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30 juillet 2022 6 30 /07 /juillet /2022 00:01

Lucien Charles Provin naît le 7 janvier 1895 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Louise Isabelle François et de son mari, Charles-Jules Provin, sapeur-pompier dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés.

Alors plombier, Charles Provin est mobilisé au début de la première guerre mondiale en décembre 1914 mais détaché dans une usine métallurgique locale, Bi-Métal, à Joinville, qui produisait des fils pour les besoins de l’armée notamment pour les communications téléphoniques. En juillet 1916, il rejoint une unité militaire, le 74e régiment d’infanterie. Au cours d’une permission, il épouse en août 1916 à Saint-Maur, Yvonne Chabas, journalière ; son frère aîné Léon se marie le même jour.

Puis en septembre 1916, il est affecté au 220e régiment d’infanterie. Le 19 mai 1917 il est cité à l’ordre de la division : « dans la nuit du 27 avril 1917, au cours d’une opération délicate, s’est porté avec courage à l’attaque des tranchées allemandes, a engagé avec vigueur le combat à la grenade contre les ennemis qui défendaient avec énergie et leur a occasionné des pertes sensibles. »

Malgré ces félicitations, il est noté comme « absent » de son unité le 23 juin puis porté « déserteur » le 12 juillet 1917. Arrêté le 27 juillet à Saint-Maur, il est traduit le 2 septembre devant le conseil de guerre qui le condamne, pour désertion, à quatre ans de travaux publics avec sursis. La légèreté de la peine et le fait qu’il n’ait, semble-t-il, pas été envoyé dans une unité disciplinaire, laisse penser qu’il a bénéficié de circonstances atténuantes ; il sera amnistié le 24 octobre 1919.

Ayant repris son service armé, il est de nouveau cité à l’ordre du régiment le 7 novembre 1917 : « très dévoué et courageux, entraînant ses camarades par son exemple, faisant partie d’une reconnaissance le 22/10, a attaqué un petit poste avec un entrain merveilleux ». Transféré au 329e régiment d’infanterie en décembre 1917, il est de nouveau cité le 12 avril 1918 à l’ordre du régiment : très bon soldat, le 24 mars 1918, est resté au contact de l’ennemi sous un feu violent de mitrailleurs, jusqu’à épuisement complet de ses munitions, contribuant ainsi à arrêter la progression de l’adversaire ». Nommé caporal peu avant la fin de la guerre en octobre 1918, il est démobilisé en août 1919.

En 1937, Charles Provin est chauffeur de machine à vapeur. Il s’installe à Joinville-le-Pont, rue de Paris.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, Charles Provin est enregistré dans la commune de Boutigny (act. Boutigny-Prouais, Eure-et-Loir) où une carte alimentaire lui est délivrée. C’est peut-être là qu’il est arrêté et envoyé en déportation.

Lucien Charles Provin meurt le 26 mai 1945 à Paris (18e), boulevard Ney, à l’hôpital Bichat, où il était hospitalisé peut-être à son retour d’un camp. Son décès est déclaré par Maurice Pouvrasseau, membre du comité local de Libération du 18e arrondissement. Il est retranscrit sur l’état-civil de Joinville-le-Pont, où il est inhumé. Le nom de Lucien Provin figure sur le monument aux morts de Joinville et dans la base des morts en déportation du Service historique de la défense. La mention Mort pour la France a été ajoutée sur son acte de décès à la demande du ministère de la guerre et des anciens combattants en mai 1946. À son trépas, il était âgé de 50 ans et père de quatre enfants. Il avait été décoré de la Croix de guerre.

Son oncle, François Charles Provin, avait été adjoint au maire de Joinville-le-Pont (1925-1929) ; un de ses gendres, Roger Rouvet, sera également conseiller municipal de Joinville (1947-1950).

Tombe de Charles Lucien Provin à Joinville-le-Pont

 

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26 juillet 2022 2 26 /07 /juillet /2022 00:01

Suite de la biographie de Jules Serval

Jules Serval est désigné pour siéger au conseil municipal provisoire qui se met en place le 3 septembre 1944 à Lyon après la Libération de la ville et comprend également d’anciens élus écartés par le régime de Vichy. Il sera élu dans cette même assemblée en avril 1945 puis en octobre 1947, siégeant toujours au sein du groupe communiste. Membre du conseil d’administration des hospices de Lyon, il est aussi délégué cantonal de l’enseignement pour le 7e arrondissement.

En février 1948 à Lyon (7e arr.), Jules Serval épouse sa compagne Henriette Raymonde Barbotte. Ils vivent rue de l'Abbé-Rozier à Lyon (1er arr.).

En matière syndicale, Jules Serval remplace Paul Entzmann comme secrétaire de l’Union départementale de la CGT du Rhône en août 1945. Il plaide pour l’abandon du « cadre trop strict de la Charte d’Amiens » qui régit les rapports entre le syndicalisme cégétiste et les formations politiques, appelant les syndicalistes à jouer un rôle économique et politique. En décembre 1951, il est poursuivi pour « incitation de militaires à la désobéissance » devant le tribunal correctionnel de Lyon pour avoir appelé à manifester contre le départ des troupes en Indochine.

Il prend sa retraite de la société PLM, démissionne du conseil municipal de Lyon et quitte alors la région pour devenir à Paris secrétaire de l’Union CGT des cheminots retraités. Avec son épouse, ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en 1952.

