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2 septembre 2022 5 02 /09 /septembre /2022 06:01

Début de la biographie de Charles Chaussée

Charles Albert Vincent Chaussée naît le 19 décembre 1880 au Mans (Sarthe). Il est le fils de Louise Blot et de son mari Augustin Louis Chaussée, fabricant de fromage, installés rue des Maillets.

En 1895, la famille vit à Angers (Maine-et-Loire) où il est élève au lycée David d’Angers. Il obtient plusieurs prix, notamment en gymnastique et, en octobre 1898, il intègre l’école vétérinaire de Toulouse (Haute-Garonne). Il en ressort diplômé en 1902 et, ayant signé un engagement volontaire dans l’armée en novembre 1899, il entre comme aide vétérinaire stagiaire (aspirant) à l’école d’application de cavalerie de Saumur (Maine-et-Loire). À sa sortie de l’école, en août 1903, il devient aide-vétérinaire (sous-lieutenant) et est affecté au 10e régiment d’artillerie.

Transféré au 12e régiment de hussards en mai 1905, il y est nommé vétérinaire en second en septembre la même année (lieutenant). Il est détaché aux batteries montées de la division d’Oran (Algérie). Il participe à la vie mondaine locale, notamment à un banquet des originaires du Maine et de l’Anjou en décembre 1906 à Oran.

Propriétaires de chevaux, ’il les engage dans des courses à Oran, en les montant lui-même : Sourire-d’Avril (1907), Ajaccio (1909), Onagre (1910). Membre de la Société hippique d’Oran, il en devient le vétérinaire en janvier 1908.

En janvier 1908, Charles Chaussée part, avec son unité, au Maroc, où la France a obtenu lors de la conférence d’Algesiras en 1906 des « droits spéciaux » et s’est installée à Casablanca, avant de mettre en place le protectorat en 1912. Le territoire, soumis à des luttes internes, est considéré comme étant en guerre par l’armée française. Chaussée est en charge du service de l’artillerie et du train des postes d’Oudja, Aïn-Sfa et Taforalt.

Affecté au 3e régiment de spahis en avril 1910, Charles Chaussée retourne en Algérie en septembre la même année et  est détaché à la place de Constantine. Il est ensuite stationné à Biskra et rentre brièvement en France métropolitaine pour épouser, en octobre 1910 à Poitiers (Vienne), Louise Euphémie Désirée Aimée Moguet, fille d’un instituteur d’Haspres (Nord).

De nouveau envoyé au Maroc en mai 1911, il voyage avec son unité sous les ordres du capitaine Freyssunge à bord du paquebot à vapeur Aquitaine Il, de la Compagnie des Transports Maritimes. Il transporte d'Oran à destination de Casablanca 4 officiers, 16 sous-officiers, 221 hommes de troupe, 177 convoyeurs indigènes et 436 chevaux et mulets.

Séjournant à Rabat, Charles Chaussée, passé en janvier 1914 au 1er régiment de chasseurs d’Afrique, est nommé en mars vétérinaire major (capitaine). Malade, il rentre en France en mai puis renonce à son congé dès l’entrée en guerre en août 1914.

Au cours de la première guerre mondiale, nommé au 111e régiment d'artillerie lourde, Charles Chaussée fait l’objet de trois citations pour son activité où il est qualifié comme ayant « fait preuve dans l'exercice de ses fonctions d'un zèle et d'une activité inlassables ». Le 5 octobre 1915, il a soigné sous le feu 27 chevaux blessés par les obus. Le 28 août 1916, a fait preuve de la même conscience professionnelle pendant un bombardement d'avions qui jetait bas 66 chevaux. Il devient en 1918 vétérinaire divisionnaire de la 151e division et est remarqué en mai-juin 1918 à Soissons, puis en Champagne et sur l'Aisne en octobre-novembre. Il est félicité pour avoir « su conserver, dans de bonnes conditions, une cavalerie soumise à une très dure épreuve. »

Un nouveau pansement métallique pour les chevaux est préconisé par Chaussée, qui en précise l’emploi dans une publication de la Revue générale de médecine vétérinaire en mai 1917.

Après le conflit, Charles Chaussée est officier au sein du 61e puis du 22e régiment d’artillerie et en octobre 1920 dans le 5e groupe d’artillerie à cheval. Il rejoint pour un mois en mai 1921 l’armée française d’occupation des pays rhénans, en Allemagne. Resté en activité, il obtient en juillet 1921 une pension d’invalidité chiffrée à 10% pour emphysème pulmonaire, qui sera portée à 25% en mai 1925, même si son état général est qualifié de « très bon ». Alors en congé en demi-solde, il prend sa retraite de l’armée en février 1925

Maintenu dans la réserve militaire, Charles Chaussée assure en 1932 et 1933 le classement des chevaux de la région parisienne. Il est promu en juin cette même année vétérinaire major de 1e classe (commandant).

À suivre

Le pansement métallique pour chevaux Chaussée

 

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31 août 2022 3 31 /08 /août /2022 06:01

Antoine Mathon naît le 5 septembre 1880 à Vaux [act. Vaux-en-Beaujolais, Rhône] au lieudit La Cime des Prés. Il est le fils d’Annette Chavel et de son mari Antoine Mathon, vigneron.

Il exerce le métier de jardinier en 1900 à Asnières (Seine, act. Hauts-de-Seine) quand il est recensé pour ses obligations militaires. Il fait son service à partir de novembre 1901 au 149e régiment d’infanterie. Il est nommé caporal en septembre 1902 puis sergent un an plus tard, et libéré l’année suivante.

