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8 février 2022 2 08 /02 /février /2022 00:01

Robert Charles Albert Derivière naît le 25 février 1896 à Bruxelles (Belgique). Il est le fils d’Élisabeth Elvira Céline Fould et de son mari Aimé Charles François Derivière. Son père, originaire d’Amiens (Somme), est lapidaire. Sa mère est native de Saint-Hélier, à Jersey.

Résidant à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), Robert Derivière est sténodactylographe en 1915.

Convoqué pour son service militaire de manière anticipée, du fait de la première guerre mondiale, Robert Derivière est mobilisé en avril 1915 au sein du 76e régiment d’infanterie. Il passe au 404e régiment d’infanterie en août 1916 et devient caporal en février 1918 puis caporal-fourrier en juillet la même année. Il est démobilisé en septembre 1919 et deviendra, dans la réserve caporal-chef en septembre 1930.

Son comportement pendant la guerre lui vaut quatre citations, deux à l’ordre du régiment, une à l’ordre de la brigade et la dernière à l’ordre de la division. En décembre 1917, Derivière est considéré comme un « très bon soldat, énergique et très brave. A réussi au cours d’une patrouille difficile à capturer un ennemi, permettant ainsi d’obtenir de précieux renseignements ». Il est qualifié ainsi  en juillet 1918 : « excellent gradé, brave et dévoué. Au cours d’un coup de main a, sous un feu violent de mitrailleuses, avec le plus grand mépris du danger, assuré la liaison entre les différents groupes du régiment ». De nouveau en août 1918, on voit en lui un « excellent caporal. Lors de l’attaque du 9 juillet 1918, a assuré constamment la liaison entre les éléments des premières lignes et son commandant de compagnie, pour lequel il a été un auxiliaire précieux ». Enfin, le même mois, on le remarque comme « jeune fourrier qui s’est distingué dans maintes circonstances. Lors des attaques 20 et 21 août 1918 a assuré de façon parfaite la transmission des ordres, malgré un bombardement continu et un feu violent de mitrailleuses. »

Quelques jours après la fin de sa période militaire, Robert Derivière épouse en octobre 1919 Madeleine Lucie Petibon à Morlhon-le-Haut (Aveyron). Elle est la fille de l’instituteur du village de Marmont. Ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue de Paris.

Continuant de travailler comme secrétaire sténodactylo, Robert Derivière est membre, en 1919, du Syndicat des employés du commerce et de l'industrie, qui est le principal fondateur de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) en novembre 1919.

En janvier 1924, Derivière devient secrétaire de la section de Joinville de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), dont le professeur d’allemand Jules Edmond Neumann est le président. Active, comptant 56 adhérents en 1924, la section a pour responsables principalement des personnalités membres du parti socialiste SFIO et des socialistes indépendants, notamment d’anciens communistes. En février la même année, la section demande qu’une enquête soit lancée sur les socialistes-révolutionnaires russes, victimes d’une répression de la part du gouvernement soviétique et réclame la libération de trois prisonnières.

La section participe à une collecte pour les affamés d'Allemagne en février 1924 et s’oppose aux sanctions décidées par la France et ses alliés contre les populations civiles. Avec les partis socialiste, communiste et d’autres formations, la section de la LDH même campagne contre la guerre du Rif (Maroc) en 1925. Elle proteste contre la dislocation du Cartel des gauches en août la même année. Elle intervient en 1926 contre la suppression des libertés en Afrique du Nord.

La section joinvillaise remet en question le comportement de la LDH au début de la première guerre mondiale, demandant en mai 1927 « à la Ligue d’avouer qu’elle a contribué à tromper le monde en cautionnant tous les mensonges de 1914. »

Comptant un maximum de 75 adhérents en 1927, la section va ensuite voir décliner son nombre de militants. Robert Derivière préside la section en avril 1930 et exerce toujours cette fonction en septembre 1934. À cette date, il y a 45 membres.

À titre personnel, Robert Derivière signe une pétition, destinée en août 1927 au gouverneur du Massachusetts (États-Unis) pour lui demander la grâce des anarchistes d'origine italienne Nicola Sacco et Bartolomeo Vanzetti,

À partir de mai 1930, apparaît comme un des principaux animateurs de la section de Joinville du parti socialiste SFIO. Il en est le secrétaire en décembre et s’occupe notamment de la diffusion du quotidien Le Populaire.

Des élections municipales partielles sont organisées à Joinville en octobre 1934, dans un contexte de tensions au sein de la majorité municipale, élue en 1929 dans le cadre du groupement des gauches (radicaux-socialistes, socialistes SFIO et socialistes indépendants). La liste que Derivière conduit obtient une moyenne de 403 voix soit 17,5% des 2 297 suffrages exprimés pour 2 360 votants sur 3 225 inscrits. Elle arrive légèrement derrière la liste communiste (17,8%), pour laquelle elle se désiste au second tour. La liste comprenant des candidats radicaux favorables au maire reçoit 25,4% et est devancée par une liste de concentration républicaine, plus à droite, qui a 36,9%. Elle emporte les dix sièges au second tour.

En février 1935, un groupe de socialistes se rend au poste de police de Joinville pour réclamer la libération d’un vendeur de journaux qui avait été arrêté. Roger Jamet, le secrétaire du groupe des Jeunesses socialistes de Joinville, mutilé d'une jambe, est bousculé, tombe, et traite les policiers de « saligauds ! » Ce qui lui vaut d’être poursuivi pour outrages à agents. À l’audience, en mars 1935, Derivière témoigne en faveur de Jamet. Défendu par Me Betty Brunschvicg, Jamet est condamné à 50 francs d'amende avec sursis ce qui équivaut selon Le Populaire « fort équitablement, à une absolution. »

Pour les élections municipales générales de mai 1935, Robert Derivière conduit de nouveau une liste socialiste SFIO. Elle obtient une moyenne de 12,3% des voix, nettement distancée par la liste communiste de Deloche (23,5%), celle des sortants de Georges Briolay, radical-socialiste (26,7%) et l’Union des républicains (droite, 32,6%).

