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3 avril 2022 7 03 /04 /avril /2022 00:01

René Hippolyte Richard-Cugnet naît le 27 avril 1893 à Paris (3e arr.). Il est le fils d’Adèle Blanc-Garin, plumassière et de son mari, Maurice Hyppolite Richard-Cugnet, doreur. Ils vivent rue du Temple. La famille s’installe en 1897 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, avenue Jamin.

Alors comptable, René Richard-Cugnet est mobilisé pour son service militaire en novembre 1913 au sein du 30e régiment d’artillerie. Il y est toujours au début de la première guerre mondiale en août 1914, puis est affecté au 35e régiment d’artillerie en décembre 1915 où il est nommé brigadier. Il est blessé en octobre 1916 au cours d’un ravitaillement. Il est cité à l’ordre de la division car il a, malgré son état, « tenu à continuer son service. »

Nommé maréchal des logis en juillet 1917, il devient officier en tant qu’aspirant en août 1918 puis est nommé sous-lieutenant en mars 1919. Démobilisé en août la même année, il devient, dans la réserve, lieutenant en février 1924.

Après le conflit mondial, René Richard-Cugnet reprend l’activité de dorure, argenture et bronzage sur métaux de son père, rue du Temple à Paris puis, tout en conservant la boutique à cette adresse, en 1929, rue de l’Atlas avec un deuxième établissement à Saint-Ouen (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il constitue une société, les Établissements Richard et Lhomer, en avril 1929 avec Gaston Lhomer, domicilié à Mayenne (Mayenne).

Dans sa commune, René Richard-Cugnet prend également, en matière politique, la succession de son père. Ce dernier était conseiller municipal, d’abord radical-socialiste (1904-1908) puis radical dissident (1911-1919). René Richard-Cugnet est candidat en novembre 1919 aux élections municipales de Joinville sur la liste d’Henri Vel-Durand, adjoint au maire sortant, qui a le soutien des radicaux dissidents, de socialistes indépendants et des radicaux-socialistes. Elle fait face à une liste libérale et conservatrice et à une autre, soutenue par le parti socialiste SFIO. Elle est en tête au premier tour et emporte facilement au second les 23 sièges à pourvoir devant les socialistes, après le retrait de la droite. René Richard-Cugnet est élu conseiller municipal. Il avait obtenu au premier tour 775 voix pour 1 694 suffrages exprimés (45,7%) sur 1 715 votants et 2 491 inscrits. Au second tour, il recueille 963 voix pour 1 518 suffrages exprimés (63,4%) sur 1 537 votants. Henri Vel-Durand, greffier, est élu maire.

Pendant le mandat, René Richard-Cugnet, se range aux côtés des radicaux dissidents de la majorité, contre les radicaux-socialistes et certains socialistes indépendants, par exemple dans le choix des électeurs sénatoriaux en mars 1925.

Il est de nouveau candidat, en mai 1925, pour l’Union républicaine pour la défense des intérêts communaux en 1925. La liste du maire sortant obtient 1 080 voix en moyenne, soit 47,5% des suffrages exprimés ; tous les candidats sont élus au second tour. Elle avait devancé, au premier tour, la liste du cartel des gauches de Georges Briolay (28,4%), et celle du parti communiste (21,1%).

Après sa réélection, Richard-Cugnet veut que le conseil municipal revienne sur une décision qu’il avait pourtant prise à l’unanimité moins deux voix, celle d’assimiler les employés communaux à ceux de la préfecture. Richard-Cugnet obtient que le conseil municipal refuse d’inscrire la dépense à son budget en août 1925. L’hebdomadaire radical-socialiste Voix des communes voit dans ce conseil une « pétaudière » et assure que « Richard-Cugnet a toujours observé la même attitude lorsqu’il s’agit d’améliorer le bien-être des travailleurs ». Cependant, le même journal assure que « le lendemain plusieurs élus, y compris Beauvais qui votait par correspondance, rectifient leur vote » ; Beauvais était le représentant le plus en vue du courant libéral. Finalement, c’est en juin 1927 que, par neuf voix contre cinq (dont celle de Richard-Cugnet), le personnel municipal sera aligné sur les règles statutaires des fonctionnaires du conseil général de la Seine.

Au cours du conseil municipal d’octobre 1925, Richard-Cugnet fait adopter un vœu création de deux lignes de chemins de fer métropolitains traversant le Bois de Vincennes par les routes nationales 21 et 24, desservant d’une part Montreuil, Vincennes, Saint-Mandé, Joinville, Saint-Maur, Champigny et d’autre part Nogent, Fontenay, Le Perreux, Bry. Le financement doit être assuré par la vente de terrains dans le Bois de Vincennes.

Lors d’une séance de juin 1926, Richard-Cugnet est le seul élu à s’opposer à la réfection de la couverture de l’église Saint-Charles-Borromée, propriété municipale. Mais il est rejoint par deux autres conseillers lors du deuxième vote sur ce sujet en novembre la même année. Au cours de cette séance, il parvient de nouveau à ce que le projet sur le statut du personnel soit renvoyé et fait adopter un vœu pour unifier les conditions de circulation sur les tramways 108, 109 et 110, qui traversent la ville. Il est aussi l’initiateur d’un vœu pour la modification des horaires des écoles ; il propose la fin des cours à midi (au lieu de 11h45) et d’instaurer un repos hebdomadaire le samedi après-midi au lieu du jeudi matin.

Avec la majorité des élus, mais pas le maire, Richard-Cugnet s’oppose en janvier 1928 à la création d’un poste de professeur de dessin pour les écoles.

Sur le plan politique, il est de nouveau désigné, par la majorité de droite, électeur sénatorial en janvier 1927. Après le décès d’Henri Vel-Durand, son premier adjoint, Stephen Durande, serrurier, est élu maire en octobre 1928.

