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26 décembre 2021 7 26 /12 /décembre /2021 00:01

Début de la biographie d’Eugène Mottheau

Eugène Mottheau naît le 4 mai 1870 à Paris (3e arr.). Il est le fils d’Élise Claudine Carcanagues et de son mari Ernest Louis Mottheau, fabricant de bronzes. Ils habitent rue du Perche.

Devançant son service militaire, Eugène Mottheau s’engage dans l’armée à 18 ans, étant affecté au 33e régiment d’artillerie en septembre 1888. Quittant le service actif un an plus tard, il devient sous-lieutenant de réserve en 1892. Il est cofondateur de l’association Les territoriaux de Vincennes en mars 1895, qui rassemble des officiers de inscrits aux écoles d’instruction de Vincennes, ou domiciliés dans les cantons de Vincennes, Montreuil, Charenton, Saint-Maur, Nogent, Pantin et Noisy-le-Sec ainsi que dans les 12e, 13e, 19e et 20e arrondissements de Paris.

La famille Mottheau est installée en 1889 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier du Centre, rue de l’Église ; ils déménageront dix ans plus tard pour le quai Beaubourg (act. quai du Barrage), en bords de Marne. Ils retrouvent plusieurs membres de leur famille dans cette commune de banlieue. Sa tante Hortense a épousé en 1860 Eugène Voisin, entrepreneur de bals, qui était alors conseiller municipal puis devient en 1878 adjoint au maire avant d’être, pour 24 ans, élu maire en 1888. Son oncle Henry, exploite depuis au moins 1877 une boucherie-charcuterie à proximité, rue de Paris.

Peut-être est-ce Henry, mais éventuellement Eugène ou son père Ernest, qui est candidat sur la liste de droite d’opposition à la majorité locale, lors des élections municipales de mai 1892 à Joinville-le-Pont. Elle est conduite par le Dr Jean Barborin et l’industriel Albert Bocquentin et s’oppose à Eugène Voisin, candidat avec le soutien du comité radical-socialiste et oncle d’Eugène. Mottheau recueille 164 voix soit 25,7% des 639 suffrages exprimés. La liste Bocquentin-Barborin n’obtient qu’un seul des 23 sièges à pourvoir et Mottheau est battu.

Pratiquant le cyclisme, Eugène Mottheau participe régulièrement à des courses, par exemple celle de 100 kilomètres entre Villeneuve-Saint-Georges et Montgeron en juillet 1894. Il est membre du Vélo-Club de Joinville-le-Pont où il est capitaine de route.

En 1896 Eugène Mottheau entreprend un voyage en Allemagne, Russie, Autriche et Serbie. À son retour, il est devenu, en 1897, l’associé de son père au sein de la maison Mottheau et fils, qui connaît un important développement dans la production de luminaires en bronze, qu’ils adaptent à l’électricité. Leur atelier reçoit un grand-prix lors de l’Exposition universelle de Paris en 1900. Vers mai 1897, il épouse Jeanne Dunand.

Continuant ses activités militaires, Eugène Mottheau fait plusieurs périodes d’instruction et d’exercices. En tant que membre de la Société de tir au canon de Paris, il supervise en mai 1899 plusieurs exercices d’artillerie dans le Bois de Vincennes. Il démissionne de ses fonctions militaires en janvier 1900, sans doute pour raisons professionnelles.

Comme avant lui son père, Eugène Mottheau prend des responsabilités au sein de la Chambre syndicale des bronzes d’art. Il en est vice-président en 1913. Il s’attache en particulier à la défense de l’apprentissage, décidant en juin 1913, avec les présidents des grandes associations industrielles, d'organiser une exposition.

À suivre

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20 décembre 2021 1 20 /12 /décembre /2021 00:01

Émile Vincent naît le 6 décembre 1899 à Saint-Symphorien-de-Marmagne (Saône-et-Loire). Il est le fils de Françoise Demouron et de son époux Jean Marie Vincent, cultivateurs au village de La Bresse de Martigny. En 1906, la famille exploite une ferme à Saint-Firmin (Saône-et-Loire).

Après le décès du père, la famille s’installe à Montchanin-les-Mines (act. Montchanin, Saône-et-Loire). Émile Vincent y est charretier en 1918.