Retourné en région parisienne où il reprend d’abord son métier à Asnières, Antoine Mathon épouse en juin 1905 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), Léonie Marie Louise Courty, brodeuse. Ils s’installent dans le centre-ville de Joinville, rue de Paris. À partir de 1906, Antoine Mathon est employé par la firme cinématographique Pathé-Cinéma, qui dispose d’usines dans la commune.

Mobilisé en août 1914 au début de la première guerre mondiale dans le 12e régiment d’infanterie, Antoine Mathon est blessé à trois reprises : en juin 1915 à Metzeral (Haut-Rhin), il est touché à la main gauche par un obus ; en décembre 1915 Hartmannswiller (Haut-Rhin), son visage est atteint par un éclat de torpille ; enfin en août 1918, il est intoxiqué par les gaz et blessé par balle à la jambe gauche par des éclats de grenade. Il est démobilisé en février 1919.

Le comportement d’Antoine Mathon lui a valu deux citations. La première en septembre 1917, à l’ordre du régiment, est sobre : « Bon sous-officier, ayant toujours accompli son devoir ». La seconde en septembre 1918, à l’ordre de la division, a plus d’emphase : « Sous-officier d’un courage à toute épreuve, quoique blessé et intoxiqué, n’a pas voulu se laisser évacuer, faisant l’admiration de ses hommes, par son mépris du danger. »

Ayant repris son activité chez Pathé-Cinéma, Antoine Mathon se spécialise dans le développement de films. Il s’intéresse aussi à la vie sociale et devient en 1923 le trésorier de la section de Joinville des Prévoyants de l’avenir, importante organisation d’épargne populaire ; il prend la succession d’un des fondateurs de cette société de secours mutuels à Joinville en 1897, Louis Castanet. Mathon exerce toujours cette fonction en 1933.

Sur le plan politique, Antoine Mathon prend part à la création de la section de Joinville du Parti social français (PSF), formation d’extrême-droite fondée en juillet 1936 par le colonel François de La Rocque. Il en est le trésorier et continue ce rôle en 1938. Le président de la section est Georges Defert, futur maire de Joinville en 1953. Le PSF rassemble régulièrement plusieurs centaines de personnes lors de ses réunions mensuelles à Joinville. Ses membres participent au regroupement local des conservateurs et libéraux, l’Union des républicains, et plusieurs des élus lors des élections municipales de mai 1935 sont membres du PSF ou proche de lui, comme le maire Lesestre, un adjoint, Chaussée ou plusieurs conseillers municipaux, tels Defert et Clerté.

Résidant antérieurement à Alger, dans le quartier de Belcourt, rue de Lyon (act. avenue Mohamed Belouizdad), Antoine Mathon retourne en métropole et vit en 1961 à Paris (14e arr.), 11, rue Delambre.

Antoine Mathon meurt le 23 novembre 1961 à Paris (15e arr.). Il était âgé de 81 ans, veuf et père d’un fils. Ses obsèques ont lieu dans l’église Notre-Dame des Champs de Paris (6e arr.) et il est inhumé au cimetière parisien de Thiais.

Titulaire de nombreuses décorations, Antoine Mathon avait notamment la Croix de guerre, la Médaille militaire, la médaille interalliée, la médaille de bronze de la mutualité et la médaille d'argent du travail. Il avait été fait chevalier de la Légion d’honneur peu avant son décès, en février 1961.

Photo familiale d’Antoine Mathon dit Tony

 

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29 août 2022 1 29 /08 /août /2022 06:01

Albert Joseph Antoine Guichard naît le 5 mars 1924 à Saint-Bonnet-le-Château (Loire). Il est le fils de Simone Lombardin et de son mari Joannès Guichard, quincailler, originaires de Saint-Jean-Soleymieux (Loire). Il n’est pas recensé avec ses parents entre 1926 et 1936, contrairement à ses deux sœurs et à son frère aînés, et a donc été probablement confié à de la famille. Selon les historiens André Caudron et Nathalie Viet-Depaule, il est élève au lycée Ampère de Lyon (Rhône) de la sixième à la seconde, puis en classe de première au petit séminaire de Montbrison (Loire). Pendant la deuxième guerre mondiale, il passe son bac en tant que candidat libre puis s’inscrit en première année de sciences politiques à Lyon. A la fin de la deuxième guerre mondiale, Albert Guichard fait deux années de service social au Secours national puis à l'Entraide française qui lui succède à la Libération,, où il fait fonction de chef de service.

En 1945, Albert Guichard rejoint le séminaire de la Mission de France à Lisieux (Calvados). Selon Oscar Cole Arnal, il fut attiré par la Mission « elle représentait... un vent de révolution dans l’église, une rénovation dans tous les domaines ». Il fait un stage d’un an dans une des équipes de prêtres-ouvriers, à Givors (Rhône), où il est chargé du catéchisme et des colonies de vacances. Il est ordonné prêtre du diocèse de Lyon le 24 mai 1951. Incorporé à la Mission de France, il poursuit des études supérieures à la Faculté de théologie de Lyon dont il est licencié.