Au second tour, la SFIO et le PCF décident de fusionner leurs listes et font appel au responsable de l’association des anciens combattants ARAC, André Blocher, pour conduire la liste unifiée. Cette dernière, avec une moyenne de 36,6% des voix devance la liste radicale (19,5%) et talonne la droite (39,8%). La gauche gagne deux sièges, contre 25 à la droite. Les élu sont deux communistes, les candidats socialistes faisant des scores bien inférieurs à ceux issus du PCF. Derivière lui-même est crédité de 999 voix, soit 34,4% des 2 899 suffrages exprimés pour 2 924 votants sur 3 433 inscrits.

 

En tant que secrétaire de la section de Joinville, Derivière signe, en septembre 1935 l'Appel pour la création de la Gauche révolutionnaire du Parti socialiste SFIO, tendance conduite par Marceau Pivert qui quittera cette formation en 1938 pour créer le Parti socialiste ouvrier et paysan (PSOP).

Comme à la LDH, Robert Derivière prend la succession de Jules Edmond Neumann dans le groupe local de la Fédération ouvrière et paysanne des anciens combattants (FOP). Fondée en 1929, cette organisation est proche des milieux socialistes.  Il siège en novembre 1933 à la commission de contrôle de la section de la région parisienne. Il signe, pour le 11 novembre 1936, l’appel des associations d’anciens combattants de Joinville avec la société des mutilés et anciens combattants et l’ARAC.

Robert Derivière meurt le 21 avril 1946 à Joinville. Il était âgé de 50 ans et père de deux enfants. Il avait été décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze et étoile d’argent ainsi que de la Médaille militaire en janvier 1921.

Le café des sports à Joinville

 

 

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23 janvier 2022 7 23 /01 /janvier /2022 00:01

Georges Victor Alexandre Barreau naît le 23 août 1854 à Paris (7e arr.). Il est le fils de Julienne Alexandrine Hartmann et d’Auguste Alexandre Barreau, clerc de notaire, qui vivent rue de la Monnaie.

Il effectue sans doute un service militaire à partir de 1875 et devient employé de commerce. En 1893, Georges Barreau épouse Catherine Kieffer, originaire de Moselle. Ils vivent à Paris (11e arr.), boulevard Beaumarchais. Cependant, sept ou huit ans plus tôt, il avait acquis une résidence secondaire à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le nouveau quartier de Palissy, avenue des Familles. Ils y résident à partir de 1900.

C’est à Joinville que Georges Barreau va s’engager dans la vie publique. Sans doute faut-il l’assimiler à Barreau, ami du journaliste Henry Vaudémont, radical-socialiste et conseiller municipal de Joinville, qui le choisit pour le seconder dans plusieurs querelles. En juillet 1888, Barreau convainc Vaudémont de ne pas accepter un duel avec Henry Buguet bookmaker, militant boulangiste et ancien conseiller municipal de Joinville. Avec le conseiller général et futur député Jules Ferdinand Baulard, radical-socialiste également, ils assurent Vaudémont que « le dit escogriffe ne cherche qu’à se créer la notoriété qui lui fait défaut, en engageant une polémique qu’il pousserait volontiers à l’extrême. »

Par contre, le même mois, Barreau est avec Colombet, témoin de Vaudémont dans le duel qui l’oppose à Maurice Delphin, également journaliste au quotidien La France, où Vaudémont est légèrement blessé.

Il faut aussi sans doute rapprocher Georges Barreau du Barreau, signataire avec une trentaine d’autres d’un Appel de l’Union des républicains du canton de Charenton à voter pour Jacques, président du conseil général de la Seine, qui tente de contrer la candidature du général Boulanger, lors d’une élection législative partielle en janvier 1889.

Enfin, on peut proposer aussi d’identifier Georges Barreau avec un des plus de 260 souscripteurs joinvillais Pour les affamés de Carmaux en septembre 1895. Il figure parmi les citoyens du quartier de La Fourchette, à la limite de Champigny.

En janvier 1899, on voit Georges Barreau participer, avec deux autres habitants de Joinville, à une « souscription patriotique » lancée par la quotidien Le Matin pour financer deux sous-marins militaires, Le Français et L'Algérien.

Après avoir été employé de banque, Georges Barreau occupait un poste de confiance en lien avec la bourse de Paris. Il est, en 1911, employé de la société cinématographique Pathé frères, implantée à Joinville.

Lors des élections municipales de mai 1912, Georges Barreau est candidat sur la liste qui unit les conservateurs et libéraux derrière le tailleur Pierre Dalbavie, le marchand d’équipements militaires Pierre Perchet et l’avocat Louis Gallas. Pour le second tour, la liste fusionne avec celle des radicaux dissidents d’Achille Mermet et celle des socialistes SFIO d’Émile Lebègue. Elle l’emporte ainsi face aux radicaux-socialistes de Georges Briolay, qui se voulait le successeur du maire sortant Eugène Voisin. Répartis proportionnellement au score du premier tour, les vingt-trois élus se répartissent entre dix radicaux dissidents, sept socialistes SFIO et six libéraux et conservateurs. Mermet est élu maire. Cependant, Barreau regrettera l’alliance avec les socialistes.

Au premier semestre 1914, Barreau est sélectionné à deux reprises comme électeur sénatorial.

Pendant la première guerre mondiale, n’étant pas mobilisé à cause de son âge, Barreau fait partie de la petite dizaine de conseillers municipaux qui peuvent continuer à faire fonctionner le conseil municipal. Il est mentionné comme correspondant occasionnel de l’hebdomadaire radical Voix des communes début 1916. Il s’oppose aux socialistes en février de cette année sur la question du prix du gaz. Le même mois, il se solidarise avec le maire, Mermet, mis en cause pour sa gestion de fonds remis par l’usine du Bi-Métal, quand il est mis en cause par les radicaux-socialistes. Il signe une lettre avec onze autres élus : « Nous sommes vos collaborateurs, vos complices ! Non seulement nous approuvons votre manière de faire, mais nous y applaudissons. »

Pour répondre aux inquiétudes de la population, et pour contrer également une initiative des radicaux-socialistes, Barreau, avec Penneret, fait une proposition qui est adoptée le 15 février 1916 par le conseil municipal, d’acheter un stock de 600 tonnes de charbon à vendre 75 fr. la tonne. Mais, selon la radicale, le conseil municipal est « une pétaudière » et pour Louis Rey, ancien élu lui-même, « Barreau perd son expérience des affaires en assistant aux discussions. »

Georges Victor Alexandre Barreau meurt le 16 juin 1916 à Joinville. Il était âgé de 61 ans et n’avait pas eu d’enfant. La cérémonie funéraire est célébrée dans l’église Sainte-Anne de Polangis par le curé Henri Seneuze, assisté par l’abbé Albert Téton.