Il est appelé, de manière anticipée, pour remplir ses obligations militaires pendant la première guerre mondiale. En avril 1918, il intègre le 28e bataillon de chasseurs à pied. Après la fin du conflit, il poursuit son service militaire au sein de sections d’infirmiers militaires. Il est envoyé au Maroc, alors protectorat français, en mars 1920 jusqu’en février 1921. Il stationne ensuite dans l’armée d’occupation française des Pays Rhénans en Allemagne jusqu’en avril. Il est démobilisé en juin, en tant que soutien de famille.

Revenu à la vie civile, Émile Vincent épouse Marie Laure Cannet en septembre 1922 à Montchanin. Il s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) et devient contrôleur dans la société des Transports en commun de la région parisienne (TCRP, ancêtre de la RATP). La famille vit en 1923 à Joinville, dans le quartier du Centre, rue de Créteil (act. boulevard du maréchal Leclerc). L’année suivante, ils résident dans le quartier de Polangis, avenue de l’Île (act. avenue Jean-d’Estienne-d’Orves).

Du fait d’une déficience abdominale, Émile Vincent est réformé en août 1934 et dégagé de ses obligations militaires. Il est cependant rappelé, au cours de la deuxième guerre mondiale, en mai 1940, puis démobilisé, après la défaite, en août la même année.

À la fin de la guerre, Émile Vincent s’engage militairement dans la résistance à l’occupation allemande et rejoint les Forces françaises de l’intérieur le 18 août 1944. Il combat jusqu’à la Libération, le 25 août puis est intégré dans les forces armées jusqu’au 25 septembre 1944, où il est démobilisé.

Le comité local de Libération de la commune de Joinville-le-Pont le propose pour faire partie de la délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune. Après avis du Comité parisien de la Libération, le préfet le nomme par arrêté du 26 septembre 1944. Il fait ainsi fonction de conseiller municipal. La délégation est présidée par Robert Deloche, communiste, et comprend également des socialistes, des radicaux et des représentants de mouvements de résistance.

Le mandat de la délégation spéciale prend fin avec l’élection le 29 avril 1945, d’un nouveau conseil municipal, dont Robert Deloche sera élu maire. Émile Vincent n’y siège pas ; il poursuit son activité au sein de la Régie autonome des transports parisiens (RATP).

Émile Vincent meurt le 29 novembre 1967 à Sainte-Hélène (Saône-et-Loire). Il était âgé de 66 ans et semble ne pas avoir eu d’enfant. Son épouse meurt à la même date. Peut-être ont-ils été victimes d’un accident tous les deux.

Il est possible, mais peu probable, qu’Émile Vincent ait pu être le Vincent, responsable des Jeunesses communistes à Joinville-le-Pont entre 1921 et 1924, dont l’activité est mentionnée par le quartier L’Humanité. C’est plutôt Louis Vincent (1905-1964), serrurier puis mécanicien, qui semble avoir exercé cette fonction. Ils ne sont pas apparentés.

Tramway sur le pont de Joinville

 

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16 décembre 2021 4 16 /12 /décembre /2021 00:01

Victorine Marie Charlotte Grand naît le 24 avril 1896 à Caluire-et-Cuire (Rhône). Elle est la fille de Mélitine Constance Tournet, brodeuse d’ornements d’église, et de son mari Antoine François Marie Grand, employé de commerce, qui vivent à Caluire, commune de la banlieue lyonnaise, rue Coste.

La famille s’installe ensuite à Lyon (4e arr.), Grande-Rue de la Croix-Rousse, où le père est propriétaire d’un atelier de tissage de soie. Il était secrétaire de la Société littéraire, historique et archéologique de Lyon et secrétaire de la Corporation des employés de la Soierie lyonnaise lors de son décès en février 1923.

Victorine Grand est la quatrième des six enfants du couple. Elle suit des cours d'instruction religieuse dans la paroisse Saint-Denis de la Croix-Rousse, où elle est distinguée par une mention en 1909.