Toujours selon des témoignages confiés à André Caudron et Nathalie Viet-Depaule, ses parents, hostiles à sa vocation, lui avaient refusé toute aide financière. Il est pris en charge matériellement par la paroisse catholique lyonnaise de Saint-Pothin (3e arr.). Domicilié à Vénissieux (Rhône), il y anime des groupes d'action catholique. Durant l’été, Albert Guichard, alors âgé de 26 ans, obtient du cardinal-archevêque de Lyon, Mgr Gerlier, l'autorisation d'entrer au travail et devient ainsi un des derniers prêtres-ouvriers, ainsi qu’un des plus jeunes. Il est en usine à Saint-Étienne (Loire).

Le 1er mars 1954, le pape Pie XI interdit aux prêtres de travailler en usine. Albert Guichard décide de refuser, avec 72 autres prêtres-ouvriers Ils publient un texte dans lequel ils déclarent « Nous ne pensons pas que notre vie d’ouvriers nous ait jamais empêchés de rester fidèles à notre foi et à notre sacerdoce. (…) La classe ouvrière n’a pas besoin de gens qui se « penchent sur sa misère » mais d’hommes qui partagent ses luttes et ses espoirs. En conséquence, nous affirmons que nos décisions seront prises dans un respect total de la condition ouvrière et de la lutte des travailleurs pour leur libération. »

Il figure parmi les dix réfractaires de l’équipe de Lyon, Saint-Étienne et Givors qui envoient, le 23 mars 1954, une lettre adressée à l'archevêque de Lyon, Albert Guichard mentionnant son appartenance à la Confédération générale du travail (CGT) et au Mouvement de la paix, organismes proches du parti communiste à cette période.

D’après la notice que lui consacrent André Caudron et Nathalie Viet-Depaule dans le Maitron (Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français), Albert Guichard fait partie, en mai 1955, d’une commission des insoumis qui se réunit à pour traiter de la question « Comment, coupés de l'Église, garder une vie de foi ? » Dans une lettre du 13 janvier 1955, il écrit : « Il paraît impensable à un nombre de plus en plus grand de croyants et de prêtres dont je suis que les membres de l'Église et en particulier sa hiérarchie se bloquent indéfiniment et s'enferment dans l'ancien monde, la société et le régime bourgeois qui s'opposent par la force à l'établissement du monde plus fraternel qui se fait. Le seul vœu que je forme en ce début d'année, c'est donc celui pour lequel j'ai engagé ma vie : que le message évangélique ne soit pas injustement rendu inaccessible à des millions d'hommes "nouveaux" par la faute de ceux qui le lient en fait au monde bourgeois, quelles que soient leurs intentions ou leurs inconsciences. Ce ne sont pas des mots pour nous, mais une profonde réalité, puisqu'y être fidèle entraîne pour nous ruptures, incompréhensions, discrédit, sanctions et écueils pour notre foi elle-même. »

En 1957, Albert Guichard rejoint le bureau d’études en urbanisme BERU, fondé sous forme de société coopérative ouvrière de production (SCOP) par Max Stern, qui regroupe des chrétiens progressistes dont un autre prêtre, Maurice Ducreux. Il est sociologue et économiste. Le BERU travaille, souvent avec les municipalités communistes, à la rénovation de la banlieue parisienne. À l'automne 1958, Albert Guichard rejoint la CEGOS, organisme privé de formation continue professionnelle.

Installé à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), il quitte définitivement sa condition de prêtre et obtient sa réduction à l'état laïc des instances catholiques à Rome. Il épouse à Joinville, en février 1963, Paule Goubely, technicienne en publicité à Sedan (Ardennes), elle-même divorcée. Ils se séparent en automne 1965.

S’étant spécialisé dans l'étude de l'aménagement urbain des pays du Tiers-Monde, Albert Guichard séjourne au Brésil. Il épouse, en mai 1967 à Paris (12e arr.), Estella Pereira de Macedo. Il poursuit son activité, notamment pour le compte du ministère français de la Coopération et du secrétariat des missions d'urbanisme et d'habitat.

Albert Guichard meurt le 6 mars 2006 à Recife (Brésil). Il était âgé de 82 ans.

Joinville-le-Pont, années 1960

 

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27 août 2022 6 27 /08 /août /2022 06:01

Felix Louis Déat naît le 5 décembre 1885 à Brest (Finistère). Il est le fils d’Amélie Ernestine Le Roux et de son mari Joseph Déat, employé dans la marine. Ils vivent rue Marengo.

Au moment de son recensement pour le service militaire en 1905, il est employé dans la marine et domicilié avec ses parents à Guérigny (Nièvre). Il fait son service militaire à partir d’octobre 1906 dans la 14e section d’infirmiers ; il est nommé caporal en juillet 1907 sergent puis en janvier 1908 et démobilisé en septembre la même année.

Embauché en novembre 1908 comme employé surnuméraire des Postes et télégraphes, il est alors installé à Gannat (Allier). Il épouse en mai 1909 à Albertville (Savoie) Marie Balbine Céline Bernardi, fille d’un industriel italien producteur de pâtes (vermicellier). Ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy, avenue des Familles. Dans les Postes, Déat est devenu commis ambulant.

Au début de la première guerre mondiale en août 1914, il reste affecté à son administration puis, en février 1916, rejoint le 8e régiment de génie. Blessé en décembre 1917 lors d’une chute sur le front de bataille, il est déclaré inapte au service armé et retourne aux PTT. Après-guerre, il obtient en juin 1920 une pension de 246 francs pour son infirmité au genou et à la cuisse gauche.

