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21 février 2018 3 21 /02 /février /2018 00:01

Jeanne Voitot, naît le 28 avril 1869 à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne). Elle est la fille de Marie Josephte Voitot, sans profession, et d’un père non désigné. Sa mère épouse en décembre 1877 à Joinville Célestin Joseph Voitot, qui la reconnaît pour sa fille.

Elle a elle-même 27 ans en décembre 1896 et réside à Paris (14e arr.), exerçant le métier de repasseuse, quand elle donne naissance à un fils, Raymond Voitot. Il sera reconnu par son mari, Maurice Watrinet, qu’elle épouse en septembre 1909 à Paris (12e arr.). Elle est alors employée de commerce, réside rue de Chaligny et ses parents sont décédés.

Les nouveaux époux s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où son mari, ancien secrétaire général de la mairie, est devenu entrepreneur de pompes funèbres et conseiller municipal.

Lorsque, en mai 1912, la liste sur laquelle figure son marie, remporte la majorité dans l’assemblée communale, Jeanne Watrinet va s’engager dans la vie de la section de Joinville de l’Œuvre de l’allaitement maternel, organisation humanitaire qui est, traditionnellement depuis sa fondation en 1899, administrée par des femmes d’élus municipaux. Elle accueille toutes les demandes qui lui sont adressées, sans distinction de religion ni d'état civil.

Suite à un désaccord avec la structure nationale du Dr Georges Bitterlin, fondateur de la section, une partie des bénévoles créent une nouvelle association, la Mutualité maternelle, qui s’ajoute à l’Union des mères, d’obédience catholique. Jeanne Watrinet reste à l’Allaitement maternel, étant vice-présidente de la section dont Mme Lenormand est présidente.

À l’âge de 49 ans, Jeanne Watrinet meurt le 15 octobre 1918 à Joinville. Enterrée dans la commune le 20, Mme Lenormand, présidente de l’Allaitement maternel, lui rend hommage tandis que le maire, Ernest Mermet, malade et alité, a transmis un message de condoléances pour l’épouse de son adjoint. Son mari continuera de participer à la vie de l’œuvre. Son fils unique était décédé en août 1913.

 

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19 février 2018 1 19 /02 /février /2018 00:01

Suite de la biographie de Maurice Watrinet.

La première guerre mondiale va amener Watrinet à intégrer la municipalité. En l’absence du maire, c’est lui qui lit publiquement à la mairie, samedi 1er août 1914, le décret de mobilisation générale de la population. Il est chargé d’attribuer les secours aux chômeurs de la rive droite de la Marne (quartiers du Centre et du Canal), qui reçoivent des jetons acceptés par les commerçants, la monnaie métallique faisant défaut. En novembre 1914, Vel-Durand étant mobilisé, le maire donne à Watrinet la délégation d’adjoint.

Malgré le climat général d’union sacrée, des polémiques continuent dans la presse hebdomadaire locale entre les radicaux et leurs opposants : à propos du licenciement d’un employé du cimetière, d’une propriété municipale, d’un prétendu ostracisme à l’égard des anciens combattants de 1870-1871, du prix du gaz, de la gestion très personnelle des secours par le maire, de l’approvisionnement en charbon et en viande…

En 1919, Dalbavie, déjà signalé antérieurement comme malade, ne poursuit pas sa fonction d’adjoint, remplacé par Henri Vel-Durand, tandis que Watrinet conserve son poste jusqu’au renouvellement général de novembre 1919.

Non candidat lors de ce scrutin, Watrinet, qui a alors 60 ans, cesse son activité politique publique. Il reste président de la 1164e section de la société de secours mutuels Les Prévoyants de l’avenir, qu’il a fondée à Joinville en 1896 et qu’il continue de présider jusqu’en avril 1923, date où son départ de la commune est signalé.

En 1910 et 1911, Watrinet était également vice-président d’un autre groupement mutualiste local, la société de secours mutuel des sapeurs-pompiers de la subdivision de Joinville.

Décoré des Palmes académiques, il est fait officier d’académie en janvier 1904 puis officier de l’instruction publique en février 1914.

Maurice Watrinet, dont le fils unique était décédé en 1913 et l’épouse en novembre 1918, disparaît à son tour le 8 août 1937 à Joinville. Il était âgé de 77 ans..

 

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17 février 2018 6 17 /02 /février /2018 00:01

Suite de la biographie de Maurice Watrinet.

