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8 juillet 2022 5 08 /07 /juillet /2022 00:01

Jean Chabrière naît le 27 septembre 1889 à Portets (Gironde). Il est le fils de Madeleine Broussouloux, marchande, et de son époux Jean Chabrière, tonnelier. Probablement pour se différencier de son père éponyme, il utilisera les prénoms de Jean Henri.

En 1909, il réside à Paris, probablement rue de Chambéry (15e arr.) avec ses parents, et exerce la profession de peintre. Il est affecté en octobre 1910 au 34e régiment d’infanterie pour son service militaire et démobilisé en septembre 1912.

Pendant la première guerre mondiale, Jean Henri Chabrière est mobilisé en août 1914 au 7e régiment d’infanterie coloniale. Il est blessé une première fois en septembre 1915 lors des combats de la Main de Massiges (Marne), sur le front de Champagne, à l’arcade sourcilière gauche par un éclat d’obus. Il est une deuxième fois blessé en avril 1917 à la cuisse gauche, toujours par éclat d’obus. Cette blessure, ainsi qu’une cicatrice due à une baïonnette, provoquent une fracture du fémur gauche qui provoquera un raccourcissement de cinq centimètres de sa jambe. Il sera réformé en mai 1918, renvoyé dans ses foyers puis reconnu invalide de guerre et pensionné, d’abord à 20% en 1919, quotité qui sera augmentée progressivement jusqu’à 100% en octobre 1968.

Il reçoit deux citations pour son comportement. En février 1916, il est cité à l’ordre de la division : « Le 6 février 1916, au cours de l’assaut, a sauté sans hésiter dans une tranchée ennemie entraînant ses camarades et y a fait des prisonniers. Soldat coutumier d’actes de bravoure ». De nouveau, il est cité à l’ordre de la division en mai 1917 : « Soldat très courageux et faisant l’admiration de ses camarades. N’a quitté la ligne allemande qu’après avoir épuisé toutes ses munitions et après une lutte d’une heure et demie. A été blessé par la suite. »

Devenu dessinateur, Jean Henri Chabrière épouse à Paris (15e arr.) en décembre 1919, Félicie Henriette Geay, modiste. Ils résident rue de Chambéry. Il est membre de l'Association générale des mutilés de la guerre.

En 1926, Jean Henri Chabrière est métreur puis, en 1937, gérant d’hôtel, rue Charbonnière, dans le quartier de la Goutte-d’Or à Paris (18e arr.).

Après la deuxième guerre mondiale, la famille Chabrière vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), quai de la Marne. Lors des élections municipales de mai 1953, il est candidat sur la liste communiste dans cette ville. Robert Deloche, résistant, maire depuis la Libération en août 1944, avait été remplacé en février 1953 par une autre communiste, Amélie Trayaud, suite à son exclusion du PCF. Malgré le trouble provoqué par cette éviction, les communistes arrivent en tête avec 35,6% des suffrages exprimés et 10 sièges, devant la liste divers-droite (22,1%, 6 élus) et les gaullistes (19,8%, 6 postes également), les socialistes SFIO (12,3%, 3 conseillers) puis le MRP (9,2%, 2 élus). L’appui de ces derniers permet à la droite de faire élire Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, centre-droit) comme maire. Chabrière avait obtenu le troisième meilleur score des candidats avec 2 413 voix pour 6 748 suffrages exprimés (35,8%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits.

Se différenciant en cela de plusieurs élus de gauche, Chabrière participe à de nombreuses manifestations communales. Il prend également des positions différentes, s’abstenant par exemple en avril 1956 lors du vote du budget, contre lequel votent les élus socialistes, radicaux ou communistes. Il ne suit pas non plus l’opposition communiste à l’octroi d’une garantie pour un emprunt contracté par l’Office municipal d’habitations à loyer modéré en mai 1956. Il intervient, en mars 1958, au sein du conseil municipal au sujet du nettoyage des berges du quai de la Marne, là où il réside.

En 1959, la représentation proportionnelle étant abandonnée, la liste de Georges Defert remporte les 27 sièges à pourvoir et est réélu maire.

Jean Chabrière meurt le 28 février 1973 à Joinville. Il était âgé de 83 ans et père d’une fille. Il avait été décoré de la Croix de guerre avec deux étoiles d’argent et de la Médaille militaire.

Joinville-le-Pont, années 1960

 

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2 juillet 2022 6 02 /07 /juillet /2022 00:01

Albert Léon Joseph Gaulin naît le 11 mars 1889 à Reclesne, Saône-et-Loire, commune rurale du Morvan Autunois. Il est le fils d’Anne Marie Léontine Besancenet et de son mari, Louis Eugène Gaulin, instituteur public.

En juillet 1900, Albert Gaulin participe au concours général entre les meilleurs élèves des écoles primaires du département. Il obtient la note de 30 sur 40, le maximum attribué étant de 35. Il obtient le brevet élémentaire en juin 1906 et le certificat d’études primaires supérieures en juillet la même année. Il fréquente la section agricole de l’école supérieure de Nolay (Côte-d’Or). En mai 1907, alors qu’il est interne dans cette commune, un journal non identifié de Paris annonce qu’il a été renversé par une automobile, lui fracturant les deux jambes. Ses parents se rendent, en train, immédiatement sur place et constatent que leur enfant est en parfaite santé. Plusieurs journaux bourguignons relatent l’incident, qualifié de « stupide plaisanterie. »

À la sortie de son cursus scolaire, Albert Gaulin est embauché dans l’administration des Postes, télégraphes et téléphones (PTT). Il est agent surnuméraire en 1908 à Colombes puis commis en 1912 à Paris. Il épouse à Paris (12e arr.), où il vit rue Condorcet, Jeanne Janet (dite Geneviève), fille d’un marchand de vin.