Dans sa nécrologie, le journal Voix des communes, qui regrette son engagement sur une « liste réactionnaire » en 1912, considère cependant que « Barreau était l’un de ceux que l’on estime. »

L’hebdomadaire libéral Gazette de l’Est met en avant sa compétence financière, qui lui valait d’être membre de la commission des finances.

Pont de Joinville en 1911

 

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15 janvier 2022 6 15 /01 /janvier /2022 00:01

Jean Delort naît le 18 août 1864 à Paris (11e arr.). Il est le fils de Marie Cussat, journalière,  et de son mari Antoine Delort, sommelier, originaires du village de Vézac, dans le Cantal. Ils résident rue de la Roquette.

Après un service militaire vers 1885, Jean Delort, qui est comptable, épouse en janvier 1895 à Paris (11e arr.) Eugénie Félicie Vervial, qui vit à Vitry-aux-Loges (Loiret). Il reconnait deux enfants nés avant le mariage.

En 1912, la famille est installée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy, rue de Brétigny (act. avenue du Président-Wilson). Après la première guerre mondiale, Jean Delort, désormais rentier, est candidat aux élections municipales de novembre 1919 sur la liste d’Union républicaine et sociale, conduite par Henri Vel-Durand, adjoint au maire sortant, radical dissident, qui rassemble les radicaux-socialistes et des socialistes indépendants. Elle fait face à une liste socialiste SFIO et à une autre, de tendance libérale et conservatrice.

Après retrait de la liste libérale, la liste Vel-Durand remporte, au second tour, les 23 sièges à pourvoir. Au 1er tour, Delort avait 766 voix pour 1 694 suffrages exprimés (45,6%) sur 1 715 votants et 2 491 inscrits. Il est élu au tour suivant avec 970 voix pour 1 518 exprimés (63,8%) sur 1 537 votants. Henri Vel-Durand est élu maire.

Delort est lié avec le mécanicien Julien Périn, socialiste indépendant et adjoint au maire. Il perd en juillet 1920 sa fille, Marie Eugénie, âgée de 24 ans puis, un mois plus tard, son épouse, malade.

En janvier 1923, Jean Delort doit aller se faire opérer. Avant d’être hospitalisé, il confie à son fils aîné, Abel, la clé de son coffre-fort. À son retour, son fils a dépensé les 70 000 francs qu’il avait rangés dans l’armoire blindée. Une dispute s’ensuit, au cours de laquelle le fils tire sur le père et le blesse. Il est arrêté par la police qui intervient à la demande des voisins ; le père, touché peu grièvement, est hospitalisé.

En septembre 1923, Abel Delort est condamné à cinq ans de prison pour tentative de parricide. Jean Delort semble avoir à ce moment cessé son activité municipale.

Jean Delort meurt le 17 juillet 1924 à Joinville. Il était âgé de 59 ans et père de trois enfants.

La marne à Joinville

 

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11 janvier 2022 2 11 /01 /janvier /2022 00:01

Léon Barthélémy naît le 7 avril 1852 à Fignévelle (Vosges). Il est le fils de Sophie Gantois et de son mari François Barthélémy, charpentier.

Il s’engage dans l’armée et sert pendant neuf ans, notamment dans le service de santé comme officier d’administration. Il est recruté au ministère de la Guerre où il travaille pendant 23 ans comme rédacteur puis rédacteur principal à la section du personnel du service d'état-major.

Léon Barthélémy réside rue Cler à Paris (7e arr.) quand il épouse, en mai 1883 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), Georgette Marie Chatelin, native de Tessancourt-sur-Aubette (Seine-et-Oise, act. Yvelines). Ils s’installent, dans le nouveau quartier de Polangis à Joinville et vivent avenue du Parc.

Lors des élections municipales de mai 1892, Léon Barthélémy est candidat sur la liste d’opposition au maire sortant, Eugène Voisin, qui est soutenu par les radicaux-socialistes. La liste conduite par le Dr Jean Barborin et l’industriel Albert Bocquentin rassemble des personnalités classées plus à droite que la majorité ; elle obtient, en moyenne 22,1% des suffrages exprimés au 1er tour et a un élu, tandis que la liste Voisin recueille 56,4% et 16 élus, plus les six derniers postes à pourvoir au second tour. Barthélémy a reçu 142 votes au premier tour, soit 22,2% des 639 suffrages exprimés pour 644 votants. Il n’est pas élu. Le journaliste radical Henry Vaudémont est pour sa part élu aux côtés d’Eugène Voisin ; comme Barthélémy, il est originaire des Vosges saônoises.

Pas candidat en 1896, Léon Barthélémy l’est de nouveau en mai 1900, cette fois sur la liste Eugène Voisin, qui emporte les 23 sièges à pourvoir face à une concurrence socialiste-révolutionnaire. Barthélémy est élu dès le premier tour avec 546 voix. Avec la majorité municipale, Barthélémy vote contre l’autorisation des Sœurs enseignantes de la Providence en juin 1902.

Absent du scrutin municipal en 1904, Barthélémy revient sur la scène électorale en mai 1908. Il est l’un des 17 candidats de la liste du comité socialiste évolutionniste, qui rassemble des dissidents radicaux ou socialistes SFIO et des indépendants. Elle fait face à une liste socialiste SFIO et à celle du maire Eugène Voisin, toujours soutenu par les radicaux-socialistes. Le maire emporte 21 sièges, en laissant un aux évolutionnistes et un à un indépendant. Barthélémy a 258 voix au premier tour pour 1 188 suffrages exprimés (21,2%) et 1 613 inscrits.