Dans sa nouvelle commune, il réside dans le quartier de Polangis et adhère à la cellule locale. En avril 1965, il envoie une lettre au maire Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, centre-droit), qui vient d’être réélu, estimant qu’il était injurieux d’écrire, comme il l’avait fait dans ses affiches « Contre les communistes, votez nationaux ». Il fait état de ses titres de combattant 1914-1918 décoré, de combattant volontaire de la Résistance, d’interné politique et d’ex-capitaine FFI. Son épouse avait été candidate sur la liste d’Union démocratique, opposée à celle du maire.

En septembre 1968, Jules Serval quitte ses fonctions syndicales. Avec son épouse, ils rejoignent Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise. Une soirée d’adieux est organisée pour eux le 25 septembre 1968 par les communistes joinvillais.

Dans sa nouvelle résidence, il s’occupe, au témoignage de Moissonnier, de la diffusion de la presse dans la cellule Julian-Grimau de la section de Vénissieux-Centre du PCF.

Jules Serval meurt le 2 septembre 1978 à Bron (Rhône). Il est inhumé le 6 septembre au cimetière de Vénissieux. Âgé de 82 ans, il était décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze. Une voie publique de la commune de Vénissieux a été baptisée « rue Jules-Serval. »

Fin

Plaque de la rue Jules-Serval à Vénissieux

 

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16 juillet 2022 6 16 /07 /juillet /2022 00:01

Edmond Carlos Désiré Eeckhout nait le 28 mars 1883 à Paris (11e arr.) Il est le fils d’Henriette Désirée Marie Bonduelle et de son mari Carlos Joseph Eeckhout, mécanicien, qui vivent cour Truillot.

Faisant son service militaire au 3e régiment de génie, à partir de novembre 1904, Edmond Eeckhout devient caporal en mai 1905 puis sergent en novembre 1905. Il retourne à la vie civile en février 1907.

Devenu directeur d’un établissement horticole à Vitry-sur-Seine (Seine, act. Val-de-Marne), Edmond Eeckhout épouse dans cette ville Louise Eugénie Goix, comptable.

Au cours de la première guerre mondiale, Edmond Eeckhout est mobilisé en août 1914 au 1er puis au 10e régiment de génie. Pour son comportement en avril 1915, il est cité à l’ordre de l’armée : « ayant reçu l'ordre d'effectuer le débourrage d'un fourneau allemand, a conduit ce travail périlleux avec énergie et sang-froid, a réussi dans sa mission malgré l'explosion d'un camouflet ennemi qui a tué un sapeur et l'a projeté lui-même à terre : s'est aussitôt porte au secours du sapeur dans une atmosphère rendue irrespirable par les gaz délétères. »

Il devient adjudant en août 1915 puis est nommé sous-lieutenant en août la même année et affecté au 4e régiment de génie. Il rejoint l’état-major de la 77e division d’infanterie en décembre 1916 puis est nommé lieutenant en juillet 1917. Eeckhout est de nouveau cité à l’ordre de l’armée en novembre 1918 : « Officier ayant fait preuve en toutes circonstances des plus belles qualités militaires, bravoure, activité, dévouement. A toujours accompli avec succès les missions qui lui étaient confiées. A notamment en octobre 1918, au cours de l’offensive des Flandres, exécuté des reconnaissances délicates, sous de violents bombardements ». Il est démobilisé en mars 1919. Dans la réserve, il devient capitaine en décembre 1925.

Après la guerre, la famille Eeckhout vit d’abord au Mans (Sarthe), route de Paris, où il est horticulteur. Puis ils reviennent en région parisienne, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où Edmond Eeckhout ouvre en 1933 une graineterie avenue Galliéni, dans le quartier de Palissy.

Suite à la deuxième guerre mondiale, il s’implique dans la vie politique de sa commune. Il est candidat, en novembre 1947, sur la liste soutenue par le Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste) pour les élections municipales. Conduite par Pierre Perly, elle arrive en tête avec 44% des voix mais avec 13 sièges, elle est à égalité de l’Union républicaine et résistante du maire sortant, Robert Deloche (43,3%) ; c’est le choix du seul élu socialiste SFIO qui permet à ce dernier d’être reconduit.

À la fin du mandat, les deux camps se divisent : une scission se produit au sein de la droite, Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines ou RGR, centre-droit) et Perly faisant défection. Eeckhout reste fidèle au RPF dont Pierre Calmon devient le chef de file. À gauche, le parti communiste exclut Deloche ; faute d’entente à droite, c’est cependant une communiste, Amélie Trayaud, qui est élue maire pour deux mois en mars 1953.

Lors des élections municipales d’avril 1953, Eeckhout figure sur la liste RPF, qui arrive en troisième position, devancée par les communistes et les dissidents de droite. Elle obtient six élus, dont Edmond Eeckhout qui a 1 391 voix pour 6 748 suffrages exprimés (20,6%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits.

Avec les autres élus gaullistes et la section de Joinville du RPF, Eeckhout demande la révision du procès de l’Affaire Rosenberg, du nom des espions condamnés à mort aux États-Unis. Le conseil municipal vote, à l’unanimité, un vœu en ce sens. Un comité est créé avec les communistes, certains MRP et le clergé d’une des paroisses. Une manifestation, où l’on retrouve le curé et ses trois vicaires, se tient en juin 1953 sur le pont de Joinville avec 200 participants.

Sans doute malade, Eeckhout se fait excuser aux séances du conseil municipal à partir de fin juillet 1956.