Elle s’engage dans la vie religieuse dans les Petites Sœurs de l'Assomption, dont elle est membre en 1923. Elle porte le nom religieux de sœur Victorine-Marie. Elle est pensionnaire en 1931, de la communauté de cette congrégation à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Installée en 1921 dans le domaine du Parangon, qui avait accueilli une école puis un hôpital américain pendant la première guerre mondiale et ensuite un centre de la Croix-Rouge, le Parangon forme désormais des garde-malades, dispose d’un centre infantile et est un hôpital complémentaire de celui de Créteil. Il héberge en outre le noviciat de la Congrégation, avec 68 pensionnaires.

La supérieure est alors probablement Marthe Pouponnot, selon les indications du recensement de la population communale, où elle figure en première position, selon l’usage. C’est, de la même façon, sœur Victorine-Marie qui dirige l’institution en 1936 ; elle a alors 40 ans. Cette année-là, 74 sœurs sont recensées.

La date de décès de Victorine Grand n’est pas connue.

Le noviciat du Parangon en 1927

 

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14 décembre 2021 2 14 /12 /décembre /2021 00:01

Marie Faure naît le 22 juin 1866 à Mansle (Charente). Elle est la fille de Marie Daigueplat et de son époux, Jean Faure, cultivateur propriétaire et bistourneur (personne castrant les animaux). Elle est la troisième des neuf enfants du couple.

En 1886, Marie Faure est couturière. Elle quitte Mansle après 1891 pour rejoindre les sœurs Servantes des pauvres, communauté oblate fondée à Angers par dom Leduc. Elle est en 1926 prieure de l’établissement de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), fondé en 1883 par l’abbé Ernest Jouin, qui a une activité de garde-malades. Cette année-là, il y a 11 sœurs pensionnaires ; elles seront 13 en 1931 et autant en 1936. Une autre congrégation de garde-malades, les sœurs de l’Assomption, est installée, dans la même rue, parc du Parangon.

Pour le cinquantenaire de la fondation du centre de Joinville, le conseil municipal, pourtant dirigé par le radical-socialiste Georges Briolay, décide de leur accorder une somme de mille francs. En février, le préfet lui envoie une lettre critiquant cette subvention.

Toujours en fonction en 1936, Marie Faure est peut-être la prieure de la communauté qui souscrit, en mai 1939, pour un secours aux Chinois victimes de la guerre.

Marie Faure meurt le 20 mai 1941 à Angers (Maine-et-Loire), au siège des Servantes des pauvres, rue Parmentier, où elle résidait. Elle était âgée de 74 ans. À Joinville, les sœurs étaient encore en activité à la fin du 20e siècle.

Le site des Servantes des pauvres à Joinville-le-Pont

 

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12 décembre 2021 7 12 /12 /décembre /2021 00:01

Marie Joséphine Robin naît le 6 mai 1861 à Treffendel (Ille-et-Vilaine). Ses parents sont Marie Joséphine Rozé et son époux Jean Marie Robin, cultivateurs au village de La Corvaiserie. Elle est l’aînée des dix enfants du couple.

En 1876, âgée de 15 ans, elle est présentée comme cultivatrice, à l’instar d’un de ses frères (14 ans) et d’une de ses sœurs (12 ans). La famille ne réside plus au village en 1881.

Devenue membre de la communauté des Servantes des pauvres, sous le nom de sœur Marie-Armèle, Marie Robin est garde-malade dans l’établissement de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en 1896. Fondée par dom Leduc à Angers, la congrégation s’est implantée à Joinville en 1883 à la demande du curé de la paroisse, le père Ernest Jouin, également originaire d’Anjou. Dirigée depuis sa fondation par la mère Agnès de Jésus (Modeste Bondu), établie au 45, rue de Paris, la communauté essaime à Paris, suivant les nouveaux postes de l’abbé Jouin à Saint-Médard puis Saint-Augustin. Elle est remplacée comme prieure en 1896 par Émilie Renaudin mais devient supérieure générale des Oblates Servantes des pauvres, qui suivent la règle de Saint-Augustin.

Les sœurs ont probablement installé une école, peut-être pour des jeunes filles. L’attitude de la municipalité, largement dominée par les radicaux-socialistes et qui compte nombre de francs-maçons et libres-penseurs, est nettement hostile au début, dans le cadre d’affrontements juridiques entre l’abbé Jouin et les élus. Elle s’améliore ensuite.