Au sein du conseil municipal, Watrinet s’intéresse notamment au patronage laïque et aux écoles. Deux évènements vont précipiter la crise ouverte au sein de l’assemblée communale, attisée par la vieillesse du maire, Eugène Voisin, qui a 76 ans en 1911, et la perspective de sa succession. Le premier, c’est la dégradation du chemin de Brétigny, abîmé par les tombereaux d’un entrepreneur de travaux publics qui transporte depuis le port sur la Marne les résidus du dragage de la rivière ; certains reprochent à la mairie son incapacité à faire cesser cette gêne. Le deuxième déclencheur est la divulgation de comportements répréhensibles de certains élèves de l‘école primaire publique du quartier de Polangis, qui est reprochée au directeur de cette école ; il est défendu par le curé de la paroisse et par les élus dissidents, tandis que les francs-maçons et la majorité municipale critiquent le directeur.

Début février 1911, quatre conseillers municipaux élus sur la liste radicale en 1908, Watrinet (démissionnaire du comité radical), Mermet, Vel-Durand et Arnaud, participent à une réunion du parti socialiste SFIO, dont la section est animée par Émile Lebègue, à laquelle se joignent le libéral Louis Gallas et un des opposants de 1908, Théophile Leteuil. Ensemble, ils réclament la démission du maire. Le 16 du même mois, le compte-rendu de mandat du conseil municipal devant la population dans le café Denis a Polangis, est particulièrement houleux. Voisin, malade, est absent, mais les quatre dissidents, applaudis par leurs alliés, appellent de nouveau à son départ. La tension est tellement vive qu’en mars la police assure la protection de Louis Rey, première cible des opposants.

En avril 1911, Arnaud, Mermet, Poitevin, Vel-Durand et Watrinet démissionnent de leurs fonctions de conseillers municipaux de Joinville, provoquant des élections partielles en mai car deux autres sièges étaient vacants, Provin et Beauvais ayant également rendu leur mandat antérieurement. Les six démissionnaires, qui se représentent, sont réélus, le septième siège, convoité au premier tour par le socialiste Lebègue, est emporté au second par Richard-Cugnet. La liste, soutenue par la majorité municipale, dirigée par René Martin, président de l’Union des commerçants et comprenant des responsables économiques ou d’associations, est battue. Les radicaux qualifient les dissidents de Saxons, c’est-à-dire de traîtres, par allusion aux troupes saxonnes qui, combattant avec les Français, s'allièrent brusquement aux adversaires durant la bataille de Leipzig en 1813. Watrinet est décrit par un responsable radical, Paul Guelpa, comme un « incapable et prétentieux croquemort » ; il considère que « les dissidents sont les élus de la réaction avouée ». Son compère Rey parle de « coalition des [socialistes] unifiés, des réactionnaires et des nationalistes ». Watrinet avait obtenu 708 voix.

La tension entre les 15 radicaux et les 8 opposants (les 7 élus de mai 1911 et le Dr Gripon, indépendant élu en 1908) va continuer de plus belle. L’indemnisation des inondés de 1910, l’inauguration de l’extension de la mairie en septembre 1911 ou la vie de l’Association philotechnique (société d’enseignement populaire) sont, entre autres, des prétextes à des affrontements publics.

Les élections municipales générales de mai 1912 voient une alliance formelle entre trois listes présentes au premier tour, les dissidents radicaux, avec à leur tête Ernest Mermet, les libéraux, dirigés par Louis Gallas et les socialistes d’Émile Lebègue. Ces formations se sont engagées à composer, au second tour, une liste unique constituée en proportion des résultats du premier tour. Les radicaux-socialistes officiels sont battus au second tour, et on retrouve parmi les 23 conseillers municipaux 10 radicaux dissidents, 7 socialistes et 6 libéraux. Watrinet est arrivé en tête en nombre de suffrages exprimés, mais c’est Ernest Mermet qui devient maire, tandis que les postes d’adjoints sont confiés à Henri Vel-Durand et Pierre Dalbavie, libéral.

A suivre

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15 février 2018 4 15 /02 /février /2018 00:01

Maurice Watrinet naît le 21 septembre 1859 à Metz (Moselle). Il est le fils de Marie Victoire Hollard et de son mari, Jean Louis Watrinet, employé de la Compagnie des chemins de fer de l’Est.

Bien qu’il n’y reste que deux ans, Watrinet restera attaché à ses origines lorraines. Ainsi, il souscrit en mars 1918 pour la propagande du journal L'Alsacien-Lorrain de Paris. Ayant été dispensé de service militaire pour raisons de santé, il est cependant membre d’une association de vétérans des guerres de 1871 et de 1914-1918.