Edmond Carlos Désiré Eeckhout meurt le 31 juillet 1957 à Joinville, en cours de mandat. Il était âgé de 74 ans. Décoré de la Croix de guerre avec palmes, il était chevalier de la Légion d’honneur depuis octobre 1930 et chevalier du Mérite agricole depuis janvier 1931.

Edmond Eeckhout, sergent en 1915 (L'Illustration)

 

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8 juillet 2022 5 08 /07 /juillet /2022 00:01

Jean Chabrière naît le 27 septembre 1889 à Portets (Gironde). Il est le fils de Madeleine Broussouloux, marchande, et de son époux Jean Chabrière, tonnelier. Probablement pour se différencier de son père éponyme, il utilisera les prénoms de Jean Henri.

En 1909, il réside à Paris, probablement rue de Chambéry (15e arr.) avec ses parents, et exerce la profession de peintre. Il est affecté en octobre 1910 au 34e régiment d’infanterie pour son service militaire et démobilisé en septembre 1912.

Pendant la première guerre mondiale, Jean Henri Chabrière est mobilisé en août 1914 au 7e régiment d’infanterie coloniale. Il est blessé une première fois en septembre 1915 lors des combats de la Main de Massiges (Marne), sur le front de Champagne, à l’arcade sourcilière gauche par un éclat d’obus. Il est une deuxième fois blessé en avril 1917 à la cuisse gauche, toujours par éclat d’obus. Cette blessure, ainsi qu’une cicatrice due à une baïonnette, provoquent une fracture du fémur gauche qui provoquera un raccourcissement de cinq centimètres de sa jambe. Il sera réformé en mai 1918, renvoyé dans ses foyers puis reconnu invalide de guerre et pensionné, d’abord à 20% en 1919, quotité qui sera augmentée progressivement jusqu’à 100% en octobre 1968.

Il reçoit deux citations pour son comportement. En février 1916, il est cité à l’ordre de la division : « Le 6 février 1916, au cours de l’assaut, a sauté sans hésiter dans une tranchée ennemie entraînant ses camarades et y a fait des prisonniers. Soldat coutumier d’actes de bravoure ». De nouveau, il est cité à l’ordre de la division en mai 1917 : « Soldat très courageux et faisant l’admiration de ses camarades. N’a quitté la ligne allemande qu’après avoir épuisé toutes ses munitions et après une lutte d’une heure et demie. A été blessé par la suite. »

Devenu dessinateur, Jean Henri Chabrière épouse à Paris (15e arr.) en décembre 1919, Félicie Henriette Geay, modiste. Ils résident rue de Chambéry. Il est membre de l'Association générale des mutilés de la guerre.

En 1926, Jean Henri Chabrière est métreur puis, en 1937, gérant d’hôtel, rue Charbonnière, dans le quartier de la Goutte-d’Or à Paris (18e arr.).

Après la deuxième guerre mondiale, la famille Chabrière vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), quai de la Marne. Lors des élections municipales de mai 1953, il est candidat sur la liste communiste dans cette ville. Robert Deloche, résistant, maire depuis la Libération en août 1944, avait été remplacé en février 1953 par une autre communiste, Amélie Trayaud, suite à son exclusion du PCF. Malgré le trouble provoqué par cette éviction, les communistes arrivent en tête avec 35,6% des suffrages exprimés et 10 sièges, devant la liste divers-droite (22,1%, 6 élus) et les gaullistes (19,8%, 6 postes également), les socialistes SFIO (12,3%, 3 conseillers) puis le MRP (9,2%, 2 élus). L’appui de ces derniers permet à la droite de faire élire Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, centre-droit) comme maire. Chabrière avait obtenu le troisième meilleur score des candidats avec 2 413 voix pour 6 748 suffrages exprimés (35,8%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits.

Se différenciant en cela de plusieurs élus de gauche, Chabrière participe à de nombreuses manifestations communales. Il prend également des positions différentes, s’abstenant par exemple en avril 1956 lors du vote du budget, contre lequel votent les élus socialistes, radicaux ou communistes. Il ne suit pas non plus l’opposition communiste à l’octroi d’une garantie pour un emprunt contracté par l’Office municipal d’habitations à loyer modéré en mai 1956. Il intervient, en mars 1958, au sein du conseil municipal au sujet du nettoyage des berges du quai de la Marne, là où il réside.

En 1959, la représentation proportionnelle étant abandonnée, la liste de Georges Defert remporte les 27 sièges à pourvoir et est réélu maire.

Jean Chabrière meurt le 28 février 1973 à Joinville. Il était âgé de 83 ans et père d’une fille. Il avait été décoré de la Croix de guerre avec deux étoiles d’argent et de la Médaille militaire.

Joinville-le-Pont, années 1960

 

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6 juillet 2022 3 06 /07 /juillet /2022 00:01

Pierre André Henri Perly naît le 10 juin 1896 à Romorantin (act. Romorantin-Lanthenay, Loir-et-Cher). Il est le fils de Marie Octavie Daguenet et de son mari Hippolyte Augustin Perly, ferblantier. Ils résident rue des Capucins.

Au cours de la première guerre mondiale, est mobilisé en avril 1915. Il sert comme sapeur mineur au 1er régiment de génie. Il est félicité pour son comportement : « Le 21 juillet 1917, a été blessé très grièvement, au cours de travaux exécutés en première ligne, sous un violent bombardement ». Réformé à titre temporaire en septembre 1918, il l’est définitivement en février 1919 et se voit alors attribuer une pension de 30% en tant que mutilé de guerre.

