pour se faire nommer « médecin auxiliaire » et avait ensuite usurpé le titre de docteur, exerçant la médecine, y compris dans des fonctions officielles, pendant 17 ans.

Lucien Pinton meurt le 11 octobre 1938 à Paris (11e arr.), dans son domicile de la rue du Grand-Prieuré. Il est inhumé à Joinville, dans le caveau de son beau-père. Il était âgé de 51 ans et père d’un enfant. En 1931, il avait été décoré de la médaille commémorative serbe.

 

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3 octobre 2021 7 03 /10 /octobre /2021 00:01

Lismon Tamisier naît le 20 avril 1861 à Roussillon (Vaucluse). Il est le fils d’Adèle Marguerite Irisson, sage-femme et de son mari Louis Ange Joseph Tamisier, cafetier.

Il est recruté, en mai 1881 en tant que commis surnuméraire des Postes à Marseille (Bouches-du-Rhône). Il effectue un long service militaire de quatre ans puis reprend son poste de commis dans l’administration postale à Marseille. Il est ensuite transféré à Paris.

C’est dans cette ville qu’il épouse, dans le 14e arrondissement, en mai 1887 une collègue, Blanche Danis, employée du télégraphe. Après le décès rapide de son épouse, en décembre 1888, Lismon Tamisier se remarie, en septembre 1889, de nouveau à Paris (14e arr.) avec une demoiselle des Postes, Cécile Élisabeth Marcou.

Admissible au grade de receveur d’un bureau de poste, Tamisier exerce cette fonction à L'Isle-sur-Sorgue (Vaucluse) en janvier 1907 quand il lui est décerné le titre d’officier d’académie. C’est lui qui préside, à Cavaillon en février 1908, une réunion organisée du comité vauclusien de l’œuvre de l’orphelinat des sous-agents des postes et télégraphes. Il est présenté dans le quotidien Le Petit Marseillais en tant que « fervent mutualiste. »

Lorsque le sous-secrétaire d’État aux Beaux-Arts, l’avocat Léon Bérard, préside la Fête des eaux à l’Isle-sur-Sorgue en août 1912, Tamisier, comme receveur des Postes, est présent aux côtés du ministre avec le maire E. Char, le député d’Avignon ; Maisonnobe, ou le sous-préfet de Carpentras.

Quittant de nouveau la Provence, Tamisier devient receveur à Saint-Just-en-Chaussée (Oise) en 1913 et y reste au début de la première guerre mondiale. Il est muté en 1917 à Neufchâtel-en-Bray (Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime).

Après le conflit, Lismon Tamisier revient en région parisienne en tant que receveur à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où il exerce en 1921. À cette époque, le service postal est assuré avec quatre levées par jour (trois les dimanches et jours fériés) dans 27 boîtes à lettres. Le bureau unique dans la municipalité, situé quai du Barrage, est complété par un bureau auxiliaire ouvert dans le quartier de Polangis, rive gauche de la Marne, avenue du Parc. Il est ouvert avec deux agents fin 1919, sous la responsabilité de Berthe Quéru. Cette annexe est remplacée par un bureau de plein exercice en 1923, installé dans le quartier de Palissy, avenue Galliéni.

En octobre 1923, Tamisier fait valoir ses droits à une pension de retraite et est remplacé, en tant que receveur de Joinville Centre par Paul Mourlam tandis que Marguerite Bonnal devient la première receveuse de Joinville Polangis Palissy.

Après avoir cessé leur activité professionnelle, les époux Tamisier s’installent à Paris (12e arr.), rue Taine. Leurs deux filles et deux petits enfants vivent avec eux, ainsi qu’un gendre. À la mort de son épouse, en décembre 1936, Lismon Tamisier, alors âgé de 75 ans, vivait toujours à Paris. La date de son décès n’est pas connue.

 

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1 octobre 2021 5 01 /10 /octobre /2021 00:01

Berthe Quéru naît le 7 mai 1878 à Bry-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne). Elle est la fille de Catherine Fruyss, couturière, et de son époux, Louis André Quéru, jardinier.

Après la première guerre mondiale, Berthe Quéru vit dans la commune de Joinville-le-Pont où elle réside d’abord avenue Joyeuse (quartier de Palissy) puis avenue Oudinot (quartier de Polangis). Ces deux quartiers sur la rive gauche de la Marne ont connu une rapide expansion démographique et leur équipement en services publics devient une nécessité.

Déjà, en 1907, le conseil général de la Seine avait émis le vœu qu’un bureau de poste soit créé « à la Fourchette, entre Joinville et Champigny » et, lors des élections municipales de mai 1908, la liste socialiste évolutionniste demandait la création d’un bureau de poste route de la Brie (act. avenue Galliéni). Un arrêté préfectoral de novembre 1919, a autorisé la création d'une recette succursale auquel est affecté un personnel de deux dames employées.

Installé rue du Parc, le bureau de poste auxiliaire a pour responsable Mme Quéru. Le receveur de Joinville, M. Lismon Tamisier, en assure la supervision.

