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25 février 2024 7 25 /02 /février /2024 00:01

Fernand Marius Beaurain naît le 15 août 1862 à Paris (20e arr.). Il est le fils d’une lingère, qui vit rue Jouye-Rouve, et d’un père non dénommé. Sa mère, née sous ce nom à Brosville (Eure, Normandie), avait elle-même été reconnue ultérieurement pas ses parents, non mariés, et portait le nom de son père, Thuillier, mais continuait d’utiliser le nom de sa propre mère, Beaurain.

Sophie Élisa Thuillier dite Beaurain, alors restauratrice à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) sur l’île Pasquier (act. quai de la Marne), reconnaît officiellement Fernand Marius pour son fils en août 1874 à Joinville. Il est ensuite reconnu par Joseph Émile Bernier en décembre 1882 à Paris (1er arr.). Employé de la Préfecture de la Seine à Paris, originaire de Dun-le-Roi (Cher, Centre-Val-de-Loire), avait reconnu en avril 1880 Émile Gaston, le frère aîné de Fernand Marius. Il prend définitivement le patronyme de Bernier et se fait appeler Marius.

En matière professionnelle, Marius Bernier va être employé de banque, remisier.

Son activité sportive tient manifestement une grande place dans son existence. Il est rameur, affilié à la Société nautique de la Marne, un des plus grands clubs d’aviron de France, basé sur l’Île Fanac à Joinville-le-Pont.

Avec le deuxième grand club parisien, la Rowing-Club, la SN Marne organise chaque année à partir de 1879 un match entre les deux bateaux à huit rameurs plus barreur. C’est une manifestation parmi les plus prestigieuses en France entre Billancourt et le pont de Suresnes, (Seine, act. Hauts-de-Seine) soit 7,200 mètres sans virages. Marius Bernier participe à la course dès 1883 et est chef de nage depuis au moins 1885. Le barreur est Ernest Barberolle (1861-1948), futur médaillé d'argent aux Jeux olympiques d’Anvers (Belgique) en 1920. Leur bateau, qui avait été devancé en 1885, remporte la compétition en mai 1886. La Revue des sports considère que, « avec un chef de nage aussi énergique que M. Bernier, et un 8 aussi expérimenté que M. Barberolle, les jeunes rameurs du centre vont se trouver admirablement dirigés. »

Une équipe de la SN Marne participe, en août 1886, à des régates à Saintes (Charente-Maritime). Mécontente du résultat, la Société nautique de Tours proteste. Marius Bernier reconnaît son rôle : « J’ai été à le premier à proposer l’arrangement parce que je trouvais qu’il était inutile de faire éreinter des équipes sur un parcours de 10 kilomètres pour des prix aussi minimes. »

Les rameurs de la Marne échouent en 1887 face au Rowing-Club puis de nouveau en 1888, mais ils l’emportent en 1889 pour la dernière participation de Marius Bernier en tant que chef de nage. La Revue des sports attribue la victoire au fait que l'entrainement de la Marne a été « très bien dirigé par M. Bernier » et à la disposition d’une embarcation neuve venant du chantier Dossunet, de Joinville.

Amené à travailler régulièrement en province, Marius Bernier ne néglige pas l’aviron des ses déplacements. Il visite ainsi la Société nautique bordelaise en décembre 1889. Puis, s’étant installé à Rouen, il participe à l'entrainement du Cercle nautique de Croisset en 1890, conduisant ce club à progresser fortement dans le classement des Sociétés de France pour les prix remportés, puisqu’il finit cette année-là au troisième rang. Mais le départ de Bernier pour Amiens en 1891 voit le club de la Basse-Seine retomber huitième au classement.

Même s’il est moins présent à Joinville, Marius Bernier reste attaché et apprécié dans son club. Ainsi, il est élu président de la Société nautique de la Marne lors de son assemblée générale du 8 janvier 1892. Quelques jours plus tard, il indique qu’il n'accepte pas ces fonctions. Il reste cependant membre du conseil d’administration.

Annoncé en décembre 1890, le mariage de Marius Bernier avec Marie Louise Antoinette Berthet se réalise en janvier 1891 à Rouen. Elle est native de La Nouvelle-Orléans (Louisiane, États-Unis), d’un père ingénieur et d’une mère d’origine espagnole. Elle reste vivre en Normandie, ses quatre filles naissant à Rouen entre 1892 et 1897, tandis que lui donne comme adresse celle de son père à Paris puis celle de sa mère à Joinville-le-Pont. Le premier se marie en mars 1883 à Paris (er arr.) 1 avec Marie Arsène Léontine Perreau, tandis que la seconde épouse en avril 1887 à Poitiers (Vienne) Emmanuel Marie René Parent de Curzon, un aristocrate, propriétaire d’un terrain quai de la Marne à Joinville, où ils vivent.

C’est à cette adresse que Marius Bernier meurt le 16 novembre 1898 à Joinville-le-Pont, à l’âge de 36 ans. La déclaration de décès est faite par son beau-père. Elle mentionne qu’il est sans emploi. Selon les archives familiales, il aurait perdu son emploi dans la banque et se serait fait, en 1897, facteur aux Halles Centrales de Paris. Redevenu chômeur, il se serait suicidé. Les dernières années du siècle sont marquées, à l'échelle mondiale par une grande instabilité économique et des crises financières. En France, le scandale de Panama en 1892 avait ébranlé le secteur financier. La faillite de la banque Union Générale, l'une des plus grandes institutions financières françaises, provoque de nombreuses défaillances en 1898. À Joinville-le-Pont, un employé d’une maison de bourse, Émile Berthelot, se suicide également en juin de cette année-là après avoir perdu son poste.