En juin 1921 à Romorantin Pierre Perly épouse Jeanne Madeleine Rouzeau, comme lui native de la ville. Vers 1930, ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où il exerce l’activité de plombier couvreur en tant qu’artisan. Ils résident avenue Galliéni, dans le quartier de Palissy.

Après la deuxième guerre mondiale, Pierre Perly s’engage dans l’action politique. En novembre 1947, il est à la tête de la liste d’union de la droite locale, qui a le soutien du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste). Avec une moyenne de 3 066 voix pour 6 974 suffrages exprimés (44%) sur 7 073 votants et 8 376 inscrits, sa liste arrive en tête et obtient 13 élus, devant celle du maire sortant Robert Deloche, communiste, qui a 43,3% et également 13 élus. Les démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire (MRP) n’ont pas d’élu, obtenant 5,8%. C’est le seul siège remporté par les socialistes SFIO (6,5%) qui fera la différence lors de l’élection du maire ; Berthet choisit de réélire Deloche.

Avec la démission de ce dernier en février 1953, le conseil municipal doit élire un nouveau maire. Le groupe de droite se divise entre Pierre Calmon, qui a le soutien du RPF, et cinq dissidents, dont Georges Defert et Jean-Pierre Garchery, qui présentent la candidature de Perly. Ce dernier obtient cinq voix, contre huit à Calmon et douze à la communiste Amélie Trayaud. Au nom du respect du vote de 1947, Defert demande aux élus de droite de voter Perly ; après leur refus, Trayaud est élue pour un mandat de deux mois. L’hebdomadaire de droite Nouvelle Union régionale s’offusque : « On les croyait ‘nationaux’… Oui mais les 5 conseillers municipaux de Joinville ne l’étaient pas. Conseil municipal composé de 13 communistes, 13 nationaux, 1 socialiste. Entente précaire chez les communistes ; 2 tendances chez les nationaux, 8 soudés autour de leur chef et 5 transfuges (…) Ils sont les complices des communistes, nous les renverrons à d’autres occupations. »

Lors des élections municipales d’avril 1953 à Joinville, le même journal considère que la campagne électorale n’a pas « un équivalent d’âpreté en l’une ou l’autre des 39 communes » du département de la Seine. Perly figure sur la liste de Defert, qui a le soutien du Rassemblement des gauches républicaines (RGR, centre-droit). Devancée par l’union des communistes et des radicaux (35,6%, 10 sièges), elle arrive en seconde position (22,1%, 6 élus), devant les gaullistes (19,8%, 6 postes également), les socialistes SFIO (12,3%, 3 conseillers) et le MRP (9,2%, 2 élus). L’appui de ces derniers permet à la droite de faire élire Georges Defert comme maire. Perly avait obtenu le meilleur score des candidats de droite avec 1 566 voix pour 6 748 suffrages exprimés (23,2%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits.

Le premier scrutin municipal sous la cinquième République, en mars 1959, abandonne la représentation proportionnelle au profit d’un vote majoritaire. Les soutiens de Defert sont en tête au premier tour avec 41,2% des suffrages exprimés, devant les communistes (32,2%) puis l’union UNR (gaullistes), MRP et SFIO (23,5%). Au second tour, la liste appuyée par le RGR remporte les 27 sièges à pourvoir avec 52,4%, le PCF ayant 34,1% et les candidats conduits par le gaulliste Pierre Calmon 13,1%. Georges Defert est réélu maire, tandis que Pierre Perly devient adjoint, aux côtés d’Albert Gaulin, Léon Belhomme, Jean-Pierre Garchery, Georges Derou et Pierre Lambert.

Dans une configuration comparable pour les élections municipales de mars 1965, la liste conduite par Defert est reconduite. Elle avait obtenu au premier tour en moyenne 3 382voix pour 7 758 suffrages exprimés (43,6%) sur 7 974 votants et 10 441 inscrits ; face aux seuls communistes au second tour, elle recueille 58,7% et emporte les 27 sièges. Le même bureau municipal est reconduit, sauf Pierre Lambert remplacé par Raymond Aubry.

Au cours du scrutin de mars 1971, la liste de Georges Defert fait face aux seuls communistes conduits par Henri Bideaux. Elle est vainqueur avec 64,2%. Georges Defert est réélu, Jean-Pierre Garchery étant premier adjoint, suivi par Pierre Perly, Raymond Aubry, Georges Derou, Charles Clément et Georges Louw. Après la mort de Defert en octobre 1975, Garchery est élu maire et Pierre Perly devient son premier adjoint.

Au cours des élections municipales de mars 1977, la droite s’est divisée au premier tour en quatre listes. Elle est battue au second tour par le communiste Guy Gibout.

Pierre Perly meurt le 28 novembre 1990 à Joinville. Il était âgé de 94 ans et avait été décoré de la Médaille militaire.

L'avenue Galliéni à Joinville-le-Pont

 

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2 juillet 2022 6 02 /07 /juillet /2022 00:01

Albert Léon Joseph Gaulin naît le 11 mars 1889 à Reclesne, Saône-et-Loire, commune rurale du Morvan Autunois. Il est le fils d’Anne Marie Léontine Besancenet et de son mari, Louis Eugène Gaulin, instituteur public.