Reconnu tuberculeux, il est exempté de service militaire. Au cours de la première guerre mondiale, son état est requalifié et, en avril 1915, il est reconnu bon pour le service armé mais reste affecté à l’administration télégraphes. En septembre 1915, il rejoint le 3e régiment de génie puis le 8e en octobre. Son attitude lui vaut une citation à l’ordre du 33e corps d’armée : « Par son activité, par son habileté professionnelle soutenue par un remarquable sang-froid et un réel mépris du danger, a rendu dans l’exploitation d’un poste important de très grands services. A eu une conduite exemplaire sous le feu de l’ennemi ». Il est nommé caporal en septembre 1918 et démobilisé en juillet 1919. Sa tuberculose pulmonaire lui vaut d’être réformé après-guerre et pensionné à 25%.

La famille Gaulin vit dans le 20e arrondissement, boulevard de Charonne puis dans le 12e, quartier de Picpus, avenue Daumesnil.

Parallèlement à son métier, Albert Gaulin assume des responsabilités dans des organismes sociaux. Il est ainsi d’abord percepteur puis administrateur la société de secours mutuels l’Orphelinat national des PTT à Paris. Il est également collecteur d’une autre mutuelle, l’Association amicale des PTT.

Devenu receveur, Albert Gaulin vit après la deuxième guerre mondiale à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il s’engage dans l’action politique en mai 1953 au côté de Georges Defert, conseiller municipal sortant, membre du Rassemblement des gauches républicaines (RGR, centre-droit). Defert avait été élu, en 1947, sur une liste du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste) mais avait fait dissidence lors du remplacement du maire communiste Robert Deloche en mars 1953. Il avait refusé de soutenir le responsable gaulliste Pierre Calmon et défendait la candidature de Pierre Perly, ex-RPF et tête de liste en 1947. La communiste Amélie Trayaud avait été élue, alors que les deux candidats de droite cumulaient 13 voix contre 12 pour la nouvelle maire.

Le scrutin se tient dans une ambiance tendue, tant entre les concurrents de droite qu’à gauche, où l’exclusion de l’ancien maire réduit l’influence des communistes issus de la résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale.

Conduite officiellement par Perly, la liste fait jeu égal avec celle de Calmon en nombre de sièges (six chacun), mais la devance par le score (22,1% contre 19,8%), si les communistes arrivent premiers (35,6%, 10 sièges) et ont le soutien des socialistes SFIO (12,3%, 3 élus), ce sont les deux représentants du Mouvement républicain populaire (MRP, démocrate-chrétien, 9,2%) qui donnent la majorité à la droite et font élire Georges Defert en tant que maire. Albert Gaulin, qui avait l’étiquette d’indépendant (divers-droite), avait obtenu 1 564 voix pour 6 748 suffrages exprimés (23,2%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits. Dans la nouvelle municipalité, il est désigné comme deuxième adjoint par 13 voix sur 25 votants, siégeant avec Pierre Calmon, RPF, premier adjoint, et Georges Moutenot, MRP, troisième adjoint.

En juin 1956, Gaulin participe, avec 34 autres élus de communes sidérurgiques à une visite au siège de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA, ancêtre de l’Union européenne) à Luxembourg. L’activité métallurgique avait été significative à Joinville, avec l’usine Bi-Métal.

Lors des élections municipales de mars 1959, pour lesquelles la représentation proportionnelle est abolie, la liste Defert est en tête au premier tour avec 41,2% des suffrages exprimés, devant les communistes de Bideaux (32,2%) et l’union UNR (gaullistes), MRP, SFIO (23,5%). Au second tour, avec 52,4%, elle emporte les 27 sièges à pourvoir. Albert Gaulin est nommé premier adjoint, les autres adjoints de Defert étant Léon Belhomme, Jean-Pierre Garchery, Pierre Perly, Georges Derou et Pierre Lambert.

Au cours d’une exposition philatélique à la mairie de Joinville en avril 1961, c’est Gaulin qui fait une communication sur l’émission d'un timbre-poste à l’effigie du résistant Lionel Dubray (1923-1944) et préside à l’apposition d'une plaque à son lieu de naissance, avenue Foch à Joinville.

Candidat aux élections législatives de novembre 1962 en tant que suppléant du député sortant indépendant Philippe Vayron (divers-droite), Albert Gaulin est battu avec ce dernier par le gaulliste Pierre Billotte dans la cinquième circonscription de l’arrondissement de Sceaux (Seine).

Par contre, il est réélu lors des élections municipales de mars 1965 dans une configuration comparable à 1959, la liste des sortants recueillant 43,6% des suffrages exprimés au premier tour, face aux communistes (29,9%) et à l’alliance des gaullistes, centristes et socialistes (26,6%). Après le retrait de ces derniers, elle emporte tous les sièges au second tour avec 60,4% des voix. Albert Gaulin est reconduit comme premier adjoint, le seul changement dans l’exécutif local étant le remplacement de Pierre Lambert par Raymond Aubry.

Il ne sollicite par le renouvellement de son mandat en mars 1971, le scrutin voyant la réélection de Georges Defert dès le premier tour. Il avait siégé comme adjoint au maire de Joinville pendant 18 ans.

Albert Gaulin meurt le 25 septembre 1971 à Créteil, où il était probablement hospitalisé. Il était âgé de 82 ans et père de deux filles. Il avait obtenu de nombreuses médailles : celles de la mutualité (bronze, argent puis or en mars 1925, janvier 1927 puis avril 1935) pour son action dans les mutuelles des PTT ; les Palmes académiques comme officier d’académie en juillet 1931 puis officier de l’instruction publique en juillet 1938, la Croix de guerre (1914-1918). Enfin, il a été fait chevalier de la Légion d’honneur au titre de la mutualité en septembre 1949.