Un autre Bernier, Paul, exerce également des responsabilités au sein de la Société nautique de la Marne, au moins depuis 1883 et jusqu’après 1889. Sans doute né vers 1842, il est avocat à la cour d’appel, et conseiller municipal socialiste de Paris, élu du 6e arrondissement à la fin du 19e siècle, connu pour son engagement laïc. Il ne semble pas avoir de lien familial avec Marius Bernier. Ce dernier n’a pas non plus de relation avec Théodore Bernier (1805-1872), boucher, conseiller municipal de Saint-Maurice (1859-1869) puis de Joinville-le-Pont (1869-1870), qui a donné son nom à une voie de cette dernière commune.

Marius Bernier (arch. fam.)

 

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15 octobre 2023 7 15 /10 /octobre /2023 01:01

Gaston Alfred Jean Riou naît le 28 août 1862 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de d’Hermance Coralie Denière, journalière, et de Jean Riou, alors militaire, chasseur 9e bataillon, stationné au fort de Gravelle, dans le Bois de Vincennes, sur le territoire de Joinville. Ses parents ne sont alors pas mariés mais leur union a lieu à Joinville en mai 1864. À ce moment, ses parents sont tous deux tailleurs d’habits et résident rue du Pont. Ils y sont encore lors du décès de leur deuxième enfant, en mars 1866. En 1872, la famille est installée dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés, rue du Pont-de-Créteil.

Effectuant son service militaire, probablement en 1883, Gaston Riou est mobilisé dans le 84e régiment d'infanterie. Il quitte l’armée avec le grade de sergent major et effectuera comme sous-officiers plusieurs périodes dans la réserve.

Au moins à partir de 1892, il est négociant en vin, installé rue du Bois-Guimier, dans le quartier du Vieux Saint-Maur. Il acquiert également en 1900 auprès de son frère cadet, Fernand, un entrepôt de bière.

En août 1892 à Saint-Maur, Gaston Riou épouse Alexandrine Léonie Duplessis, fille de bouchers dans la même ville.

Accompagné de Léon Roy, Gaston Riou est le fondateur en 1900 de l’Amicale des anciens élèves des écoles de Saint-Maur-des-Fossés, société mutuelle et post-scolaire, dont il est le président. Il participe également à l’administration de la Caisse des écoles et du patronage laïque.

Toujours dans le domaine mutualiste, Gaston Riou est le trésorier de la société d’assurance La Fraternelle de Nogent-Joinville. Il préside l’Union des commerçants et industriels de Saint-Maur.

Pendant la première guerre mondiale, Gaston Riou s’intéresse au problème du financement des entreprises. Il exerce la fonction de correspondant de la Banque de France. Il s’intéresse à la loi du 13 mars 1917, portée par le ministre du commerce, de l'industrie, des postes et des télégraphes, Étienne Clémentel, qui autorise la constitution d’établissements financiers coopératifs et de sociétés de caution mutuelle.

À la fin du conflit, pour contribuer à l’accès au crédit des artisans, commerçants et petits industriels, il fonde, en octobre 1919 à Vincennes, avec Louis-Alexandre Dagot, Ambroise Leuret et Paul Muris, la Banque populaire de la banlieue Est, s’inspirant d’un modèle né à Angers en 1878. Aucun des quatre fondateurs n’a d’expérience professionnelle en tant que banquier. Gaston Riou en est administrateur délégué puis vice-président. À côté de l’agence centrale de Vincennes, qui démarre ses activités en décembre 1919, deux bureaux auxiliaires sont installés à Nogent-sur-Marne et Saint-Maur ; ils deviennent des agences à part entière en 1924. Ayant démarré avec trois salariés en 1919, la banque en compte 365 en 1930, dont le fils cadet de Gaston Riou, Germain.

Rebaptisée ultérieurement Banque régionale d'escompte et de dépôts puis BRED Banque populaire, l’établissement est dans les années 2020 la plus importante des banques populaires françaises, au sein du groupe BPCE. Après avoir été implantée à Créteil, elle a installé ses bureaux en 2014 à Joinville-le-Pont.

Lors des élections municipales de novembre 1919 à Saint-Maur-des-Fossés, Gaston Riou, figure sur la liste d’Union républicaine des anciens combattants et des comités d’action économique et d’intérêts généraux conduite par Auguste Marin, maire sortant, autrefois radical-socialiste et allié, dans la logique d’union ayant prévalu pendant la guerre, avec une partie des conservateurs et libéraux saint-mauriens.

Dans le domaine professionnel, Gaston Riou exerce son mandat de direction de la Banque populaire au siège de Vincennes en 1921. Il est ensuite agent général de la compagnie d’assurance La Nationale.

Comme Gaston Riou, Auguste Marin et un autre colistier, Émile Galtier, son futur concurrent, sont natifs de Joinville. La liste d’Union républicaine emporte dès le premier tour les 30 sièges à pourvoir, avec 53% des suffrages face à la liste socialiste à 31% et à une liste d’intérêt local.

Lors du scrutin, Gaston Riou arrive en tête du vote avec 3 603 voix sur 6 450 votants et 10 846 inscrits, soit 55% des votants. Marin n’arrive qu’en 29e position, avec 3 317 votes. Lors du conseil municipal qui suit l’élection, Marin est réélu maire, deux adjoints sont élus, Naudin et Chaligné, tandis que Riou complète la municipalité en étant désigné en tant que syndic.