En novembre 1919, Felix Déat est candidat en quatrième position sur la liste présentée par le parti socialiste SFIO aux élections municipales de Joinville, conduite par un ancien conseiller municipal, Georges Laruelle. Elle arrive en seconde position, avec 29,0% des votes, devant le Bloc indépendant de Jules Beauvais (droite libérale et conservatrice) mais derrière l’Union républicaine et sociale d’Henri Vel-Durand, qui regroupe des radicaux dissidents, des radicaux-socialistes et des socialistes indépendants, dont d’anciens élus SFIO de 1912. Déat obtient 499 voix pour 1 694 suffrages exprimés (29,5%) sur 1 715 votants et 2 491 inscrits.

Au second tour, après le retrait du Bloc indépendant, la liste socialiste, qui intègre alors Henri Lacroix, conseiller SFIO sortant, est distancée avec 34,5% du corps électoral contre 65,5% pour le centre-droit, et n’a pas d’élu. Déat obtient 506 voix pour 1 518 suffrages exprimés (33,3%) sur 1 537 votants.

L’année suivante, en février 1920, Déat est désigné comme membre de la commission exécutive de la section de Joinville de la SFIO, dont André Flambard est le secrétaire.

Comme la totalité des adhérents de Joinville, Felix Déat devient probablement membre du nouveau parti communiste constitué en décembre 1920 suite au congrès de Tours.

Felix Déat meurt le 25 mars 1922 à Paris (7e arr.), où il était hospitalisé. Il est inhumé au cimetière parisien de Pantin. Il était âgé de 36 ans, était domicilié dans l’arrondissement rue Godefroy-de-Cavaignac et était père de deux enfants.

Ancien bureau de poste de Joinville-le-Pont, vers 1900

 

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25 août 2022 4 25 /08 /août /2022 00:01

Max Maurice Léon Douy naît le 20 juin 1914 à Issy-les-Moulineaux (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il est le fils de Léontine Charlotte Rabaute, couturière, et de son marié Maurice Eugène Ernest Douy, représentant de commerce. Ils vivent rue Jean-Jacques-Rousseau. Mobilisé en 1914, son père revient blessé de la première guerre mondiale.

Après le conflit, Max Douy est initié à la musique, notamment au piano. Ses parents s’installent en 1923 rue des Entrepreneurs à Paris (15e arr.). Il apprend le dessin dans l’école laïque locale. Après avoir été opéré d'une péritonite en 1924, il est placé en pension dans un établissement des Jésuites pendant trois ans. Revenu à Paris, il poursuit son cursus scolaire au lycée Jean Baptiste Say. Il arrête ses études en juin 1930, son père rencontrant des difficultés pour faire vivre la famille, puis est embauché, en juillet, comme grouillot au studio Pathé-Natan, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est engagé pour un salaire de 550 francs par mois et est, pendant un an, affecté au relevé du contenu du magasin de décors, dont il doit dessiner et coter les éléments entreposés.

Vers la fin de 1933, Max Douy participe à la création d’un comité d’accueil de professionnels allemands réfugiés en France. Il adhère à l’Association des étudiants et artistes révolutionnaires (AEAR), fondée par Francis Jourdain et Léon Moussinac, proche des communistes. Il devient syndicaliste à la Confédération générale du travail-Unitaire (CGTU), sous l’influence de Jean-Paul Dreyfus, chef de plateau chez Pathé. Il devient assistant décorateur, notamment avec les frères Prévert.

La crise économique internationale ayant des répercussions sur l’industrie cinématographique, Max Douy est licencié en 1935. Il est, la même année, appelé à faire son service militaire comme secrétaire du chef de musique d’une unité d'aérostation à Metz (Moselle). Sur place, il participe à une formation de jazz et fréquente une loge de francs-maçons.

Pendant la deuxième guerre mondiale, il est mobilisé dans l’assistance au sol à l’aviation à Suippes (Marne). Il épouse, en décembre 1939 à Antony (Seine, act. Hauts-de-Seine) Colette Andrée Cornon. Démobilisé près de Toulouse en été 1940, Max Douy rentre à Paris où il travaille avec un restaurateur de tableaux.

Il est contacté en décembre 1940 Jean-Paul Dreyfus qui lui dit, selon son témoignage « Il faut faire quelque chose... on ne va pas rester comme cela prisonniers de ces messieurs [les Allemands]... il faut penser à l'avenir », il décide avec lui de s’engager dans la Résistance. Dreyfus prend alors le pseudonyme de Le Chanois. Ils rejoignent la Confédération générale du travail clandestine.

Avec la reprise de l'activité cinématographique en 1941, Max Douy retourne à son métier et devient chef-décorateur en 1942. Il collabore avec de nombreux grands réalisateurs, comme Jean Renoir, Max Ophüls, Jacques Becker, Jean Grémillon, Robert Bresson, Henri-Georges Clouzot ; c’est avec Claude Autant-Lara qu’il travaille le plus.

Parallèlement, Max Douy s’investit dans les instances professionnelles. En novembre 1943, il devient président des Architectes-décorateurs de film, une des composantes de la Corporation du cinéma qu’essaie de mettre en place le régime de Vichy. Celle-ci devient le Syndicat des techniciens de la production cinématographique et, en mai 1944, André Berthomieu en est le président et Max Douy un des commissaires au sein du bureau syndical.