Poste de Joinville, rue de Paris

 

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26 juin 2022 7 26 /06 /juin /2022 00:01

Alfred Bruillard naît le 8 octobre 1895 à Lavans-Quingey (Doubs). Il est le fils d’Adèle Marie Eugénie Robardet et de son époux Constant Léon Bruillard, cultivatrices. Le petit village se situe dans la vallée de la Loue. Au tournant du siècle, la famille est installée dans le village voisin de Pointvillers (act. Le Val). Comme les autres des neuf enfants du couple, Alfred aide aux cultures. Il s’oriente ensuite vers la fromagerie et travaille, toujours dans la vallée de la Loue, à Chassans, auprès de Joseph Cousin.

Un peu après le début de la première guerre mondiale, Alfred Bruillard est mobilisé en décembre 1914 au 42e régiment d’infanterie. Sa santé souffre manifestement beaucoup puisqu’il est évacué pour maladie et hospitalisé à cinq reprises (juillet 1915, janvier 1916 (deux fois), octobre 1916, avril 1918) ; il est en outre blessé par une balle à la cuisse gauche en janvier 1917 au Mont-Cornillet, en Champagne, au cours de la bataille de la Marne. Atteint d’une pleurésie, il est envoyé en convalescence pendant plusieurs mois. Il sera attributaire d’une pension de 10% en 1924.

Au cours d’une des période de repos, Alfred Bruillard épouse en septembre 1917 à Palantine (Doubs) Suzanne Marie Julie Cousin, fille du fromager chez lequel il travaille. Le couple et ses deux enfants vont beaucoup changer de domicile. Ils sont en 1922 à Osselle puis en 1925-1926 à Chenecey-Buillon (Doubs). Ils passent dans le département voisin du Jura en 1931 à Condamine.

On les trouve en 1932 d’abord à Pont-Audemer (Eure). Ils se fixent ensuite en région parisienne, d’abord toujours en 1932 à Pantin (Seine, act. Seine-Saint-Denis), où Alfred Bruillard est chauffeur automobile. Ils vivent rue François-Arago puis rue Saint-Louis. Après un passage à Clamart (Seine, act. Hauts-de-Seine), rue de la Voie-Verte, en 1937, la famille s’installe en 19396 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avenue de l’Île, dans le quartier de Polangis. Alfred Bruillard est devenu employé d’octroi pour la mairie de la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, Alfred Bruillard reçoit une affectation spéciale du fait de son emploi dans les services fiscaux.

Il s’engage dans la résistance à l’occupant allemande et est reconnu comme ayant été membre des Forces françaises de l’intérieur (FFI). Ses deux fils, Robert Bruillard (1919-1988) et André Bruillard (1920-1987) furent aussi résistants pendant la guerre.

Un commando de la résistance entre, le 20 août 1944, dans la mairie de Joinville-le-Pont qui devient ainsi une des premières à être libérée en Île-de-France. La municipalité, nommée par les autorités de Vichy avec à sa tête Léon Lesestre, est arrêtée et sera transférée, après le départ des forces allemandes, au camp de Drancy. Sur proposition du comité local de Libération et après avis du comité parisien de la Libération, le préfet de la Seine nomme une délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune par arrêté du 26 septembre 1944. Alfred Bruillard en fait partie et fait donc fonction de conseiller municipal. Robert Deloche est président de la délégation, faisant fonction de maire, aux côtés d’adjoints radicaux-socialistes, socialistes ou divers droite et gauche. Le mandat de la délégation prend fin après les élections municipales du 29 avril 1945.

Pour le sixième anniversaire de la Libération, célébré le 26 août 1950 à Joinville, Bruillard représente les anciens membres de la délégation spéciale avec André Lemaire, aux côtés de représentants des formations politiques ou associations locales.

Professionnellement, Alfred Bruillard est employé par la mairie de Saint-Maur où il devient, en 1946, surveillant de travaux.

Alfred Bruillard meurt le juillet octobre 1987 à Sens (Yonne), où il vivait déjà en 1979.

Barricade pendant les combats de la Libération à Joinville, août 1944

 

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20 juin 2022 1 20 /06 /juin /2022 00:01

Georges Marcel Silvain Garceau naît le 9 janvier 1916 à Lacs (Indre). Il est le fils de Marie Euphrasie Garceau ; le mariage de cette dernière avec Émile Louis Chauffour, en octobre 1916, légitime sa naissance. Ils vivent dans le bourg, où son père est cultivateur avec ses parents. Georges Chauffour est électricien en 1936.

Il épouse Marie Louise Chatiron, secrétaire, en novembre 1939 à Champillet, Indre.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Georges Chauffour est résistant à l’occupation allemande. Après la fin du conflit, il s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) et il est employé administratif.

Lors des élections municipales de mars 1953, Georges Chauffour est candidat en quatrième position sur la liste socialiste SFIO conduite par Léon Berthet. Elle obtient un siège avec une moyenne de 452 voix pour 6 974 suffrages exprimés (6,5%) sur 7 073 votants et 8 376 inscrits. Berthet, dont la voix est déterminante pour élire le maire, puisque les listes communistes et gaullistes ont obtenu, toutes les deux, 13 sièges, fait réélire le communiste Robert Deloche et devient adjoint au maire. Faisant état de désaccords avec la majorité municipale, Berthet démissionne en octobre 1951 et est remplacé au conseil par l’instituteur Pierre Allaire. Comme ce dernier démissionne également en janvier 1952, il est lui-même remplacé par Victor Hochet, qui décide également de quitter sa fonction en mars 1953 ; Georges Chauffour devient ainsi conseiller municipal. Deloche vient également de quitter le poste de maire, suite à son exclusion du parti communiste. Il a été remplacé par Amélie Trayaud, doyenne du conseil et communiste également. Le mandat se termine en avril 1953.