En juillet 1900, Albert Gaulin participe au concours général entre les meilleurs élèves des écoles primaires du département. Il obtient la note de 30 sur 40, le maximum attribué étant de 35. Il obtient le brevet élémentaire en juin 1906 et le certificat d’études primaires supérieures en juillet la même année. Il fréquente la section agricole de l’école supérieure de Nolay (Côte-d’Or). En mai 1907, alors qu’il est interne dans cette commune, un journal non identifié de Paris annonce qu’il a été renversé par une automobile, lui fracturant les deux jambes. Ses parents se rendent, en train, immédiatement sur place et constatent que leur enfant est en parfaite santé. Plusieurs journaux bourguignons relatent l’incident, qualifié de « stupide plaisanterie. »

À la sortie de son cursus scolaire, Albert Gaulin est embauché dans l’administration des Postes, télégraphes et téléphones (PTT). Il est agent surnuméraire en 1908 à Colombes puis commis en 1912 à Paris. Il épouse à Paris (12e arr.), où il vit rue Condorcet, Jeanne Janet (dite Geneviève), fille d’un marchand de vin.

Reconnu tuberculeux, il est exempté de service militaire. Au cours de la première guerre mondiale, son état est requalifié et, en avril 1915, il est reconnu bon pour le service armé mais reste affecté à l’administration télégraphes. En septembre 1915, il rejoint le 3e régiment de génie puis le 8e en octobre. Son attitude lui vaut une citation à l’ordre du 33e corps d’armée : « Par son activité, par son habileté professionnelle soutenue par un remarquable sang-froid et un réel mépris du danger, a rendu dans l’exploitation d’un poste important de très grands services. A eu une conduite exemplaire sous le feu de l’ennemi ». Il est nommé caporal en septembre 1918 et démobilisé en juillet 1919. Sa tuberculose pulmonaire lui vaut d’être réformé après-guerre et pensionné à 25%.

La famille Gaulin vit dans le 20e arrondissement, boulevard de Charonne puis dans le 12e, quartier de Picpus, avenue Daumesnil.

Parallèlement à son métier, Albert Gaulin assume des responsabilités dans des organismes sociaux. Il est ainsi d’abord percepteur puis administrateur la société de secours mutuels l’Orphelinat national des PTT à Paris. Il est également collecteur d’une autre mutuelle, l’Association amicale des PTT.

Devenu receveur, Albert Gaulin vit après la deuxième guerre mondiale à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il s’engage dans l’action politique en mai 1953 au côté de Georges Defert, conseiller municipal sortant, membre du Rassemblement des gauches républicaines (RGR, centre-droit). Defert avait été élu, en 1947, sur une liste du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste) mais avait fait dissidence lors du remplacement du maire communiste Robert Deloche en mars 1953. Il avait refusé de soutenir le responsable gaulliste Pierre Calmon et défendait la candidature de Pierre Perly, ex-RPF et tête de liste en 1947. La communiste Amélie Trayaud avait été élue, alors que les deux candidats de droite cumulaient 13 voix contre 12 pour la nouvelle maire.

Le scrutin se tient dans une ambiance tendue, tant entre les concurrents de droite qu’à gauche, où l’exclusion de l’ancien maire réduit l’influence des communistes issus de la résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale.

Conduite officiellement par Perly, la liste fait jeu égal avec celle de Calmon en nombre de sièges (six chacun), mais la devance par le score (22,1% contre 19,8%), si les communistes arrivent premiers (35,6%, 10 sièges) et ont le soutien des socialistes SFIO (12,3%, 3 élus), ce sont les deux représentants du Mouvement républicain populaire (MRP, démocrate-chrétien, 9,2%) qui donnent la majorité à la droite et font élire Georges Defert en tant que maire. Albert Gaulin, qui avait l’étiquette d’indépendant (divers-droite), avait obtenu 1 564 voix pour 6 748 suffrages exprimés (23,2%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits. Dans la nouvelle municipalité, il est désigné comme deuxième adjoint par 13 voix sur 25 votants, siégeant avec Pierre Calmon, RPF, premier adjoint, et Georges Moutenot, MRP, troisième adjoint.

En juin 1956, Gaulin participe, avec 34 autres élus de communes sidérurgiques à une visite au siège de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA, ancêtre de l’Union européenne) à Luxembourg. L’activité métallurgique avait été significative à Joinville, avec l’usine Bi-Métal.

Lors des élections municipales de mars 1959, pour lesquelles la représentation proportionnelle est abolie, la liste Defert est en tête au premier tour avec 41,2% des suffrages exprimés, devant les communistes de Bideaux (32,2%) et l’union UNR (gaullistes), MRP, SFIO (23,5%). Au second tour, avec 52,4%, elle emporte les 27 sièges à pourvoir. Albert Gaulin est nommé premier adjoint, les autres adjoints de Defert étant Léon Belhomme, Jean-Pierre Garchery, Pierre Perly, Georges Derou et Pierre Lambert.

Au cours d’une exposition philatélique à la mairie de Joinville en avril 1961, c’est Gaulin qui fait une communication sur l’émission d'un timbre-poste à l’effigie du résistant Lionel Dubray (1923-1944) et préside à l’apposition d'une plaque à son lieu de naissance, avenue Foch à Joinville.

Candidat aux élections législatives de novembre 1962 en tant que suppléant du député sortant indépendant Philippe Vayron (divers-droite), Albert Gaulin est battu avec ce dernier par le gaulliste Pierre Billotte dans la cinquième circonscription de l’arrondissement de Sceaux (Seine).

Par contre, il est réélu lors des élections municipales de mars 1965 dans une configuration comparable à 1959, la liste des sortants recueillant 43,6% des suffrages exprimés au premier tour, face aux communistes (29,9%) et à l’alliance des gaullistes, centristes et socialistes (26,6%). Après le retrait de ces derniers, elle emporte tous les sièges au second tour avec 60,4% des voix. Albert Gaulin est reconduit comme premier adjoint, le seul changement dans l’exécutif local étant le remplacement de Pierre Lambert par Raymond Aubry.