Après avoir pris sa retraite en juillet 1912, Léon Barthélémy va cependant assumer des responsabilités sociales pendant la première guerre mondiale. Il est nommé en juin 1916 membre de la commission cantonale des allocations militaires. Il est chargé de recevoir les réclamations verbales.

Barthélémy siège en décembre 1916 au bureau de bienfaisance communal. Il est également trésorier de la Mutualité scolaire de Joinville en septembre 1917. Présidée par le négociant Alphonse Depasse, elle verse des indemnités aux familles en cas de maladie de l’enfant et constitue avec leurs cotisations un livret d’épargne pour la retraite.

Après le décès de sa femme en avril 1928, il héberge en 1931 un Maurice et Édith Vergne, des neveux, électricien pour l’un et dactylo pour l’autre, alors sans emploi.

Léon Barthélémy meurt le 24 septembre 1931 Joinville. Il était âgé de 79 ans et n’a pas eu d’enfant.

En janvier 1904, il avait été fait chevalier de la Légion d’honneur pour l’ensemble de sa carrière militaire et au ministère. En août 1908, il a été décoré comme chevalier du Mérite agricole pour des « travaux spéciaux relatifs à l'organisation militaire des chasseurs forestiers. »

Joinville en 1918

 

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9 janvier 2022 7 09 /01 /janvier /2022 00:01

Victor Paul Armand naît le 19 décembre 1900 à Ableiges (Seine-et-Oise, act. Val-d’Oise). Sur les tables de l’état-civil, « Armand » semble être son patronyme. Il est reconnu en septembre 1902, dans le même village, par Suzanne Marie Faivre et se dénomme désormais Victor Paul Armand Faivre.

Sa mère était également née de parents non dénommés en septembre 1881 au Havre (Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime), avant d’être reconnue par Victor Faivre, dessinateur pour vitraux et Armandine Fleurida Hochard en juillet 1902. Ce sont eux qui élèvent Armand Faivre en 1901. En mai 1922, elle est ambulancière de la ville de Paris et épouse Ernest Bouche, conducteur automobile.

Devançant l’appel de sa classe, Armand Faivre, qui est alors chauffeur mécanicien, s’engage, à 17 ans, dans l’armée « pour la durée de la guerre ». Il est affecté au 91e puis en mars au 283e régiment d’artillerie lourde. Il reste dans l’armée pour son service militaire et est nommé brigadier en août 1919 puis maréchal des logis en novembre la même année. Le conseil de guerre du gouvernement militaire de Paris le condamne, en février 1921, à cinq ans de prison avec sursis pour « vols militaires », pour lesquels des circonstances atténuantes sont admises. Il est démobilisé en mars et cassé de son grade en avril.

Alors employé de commerce vivant rue de Sèvres (Paris, 6e arr.), Armand Faivre épouse en septembre 1922 à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne) Anaïse Adeline Baudy, native de Bruay-en-Artois (Nord) et sténodactylo.

Après une amnistie en janvier 1925, Armand Faivre retrouvera ses galons dans la réserve : brigadier en novembre 1937 puis maréchal des logis en octobre 1938.

Installé avec sa mère après-guerre à Paris (6e arr.), rue de Sèvres, Armand Faivre va ensuite résider dans le Nord à Tourcoing, Anzin puis Valenciennes de 1922 à 1926. Revenu en région parisienne, désormais employé de commerce, il emménage en 1928 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue de Créteil (act. rue du Maréchal Leclerc). En 1931, il vit avec son épouse, et un fils, prénommé Bernard, né en 1930 à Paris (14e arr.). Elle meurt en juillet 1934 à Saint-Maur-des-Fossés.

Il s’implique dans la vie politique dans sa nouvelle commune et prend part, en février 1935, à la transformation de l’ancien Comité d’union des républicains et d’action sociale, fondé en 1912, en une Union des républicains. Groupement uniquement municipal, il édicte, une incompatibilité entre les fonctions de membre du bureau et de conseiller municipal, qui sera cependant rapidement abandonnée. René Kirbuhler en est le président tandis que Faivre et Lucien Lavoipierre, couvreur, sont vice-présidents.

Avant les élections municipales, l’Union des républicains de Joinville décide, en avril 1935 de rompre son accord avec les radicaux-socialistes, qui dirigent la mairie avec Georges Briolay en « se souvenant des fusillades du 6 février [1934], des scandales Stavisky et autres dans lesquels figurent des députés, des magistrats, d’anciens ministres, tous radicaux et maçons ». Elle annonce « faire une liste composée en totalité d’éléments modérés et nationaux. »

Pour le scrutin, qui se tient en mai 1935, l’Union des républicains appelle à « la séparation de l’administration municipale et de la politique ». Elle affiche à son programme, dont Faivre est cosignataire, la « diminution des charges écrasantes, atténuation des dépenses publiques, simplification des rouages administratifs, application des lois sociales. »

Armand Faivre est candidat, en seizième position, sur la liste de l’Union des républicains, qui arrive en tête, devant le groupement des gauches (radicaux-socialistes et socialistes indépendants), les communistes et les socialistes SFIO. Il obtient 911 voix pour 2 856 suffrages exprimés (31,9%) sur 2 923 votants et 3 433 inscrits. Au second tour, les communistes et socialistes ont fusionné, tandis que les radicaux se maintiennent. L’Union des républicains invite les électeurs à « barrer la route aux communistes », assurant être « la liste d’ordre » et montrant sa « réprobation pour la turbulence et de la démagogie ». Elle devance de peu l’union de gauche, mais emporte 25 des 27 sièges à pourvoir. Avec 1 139 voix pour 2 899 suffrages exprimés (39,3%) sur 2 924 votants, Faivre est élu. Le conservateur Léon Lesestre devient maire, Kirbuhler étant adjoint.

Au sein du conseil municipal, Faivre joue un rôle actif. Il est délégué au conseil de discipline des communes du département de la Seine. En octobre 1935, il fait partie d’une commission d’enquête municipale chargée d’étudier ce que la presse conservatrice appelle le « scandale des HBM », à savoir la garantie accordée par la précédente assemblée pour la construction d’une résidence d’habitations à bon marché, la cité Égalité, dans le quartier de Palissy, dont la société constructrice a fait faillite. Par divers recours, qui échouent, la majorité municipale tente d’éviter de supporter cette dette.