Dans le cadre des mesures engagées par le gouvernement pour la dispersion des congrégations, deux décisions contradictoires vont être prises concernant la communauté de Joinville.

En janvier 1902, à une forte majorité, le conseil municipal de Joinville vote le maintien dans sa commune de la congrégation des Servantes des pauvres. Dans le journal radical local, le correspondant de Joinville, Louis Dehné (alias Ludovic), est fort mécontent : « Ils avaient été élus il n’y a pas deux ans sur un programme radical-socialiste. Maintenant qu’ils ont jeté le masque, ils sont cléricaux-nationalistes ». Cependant, en juillet 1904, comme 758 écoles dont 447 de filles, la fermeture de l’école est ordonnée. Mais l’activité de garde-malades perdure.

En 1911, c’est Marie Robin (sœur Marie-Armèle) qui est prieure de la communauté, qui compte alors sept pensionnaires ; il y en a dix en 1921.

Pendant la première guerre mondiale, sœur Marie-Armèle devient directrice d’un hôpital auxiliaire en tant qu’infirmière. Elle joue probablement un rôle dans le traitement des civils et militaires touchés par la grippe espagnole à partir de 1918. Restée à la tête de sa communauté en 1921, elle est titularisée en février 1922 tant qu'infirmière-visiteuse de 10e classe dans le personnel de l'Office public d'hygiène sociale du département de la Seine. Une autre congrégation, les sœurs de l’Assomption, a également installé un établissement de garde-malades, avec son noviciat, à peu de distance, dans la même rue de Paris, au sein du parc du Parangon.

En 1926, Marie Robin ne réside plus à Joinville ; la fonction de prieure de la communauté est assurée par Marie Faure. Marie Robin est domiciliée en mai 1928 à Paris (1er arr.), rue de Rivoli, quand elle se voit attribuer, en tant qu’ancienne infirmière, un secours de cinq cents francs. Elle est alors âgée de 67 ans.

La date de décès de Marie Robin n’est pas connue. Pour son activité, elle s’était vue remettre en mars 1920 la médaille de la Reconnaissance française et en mai la même année, la médaille de bronze des épidémies.

Le site des Servantes des pauvres à Joinville-le-Pont

 

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8 décembre 2021 3 08 /12 /décembre /2021 00:01

Marthe Marie Christine Léonie Valentine Pouponnot naît le 28 septembre 1907 à Charzais (act. Fontenay-le-Comte, Vendée). Elle est la fille de Marie Léonie Marceline Virginie Cantin et de son époux Jean Alfred Auguste Pouponnot, cultivateurs. Les parents seront ultérieurement épiciers à Fontenay-le-Comte.

Marthe Pouponnot rejoint la congrégation des Petites Sœurs de l'Assomption. À partir de 1921, elles s’installent dans l’ancienne école du Parangon à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). L’école, fermée pendant la première guerre mondiale, avait été transformée en hôpital auxiliaire de l'armée américaine puis en service de santé de la Croix-Rouge française. Elles y créent un centre infantile, doté d’un hôpital complémentaire de celui de Créteil. La congrégation utilise également le lieu comme noviciat.

Dans les recensements de la population, l’ordre ordinaire est d’indiquer en premier la responsable de la communauté. La première supérieure aurait donc été Georgette Mottot, citée en 1921. En 1926, c’est Marie Christine Drouard qui est indiquée dans cette position. En 1931, on trouve Marthe Pouponnot. La communauté compte, cette année-là, 68 sœurs dont la sœur Victorine-Marie (Victorine Grand), qui serait devenue la supérieure en 1936.

Marthe Pouponnot meurt le 22 novembre 1973 à Paris (15e arr.). Elle était toujours religieuse et domiciliée rue Violet, dans la maison de retraite de la Congrégation des Petites Sœurs de l’Assomption. Elle était âgée de 66 ans.

Le Parangon (avant l'installation des soeurs)

 

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6 décembre 2021 1 06 /12 /décembre /2021 00:01

Marie Christine Anna Drouard naît le 17 novembre 1902 à Curzay-sur-Vonne, Vienne. Elle est la fille de Victoria Félicie Gérard et de Louis Désiré Drouard, garde particulier du domaine du vicomte de Curzay. La famille, originaire de l’Oise, est nombreuse, plus d’une dizaine d’enfants.