Il ne sollicite par le renouvellement de son mandat en mars 1971, le scrutin voyant la réélection de Georges Defert dès le premier tour. Il avait siégé comme adjoint au maire de Joinville pendant 18 ans.

Albert Gaulin meurt le 25 septembre 1971 à Créteil, où il était probablement hospitalisé. Il était âgé de 82 ans et père de deux filles. Il avait obtenu de nombreuses médailles : celles de la mutualité (bronze, argent puis or en mars 1925, janvier 1927 puis avril 1935) pour son action dans les mutuelles des PTT ; les Palmes académiques comme officier d’académie en juillet 1931 puis officier de l’instruction publique en juillet 1938, la Croix de guerre (1914-1918). Enfin, il a été fait chevalier de la Légion d’honneur au titre de la mutualité en septembre 1949.

Poste de Joinville, rue de Paris

 

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26 juin 2022 7 26 /06 /juin /2022 00:01

Alfred Bruillard naît le 8 octobre 1895 à Lavans-Quingey (Doubs). Il est le fils d’Adèle Marie Eugénie Robardet et de son époux Constant Léon Bruillard, cultivatrices. Le petit village se situe dans la vallée de la Loue. Au tournant du siècle, la famille est installée dans le village voisin de Pointvillers (act. Le Val). Comme les autres des neuf enfants du couple, Alfred aide aux cultures. Il s’oriente ensuite vers la fromagerie et travaille, toujours dans la vallée de la Loue, à Chassans, auprès de Joseph Cousin.

Un peu après le début de la première guerre mondiale, Alfred Bruillard est mobilisé en décembre 1914 au 42e régiment d’infanterie. Sa santé souffre manifestement beaucoup puisqu’il est évacué pour maladie et hospitalisé à cinq reprises (juillet 1915, janvier 1916 (deux fois), octobre 1916, avril 1918) ; il est en outre blessé par une balle à la cuisse gauche en janvier 1917 au Mont-Cornillet, en Champagne, au cours de la bataille de la Marne. Atteint d’une pleurésie, il est envoyé en convalescence pendant plusieurs mois. Il sera attributaire d’une pension de 10% en 1924.

Au cours d’une des période de repos, Alfred Bruillard épouse en septembre 1917 à Palantine (Doubs) Suzanne Marie Julie Cousin, fille du fromager chez lequel il travaille. Le couple et ses deux enfants vont beaucoup changer de domicile. Ils sont en 1922 à Osselle puis en 1925-1926 à Chenecey-Buillon (Doubs). Ils passent dans le département voisin du Jura en 1931 à Condamine.

On les trouve en 1932 d’abord à Pont-Audemer (Eure). Ils se fixent ensuite en région parisienne, d’abord toujours en 1932 à Pantin (Seine, act. Seine-Saint-Denis), où Alfred Bruillard est chauffeur automobile. Ils vivent rue François-Arago puis rue Saint-Louis. Après un passage à Clamart (Seine, act. Hauts-de-Seine), rue de la Voie-Verte, en 1937, la famille s’installe en 19396 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), avenue de l’Île, dans le quartier de Polangis. Alfred Bruillard est devenu employé d’octroi pour la mairie de la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, Alfred Bruillard reçoit une affectation spéciale du fait de son emploi dans les services fiscaux.

Il s’engage dans la résistance à l’occupant allemande et est reconnu comme ayant été membre des Forces françaises de l’intérieur (FFI). Ses deux fils, Robert Bruillard (1919-1988) et André Bruillard (1920-1987) furent aussi résistants pendant la guerre.

Un commando de la résistance entre, le 20 août 1944, dans la mairie de Joinville-le-Pont qui devient ainsi une des premières à être libérée en Île-de-France. La municipalité, nommée par les autorités de Vichy avec à sa tête Léon Lesestre, est arrêtée et sera transférée, après le départ des forces allemandes, au camp de Drancy. Sur proposition du comité local de Libération et après avis du comité parisien de la Libération, le préfet de la Seine nomme une délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune par arrêté du 26 septembre 1944. Alfred Bruillard en fait partie et fait donc fonction de conseiller municipal. Robert Deloche est président de la délégation, faisant fonction de maire, aux côtés d’adjoints radicaux-socialistes, socialistes ou divers droite et gauche. Le mandat de la délégation prend fin après les élections municipales du 29 avril 1945.

Pour le sixième anniversaire de la Libération, célébré le 26 août 1950 à Joinville, Bruillard représente les anciens membres de la délégation spéciale avec André Lemaire, aux côtés de représentants des formations politiques ou associations locales.

Professionnellement, Alfred Bruillard est employé par la mairie de Saint-Maur où il devient, en 1946, surveillant de travaux.

Alfred Bruillard meurt le juillet octobre 1987 à Sens (Yonne), où il vivait déjà en 1979.

Barricade pendant les combats de la Libération à Joinville, août 1944

 

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16 juin 2022 4 16 /06 /juin /2022 00:01

Gaston Louis Blanrue naît le 22 août 1886 à Paris (13e arr.). Il est le fils de Louise Lenoble, blanchisseuse, et de son mari Charles François Blanrue, tourneur sur métaux. Ils vivent avenue de Choisy.

Son père, également cycliste amateur, était un militant du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire dans le treizième arrondissement de Paris. Il préside, en août 1889, une réunion publique en faveur de la candidature d’Onésime Prudent-Dervillers.