Georges Chauffour meurt le 7 mars 1968 à Champillet, Indre ou le 8 mars 1968 à Baudres, autre commune du même département, selon les sources. Son épouse décède également le 7 mars 1968 à Baudres. Il est donc possible que ce soit suite à un accident.

Joinville-le-Pont, vers 1960

 

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14 juin 2022 2 14 /06 /juin /2022 00:01

Georges Louis Ange Marie Blanchard naît le 23 avril 1900 à Langourla (Côtes-du-Nord, act. Le Mené, Côtes-d’Armor). Il est le fils d’Augustine Rio, modiste et de son mari Joseph Blanchard, facteur receveur.

Devenu employé de commerce à Paris, Georges Blanchard travaille au grand magasin la Samaritaine et réside à Paris (9e arr.), rue du Faubourg-Saint-Antoine.

Après la première guerre mondiale, il effectue son service militaire au 79e régiment d’infanterie entre mars 1920 et mars 1922. Il a pour compagne Louise Laplace, native de Gez, dans les Hautes-Pyrénées. Ils vivent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy, avenue Galliéni. Peut-être se marient-ils vers 1930.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, Georges Blanchard est rappelé et sert dans la 38e section de mitrailleuses de la 219e division d’infanterie. Il demande à être déchargé du service armé mais le conseil de révision, qui examine son cas en décembre 1939, estime qu’il n’y a « rien d’objectif » et le maintient dans ses fonctions.

Le 20 août 1944, la municipalité de Joinville est arrêtée par un groupe de résistants à l’occupation allemande et le comité local de Libération de la commune prend la direction de la mairie. Sur sa proposition, et après avis du comité parisien de la Libération, le préfet nomme, par arrêté du 26 septembre 1944 une délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune de Joinville-le-Pont. Elle est présidée par le communiste Robert Deloche et comprend des personnalités généralement engagées dans la résistance, notamment des radicaux et des socialistes. Gaston Blanrue en est membre et fait donc fonction de conseiller municipal. Son mandat prend fin en avril 1945 avec la première élection municipale depuis la fin du régime de l’État français.

Georges Blanchard meurt le 30 août 1986 à Champigny (Val-de-Marne). Il était âgé de 86 ans et père d’un fils.

La Samaritaine vers 1900

 

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12 juin 2022 7 12 /06 /juin /2022 00:01

Nicolas Jean Macchi naît le 4 novembre 1913 à Casablanca, au Maroc sous protectorat français. Il est le fils de Thérèse Françoise Macchi. Le 26 juin 1917 à Paris (18e arr.), Auguste Henri Grésy, mécanicien, le reconnaît pour son enfant, la veille de son mariage avec sa mère. Il porte désormais le nom de Nicolas Jean Grésy.

Son père avait rejoint l’Afrique du Nord au cours de son service militaire. Il avait débarqué à Casablanca le 7 octobre 1913, donc moins d’un mois avant sa naissance. Pendant la première guerre mondiale, il était revenu en métropole en juillet 1916 via Marseille, et la famille s’était installée à Paris (18e arr.), rue du Mont-Cenis.

Après le conflit, la famille s’installe en Seine-et-Oise (act. Val-d’Oise) d’abord à Osny en 1920 puis en 1923 à Saint-Ouen-l'Aumône, rue des Grandes-Côtes, dans le quartier d’Épluches. En 1931, Nicolas Grésy est aide-comptable à la Société générale d’électricité à Paris. Il est devenu comptable en 1933 et épouse en juin 1933 à Pontoise (Seine-et-Oise, act. Val-d’Oise) Éliane Élise Fournier, originaire du village proche d’Auvers-sur-Oise.

Le couple s’installe à Paris (10e arr.), dans le quartier de la Porte Saint-Denis, rue de Paradis. Ils divorcent en décembre 1939.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Nicolas Grésy est certainement mobilisé. Il sera cité à l’ordre du régiment. Il est sans doute caserné à Versailles (Seine-et-Oise, act. Yvelines) où il est proche du poète Claude Aveline (1901-1992), qui s’était engagé volontairement dans l’armée et qui en fera son fils adoptif. Il s’agit d’une adoption simple, les parents de Nicolas Grésy n’étant pas décédés.

Comme Claude Aveline, Nicolas Grésy devient résistant à l’occupation allemande. Il s’engage dans les Forces françaises de l’intérieur, où il a le grade de lieutenant ; il utilise le pseudonyme de Nico. Il a rejoint l’Organisation civile et militaire dans le Pas-de-Calais en 1944.

Ses deux frères cadets, Jean Grésy (né en 1922) et Charles Edmond Grésy (1917-1953) ont également été résistants. Le second est mort au combat pendant la guerre d’Indochine en tant que capitaine dans le 6e bataillon de la légion étrangère en décembre 1953 au Laos.

Après le conflit, devenu Nicolas Grésy-Aveline, il travaille comme agent contractuel au haut-commissariat au ravitaillement à Paris. Il s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) et se remarie avec Janette.