L’aînée des filles, Alice Victoria Félicité, deviendra religieuse, sous le nom de sœur Radegonde Kergonan. Ce sera également le cas de Marie Christine Drouard. Elle rejoint la congrégation des Petites Sœurs de l'Assomption.

À partir de 1921, elles s’installent dans l’ancienne école du Parangon à Joinville-le-Pont, fermée pendant la première guerre mondiale, et qui avait été transformée en hôpital auxiliaire de l'armée américaine puis en service de santé de la Croix-Rouge française. Elles y créent un centre infantile, doté d’un hôpital complémentaire de celui de Créteil. La congrégation utilise également le lieu comme noviciat.

La première supérieure est Georgette Mottot. En 1926, c’est Marie Christine Drouard qui assume la fonction ; on compte cette année-là 43 sœurs. Elle l’a quittée en 1931, remplacée par Marthe Pouponnot.

Marie Christine Anna Drouard meurt le 27 mars 2007 à Issoudun (Indre). Elle était âgée de cent-quatre ans.

Le Parangon avant l'installation des Sœurs de l'Assomption

 

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4 décembre 2021 6 04 /12 /décembre /2021 00:01

Georgette Mottot naît le 28 août 1893 à Chablis (Yonne). Sa mère est Mathilde Clémence Barbier et son père Georges Mottot, marchands de nouveautés.

En 1921, Georgette Mottot est identifiée comme religieuse garde-malade sur la liste de recensement de la communauté religieuse catholique des Petites sœurs de l’Assomption à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Elle est citée en premier, place généralement réservée aux supérieures des congrégations, même si la fonction n’est pas identifiée.

Le relevé désigne, avant Georgette Mottot, le seul homme domicilié dans les lieux, l’abbé Victor Lalan, futur docteur en mathématiques et professeur à l’Institut catholique de Paris, grand blessé de guerre qui a dû être amputé d’une jambe, et requiert donc des soins.

La communauté comprend 43 sœurs et dispose d’un noviciat. Elle est installée dans le domaine du Parangon en 1920. Le site avait accueilli une école puis, pendant la guerre, un hôpital américain et ensuite un centre de la Croix-Rouge.

Cependant, Georgette Mottot quitte rapidement son habit religieux. Elle épouse, en août 1924 à Paris (12e arr.), un employé de commerce, Lucien Joseph Barberin. Il réside dans une commune voisine de Joinville, Saint-Maur-des-Fossés et ses parents demeurent à Chablis, ville d’origine de Georgette Mottot. Elle-même est devenue dactylographe.

Georgette Mottot-Barberin meurt le 15 novembre 1959 à Paris (4e arr.) ; elle était domiciliée, avec son mari, 19, rue Trousseau. Elle est inhumée au cimetière parisien d’Ivry. Elle était âgée de 66 ans.

Le noviciat des Sœurs de l’Assomption à Joinville-le-Pont

 

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2 décembre 2021 4 02 /12 /décembre /2021 00:01

Victor Charles Ambroise Lalan naît le 9 septembre 1895 à Hennebont (Morbihan). Il est le fils Marie Joseph Le Besco, couturière, et de son époux Joseph Marie Pierre Paul Lalan, dessinateur lithographe.

La famille est installée dans le Calvados, en 1906 à Saint-Manvieu-Norrey puis ensuite à Fontaine-le-Pin. Victor Lalan suit les cours de l’Institution Sainte-Marie, à Caen où il obtient plusieurs récompenses en mathématiques. Il intègre en 1913 le séminaire catholique de Bayeux, dans le même département.

Du fait du déclenchement de la première guerre mondiale, il est appelé de manière anticipée pour son service militaire et est mobilisé, en décembre 1914, au sein du 24e régiment d’infanterie ; en mai 1915, il est nommé caporal. Il est très grièvement blessé lors de la bataille de l'Artois, en septembre 1915 à Neuville-Saint-Vaast (Pas-de-Calais). Une grenade lui laisse une lésion légère à la main droite mais entraîne une désarticulation tibio-tarsienne de la jambe gauche, qui amène à son amputation. Il est réformé et dispensé des obligations militaires en février 1916. Il sera ensuite reconnu comme ayant un taux d’invalidité de 95%. Le comportement de Victor Lalan est remarqué : « Très bon gradé, énergique et dévoué. »

Ordonné prêtre à Bayeux, il s’installe ensuite en région parisienne. Peut-être parce qu’il a besoin de soins, il réside en 1921 dans le domaine du Parangon, géré par des religieuses catholiques, les Petites sœurs de l’Assomption, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est possible qu’il soit l’aumônier de la communauté, qui compte alors 43 sœurs garde-malades, dont une partie dans le noviciat. La supérieure est alors Georgette Mottot.