La famille est installée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en 1862. Maurice Watrinet est employé de mairie, sans doute avant 1883, et en est le secrétaire général en 1888. En novembre 1897, la mairie est cambriolée bien qu’elle soit attenante au poste de police, et le bureau de Watrinet est délesté de plusieurs enveloppes qui y sont conservées. Il restera à son poste jusqu’en 1899. Ensuite, il devient entrepreneur de pompes funèbres, toujours à Joinville, activité qu’il exerce encore en 1912.

En septembre 1909 à Paris (12e arr.), Maurice Watrinet épouse Jeanne Voitot, employée de commerce, et reconnait alors comme son fils Raymond, né en 1896 à Paris.

Lors des élections municipales de mai 1904, Watrinet est candidat sur la liste du marie Eugène Voisin, radical-socialiste, faisant mention de sa fonction antérieure (« ancien secrétaire de la mairie »). Il est élu dès le premier tour avec 639 voix, soit 57,1% des suffrages exprimés, un score élevé qui le place en 3e position. La liste emporte 22 des 23 sièges à pourvoir, et Voisin est réélu maire. Watrinet joue un rôle politique, étant par exemple désigné électeur sénatorial en décembre 1904 et avril 1907.

Au cours du scrutin de mai 1908, Watrinet est reconduit sur la liste Eugène Voisin. Il est de nouveau élu dès le premier tour, en seconde position derrière le maire. La liste radicale obtient 21 des 23 sièges à pourvoir, complété par un représentant de la liste de droite d’opposition, Provin, et un indépendant, le Dr Gripon. Lors de l’élection de la municipalité, Watrinet recueille une voix face au maire (20 voix) puis autant face au premier adjoint (Villain, 20 voix) et également face au second (Briolay, 20 voix).

Revenant en décembre 1911 sur la campagne électorale de 1908, Louis Rey, conseiller municipal et principal animateur du parti radical-socialiste dans la commune pendant cette période, raconte le contexte de cette victoire : « Nous avions des adversaires, ils n’étaient point trop redoutables, la liste du maire passait toujours, mais cette année la résistance se démenait et promettait d’être vigoureuse, d’autant plus que nous avions parmi nous un candidat qui, disait-on, avait des intelligences avec nos concurrents et pouvait leur rapporter ce que nous allions faire. Je ne crois pas que ces divulgations eussent une grosse importance, nous n’avions rien à celer, mais nos camarades Vel-Durand, Briolay, Guelpa en attachaient tellement que lorsque Watrinet venait parmi nous, nous mettions un bœuf sur nos langues. C’est Vel-Durand surtout qui disait : voilà Watrinet, taisons-nous. »

Rey estime que c’est le soutien officieux de la liste d’opposition qui fit que Watrinet passa de 639 voix en 1904 à 745 en 1908 ; les opposants ne présentaient que 17 candidats pour 23 sièges. Le premier adjoint sortant, Honoré Jullien, ayant été battu, son remplacement devenait un enjeu et logiquement le poste aurait dû aller à Watrinet. Mais celui-ci étant tenu pour suspect, et la majorité municipale se méfiant aussi d’Henri Vel-Durand, second du suffrage en 1904, qui se retrouve en 19e position en 1908, c’est Georges Briolay qui est désigné.

La rétrogradation de Vel-Durand dans le vote populaire l’aurait, toujours selon Rey, furieux. Il entraîne alors quelques élus dans une lutte au sein du conseil municipal ; Beauvais, Poitevin, Arnaud et Mermet, premiers alliés de Vel-Durand sont ensuite rejoints par Watrinet. La désignation des électeurs sénatoriaux en janvier 1909 voit le premier affrontement public : la majorité radicale-socialiste fait élire ses 9 candidats (8 au premier tour, avec de 12 à 21 voix sur 23, le dernier au 3e tour) ; les dissidents avaient eu de 5 à 9 voix (Watrinet).

A suivre

 

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28 janvier 2018 7 28 /01 /janvier /2018 00:01

Henri Ernest Désiré Ridoux naît le 24 novembre 1897 à Calais, Pas-de-Calais. Il est le fils de Marie Noyelle, ménagère, épouse d’Édouard Henry Ridoux, employé.

En septembre 1912 à Pantin, il se marie avec Fernande Émilie Lhirondelle.

Ridoux s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en 1927 et exerce la profession d’employé de banque.