Sur la même liste, Gaston Riou est réélu en mai 1925. Le nombre de postes d’adjoint ayant été augmenté, il est nommé troisième des cinq adjoints au maire. Il est désigné en juin 1927 comme représentant cantonal des sociétés de secours mutuels pour la gestion des allocations militaires de la banlieue.

Lors du scrutin de mai 1929, qui voit de nouveau la victoire de Marin, Gaston Riou est reconduit, arrivant au 4e rang des candidats. Il se retrouve deuxième adjoint au maire. Il représente Saint-Maur en mai 1929 dans la commission locale professionnelle, qui supervise l'enseignement technique.

L’élection de 1935 voit, à 78 ans, une sixième reconduction de Marin au poste de maire, même s’il arrive une nouvelle fois uniquement en 25e position dans l’élection. Gaston Riou arrive au huitième rang lors du premier tour, recevant 5 880 votes, soit 49% des 12 001 suffrages exprimés sur 12 347 votants et 15 547 inscrits. Il est réélu au second tour.

La majorité municipale écarte cependant sa reconduction au conseil municipal, l’hebdomadaire l’Union régionale signalant que ça se passe « sans douleur mais non sans injustice », jugeant que « Riou est un vieux saint-maurien bien connu, un honnête homme. »

Gaston Riou meurt le 3 janvier 1939 à Saint-Maur-des-Fossés, à l’âge de 76 ans, à son domicile de la rue Émile-Zola, dans le quartier d’Adamville. Il était toujours agent général d’assurance et conseiller municipal ; l’assemblée locale de Saint-Maur prononce son éloge le 7 janvier.

Gaston Riou avait obtenu de nombreuses décorations, dont trois au titre de la Mutualité avec le bronze en mars 1912, l’argent en février 1921 et l’or en mars 1925. Dans les Palmes académiques, il était officier d'académie en juillet 1912 puis officier de l’instruction publique en juin 1913. Enfin, il avait été fait chevalier de la Légion d’honneur en août 1927 au titre du ministère du commerce pour son rôle à la Banque populaire.

Les époux Riou ont eu trois fils. L’aîné, Roger (né en 1893) fut lieutenant pendant la première guerre mondiale, décoré de la Croix de guerre et chevalier de la Légion d’honneur. Le second, Marcel (1898-1981) a été directeur à la Banque de France. Le dernier, Germain, travaillait en 1931 à la Banque populaire.

L’Amicale des Anciens Élèves de Saint-Maur-Centre rendit hommage en octobre 1950, à l’occasion de son cinquantenaire, à ses deux fondateurs, Gaston Riou et Léon Roy.

La direction de la Banque populaire à Vincennes (dont Gaston Riou)

 

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14 septembre 2023 4 14 /09 /septembre /2023 01:01

Maurice André Beausse naît le 15 avril 1895 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Pauline Gaconnet et de son époux Narcisse Beausse, dessinateur. Ils vivent dans le centre de la commune, rue de Paris.

Au tout début de la première guerre mondiale, Maurice Beausse s’engage volontairement pour la durée de la guerre en septembre 1914, devançant de trois mois l’appel de sa classe. Il sert comme téléphoniste, installant et réparant les lignes nécessaires aux communications. Il est blessé à la tête par éclat d’obus en juillet 1915 dans le secteur de la Tête à Vache, en forêt d’Apremont (Meuse). Il revient ensuite dans des unités combattantes mais sera évacué à deux reprises pour maladie en 1916 et 1918.

Il est cité à l’ordre du régiment en juillet 1917 : « au cours d’une action ennemie, s’est particulièrement distingué par son sang-froid et son courage en assurant les liaisons téléphoniques qui lui étaient confiées. »

Une deuxième citation, à l’ordre de la brigade, lui est adressée en juillet 1918 : « Téléphoniste courageux. Dans les journées des 15 et 16 juillet 1918, a assuré sans discontinuer les réparations de lignes sans cesse coupées par un violent bombardement. A été commotionné par un obus au cours de son travail. »

Il est démobilisé en septembre 1919. Il rejoint sa famille qui s’est installée à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), avenue de Condé. En février 1920, il est employé de commerce et épouse à Paris (20e arr.) Alice Marcelle Thomas, sténo-dactylographe. Ils s’installent quai de la Tournelle 5e arr.) son épouse décède en décembre 1921, quelques jours après la naissance de leur fils.

Son activité de voyageur emmenait régulièrement Maurice Beausse dans l’ouest de la France. Il épouse en janvier 1926 à Nantes (Loire-Atlantique) Mathilde Anne Clémentine Louise Dagobert, négociante en nouveautés. Ils exploitent ensemble un fonds de commerce de mercerie, mode et confection situé avenue Pasteur dans la même ville. Il est nommé Aux nouvelles modes.

Circulant à Vierzon (Cher), avenue Gorges-Clémenceau, en janvier 1933, il y provoque un accident, blessant un chauffeur d’autocar. Des témoins assure qu’il était « pris de boisson » lors de l’audience judiciaire en février la même année. Son avocat réussit à faire écarter cette circonstance grâce à « des renseignements parfaits » ; Beausse est condamné à six jours de prison avec sursis, deux amendes et des dommages-intérêts.

En 1937, les époux Beausse vendent leur boutique nantaise. Maurice n’est pas mobilisé pendant la deuxième guerre mondiale. Ils s’installent avenue de la Caillette. C’est dans son domicile qu’il « frappe sauvagement sa femme et son fils au cours d'une scène de ménage provoquée par ses beuveries et son ivresse » selon le quotidien régional Le Phare de la Loire. Il est condamné par défaut à six mois de prison, ne s’étant pas présenté au procès. Le mariage est dissous par le prononcé du divorce à Nantes en juin 1947.

