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3 mars 2018 6 03 /03 /mars /2018 00:01

Antoine Maurice Poulitou naît le 8 novembre 1878 à Bordeaux (Gironde). Il est le fils de Françoise Rosalie Lanuza et de son époux, Mathieu Poulitou, employé.

Militaire de carrière, Poulitou est affecté au 53e régiment d’infanterie de ligne en garnison à Tarbes (Tarn). Puis, à partir de 1905, il est sergent instructeur à l’École normale de gymnastique à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

Il est sélectionné pour participer, le 10 septembre 1905 à la traversée de Paris organisée par le quotidien sportif L'Auto et la Société d'encouragement à la natation. Qualifiée d’épreuve « monstre » dans la presse, elle se nage sur 12 kilomètres entre le pont National et le viaduc d'Auteuil et jouit d’une couverture médiatique considérable. Sept nageurs et une nageuse y sont inscrits, venant de Grande-Bretagne d’Australie ou de France. L'Auto décrit ainsi Poulitou, nouveau venu dans les courses de fond : « un gaillard de tout premier ordre, un homme courageux par excellence, qui représentera l'Ecole de Joinville où il est attaché, sa bonne ville natale Bordeaux et... la France, bien entendu ! » Un autre quotidien, La Croix, estime qu’il est « l'un des meilleurs moniteurs de notre Ecole nationale de Joinville. »

S’il est le seul joinvillais à nager, deux autres athlètes de la commune sont présents dans les bateaux suiveurs d’autres nageurs, les frères Lavogade. Les journaux mentionnent que Poulitou s’entraînait avec ardeur et était dans forme splendide. Cependant, après une heure et demi de course, Poulitou abandonne et monte à bord du bateau suiveur alors qu’il est au niveau du pont au Change, au tiers du parcours. La raison donnée officiellement est qu’il est « à bout de forces ». Cependant, la plus grande partie des journaux veut croire à une autre raison : c’est contre son gré que Poulitou est obligé de s'arrêter. Un capitaine de l'Ecole militaire de Joinville lui aurait ordonné d’arrêter, sur ordre venu du ministère la Guerre, car il aurait négligé de demander à ses chefs, avant de se mettre l’eau, une autorisation régulière lui permettant de prendre part à la course.

Entraîneur dans divers sports (boxe, gymnastique), Poulitou participe également à la préparation militaire, par exemple avec la société Le Jeune Soldat en 1906. Il assume également des responsabilités dans divers clubs, devenant en 1906 membre du comité du Cercle Athlétique de Paris et trésorier de la Société athlétique de Joinville.

Installé avenue Jamin, dans le quartier de Polangis, Poulitou épouse en juillet 1907 à Joinville Élise Mahé, qui vient du quartier voisin de Palissy.

Sans avoir d’engagement politique connu, Poulitou fréquente de nombreux radicaux-socialistes, par exemple Albert Gallas, président de la Société athlétique de Joinville et du comité radical-socialiste de la ville.

Comme nombre de ces derniers, Poulitou est franc-maçon, à l’instar d’ailleurs de bien des officiers et sous-officiers de l’école de Joinville. Le quotidien d’extrême droite La Libre Parole en recense sept en 1912. C’est d’ailleurs le lieutenant Paul-André Giansilj qui est le vénérable de la loge Germinal, installée rue Transversale à Joinville, à laquelle Poulitou est affilié. En avril 1908, il présente un rapport sur « Les productions coloniales et l’intérêt qu’elles présentent pour la métropole » au temple d’une autre loge, La Solidarité nogentaise, à Nogent-sur-Marne.

Devenu adjudant, Poulitou lance début septembre 1911 une section d'éducation militaire préparatoire à la Société d'enseignement moderne de Paris (12e arr.), initiative remarquée par la grande presse. Il meurt cependant quelques jours plus tard. Le lieu et la date exacte de son décès ne sont pas connus ; il avait 32 ans et n’avait pas eu d’enfant.

Décoré d’une médaille de bronze pour le sauvetage de trois personnes en danger de se noyer (deux en 1905 au Perreux et une l’année suivante à Joinville), Poulitou avait également obtenu en 1910 les Palmes académiques, en tant qu’officier d’académie. Il avait aussi reçu la même année la médaille d'honneur de la Ligue du bien public.