En prévision des élections législatives de 1936, Faivre constitue un Comité de conciliation républicaine et de progrès social pour le travail et la paix, dont il prend la présidence en mars de cette année. Le comité accorde son investiture à Adolphe Chéron, ancien ministre, candidat radical indépendant, qui sera battu par le communiste André Parsal.

Au cours de la séance du conseil municipal d’août 1937, Faivre, avec un autre élu libéral, Paul Hainsselin, se joint aux deux conseillers communistes pour voter contre la passation d’un marché pour le chauffage du groupe scolaire public Jules-Ferry, dans le quartier de Polangis. Une année plus tard, il est seul à s’opposer à une surtaxe sur le matériel funéraire.

Au début de la deuxième guerre mondiale, Armand Faivre est mobilisé au 321e dépôt d’artillerie coloniale. Il fréquente, en avril 1940, les cours de l'école militaire d'artillerie et est nommé officier en mai avec le grade d'aspirant. Lors des combats de juin, il est cité à l’ordre du régiment en tant « qu’officier de liaison d’artillerie d’un caractère décidé » ayant « permis, par les renseignements précis qu’il a fournis, le déclenchement de tirs opportuns et efficaces devant le front de deux bataillons qui venaient d’être attaqués. »

Il est fait prisonnier le 9 juin 1940 à La Muette (Seine-Inférieure, act. Seine-Maritime) et est interné à l’oflag XIII à Nuremberg (Bavière, Allemagne). Les Allemands le libèrent le 3 décembre 1941 et il est démobilisé, à son retour en France le 8 du même mois.

Appliquant une loi de novembre 1940, la préfecture de la Seine nomme, le 20 février 1942, un nouveau conseil municipal remplaçant l’assemblée de 1935. Sur les 27 élus, les deux communistes avaient été révoqués, onze ne sont pas maintenus et quatorze conservent leur siège, dont Faivre. Ils sont rejoints par six autres personnes nommées. Faivre est présenté comme « employé de commerce (prisonnier de guerre) » ; le maire, Lesestre, est reconduit.

Peut-être rejoint-il la résistance à l’occupation allemande, contrairement au bureau municipal. Il existe un enregistrement au nom de Faivre (Armand) au Service historique de la défense parmi les Dossiers administratifs de résistants (GR 16 P 214883), mais il ne comporte pas de date ni de lieu de naissance et n’a donné lieu à aucune homologation au titre d’une unité combattante.

Le comité local de libération prend la mairie le 25 août 1944 et chasse l’ancienne équipe municipale. Un arrêté préfectoral du 26 septembre 1944 nomme une délégation spéciale pour gérer la commune. Armand Faivre est le seul des membres désignés en 1942 à figurer dans cette assemblée, qui fait fonction de conseil municipal. Il retrouve Robert Deloche, élu communiste de 1935, révoqué, qui devient maire et le radical indépendant François Decrombecque, qui fait office d’adjoint et n’avait pas été reconduit en 1942. Les membres de la délégation spéciale ont été proposés par le comité local de libération.

En mars 1946 à Villiers-sur-Marne (Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne) Armand Faivre se remarie avec Simonne Marthe Massard.

Armand Faivre meurt le 24 septembre 1973 à Créteil (Val-de-Marne). Il était âgé de 72 ans et résidait probablement toujours à Joinville. Il avait été décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze et, en août 1936, de la Croix du combattant volontaire.

Rue de Créteil à Joinville

 

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5 janvier 2022 3 05 /01 /janvier /2022 00:01

Jean Raymond Gras naît le 28 septembre 1901 à Paris (4e arr.). Il est le fils de Maria Bouzou et de son mari, Amadour Gras, gardien de square. Ils vivent dans le quartier du Marais, place des Vosges.

Il a 11 ans lorsque sa mère meurt. La famille vit alors à Nogent-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne), avenue de la Belle-Gabrielle. Le père est garde du Bois de Vincennes ; il se remarie en mai 1914 avec Helena Marie Wright. Ils vivent après-guerre dans la commune voisine de Joinville-le-Pont, rue de Paris.

Devenu employé de laboratoire à la société La Canalisation électrique de Saint-Maurice, Jean Gras fait son service militaire à partir d’avril 1921 au 131e régiment d’infanterie. Il est nommé caporal en août de la même année. Il devient ensuite employé de mairie à Joinville.

En septembre 1926 à Joinville, Jean Gras épouse Marie-Louise Anne Lesestre, fille de Léon Lesestre, inspecteur à l'Assistance publique et futur maire de Joinville-le-Pont.

Membre du syndicat des employés de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC) en 1928, Jean Gras fait partie des fondateurs de la section de Joinville en février 1937. Lancée à l’initiative de Jolly, cette structure est présidée par Gineste avec Clerté comme secrétaire. Membre du bureau de départ, Gras devient secrétaire adjoint en janvier 1938.

Plusieurs adhérents, comme Clerté sont proches du Parti social français, formation d’extrême-droite du colonel Laroque, initiateur des Croix-de-Feu. C’est également le cas de Léon Lesestre, alors maire de Joinville et beau-père de Gras, et de Georges Defert, à ce moment conseiller municipal et après-guerre maire de Joinville.

Durant la deuxième guerre mondiale, Jean Gras est mobilisé au dépôt du 22e BOA ; il est démobilisé à Astaffort (Lot-et-Garonne) le 24 août 1940 et se retire à Joinville.

Jean Gras meurt le 18 juin 1978 à Vaux-le-Pénil (Seine-et-Marne). Il était père de trois enfants et âgé de 76 ans.

La Canalisation électrique (Saint-Maurice)

 

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30 décembre 2021 4 30 /12 /décembre /2021 00:01

Georges Paul Delsaux naît le 31 décembre 1890 à Lille (Nord). Il est le fils de Marie Sophie Monseur et de son époux Victor Delsaux, magasinier. Ils vivent place Wicar, dans le quartier Saint Sauveur.