Retourné vivre en région parisienne, Maurice Beausse se remarie à Courbevoie (Seine, act. Hauts-de-Seine) en septembre 1948, avec Eugénie Marie Boignaud.

Maurice André Beausse meurt le 17 septembre 1972 à Brive-la-Gaillarde (Corrèze). Il était âgé de 77 ans. Il était père de trois enfants nés de ses deux premiers mariages. En juillet 1918, il avait été décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze. La Médaille militaire lui avait été attribuée en août 1935 en tant que combattant volontaire.

Maurice Beausse (arch. fam.)

 

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12 septembre 2023 2 12 /09 /septembre /2023 01:01

Narcisse Beausse naît le 20 décembre 1869 à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Adélaïde Clémentine Honorine Servy et de son mari Jean Nicolas Beausse, jardinier et fruitier. Ses parents s’installent comme restaurateurs et marchands de vin dans la même commune, dans la Grande-Rue, au sein du quartier de Gravelle. Dans les années 1880, leur établissement accueille des réunions de mouvement laïcs, radicaux et socialistes révolutionnaires.

Il fait des études à l’école des Arts et métiers d’Angers (Maine-et-Loire) et en est breveté en 1889. Il est embauché en septembre la même année par la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM) en tant qu’ouvrier monteur et traceur, et affecté aux ateliers de Paris, dans le service matériel et traction. Du fait de son statut de cheminot, il n’effectue qu’un an de service militaire à partir de novembre 1890. Il revient dans la société ferroviaire en tant que dessinateur, cette fois pour le service voie, en décembre 1891. En avril 1894, Narcisse Beausse se marie avec Pauline Gaconnet.

Il est récompensé en 1898 pour son « zèle et dévouement dans l’établissement des dessins et calculs de la charpente de la gare de Paris » du réseau PLM (la gare de Lyon, Paris 12e). Il progresse régulièrement, devenant dessinateur principal en 1899 puis chef dessinateur en 1907. Le couple est installé à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avenue des Marronniers en 1911. Dans cette commune, l’hebdomadaire mentionne, en mai 1915, l’appartenance de Beausse au comité radical-socialiste.

Comme les autres employés de chemin de fer, Beausse est maintenu à son poste pendant la première guerre mondiale.

Après le conflit, la famille déménage dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés, et réside, avenue de Condé. Il devient sous-inspecteur du PLM en septembre 1927 puis sous-chef d’études en septembre 1928.

Il meurt trois mois plus tard, le 9 décembre 1928 à Saint-Maur-des-Fossés. Il était âgé de 58 ans et père de quatre enfants. Son fils aîné, Maurice, fut décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre pour son comportement pendant la guerre de 1914-1918.

Gare de Lyon vers 1900

 

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30 août 2023 3 30 /08 /août /2023 01:01

Suite de la biographie d’Eugène Ramelet

Chef machiniste de l’Opéra-comique, Eugène Ramelet est mobilisé comme 150 autres salariés de l’institutions dès le début de la première guerre mondiale. Du fait de son âge, 42 ans à la mobilisation en août 1914, il aurait dû être affecté à la réserve de l’armée territoriale. Cependant, il se porte volontaire pour rejoindre, en tant que sous-officier, les troupes combattantes.

En septembre, il rejoint le bataillon de marche du 1er régiment de la légion étrangère. Il est nommé adjudant-chef en octobre puis promu officier, en novembre la même année, en tant que sous-lieutenant. Il est blessé gravement à Belloy (Oise) à la tête de sa section de mitrailleuses « qu’il avait installée dans les conditions les plus difficiles sur la position conquise ». Dans une citation à l’ordre de l’armée, il est qualifié comme « Officier de réserve ayant la plus haute conception du devoir. »

Devenu lieutenant en février 1918, il est remis à disposition de son institution d’origine, l’Opéra-comique, pour réaliser une mission aux États-Unis. Il embarque à Bordeaux sur La Lorraine pour rejoindre New-York en septembre. Il est invité à visiter le Metropolitan Opera House. La revue Musical America le présente comme « l'une des plus grandes autorités dans les coulisses de théâtre ». Il soutient l’idée que la scénographie de l'opéra présente une spécificité en fonction de chaque œuvre.

Démobilisé juste après l’armistice, le 13 novembre 1918, Eugène Ramelet est nommé directeur technique de l’Opéra-comique. Il dispose d’un entrepôt, boulevard Berthier (17e arr.).

Encore avec l’architecte Ferret, il collabore en 1923 à la réorganisation du Théâtre du Capitole à Toulouse (Haute-Garonne).

Sans lien direct avec son activité principale, Eugène Ramelet constitue en juillet 1922 avec un tailleur italien, Gaston Venditti, installé rue des Filles-Saint-Thomas (2e arr.), une société, dénommée Ramelet et Venditti, destinée à commercialiser des machines à coudre portatives. Les deux associés dissoudront leur entreprise en septembre 1925 et feront apport de son actif au fabricant des machines.