Poursuivant son activité dans la Résistance, Max Douy est l’un des fondateurs du Comité de libération du cinéma français (CLCF), qui rassemble plusieurs réseaux rattachés au Conseil national de la Résistance (CNR) ; les réunions se font parfois chez lui, ou dans des locaux qu’il trouve dans les studios où il travaille. Le 19 août 1944, le CLCF lance l'insurrection dans le cinéma et occupe les locaux du Comité d'organisation de l'industrie cinématographique avenue des Champs-Élysées. Le CLCF organise les prises de vue de la Libération de Paris. Une quinzaine de cameramen sont placés aux endroits stratégiques, des cyclistes assurent les relais et Max Douy est le producteur du journal filmé de la Libération.

En septembre 1944, Max Douy devient vice-président de la commission technique du CLCF, dont Fred Orain est le président. La commission s’attache assurer une reprise rapide de l'activité de la production.

Après-guerre, Max Douy est vice-président du Syndicat des techniciens de la production cinématographique en 1950 et 1952.

Tout en étant toujours associé à Claude Autant-Lara, il réalise des décors pour Julien Duvivier, Alexandre Astruc, John Berry, André Hunebelle, Robert Enrico, Jean-Paul Rappeneau, Jean-Jacques Annaud, Costa Gavras, Coluche ou Christian de Chalonge. Il signe la décoration d’un James Bond, Moonraker de Lewis Gilbert.

Membre du parti communiste, Max Douy est cosignataire, en mars 1950, d’un appel des cinéastes pour participer aux Assises de la Paix à Paris. Avec d’autres « cinéastes des cellules communistes du cinéma », il lance en février 1955 un ciné-club baptisé Cinéma et Vérité. En 1965, comme de nombreux artistes, Max Douy appelle à voter pour le candidat unique de la gauche à l’élection présidentielle, François Mitterrand.

Tout en continuant à travailler principalement pour le cinéma, Max Douy réalise régulièrement des décors de théâtre et, parfois aussi, pour la télévision. Il cesse son activité en 1988 puis publie en 1993 un livre, Décors de cinéma : les studios français de Méliès à nos jours.

En avril 1997 Max et son frère cadet, Jacques Douy (1924-2010), également décorateur de cinéma, participent à Lorient (Morbihan) au festival Le cinéma, témoin des luttes, organisé par l’association Mémoire ouvrière.

Max Douy meurt le 2 juillet 2007 à Nogent-sur-Marne (Val-de-Marne). Il était âgé de 93 ans. Prix du meilleur décor en septembre au Festival de Cannes pour Occupe-toi d’Amélie de Claude Autant-Lara, il reçoit en 1982 le César des meilleurs décors pour Malevil de Christian de Chalonge. En 1991, il a été fait officier de la Légion d’honneur.

Max Douy

 

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23 août 2022 2 23 /08 /août /2022 00:01

Pierre Raymond Lambert naît le 9 mars 1910 à Paris (14e arr.). Il est le fils d’Henriette Joséphine Ringo, blanchisseuse, et de Simon Ézéchiel Gaston Lambert, employé de commerce, ils vivent rue Boyer-Barret. Ses parents se marient en novembre 1910 dans le même arrondissement et résident alors rue Lacaze.

Après leur divorce, ses parents se remarient tous les deux début 1920. Pierre Lambert vit avec sa mère et son beau-père, Georges Fernet. Ils sont installés en 1931 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) dans le quartier de Palissy, avenue des Familles. Pierre Lambert est employé de banque à Paris (9e arr.) ; il effectue sans doute cette-là son service militaire.

En septembre 1933, Pierre Lambert épouse à Joinville Juliette Maury, également employée de banque. Ils s’installent dans le centre-ville, rue de Créteil (act. boulevard du maréchal Leclerc). En février 1935, Lambert est désigné comme commissaire des comptes de la société « L’Immobilière 100, Faubourg Saint-Antoine » dont le siège social est à Paris (8e arr.), rue d'Anjou.

La situation de Pierre Lambert et de sa famille pendant la deuxième guerre mondiale n’est pas connue. À la Libération, il est désigné comme membre du comité local de Libération de Joinville. Il est le seul qualifié d’indépendant dans les notes conservées aux archives municipales, les dix autres étant mentionnés comme membres d’organisations politiques, syndicales, associatives ou de la Résistance. Le fait qu’il siège dans ce comité prouve qu’il a joué une rôle dans l’opposition à l’occupation allemande.

Un arrêté préfectoral du 26 septembre 1944 le nomme membre de la délégation spéciale chargée d’administrer la commune, après l’arrestation du bureau municipal par le comité de Libération le 20 août puis la dissolution de l’assemblée locale. Pierre Lambert fait ainsi fonction de conseiller municipal. Le maire est Robert Deloche, communiste, avec des adjoints représentant la gauche radicale et socialiste et des indépendants.

Lors des élections municipales d’avril 1945, Lambert est élu conseiller municipal sur la liste d’Union républicaine et résistante conduite par Deloche. Elle obtient une moyenne de 3 979 voix pour 6 447 suffrages exprimés (61,7%) sur 6 621 votants et 7 811 inscrits. Lambert arrive en troisième position. Deloche est réélu maire. Le conseil comprend officiellement 7 communistes, 6 socialistes SFIO, 5 radicaux et 9 indépendants de gauche, dont Lambert.

Le mandat de Lambert se termine en octobre 1947, et il n’est pas élu non plus en mai 1953.

