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6 décembre 2024 5 06 /12 /décembre /2024 00:01

Mise à jour de l’article « Vernière et le projet inabouti des logements sociaux de Polangis » du 04/11/2019 après accès à de nouvelles archives.

Albert Jean Baptiste Vernière naît le 9 février 1871 à Montilly (Allier). Il est le fils de Catherine Élisa Guillet et de Pierre Vernière ; ses deux parents sont instituteurs, comme le sera également sa sœur Marie Denise, épouse de Jean Forge (1869-1940).

Pour sa part, Albert Vernière fait des études scientifiques, d’abord à Paris. À 18 ans, il devance l’appel au service militaire et s’engage, pour trois ans, à Paris (3e arr.) en octobre 1889 et est affectée au 125e régiment d'infanterie. Il revient à la vie civile en septembre 1892 et effectue des périodes en tant que réserviste en octobre 1897 et mars 1902.

Il reprend des études en Languedoc, à l’université de Montpellier (Hérault). Albert Vernière enseigne à l’institution Saint-Louis-de-Gonzague, établissement catholique privé à Perpignan (Pyrénées-Orientales). C’est dans cette ville qu’il épouse, en février 1898, Adrienne Micheline Sarda, fille d’un important minotier établi dans le quartier du Haut-Vernet.

Pour l’activité professorale, le couple va s’installer en région parisienne, d’abord à Courbevoie en 1900. Mais il continue à avoir des relations fortes avec l’Occitanie ; c’est à Perpignan, dans la demeure des beaux-parents, que naissent en septembre 1900 et mars 1903 leurs deux premiers enfants. Vernière fait, en octobre 1902 une conférence sur « la liberté d'enseignement » à Saint-Paul-de-Fenouillet (Pyrénées-Orientales). Il obtient son certificat d'études, physiques, chimiques et naturelles de la Faculté des sciences de Montpellier en juin 1903.

Désormais installé durablement autour de la capitale, les Vernière vivent à Antony (Seine, act. Hauts-de-Seine) en 1904-1905. Puis après avoir cessé son métier de professeur, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Ils résident en 1907 quai Beaubourg (act. quai Pierre-Brossolette) puis en 1908 dans la ville voisine de Saint-Maur-des-Fossés, avenue du Chalet (villa Schaken) et en 1909 de nouveau à Joinville, avenue des Platanes.

La Compagnie générale de phonographes, cinématographe et appareils de précision (société Pathé-frères), dirigée par Charles Pathé et implantée à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne) se lança dans la fabrication industrielle de films vierges en 1906 et créa les laboratoires de Joinville, dans le quartier de Palissy.

Vernière est, sans doute à partir de 1906, employé de la société Pathé qui lui confie une fonction s’apparentant à celle d’un chargé des relations extérieures. Il dispose d’un statut confortable, puisqu’une voiture et un chauffeur sont mis à sa disposition. Il veut construire des habitations à bon marché sur un terrain dont elle est propriétaire, boulevard de Polangis. La coopérative à capital variable Union des Prévoyants de Polangis est mise en place en juin 1908. C’est, en France, une des premières institutions de ce type. Son siège est fixé chez Paul Alombert, commissaire vérificateur, rue Chapsal, à Joinville. Vernière publie des affiches, informant les joinvillais sur le projet coopératif et sa finalité.

Dotée d’un capital de départ de 30 000 francs, l’institution attire, selon la presse locale, de nombreux souscripteurs, et a placé, en octobre 1908, 3 800 billets pour 19 000 francs. En 1912, le bilan de l’Union des Prévoyants de Polangis mentionne des obligations remises à la caisse des dépôts pour un montant de 66 000 francs. Un rapport de 1922 évalue ses fonds à 200 000 francs. Cependant, il semble qu’aucune construction sociale n’ait été faite par la coopérative, qui n’existe plus au moment de la constitution du conseil d'administration de l'Office public d'habitations à bon marché de Joinville en avril 1931.

Dans la société Pathé, Vernière s’occupe des rapports avec la municipalité. Les relations sont difficiles, plusieurs élus et d’autres personnalités locales critiquant par exemple la construction de la cheminée. Quand l’usine demande à augmenter son stock de celluloïd, l’assentiment du conseil municipal n’est donné que sous réserve de précautions. Pour faire pression sur les élus, Vernière fait circuler un mot d’ordre de vote contre Henri Vel-Durand, candidat radical-socialiste au conseil d’arrondissement en juin 1908. Il sera cependant réélu, contre un candidat socialiste indépendant, René Martin et un socialiste SFIO, Tranchant.

En avril 1908, Vernière est président d’un comité d’action sociale qui dialogue avec les socialistes SFIO de Joinville, notamment Henri Lacroix. Il aurait été constitué en 1906, alors que Vernière avait demandé à adhérer au comité radical-socialiste. En juillet 1908, Vernière suspend son comité d’action sociale et rejoint le comité républicain-socialiste indépendant, dit évolutionniste, ce qui provoque le départ d’un de ses fondateurs, Eugène Hainsselin.

Hainsselin et Vernière vont cependant se réconcilier rapidement, et ce dernier soutient la publication du journal L’Indépendant, publié par Hainsselin, syndicaliste et ancien socialiste-révolutionnaire puis socialiste SFIO, mais qui a aussi le soutien de Gaston Méry, conseiller municipal réactionnaire de Paris, rédacteur au journal d’extrême-droite La Libre Parole.