Ayant quitté l’Opéra-comique, Ramelet est en 1927 directeur technique du Théâtre Mogador, dans la rue éponyme à Paris (9e arr.). Le Figaro salue en avril cette même année à propos de Rose Marie (Otto Harbach) « La conception des décors, la machinerie font le plus grand honneur à l'habileté de M. Ramelet » tandis que Le Gaulois considère qu’il a « monté cette, œuvre de la façon la plus heureuse et la plus somptueuse en même temps ». Mais, quand il réalise Le Chant du Désert du même Harbach, en avril 1930, Le Figaro est plus critique : « On frémit, en lisant sur l'affiche qu'un M. Ramelet a apporté sa direction technique à ces déhanchements de l'ancien Rat Mort. Où la technicité va-t-elle se nicher ? »

Il retrouve la faveur du quotidien du matin parisien pour La Bataille de Claude Farrère à la Gaité-Lyrique en mars 1931, celui-ci saluant « La machinerie ingénieuse et pittoresque de l'excellent technicien, M. Ramelet », tandis que son confrère du soir, Le Temps, juge que « les décors de MM. Bertin et Ramelet font merveille. »

L’hebdomadaire Gringoire félicite Ramelet pour la machinerie de L'Auberge du Cheval-Blanc (Ralph Benatzky), que le Théâtre Mogador affiche en octobre 1932. En septembre1934, c’est pour La Vie Parisienne d’Offenbach que félicite comme ayant fourni un « luxe de présentation scénique », jugé « fort heureux » et ayant produit une mise en scène « extrêmement vivante ». Plusieurs autres journaux ont également des appréciations positives, comme Le Temps qui assure que décors et costumes « charment et éblouissent ». Quant à L’Ami du peuple, après avoir considéré que « Tout » la machinerie fonctionne à souhait », il conclut « bravo, Eugène Ramelet. »

Cette présentation du chef-d’œuvre d’Offenbach est la dernière dont on trouve la trace dans la presse comme attribuée à Ramelet. Il a alors 62 ans. Depuis 1933, il est domicilié à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il vit avec sa deuxième épouse, Marie Jeanne Albertine Euphrasie Leblanc, originaire de Haute-Marne. Ils s’étaient mariés en décembre 1925 à Paris (17e arr.) et l’associé de Ramelet, Eugène Ferret, était son témoin. Ils résident avenue d’Hill, une voie rebaptisée avenue de la Plage peu après leur installation, dans le quartier de Palissy.

Pendant la deuxième guerre mondiale, le gouvernement français de Vichy publie le nom d’Eugène Ramelet dans une « liste des dignitaires (hauts gradés et officiers de loge) de la franc-maçonnerie » dans l’objectif des les ostraciser. Curieusement, il y figure à deux reprises, à son adresse joinvillaise en tant que directeur technique de théâtre et à l’adresse de son entrepôt parisien sous le qualificatif de chef machiniste. Son grade (18e degré dans le rite écossais) est bien mentionné. Il est considéré comme membre de la loge Les Admirateurs de l'Univers, fondée au début du XIXe siècle.

Eugène Ramelet meurt le 26 juillet 1949 à Joinville-le-Pont. Il était âgé de 77 ans et vivait toujours dans le quartier de Palissy, avenue de la Plage. Il semble n’avoir eu qu’un enfant, une fille de sa première épouse, décédée en juin 1903 quelques jours après sa naissance.

Décoré des Palmes académiques en tant qu’officier d'académie en janvier 1905 puis officier de l’instruction publique en mars 1911, Eugène Ramelet avait obtenu la Croix de guerre en août 1916 et était chevalier de la Légion d’honneur depuis avril 1917.

Son neveu et homonyme, Eugène François Louis Ramelet (1903-1987), originaire du même village que son père (Séchin, Doubs), a été enregistré par le Service historique de la Défense dans un dossier administratif de résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale.

Fin

Eugène Ramelet en 1924 (Lectures pour tous)

 

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11 juin 2023 7 11 /06 /juin /2023 01:01

Cécile Élisabeth naît le 12 décembre 1866 à Paris (14e arr.) et est déclarée par la sage-femme à l’état-civil sous le nom de « Baptiste », un des prénoms de sa mère, couturière qui se nomme en réalité Jeanne Baptiste Virginie Badoz ; son père n’est pas dénommé. Sa mère, qui ne la reconnaît pas alors, vit rue du Géorama (act. rue Maurice Ripoche).

En juillet 1875, sa mère, qui est marchande de chaussures à Levallois-Perret (Seine, act. Hauts-de-Seine), rue Saint-Louis, est déclarée en faillite. Redevenue couturière et vivant rue de La Glacière à Paris (14e arr.), elle épouse en octobre 1878 à Paris (13e arr.) Alexandre Jérôme Marcou, charpentier. Près de trois ans plus tard, en août 1881, les deux époux reconnaissent Cécile Élisabeth comme leur fille. Elle prend alors, à 14 ans, le nom de Marcou.

À l’âge de 16 ans, Cécile Marcou rentre à l’administration des Postes en mai 1883. Elle travaille à la poste centrale de Paris, rue du Louvre.

En septembre 1889 à Paris (14e arr.), elle se marie avec Lismon Tamisier, également postier. Elle change de fonction en entrant à la direction de la Caisse nationale d’épargne, qui dépend de la même administration. Son salaire continue, de manière régulière à augmenter, de 1 100 francs en 1888 à 1 900 en 1898.

Lors de la constitution des conseils de discipline des services postaux centraux, en mai 1907, Cécile Tamisier fait partie des trois élues de l’instance qui couvre la Caisse nationale d’épargne.

En janvier de la même année, son mari a été promu receveur des postes et nommé à l'Isle-sur-Sorgue (Vaucluse). Elle le suit quelques temps plus tard et est affectée dans la même ville comme employée de la poste, mais son salaire a été considérablement baissé, puisqu’il est fixé à 1 500 francs en 1909. Ils résident avec leurs deux filles quai Rouget-de-l’Isle. Madeleine, l’aînée a épousé à l'Isle-sur-Sorgue, en septembre 1912, Émile Eugène Jouvent, également employé des postes, qui, sergent dans un régiment de génie, sera tué au combat en dans l’Aisne en juillet 1917.