Par contre, Lambert est de nouveau candidat en juin 1959, cette fois sur la liste du maire élu en 1953, Georges Defert (Rassemblement des gauches républicaines, centre-gauche). Au second tour, la liste emporte les 27 sièges à pourvoir avec 52,4%. Elle avait recueilli au premier tour 41,2% des votes exprimés, devant les communistes (32,2%) et une alliance des gaullistes, des socialistes SFIO et des démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire (23,5%).

Le bureau municipal est constitué de Deloche, maire, et de six adjoints : MM. Gaulin, Belhomme, Garchery, Perly, Derou et Lambert.

Pierre Raymond Lambert meurt le 5 juillet 1964 à Joinville. Il était âgé de 54 ans et père d’une fille.

Son épouse, Juliette Lambert, avait été, en mai 1956, l’une des marraines de la cloche baptisée Reine-Marie-Andrée-Antoinette, installée sur le clocher de l’église Saint-Charles-Borromée de Joinville à l’occasion du centenaire de la paroisse. Elle porte la devise « Je sonne la concorde. »

Le début de la rue de Créteil à Joinville-le-Pont

 

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21 août 2022 7 21 /08 /août /2022 00:01

Maurice François Delière naît le 9 mars 1908 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marie Françoise Delière, journalière et d’un père non dénommé. Il naît quai de la Marne. Sa mère était veuve d’un premier mariage et avait un fils de 24 ans, déjà marié.

Après avoir probablement fait son service militaire en 1929, Maurice Delière épouse en mars 1932 à Moncrabeau (Lot-et-Garonne) Clotilde Valérie Stumph, fille de métayer. Il se remarie en avril 1938 à Saint-Maur-des-Fossés, commune voisine de Joinville, avec Renée Jeanne Gagnaire.

Il ne faut sans doute pas le rapprocher du coureur cycliste Maurice Delière, connu en Belgique et dans le Nord de la France.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Maurice Delière est résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale selon le dossier constitué auprès du Service historique de la défense.

Après le conflit, il se marie une troisième fois à Joinville en mars 1970 avec Colette Léonie Jeanne Boutron.

Il meurt le 9 novembre 1975 à Créteil (Val-de-Marne) où il était probablement hospitalisé. Il était âgé de 67 ans.

La Marne à Joinville-le-Pont en 1908

 

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19 août 2022 5 19 /08 /août /2022 00:01

Reine Sophie Dosse naît le 7 août 1903 à Chatou (Seine-et-Oise, act. Yvelines). Elle est la fille de Julie Gautier et de son époux Victor Dosse, comptable pour la firme cinématographique Pathé dans cette commune.

En 1906, Victor Dosse est chargé de créer l’usine de tirage de films Pathé à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). La famille s’installe dans le quartier de Polangis, avenue de l’Île.

C’est dans cette commune que Reine Dosse épouse, en juillet 1926 André Léon Pierre Denis, commis agent de change. Ils partagent le nouveau pavillon des parents Dosse, avenue Chapsal. Après la naissance de leurs deux filles et la condamnation, en octobre 1930, du mari à de la prison avec sursis et à une amende pour « outrage public à la pudeur », le couple se sépare et ils divorcent en janvier 1939. Elle reprend son nom de jeune fille.

Après avoir quitté Pathé, Victor Dosse lance une entreprise d’ébénisterie et menuiserie d’art. Après la deuxième guerre mondiale, sa fille en devient administratrice.

Lors des élections municipales de novembre 1947, Reine Dosse est candidate à Joinville sur la liste du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste), conduite par Pierre Perly. Sa liste obtient une moyenne de 3 066 voix pour 6 974 suffrages exprimés sur 7 073 votants et 8 376 inscrits. Elle obtient 13 sièges, dont elle est la seule élue, et devance les communistes de l’Union républicaine et résistante du maire sortant Robert Deloche (43,3%, mais le même nombre de conseillers municipaux). Les socialistes SFIO (6,5%, 1 siège) et les démocrates-chrétiens du Mouvement républicain populaire MRP (5,8%, pas d’élu) complètent le tableau électoral. Le vote de l’élu socialiste en faveur de Deloche lui permet de conserver son siège.

En novembre 1951, le journal libéral régional présente Reine Dosse comme « la militante n° 1 du RPF ». Avec trois jeunes militants gaullistes, elle collait des affichettes pour une messe organisée à la demande de sa formation à la mémoire du maréchal Leclerc. Des incidents éclatent avec une quinzaine de communistes dont André Langat, adjoint au maire, et un conseiller municipal. Elle dépose plainte.

Suite aux inondations de janvier 1953, qui font plus de 1 800 morts dans le sud-ouest des Pays-Bas, Reine Dosse lance, avec la section de Joinville du RPF, dont elle est la responsable, une souscription « Pour soulager les misères en Hollande. »

La fin du mandat se déroule dans une forte tension. Le seul siège socialiste échoit à quatre personnes successivement, suite à trois démissions liées à la mésentente à gauche. L’exclusion du maire du groupe communiste provoque un émoi dans la population. Les élus de droite se scindent en deux groupes, l’un restant fidèle à l’étiquette RPF tandis que d’autres prennent leur autonomie. Faute d’accord entre eux, bien qu’ils aient alors la majorité parmi les élus, la démission de son poste de Deloche provoque l’élection d’une communiste pour le remplacer, Amélie Trayaud.