Alors sténodactylo, il fait un service militaire au 110e régiment d’infanterie à partir de novembre 1911 et en sort comme sergent en novembre 1913. Il est mobilisé dès le début de la première guerre mondiale et rejoint le 33e régiment d’infanterie, s’occupant notamment de l’approvisionnement. Il est cité à l’ordre de la brigade en septembre 1914 pour son comportement. Georges Delsaux est démobilisé en juillet 1919.

Après-guerre, il devient comptable dans la société de minoterie, les Grand-Moulins de Paris. Il s’installe d’abord à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne) puis, après son mariage en septembre 1919 dans cette ville avec Marthe Nezelof, couturière originaire de Wattrelos, dans la banlieue lilloise, il déménage dans la ville voisine de Joinville-le-Pont où il est domicilié dans le quartier de Polangis, place de Verdun. Dans la même ville, la famille rejoint l’avenue Foch en 1925.

En tant qu’usager des transports en commun, Georges Delsaux prend part à la création, en juin 1924, de la section de Joinville de la Ligue des abonnés et voyageurs de la ligne de Vincennes. Il en est le vice-président, au côté de M. Vergne.

Devenu chef comptable des Grand-Moulins de Paris, Delsaux a également une activité en tant que commissaire aux comptes, par exemple pour la société Le César en 1936, ou en tant que liquidateur de la Société foncière et financière Seine-et-Marne en 1937.

Il s’intéresse à la vie politique, prenant part à la transformation de l’ancien Comité d’union républicaine et d’action sociale, fondé en 1912, en une Union des républicains de Joinville. Elle rassemble la plupart des tendances de la droite locale, à l’exception des royalistes. Delsaux est avec Audureau, un des commissaires aux comptes de la structure, présidée par René Kirbühler.

La liste soutenue par l’Union des républicains remporte, en mai 1935, les élections municipales ; une de ses membres, Léon Lesestre devient maire tandis que Kirbühler est adjoint. S’il n’était pas candidat, Delsaux reste associé à la nouvelle municipalité, qui le désigne en septembre 1935 parmi les douze électeurs sénatoriaux de la ville.

La Société des mutilés et anciens combattants est, à Joinville, présidée par Gabriel Bureau, tandis que Delsaux en est le vice-président en 1937. Tous deux sont proches des élus de droite, tandis que d’autres formations se rattachent à la gauche, comme la Fédération ouvrière et paysanne des mutilés ou l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC). En juin 1937, Delsaux polémique, via l’hebdomadaire libéral Union régionale, avec le conseiller municipal communiste Paul Rouhaud, qui le traite dans l’hebdomadaire local du PCF, Le Réveil, de « réactionnaire. »

Pendant la deuxième guerre mondiale, Delsaux est devenu président de la Société des anciens combattants de Joinville. il participe en décembre 1941 à la manifestation dite du Noël du maréchal, organisée par le Secours national d’entraide qui fait allégeance au chef de l’État, Philippe Pétain. Avec la même organisation, il participe au Noël des vieillards le même mois.

En tant que trésorier, Georges Delsaux prend part à la constitution, en juillet 1942 de la Mutuelle des Grands Moulins de Paris, présidée par Lucien Legembre.

En février 1942, un arrêté préfectoral remplace le conseil municipal de 1935, dont les deux communistes avaient déjà été exclus en 1940, par une assemblée désignée. La majorité des élus est maintenue, dont le maire Lesestre. Georges Delsaux est nommé conseiller municipal. À la Libération, en août 1944, le conseil est remplacé par une délégation provisoire proposé par le comité local de libération, le maire et les adjoints ayant été arrêtés.

S’il n’a plus d’activité politique, Delsaux poursuit son activité professionnelle à la tête de la comptabilité des Grands Moulins de Paris et reste président des anciens combattants. À ce titre, il participe aux messes à la mémoire du maréchal Leclerc, organisées en novembre 1951 et décembre 1953 par le mouvement gaulliste RPF à l’église Saint-Charles-Borromée de Joinville. Il est président jusqu’à son décès et sera ensuite remplacé par Pierre Allaire, conseiller municipal socialiste SFIO.

En juillet 1953, Georges Delsaux est hospitalisé suite à un accident, probablement de voiture, à Doullens (Somme). Son épouse trouve la mort au cours de cet accident.

Georges Delsaux meurt le 15 juillet 1957 à Mons-en-Barœul (Nord). Il était âgé de 66 ans, résidait toujours à Joinville-le-Pont et est inhumé au cimetière communal. Il était père d’une fille et avait été décoré de la Croix de guerre 1914-1918.

Joinville, fin années 1950

 

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18 décembre 2021 6 18 /12 /décembre /2021 00:01

Louis Albert Vincent naît le 4 mai 1905 à Paris (11e arr.). Il est le fils de Louise Joséphine Vincent, perleuse et de son mari éponyme, Albert Vincent, relieur, qui vivent rue Fontaine-au-Roi. Son père est originaire d’Alsace, alors occupée par l’Allemagne en 1879, et sa mère de la Lorraine restée française.

Après la mort de son père, en mai 1911 à Paris, sa mère se remarie en mars 1912 à Nancy, où elle est probablement retournée auprès de ses parents, avec Paul Varing. Il décède lui-même treize mois plus tard. Revenu en région parisienne, la famille vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), quai du Barrage, où la mère est factrice au bureau de poste. Elle se remarie de nouveau, en mars 1922 à Joinville, avec Fulgence Joseph Robillard, maçon. Mais elle est, un mois et demi plus tard, veuve pour la troisième fois.

Louis Vincent, qui est serrurier, épouse en décembre 1923 à Joinville, Marcelle Jacob, une journalière, originaire d’Arnay-le-Duc (Côte-d'Or).