En octobre 1908, les évolutionnistes Hainsselin, Martin et Vernière font alliance avec Théophile Leteuil, ancien conseiller municipal radical-socialiste démissionnaire.

Vernière quitte la maison Pathé vers la fin de 1908.

Les années 1900 sont ceux de déboires avec l’armée. Peut-être du fait de ses déménagements qu’il n’aurait pas signifié, il ne répond pas à des appels pour effectuer des périodes de réserve. En novembre 1907, il est déclaré « insoumis », une mesure levée en novembre 1910 pour prescription ; mais il est de nouveau inscrit sur les registres de l’insoumission en mars 1911.

Au cours de la première guerre mondiale, résidant alors à Paris (20e arr.), rue Duris, Albert Vernière est arrêté par la police en septembre 1915. Une ordonnance rendue en octobre prononce un non-lieu à son égard, et il est affecté au 98e régiment territorial d'infanterie. Cependant, il ne rejoint pas son poste, du fait de son statut d’homme marié père de trois enfants vivants.

N'exerçant plus de profession, Albert Vernière vit à Ardillières (Charente-Inférieure, act. Charente-Maritime), sans doute auprès de son père. Il meurt dans ce village de l’Aunis le 25 avril 1918. Âgé de 47 ans, il était divorcé et avait eu quatre enfants, dont un mort en bas âge.

L’usine Pathé à Joinville-le-Pont ; les bâtiments et la cheminée sont toujours existants en 2024

 

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28 novembre 2024 4 28 /11 /novembre /2024 00:01

Alfred Jean Baptiste Daudé naît le 10 mars 1882 à Carmaux (Tarn). Il est le fils de Philippine Mors et de son époux Jean Daudet, ouvrier verrier comme les deux témoins de la naissance. Ils vivent dans le quartier des Ginestes, situé entre le centre-ville et la verrerie. Un jugement rendu en mars 1897 modifiera son patronyme en « Daudet. »

Alors garçon limonadier, Alfred Daudet effectue son service militaire en novembre 1903 au sein du 17e régiment d'infanterie. Il est promu caporal en septembre 1904 et démobilisé en septembre 1906.

Son livret militaire mentionne qu’il séjourne en janvier 1909 au sein de l’école supérieure de la guerre, avenue de la Motte-Picquet à Paris (7e arr.). Peut-être faut-il l’assimiler avec le participant au Tournoi d’épée de Béziers en mai de cette même année, décrit ainsi par La Vie biterroise « M. Daudet, qui fut longtemps à Joinville et à l'école de Guerre est de la force d'un grand maître d'armes. Handicapé par une indisposition, il a bravement lutté jusqu'au bout ». Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) accueillait l’école normale de gymnastique et d’escrime. Mais il s’agit plus probablement de son frère, Gabriel Daudet, brigadier d’escrime à l’école du Génie et d’artillerie de Versailles (Seine-et-Oise, act. Yvelines).

En février 1907 à Carmaux, Alfred Daudet, dont les parents résident désormais à Albi, a épousé Aurélie Décuq, modiste. Ils vivent à Alfortville en 1909 puis à Vincennes en 1910, où il est cuisinier en 1911 et à Joinville-le-Pont en 1913, route de Brie (act. avenue Galliéni), dans le quartier de Polangis.

Au cours de la première guerre mondiale, Alfred Daudet est mobilisé en août 1914, après le diagnostic d‘une tachycardie, il est affecté en juillet 1915 à un service non armé pour deux mois, puis rejoint le 76 régiment d'infanterie. Malade, il est évacué en avril 1916 et de nouveau retiré des unités combattantes. Il travaille à partir d’octobre 1917 dans le service de gestion des prisonniers de guerre. Il est démobilisé en mars 1919.

Vivant toujours à Joinville-le-Pont, Alfred Daudet et son épouse sont tous deux employés à Ciné-Studio, une est entreprises cinématographiques de la commune. Ils emménagent en décembre 1924 rue du 42e de Ligne, dans le quartier de Palissy.

Dans sa commune, Alfred Daudet s’engage au sein de l'Union socialiste-communiste, organisation créée en avril 1923 par la fusion de deux regroupement d’anciens responsables communistes, qui ont refusé de se plier aux injonctions leur interdisant d’être francs-maçons ou membre de la Ligue des droits de l’Homme et du citoyen. Localement, c’est Jules Edmond Neumann, professeur d’allemand, qui a fondé la section locale de l’USC. En décembre 1924, Neumann et Daudet participent à la constitution du cartel des gauches à Joinville-le-Pont. Ils entrent dans la commission chargée d’élaborer un programme politique et municipal commun, aux côtés de deux radicaux-socialistes, le tapissier et futur maire Georges Briolay (1863-1940), ainsi que l’ouvrier d’imprimerie Émile Herluison (1887-1952). Il y a aussi deux socialistes SFIO, le mécanicien Léon Berthet (1895-1969) et le comptable Claude Noizat (1890-1945),

Comme la majorité des membres de l’USC, Daudet rejoint ensuite le Parti socialiste SFIO. Il est membre de la section en 1930 et désigné, en janvier 1931, pour participer au comité de presse, chargé de la diffusion du quotidien Le Populaire.