Les élections municipales de mai 1953 voient la concurrence entre les deux listes de droite s’exacerber. Elles obtiennent le même nombre de sièges (six chacune), mais ce sont les dissidents, soutenus par le Rassemblement des gauches républicaines (RGR, centre-gauche) qui sont devant avec 22,1% des votes contre 19,8% aux gaullistes, 12,3% à la SFIO et 9,2% au MRP. Les communistes sont en tête avec 35,6% et dix élus, mais l’appoint des trois socialistes ne suffit pas, le MRP rejoignant le RGR et le RPF pour faire élire Georges Defert (RGR) maire de Joinville.

Reine Dosse a obtenu le meilleur score de sa liste, avec 1 457 voix pour 6 748 suffrages exprimés (21,6%) sur 6 979 votants et 8 482 inscrits. Elle entre au bureau municipal en tant que maire adjointe. Elle est la première à exercer ce mandat à Joinville. Avec la section et les autres élus RPF, elle signe en juillet 1953 une motion de protestation contre la condamnation aux États-Unis des espions Rosenberg. Le RPF s’associe à l’initiative des communistes sur ce dossier.

Lors du centenaire de la paroisse Saint-Charles-Borromée de Joinville, en mai 1956, une cloche est baptisée du nom de Reine-Marie-Andrée-Antoinette en l’honneur de Reine Dosse et d’autres paroissiennes. Cependant, malade, elle n’assiste pas à la cérémonie.

Dans son activité municipale, Reine Dosse a la charge des personnes âgées et des affaires sociales. Elle suit notamment la construction, en 1958, du centre de protection maternelle et infantile, jusque-là implanté dans le dispensaire communal.

Le scrutin municipal de juin 1959 se situe dans un cadre différent, la proportionnelle cédant la place à un mode majoritaire. Les gaullistes de l’UNR s’allient à la SFIO et au MRP. Ils arrivent troisièmes, derrière la liste du maire (41,2%) et les communistes (32,2%). Au second tour, la part de l’alliance se réduit à 13,1% tandis que Defert est largement réélu. Dosse ne siège plus au conseil municipal.

Après avoir cessé d’administrer la menuiserie familiale en 1973, Reine Dosse meurt le 6 juin 1977 à Sevran (Seine-Saint-Denis). Elle était âgée de 73 ans. En mars 1956 elle avait été faite chevalière du Mérite social.

Photo Reine Dosse (arch. fam.)

 

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17 août 2022 3 17 /08 /août /2022 00:01

Jules Alfred Augier naît le 14 juin 1875 à Paris (12e arr.). Il est le fils de Marie Philomène Antoinette Macrel, concierge, et de son époux Jean Louis Augier, également concierge et antérieurement cavalier de manège puis homme de confiance. Ils vivent rue Jules-César.

En 1895, Jules Augier, son frère aîné Louis et sa mère sont installés à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue du Pourtour-des-Écoles, dans le quartier du Centre. Les deux frères sont comptables.

Il effectue en novembre 1896 son service militaire au sein du 32e régiment d’artillerie, où il est nommé en septembre 1898 brigadier puis brigadier-fourrier en décembre la même année. Il est démobilisé en septembre 1899.

Installé avec sa mère rue de Paris, toujours à Joinville, Jules Augier est employé, au moins depuis 1901, pour M. Lhomme et rejoindra à sa fondation en 1924 la société Lhomme et Argy, initiée par deux ingénieurs des Arts et Métiers, spécialisée dans les appareils de mesure et d’essais physiques et mécaniques. Il épouse en novembre 1901 dans cette ville Euphrosine Petit, originaire des Deux-Sèvres et fille d’un garde-champêtre d’Indre-et-Loire. Ils s’installent dans le quartier de Polangis, toujours à Joinville mais sur la rive gauche de la Marne, d’abord avenue Oudinot puis avenue Jamin.

Au cours de la première guerre mondiale, Jules Augier est mobilisé d’abord dans son régiment puis au sein du 1er régiment d’artillerie de montagne en novembre 1914, où il devient sous-officier comme maréchal des logis fourrier. Il passe au 2e régiment d’artillerie en décembre 1917 et est démobilisé en janvier 1919.

Après le conflit, Jules Augier prend des responsabilités dans la vie associative locale. Il est trésorier adjoint de l’Union amicale de Joinville Champigny en 1924, qui organise des concerts et des bals. Elle est présidée par Victor Dosse, directeur de l’usine cinématographique Pathé de Joinville.

En 1925, il est administrateur de La Tirelire, société d’épargne, dont Brisset est le président. Il devient également membre du conseil d’administration du bureau de bienfaisance municipal de Joinville.

Sur le plan politique, Jules Augier est manifestement proche des milieux radicaux-socialistes de la commune. Il prend part en octobre 1934 à des élections municipales partielles, organisées suite au départ de dix conseillers municipaux sur 27, du fait de décès ou démissions. Un accord est scellé entre le maire, radical-socialiste, Émile Briolay, et les conservateurs et libéraux du Comité d’union républicaine et d’action sociale, présidé par Émile Lecuirot, conduisant à ce qu’une liste dite de Concentration républicaine soit constituée avec six membres du comité et quatre radicaux.

Mais cet accord ne fait pas l’unanimité, y compris au sein du parti radical-socialiste, et une Liste des républicains indépendants se présente, avec plusieurs radicaux également ; Jules Augier y figure en troisième position. Le parti socialiste SFIO, qui s’est désolidarisé de la municipalité élue en 1929, concourt également au scrutin, de même que le parti communiste.