C’est probablement lui qui est, depuis au moins avril 1921, membre de la commission exécutive de la section de Joinville de la Jeunesse communiste (elle porte encore, provisoirement, le nom de Jeunesse socialiste). Le quotidien L’Humanité, qui rend compte de son activité, ne mentionne pas son prénom mais cite en mars 1924 « L. Vincent, Joinville » comme correspondant. En août ou septembre 1923, Vincent est arrêté en compagnie d’un autre militant de la Jeunesse communiste de Joinville, Vladimir Tchernikoff, de nationalité russe, alors qu'ils collaient des papillons antimilitaristes. Ils sont emprisonnés et inculpés de « provocation de militaires à la désobéissance ». Vincent est remis en liberté provisoire tandis que Tchernikoff reste en prison. Le journal L’Humanité se plaint qu’ils aient été brutalisés mais se félicite de ce que ces arrestations montrent que le gouvernement « reconnaît la morsure faite par notre propagande ». Le procès se tient devant la 12e chambre du tribunal correctionnel de la Seine en octobre 1923. Les prévenus ont pour avocat André Berthon, député de la Seine et membre du groupe communiste. Ils sont condamnés à deux mois de prison et 50 francs d'amende. Incarcéré en janvier et février 1924 sous le régime politique à la prison de la Petite-Roquette à Paris, Vincent n'a le droit de recevoir que les visites de sa mère et de sa femme. L’Humanité dénonce un traitement différent de celui réservé aux détenus politiques de la prison de la Santé, dont les visites ne sont pas limitées. Après sa libération, Vincent, poursuit son activité au sein de la section de Joinville du parti communiste et des Jeunesses en 1924.

Louis Vincent, devenu mécanicien, réside toujours dans à Joinville en 1926. Comme orphelin de père et aîné de sa fratrie, il a probablement été dispensé, au moins en partie, de service militaire. En octobre 1933, il se remarie à Villiers-sur-Marne (Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne) avec Jeanne Lefroc, originaire de Bourbonne-les-Bains (Haute-Marne). Ils vivent en 1937 à Boulogne-Billancourt où elle décède en mars 1959.

Louis Vincent meut le 25 octobre 1964 à Draveil (Seine-et-Oise, act. Essonne). Il était âgé de 59 ans. Il ne doit pas être confondu avec Émile Vincent, résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale et conseiller municipal de Joinville-le-Pont à la Libération.

Quai du Barrage à Joinville

 

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24 novembre 2021 3 24 /11 /novembre /2021 00:01

Raymond Aubry naît le 18 décembre 1906 à Nogent-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Isabelle Pion et de son époux, Mathurin Joseph Aubry, boulangers, qui vivent rue de Montreuil. Sa mère est d’origine parisienne, tandis que son père est natif de Saint-Brieuc (Côtes du Nord, act. Côtes-d’Armor).

Pendant la première guerre mondiale, son père est mobilisé. Après le conflit, la famille est installée dans la commune voisine de Joinville-le-Pont, quartier de Polangis, avenue Henri et Mathurin Aubry travaille dans une boulangerie de Saint-Maur-des-Fossés. Raymond, alors âgé de 14 ans, est également employé de boulangerie en 1921 et l’est toujours en 1926.

Le mariage de Raymond Aubry avec Clémence Tachet, employée de banque, est célébré à Joinville en janvier 1927. Elle réside dans le même quartier, quai de Béthune, où ils vont s’installer. Il devient également employé de banque en 1928.

Vivant au bord du canal, dit rivière de Polangis, Raymond Aubry s’implique dans le Groupe de défense des riverains. Construit au moment du lotissement du quartier par l’ancien propriétaire, pour attirer des acheteurs voulant canoter, le canal souffre d’un défaut d’entretien et d’un statut incertain. En janvier 1931, le groupement rappelle au maire, Georges Briolay, un engagement électoral pris en 1928 de faire le curage. Il s’étonne que le maire n’ait pas engagé de poursuites contre l’ancien propriétaire, M. Chavignot, et ait obligé les riverains à constituer un syndicat. La lettre ouverte conclut : « Vous vous êtes fait le protecteur de M. Chavignot contre les 125 riverains ». Elle est signée du secrétaire François Galabert, conseiller municipal, élu en tant que socialiste SFIO sur la liste du cartel des gauches en 1925, comme Briolay (radical-socialiste), mais qui s’est depuis éloigné de la SFIO et s’oppose violemment au maire sur plusieurs dossiers, comme celui du chômage. Aubry est membre du bureau du groupement et c’est lui qui polémique dans la presse avec Claude Noizat, chroniqueur de l’hebdomadaire de droite Gazette de l’Est ; il soutient que « Les riverains s’aperçoivent un peu tard qu’ils sont encore roulés ». Noizat lui répond que « Le syndicat n’ayant pas été constitué, il n’y a plus de subvention possible du conseil général. Les conseilleurs ne sont pas les payeurs, les riverains vont en faire la triste expérience. »

Sans doute mobilisé pendant la deuxième guerre mondiale, Raymond Aubry reste à Joinville après le conflit. Au début de la cinquième République, il s’implique dans la vie politique en étant candidat sur la liste divers-droite du maire sortant, Georges Defert, pour les élections municipales de mars 1959 à Joinville. Le maire, étiqueté RGR (Rassemblement des gauche républicaines, droite) s’oppose pour ce scrutin à une alliance centriste (gaullistes de l’UNR, démocrates-chrétiens du MRP et socialistes SFIO) et à une liste communiste ainsi qu’à une candidature d’intérêt local. Sa liste est en tête au premier tour avec une moyenne de 3 084 voix sur 7 488 suffrages exprimés (41,2%) pour 7 780 votants sur 10 276 inscrits. Malgré le maintien de l’alliance centriste, les colistiers de Defert emportent au second tour les 27 sièges à pouvoir avec 52,4% des votes en moyenne.

Dans une configuration semblable, en mars 1965, la liste Defert remporte également le scrutin, mais sans concurrence à droite et au centre au second tour. Raymond Aubry devient adjoint au maire et Defert est reconduit.

Lors des élections municipales de mars 1971, les candidats de Georges Defert n’ont plus comme concurrents que les communistes. Ils l’emportent dès le premier tour, avec une moyenne de 64,2% des suffrages exprimés. Raymond Aubry est reconduit dans son poste d’adjoint au maire.

Après la mort, en octobre 1975, de Georges Defert, le premier adjoint, Jean-Pierre Garchery (divers-droite) devient maire, et Raymond Aubry conserve sa fonction. Lors des élections municipales suivantes, en mars 1977, alors que Jean-Pierre Garchery ne se présentait pas en tête de liste au premier tour, ses successeurs font face à plusieurs concurrents issus de la droite. Au deuxième tour, la gauche emporte tous les sièges à pourvoir.