Lors des élections municipales de mai 1929, Richard-Cugnet est présent sur la liste de concentration républicaine conduite par Durande. La liste arrive en tête, avec une moyenne de 42,6% contre 35,9% à la Concentration des gauches (radical-socialiste, socialiste SFIO et indépendants) et 16% aux communistes. Richard-Cugnet a 928 suffrages exprimés pour 2 126 exprimés (43,7%) sur 2 969 inscrits. Au second tour, malgré le maintien de l’extrême-gauche, la droite recule en pourcentage, avec 41,6% et n’obtient que cinq sièges tandis que les gauches radicales et socialistes en ont 22 avec 45,9%. Richard-Cugnet n’est pas réélu et le radical-socialiste Georges Briolay devient maire.

En octobre 1928, René Richard-Cugnet a épousé à Joinville Yvonne Marie Poux. Ils déménagent en 1933 pour la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés, où ils vivent dans le quartier de La Varenne-Saint-Hilaire, avenue du Nord. Il rapatrie également son activité de doreur argenteur dans la même ville, rue Raspail. En mars 1935, il est condamné par la 8e chambre du tribunal correctionnel de la Seine à une amende de cent francs pour tromperie sur la qualité de la marchandise.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, René Richard-Cugnet est rappelé en août 1939 puis démobilisé un an plus tard. Il s’engage dans la résistance à l’occupation allemande. Il est, avant la Libération, le commandant du troisième groupe des Forces françaises de l’intérieur, qui couvre la commune de Saint-Maur et comprend quatre compagnies : la 7e (capitaine Mme Moncade), la 8e (commandant Faucon), la 9e (commandant Vlaminck) et la 10e (commandant Monville). Son groupe appartient au 1er régiment du Secteur Est FFI du département de la Seine (lieutenant-colonel Serge L'Hermitte dit Bourgoin).

René Hippolyte Richard-Cugnet meurt le 1er décembre 1971 à La Celle-Saint-Cloud (Yvelines). Il était âgé de 78 ans, père d’un enfant et est inhumé à Joinville. Il était décoré de la Croix de guerre 1914-1918 et avait été fait chevalier de la Légion d’honneur en octobre 1950.

Tombe Richard-Cugnet au cimetière de Joinville-le-Pont

 

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1 avril 2022 5 01 /04 /avril /2022 00:01

Maurice Hippolyte Richard-Cugnet naît le 15 mai 1866 à Serraval (Haute-Savoie). Il est le fils de Péronne Panisset et de son époux Emmanuel Richard-Cugnet, cultivateurs.

En 1886, Richard-Cugnet est devenu doreur argenteur sur métaux rue Michel-le-Comte dans le quartier du Marais à Paris (3e arr.). Il travaille dans l’atelier de Jean Blanc-Garin, dont il épouse la fille, Adèle Blanc-Garin, plumassière, également originaire de Serraval. Il dispose de son atelier artisanal rue du Temple à Paris (3e arr.) en 1893.

Tout en conservant son atelier parisien, il s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il réside en 1901 rue Hugédé, dans le quartier de Palissy. Ils s’installent ensuite avenue Jamin, dans le quartier voisin de Polangis, toujours sur la rive gauche de la Marne, où ils sont domiciliés en 1911.

Lors des élections municipales, Maurice Richard-Cugnet est candidat sur la liste du maire sortant, Eugène Voisin, soutenue par le comité radical-socialiste. Il obtient au premier tour 544 voix, soit 48,6% des 1 119 votants pour 1 363 inscrits. Il est élu au second tour. La liste de centre-gauche obtient 21 des 23 sièges à pourvoir et Voisin est réélu maire. Pendant le mandat, Richard-Cugnet est désigné en avril 1907 comme électeur sénatorial.

Richard-Cugnet organise une quête à Joinville, en mars 1906, pour les familles des victimes de la catastrophe minière de Courrières. Parallèlement, il continue à s’intéresser à son village d’origine ; il préside, en novembre 1906, la Société amicale des Écoles de Serraval.

N’ayant pas sollicité le renouvellement de son poste lors des élections municipales de 1908, Richard-Cugnet continue cependant à s’impliquer dans la vie locale, comme lors de la Fête du patronage laïque en juillet 1908.

Il revient à la vie politique en étant candidat, en mai 1911, lors d’une élection municipale partielle provoquée par la démission de plusieurs conseillers municipaux, en rupture avec le maire Eugène Voisin et la majorité du comité radical-socialiste. Les six démissionnaires et Richard-Cugnet remportent les sept sièges à pourvoir, contre les candidats plus proches du maire. Ensemble, ils critiquent la gestion municipale, et s’attaquent notamment à Louis Rey, cheville ouvrière du comité radical, à Georges Briolay, adjoint, et au maire. En novembre 1911, Richard-Cugnet demande que les sociétés qui organisent des courses hippiques dans la commune accordent des cartes d’accès gratuites aux conseillers municipaux. Rey considère « que les avantages individuels ne sont pas conformes à la gratuité du mandat. »

Au cours des élections municipales générales de mai 1912, Maurice Richard-Cugnet est candidat figure sur la liste radicale dissidente qui s’oppose à celle des radicaux-socialistes, conduite par Georges Briolay. Elle a conclu un accord avec une liste libérale et une liste socialiste SFIO en vue du second tour. Les radicaux dissidents arrivent en tête au premier tour et la liste fusionnée fait élire ses 23 candidats au second tour : dix radicaux dissidents (dont Richard-Cugnet), sept socialistes et six libéraux. Ernest Mermet, chimiste, est élu maire.