Dans sa ville de résidence, Grésy-Aveline devient un militant communiste actif et en vue. Joinville a pour maire, depuis la Libération, Robert Deloche, communiste et résistant, qui a assuré pour le PCF, avant-guerre, le suivi des communistes algériens et marocains. Mis en cause pour des raisons ayant officiellement liées à son mode de vie, il est exclu et démissionne début 1953 de son poste. Il est remplacé, pour deux mois, par Amélie Trayaud, également ancienne résistante et communiste, doyenne du conseil municipal. Lors des élections municipales de mai 1953, Grésy-Aveline se présente sur la liste d'Union républicaine et résistante, qui rassemble les communistes, des radicaux-socialistes et des personnalités de gauche. La liste communiste arrive en tête, avec une moyenne de 35,6% des votes valides et dix sièges, devant la liste divers-droite de Georges Defert (RGR, 22,1%, 6 sièges), les gaullistes de Pierre Calmon (RPF, 19,8%, 6 sièges), les socialistes de Léon Berthet (12,3%, 3 sièges) et les démocrates-chrétiens de Gaston Moutenot (MRP, 9,2%, 2 sièges). Avec 2 393 voix pour 6 748 suffrages exprimés (35,5%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits, Grésy-Aveline est élu conseiller municipal. Il siègera cependant dans l’opposition, car Defert, appuyé par les élus RGR, RPF et MRP est élu maire.

Au sein des élus communistes, Grésy-Aveline se fait remarquer par son activisme. Dès le lendemain du scrutin, la nouvelle municipalité décide d’expulser la section de Joinville de l’Union des vaillants et vaillantes – le mouvement d’enfants communiste – du baraquement qu’elle occupait dans le parc du dispensaire municipal, avenue du Président-Wilson, dans le quartier Palissy. Pendant le conseil municipal qui, fin mai 1953, évoque la question, Grésy-Aveline proteste et, avec deux autres élus, Langat et Bideaux, ils entonnent le chant révolutionnaire La Jeune Garde pendant la séance.

Au mois de juillet a même année, une autre intervention de Grésy-Aveline, présenté comme « leader communiste » par l’hebdomadaire Nouvelle Union régionale, provoque, selon ce journal « tumultes et bousculade au conseil municipal ». C’est la suppression du trait barrant le nom de Lesestre sur la plaque de marbre avec le nom des anciens maires de la ville dans le hall de la mairie qui provoque l’incident. Lesestre, maire de mai 1935 à août 1944, fut arrêté par le comité local de Libération et transféré au camp de Drancy où il séjourna six mois. Il était notamment accusé d’avoir couvert la transmission aux autorités allemandes par la mairie d’une liste de jeunes gens supposés devoir partir au Service du travail obligatoire.

Toujours en juillet, Grésy-Aveline organise l’élection de tous les candidats communistes lors de l’assemblée générale de la caisse des écoles, à laquelle 200 personnes participent. Il avait fait rejeter par les présents le financier présenté par André Blocher, un ancien adjoint au maire qui avait été élu en mai sur la même liste que lui mais classé divers-gauche.

Avec les élus communistes et leurs alliés, Grésy-Aveline vote, en janvier 1957 contre une aide de 100 000 francs destinée « à la population hongroise », victime de l’occupation par les forces russes et du Pacte de Varsovie. Cependant, les élus socialistes rejoignent la majorité pour ce vote.

Les élections municipales organisées au début de la cinquième République se font désormais au scrutin majoritaire ; il n’y a plus de représentation des listes minoritaires et Grésy-Aveline cesse de siéger au conseil à partir de mai 1959.

En juillet 1956, Grésy-Aveline est signalé, lors du congrès à Ivry de la fédération du parti communiste de la Seine-Sud (qui couvre l’essentiel de l’actuel Val-de-Marne) en tant que secrétaire de section de Joinville et membre du conseil politique fédéral. Il y a alors 149 adhérents dans la section, répartis en six cellules d’entreprises et deux cellules locales ; le PCF comptait en décembre 1945 à Joinville 455 adhérents dans 17 cellules (huit d’entreprises et neuf locales). Par ailleurs, les communistes revendiquaient pour Joinville en 1956 217 adhérentes à l’Union des femmes de France, 119 membres de l’association France-URSS et la diffusion, en juin, de 450 numéros de L’Humanité-Dimanche, édition de leur quotidien vendue à la criée sur les marchés. Aux élections législatives de 1956, les candidats communistes avaient obtenu, à Joinville, 32,8% des votes, contre 10,6% pour les socialistes SFIO, 15,7% pour les divers-gauche et 40,7% pour les réactionnaires, selon le classement fait par le rapport du congrès.

Nicolas Grésy-Aveline meurt fin février ou début mars 1977. L’hebdomadaire communiste Le Réveil du Val-de-Marne lui consacre une nécrologie. Il était titulaire de la Croix de guerre (1939-1945) et, depuis août 1949, chevalier du Mérite agricole. Âgé de 63 ans, il était père de plusieurs enfants.

Nicolas Grésy-Aveline (arch. PCF)

 

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8 juin 2022 3 08 /06 /juin /2022 00:01

Suite de la biographie de René Kirbühler

Alors qu’un accord électoral avait été conclu avec les radicaux-socialistes en septembre 1934, l’Union des républicains décide d’y mettre fin en avril 1935, avant le scrutin municipal : « L’Union des républicains de Joinville, se souvenant des fusillades du 6 février, des scandales Stavisky et autres dans lesquels figurent des députés, des magistrats, d’anciens ministres, tous radicaux et maçons, a décidé de rompre l’union précédemment établie avec les radicaux pour faire une liste composée en totalité d’éléments modérés et nationaux ». Ses candidats se présentent comme des « hommes d’ordre et d’action. »

René Kirbühler figure de nouveau sur la liste de l’Union des républicains de Joinville, qui comprend neuf sortants et deux anciens conseillers municipaux. Au premier tour, elle arrive en tête avec 32,6% des suffrages exprimés, devant le Groupement des gauches républicaines de la majorité radicale-socialiste (26,8%) et deux listes de gauche, les communistes (23,5%) et les socialistes (12,3%). Kirbühler recueille voix 925 pour 2 856 suffrages exprimés (32,4%) sur 2 923 votants et 3 433 inscrits.