En mai 1935, Henri Ridoux est candidat aux élections municipales de Joinville sur la liste des Gauches républicaines, conduite par le maire sortant Georges Briolay, et qui comprend des radicaux-socialistes et des socialistes indépendants. La liste revendique le bilan de la municipalité sortante, avec selon elle d’importants travaux d’amélioration et d’embellissement ; elle explique la hausse des impôts locaux par l’aggravation des charges imposées à la commune (contingent, chômage, moins-values sur les recettes). La liste propose un programme axé sur l’assainissement et les travaux de viabilité, souhaitant faire pression auprès des pouvoirs publics pour la réalisation des grands travaux d’outillage national (élargissement du pont de Joinville, suppression du passage à niveau) afin de réduire le chômage.

Au premier tour, le 5 mai 1935, la liste de centre-gauche    arrive en seconde position derrière la liste de droite de l’Union des républicains du futur maire Léon Lesestre qui obtient 32,6% des 2856 suffrages exprimés pour 2923 votants sur 3433 inscrits. La liste du Groupement des gauches républicaines recueille une moyenne de 765 voix, soit 26,8%. Elle devance la liste communiste du futur maire de Joinville, Robert Deloche (23,5%) et celle des socialistes (12,3%), qui s’uniront au second tour. Ridoux avait obtenu 749 votes.

Le second tour le 12 mai 1935 voit une sérieuse baisse des suffrages de la liste maintenue, face aux deux concurrentes, la droite obtenant 1160 des 2826 suffrages exprimés, soit 41% et 25 sièges, tandis que la gauche unie la talonne avec 1100 votes, soit 39%, et 2 élus. La liste des sortants se contente de 566 voix en moyenne, soit 20%, et n’a pas de conseiller municipal. Ridoux a 540 votes. Cet échec des radicaux, qui intègreront le Front populaire l’année suivante, marque la fin d’une période où le parti dominait la vie politique locale.

Henri Ridoux résidait avenue du Bac, dans le quartier de Polangis.

Il émigre, avec son épouse et son fils Serge aux États-Unis, où il meurt en 1942, âgé de 44 ans ; il est enterré au cimetière Saint-Marys-of-the-Lake à Lakewood, New Jersey.

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14 janvier 2018 7 14 /01 /janvier /2018 00:01

Camille Albert Bachelet naît le 13 janvier 1861 à Paris (3e arr.). Il est le fils de Julie Albertine Catherine Bachelet, teinturière ; le mariage de sa mère avec Pierre Raoult en février 1865 légitime sa naissance.

Il va servir dans l’armée française, étant promu en mai 1888 au grade de sous-lieutenant dans le 4e régiment de zouaves. Il quitte l’armée en 1890 et, basculé dans la réserve, est nommé lieutenant en 1900, affecté au service du chemin de fer.

En février 1897 Camille Raoult, propriétaire, épouse à Paris (16e arr.) Joséphine Anne Bassez, née en 1849 dans la ville, alors occupée par l’Allemagne de Metz. Elle est la sœur d’Adèle Eugénie Bassez, née en 1845 dans la même ville et décédée à Joinville en octobre 1896, qui était la compagne de Raoult. L’importante différence d’âge entre les sœurs Bassez et Raoult est masquée lors de leurs déclarations aux agents recenseurs ; entre 1896 et 1911, Adèle est rajeunie de 14 ans et Anne de 10 ans.

À partir de 1896, Camille Raoult est représentant de commerce, représentant de Deutsch et compagnie. Il vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), 35, rue de Paris, au moins depuis 1886 et fait construire à cette adresse un immeuble de rapport en 1893. Il exerce plusieurs activités sociales dans la commune : membre du bureau de la 740* section de la société d’anciens combattants Les Vétérans, trésorier de la société de tir en 1886, membre fondateur et secrétaire en 1890 de L’Espérance, société littéraire, musicale et dansante.

En mai 1900, Raoult est candidat sur la liste républicaine, soutenue par le comité radical-socialiste et conduite par Eugène Voisin, maire sortant. Elle emporte les 23 sièges à pourvoir, face à une liste du comité électoral socialiste-révolutionnaire. Raoult obtient 547 voix, le maire en recueillant 704.

Cependant, Raoult s’écarte rapidement sur le plan politique de ses collègues du conseil municipal, majoritairement radicaux. En mars 1902, il préside une conférence de Léon Fatoux, candidat nationaliste aux élections législatives et membre du comité directeur de la Patrie française. L’hebdomadaire radical Voix des communes l’accuse de faire partie d’une « bande de nationalistes » dont il serait « l’homme à tout faire » et lui reproche d’avoir tenté d’empêcher de parler Adolphe Maujan, le candidat radical aux mêmes élections lors d’une autre réunion publique. Au sein du conseil municipal, Raoult est le seul à s’abstenir lors d’un vote contre l’autorisation d’installation des Sœurs enseignantes de la Providence en juin 1902 ; 13 élus votent contre et 5 approuvent l’installation.