L’embauche de Berthe Quéru provoque une polémique dans la presse locale. L’hebdomadaire radical-socialiste Voix des communes, opposé au maire radical dissident, Henri Vel-Durand, s’étonne dans une tribune libre du 15 décembre 1922 signée « Pipe-Lait » que des « femmes non veuves » ont eu des emplois, citant Mme Quéru, Mme Boulard, tenancière de la baignade l’été et cuisinière aux écoles de Polangis l’hiver ainsi que Mlle Graillat, employée de mairie et fille d’un conseiller municipal. Cependant, un article publié la semaine suivante donne acte à Mmes Boulard et Quéru qu’elles sont seules et ont des revenus modestes. Enfin, le journal précise que cette dernière a quitté son poste.

Le bureau auxiliaire de l’avenue du Parc est remplacé, en mars 1923, par un bureau de plein exercice, situé avenue Galliéni. Une receveuse est désignée à sa tête, Marguerite Bonnal.

En octobre 1922 à Paris (13e arr.), Berthe Quéru a épousé Émile Eugène Pierre, employé de commerce puis expéditeur, originaire des Ardennes et vivant à Paris. sa date de décès n’est pas connue.

L'immeuble du 2, avenue du Parc, ancien bureau de Poste auxiliaire à Joinville-le-Pont

 

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29 septembre 2021 3 29 /09 /septembre /2021 00:01

François Alphonse Renom naît le 11 mars 1881 à Buxières-sous-Montaigut (Puy-de-Dôme). Il est le fils de Marie Berthon et son mari Antoine Renom, maçon qui vivent au village des Crouzillons.

Recruté comme agent surnuméraire des Postes à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) en 1899, il quitte le département à la fin de la même année pour rejoindre, dans le même grade, le bureau de Clamecy (Nièvre).

Il réalise son service militaire en tant que sapeur télégraphiste au 5e régiment de génie entre novembre 1902 et octobre 1905. L’année suivante, il est nommé commis titulaire et va travailler dans plusieurs bureaux de Paris puis, en 1909, à Ablon (Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne). C’est à Paris (7e arr.) que François Alphonse Renom épouse Louise Augusta Gaillard, originaire de Haute-Savoie.

Pendant la première guerre mondiale, Renom est d’abord remobilisé dans le génie, remis à disposition de l’administration des PTT en janvier 1916, reversé dans le génie militaire en juin 1917 puis démobilisé en février 1919.

Nommé receveur, François Alphonse Renom rejoint Ardes-sur-Couze (act. Ardes, Puy-de-Dôme) en 1920. Il est promu en décembre 1923 dans la même fonction au bureau de Lamastre (Ardèche). Ensuite, il rejoint Dun-sur-Auron (Cher) en mai 1932. De retour en région parisienne, il devient receveur principal à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), prenant la succession d’Henri Eymas, parti en retraite. Le bureau communal vient d’être scindé avec la création d’un deuxième bureau desservant les quartiers de Palissy et Polangis, confié à une receveuse, Marguerite Bonnal.

Avec plusieurs personnalités municipales, Renom fait partie des donateurs qui dotent le vestiaire municipal, constitué en décembre 1935 pour apporter une aide sociale dans la commune de Joinville. Il y est toujours en 1938.

François Alphonse Renom meurt le 27 février 1963 à Antony (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il était âgé de 81 ans et père de deux filles, dont la cadette, Marthe, mourut au même endroit en 2020 à l’âge de 102 ans.

Bureau de poste de la rue de Paris à Joinville-le-Pont

 

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27 septembre 2021 1 27 /09 /septembre /2021 00:01

Pierre Eymas naît le 25 décembre 1874 à Campugnan (Gironde) ; il se fera ensuite appeler Henri. Il est le fils Marguerite Élie et de son époux, Jean Eymas ; ses parents sont cultivateurs dans le village de Sabaron.

En 1895, Henri Eymas est recruté par l’administration des Postes comme commis surnuméraire et affecté au bureau de Blaye (Gironde).

Ajourné en 1895 pour faiblesse, il est finalement déclaré bon pour le service militaire en 1896 et part, en novembre au sein du 2e régiment de génie pour une campagne de deux ans en Algérie. À son retour en octobre 1898, il est affecté au bureau de Montargis (Loiret), où il devient commis titulaire. Peut-être est-ce lors de son séjour sur les bords de Loire qu’il rencontre Marie, originaire d’Ouzouer-sur-Loire (Loiret), présentée ensuite comme son épouse.

Rejoignant la région parisienne, Henri Eymas devient en 1903 commis à la Poste centrale de Paris. Il est probablement mobilisé pendant la première guerre mondiale avec une affectation spéciale auprès des Postes.