Au second tour, les deux premières listes se maintiennent, tandis que celles de gauche fusionnent. La droite arrive légèrement en tête, avec 41%, devant la gauche unie à 39%, tandis que les radicaux du maire sortant Briolay régressent à 20%. Le conseil municipal se compose de 25 élus de droite et deux communistes. Kirbühler est élu avec 1 140 voix pour 2 899 suffrages exprimés (39,3%) et 2 924 votants.

Analysant le résultat, les élus de droite considèrent que « Les Joinvillais, dans le seul but de barrer la route aux communistes, ont apporté leurs suffrages en masse à la liste d’ordre de l’Union républicaine. Ils ont montré leur réprobation pour la turbulence et de la démagogie. »

Lors de l’élection de la municipalité, Léon Lesestre est élu maire, tandis que Charles Chaussée, Louis Caillon, Jean Béal et René Kirbühler deviennent adjoints, François Decrombecque étant désigné syndic. L’hebdomadaire libéral Union régionale commente : « Les affaires municipales sont en de très bonnes mains » ; son concurrent radical Voix des communes apprécie : « Kirbühler, tout jeune, plein d’activité ». Au sein de l’exécutif, il est en charge des bâtiments communaux.

On retrouve Kirbühler en tant qu’électeur sénatorial en octobre 1935. Il représente Joinville au banquet des Intérêts Économiques à Saint-Denis en novembre 1935. Sur le plan professionnel, il dirige le syndicat professionnel de l’ameublement.

Continuant à s’occuper du basket, Kirbühler provoque le départ de cette équipe de l'Union et Espérance Sportive de Joinville, dans laquelle elle avait fusionné en 1934, pour recréer l’Espérance Sportive de Joinville en mars 1938. Il devient vice-président du club reconstitué, qui est présidé par H. Chabot. Il comprend les sections suivantes : préparation militaire, marche et natation, athlétisme et basket, escrime, scolaires. Son siège est boulevard de Polangis à Joinville.

René Kirbühler passe, en juin 1939, par l’école militaire d’administration de Vincennes. Il est affecté au début de la deuxième guerre mondiale au 222e régiment régional de travailleurs, puis, en mars 1940, au 213e dépôt d’infanterie, basé à Versailles. Kirbühler poursuit son mandat après sa démobilisation. Il participe notamment, avec l’ensemble du bureau municipal  au Noël du maréchal organisé en décembre 1941 par le Secours national d’entraide du maréchal, créé en référence au chef de l’État, Philippe Pétain. Le maire, Lesestre appelle à « bien aimer le maréchal, sauveur de notre France. »

La législation du régime de Vichy supprime les assemblées élues au profit de corps nommés, en exécution d’une loi du 16 novembre 1940. Par décret, le 21 février 1942, Chaussée, Béal et Kirbühler sont renommés adjoints, Frédéric Bautsch remplaçant Caillon pour le quatrième poste ; Lesestre avait déjà été maintenu en place, Decrombecque n’est pas renommé. Kirbühler exerce son mandat jusqu’en 1944.

Le jour de la Libération de Joinville, le 25 août 1944, le maire et les trois adjoints sont arrêtés par le comité local de Libération. Ils sont transférés au camp de Drancy (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Ils sont libérés début mars 1945. A. Dély, secrétaire du comité d’épuration de Joinville, qui dépend du comité local de Libération, écrit le 13 mars 1945 une lettre à Georges Marrane, président du comité parisien de la Libération, où ils déplorent qu’ils aient été relâchés, considérant que c’est une décision « pour le moins prématurée. »

Ni l’activité pendant la guerre, ni les six mois d’incarcération ne semblent avoir de conséquences durables pour René Kirbühler. Il devient directeur de l'école professionnelle de la chambre des apprentis de l'ameublement et reçoit, en 1967, une décoration à ce titre.

René Kirbühler se marie en août 1960 à Villejuif (Val-de-Marne) avec Liane Valdemont. Il meurt le 7 juin 1974 à Boissy-Saint-Léger (Val-de-Marne). Il était âgé de 73 ans.

Décoré de la médaille de bronze de l’Éducation physique en août 1938, il avait également reçu les Palmes académiques en tant qu’officier d’académie en février 1939 puis comme commandeur en 1967.

Fin

Lettre du comité d’épuration en 1945

 

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6 juin 2022 1 06 /06 /juin /2022 00:01

Début de la biographie de René Kirbühler

René Georges Kirbühler naît le 16 juillet 1900 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Françorine Trespeuch et de son époux, Blaise Kirbühler, tonnelier. Ils vivent rue du Pont puis rue de Paris, toujours dans le quartier du Centre. Sa mère est la fille d’un sabotier d’Ally, village auvergnat du Cantal.

La famille Kirbühler est originaire du village d’Hartmannswiller (act. Alsace, Haut-Rhin), où elle est installée depuis la fin du 18e siècle. Son père, qui quitte les territoires annexés par l’Allemagne pour l’est parisien, obtient la nationalité française en juillet 1889. Son oncle au deuxième degré, Jules Ernest Kirbühler (1857-1922), cultivateur-maraîcher à Nogent-sur-Marne, est conseiller municipal de la commune, voisine de Joinville, de 1892 à 1919 et responsable d’une association horticole ; il est décoré du Mérite agricole et des Palmes académiques. Plusieurs autres membres de la famille se sont installés sur les bords de Marne.