Pendant la première guerre mondiale, Richard-Cugnet fait partie de la dizaine de conseillers municipaux n’étant pas mobilisés à cause de leur âge et assument le travail de l’administration communale. En février 1916, il se solidarise avec le maire, mis en cause dans l’hebdomadaire radical-socialiste Voix des communes pour sa gestion personnelle des fonds remis par la société du Bi-Métal. Il signe une lettre avec onze autres radicaux dissidents ou libéraux assurant que « Nous sommes vos collaborateurs, vos complices ! Non seulement nous approuvons votre manière de faire, mais nous y applaudissons. »

En caractérisant ce que font les élus locaux, en juin 1916, le radical-socialiste Louis Rey, estime que le conseil municipal est « une pétaudière » : « Richard-Cugnet s’en moque ». En opposition aux socialistes, il a voté, en février 1916, avec la majorité pour l’augmentation du prix du gaz demandée par la compagnie concessionnaire.

À l’occasion des élections municipales suivant le conflit, Maurice Richard-Cugnet n’est pas candidat. Par contre, son fils René Richard-Cugnet figure sur la liste d’Henri Vel-Durand, soutenue par les radicaux dissidents et les radicaux-socialistes. Il siégera jusqu’en 1935 dans l’assemblée joinvillaise. Le gendre de Maurice Richard-Cugnet, Léon Paul Rieux, siégera lui aussi dans le conseil municipal de Joinville, élu en 1934 sur une liste de droite, réélu en 1935 puis maintenu en poste sous l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale. Il est démis à la Libération en août 1944, quand la résistance occupe la mairie.

Maurice Richard-Cugnet meurt le 26 octobre 1934 à Joinville, où il est inhumé. Il était âgé de 68 ans et avait eu deux enfants. Le journal radical-socialiste Voix des communes, à l’occasion de la mort de son frère et collaborateur Adolphe au début du même mois, adresse « à un adversaire politique un témoignage d’estime » puis écrit après sa disparition « nous nous plaisons à saluer, au moment de sa mort, la loyauté du citoyen qui disparaît. »

Tombe Richard-Cugnet au cimetière de Joinville-le-Pont

 

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26 mars 2022 6 26 /03 /mars /2022 00:01

Georges Abrassart naît le 15 mars 1889 à Paris (10e arr.). il est le fils d’Irma Maria Abrassart, domestique, et d’un père non dénommé. Le mariage de sa mère avec Léon Masson en novembre 1918 à Saint-Maur-des-Fossés le légitimera. Il adopte à ce moment le nom de Masson.

Alors dessinateur en broderie et vivant à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne), rue du Levant, Georges Abrassart est appelé au service militaire en octobre 1910 35e régiment d’infanterie. Il est démobilisé en septembre 1912 mais rappelé en août 1914, alors qu’ils s’est installée à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne) au déclenchement de la première guerre mondiale où il est affecté au 165e régiment d’infanterie. Il est fait prisonnier en Meurthe-et-Moselle le 21 septembre 1914 et reste gardé à Meschede (Rhénanie-du-Nord-Westphalie) jusqu’au 14 décembre 1918. Affecté à son retour au 89e régiment d’infanterie, il est démobilisé en août 1919.

En février 1919, à Paris (19e arr.), Georges Masson épouse Marie Alexandrine Fourot, manutentionnaire. Ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) et Masson abandonne le dessin pour devenir chauffeur de chaudières à l’usine des eaux de la ville de Paris, située à Joinville.

En mai 1929, Georges Masson est candidat sur la liste du Bloc ouvrier et paysan, présentée par le parti communiste et conduite par Roger Bénenson pour les élections municipales à Joinville. Elle arrive en troisième position avec 16,0% des suffrages exprimés, derrière la liste de concentration républicaine du maire sortant Stephen Durande (conservateur, 42,6%) et le groupement des gauches (radicaux-socialistes, socialistes SFIO et indépendants, 35,9%). Georges Masson obtient 391 voix pour 2 126 suffrages exprimés (18,4%) sur 2 491 votants et 2 969 inscrits. Au second tour, la liste communiste se maintient mais voit son score se réduire à 12,4%, tandis que le groupement des gauches monte à 46% et emporte 22 sièges, la droite se situant à 41,6% et obtenant les 5 sièges restants. Georges Masson n’est pas élu.

Tout en continuant à travailler à l’usine des eaux de Joinville, le couple Masson quitte la commune pour s’installer en 1932 à Noiseau (Seine-et-Oise, act. Val-de-Marne), dans la Grande-Rue. Il dispose d’une motocyclette pour se rendre sur son lieu d’emploi. Ils résident toujours dans le village du plateau Briard pendant la deuxième guerre mondiale.

Georges Masson meurt le 19 juillet 1961 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne) et n’avait pas eu d’enfant.

L'usine des eaux de Joinville-le-Pont

 

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24 mars 2022 4 24 /03 /mars /2022 00:01

Marcel Ambroise Masson naît le 5 avril 1888 à Villiers-le-Bel (Seine-et-Oise, act. Val-d’Oise). Il est le fils d’Aglaé Augustine Desprez et de son mari Eugène Louis Masson, plumassier.

Devenu lui aussi négociant en plumes, il effectue son service militaire en octobre 1909 au sein du 11e régiment de cuirassiers. Cependant, du fait d’une arthrite récidivante au genou gauche, il est affecté à des services auxiliaires et transféré en décembre la même année à la 20e section de secrétaires d’état-major. Il est démobilisé en septembre 1911 et entreprend alors un voyage aux États-Unis.

Il se trouve toujours à New-York en août 1914, lors du déclenchement de la première guerre mondiale. Il revient en France, où son affection au secrétariat d’état-major est maintenue. Il obtient une permission pour retourner en Amérique et se marie, en septembre 1918 à Jacksonville (Oregon) avec Armance (dite Armande) Defaix, fille de vignerons de l’Yonne. Marcel Masson est démobilisé en janvier 1920.