Lismon Tamisier est muté en 1913 à Saint-Just-en-Chaussée (Oise). Trop âgé pour être mobilisé pendant la première guerre mondiale, il est promu en 1917 au bureau de Neufchâtel-en-Bray (Seine-Maritime).

Après le conflit, la famille revient en région parisienne ; ils sont installés, en 1921, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où les deux parents travaillent dans le bureau local. Leur fille aînée, Madeleine, devenue mère et veuve, vit avec eux et est aussi employée des postes. Leur fille cadette, Suzanne, épouse à Joinville en mars 1921 le beau-frère de sa sœur, Léon Stanislas Jouvent, tailleur, et ils vivent dans une rue voisine.

Le service postal est assuré à Joinville-le-Pont par le bureau central, quai du Barrage, et une annexe, dans le quartier de Polangis, avenue du Parc. En octobre 1923, Lismon Tamisier fait valoir ses droits à une pension de retraite et la structure auxiliaire de Joinville Polangis devient un bureau de plein exercice. En quittant sa fonction, la famille doit déménager. Ils vont résider à Paris (12e arr.), rue Taine, toujours avec leur fille aînée et leur petit-fils, tandis que leur fille cadette occupe l’appartement voisin.

Cécile Tamisier poursuit sans doute son activité. Elle était probablement retournée à la Caisse d’épargne, en tant que surveillante, fonction dans laquelle elle prend sa retraite en 1925.

Elle décède le 22 octobre 1936 à Paris (12e arr.), dans son logement. Elle était âgée de 69 ans.

La Poste à Joinville

 

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15 mars 2023 3 15 /03 /mars /2023 00:01

Jean Jacques Raymond Burgard naît le 20 juin 1926 à Fort-de-France, en Martinique, alors colonie française. Il est le fils de fils Clémentine Thérèse Marie Francey, originaire de Suisse et docteure ès-lettres, et de son mari, Raymond Burgard, professeur de lettres au lycée Victor-Schoelcher.

À partir de l’automne 1928, la famille vit à Tunis, État sous protectorat de la France, le père enseignant au lycée Carnot. Professeur agrégé, il obtient un poste au lycée parisien Buffon et ils résident rue Pérignon (7e arr.).

Jean Jacques Burgard est élève dans l’établissement où professe son père, comme son frère aîné Marc Édouard. Ce dernier est arrêté, en compagnie d’une centaine d’étudiants, pour avoir manifesté à l’Arc de Triomphe le 11 novembre 1940, relâché, il s’engagera dans la résistance à l’occupation allemande. Leur père, fondateur du réseau Valmy et collaborateur de La France continue en fut un des pionniers ; il est fait prisonnier en avril 1942, condamné à mort et exécuté en Allemagne en juin 1944. La sœur aînée, Georgette Epiney-Burgard, est aussi une résistante active.

Ayant obtenu son bac à tout juste 17 ans, en juillet 1943, Jean Jacques Burgard fait des études à l’Université de Paris, obtient une licence de droit puis un diplôme de troisième cycle d’économie politique et de sciences économiques. Il est diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris (Science Po) puis Élève à l’École nationale d’administration (ENA), reçu quatrième au concours d’entrée. Son mémoire porte sur la Politique administrative du peuplement pour le département du Morbihan.

À sa sortie, après un service militaire comme élève-officier, il intègre l’Inspection des Finances. Ses premiers postes le voient en Afrique, auprès des autorités coloniales de la Haute-Volta, au sein de la Caisse centrale de la France d’outre-mer puis s’occupant de l’équipement public à la Caisse d’équipement pour le développement de l’Algérie. Après l’indépendance, il continue à suivre ce pays, en tant que chef du service de la coopération économique et financière au secrétariat d’État aux Affaires algériennes jusqu’en 1964. Passant brièvement par la préfecture de la région Nord, il retourne en 1965 en Afrique, conseiller économique et financier auprès du Premier ministre congolais à Léopoldville (act. Kinshasa).

D’abord marié à Nicole Lepoutre, qui meurt très jeune en 1962, Jean Jacques Burgard épouse ensuite Monique Verhille. La cérémonie religieuse a lieu à Saint-Quay-Portrieux (Côtes-du-Nord, act. Côtes-d'Armor) en mai 1965. La famille vit à Paris (15e arr.), square Charles-Laurent. Ils auront cinq enfants.

Travaillant désormais sur le territoire métropolitain, Jean Jacques Burgard est adjoint au chef du service de l’Inspection générale des finances en 1966 puis secrétaire général de la Commission des opérations de Bourse de 1968 à 1974. Il publie en 1970 un ouvrage, L’Information des actionnaires (Dunod).

À la fin de son mandat, Burgard intègre la Société nationale des chemins de fer français, dont il est secrétaire général jusqu’en 1980. Devenu inspecteur général des Finances en 1977, il est désigné en tant que délégué général de l’Association française des banques quand il quitte la SNCF et le reste jusqu’en 1992, quand il prend sa retraite. Il avait rédigé en 1988 La Banque en France (Dalloz), un livre régulièrement réédité.

Parallèlement à ses fonctions principales, il est professeur à Sciences Po de 1980 à 1988. Il publie plusieurs articles, comme celui sur le Crédit pour l'Encyclopædia Universalis‎, L'inspection des finances a cent cinquante ans (Le Monde, 31/10/1966) ou Le crédit cher (Revue des Deux Mondes, avril 1987).