En juillet 1934, dans l’hebdomadaire radical local, Alfred Daudet publie une lettre ouverte au maire, Georges Briolay. Il rappelle d’abord qu’il a pour lui, depuis dix ans, estime et amitié. Puis il le félicite « pour et le courage avec lesquels [il a] fait de Joinville la cité moderne que nous connaissons aujourd’hui ». Mais il considère que son « travail n’est pas fini » et qu’il ne doit pas se reposer sur ses lauriers. En effet, l’élargissement de l’avenue Galliéni, qu’il approuve, entraîne des dangers pour ceux qui traversent. Aussi, il lui demande « d’envisager de toute urgence soit la pose de clous, soit l’installation de refuges ou de signaux d’arrêt. »

Alfred Daudet meurt le 31 mars 1955 à Mirandol-Bourgnounac (Tarn) où il avait pris sa retraite. Il était âgé de 73 ans et avait un fils, qui travaillait comme dessinateur industriel.

La Vague, journal socialiste-communiste

 

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3 juin 2024 1 03 /06 /juin /2024 01:01

Louis Germain Pierre Moreton naît le 26 mai 1814 à Allègre-les-Fumades (Gard). Il est le fils de Dorothée Courbier et de son mai Gaspard Pierre Moreton, cultivateur au hameau de Boisson. Il réside toujours en 1836 dans la ferme familiale, où il est l’aîné de six enfants du couple.

Devenu secrétaire, Pierre Moreton épouse en février 1844 à Charenton-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), Émilie Virginie Sandhomme, fille du gardien de la gare de la commune. Les nouveaux mariés s’installent à Joinville-le-Pont, où Pierre Moreton est, en 1847, le secrétaire de Charles-Pierre Chapsal, professeur au lycée Louis-le-Grand (Paris), grammairien et maire de Joinville depuis 1843.

Tout en restant employé de M. Chapsal, Pierre Moreton fait probablement office de secrétaire de mairie. Il est mentionné par de très nombreux actes d’état-civil, dans lesquels il figure comme témoin de naissance ou de décès, au moins entre novembre 1847 et octobre 1855.

En avril 1852, Moreton est engagé dans la première compagnie du 28e bataille de la Garde nationale de la Seine, la force de sécurité territoriale. Le bataillon couvre les communes de Joinville, Nogent, Saint-Maur, Bry et Champigny et est dirigé par Hector Bisson (1811-1858), notaire et conseiller municipal de Nogent-sur-Marne. Les trois officiers de sa compagnie sont Hector Lhuillier, capitaine, Auguste Courtin, fils adoptif du maire de Joinville, et lui-même futur maire de la commune, qui est lieutenant, ainsi que Moreton. Il a le grade de sous-lieutenant.

Début 1856, Moreton transmet, avec 54 autres personnes de Joinville-le-Pont, des dons pour l’armée d’Orient, qui est en train de conduire la guerre de Crimée.

Louis Germain Pierre Moreton meurt le 20 mars 1856 à Joinville-le-Pont. Il était âgé de 41 ans et père de deux filles.

Garde nationale de Paris dans les années 1850

 

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19 juin 2023 1 19 /06 /juin /2023 01:01

Raymond Marie Rougean naît le 16 mai 1844 à Toulouse (Haute-Garonne). Il est le fils d’Antoinette Élisabeth Couzy et de son époux, Charles Julien Rougean, serrurier.

En 1870, Raymond Rougean est employé à la préfecture de police de Paris comme secrétaire de M. Dulac, commissaire de police à Saint-Denis (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Les secrétaires des commissariats sont les adjoints des commissaires.

Il épouse en avril 1872 à Paris (11e arr.) Zoé Berecka, native du Var et fille d’un conducteur des ponts et chaussées d’origine polonaise. Ils vivent boulevard Voltaire. Son épouse meurt en octobre l’année suivante. Raymond Rougean se remarie en février 1876 à Paris (4e arr.) avec Joséphine Adèle Agneray, employée de commerce ; ils habitent rue Saint-Antoine.

Toujours secrétaire de M. Dulac, devenu commissaire aux délégations judiciaires à Paris, il l’accompagne en octobre 1880 pour procéder à l’expulsion des religieux de la communauté des Carmes déchaussés, à Paris (16e arr.), rue de la Pompe, après la dissolution d’une partie des ordres monastiques par le gouvernement. Ils sont obligés de sortir de force les pères de leurs cellules.

Toujours sous les ordres de M. Dulac, Rougean est en janvier 1881 à la tête d’une escouade de gardiens de la paix à l’entrée du cimetière du Père-Lachaise à Paris (20e arr.), lors des obsèques du militant socialiste révolutionnaire Auguste Blanqui, auxquelles plus de dix mille personnes participent selon la presse.

En avril 1881, il est nommé commissaire de police à Saint-Denis, à la tête du nouveau commissariat créé dans la partie nord de cette ville, après le dédoublement de l’ancien établissement. En novembre 1883, la presse quotidienne parisienne ainsi que l’hebdomadaire local publient de très nombreux articles sur la réclamation d’un habitant de la commune, relayée à l’Assemblée nationale par un député, Eugène Delattre, membre du groupe de la Gauche radicale (radicaux modérés). Le scandale est dénoncé dans au moins quarante journaux, principalement à Paris mais également en province.