Au moins au cours des années 1921 et 1922, l'abbé Lalan se signale en tant qu’abonné au quotidien royaliste Action française.

À partir de 1919, Victor Lalan a engagé des études scientifiques au sein de l’école des sciences de l’Institut catholique de Paris (Catho). Il obtient des certificats en mécanique rationnelle, calcul différentiel et intégral et en astronomie.

Ayant obtenu sa licence ès sciences, il est à compter de 1923 chargé du cours de mécanique rationnelle, où il succède au professeur Lacaze. L’école des sciences de la Catho comptait alors cent étudiants dont cinq étrangers. Il soutient, avec succès, une thèse à la Faculté des sciences de l’Université de Paris en juin 1924 sur « Les propriétés infinitésimales projectives des variétés à trois dimensions » et obtient ainsi son doctorat ès sciences.

Nommé professeur adjoint en 1925, il poursuit son enseignement en mécanique rationnelle. Il donne en décembre 1926 une série de conférences sur l'initiation mathématique à la théorie d'Einstein, mobilisant des notions de calcul tensoriel.

En raison du départ de l'abbé Fouet, doyen de l'école, l’abbé Lalan devient professeur titulaire de la chaire de calcul différentiel et intégral à l’automne 1928. En septembre, il représente la Catho au congrès international des mathématiciens qui se tient à Bologne (Italie). Rendant compte des travaux, il fait remarquer qu’il « a suffi que ce congrès de mathématiciens s'ouvrît pour qu'une pluie bienfaisante se déversât à flots sur Bologne et ses environs, qui n'avaient pas reçu une goutte d'eau du ciel depuis plus de trois mois ». Un de ses collègues relève que, « s'il y a vraiment relation de cause à effet entre la réunion d'un congrès de mathématiciens et l'arrivée de la pluie, la recette est à retenir… »

À partir des années 1930, Lalan publie un nombre important de notes dans les comptes rendus de l'Académie des Sciences, et différents mémoires, par exemple en 1948, Un aspect mathématique de la Quarta Via de saint Thomas. Il s’intéresse en particulier au formalisme logique et mène des travaux sur la notion de temps. Son travail en cinématique est considéré remarquable par les professeurs Jean Abelé et Pierre Malvaux.

Il réagit cependant à certains de ses collègues, regrettant qu’ils produisent « un déluge de calculs sur un désert d'idées ». Le recteur de l’Institut catholique, Mgr Blanchet, releva qu’il « ne croyait pas que l'obscurité fût le signe nécessaire de la profondeur ».

Victor Lalan meurt le 8 juin 1954 à Paris (15e arr.). Il était âgé de 58 ans et résidait toujours à Issy-les-Moulineaux. Pour son activité militaire, il avait été décoré de la Croix de guerre 1914-1918 et de la Médaille militaire. L’église lui avait accordé le titre de chanoine.

 

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28 novembre 2021 7 28 /11 /novembre /2021 00:01

Jean Mégrot naît le 8 mars 1907 Paris (9e arr.). Il est le fils d’Alice Honorine Bock et de son mari Cléophas Ernest Georges Mégrot, employé de bourse. Ils vivent rue de Trévise. Mais Jean, de santé très fragile, est confié bébé à ses grands-parents paternels, à Saint-Amand-en-Puisaye (Nièvre), où son grand-père est maréchal-ferrant. Il y est toujours au début de la première guerre mondiale mais rejoint ensuite sa mère (qui s’est séparée de son père) et vit à Paris (18e arr.), rue des Abbesses, en avril 1918. Il travaille pour un patron dès qu’il a douze ans, tout en continuant à fréquenter le patronage de la paroisse Saint-Jean-l’Évangéliste de Montmartre. C’est là qu’il annonce qu’il veut devenir prêtre.