Très engagé dans les milieux chrétiens, Jean Jacques Burgard y affiche des opinions conservatrices. Ainsi, en septembre 1971, contestant l’expression publique de Christian Kerboull, ancien prêtre qui s’est marié, il considère que « cet abbé est un parjure. »

Il assume d’importantes responsabilités dans des organisations confessionnelles. Administrateur du Secours catholique depuis 1988, il en est vice-président en 1992 puis président en 1997-1998. Il devient ensuite président de l'Office chrétien des personnes handicapées (1998-2001). Il a également assumé de nombreuses fonctions dans des organismes caritatifs ou hospitaliers. Dans le domaine culturel, il fut vice-président de l’Union des arts décoratifs de 1967 à 1992.

Jean Jacques Burgard meurt le 23 novembre 2003 à Paris (14e arr.). Commandeur de l’ordre national du Mérite, il est promu officier de la Légion d’honneur en juillet 1988.

 

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30 janvier 2023 1 30 /01 /janvier /2023 00:01

Robert Camille Xavier Villiot naît le 8 août 1901 à Paris (3e arr.). Il est le fils d’Anastasie Flühr et de son époux Camille Armand Villiot, employé. Ils vivent rue Notre-Dame de Nazareth. Sa mère, native en 1869 de Riedseltz (Bas Rhin, act. Alsace), est certainement germanophone. C’est ce qui facilitera le fait qu’il devienne traducteur interprète d’allemand.

Robert Villiot fait son service militaire en avril 1921 au 168e régiment d’infanterie, unité de l’armée du Rhin, en Allemagne occupée. Il est musicien. Dans la réserve, il est nommé caporal en 1938.

En avril 1926 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), Robert Villiot épouse Marie George alors employée de banque et qui sera plus tard institutrice. Ils s’installent chez les beaux-parents, dans le quartier de Polangis de cette ville, avenue des Lilas (act. avenue Pierre-Allaire).

En mai 1935, Robert Villiot est candidat sur la liste de l’Union des républicains, qui rassemble la droite locale, face aux radicaux-socialistes de la municipalité sortante, aux socialistes SFIO et aux communistes. Il figure en dernière position des 27 candidats. Au premier tour, la liste de droite arrive en tête avec 32,6% devant le Groupement des gauches (26,8%), les communistes (23,5%) et la SFIO (12,3%). Villiot obtient 890 voix pour 2 856 suffrages exprimés (31,2%) sur 2 923 votants et 3 433 inscrits.

Au second tour, les communistes et la SFIO font alliance au sein d’une liste dirigée par André Blocher, responsable de la Ligue des droits de l’Homme et d’une association d’anciens combattants, les radicaux maintenant également leur candidature. Avec une courte avance, l’Union des républicains (40%) emporte 25 sièges, devançant le Front populaire (39,7%), qui a deux élus, alors que les radicaux-socialistes (19,5%) n’en ont aucun. Le score de Villiot est de 1122 voix pour 2 899 suffrages exprimés (38,7%) sur 2 924 votants. Il est un des deux seuls de sa liste à ne pas être élu. Léon Lesestre est élu maire.

En juillet 1938, Villiot est commissaire aux comptes de la Caisse des écoles de Joinville.

Robert Villiot meurt le 12 juillet 1973 à Créteil (Val-de-Marne). Il est inhumé à Joinville, où il résidait probablement toujours. Âgé de 71 ans, il était père de deux filles.

Des canots à Joinville-le-Pont

 

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24 janvier 2023 2 24 /01 /janvier /2023 00:01

Raymond Henri Augustin Baugé nait le 3 juillet 1911 à Bagneux (act. Saumur, Maine-et-Loire). Il est le fils de Raymonde Marie Joséphine Corbineau et de son mari Paul Émile Baugé, dessinateur.

Il fréquent d’abord l’École de viticulture de Saumur, où il obtient un certificat d'aptitude en juin 1924. Il suit un apprentissage comme aide-comptable avec la Chambre de métiers de l’Anjou et reçoit également un diplôme en sténographie. Inscrit à l’école Chevrollier d’Angers, il fréquente la section commerciale et obtient le certificat d’aptitude professionnelle (CAP) d’employé de banque en juillet 1931. Il reçoit le deuxième prix de la Chambre d'apprentissage de l’Anjou. Lors de la fête de l'Association des anciens élèves de l'école de préparation aux banques, Raymond Baugé dirige l’orchestre.

À l’automne 1931, Raymond Baugé est inscrit à la Faculté libre de droit d’Angers. Il est secrétaire de l’Association générale des étudiants d’Angers (AGEA), affiliée à l’Union nationale des étudiants de France (UNEF). Il devient, en juin 1932, directeur de la publication Angers-Étudiant. Il est nommé secrétaire honoraire de l’AGEA en novembre 1932 par l’assemblée générale de l’AGEA qui est suivi d’un « joyeux monôme » dans les rues de la ville. En février 1935, Raymond Baugé est président du Comité des fêtes du Club Universitaire Angevin (CUA) puis, en janvier 1937, il préside les supporters du CUA.

Après avoir réalisé son service militaire en 1933-1934, Raymond Baugé épouse Gisèle Mauricette Vergin en octobre 1938 à Roubaix (Nord). Il est probablement mobilisé pendant la deuxième guerre mondiale.

Après le conflit, la famille Baugé vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Elle vit d’abord quai de Polangis, sur la rive gauche de la Marne puis rue Jean-Mermoz, dans le Centre, de l’autre côté de la rivière. Raymond Baugé travaille en tant que représentant commercial.