L’homme en question, M. Fleury, propriétaire dans la commune, avait fait appel aux services de M. Rougean pour l’exhumation d’une dizaine de membres de sa famille qu’il voulait transférer dans un autre caveau ; il a déposé une plainte au parquet puis auprès du ministre de la justice, reprochant qu’une « somme d’argent assez considérable », soit 160 francs, lui a « été extorquée par ruse, presque par violence » alors que, selon lui, « l’usage admet seulement que du consentement de l’intéressé, une somme de 10 francs soit allouée au commissaire de police comme gratification volontaire. »

Le Journal de Saint-Denis, journal républicain, qualifie Rougean de « commissaire voleur ». Une réunion publique se tient le 23 décembre dans une salle de la ville, dans laquelle une résolution est votée, déclarant que « le sieur Rougean, commissaire de police, a abusé sciemment de ses droits et pouvoirs ; qu’il a par ces faits perdu l’estime et le respect de tous, nécessaires à un administrateur public ayant d’aussi importantes fonctions ». les participants assurent « qu’il n’a plus qualité morale pour veiller à la sécurité, publique, étant l’objet du mépris général » et « déclarent ne plus considérer moralement le sieur Rougean comme fonctionnaire, attendu qu’il en a perdu les qualités essentielles : honneur et probité. »

La préfecture de police ne prononça pas de sanctions officielles. Cependant, la veille du meeting, le commissaire avait remboursé à son administré la somme versée et il avait été muté dans la circonscription des Lilas (Seine, act. Seine-Saint-Denis), « ce qui ressemble fort à une disgrâce », commentait le quotidien Le Gaulois. Au contraire de la plupart de ses collègues, Le Petit Journal assure que l’enquête de la préfecture de police « a établi la parfaite honorabilité de M. Rougean ». Et La Petite République assure qu’il « a emporté avec lui la sympathie et l’estime de ses administrés dont un grand nombre ont fait une pétition pour demander son maintien à Saint Denis. »

L’arrivée du policier dans son nouveau poste ne passe pas inaperçue. Fin janvier 1884, le le de propagande collectiviste révolutionnaire des Prés-Saint-Gervais-Lilas met à l’ordre du jour d’une réunion « L'affaire Rougean ». Un de ses membres, M. Fuzillier, constitue un dossier en vue de demander sa révocation. En juin la même année, le quotidien L’Intransigeant l’accuse d’avoir ordonné des violences envers « de pauvres femmes et de paisibles citoyens ». Il estime que Rougean veut apparaître comme un commissaire « à poigne », pour se faire bien voir de ses chefs.

En septembre 1886, Rougean est désigné comme commissaire de police de Choisy-le-Roi (Seine, act. Val-de-Marne). Il est de nouveau mis en cause par L’Intransigeant, en août 1891, pour ne pas avoir, selon le quotidien qui fait état de ses antécédents à Saint-Denis, réglé la course d’une personne qu’il avait chargée de conduire en fourrière une voiture appartenant à des individus arrêtés.

Après l’attentat contre la Chambre des députés du militant anarchiste Auguste Vaillant, en décembre 1893, Rougean conduit une enquête sur le Cercle philosophique, fondé par Vaillant à Choisy-le-Roi où il résidait. Il conclut qu'aucun des membres n'avait même eu l'idée de ce que pouvait avoir l'intention de faire l'anarchiste.

Le commissaire doit intervenir, en juillet 1894, pour rétablir l’ordre après des bagarres entre ouvriers français et italiens, employés au chantier ferroviaire de Villeneuve-Triage.

En août 1894, Rougean devient commissaire de police de Joinville-le-Pont, en remplacement de Louis Soullière. Il doit gérer l'explosion en février 1895 d’une chaudière à l’usine du Bi-Métal dans la commune, qui fait quatre morts, dont une enfant du gardien. Elle provoque une vive émotion.

Le mois suivant, les agents du commissariat de Joinville arrêtent un nihiliste russe Joseph Epeler qui criait « Vive l'anarchie ! Vive Caserio ! Mort aux bourgeois ! ». Lors de son interrogatoire par Rougean, il aurait déclaré : « je professe les doctrines anarchistes ; j'étais l'ami de Caserio dont je suis encore l’admirateur ; j'ai voué une haine mortelle aux bourgeois et à la société, qu'il faut détruire. » Sante Caserio, boulanger italien, a assassiné à Lyon en juillet 1894 Sadi Carnot, président de la République. En septembre 1895, il fait arrêter, toujours à Joinville, un ouvrier tréfileur à l'usine du Bi-Métal, Louis-Joseph Mercier, qui criait dans la rue « Vive Ravachol ! Vive Caserio ! »

Rougean prend sa retraite en octobre 1897 ; son départ est salué par l’hebdomadaire radical-socialiste local, Voix des communes : « Il était fort aimé et estimé dans la circonscription, en raison de son esprit de justice, de sa droiture et aussi de sa bonté ». Il est remplacé par M. Parnet, jusque-là commissaire de police à Saint-Denis (nord). Lors de son départ de Choisy-le-Roi en août 1894, c’était Le Réveil républicain qui le saluait : « Il fut ici très bon magistrat, sut tenir la circonscription dans la voie de l'ordre et dans une complète sécurité. De là découle les regrets de beaucoup de le voir partir. »

Il meurt dans sa ville natale de Toulouse, où il avait pris sa retraite rue du Tarn, le 25 novembre 1903. Il était âgé de 59 ans.