Raymond Aubry meurt le 7 mai 1979 à Créteil. Il était âgé de 72 ans et résidait toujours à Joinville.

Son fils Pierre Aubry est élu conseiller général de Joinville en 1982 et devient maire de Joinville en 1983, le restant jusqu’en 2008. Il est également député du Val-de-Marne de 1997 à 2002. Quant à son petit-fils, Olivier Aubry, il est maire-adjoint auprès de son père de 2001 à 2008. Entre 2008 et 2020, il est conseiller municipal d’opposition (UMP puis divers-droite). La famille aura ainsi siégé au conseil municipal de Joinville sur une durée de 61 ans, avec une interruption de six ans seulement.

Raymond Aubry n’avait pas de lien avec Gustave Aubry, conseiller municipal radical-socialiste de Joinville de 1919 à 1925.

Le canal de Polangis

 

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12 novembre 2021 5 12 /11 /novembre /2021 00:01

Suite de la biographie de Gabrielle Céline de Dombasle

Gabrielle Céline de Dombasle devient veuve, en janvier 1834, au moment du décès de son époux, Joseph Antoine Mathieu de Dombasle, officier d'état-major. Elle reste vivre dans le domaine de Brabois, à Villers-lès-Nancy, où se marie, à l’âge de 16 ans, sa fille aînée, Caroline, en décembre 1834, avec Lucien Salmon. Il fut l'un des trois arbitres d’une sentence arbitrale rendue entre son oncle Christophe Joseph Alexandre Mathieu de Dombasle et son grand-père, Antoine Bertier au sujet de la gestion de l’établissement agricole de Roville.

Blason des Mathieu de Dombasle

Sa seconde fille, Gabrielle Adélaïde dite Adèle, se marie en février 1842 à Paris avec Adrien Garreau, artiste musicien, professeur au conservatoire de musique de Toulouse (Haute-Garonne).

Les ressources financières de Gabrielle Céline de Dombasle sont probablement assez limitées ; elle se fait recruter en avril 1843 comme directrice de la poste aux lettres de Milly (Seine-et-Oise, act. Milly-la-Forêt, Essonne). Contrairement aux grands bureaux de poste urbains, réservés de fait aux hommes, les femmes peuvent accéder à la direction des bureaux ruraux, le terme de receveuse n’étant pas encore en usage. C’est une fonction qui est assez fréquemment attribuée à des veuves d’aristocrates ou de militaires.

Peu payé, le métier assure cependant une certaine considération, tout en imposant une responsabilité financière et un temps de travail considérable. En effet, les bureaux étant ouverts 7 jours sur 7, il n’y a pas de temps de repos. Les responsables ont certes droit à 15 jours d’absence, mais c’est sous réserve d’embaucher, à leur frais et sous leur responsabilité un remplaçant.

En 1845, Gabrielle Céline de Dombasle est toujours à Milly, et c’est chez elle que naît le troisième enfant de sa fille Adèle. Peu après, elle obtient la direction d’un autre bureau de poste, toujours classé comme rural, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est probable qu’elle emménage en compagnie des deux plus jeunes parmi les trois enfants d’Adèle : Ferdinand Joseph, né en 1843, et Georges Armand, né en 1845. En effet, Adèle, séparée de son mari, entame en 1847 un voyage en Océanie, à Tahiti et aux îles Marquises, en passant par le Chili, d’où elle ne reviendra qu’en 1849 ; plusieurs des gravures qu’elle a réalisées sont exposées à Paris au musée Jacques-Chirac du quai Branly.

La poste aux lettres de Joinville-le-Pont est mentionnée à partir de 1838 ; elle est desservie par la poste aux chevaux de Champigny-sur-Marne. Gabrielle Céline de Dombasle figure comme directrice dans les annuaires à compter de 1848 ; le nom de son prédécesseur n’est pas connu. Le bureau est situé quai Beaubourg (act. quai du Barrage), dans le quartier du Centre.

Mme de Dombasle participe, en 1856, à la collecte de dons en faveur de l'armée d'Orient, 52 personnes et deux groupes souscrivant à Joinville. Sa fille aînée, Caroline, devenue veuve, se remarie à Joinville en octobre 1861 avec Nicolas Martignon, notaire.

L’administration des postes accorde, en octobre 1865, une modeste retraite de 428 francs par an à Gabrielle Céline de Dombasle, qui était toujours en poste à Joinville. Le décret mentionne qu’elle souffre d’infirmités ; elle était alors âgée de 68 ans et avait 22 ans et demi d’ancienneté.

La succession à la direction du bureau est accordée à une autre aristocrate d’origine auvergnate, Antonine de La Chassaigne de Sereys, veuve Potrolot de Grillon. Elle deviendra l’épouse du colonel Broutta et exercera sa fonction jusqu’en 1896.

Après sa retraite, Gabrielle Céline de Dombasle vit à Paris (16e arr.) chez sa fille aînée et son gendre, Caroline et Gabriel Nicolas Martignon, rue Guillou. Elle y meurt le 7 juillet 1870. Elle était âgée de 73 ans et est inhumée à Joinville dans un caveau qui accueille également plusieurs de ses descendants, dont son petit-fils, Georges Garreau-Dombasle, journaliste, chevalier de la Légion d’honneur, ainsi que ses deux épouses, Louise, née Duchon et Lucie, née Faure.

Un autre de ses petits-fils, Ferdinand Garreau-Dombasle, professeur à l'École des mines d’Alès, est le père du diplomate et résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale, Maurice Garreau-Dombasle, lui-même époux de la résistante et poète Man’ha Garreau-Dombasle. Leur fille, Francion Garreau-Dombasle, a épousé Jean Louis Melchior Sonnery de Fromental ; ce sont les parents d’Arielle Dombasle, épouse de Bernard Henri-Lévy.

Gabrielle Céline de Dombasle est donc la quadri-aïeule de l’actrice.

Fin

Tombe des Dombasle à Joinville-le-Pont

 

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