Faisant son service militaire à partir d’octobre 1907 au sein de la 37e division d’infanterie, Gaston Blanrue est réformé, à titre temporaire, en mai 1908 pour une « faiblesse générale » et une suspicion d’atteinte tuberculeuse. Rappelé en mai 1909, il est définitivement réformé en juillet la même année pour tuberculose pulmonaire. Il est, comme son père, tourneur sur métaux.

Pendant la première guerre mondiale, il est tout d’abord dispensé, du fait de son état de santé, le diagnostic étant maintenu en février 1915. Il est cependant rappelé en avril 1917 puis affecté, le mois suivant, aux usines Angat et Ditrey, à Nogent-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne). Il est démobilisé en octobre 1919.

Il s’est installé, en 1915, dans la ville voisine de Joinville-le-Pont, dans le quartier de Palissy. Il réside route de Brie, qui sera rebaptisée pendant la guerre avenue du Général-Galliéni. En juillet 1918, Gaston Blanrue épouse une jeune veuve, Clotilde Marie Tapin, couturière. Devenu mécanicien il s’établit comme artisan et ouvre un atelier de mécanique générale adjacent à son logement.

Le 20 août 1944, la municipalité de Joinville est arrêtée par un groupe de résistants à l’occupation allemande et le comité local de Libération de la commune prend la direction de la mairie. Sur sa proposition, et après avis du comité parisien de la Libération, le préfet nomme, par arrêté du 26 septembre 1944 une délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune de Joinville-le-Pont. Elle est présidée par le communiste Robert Deloche et comprend des personnalités généralement engagées dans la résistance, notamment des radicaux et des socialistes. Gaston Blanrue en est membre et fait donc fonction de conseiller municipal. Son mandat prend fin en avril 1945 avec la première élection municipale depuis la fin du régime de l’État français.

À 78 ans, Gaston Blanrue cesse son activité de mécanique à Joinville et ferme son entreprise en mai 1965.

Gaston Blanrue meurt le 30 juin 1977 à Créteil (Val-de-Marne) où il était probablement hospitalisé. Il était âgé de 90 ans. Il était père d’une fille et avait en outre adopté un neveu, fils posthume de son beau-frère.

Joinville-le-Pont, avenue Galliéni, années 1960

 

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1 mai 2022 7 01 /05 /mai /2022 00:01

Henri Petitjeannot naît le 20 juillet 1896 à Paris (10e arr.). Il est le fils de Jeanne Marie Félicité Ruyer et de son époux Henri Georges Petitjeannot, comptable. La famille vit alors boulevard de Picpus puis va s’installer à Vanves (Seine, act. Hauts-de-Seine), rue des Chariots.

Après le divorce de ses parents en février 1905, la mère et les enfants résident en 1914 rue de la Liberté, dans le centre de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

Du fait de la première guerre mondiale, Henri Petitjeannot, qui est devenu employé de bureau est mobilisé de manière anticipée pour ses obligations militaires. Il intègre en avril 1915 le 104e régiment d’infanterie. Il rejoindra en décembre 1915 le 54e puis en mars 1916 le 124e. Il est cité à l’ordre du régiment en avril 1917 pour « Après avoir progressé à la grenade dans un boyau, a réussi à y établir un solide barrage et a assuré la défense pendant deux jours sous de très violents bombardements ». Il rejoint en mars le 4e régiment de tirailleurs puis en mai le 7e et est nommé caporal en décembre 1918. Il est démobilisé en septembre 1919.

Il réintègre sa famille à Joinville, mais ils ont déménagé pour le quai de la Marne. Henri Petitjeannot épouse à Joinville en septembre 1920 une voisine, Jeanne Victorine Pezet, couturière.

En décembre 1923, Henri Petitjeannot est titularisé dans les services du Trésor au ministère des finances, en tant qu’employé d’administration puis, en mai 1924, employé principal. Il est affecté en novembre 1927 à la perception de Choisy-en-Brie (Seine-et-Mame). Il rejoint ensuite la Caisse des dépôts et consignations.

L’Humanité signale, en mai 1932 un « Petit Jeannot à Joinville » qui souscrit dans un appel lancé par le quotidien communiste pour récolter « Deux millions pour l’action de classe ». C’est peut-être Henri, mais éventuellement aussi son frère cadet Maurice (1903-1955), cantonnier ; il réside également à Joinville.

Au milieu des années 1930, les époux Petitjeannot ont leur domicile chemin de la Lande, à Champigny-sur-Marne, commune limitrophe de Joinville. Ils s’installeront ensuite avenue de la République puis avenue de Coeuilly.

Au cours des élections municipales de mai 1935 à Champigny, Henri Petitjeannot figure sur la liste du maire sortant Gaston Chardin, socialiste SFIO. Avec 33,2% des votes valides au premier tour, elle est dépassée par le Front républicain et social (34,8%) tandis que les communistes ont 24,3% et les radicaux-socialistes 8,2%. Petitjeannot  recueille 1 775 voix pour 5 598 suffrages exprimés (soit 31,7%) sur 5 802 votants et 6 580 inscrits.

À l’occasion du second tour, la liste socialiste fusionne avec les radicaux et bénéficie du désistement des communistes. Elle remporte largement le scrutin, avec une moyenne de 58,7% contre 39,0% pour la droite et 2,3% de divers. Petitjeannot est élu avec 3 229 bulletins pour 5 532 valables (58,4%).