Explosion de la chaudière du Bi-Métal, février 1895, Joinville-le-Pont

 

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28 mars 2022 1 28 /03 /mars /2022 00:01

Jean Baptiste Delpérier naît le 21 mars 1838 à Frayssinet (Lot). Il est le fils de Catherine Mondou et de son époux Jean Baptiste Delpérier, maréchal des logis de gendarmerie. Il utilisera, au début de sa vie professionnelle, le prénom de Léon puis reviendra à celui de Jean Baptiste, qui était également celui de son grand-père et de son arrière-grand-père paternels. Son père a été fait chevalier de la Légion d’honneur en 1839.

Installé à Paris, Jean Baptiste Delpérier il devient, en 1852, vétérinaire et maréchal-ferrant à Paris (6e arr.) rue de la Barouillère (act. rue Saint-Jean-Baptiste-de-la-Salle). Il est diplômé comme médecin-vétérinaire de l’École nationale vétérinaire d'Alfort à Maisons-Alfort (Seine, act. Val-de-Marne) en août 1861.

En octobre 1862, désormais domicilié à Joinville-le-Pont tout en conservant son cabinet parisien, Jean Baptiste Delpérier épouse dans cette ville Marie Cornélie Dalibon. Dans le cadre de son activité professionnelle, Delpérier s’intéressera principalement aux chevaux. Il publie son premier ouvrage scientifique en 1869 : Du levier digital.

Au cours de la guerre franco-prussienne de 1870-1871, Jean Baptiste est le vétérinaire du deuxième escadron de la garde nationale à cheval. Il sert notamment pendant le siège de Paris (septembre 1870 – janvier 1871).

Inventeur du « clou Delpérier », le vétérinaire publie en 1881 une Monographie sur les ferrures à glace. Son dispositif vise à permettre aux chevaux de marcher sur de la glace ou de la neige. Considéré comme très simple à placer dans des étampures ad hoc et sans danger pour l’animal, le clou Delpérier, même s’il a des concurrents, dispose d’une forte réputation. Encore en février 1929, le quotidien socialiste Le Populaire en faisait l’éloge : « Depuis l'apparition de l'invention de Delpérier, on a voulu innover de nombreux autres systèmes. Aucun, il faut le dire n'a pu présenter de meilleures qualités ». Un Manuel raisonné de la ferrure à glace Delpérier est publié en 1886 par l’imprimerie familiale, située à Cahors (Lot).

Après le décès de sa première épouse en juin 1879, Jean Baptiste Delpérier se remarie à Paris (6e arr.) en novembre 1883 avec une professeure de piano, Alexandrine Emma Kownacka, fille de Joseph Kownacki, professeur de dessin, ancien officier polonais engagé dans la lutte contre l’empire russe en 1830 et réfugié en France après l’écrasement de la révolte. La famille Kownacki était voisine de la propriété Delpérier à Joinville. La rue où ils demeurent, limitrophe de Champigny, porte désormais le nom de rue du 42e de Ligne, régiment qui s’est illustré dans la défense de la capitale contre les Allemands en 1870-1871. Le terrain des Delpérier se situait sur les deux communes.

Membre depuis 1873 de la société La Tempérance, qui lutte contre l’alcoolisme, Delpérier publie en 1898 une Étude spéciale du sabot du cheval et des altérations unguéales.

Il quitte la région parisienne au cours des années 1900 et s’établit sans doute d’abord à Cahors (Lot), où il aurait géré l’imprimerie précédemment exploitée par son frère Frédéric, puis à Lafrançaise (Tarn-et-Garonne).

Jean Baptiste Delpérier meurt le 21 mars 1911 à Lafrançaise, où il résidait avec son épouse. Il est décédé le jour de son anniversaire, à 73 ans. Il était père de cinq enfants dont l’aîné, Georges, fut un célèbre statuaire, chevalier de la Légion d’honneur, qui réalisa notamment une statue de Ronsard à Tours et le monument aux morts de Joinville-le-Pont. Jean Baptiste Delpérier était décoré depuis janvier 1887 du Mérite agricole, titulaire d’une médaille d'or de la Société nationale de médecine vétérinaire depuis novembre 1886, d’une médaille d'argent de la Société nationale d’agriculture depuis juillet 1898 et d’une médaille de vermeil de la Société protectrice des animaux depuis mai 1902.

L'école vétérinaire d'Alfort, coll. Ad 94

 

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6 mars 2022 7 06 /03 /mars /2022 00:01

Alfred Louis Masse naît le 8 avril 1897 à Quissac, Gard. Il est le fils d’Augustine Félicie Barrandon et de son mari, Louis Étienne Alfred Masse, maçon.

Employé de chemin de fer et résidant à Cette (Hérault, act. Sète), Alfred Masse épouse en avril 1921 à Nîmes (Gard) Marie Louise André, fille d’un négociant.

