Pierre Guelpa – qui utilisera le prénom de Paul – naît le 22 décembre 1872 à Saint-Julien-en-Jarez, dans la Loire. Ses parents sont Marie Côte et son mari Charles Guelpa, plâtrier. Le père, est mentionné comme « disparu, sans domicile connu » en 1904.
Représentant de commerce, Paul Guelpa est domicilié à Neuilly-sur-Seine (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il épouse en avril 1904 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) Alice Cathy et s’installe dans cette dernière commune. Ils vivent séparés en 1908, leurs deux enfants résidant avec la mère dans le quartier de Polangis ; ils divorceront en décembre 1913.
Dans sa nouvelle commune, Guelpa va jouer un rôle significatif, sur le plan politique comme dans la vie sociale. En décembre 1907, il est chargé d’une mission pour résoudre un conflit entre deux médecins, les Dr Gripon et Vallat, ce dernier conseiller municipal, rivaux pour l’obtention d’un poste de médecin scolaire.
En mai 1908, Guelpa est élu conseiller municipal sur la liste du comité radical-socialiste, conduite par le maire sortant, Eugène Voisin. Elle s’oppose à une liste du comité socialiste évolutionniste, regroupement hétéroclite de libéraux et de socialistes dissidents, ainsi qu’à une liste incomplète de socialistes SFIO ; le Dr Gripon, candidat isolé, et Provin sur la liste évolutionniste seront les seuls opposants à être élus. La liste radicale obtient 65% des suffrages exprimés, les socialistes évolutionnistes 28%, les socialistes SFIO 4,7% et le Dr Gripon 2,3%. Guelpa recueille 506 voix sur 1 319 inscrits, un niveau inférieur à celui des conseillers sortants, mais il est élu au second tour.
Au sein de l’assemblée communale, Guelpa a une place importante. Il est électeur sénatorial à plusieurs reprises, en janvier 1909 puis en mars 1912. Il s’oppose en 1909 au principal animateur radical, Louis Rey, en plaidant pour une conception plus ouverte du compte-rendu de mandat aux électeurs.
Il exerce également un rôle politique national en tant que membre, à partir de 1909, du comité exécutif du parti radical-socialiste. Il siège cette année là à la commission de l'organisation du congrès. Guelpa donne en janvier 1910 une conférence sur « l'école laïque et les évêques » au siège du parti. Il exerce cette fonction jusqu’en 1912. Il est membre de la Fédération radicale et radicale-socialiste de la Seine.
La proximité de Guelpa avec les autorités radicales explique sans doute ses décorations : les Palmes académiques comme officier d’académie en 1908, le Mérite agricole pour « divers travaux sur la sériciculture » en 1910.
À Joinville, Guelpa s’implique également dans la vie locale. Il organise des fêtes estivales en 1908, mais l’hebdomadaire radical Voix des communes estime qu’elles « n’étaient pas réussies ». Il est également président de la société athlétique de Joinville.
Guelpa décide, pour des raisons professionnelles, de quitter la France pour Bilbao (Espagne). Le dîner d'adieux organisé en mars 1912 à la Taverne Pistor à Paris est un évènement dont parlent plusieurs journaux, notamment le quotidien Le Radical. Il avait fondé avec Albert Viney et Pierre Chaffard-Lucon, fin 1910, la Société minière de Villarréal et Salinas pour l’exploitation de mines de fer en Alava.
Le départ, présenté comme définitif, va cependant être rapidement être succédé par un retour pour des raisons militaires, Guelpa étant mobilisé pendant la première guerre mondiale, tout d’abord comme adjudant au 81e régiment d’artillerie lourde. En mars 1916, il devient officier d'administration de 3e classe au sein du génie de l’armée territoriale dans l’aéronautique militaire. Il est promu dans la même arme à la 2e classe en mars 1918.
Après-guerre, Guelpa reste dans l’armée, affecté au 4e bureau du sous-secrétariat d'Etat à l'aéronautique. Il est décoré à ce titre comme chevalier de la Légion d’honneur en janvier 1919. Basculé dans la réserve en 1920, Guelpa est rayé des cadres de l’armée et admis à l’honorariat en février 1923.
Cependant, il est réintégré en juin 1929 et affecté au service général du ravitaillement en matériel d'aéronautique. Il est promu capitaine en juillet 1930 et était toujours en activité en avril 1934, âgé de 62 ans.
Paul Guelpa s’était remarié en juin 1920 avec Alice Marie Céleste Héloïse Bidault à Paris (18e arr.). La date de son décès n’est pas connue.