Devenu employé de commerce, René Kirbühler fait son service militaire à partir de mars 1920 au 156e régiment d’infanterie. Caporal en juillet 1920 puis sergent en avril 1921, il est envoyé dans les troupes d’occupation des pays Rhénans, en Allemagne de mai à septembre 1921. Il est démobilisé en mars 1922.

Avec son frère cadet Robert, René Kirbühler pratique le basket au sein du club Espérance Sportive de Joinville (ESJ) en 1923. Il est responsable de l’équipe. Il constitue, en 1932, une équipe de vétérans pour disputer des matches amicaux.

Sur le plan politique, René Kirbühler devient, en avril 1925, trésorier adjoint du Comité d’union républicaine et d’action sociale (CURAS), structure regroupant à Joinville les membres des organisations de droite, présidé par Félix Soulié. Pour les élections municipales de mai 1925, le CURAS soutient la liste présentée par le maire sortant, Henri Vel-Durand, intitulée Union républicaine pour la défense des intérêts communaux. La droite est en tête au premier tour avec 47,5% des suffrages exprimés face à des radicaux-socialistes alliés aux socialistes, dans une liste de cartel des gauches (28,4%), et à une liste communiste (21,1%). Elle remporte le scrutin et les 27 sièges à pourvoir au second tour. Après son décès, en 1928, Vel-Durand est remplacé par son premier adjoint, Stephen Durande, tapissier.

En matière professionnelle, Kirbühler est devenu tapissier décorateur, puis représentant de commerce. Il poursuit son activité politique et est candidat lors des élections municipales de mai 1929 à Joinville. Au premier tour, la liste d’Union nationale de Stephen Durande arrive en tête, avec 42,6% des suffrages exprimés, devant la concentration des gauches de Georges Briolay (35,9%) et les communistes de Bénenson (16%). Malgré le maintien au second tour du PCF, la liste des gauches emporte au second tour 22 des 27 sièges à pourvoir, la droite n’en ayant que cinq. Kirbühler a obtenu, au premier tour, 874 voix pour suffrages 2 126 exprimés (41,1%) sur 2 969 inscrits. Il n’est pas élu au second tour ; Briolay devient maire. Il est désigné comme membre de la Commission de propagande du CURAS en novembre 1932, le comité étant désormais présidé par Émile Lecuirot, dirigeant de la Société nautique de la Marne, club d’aviron.

En février 1935, le CURAS, fondé en 1912 et alors présidé par Léon Lesestre, se transforme en Union des républicains. René Kirbühler est élu président. La nouvelle Union adopte un programme préconisant la « séparation de l’administration municipale et de la politique ». Il préconise : « diminution des charges écrasantes qui pèsent sur les travailleurs et les consommateurs, atténuation des dépenses publiques, simplification des rouages administratifs, application des lois sociales et des questions intéressant l’enfance et l’hygiène. »

À suivre

Rue de Paris à Joinville-le-Pont

 

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2 juin 2022 4 02 /06 /juin /2022 00:01

Marguerite Paule Tribondeau naît le 23 juin 1908 à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne). Elle est la fille de Louise Jeanne Gabrielle Bernard et de son mari Paul Baptiste Tribondeau, employé, originaire d’Angers. Ils vivent rue des Laitières.

En 1912, à la naissance de sa sœur (qui porte les mêmes prénoms dans l’autre ordre, Paule Marguerite), ils vivent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue des Marronniers puis avenue Joyeuse, dans le quartier de Palissy.

Les deux sœurs se marient à Joinville le même jour en avril 1931. Marguerite Paule Tribondeau épouse François Jean Lauze, natif d’Alger (Algérie). Ils s’installent avenue Jean-Jaurès, toujours à Joinville. Il est décorateur pour le cinéma, tandis qu’elle travaille pendant six ans comme secrétaire aux studios Paramount, situés à la limite des deux communes de Joinville et Saint-Maurice. Elle en est renvoyée « pour avoir fait de la propagande syndicale » selon sa notice conservée dans les archives soviétiques (RGASPI).

Membre du parti communiste (PCF), peut-être dans une cellule d’entreprise ou à la section de Joinville, elle est également adhérente du Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme. Le Comité avait vu le jour en 1934, après les deux congrès antifascistes d’Amsterdam (1932) et de la salle Pleyel à Paris en 1933.

C’est probablement son père, Paul Baptiste Tribondeau, alors chômeur, qui est menacé d’expulsion de l’école du Centre de Joinville, où il réside rue Eugène-Voisin en mars 1934. Le comité de chômeurs joinvillais appelle, dans le quotidien communiste L’Humanité à s'y opposer. Le 14, selon ce journal, « près de deux cents chômeurs de Joinville et des communes avoisinantes se pressaient devant le domicile du chômeur Tribondeau ».

Sensibilisée à la défense de la République espagnole, Marguerite Lauze est volontaire pour rejoindre les rangs républicains dans ce pays. « Je suis arrivée à Barcelone le 4 mai 37 pour offrir à la cause qui nous est chère, le meilleur de mes possibilités, tout mon élan et ma foi de communiste qui sont les guides de mes actions » assure-t-elle dans la notice russe (RGASPI). Marguerite Lauze est affectée à la délégation de Barcelone où elle sera un temps secrétaire du représentant du parti communiste français auprès du parti socialiste unifié de Catalogne, le mouvement communiste local.

Pendant la deuxième guerre mondiale, son oncle, également joinvillais, Maurice François Delière (1908-1986), est résistant à l’occupation allemande.

En 1945, Marguerite Lauze échange une correspondance avec le peintre espagnol Pablo Picasso.