La vie d’Alfred Masse va suivre ses nominations dans différentes gares exploitées par le compagnie Paris-Lyon-Méditerranée (PLM). En 1925, il est affecté à Paris Gare de Lyon et s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il réside dans le quartier de Polangis, avenue Bourguignon (act. rue des Frères-Lumière).

Dans sa nouvelle commune, Masse prend part à la constitution d’une section du mouvement royaliste Action française en mai 1926. Il en est vice-président, comme André Biscaldi tandis que Louis Filleul est trésorier et Charles Pernot président. L’organisation d’extrême droite existait localement depuis la fondation d’un groupe de Nogent-sur-Marne en avril 1910 ; il s’était baptisé Fédération Nogentaise en 1913 et regroupait également des adhérents de Joinville, Saint-Maur et Champigny. Le docteur Georges Bitterlin, conseiller municipal de Joinville entre 1912 et 1919, en était la personnalité marquante.

En novembre 1927, Alfred Masse réunit chez lui un groupe de cheminots royalistes, dont Georges Palous, Camelot du Roi actif, et Louis Bonnefont, membre du syndicat du Rail et du comité directeur de l'Union des corporations françaises, qui se veut l’organisatrice de la présence du courant monarchiste dans le monde du travail. Il est toujours vice-président de la section en septembre 1928.

Muté à Valence (Drôme), Alfred Masse est l’organisateur de la section locale de l’Action française en juillet 1930, dont le président de la Fédération du Dauphiné le nomme président en novembre de la même année. La famille habite rue Pierre-Corneille. À son départ en juin 1931, le comte de Chivré, président des Comités royalistes de la Drôme, assure que « tous les ligueurs de Valence » (les membres du mouvement) « le tiennent pour un chef, un animateur et un ami. »

Ayant pris ses nouvelles fonctions professionnelles à Nîmes (Gard), où il vit rue Notre-Dame, Alfred Masse est une nouvelle fois nommé président de la section d’Action française en août 1931. Un des anciens membres du bureau de la section de Valence, René Clamens, l’accompagne dans la direction de celle de Nîmes, ainsi qu’Henri Masse.

En janvier 1932, Alfred Masse copréside la fête des rois, organisée à Nîmes, avec Mme de Limairac, présidente des Dames royalistes de la région, et le docteur Roujon, conseiller général du Gard. En février la même année, il fait partie d’une délégation qui porte la controverse dans une réunion publique de la Ligue des droits de l'homme, consacrée au thème de la paix et du désarmement et animée par Campolonghi, président de la section italienne de la ligue.

Avec son beau-père, Marius André, dont il partage le domicile, Alfred Masse est en 1932 l’un des animateurs de l'Association Marius Plateau, regroupant des anciens combattants de l'Action française fondée par Guy Steinbach. Elle porte le souvenir de Marius Plateau (1886-1923), ingénieur, à l'origine de la fédération des Camelots du roi en 1908.

Toujours président de la section en décembre 1933, Alfred Masse quitte ensuite cette fonction. Il siège toujours au bureau et en est le secrétaire en janvier 1936.

Alfred Masse meurt le 5 novembre 1983 à Montpellier (Hérault). Il était âgé de 86 ans et père de trois enfants.

Ancienne gare de Joinville-le-Pont, vue du quai

 

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23 septembre 2021 4 23 /09 /septembre /2021 00:01

Marie Marguerite Angèle Pagès naît le 8 janvier 1877 à Uchaud (Gard). Elle est la fille de Marie Adèle Balmayer et de Jean Antoine Pagès.

En novembre 1896 à Anduze (Gard), elle épouse Julien Bonnal, employé des Postes. Ils rejoignent la région parisienne où Julien Bonnal travaille au service du télégraphe, tandis que Marguerite Bonnal est d’abord employée au bureau Paris central à partir de 1898 puis, en 1906, à la direction de la Caisse nationale d’épargne.

Elle est nommée en mai receveuse du bureau de Moisselles (Seine-et-Oise, act. Val-d’Oise), village de 700 habitants puis en août 1909, elle est transférée au bureau Sarcelles (Seine-et-Oise, act. Val-d’Oise), commune de près de 2 800 habitants. Elle y reste jusqu’en 1923.

En décembre 1923, Marguerite Bonnal est nommée receveuse du nouveau bureau de poste créé pour Polangis et Palissy à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Les deux quartiers sur la rive gauche de la Marne ont connu un rapide développement et comptent, en 1926 près de 6 000 habitants, soit plus de la moitié des résidents communaux. Le bureau est fréquenté également par une partie des habitants de Champigny, le territoire de Polangis étant partagé entre les deux villes.

La création du bureau, décidée en 1919, avait été déclarée d'utilité publique en mars 1923. Il est installé au 48, avenue Galliéni, où réside également la receveuse et sa famille. Le journal L'Ère nouvelle critique, en mai 1924, qui remarque que le terrain était propriété de Félix Soulié (1858-1934), négociant en tissus, également président du comité d’Union républicaine de Joinville-le-Pont, l’organisation qui regroupe l’essentiel de la droite républicaine dans la commune, dont les amis du maire, Henri Vel-Durand.

En 1936, Mme Bonnal est toujours receveuse du bureau de Polangis Palissy, mais son mari, devenu contrôleur des Postes, avait pris sa retraite en octobre 1933.

Marguerite Bonnal meurt le 22 juillet 1970 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Elle était âgée de 93 ans et mère de deux enfants.