Au premier tour, la Concentration républicaine devance nettement le groupe indépendant, qui se retire, tandis que les socialistes, légèrement distancés par les communistes, se désistent en leur faveur. Au second tour, le centre-droit emporte les dix sièges. Augier avait obtenu 593 voix pour 2 297 suffrages exprimés (25,8%) sur 2 360 votants et 3 225 inscrits.

Lors des élections municipales générales de mai 1935, Jules Augier est de nouveau présent, cette fois sur la liste du maire sortant, Émile Briolay, qui rassemble les radicaux-socialistes et des socialistes indépendants. La droite locale a rompu l’alliance conclue en 1934 et se présente de manière concurrente. Le bilan de la municipalité et présenté comme ayant réalisé d’importants travaux d’amélioration et d’embellissement ; reconnaissant avoir dû augmenter les impôts locaux, ils se justifient par l’aggravation des charges imposées à la commune (contingent incendie, allocations chômage, moins-values sur les recettes).

La liste de centre-gauche est devancée nettement par la droite, avec 26,8% contre 32,6%, et talonnée par les communistes à 23,5%, les socialistes étant à 12,3%. Désormais retraité, Jules Augier, qui figure en 16e position, obtient 757 voix pour 2 856 suffrages exprimés (28,5%) sur 2 923 votants et 3 433 inscrits.

Au second tour, les listes communiste et socialiste fusionnent, tandis que les deux autres se maintiennent. L’Union des républicains, malgré une faible avance à 40%, reçoit 25 des sièges à pourvoir, les deux derniers allant à la gauche (39,7%) tandis que les radicaux-socialistes reculent à 19,5% et n’ont pas d’élu. Augier recueille 552 voix pour 2 899 suffrages exprimés (19%) sur 2 924 votants.

Jules Augier meurt le 26 mai 1937 à Joinville. Il était âgé de 61 ans et père d’une fille. Il avait été décoré de la médaille de la Victoire pour sa participation à la première guerre mondiale ainsi que de la médaille d’argent du travail.

Plaque de la société Lhomme & Argy, où travaillait Augier

 

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15 août 2022 1 15 /08 /août /2022 00:01

Juliette Maria Galland naît le 3 novembre 1913 à Verzenay (Marne). Elle est la fille de Lucie Eugénie Jeannin et de son époux René Galland, vigneron. Son père meurt à la guerre en octobre 1914, quand elle a moins d’un an. Sa mère vit ensuite à Paris (18e arr.), rue des Saules, où elle est pâtissière, et se remarie en septembre 1924 avec un pâtissier d’origine alsacienne, Aimé Marius Blind. Elle meurt en mai 1928, quand Juliette Galland a 14 ans. Elle continue à vivre avec son beau-père, qui se remarie en juin 1929 avec une manucure, également native de Sélestat.

Selon la notice du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français (Maitron), Juliette Galland exerce les métiers de coiffeuse puis de lingère. Elle n’a cependant pas de profession déclarée lors de son mariage, en janvier 1937 avec Pierre Derrien, garçon boucher. Ils s’installent à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne).

Pendant la deuxième guerre mondiale, Pierre Derrien, militant communiste et engagé dans les Francs-tireurs et partisans (FTP), est arrêté sur dénonciation puis condamné à mort par les autorités allemandes et fusillé en octobre 1943 au Mont-Valérien (Suresnes, Seine, act. Hauts-de-Seine).

Après-guerre, Juliette Derrien vit à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), est, d’après le Maitron, vendeuse ambulante de chaussures et adhère en novembre 1944 au parti communiste et à l’Union des femmes françaises (UFF). Le maire, Robert Deloche, également résistant et communiste, la sollicite pour figurer lors des élections municipales d’avril 1945 sur la liste d’Union républicaine et résistante, qui rassemble des communistes, des socialistes SFIO, des radicaux et des personnalités classées comme divers-gauche. Avec 61,7% des suffrages exprimés, la liste emporte les 27 sièges à pourvoir dès le 1er tour.

Comme il s’agit du premier scrutin dans lequel les femmes sont électrices, Juliette Derrien fait donc partie des toutes premières élues françaises ; elle obtient 3 786 voix pour 6 447 suffrages exprimés (58,7%) sur 6 621 votants et 7 811 inscrits et arrive au dernier rang des candidats élus. Trois autres joinvillaises entrent en même temps qu’elle dans l’assemblée locale : Adrienne Chagnon, Valentine Nicolas et Amélie Trayaud (future maire de la commune en 1953). Le conseil est composé officiellement de 7 communistes, 6 socialistes SFIO, 5 radicaux et 9 indépendants de gauche, catégorie à laquelle semble être rattachée Juliette Derrien bien qu’elle soit membre du PCF. Robert Deloche est réélu maire.

Citant des sources provenant des archives du parti communiste, la notice du Maitron mentionne que Juliette Derrien se considère, en 1947, qu’elle est « trop faible politiquement » pour assurer des responsabilités électives et ne se représente pas. En avril 1947, elle est embauchée comme employée du Centre de diffusion du livre et de la presse (CDLP), organisme lié au parti communiste.

Juliette Derrien meurt le 5 décembre 1995 à Plouzané (Finistère). Elle était mère d’une fille.

Goûter organisé en 1945 par l'Union des femmes de France à Joinville-le-Pont

 

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