En 1920, il intègre la maîtrise de Notre-Dame de Paris et y reste jusqu’en 1923, année où il rejoint le petit séminaire de Conflans à Charenton-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) avant d’intégrer, en 1926, le grand séminaire à Issy-les-Moulineaux. Du fait de sa santé, il est peut-être dispensé de service militaire et est ordonné prêtre catholique en l’église Saint-Sulpice de Paris (6e arr.), en juin 1932.

Pour son premier poste, il est nommé vicaire à Saint-Germain de Vitry (Seine, act. Val-de-Marne), banlieue ouvrière, auprès du curé Roger Derry, qui sera ensuite résistant pendant la deuxième guerre mondiale et décapité par les Allemands en 1943. En mars 1935, l’abbé Mégrot est nommé vicaire de la paroisse de La Varenne Saint-Hilaire à Saint-Maur-des-Fossés, toujours dans le Sud-est parisien.

Il veut changer de voie et rejoint, en novembre 1936, l'abbaye Notre Dame de Tamié, monastère cistercien-trappiste à Plancherine (Haute-Savoie), dans le massif des Bauges où il devient frère Marie Bernard. Mais, selon l’historien Jean Roblin, « son tempérament indépendant et impulsif lui rend impossible toute discipline ». Il quitte l’abbaye en juillet 1937 et, après un congé qu’il passe chez sa mère, redevient vicaire dans la paroisse Sainte-Anne de Polangis, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en mars 1938.

Au début de la deuxième guerre mondiale, en octobre 1939, le père Mégrot est transféré à l’église Sainte-Geneviève et Saint-Maurice de Nanterre (Seine, act. Hauts-de-Seine). Encore vicaire, il doit gérer seul la paroisse, le curé en titre étant mobilisé tandis que le premier vicaire a été tué dans une action militaire. Face au froid et aux difficultés d’approvisionnement, il fonde en hiver 1941 une soupe populaire, l’une des premières de la banlieue Ouest de Paris. Le 20 décembre, il réussit à servir 300 repas après une expédition clandestine dans l’Orne pour se procurer du ravitaillement.

Même si le Service historique de la défense n’identifie pas Jean Mégrot en tant que résistant, plusieurs historiens, comme Marianne Andreucci-Pastor ou Roblin attestent de son activité de soutien à la résistance à l’occupation allemande, notamment par l’aide aux personnes recherchées ou voulant échapper au travail obligatoire en Allemagne.

Après la mort en août 1945 de sa mère, avec laquelle il vivait toujours, Jean Mégrot fait un second séjour à la Trappe de Tamié. Il n’y reste que quelques mois et est nommé en octobre 1946 second vicaire de la paroisse de l’Immaculée-Conception de Billancourt (Boulogne-Billancourt, Seine, act. Hauts-de-Seine). Il intervient en particulier auprès des travailleurs immigrés nord-africains de la commune.

Il quitte la banlieue pour une paroisse parisienne, Notre-Dame du Rosaire (14e arr.) en octobre 1952 puis il retrouve l’Est du diocèse à Coeuilly, dans la commune de Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne). C’est de parmi les dépendances de l’évêché de Paris la plus éloignée de Notre-Dame. Il rénove une chapelle à l’abandon puis, en 1958, supervise la construction de l'église Notre-Dame du Sacré-Cœur. Le quartier, qui accueille désormais plusieurs cités populaires, était encore rural et l’abbé Mégrot se présentait comme un curé de campagne. La paroisse couvrait cependant une population défavorisée et l’abbé Mégrot contribue à l’installation de sans-logis. Il obtient de l’évêché d’expérimenter la gratuité des mariages et enterrements à partir de 1955.

Malade, il présente sa démission de curé en juillet 1960. Elle est acceptée en avril l’année suivante. Il est hospitalisé à Nanterre puis à Paris, avec quelques périodes de rémission. Jean Mégrot meurt le 6 septembre 1962 à l’hôpital Notre-Dame du Bon-Secours de Paris (14e arr.). Il est inhumé à Champigny-sur-Marne. Il était âgé de 55 ans.

L'abbé Jean Mégrot

 

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