Toujours dans Voix des communes, Raoult est identifié en juin 1902 comme Fatouillard de Camors, pseudonyme d’un rédacteur du journal Liberté de Saint-Maur, conservateur. Il lui est reproché d’être un « conseiller félon », qui combat à outrance Voisin après avoir sollicité une place sur sa liste.

En juillet 1902, Raoult est le candidat de sa famille politique dans le canton de Saint-Maur pour les élections au conseil d’arrondissement de Sceaux. Il recueille au premier tour 1121 (38,7%) contre 1653 à Henri Vel-Durand, alors radical-socialiste et futur maire de Joinville. Il y avait 2894 votants sur 8788 inscrits. Le second tour, organisé du fait de la faible participation, voit la victoire de Vel-Durand par 1631 voix contre 967 à Raoult.

Lors des élections municipales de mai 1904, Raoult fait partie d’un groupe de quatre conseillers dissidents de la municipalité sortante, avec Dalbavie, Provin et Moulinet qui montent une liste concurrente de celle du maire, qui lui s’affiche très clairement radical-socialiste. Même si cette liste prétend ne pas vouloir de politique au conseil municipal, ses adversaires estiment que cette position cache « le nationalisme, le cléricalisme et la réaction ». Une liste socialiste-révolutionnaire (Lacroix, Lebègue) est également de la partie.

La liste de droite aura un seul élu, Moulinet. Raoult recueille 391 voix pour 1119 votants sur 1363 inscrits, soit 34,9%.

Après sa défaite, Raoult quitte Joinville en 1906. Il est propriétaire à Paris d’un immeuble  113, rue de Ménilmontant (20e arr.) qui est exproprié en février 1914 lors de l’élargissement de la voie. Il est alors domicilié à Vétheuil (Seine-et-Oise, act. Val-d’Oise).

Camille Raoult meurt le 6 mars 1918 à Vétheuil. Il était âgé de 57 ans et n’avait pas eu d’enfant.

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30 octobre 2017 1 30 /10 /octobre /2017 00:01

René Henri Desouche naît le 25 mai à 1900 Paris (12e arr.). Il est le fils de Louise Desouche et d’Henri Alexandre Émile Graillat, comptable, qui le reconnaît à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne) en juin 1903. Ses parents se marient en juin 1905 à Montreuil (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il porte ensuite le nom de René Graillat. La famille vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où le père est conseiller municipal socialiste et la mère responsable d’une association humanitaire.

À 17 ans, René Graillat s’engage volontairement en juin 1917, devançant l’appel de sa classe. Mobilisé dans les chasseurs à pied, il devient caporal en juin 1918 puis sergent en juin 1919. Il participe aux forces d’occupation françaises en Allemagne entre octobre 1919 et sa démobilisation en juin 1920. Il fait l’objet de deux citations, mettant en avant son influence sur ses hommes et son entrain.

Après-guerre, il est employé et se marie en novembre 1920 à Joinville avec Antoinette Irène Schmeler, dont il divorce en juin 1926. Il se remarie le mois suivant, toujours à Joinville, avec Paule Angéla Lépine, dont il se sépare également en octobre 1929. Il célèbre sa troisième union, à Saint-Maur-des-Fossés cette fois (Seine, act. Val-de-Marne) en janvier 1933 avec Jeanne Anaïs Gibertaud.

C’est dans le monde associatif que René Graillat, qui est également sportif, s’est impliqué. Il participe à ces compétitions de natation et est, jusque 1924 secrétaire général du club cycliste Joinville sportif. Il est également trésorier de la société de secours mutuels Caisse mutuelle Wander à Champigny. À ce titre il est décoré du mérite social en 1937.

En 1936, après s’être installé en 1933 route de Joinville, à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne), il est responsable de la section des cantons de Nogent et de Saint-Maur de la Fédération des sous-officiers de réserve républicains. Une cicatrice abdominale lui vaut d’être classé en service auxiliaire dans la réserve militaire en juin 1934 ; cependant, à sa demande, il est reclassé en service armé en octobre 1938.

Rappelé en septembre 1939, il est affecté dans un bataillon d’ouvriers d’armement aux Forges de Paris puis, en janvier 1940 dans une compagnie d’instruction à Magny-en-Vexin (Seine-et-Oise, act. Val-d’Oise). Ayant rejoint l’infanterie en avril 1940, il est fait prisonnier le 22 juin 1940 et incarcéré en Allemagne. Il est rapatrié et démobilisé en novembre de la même année.