Ils vivent d’abord à Paris (9e arr.), rue de Dunkerque puis s’installent en 1921 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), quai Hector-Bisson dans le quartier de Palissy. Développant son activité de négoce, disposant d’un site de fabrication dans le 10e arrondissement de Paris, Marcel Masson se présente désormais comme un industriel.

Il participe à la vie sociale de la commune, par exemple à la fête pour aider les mutilés, réformés et veuves de guerre organisée dans le restaurant Élysée Palace en mai 1924.

Lors des élections municipales de mai 1925, Marcel Masson est candidat sur la liste de l’Union républicaine pour la défense des intérêts communaux, conduite par le maire sortant, Henri Vel-Durand. Elle a le soutien de l’ensemble des formations libérale et conservatrice et de quelques socialistes indépendants, et s’oppose à une liste de groupement des gauches (radicaux-socialistes, socialistes SFIO et indépendants) et à une liste communiste. Le programme de la liste prévoyait d’appliquer « sans rigueur et sans sectarisme » les lois de laïcité, de maintenir l’octroi (les taxes à l’entrée des marchandises sur le territoire communal) et de faire des économies dans les dépenses budgétaires.

Au premier tour, la liste de droite arrive en tête avec 47,5% des suffrages exprimés, devant les gauches (28,4%) et les communistes (21,1%). Malgré le retrait de la liste d’extrême-gauche, elle emporte le second tour et les 27 sièges à pourvoir. Marcel Masson est élu et Vel-Durand reconduit à la fonction de maire.

Lors du vote du budget pour l’année 1927, en octobre 1926, Masson vote le budget général mais se prononce contre le budget affecté aux fêtes. En décembre 1926, il fait partie des électeurs sénatoriaux désignés par le conseil municipal. En janvier 1928, il s’oppose à la création d’un poste de professeur de dessin pour les écoles. La mort d’Henri Vel-Durand conduit l’assemblée locale à désigner à sa place son adjoint, Stephen Durande.

Lors des élections municipales de mai 1929, c’est ce dernier qui conduit la liste de concentration républicaine, qui s’oppose de nouveau à une liste des gauches, conduite par Georges Briolay, et aux communistes. Marcel Masson est candidat sur la liste du maire, qui arrive en tête avec 42,6% des suffrages exprimés devant la liste de Briolay (35,9%) et les communistes (16,0%). Il obtient 918 voix pour 2 126 suffrages exprimés (43,2%) sur 2 491 votants et 2 969 inscrits. Malgré le maintien de la liste communiste au second tour, les gauches emportent le scrutin avec 45,9% des suffrages exprimés et 22 sièges, tandis que la concentration républicaine se contente de 41,6% et a 5 élus. Marcel Masson n’est pas réélu.

Il quitte alors Joinville pour Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne) où il est installé en 1931 avenue des Minimes, en bordure du Bois de Vincennes. Il sépare ses biens de ceux de son épouse en janvier la même année.

Pendant la deuxième guerre mondiale, le couple Masson est installé à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier huppé de La Varenne-Saint-Hilaire, où il réside avenue du Château.

En octobre 1945, une ordonnance du tribunal civil de la Seine a placé sous séquestre les biens, droits et intérêts appartenant à Marcel Masson et à son épouse. Une autre ordonnance de janvier 1946 du tribunal civil de Nevers (Nièvre) séquestre les biens, droits et intérêts appartenant du couple Masson dans ce département. Les décisions judiciaires sont prises dans le cadre de saisies concernant des personnes soupçonnées d’actes de collaboration avec l’occupation allemande pendant le conflit.

Marcel Masson est mort le 4 mai 1959 à Saint-Maur-des-Fossés. Il résidait encore à La Varenne-Saint-Hilaire. Âgé de 71 ans, il n’avait pas eu d’enfant.

Quai Hector-Bisson, Joinville-le-Pont

 

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22 mars 2022 2 22 /03 /mars /2022 00:01

Ernest Émile Masson naît le 31 mai 1874 à Dampierre-sur-Salon. Il est le fils de Berthe Jeanne Eugénie Maillot et de son mari, Célestin Adrien Masson, gendarme.

Travaillant comme journalier, il s’engage en 1892, âgé de 18 ans, dans l’armée pour quatre ans à Besançon (Doubs). Il sert dans le 9e bataillon d’artillerie de forteresse. À la fin de son service militaire, en novembre 1896, il s’installe d’abord à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne). Il épouse en janvier 1899 dans cette commune  Berthe Jeanne Eugénie Maillot, originaire de Seine-et-Oise et fille de cheminots. Ils vivent dans plusieurs quartiers de Paris avant de revenir à Champigny en 1900, de nouveau dans la Grande-Rue puis en 1912 rue du Clos-Bellot et en 1914 rue de Joinville.

Au cours de la première guerre mondiale, rappelé à l’armée, Ernest Masson est classé pour un service auxiliaire du fait de son obésité (115 kilos), liée à un emphysème des boulangers, ainsi que du fait d’une arthrite sèche au genou gauche. Il est renvoyé dans ses foyers en juin 1915.

Après le conflit, Ernest Masson prend la gestion de l’hôtel, café, restaurant, tabac Au Rocher Fleuri, situé à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, avenue Pauline.

La salle Masson est un des principaux lieux de réunion d’organisations de gauche dans la commune.

En 1919-1920, le parti socialiste SFIO et sa jeunesse s’y réunissent trois fois. À partir de 1921, transformé en parti communiste, ce sont les structures culturelles et de jeunesse qui y tiennent leurs assemblées. La Jeunesse communiste y a installé son siège et y donne des cours d’algèbre, de géométrie et de dessin industriel en 1921. Elle organise en janvier 1922 un meeting dédié aux communistes allemands Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht. Les Fêtes populaires, groupe interne à la section communiste s’y réunissent aussi à partir de février 1921 puis le groupe artistique en 1923. À partir de janvier 1923, la section communiste locale y tient également des réunions.