 

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25 février 2018 7 25 /02 /février /2018 00:01

Chéhadé Charles Zalta naît le 7 juin 1878 à Damas, Turquie d’Asie (act. Syrie) dans une famille juive. Il fait des études de médecine à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (act. Liban). Devenu docteur en 1903, il poursuivra des études spécialisées à Paris pour être gynécologue et prendre le poste de chef de clinique adjoint à la Maternité française de Beyrouth. Il s’installe en 1908 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

En 1911, Zalta a ouvert un cabinet de gynécologie dans le quartier de Polangis à Joinville. En décembre de la même année, il secourt dans un train en partance pour Nice un célèbre jockey américain, O'Connor, victime d’un gris de glace lui ayant profondément entaillé l'avant-bras et sectionné l'artère cubitale. Présent dans le train, le docteur Zalta et un professeur de la faculté de Lille, Lefort, opérèrent O'Connor, dans le train même, recousant la plaie avec des aiguilles à coudre ordinaires…

La carrière médicale de Zalta sera particulièrement longue, puisqu’il est toujours médecin assermenté en 1962. Elle est également diversifiée. Ainsi, en 1930, Zalta est médecin des Studios Paramount de Saint-Maurice, commune adjacente à Joinville, les deux communes étant alors parmi les pôles cinématographiques français.

Naturalisé français en février 1911, Zalta s’engage dans l’armée, d’abord dans l’infanterie, avant d’être nommé médecin aide major en 1912 et basculé dans la réserve. Il reprend une fonction active pendant la première guerre mondiale, gérant une ambulance sur le front Est. En 1916, il devient médecin chef de l’hôpital militaire de Mont-Louis (Pyrénées-Orientales).

En mars 1917, les ministres de la guerre et des affaires étrangères désignent Zalta, en compagnie d’un autre médecin, Calmette, pour accompagner l’envoi de troupes françaises en Palestine.

Selon le quotidien Coemedia, en mars 1932 « Le docteur Zalta, provoqua t'engagement de plusieurs milliers de Syriens sous les drapeaux français et fut officiellement félicité pour la part qu'il prit au développement de l'influence française en Syrie et dans le Grand Liban ». Il était membre du comité syro-libanais, qui plaidait pour une indépendance par rapport à la Turquie et siégeait, en 1917, au sein de l’Association nationale pour la défense des idées françaises à l'étranger, présidée par l’ancien ministre de l'intérieur Georges Leygues.

Peu avant la fin de la guerre, en octobre 1918, Zalta lance de Damas, au nom du Comité Syrien de Paris un appel, publié par le quotidien L’Intransigeant : « Une voix faite de prières et d’espoir après une longue agonie, une voix frémissante et suppliante monte vers la France en guerre, résolue à châtier les mécréants pour le droit et la justice. C'est la voix de la Syrie, française de cœur et d’âme, de sang aussi puisque c'est à cause de son amour pour la France qu’on la torture. (…) France, délivre-nous et prends-nous dans les replis de ta robe tricolore. »

Le mariage du docteur Zalta avec Pauline Bollach (probablement d’origine alsacienne) à la mairie du troisième arrondissement de Paris en avril 1920 est un évènement mondain rassemblant une grande affluence venue des mondes médical et journalistique avec la participation de plusieurs artistes.

Le Dr Zalta crée en 1923 à Joinville une clinique municipale populaire, où les consultations sont gratuites pour les inscrits au bureau de bienfaisance, et limitées à 3 francs pour les autres, reversés pour moitié à la caisse des écoles et au bureau de bienfaisance. À côté de son activité professionnelle, Zalta est également artiste. Il expose des sculptures en 1927 au Salon des Médecins de Paris.

L’appartenance de Charles Zalta à la franc-maçonnerie est mentionnée dès 1906, quand il séjourne encore à Beyrouth. Elle est confirmée par des bulletins et répertoires en 1909, 1925 et 1934.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Zalta, qui réside toujours à Joinville, est victime de spoliation en tant que juif. Son fils aîné, Claude deviendra un résistant sous le nom de Claude Grégory, condamné à mort et évadé, proche un temps du parti communiste puis fondateur de l'Encylopædia Universalis. Le second fils, Jean Pierre Zalta, médecin, sera professeur des universités de biologie et de génétique moléculaires. Tous les trois sont chevaliers de la Légion d’honneur.