Membre du mouvement Front national, Graillat sert dans le groupe de Champigny du secteur Seine Est des Forces françaises de l’intérieur du 18 au 25 août 1944, avec le grade d’adjudant-chef. Après la Libération, il poursuit son engagement au sein du mouvement du 1er au 20 septembre.

Sur proposition du comité local de Libération de Champigny; René Graillat est nommé en septembre 1944 membre de la délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune de Champigny-sur-Marne. Il fait fonction de conseiller municipal.

Vivant désormais boulevard Aristide-Briand, toujours à Champigny, Graillat devient président de la mutuelle du personnel de la Fédération mutualiste de la Seine, poste qu’il occupe en 1960 et 1969.

René Graillat meurt le 30 janvier 1978 à Créteil (Val-de-Marne). Il était âgé de 77 ans et décoré de la croix de guerre avec étoile de bronze, ainsi que de la médaille militaire. Son grand-père, Laurent Graillat, communard, tonnelier et conseiller prud’homme avait été conseiller municipal de Saint-Maur au titre du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire.

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6 septembre 2017 3 06 /09 /septembre /2017 01:01

François Alfred Gassion naît le 8 décembre 1863 à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Il est le fils de Marie Catherine Coinchelin et de son mari, Charles Louis Alfred Gassion, cheminot, chef de train.

Venu en région parisienne, Alfred Gassion devient lui aussi employé au chemin de fer de l'Est. Il participe le 8 juillet 1887 à la manifestation, organisée par la Ligue des patriotes, de Paul Déroulède pour protester contre l’envoi à Clermont-Ferrand du meneur populiste, le général Boulanger. Le rassemblement se fait à la gare de Lyon pour empêcher le départ du train, l’objectif étant de se rendre ensuite à l'Élysée. Arthur Gragnon, préfet de police, fait bloquer les manifestants place de la Bastille. Il fait procéder à vingt-et-une arrestations, dont huit sont envoyés au Dépôt sous la prévention de rébellion et d'outrage aux agents ; ils sont âgés de 16 à 26 ans et Alfred Gassion figure parmi eux.

Le journal L’Intransigeant écrit que « De l’enquête ouverte sur la manifestation de la gare de Lyon, il résulte que les dégâts matériels sont insignifiants : quelques, vitres brisées, deux boiseries défoncées et trois ou quatre, banquettes démolies, voilà tout ». Il considère que « les agents se sont rués comme des bêtes féroces sur de paisibles citoyens » et que l’incrimination de « rébellion et outrages aux agents » est un « fallacieux prétexte. »

Jugé par la dixième chambre du tribunal correctionnel de la Seine le 12 juillet, Alfred Gassion est condamné pour outrages et violences à la deuxième plus lourde peine, soit deux mois de prison et 16 francs d'amende.

Devenu comptable, Alfred Gassion s’engage dans la franc-maçonnerie. En 1888, il est membre de la loge La Ruche libre (Paris) et « garant d'amitié » de loge Le Globe (Vincennes). Le congrès maçonnique du 3 juin 1888 à Paris adopte à une très large majorité un ordre du jour antiboulangiste : « Considérant que la Franc-Maçonnerie ne peut, sans manquer à ses traditions démocratiques, rester indifférent devant l'agitation plébiscitaire et césarienne tentée sur le nom d'un homme; Jettent le cri d'alarme et font appel à tous les maçons de France pour protester contre la propagande boulangiste et pour défendre contre toutes ses attaques la cause de la Liberté et de la République ». La Ruche libre participait au congrès.

Installé à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), Gassion organise en août 1888 une cérémonie pour le mariage de sa sœur Antoinette avec Edouard Martin, qui se tient au temple maçonnique, de Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne) et rassemble dans une tenue blanche extraordinaire les deux loges La Ruche libre et Le Globe. La fanfare municipale de Vincennes apporte son concours à la fête, qui se conclut par une conférence de Louis Amiable, grand ordonnateur du grand collège des rites et ancien membre du conseil de l'ordre du Grand Orient de France, également maire du 5e arrondissement de Paris.

S’il semble s’être éloigné des boulangistes, Gassion préside cependant une réunion qu’ils organisent à Joinville-le-Pont le 24 avril 1890 autour de leur candidat aux élections cantonales, Wattier. Les boulangistes veulent faire adopter un ordre du jour présentant les boulangistes comme seuls révisionnistes de bonne foi. Combattu par le journaliste Henry Vaudémont, il est, selon ce dernier, repoussé par 28 voix contre 37. Cependant, les boulangistes le déclarent adopté malgré les protestations du président Gassion.