Composé d’anciens communiste ayant quitté le parti communiste lorsque l’interdiction d’appartenir à la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et à la franc-maçonnerie a été édictée, l’Union fédérative socialiste (UFS) utilise aussi la salle Masson comme site de réunion à compter de mars 1923. C’est également le cas de la LDH. En mars 1923, l’Association républicaine des anciens combattants organise chez Masson un « Grand meeting contre la guerre et l’occupation de la Ruhr », avec le soutien de la LDH et de l’UFS.

Le Rocher fleuri accueille également d’autres manifestations, comme l’annuel banquet des sapeurs-pompiers de la commune, en décembre 192 ou l’assemblée générale de la société mutualiste Assurance fraternelle en janvier 1924.

En avril 1924, l’établissement de l’avenue Pauline est vendu à Raymond Vialatelle (1912-1992). Il sera également dans le même lieu hébergeur de manifestations sociales et politiques entre 1935 et 1938.

La famille quitte Joinville. Ernest Émile Masson meurt le 26 mars 1926 à Malakoff (Seine, act. Hauts-de-Seine), où il résidait route de Montrouge. Il était âgé de 51 ans.

Déplacé sur l’avenue Galliéni, le Rocher fleuri était toujours exploité à Joinville en 2020.

Le restaurant Denis, voisin du restaurant Masson à Joinville-le-Pont

 

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20 mars 2022 7 20 /03 /mars /2022 00:01

André Firmin Élisée Lemaire naît le 16 octobre 1896 à Saint-Rémy-en-l’Eau (Oise). Il est le fils de Marie Eveline Poiret, giletière couturière, et de son époux Ernest Léon Eugène Lemaire, garde particulier du château.

Du fait de la première guerre mondiale, André Lemaire, alors marchand beurre et œufs à Saint-Rémy, est mobilisé pour ses obligations militaires de façon anticipée. Il est incorporé en avril 1915 au 2e bataillon de canonniers, où il est nommé brigadier en novembre 1916. Malade en septembre 1918, il est évacué pour un mois et demi, passe au 5e régiment de génie en décembre et est alors nommé maréchal des logis. À la fin de son service militaire en mai 1919, il est affecté aux chemins de fer du Nord, compagnie dans laquelle il travaille désormais.

Son comportement pendant le conflit lui vaut une citation à l’ordre du régiment en juin 1918 : « très bon brigadier, très brave, assure d’une façon parfaite les fonctions de brigadier de tir et fait preuve à maintes reprises durant les combats d’intelligence, de calme et de volonté. »

En octobre 1921 à Saint-Rémy, André Lemaire épouse Madeleine Lucie Dégroux, couturière giletière, originaire de Saint-Quentin (Aisne) et veuve d’un soldat mort à la guerre. Ils s’installent en 1924 à Joinville-le-Pont, dans le quartier de Palissy, quai Moisson (act. quai Gabriel-Péri). Ils reprennent une activité de crémier. Ce commerce lui vaudra des soucis avec la justice, puisqu’il est condamné, en février 1926 par la 10e chambre du tribunal civil de la Seine, à 500 francs d’amende pour tentative de tromperie sur la qualité de la marchandise. André Lemaire sera, en outre, condamné en janvier 1934 par la 10e chambre du tribunal correctionnel de Melun (Seine-et-Marne) pour blessure involontaire le mois précédent.

Après la deuxième guerre mondiale, André Lemaire est nommé le 26 septembre 1944 membre de la délégation spéciale qui administre la commune de Joinville sur proposition du Comité local de Libération. Il fait ainsi fonction de conseiller municipal. Le conseil municipal en place pendant la période d’occupation a été chassé le 25 août 1944, quand le Comité de Libération a occupé la mairie, sous la direction de Robert Deloche (communiste).

Au cours des élections municipales d’avril 1945, André Lemaire figure sur la liste d’Union républicaine et résistante, conduite par Deloche, avec l’étiquette du Front National (FN, mouvement de résistance). Il est élu en tant qu’apparenté (indépendants de gauche).

Lors des élections municipales de novembre 1947, André Lemaire est de nouveau candidat aux côtés de Deloche. La liste de ce dernier obtient une moyenne de 3 017 voix pour 6 974 suffrages exprimés (43,3%) sur 7 073 votants et 8 376 inscrits et a 11 sièges, dont celui de Lemaire. Elle est légèrement devancée, en suffrages, par la liste du mouvement gaulliste RPF (44%) qui bénéficie d’autant d’élus cependant. C’est le seul socialiste SFIO, qui a recueilli 6,5% des votes, qui permet à Deloche de conserver son poste de maire.

En août 1950, Lemaire, en tant qu’ancien conseiller à la Libération, fait partie des organisateurs de l’anniversaire de celle-ci.

Après la démission de Deloche, mis en cause par le parti communiste pour son comportement personnel, le conseil municipal élit Amélie Trayaud comme maire en février 1953. Elle cesse son mandat en avril. Lors des élections municipales, la coalition des listes de droite et du centre permet à Georges Defert (RGR, droite) de devenir maire. Lemaire n’est pas réélu.

André Lemaire meurt le 22 mai 1964 à Créteil (Seine, act. Val-de-Marne). Il était âgé de 67 ans, résidait probablement toujours à Joinville et était père de deux enfants. Il avait été décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze pour son comportement pendant la première guerre mondiale.