Marguerite Lauze meurt le 22 juillet 1986 à Paris (20e arr.), rue de la Py, où elle était probablement hospitalisée. Elle était veuve et âgée de 88 ans.

Photo probable de Marguerite Lauze

 

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23 mai 2022 1 23 /05 /mai /2022 00:01

André Malcouronne est né le 26 juin 1907 à Paris (14e arr.). Il est le fils d’une couturière, Juliette Octavie Leroy, et de son mari Jules Joseph Malcouronne, graveur qui illustre notamment les œuvres d’Anatole France et est exposé à plusieurs reprises.

Représentant de commerce, André Malcouronne milite au syndicat des employés à Paris affilié à la Confédération générale du travail (CGT). En septembre 1937, il est élu membre de la commission exécutive de la section fédérale du commerce de gros.

Marié à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) avec Henriette Alice Chauvin en avril 1931, la famille s’installe dans cette commune, chez le frère de la mariée et son épouse, René et Pauline Chauvin. Ils vivent dans le quartier de Polangis, avenue Foch.

L’activité de Malcouronne pendant la deuxième guerre mondiale n’est pas connue. Il est mobilisé et présent lors de l’évacuation des troupes anglaises à Dunkerque en mai-juin 1940, selon un témoignage familial. Peut-être est-ce lui qui est nommé, en février 1944, membre du conseil d’administration du syndicat des ouvriers et employés de l’habillement, organismes officiel.

À la Libération, il fait partie du groupe de résistants qui prend d’assaut la mairie de Joinville, le 25 août 1944 d’après sa famille. Il est membre du Comité local de Libération, présidé par le radical-socialiste Henri Drevet, qui y représente le mouvement Ceux de la Résistance. Au côté du communiste Robert Deloche, Malcouronne siège au nom de la CGT ; sont également membres du comité le socialiste Léon Berthet, François Decrombecque pour l’Organisation civile et militaire, Amélie Trayaud et Victor Mathieu, au titre du Front national et René Henry pour Libération.

Sur proposition du comité joinvillais et après avis du Comité parisien de la Libération, une délégation spéciale est nommée, le 13 octobre 1944 pour administrer la commune. Robert Deloche, président, fait fonction de maire et Malcouronne, vice-président, de premier adjoint. Les autres vice-présidents sont Drevet, Decrombecque et Berthet.

Lors des premières élections municipales après la fin de l’occupation allemande, en mai 1945, le maire communiste Robert Deloche constitue une liste d’Union résistante et démocratique, qui réunit les communistes, les socialistes et les radicaux-socialistes. Elle remporte les 27 sièges à pourvoir avec en moyenne 61,7% des voix ; c’était la première fois que les femmes participaient au vote. Le conseil se compose de sept communistes, six socialistes, cinq radicaux et neuf indépendants de gauche, souvent proches du PCF. Malcouronne est reconduit dans l’exécutif municipal, en tant que troisième adjoint, le socialiste Léon Berthet étant premier adjoint et le radical Henri Drevet, deuxième adjoint. Un indépendant, François Decrombecque, prend le quatrième pose.

Poursuivant son activité syndicale, Malcouronne est secrétaire de la chambre syndicale des employés à Paris (CGT) et siège au comité consultatif paritaire de l'office professionnel de l'habillement et du travail des étoffes.

Sur le plan professionnel, André Malcouronne est nommé attaché de cabinet du ministre de l'économie nationale, le communiste François Billoux, dans le gouvernement du général de Gaulle. Il est d’abord reconduit dans cette fonction quand Billoux devient ministre de la reconstruction et de l'urbanisme dans le gouvernement Félix Gouin en janvier 1946, puis devient chargé de mission toujours dans le cabinet. Il reste au même poste en juin 1946, Billoux ayant conservé son portefeuille dans le gouvernement de Georges Bidault. Il ne le suivra par contre au ministère de la Défense nationale que Billoux occupe pendant trois mois et demi au premier semestre 1947 dans le gouvernement Paul Ramadier.

Quand, aux élections municipales d’octobre 1947, Robert Deloche est réélu maire de Joinville, Malcouronne quitte l’assemblée municipale. Il s’installe à Paris, dans le très bourgeois 16e arrondissement, où il sera membre du bureau de la section communiste du Trocadéro. Son activité professionnelle se déroule désormais dans des sociétés commerciales, réputées proches du parti communiste et servant, selon plusieurs historiens et les services de renseignement français ou américains, au financement de ce parti.

André Malcouronne est gérant Comptoir européen d'exportation et d'importation (CEEI) qui porte aussi le nom commercial de BERMAL. Il est également actionnaire du BURIEX, autre société à la vocation proche. Avec plusieurs autres hommes d’affaires, comme Detœuf, Picard ou Doumeng, Malcouronne contribue aux échanges commerciaux avec les pays du bloc soviétique et de leurs alliés, tout en assurant des relations avec les milieux économiques français. Il est, en 1958, interdit de faire du commerce avec les États-Unis et le Canada pour des motifs politiques. Ses partenaires financiers sont la Banque commerciale pour l’Europe du Nord, basée à Paris mais contrôlée par l’Union soviétique, et un établissement polonais, Bank Polska Kasa Opieki.

Après avoir divorcé en mars 1955, il se remarie en novembre la même année à Paris (9e arr.) avec Madeleine Renée Rihouey.

André Malcouronne meurt le 12 juillet 1989 à Gandelu (Aisne). Il était âgé de 72 ans et père de trois enfants. Il est enterré dans le cimetière communal. D’après sa fille, il était toujours fidèle à ses idéaux communistes.

Célébration de la Libération de Joinville-le-Pont

 

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