Le propre mariage d’Alfred Gassion, en septembre 1891, sera également une manifestation maçonnique. Il épouse Marie Catherine Blanche Carrère à la mairie du 11e arrondissement de Paris. Le député radical Jules Ferdinand Baulard est présent, de même que le Dr Laffont, conseiller général de Charenton-le-Pont, également radical-socialiste, et Henry Vaudémont, président du groupe de libre-pensée La Raison, dont Gassion est secrétaire. Une confirmation du mariage est organisée au temple de la loge Le Globe à Vincennes ; Gassion en est également le secrétaire.

Après son mariage, Alfred Gassion s’installe à Paris tout en continuant de participer à l’activité du mouvement de libres-penseurs La Raison, basé à Joinville.

Il s’installe ensuite avant 1900 à Nanterre (Seine, act. Hauts-de-Seine), où naîtront ses trois enfants. Lui-même devient expert en matière de transports et est décoré, en janvier 1904 des Palmes académiques en tant qu’officier d’académie.

En matière politique, Gassion est en 1903 secrétaire général du comité de défense républicaine à Nanterre.

François Alfred Gassion meurt le 20 octobre 1925, à l’âge de 61 ans. Son décès est transcrit à Nanterre, où il vivait 33, rue Sadi-Carnot. Son épouse y réside toujours, en compagnie d’un de ses fils, en septembre 1961.

Médaille de la loge maçonnique de Vincennes Le Globe

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19 août 2017 6 19 /08 /août /2017 01:01

Alphonse Louis Mibord naît le 15 décembre 1883 à Sotteville-lès-Rouen Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime). Il est le fils de Blanche Aimée Leprêtre, journalière, et de son époux François Ernest Mibord, journalier également.

Marié une première fois à Rouen en avril 1904 avec Hélène Anaïse Tocqueville, Alphonse Mibord se remarie à Joinville en février 1911 avec Marie Louise Seitz. Il réside d’abord avenue Jamin (quartier de Polangis) puis dans le hameau de Polangis (act. les Guinguettes).

D’abord garçon de magasin en 1911, Mibord est doreur ensuite en 1914.

En mai 1913, Mibord devient secrétaire de la section socialiste SFIO de Joinville-le-Pont ; il ne siégeait pas jusqu’ici dans cette instance. Il remplace Émile Graillat, qui avait été désigné comme secrétaire en janvier 1913. Grâce à une alliance de second tour avec des radicaux dissidents et des libéraux, les socialistes ont eu pour la première fois 7 élus sur 23 au conseil municipal de la commune (Laruelle, Lebègue, Flambard, Périn, Lacroix, Petit et Scornet). Mibord est l’un des 3 socialistes sur les 9 délégués du conseil municipal pour l’élection sénatoriale de mars 1914. Il quitte sa fonction de secrétaire de section en juin 1914, remplacé par Carrouet.

La section socialiste cesse de fonctionner pendant la première guerre mondiale, avant sa relance par Flambard, conseiller municipal revenu blessé du front, en août 1916.

Après la première guerre mondiale, Alphonse Mibord est candidat en 9e position sur la liste socialiste unifiée (SFIO) pour les élections municipales de novembre 1919, conduite par Georges Laruelle, ancien conseiller. Il obtient au premier tour 502 voix sur 1518 suffrages exprimés (33,1%) pour 1537 votants et 2491 inscrits. Sur la liste socialiste maintenue, qui est battue au second tour par une liste rassemblant des radicaux dissidents et officiels ainsi que des socialistes indépendants, Mibord recueille 495 votes soit 29,2% des 1694 suffrages exprimés sur 1715 votants. La liste conduite par Henri Vel-Durand (radical dissident) emporte les 23 sièges.

En février 1920, Mibord est désigné comme membre de la commission exécutive de la section SFIO dont Flambard est toujours le secrétaire. Sans doute adhère-t-il comme l’ensemble des adhérents joinvillais au nouveau parti communiste SFIC en décembre 1920.

On retrouve Mibord en 1937 et 1938 comme président de la 33e section l’association nationale des vieux travailleurs. Créée à Saint-Etienne en juillet 1929, elle regroupe les non pensionnés, exclus des assurances sociales. Lors de son assemblée générale d’avril 1938, la section revendique une retraite définie dans une loi claire et précise, d’un montant minimum 8 000 francs par an.

Alphonse Mibord meurt le 27 septembre 1959 à Lude (Sarthe). Il était âgé de 75 ans.