La plage de Joinville-le-Pont

 

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10 mars 2022 4 10 /03 /mars /2022 00:01

Victor Hippolyte Robert-Peillard naît le 1er août 1899 à Grasse (Alpes-Maritimes). Il est le fils d’Élise Émilie Eyguesier et de son mari Jules Jean Louis Robert-Peillard, directeur du casino.

La liquidation judiciaire du café-restaurant juste avant sa naissance amène la famille à déménager à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne), le père devenant voyageur de commerce. Ils vivent en 1900 rue des Sapins puis déménagent quelques années plus tard pour la commune voisine de Joinville-le-Pont, où ils s’installent dans le quartier de Palissy, avenue des Platanes.

Pendant la première guerre mondiale, Victor Robert-Peillard, qui est alors employé de commerce, s’engage en janvier 1918 pour la durée de la guerre. Il rejoint le 21e régiment de génie puis les 1er, 2e, 3e, 6e et 7e régiments de la même arme. Poursuivant son service militaire après le conflit, il est nommé caporal en août 1919 puis sergent fourrier le mois suivant. Il est détaché en Alpes-de-Haute-Provence 1920 pour assurer, dans la Somme, l’encadrement des travailleurs coloniaux puis assure cette même fonction à Marseille. Il est démobilisé en juin 1921.

En août 1924, Victor Robert-Peillard épouse à Saint-Maurice Marguerite Adrienne Mégret. Ils s’installent dans cette commune, adjacente à Joinville, dans la Grande-Rue. Il devient également voyageur de commerce.

Cependant, Victor Robert-Peillard reste manifestement lié à Joinville, où résident toujours sa mère, un frère et une sœur. C’est dans la section joinvillaise du parti socialiste SFIO qu’il s’engage dans l’activité politique. Il en est membre en 1930 et en 1935. Il fait alors partie du comité de presse, qui assure la promotion du quotidien Le Populaire, avec Robert Derivière et Victor Hochet.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, un Robert-Peillard est signalé comme membre de l’organisation humanitaire officielle, le Secours national d’entraide du maréchal. Il s’agit soit de Victor, soit de son frère Jean Paul, qui avait été fait prisonnier par l’armée allemande en 1940 et était peut-être alors libéré. Cette association organise, en décembre 1941, le Noël du maréchal ; au cours de la manifestation, le maire, Léon Lesestre appelle à « bien aimer le maréchal [Pétain], sauveur de notre France ». En décembre 1943, Robert-Peillard participe au Déjeuner des vieux, au titre du Parrainage des vieux.

Victor Robert-Peillard meurt le 13 janvier 1961 à Joinville. Il était âgé de 61 ans.

Joinville-le-Pont, vers 1960

 

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4 mars 2022 5 04 /03 /mars /2022 00:01

Louis Jean Baptiste Marie Filleul naît le 26 juin 1871 à Bellegarde, Creuse (act. Bellegarde-en-Marche). Il est le fils d’Amélie Sémentery, institutrice communale et de son marié Étienne Filleul, plâtrier.

Il est sabotier en 1892 lorsqu’il est incorporé en novembre au 1er régiment de zouaves, dans le cadre de son service militaire. Il est envoyé immédiatement en Algérie où il est affecté, en octobre 1893, à la 19e section de commis et ouvriers de l’armée (COA). Devenu caporal en octobre 1894, puis sergent en mai 1895, il rentre d’Algérie pour être démobilisé en octobre la même année.

Exerçant désormais le métier de peintre en bâtiment et établi à son compte en 1901 à Bellegarde, Louis Filleul vit à Paris à partir de 1902, d’abord dans le 15e arrondissement, rue Vaugirard puis dans le 14e, rue de l’Ouest.

Sans être marié, il cohabite en 1907 dans le 17e arrondissement, rue Lévis, avec une blanchisseuse divorcée, Hermance Joséphine Seynnaëve. Il en a un fils, en janvier 1908, Jean, qu’il élève ensuite à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne) où il est installé en 1910 avec sa sœur Louise. Louis Filleul déménage en 1914 dans la commune voisine de Joinville-le-Pont, où est installé son frère Henry, également peintre. Il vit rue des Marronniers (act. rue Eugène-Voisin, centre-ville).

Rappelé au cours de la première guerre mondiale en août 1914, il est affecté en mars 1915 à la 12e section de COA. Du fait de raideurs aux articulations, il est préposé à des services auxiliaires non armés par la commission de réforme de Limoges en décembre 1916 puis complètement réformé en mars 1917, dans la même ville, du fait de la présence d’un corps étranger au genou droit.

Poursuivant son métier de peintre et toujours à Joinville avec son fils, Louis Filleul fait partie du bureau de la section de Joinville du mouvement royaliste Action française lorsqu’elle est officiellement constituée en mai 1926. Il en est le trésorier, au côté de Charles Pernot, président et d’André Biscaldi et Alfred Masse, vice-présidents. Louis Filleul participe à de nombreuses souscriptions mentionnées par le quotidien Action française à partir de 1927. En 1927, son fils, alors âgé de 19 ans, souscrit lui aussi pour l’Action française.

En 1931, Louis Filleul a quitté son domicile de la rue Eugène-Voisin à Joinville. Une souscription pour l’Action française est mentionnée, en octobre 1931, comme étant versée par Louis Filleul à la section de la Creuse. Une autre est signalée, en janvier 1935, comme étant recueille par la section d’Alger de la formation royaliste de la part également de Louis Filleul. On retrouve également un donateur éponyme pour le même parti en mai 1936. C’est encore Louis Filleul qui, en compagnie d’André Morel, répond à un appel Pour l’organisation de la propagande lancé par le quotidien conservateur L’Écho de Paris en mai 1936, afin de faire barrage aux formations de gauche qui ont constitué le Front populaire.

La date du décès de Louis Filleul n’est pas connue.