Parmi les 27 élus, tous socialistes ou radicaux, figure également le futur député SFIO Gaston Allemane. La formation socialiste, qui avait 10 cotisants en 1933, en compte 30 en 1934, 25 en 1935, puis 110 en 1936.

De nouveau mobilisé en septembre 1939 au cours de la deuxième guerre mondiale, Henri Petitjeannot rejoint en mars 1940 une unité d’ouvriers d’administration. Il est démobilisé en août 1940 à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées).

Henri Petitjeannot meurt le 28 janvier 1977 à Paris (12e arr.) où il est hospitalisé. Il était toujours résident à Champigny. Âgé de 80 ans, il était père d’un enfant et avait été décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze.

Le Plant, à Champigny

 

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17 avril 2022 7 17 /04 /avril /2022 00:01

Émile Charles Georges Roussel naît le 12 septembre 1876 à Santeny (Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Sophie Florentine Dumontier et de son mari Charles Louis Roussel, chef de gare de chemin de fer.

Devenu également employé chemin de fer, Georges Roussel, qui réside alors à Mandres-les-Roses (Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne) effectue son service militaire à partir de novembre 1897 dans le 7e régiment de génie, qui est basé en Algérie, à Constantine. Il est nommé sergent en novembre 1899 puis démobilisé en octobre 1900.

Peu après son retour, il épouse en décembre 1900 à Mandres Adèle Marie Aimée Alix, orpheline d’un facteur des postes de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Ils s’installent d’abord à Saint-Maur-des-Fossés puis à Joinville où ils vivent avenue Oudinot, puis avenue du Bac, dans le quartier de Polangis.

Au cours de la première guerre mondiale, Georges Roussel est appelé mais maintenu à son poste, rattaché à la section des chemins de fer de campagne. Il est démobilisé en février 1919.

En 1920, Roussel est trésorier de la section de la société de secours mutuels intitulée Dotation de la jeunesse. Il exerce toujours cette fonction en 1928. Il est également nommé administrateur du bureau de bienfaisance municipal.

Ayant alors pris sa retraite de chef de bureau de la Compagnie des chemins de fer de l’Est, Roussel est candidat en octobre 1934 à une élection municipale partielle convoquée à Joinville suite à des décès et démissions au sein de l’assemblée locale. Il figure sur la liste des républicains indépendants, proche de la majorité municipale (groupement des gauches, radicaux-socialistes et socialistes indépendants). Elle fait face à trois autres listes : communiste, socialiste SFIO (alliés aux radicaux-socialistes en 1929 mais s’en étant séparés depuis) et une liste ce concentration républicaine, sur laquelle on trouve à la fois des libéraux et conservateurs, mais aussi des radicaux-socialistes. Au premier tour, la concentration républicaine arrive nettement en tête, avec 36,8% des votes valides tandis que les républicains indépendants ont 25,6%, les communistes devançant de très peu les socialistes avec respectivement 17,7% et 17,5%. Roussel obtient 579 voix pour 2 297 suffrages exprimés sur 2 360 votants et 3 225 inscrits. Au second tour, les socialistes retirent leur liste de même que les républicains indépendants et la concentration républicaine remporte les dix sièges à pourvoir. Roussel n’est pas élu.

Pour les élections municipales générales de mai 1935, une alliance avait été conclue entre les radicaux-socialistes et les forces locales libérales et conservatrices, mais elle est rompue au début de l’année, et le scrutin se présente avec de nouveau quatre listes. Roussel figure, avec 15 des conseillers sortants, sur celle du maire sortant, le tapissier Briolay Georges, les Gauches républicaines, rassemblant des socialistes indépendants et les radicaux-socialistes. L’Union des républicains rassemble les formations de droite, tandis que la SFIO et le PCF ont chacun leurs propres candidatures.

Les Gauches républicaines défendent un bilan contrasté, mettant en avant d’importants travaux d’amélioration et d’embellissement mais regrettant d’avoir dû augmenter la fiscalité locale, à cause de l’aggravation des charges imposées à la commune (incendie, chômage, moins-values sur les recettes).

Au premier tour, la liste de l’Union des républicains arrive en avance, avec une moyenne de 32,6%, distançant les Gauches républicaines à 26,8%, talonnées par les communistes (23,5%) qui prennent l’avantage sur la SFIO (12,3%). Roussel recueille 748 votes pour 2 856 suffrages exprimés (26,2%) sur 2 923 votants et 3 433 inscrits. Au second tour, les socialistes et les communistes fusionnent, tandis que les deux autres listes se maintiennent. La victoire appartient à l’Union des républicains qui emporte avec 41% et 25 des 27 sièges à pourvoir, l’union de la gauche en ayant deux après avoir atteint 39%, dont le futur maire communiste Robert Deloche, tandis que le Groupement des gauches républicaines recule fortement (20%) et n’est plus représenté. Roussel recueille 548 votes pour 2 899 suffrages exprimés (18,9%) sur 2 924 votants. Les nouveaux élus se félicitent que « Les Joinvillais, dans le seul but de barrer la route aux communistes, ont apporté leurs suffrages en masse à la liste d’ordre de l’Union républicaine. Ils ont montré leur réprobation pour la turbulence et de la démagogie. »

Émile Charles Georges Roussel meurt le 28 janvier 1947 à Joinville. Il était âgé de 70 ans et père d’une fille.

Il avait été décoré pour son action mutualiste d’une médaille de bronze en juillet 1928 et avait reçu la médaille d’honneur des chemins de fer en février 1927.

La gare de Joinville-le-Pont

 

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