Début de la biographie de Chamba Balinov
Chamba Nudelich Balinov [Шамба Нюделич Балинов] naît le 5 mai 1895 à Novo-Alekseevskaya, Kraï de Krasnodar, région du Don, Russie. Il est le fils d’Ilyina Bembish [ou Hijin Bembich] et de son mari Nudel Balinov [ou Nudil Balinoff], une famille d’un milieu social modeste. La translittération de son nom sous la forme Chamba Balinov est la plus courante. On trouve également, principalement dans les sources anglo-saxonnes, Shamba Balinoff, Szamba Balinow en polonais et différentes variantes comme Balynov pour son nom et Samba ou Schamba pour son prénom. Plusieurs notices mentionnent une naissance en 1894, cependant la date de 1895 est confirmée par des documents officiels français et une lettre de Balinov.
La famille de Chamba Balinov est d’origine kalmouke, venant de la tribu de Jakamul (Dzhakamul), du groupe Ho Buch (Kho Bukh, Khoshuuds ou Khoshut), au sein de la région Remzhinken parmi les kalmouks du Don. Les hommes de cette communauté étaient intégrés au sein de l’armée des cosaques du Don.
Le village de Novo-Alekseevskaya est extérieur à l’actuelle République de Kalmoukie, constituée au sein de la fédération de Russie, et, selon le recensement russe de 2002, ne comprend plus de population kalmouke notable.
Ayant suivi les cours de l'école de son village natal, Chamba Balinov en ressort diplômé. En 1897, un recensement estimait que 4% des kalmouks savaient lire, un niveau bien inférieur à ceux d’autres peuples de la Russie, comme les Tatars (16%) ou les Russes (29%). Ultérieurement, Balinov sera présenté comme un autodidacte.
Chamba Balinov commence son service militaire au cours de la première guerre mondiale en tant que greffier du conseil d'administration du district de Sal, dans la ville de Salsk. De mi-1915 à avril 1917, il sert dans le 36e régiment de cosaques de Don sur le front allemand. Après la révolution, il poursuit dans le même régiment jusqu'à la fin de 1917, toujours dans la région du Don. Il rejoint un escadron basé à Salsk en juin 1918, qui a combattu avec les bolcheviks. En septembre 1918, il est affecté au 3e régiment de kalmouks du Don, qui opère dans la région. Il tomba malade en janvier 1919, et passa un mois dans un hôpital de Novotcherkassk puis obtient une permission de convalescence d’un mois. À partir d’avril 1919 et jusqu’en novembre de la même année, Chamba Balinov est traducteur de la langue kalmouk au conseil de district du district de Salsk. On le nomme, en novembre 1919, chef de la garde de la 5e section du district de Sal.
Selon l’historien Oleg Olegovich Antropov, « Dans la première moitié de 1918, l'anarchie régnait sur les vastes étendues des steppes kalmoukes, s'étendant entre la Volga et le Don, accompagnée d'éclats périodiques de conflits atteignant des massacres sanglants entre les villages cosaques, les nomades kalmouks et les villages russes. »
Territoire frontalier, la steppe kalmouke était prise en sandwich entre la région bolchevique de la Volga et le Caucase du Nord, qui était une arène de lutte acharnée entre l'armée blanche, les Soviétiques, les autorités cosaques et les gouvernements des nouvelles entités nationales.
À l'été 1918, la Grande Armée du Don déclara un État cosaque souverain tandis que l'armée allemande, occupait une partie de la région du Don, cherche à influencer certaines des nouvelles entités étatiques (Ukraine, Géorgie et Azerbaïdjan), tout en soutenant les groupes monarchistes abrités à Kiev. Le noyon (prince) Danzan Toundoutoff, ancien adjudant du Grand-Duc Nicolas, 27 ans, après avoir été élu chef des kalmouks au sein de l'armée d'Astrakhan, quitte le territoire pour la fin mai 1918 pour la Géorgie puis l'Allemagne où l'empereur Guillaume II propose de le soutenir dans la création d’une armée antibolchevique. Revenu dans son territoire, le noyon Toundoutoff tente de constituer l'Union du Sud-Est Don-Caucase, proto-État allié de l'Allemagne, mais il n’arrive pas à convaincre les autres dirigeants des peuples voisins de se rallier à lui. De plus, l'armée d'Astrakhan se trouve en concurrence, pour le recrutement des anciens officiers russes, avec l'Armée des Volontaires de Dénikine, autre chef antibolchévique. L’arrêt des financements allemands, en août 1918, conduit à un rapprochement avec les monarchistes, basés à Kiev (Ukraine).
De septembre 1918 à février 1919, le 3e régiment (celui de Balinov), défendit le district de Salsk contre les unités de l'Armée rouge opérant dans les steppes kalmoukes et assura le flanc droit de l'armée du Don, mise en difficulté par la baisse de ses ressources et des rivalités internes entre kalmouks et cosaques. Plusieurs dirigeants kalmouks devinrent partisans d’une alliance avec les bolcheviks et l'armée d'Astrakhan est dissoute dans les forces antibolchéviques de l'Armée des Volontaires le 1er mars 1919.
À suivre
Le prince Danzan Toundoutoff, noyon des Kalmouks

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