Joinville-le-Pont en 1907

 

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22 février 2022 2 22 /02 /février /2022 00:01

Louis Gaston Marie Léon Richard naît le 15 janvier 1896 à Paris (20e arr.) Il est le fils de Léontine Geneviève Philomène Letertre et de son époux, Louis Marie Richard, employé de chemin de fer. Ils résident rue de Pixérécourt.

Devenu comme son père cheminot, Louis Richard s’engage dans l’armée pour quatre ans au cours de la première guerre mondiale. Il est affecté au 135e régiment d’infanterie. En juillet 1917, il est intoxiqué par les gaz dans le bois d’Avocourt (Meuse), au cours de la bataille de Verdun. À partir de mai 1919, il est affecté spécial à la quatrième section de chemin de fer. Il est démobilisé en septembre 1919. Pour son comportement, il a été cité à l’ordre du régiment en novembre 1918.

Alors domicilié avec ses parents rue Compans à Paris (19e arr.), Louis Richard épouse quelques jours après la fin de sa période militaire, en octobre 1919 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), Germaine Louise Letertre, fille d’un maréchal-ferrant et d’une restauratrice de la commune. Ils s’installent dans le quartier de Polangis à Joinville, avenue Oudinot. Louis Richard est employé par les chemins de fer de la Ceinture de Paris puis par la compagnie Paris-Orléans. Après la fusion des réseaux, il sera salarié de la SNCF, Société nationale des chemins de fer français.

Il est adhérent du Syndicat des employés du commerce et de l'industrie, organisation fondatrice de la Confédération française des travailleurs chrétiens (CFTC). En mars 1926, il publie une annonce dans le mensuel syndical L'Employé, indiquant : « Famille catholique prendrait enfant deux ou trois ans en garde. »

Au cours des années 1920, c’est probablement Louis Richard qui, désigné sous son seul nom, est impliqué dans la vie politique de Joinville. Richard est désigné, en janvier 1927 comme électeur sénatorial sur la liste du maire, Henri Vel-Durand (radical dissident, divers droite). Lors des élections municipales partielles qui suivent le décès de ce dernier, en septembre et octobre 1928, Richard est candidat, avec Émile Lecuirot et Thévenin, sur la liste étiquetée Union nationale (droite), qui s’oppose à l’Union de gauche (radical-socialiste, socialiste SFIO et socialiste indépendant), dirigée par Georges Briolay et à un liste communiste, sous la houlette de Roger Bénenson, qui comprend une candidate (Mme Martin), laquelle sera déclarée inéligible. La liste des gauches emporte les trois sièges au second tour. Richard recueille 581 voix pour 1 667 suffrages exprimés (34,9%) sur 1 677 votants et 2 995 inscrits ; il n’est pas élu.

Lors des élections municipales générales de mai 1929, s’il n’est pas candidat, un bulletin est cependant exprimé sur le nom de « Louis Richard ». Richard est membre, en novembre 1932, du Comité d’union républicaine et d’action sociale, structure fondée en 1912 à Joinville et qui rassemble la plupart des membres des formations de droite républicaines dans la commune. Il participe à la transformation de cette organisation en Union des républicains en mars 1935 et siège toujours dans son bureau. À cette occasion, la droite rompt son alliance électorale avec les radicaux-socialistes qui contrôlent la mairie depuis 1929, sous l’argument « des fusillades du 6 février [1934], des scandales Stavisky et autres dans lesquels figurent des députés, des magistrats, d’anciens ministres, tous radicaux et maçons ». Elle décide de présenter aux élections municipales de mai 1935 une liste « composée en totalité d’éléments modérés et nationaux ». L’Union des républicains fait « appel à la séparation de l’administration municipale et de la politique ». Son programme comprend la « diminution des charges écrasantes, l’atténuation des dépenses publiques, la simplification des rouages administratifs, l’application des lois sociales ». Richard fait partie des signataires.

Après la victoire de l’Union des républicains aux élections municipales de Joinville, où elle remporte 25 des 27 sièges à pourvoir, contre deux aux communistes, Léon Lesestre est élu maire. L. Richard publie un communiqué, dans l’hebdomadaire Union régionale, au nom du comité des Jeunesses patriotes : « C’est avec satisfaction que les Jeunesses patriotes et les membres du Front national de Joinville enregistrent la victoire de la liste nationale sur celle du maire sortant. À cet effet, les JP se félicitent de l’active campagne de propagande qu’ils menèrent et qui réussit à faire élire la grande majorité des nationaux et en même temps de nombreux membres de la ligue. Plus que jamais, nous encourageons nos nombreux camarades et amis à poursuivre une incessante propagande et à faire triompher le programme de Révolution nationale. »

Active depuis 1933 à Joinville la Ligue des Jeunesses patriotes, mouvement d’extrême-droite présidé par Pierre Taittinger, considère Lesestre comme « un ami ». Le dirigeant local est Jean Tallet qui, avant le scrutin, avait publié une prise de position dans le même journal : « Le devoir des JP, des membres du Front national et des nationaux est de barrer la route au Front commun et faire bloc sur la liste d’Union républicaine. »

Au cours de la deuxième guerre mondiale, selon sa fiche signalétique militaire transmise à la SNCF en mai 1966, Louis Richard est un « agent occasionnel des Forces françaises combattantes du premier octobre 1943 au 30 septembre 1944 ». Il est précisé qu’il s’agit de « services non validés comme service militaire actif. »

Louis Richard meurt le 10 juillet 1971 à Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne), commune voisine de Joinville où il était toujours domicilié. Il était âgé de 75 ans et père de deux enfants. En mai 1952, il avait été décoré de la Médaille militaire.