Avenue Oudinot, Polangis

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30 juin 2017 5 30 /06 /juin /2017 01:01

Pierre Guelpa – qui utilisera le prénom de Paul – naît le 22 décembre 1872 à Saint-Julien-en-Jarez, dans la Loire. Ses parents sont Marie Côte et son mari Charles Guelpa, plâtrier. Le père, est mentionné comme « disparu, sans domicile connu » en 1904.

Représentant de commerce, Paul Guelpa est domicilié à Neuilly-sur-Seine (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il épouse en avril 1904 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) Alice Cathy et s’installe dans cette dernière commune. Ils vivent séparés en 1908, leurs deux enfants résidant avec la mère dans le quartier de Polangis ; ils divorceront en décembre 1913.

Dans sa nouvelle commune, Guelpa va jouer un rôle significatif, sur le plan politique comme dans la vie sociale. En décembre 1907, il est chargé d’une mission pour résoudre un conflit entre deux médecins, les Dr Gripon et Vallat, ce dernier conseiller municipal, rivaux pour l’obtention d’un poste de médecin scolaire.

En mai 1908, Guelpa est élu conseiller municipal sur la liste du comité radical-socialiste, conduite par le maire sortant, Eugène Voisin. Elle s’oppose à une liste du comité socialiste évolutionniste, regroupement hétéroclite de libéraux et de socialistes dissidents, ainsi qu’à une liste incomplète de socialistes SFIO ; le Dr Gripon, candidat isolé, et Provin sur la liste évolutionniste seront les seuls opposants à être élus. La liste radicale obtient 65% des suffrages exprimés, les socialistes évolutionnistes 28%, les socialistes SFIO 4,7% et le Dr Gripon 2,3%. Guelpa recueille 506 voix sur 1 319 inscrits, un niveau inférieur à celui des conseillers sortants, mais il est élu au second tour.

Au sein de l’assemblée communale, Guelpa a une place importante. Il est électeur sénatorial à plusieurs reprises, en janvier 1909 puis en mars 1912. Il s’oppose en 1909 au principal animateur radical, Louis Rey, en plaidant pour une conception plus ouverte du compte-rendu de mandat aux électeurs.

Il exerce également un rôle politique national en tant que membre, à partir de 1909, du comité exécutif du parti radical-socialiste. Il siège cette année là à la commission de l'organisation du congrès. Guelpa donne en janvier 1910 une conférence sur « l'école laïque et les évêques » au siège du parti. Il exerce cette fonction jusqu’en 1912. Il est membre de la Fédération radicale et radicale-socialiste de la Seine.

La proximité de Guelpa avec les autorités radicales explique sans doute ses décorations : les Palmes académiques comme officier d’académie en 1908, le Mérite agricole pour « divers travaux sur la sériciculture » en 1910.

À Joinville, Guelpa s’implique également dans la vie locale. Il organise des fêtes estivales en 1908, mais l’hebdomadaire radical Voix des communes estime qu’elles « n’étaient pas réussies ». Il est également président de la société athlétique de Joinville.

Guelpa décide, pour des raisons professionnelles, de quitter la France pour Bilbao (Espagne). Le dîner d'adieux organisé en mars 1912 à la Taverne Pistor à Paris est un évènement dont parlent plusieurs journaux, notamment le quotidien Le Radical. Il avait fondé avec Albert Viney et Pierre Chaffard-Lucon, fin 1910, la Société minière de Villarréal et Salinas pour l’exploitation de mines de fer en Alava.

Le départ, présenté comme définitif, va cependant être rapidement être succédé par un retour pour des raisons militaires, Guelpa étant mobilisé pendant la première guerre mondiale, tout d’abord comme adjudant au 81e régiment d’artillerie lourde. En mars 1916, il devient officier d'administration de 3e classe au sein du génie de l’armée territoriale dans l’aéronautique militaire. Il est promu dans la même arme à la 2e classe en mars 1918.

Après-guerre, Guelpa reste dans l’armée, affecté au 4e bureau du sous-secrétariat d'Etat à l'aéronautique. Il est décoré à ce titre comme chevalier de la Légion d’honneur en janvier 1919. Basculé dans la réserve en 1920, Guelpa est rayé des cadres de l’armée et admis à l’honorariat en février 1923.

Cependant, il est réintégré en juin 1929 et affecté au service général du ravitaillement en matériel d'aéronautique. Il est promu capitaine en juillet 1930 et était toujours en activité en avril 1934, âgé de 62 ans.

Paul Guelpa s’était remarié en juin 1920 avec Alice Marie Céleste Héloïse Bidault à Paris (18e arr.). La date de son décès n’est pas connue.

Bombardier Farman 1918 (Wikipédia)

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