Le bureau de poste de Polangis Palissy, à gauche

 

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9 décembre 2020 3 09 /12 /décembre /2020 00:01

Suite de la biographie de Justin Mauran

À son retour d’Amérique, l’abbé Mauran séjourne à Bruxelles. Il y publie, sous le pseudonyme de Un prêtre, un ouvrage intitulé La Voix d'un prêtre sur l'état social et le clergé. Selon la presse, qui le qualifie d’écrivain politique, « il s’élève dans cet écrit contre le désastreux mélange du spirituel et du temporel, contre l’immixtion du clergé dans la politique et l’abus que fout ses membres de leur influence morale pour livrer à l’animadversion publique les hommes qui ne partagent pas leurs idées. »

Justin Mauran fait également éditer, à Bruxelles, en 1870, un essai sur La vraie perfection enseignée par Saint-Joseph, envers lequel il a une dévotion qu’il lie au fait qu’il est fils de charpentier.

Vers 1869, il est en charge, selon Le Figaro d’un « tout petit ministère à Joinville-le-Pont » à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où la paroisse, fondée en 1860, n’a pas de poste de vicaire et dont le curé est alors l’abbé Marie Joseph Juhel.

Dans une lettre publiée dans Le Figaro en septembre 1872, il décrit les recherches auxquelles il se livre. « Je n'ai jamais assisté aux offices et cérémonies de l'Église dans les grandes solennités, surtout de la Fête-Dieu et des premières communions, sans avoir, presque tout le temps, le cœur serré cruellement par la crainte des accidents affreux qui peuvent résulter des ornementations et des toilettes, mêlés aux cierges, aux bougies enflammés. (…) Il y a une quinzaine d'années, j'appris avec bonheur qu'un savant avait trouvé un procédé pour rendre ininflammables tous les tissus, même les plus fins, et que plusieurs curés de Paris exigeaient rigoureusement que les confréries de femmes et les enfants de la première communion fussent habillées de robes et couvertes de voiles rendus ininflammables par ce procédé. Malheureusement, bientôt après, j’appris aussi que ce procédé dut être abandonné, à cause de ses imperfections. »

« Je fis un grand nombre de démarches auprès des chimistes, des savants, pour les supplier de tourner leurs vues de ce côté. J'osai même aller jusqu'auprès d'un prince de la science, un académicien des plus distingués. Impossible ! Impossible ! Me fut-il répondu (…) Alors je ramassai mon petit bagage de connaissances; je consultai un ami, grand chimiste, que j'avais, et je me mis à l’œuvre, employant à mes recherches tout le temps que me laissait mon ministère. Je n’avais pour m'aider que ma vieille bonne, qui restait ébahie en voyant mon tripotage et le désordre que je causais partout, qui se mettait, en fureur lorsqu'elle me voyait déchirer mon linge pour le brûler. Je ne fus pas très longtemps à trouver un principe qui me donna une espérance certaine. Mais l'application de ce principe, sa sûreté, sa simplification m'ont coûté trois ans de travail. Je dois de grands remerciements à M. Dumas fils, apprêteur à Tarare, qui mit son cabinet de chimie et son personnel à ma disposition ; il me donna ainsi les moyens de faire arriver mon procédé à la perfection à laquelle il se trouve. Voici, en deux mots, ses effets et la facilité avec laquelle il se présente Ininflammabilité parfaite, blancheur éclatante noir de soie, couleurs vives conservées indéfiniment, apprêt solide et à volonté, sans aucun apprêt si l’on veut, conservation et même raffermissement du tissu; bon marché, réduit à celui des apprêts et des blanchissages ordinaires ; enfin, très grande facilité dans l'exécution du travail. »

L’invention de l'abbé Mauran fut présentée à Paris lors de l'Exposition d'économie domestique en septembre 1872. Entre 1870 et 1876, une dizaine de revues et rapports en France et aux États-Unis mentionnent les travaux de Mauran. Les tissus étaient rendus ininflammables par un bain de borax, sulfate de soude et acide boracique. Le traitement empêchait également l’altération des couleurs.

En mai 1881, la commission de secours contre l'Incendie du conseil général de la Seine décide d’expérimenter le procédé Mauran sur une baraque que l'Administration doit faire construire.

Au cours des années 1880, l’abbé Mauran retourne dans le midi. Il fait rééditer son essai sur Saint-Joseph à Toulouse en 1882.

Justin Mauran meurt le 24 avril 1886 dans son village natal de Réalmont, où il était domicilié rue Cabrouly. Il était âgé de 69 ans.

Plusieurs livres de l’abbé Mauran ont été réédités sous format numérique au 21e siècle, dont Voyage de Paris à l'Île Bourbon ou La vie de M. Portalès (tous deux Hachette-BNF).

Fin

 

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16 janvier 2020 4 16 /01 /janvier /2020 00:01

Suite de la biographie de Félix Soulié

En tant que négociant, Soulié prend part à la reconstitution de l’Union des commerçants et industriels de Joinville en juillet 1923.