Ancienne gare ferroviaire de Joinville-le-Pont

 

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16 février 2022 3 16 /02 /février /2022 00:01

Début de la biographie de Léon Belhomme

Léon Georges Belhomme naît le 14 janvier 1890 à Paris (11e arr.). Il est le fils de Berthe Emma Flobert et de son mari Louis Alexandre Belhomme, négociants, qui vivent cité Guénot. Ils sont installés à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy, avenue Palissy, en 1909, au moment de la mort du père. La famille y vit pendant la grande inondation de la Marne au premier trimestre 1910.

Devenu employé de commerce et disposant du permis de conduire, Léon Belhomme est appelé au service militaire en octobre 1911 où il intègre le 46e régiment d’infanterie. Il est nommé caporal en septembre 1912 et démobilisé en novembre 1913.

Il épouse en avril 1914 à Paris (12e arr.), Suzanne Marie Agnès Gervaise, fille d’un négociant en vins espagnols. Ils s’installent rue de Montreuil dans l’arrondissement.

Mobilisé dès le début de la première guerre mondiale, Léon Belhomme rejoint les 156e puis 79e puis 160e régiments d’infanterie. Début octobre 1915, quelques jours après la naissance de leur fils, Suzanne Belhomme meurt à Paris. Devenu caporal-fourrier en avril 1916 puis sergent-fourrier en juillet la même année, Belhomme est nommé adjudant en janvier 1918. Il devient officier, en tant que sous-lieutenant, en juillet 1918 et est démobilisé un an plus tard.

Son comportement lui a valu deux citations à l’ordre du régiment. En mai 1917, il est qualifié de « bon sous-officier, très énergique et très courageux ; a assuré la liaison d’une façon parfaite pendant l’attaque malgré un feu violent de mitrailleuse ennemie ». En novembre 1918, il avait été « chargé d’assurer avec sa section une liaison rendue difficile par le bombardement et des tirs de mitrailleuses très violents, a rempli sa mission avec un sang-froid et un courage remarquables. »

Dans la réserve, Léon Belhomme verra son grade confirmé en août 1922 puis il sera promu lieutenant en septembre 1924.

En août 1918, il épouse à Paris (11e arr.) Germaine Amélie Ferrette, employée de bureau. Après le conflit, ils viennent résider dans la maison familiale de Joinville.

Membre de l’Association générale des officiers de complément (AGOC), Léon Belhomme fait partie, en janvier 1920 des actionnaires fondateurs de la coopérative La vie moins chère fondée à Paris par le professeur de philosophie Joseph Bouteyre.

En matière professionnelle, il est devenu courtier en produits chimiques puis directeur commercial.

L’entrée dans la vie politique publique de Léon Belhomme a lieu en décembre 1934 quand l’assemblée générale du Comité d’union républicaine et d’action sociale de Joinville, qui regroupe les différentes formations de droite de la commune, l’élit membre du bureau présidé par le futur maire, Léon Lesestre. En mars 1935, le comité, qui avait été fondé en 1912, se transforme en Union des républicains. René Kirbuhler devient président, Belhomme restant dans le bureau. En avril, l’Union des républicains décide de rompre l’accord électoral qu’elle avait conclu avec les radicaux-socialistes, qui sont majoritaires dans la municipalité, prenant prétexte « des fusillades du 6 février [1934], des scandales Stavisky et autres dans lesquels figurent des députés, des magistrats, d’anciens ministres, tous radicaux et maçons ». Elle décide de présenter aux élections municipales de mai 1935 une liste « composée en totalité d’éléments modérés et nationaux ». Elle lance un « appel à la séparation de l’administration municipale et de la politique ». Le programme du groupement de droite se résume ainsi : « diminution des charges écrasantes, atténuation des dépenses publiques, simplification des rouages administratifs, application des lois sociales ». Belhomme en est un des signataires.

Au 1er tour des élections municipales de 1935, l’Union des républicains devance avec 32,6% des suffrages exprimés le Groupement des gauches républicaines du maire sortant, Georges Briolay (26,8%), la liste communiste de Robert Deloche (23,5%) et les socialistes SFIO de Robert Derivière (12,3%). Au second tour, une liste d’union communiste et socialiste est dirigée par André Blocher, président de l’ARAC (anciens combattants), qui n’est membre d’aucun des deux partis. Elle comprend 16 communistes et 10 socialistes. Les radicaux-socialistes se représentent également.

Avec 1 159 voix pour 2 899 suffrages exprimés (40%) sur 2 924 votants et 3 433 inscrits, Belhomme est élu. L’Union des républicains, qui avait appelé à « barrer la route aux communistes », remporte 25 des 27 sièges à pourvoir, deux communistes complétant l’assemblée locale. Léon Lesestre est élu maire.

Au sein du conseil, Belhomme fait partie, avec Hainsselin, Beylot et Faivre, d’une commission d’enquête municipale constituée suite à la défaillance de la Société HBM et loyers moyens de Paris et du département de la Seine, qui avait construit des logements à bon-marché à Joinville (la cité Égalité, dans le quartier de Palissy). La ville avait apporté sa garantie, et le prêteur, la Caisse des dépôts et consignations, se retourne vers elle pour obtenir le remboursement. La droite dénonce un « scandale des HBM ». Les enquêteurs concluent que l’ancien maire, Briolay, avait signé sans y avoir été autorisé par le conseil municipal et s’étonnent qu’il n’y ait pas eu de contrôle de la gestion par les ministères. En conséquence, ils engagent le conseil municipal à refuser de payer ; le préfet les y contraindra cependant.

Lors du vote du budget en mars 1937, c’est Belhomme qui présente devant le conseil le rapport au nom de la commission des finances. Il est désigné comme électeur sénatorial en avril 1938. Il en est de même en décembre 1938.

À suivre

Restaurant Le Petit Robinson, Joinville 1932

 

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