En outre, Charles Zalta fut décoré en 1914 de la médaille de bronze des épidémies en tant que « victime de son dévouement en 1909 et 1911 auprès de malades atteints d’affections contagieuses ». Il est titulaire des Palmes académiques, officier d’académie en 1911 et officier de l’instruction publique en 1930. Il était également chevalier du Mérite agricole depuis 1911.

Chéhadé Charles Zalta meurt le 15 mai 1962 à Créteil (Val-de-Marne). Il résidait toujours à Joinville.

 

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21 février 2018 3 21 /02 /février /2018 00:01

Jeanne Voitot, naît le 28 avril 1869 à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne). Elle est la fille de Marie Josephte Voitot, sans profession, et d’un père non désigné. Sa mère épouse en décembre 1877 à Joinville Célestin Joseph Voitot, qui la reconnaît pour sa fille.

Elle a elle-même 27 ans en décembre 1896 et réside à Paris (14e arr.), exerçant le métier de repasseuse, quand elle donne naissance à un fils, Raymond Voitot. Il sera reconnu par son mari, Maurice Watrinet, qu’elle épouse en septembre 1909 à Paris (12e arr.). Elle est alors employée de commerce, réside rue de Chaligny et ses parents sont décédés.

Les nouveaux époux s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où son mari, ancien secrétaire général de la mairie, est devenu entrepreneur de pompes funèbres et conseiller municipal.

Lorsque, en mai 1912, la liste sur laquelle figure son marie, remporte la majorité dans l’assemblée communale, Jeanne Watrinet va s’engager dans la vie de la section de Joinville de l’Œuvre de l’allaitement maternel, organisation humanitaire qui est, traditionnellement depuis sa fondation en 1899, administrée par des femmes d’élus municipaux. Elle accueille toutes les demandes qui lui sont adressées, sans distinction de religion ni d'état civil.

Suite à un désaccord avec la structure nationale du Dr Georges Bitterlin, fondateur de la section, une partie des bénévoles créent une nouvelle association, la Mutualité maternelle, qui s’ajoute à l’Union des mères, d’obédience catholique. Jeanne Watrinet reste à l’Allaitement maternel, étant vice-présidente de la section dont Mme Lenormand est présidente.

À l’âge de 49 ans, Jeanne Watrinet meurt le 15 octobre 1918 à Joinville. Enterrée dans la commune le 20, Mme Lenormand, présidente de l’Allaitement maternel, lui rend hommage tandis que le maire, Ernest Mermet, malade et alité, a transmis un message de condoléances pour l’épouse de son adjoint. Son mari continuera de participer à la vie de l’œuvre. Son fils unique était décédé en août 1913.

 

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19 février 2018 1 19 /02 /février /2018 00:01

Suite de la biographie de Maurice Watrinet.

La première guerre mondiale va amener Watrinet à intégrer la municipalité. En l’absence du maire, c’est lui qui lit publiquement à la mairie, samedi 1er août 1914, le décret de mobilisation générale de la population. Il est chargé d’attribuer les secours aux chômeurs de la rive droite de la Marne (quartiers du Centre et du Canal), qui reçoivent des jetons acceptés par les commerçants, la monnaie métallique faisant défaut. En novembre 1914, Vel-Durand étant mobilisé, le maire donne à Watrinet la délégation d’adjoint.

Malgré le climat général d’union sacrée, des polémiques continuent dans la presse hebdomadaire locale entre les radicaux et leurs opposants : à propos du licenciement d’un employé du cimetière, d’une propriété municipale, d’un prétendu ostracisme à l’égard des anciens combattants de 1870-1871, du prix du gaz, de la gestion très personnelle des secours par le maire, de l’approvisionnement en charbon et en viande…

En 1919, Dalbavie, déjà signalé antérieurement comme malade, ne poursuit pas sa fonction d’adjoint, remplacé par Henri Vel-Durand, tandis que Watrinet conserve son poste jusqu’au renouvellement général de novembre 1919.

Non candidat lors de ce scrutin, Watrinet, qui a alors 60 ans, cesse son activité politique publique. Il reste président de la 1164e section de la société de secours mutuels Les Prévoyants de l’avenir, qu’il a fondée à Joinville en 1896 et qu’il continue de présider jusqu’en avril 1923, date où son départ de la commune est signalé.