Lors des élections législatives de mai 1951, Raymond Baugé est candidat sur la liste du Mouvement républicain populaire (MRP, démocrate-chrétien), dans le quatrième secteur du département de la Seine. Elle est conduite par Paul Bacon, député sortant et ministre du Travail. Il figure en sixième position et recueille 32 930 votes. Il n’est pas élu.

À l’occasion des élections municipales à Joinville-le-Pont en avril 1953, conduite par Gaston Moutenot, ancien conseiller municipal (1945-1947). Leur liste arrive en cinquième position avec 9,2% et obtient deux sièges (Moutenot et Baugé). La liste communiste, qui comprend la maire sortante, Amélie Trayaud, est en tête avec 35,6% et dix élus, devant le Rassemblement des gauches républicaines (RGR, centre-droit, 22,1%, 6 sièges) et le Rassemblement du peuple français (gaulliste, 19,8%, 6 élus aussi). La SFIO obtient trois conseillers, avec 12,3%. Du fait de l’alliance entre le RGR, le RPF et le MRP, Georges Defert (RGR) est élu maire et Moutenot adjoint.

En novembre 1953, suite à la démission de Moutenot, Raymond Baugé est élu adjoint au maire. Son mandat prendra fin en mars 1959.

Une nouvelle fois, en janvier 1956, Baugé est candidat sur la liste MRP pour les élections législatives. Dans son document de candidature, il indique qu’il est chef de vente, administrateur du bureau d'aide sociale et de la caisse des écoles ainsi que vice-président de la section locale de l’association des parents d’élèves de l’école libre (APEL, établissements chrétiens). Il recueille 32 408 votes et n’est pas élu.

Sous la cinquième République, le régime électoral change, abandonnant la proportionnelle. Lors des élections municipales de mars 1959, Baugé figure en deuxième position sur une liste regroupant l’UNR (gaulliste, Pierre Calmon) et la SFIO (Depoutot). Elle obtient le troisième score avec 23,5% des suffrages exprimés au premier tour, derrière le RGR du maire sortant (41,2%) et les communistes d’Henri Bideaux (32,2%). Au second tour, qui voit la victoire de Defert avec 52,4% et les 27 sièges à pourvoir, le MRP recule à 13,1%.

Dans le canton de Saint-Maur / Joinville, le scrutin qui a lieu le même jour oppose la plupart des mêmes acteurs : Defert, Bideaux, Calmon et Baugé. Ce dernier arrive en cinquième place, avec 1 309 voix pour 14 827 suffrages exprimés (8,8%) sur 15 369 votants et 21 457 inscrits. Il se retire avant le second tour, qui est remporté par Defert.

En 1961, Raymond Baugé exerce la fonction de secrétaire général d’une fédération syndicale. Peut-être est-ce lui qui a publié, en mars 1958 un article en anglais sur L'importance croissante des métiers dans le domaine de la grande distribution, au sein de la revue syndicale internationale Trade Union Information.

Raymond Henri Augustin Baugé meurt le 3 avril 1993 à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne). Il était âgé de 81 ans et père de trois enfants. En avril 1961, il avait été nommé chevalier de la Légion d’honneur.

La mairie de Joinville-le-Pont dans les années 1960

 

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22 janvier 2023 7 22 /01 /janvier /2023 00:01

Suzanne Marie Le Poder naît le 25 janvier 1907 à Vincennes. Elle est la fille de Marie Joséphine Marguerite Bouchet et de son mari Georges Marie Auguste Le Poder. Sa mère est originaire de Vendée. Son père, alors employé de commerce, deviendra chef du personnel des établissements Bourgeois ; il est en outre capitaine honoraire d’infanterie. Ils résident rue de Fontenay.

Après des études primaires complémentaires à l’école de jeunes filles de l'Ouest, à Vincennes, Suzanne Le Poder obtient son deuxième certificat d'études avec une mention pour l’anglais.

En 1926, la famille est installée dans la commune proche de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quotidien de Polangis, avenue du Château (act. avenue Foch). Suzanne Le Poder est sténodactylo à Paris.

Peut-être est-ce elle qui séjourne, pendant la deuxième guerre mondiale, en août 1940 à Baud (Morbihan).

Après le conflit, Suzanne Le Poder est secrétaire de la section de Joinville du Mouvement républicain populaire (MRP, démocrate-chrétien) en 1949.

Elle est candidate aux élections municipales de Joinville-le-Pont en mai 1953. La liste du MRP, conduite par Gaston Moutenot, obtient 9,2% des suffrages exprimés et deux sièges (Moutenot et Bauge). La liste était devancée par le parti communiste (35,6%, 10 sièges), le Rassemblement des gauches républicaines (RGR, centre-droit, 22,1%, 6 élus), le représentation proportionnelle (RPF, gaulliste, 19,8%, 6 élus également) et la SFIO (socialiste, 12,3%, 3 conseillers municipaux). L’alliance du RGR avec le RPF et le MRP permet de faire élire Georges Defert (RGR) en tant que maire de Joinville, en remplacement de la communiste Amélie Trayaud.

Arrivée troisième des candidats de sa liste, Suzanne Le Poder n’est pas élue. Elle aurait cependant dû rentrer dans l’assemblée, suite à la démission en novembre 1954 de Moutenot, qui quitte Joinville. Cependant, elle y renonce et c’est Marcel Mercier, septième sur leur liste, qui intègre le conseil municipal tandis que Bauge devient adjoint au maire.

En juillet 1958, Suzanne Le Poder épouse à Joinville André Ernest Jean Marie Bouchet, originaire de Vendée.

Suzanne Marie Le Poder meurt le 1er mai 1994 à Labenne (Landes). Elle était âgée de 87 ans.

Joinville-le-Pont vers 1960

 

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