Après le conflit, il est nommé contrôleur à Paris en 1920 puis contrôleur principal, dans le 16e arrondissement, en 1927. C’est peut-être son expérience du contrôle qui lui vaut d’être désigné comme receveur du bureau de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). En effet, le receveur titulaire, Paul Mourlam, puise depuis 1926 dans la caisse du bureau pour jouer aux courses ; il est arrêté en septembre 1928 après la découverte d’un trou de 300 000 francs dans sa comptabilité.

Le vieux bureau de Poste du quai du Barrage (anc. quai Beaubourg), jugé depuis longtemps trop petit, est remplacé en août 1930 par un nouvel hôtel des Postes situé en face de la mairie, rue de Paris. En 1931, M. Eymas est un des lauréats du concours lancé par le Touring-Club de France destiné à récompenser les receveurs « qui se sont distingués par l'excellente tenue des bureaux dont ils ont la direction. »

Des cambrioleurs s’attaquent, de nuit en novembre 1932, au nouvel établissement. Les deux coffres installés dans le bureau du receveur vont cependant résister à leurs trois heures de tentative au chalumeau et les voleurs repartent, juste avant l’arrivée de la police, avec un butin de dix-neuf sous (moins d’un franc) et quelques timbres.

Parallèlement à son activité professionnelle, Henri Eymas est percepteur de l’association Amicale des PTT, société de secours mutuels. Il prend sa retraite en juillet 1934 et est alors remplacé par François Alphonse Renom.

Pierre Eymas meurt le 24 décembre 1955 à Joinville-le-Pont, veille de ses 81 ans. il était titulaire de la médaille de bronze de la mutualité depuis septembre 1932. Peut-être a-t-il eu un fils.

 

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25 septembre 2021 6 25 /09 /septembre /2021 00:01

Marie Alexandrine Troussard naît le 29 octobre 1851 à Montmartre (act. Paris 18e arr.). Elle est la fille de Marie Alexandrine Paris et de Jean Mathurin Troussard.

Devenue employée des Postes et télégraphe en 1876, elle est receveuse de bureaux de poste de petite dimension, d’abord à Roissy (peut-être Roissy-en-France, Seine-et-Oise, act. Val-d’Oise ou Roissy-en-Brie, Seine-et-Marne), où elle est signalée en 1883, puis à Gonesse, en 1888.

Elle épouse à Paris (4e arr.) en août 1888 Alfred Henri Girod, instituteur à Alfortville (Seine, act. Val-de-Marne). En 1896, Marie Alexandrine Girod devient la troisième femme d’affilée à diriger le bureau de poste de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Elle prend la succession d’Antonine de La Chassaigne de Sereys, veuve Potrolot de Grillon, épouse Broutta, qui le dirigeait depuis 1865.

Un sac de dépêches à destination du bureau de Saint-Mandé ayant été repêché à Joinville dans la Marne, en novembre 1900, Mme Girod est entendue à titre de renseignements par le commissaire de police.

Une sanction est prise en 1903 à l’encontre de Mme Girod qui est d’abord mutée à Rosny-sous-Bois (Seine, act. Seine-Saint-Denis) en octobre puis rétrogradée comme dame employée à la direction de la Caisse nationale d’épargne, officiellement « sur sa demande ». Sa situation est évoquée, en mars 1906, à la Chambre des députés par Gustave Rouanet, journaliste et député socialiste SFIO de Paris. Il interpelle le sous-secrétaire d’État aux Postes et télégraphe, Alexandre Bérard sur sa situation : « Mme G..., receveuse des postes à Joinville-le-Pont, a été déchue de son emploi sans même passer au conseil de discipline, sans avoir eu connaissance du rapport et des dénonciations qui ont provoqué sa rétrogradation. »

L'Union des dames de la Poste reprend l’interpellation, souhaitant que le personnel soit désormais représenté au sein des conseils de discipline et qu’il soit permis aux agents, lorsqu'ils sont l’objet d’une accusation, à se disculper devant le conseil de discipline.

En octobre 1906, Marie Alexandrine Girod se voit accorder une retraite anticipée pour « infirmités. »

Probablement est-ce son mari qui, tout en continuant son métier d’instituteur, adhère en 1906 à la Société Botanique de France, y présente en novembre un Essai de vulgarisation de la botanique, devient membre fondateur de la Société des amis de l'arbre et édite un ouvrage sur Les Arbres. Il est décoré comme chevalier du Mérite agricole en février 1913.

Lors du mariage de leur fils, en septembre 1915, les époux Girod vivent à Choisy-le-Roi (Seine, act. Val-de-Marne). Lui est âgé de 59 ans et elle de 64. L’unique enfant du couple, Marcel Louis Girod, rédacteur à l’Agence Havas (act. Agence France-Presse, AFP), est adjudant dans l’infanterie lorsqu’il meurt de blessures de guerre à l’hôpital de Beauvais (Oise) en avril 1918.

La date de décès de Marie Alexandrine Girod n’est pas connue.

Photo du bureau de poste de Joinville vers 1900, avec deux facteurs, trois employés aux fenêtres et probablement Mme Girod sur le trottoir

 

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