Son principal engagement est cependant dans la SN Marne. Elle est présidée, depuis 20 ans, par Émile Lecuirot. Soulié en est le directeur en 1923. Il est trésorier-adjoint et président de la commission sportive après l’assemblée générale de janvier 1924. Il exerce la fonction de capitaine d'entraînement. Le quotidien Paris-soir mentionne, en octobre 1924 que « pour différents motifs, dont le louable souci de prendre un repos bien gagné, Félix Soulié résilie ses fonctions ». Le journal lui rend hommage, le qualifiant de « fondateur de nombreuses sociétés, créateur de diverses fédérations » et « animateur de premier ordre, joignant à ses belles qualités de rameur un talent d'organisateur hors pair. Sa disparition de la vie active du rowing sera unanimement regrettée ». Il a été entraîneur de l’équipe olympique française d’aviron.

Malgré son retrait, Soulié poursuit une activité au sein de la SN Marne comme responsable du cercle, directeur du garage, et membre de la commission sportive. Il est membre d’honneur du conseil d’administration.

Depuis 1890, il collabore au Journal de l’aviron. Il est membre du comité central de la Fédération française d’aviron. En outre, il est l’auteur d’une notice sur l’art de ramer.

La famille a quitté l’île Fanac et est installée sur la rive gauche de la Marne, d’abord avenue Galliéni en 1923 Joinville puis avenue du Château en 1926, qui devient avenue Foch.

Félix Soulié meurt le 24 octobre 1934 à Joinville et est inhumé au cimetière communal. Il était âgé de 76 ans et avait eu une fille. La presse quotidienne et locale rend hommage à son parcours. Il était titulaire des Palmes académiques comme officier d’académie, chevalier de la Légion d’honneur depuis octobre 1928 et avait été en février 1934 récipiendaire de la médaille d'or de l'Union des Fédérations des sociétés françaises d'aviron.

En mai 1935, la nouvelle municipalité de droite, conduite par Léon Lesestre, lui rend hommage en déposant une gerbe sur sa tombe.

Fin

 

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14 janvier 2020 2 14 /01 /janvier /2020 00:01

Suite de la biographie de Félix Soulié

À partir de fin 1919, Félix Soulié prend une place significative dans la vie politique communale à Joinville-le-Pont. Il est désigné électeur sénatorial en janvier 1920.

En 1923, il est, au côté du maire, Henri Vel-Durand, un des maître d’œuvre de la constitution du Comité d’union et d’action républicaine, principale organisation de la droite locale, qui rassemble des républicains de gauche (c’est-à-dire des conservateurs), des radicaux et des socialistes indépendants. Il copréside la réunion de lancement tenue le mars au café Landier. Il fait partie de la commission de préparation du programme avec Vel-Durand, Liou, Piot et Decrombecque.

En mai, Soulié est désigné comme président et présente le programme du comité, basé sur l’union de tous les républicains de gauche. À l’intérieur, maintien et développement méthodique des lois démocratiques et sociales actuelles : lois scolaires, défense des lois laïques ; loi de séparation à maintenir dans son intégralité ; lois d’assistance et de retraites, mise au point de la loi des retraites ouvrières par cotisations de l’État et des patrons seuls ; lois protectrices de l’enfance ; enseignement gratuit à tous les degrés par l’augmentation du nombre de bourses accordées seulement au concours, la bourse devant comprendre l’entretien complet de l’élève ; assainissement de la situation financière en diminuant l’inflation et en établissant des impôts mieux assis et surtout mieux perçus, maintien de l’impôt global et progressif sur les revenus, suppression de la taxe sur le chiffre d’affaires (…), compression des dépenses publiques surtout militaires (…) ; interdiction d’importation pour tous les produits de 1ère nécessité (céréales, bestiaux, légumes, sucres) ; le comité est l’adversaire du communisme ; favorable au syndicalisme, s’il abandonne ses idées révolutionnaires ; opposé à la réaction royaliste. À l’extérieur, soutien au gouvernement.

Le quotidien socialiste L'Ère nouvelle critique en mai 1924 « L'exquise délicatesse des édiles réactionnaires ». Sous la signature d’un Banlieusard, il met en cause le président du comité de la droite locale, propriétaire du terrain sur lequel est édifié le bureau de poste des quartiers de Polangis et Palissy : « comment le sieur Soulié n’a-t-il pas compris que lorsqu’on est de près ou de loin mêlé a l'administration d’une commune on ne doit pas s’en faire une cliente ni attitrée ni occasionnelle. Aux périodes révolutionnaires cela était puni de mort. Ne sentez-vous pas que cela choque vos concitoyens ? »

La préparation des élections municipales de mai 1925 se fait sous la houlette de Soulié qui préside la réunion de présentation de la liste d’Union républicaine pour la défense des intérêts communaux qui se tient, avec 230 participants, au restaurant la Tête noire. Son programme prévoit que les lois de laïcité soient « appliquées sans rigueur et sans sectarisme », ainsi que le maintien de l’octroi et des économies dans les dépenses budgétaires communales. La liste est intégralement réélue, face à une candidature du groupement des gauches (radicaux-socialistes et socialistes SFIO) et une autre du parti communiste. Soulié est réélu président du comité, renommé comité d’union républicaine. En janvier 1927, il est de nouveau électeur sénatorial.

Soulié est toujours président du comité d’union républicaine en septembre 1928, au moment des obsèques du maire Henri Vel-Durand. Par contre, il n’exerce plus cette fonction en 1932,

À suivre

L'île Fanac

 

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