En 1910 et 1911, Watrinet était également vice-président d’un autre groupement mutualiste local, la société de secours mutuel des sapeurs-pompiers de la subdivision de Joinville.

Décoré des Palmes académiques, il est fait officier d’académie en janvier 1904 puis officier de l’instruction publique en février 1914.

Maurice Watrinet, dont le fils unique était décédé en 1913 et l’épouse en novembre 1918, disparaît à son tour le 8 août 1937 à Joinville. Il était âgé de 77 ans..

 

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17 février 2018 6 17 /02 /février /2018 00:01

Suite de la biographie de Maurice Watrinet.

Au sein du conseil municipal, Watrinet s’intéresse notamment au patronage laïque et aux écoles. Deux évènements vont précipiter la crise ouverte au sein de l’assemblée communale, attisée par la vieillesse du maire, Eugène Voisin, qui a 76 ans en 1911, et la perspective de sa succession. Le premier, c’est la dégradation du chemin de Brétigny, abîmé par les tombereaux d’un entrepreneur de travaux publics qui transporte depuis le port sur la Marne les résidus du dragage de la rivière ; certains reprochent à la mairie son incapacité à faire cesser cette gêne. Le deuxième déclencheur est la divulgation de comportements répréhensibles de certains élèves de l‘école primaire publique du quartier de Polangis, qui est reprochée au directeur de cette école ; il est défendu par le curé de la paroisse et par les élus dissidents, tandis que les francs-maçons et la majorité municipale critiquent le directeur.

Début février 1911, quatre conseillers municipaux élus sur la liste radicale en 1908, Watrinet (démissionnaire du comité radical), Mermet, Vel-Durand et Arnaud, participent à une réunion du parti socialiste SFIO, dont la section est animée par Émile Lebègue, à laquelle se joignent le libéral Louis Gallas et un des opposants de 1908, Théophile Leteuil. Ensemble, ils réclament la démission du maire. Le 16 du même mois, le compte-rendu de mandat du conseil municipal devant la population dans le café Denis a Polangis, est particulièrement houleux. Voisin, malade, est absent, mais les quatre dissidents, applaudis par leurs alliés, appellent de nouveau à son départ. La tension est tellement vive qu’en mars la police assure la protection de Louis Rey, première cible des opposants.

En avril 1911, Arnaud, Mermet, Poitevin, Vel-Durand et Watrinet démissionnent de leurs fonctions de conseillers municipaux de Joinville, provoquant des élections partielles en mai car deux autres sièges étaient vacants, Provin et Beauvais ayant également rendu leur mandat antérieurement. Les six démissionnaires, qui se représentent, sont réélus, le septième siège, convoité au premier tour par le socialiste Lebègue, est emporté au second par Richard-Cugnet. La liste, soutenue par la majorité municipale, dirigée par René Martin, président de l’Union des commerçants et comprenant des responsables économiques ou d’associations, est battue. Les radicaux qualifient les dissidents de Saxons, c’est-à-dire de traîtres, par allusion aux troupes saxonnes qui, combattant avec les Français, s'allièrent brusquement aux adversaires durant la bataille de Leipzig en 1813. Watrinet est décrit par un responsable radical, Paul Guelpa, comme un « incapable et prétentieux croquemort » ; il considère que « les dissidents sont les élus de la réaction avouée ». Son compère Rey parle de « coalition des [socialistes] unifiés, des réactionnaires et des nationalistes ». Watrinet avait obtenu 708 voix.

La tension entre les 15 radicaux et les 8 opposants (les 7 élus de mai 1911 et le Dr Gripon, indépendant élu en 1908) va continuer de plus belle. L’indemnisation des inondés de 1910, l’inauguration de l’extension de la mairie en septembre 1911 ou la vie de l’Association philotechnique (société d’enseignement populaire) sont, entre autres, des prétextes à des affrontements publics.

Les élections municipales générales de mai 1912 voient une alliance formelle entre trois listes présentes au premier tour, les dissidents radicaux, avec à leur tête Ernest Mermet, les libéraux, dirigés par Louis Gallas et les socialistes d’Émile Lebègue. Ces formations se sont engagées à composer, au second tour, une liste unique constituée en proportion des résultats du premier tour. Les radicaux-socialistes officiels sont battus au second tour, et on retrouve parmi les 23 conseillers municipaux 10 radicaux dissidents, 7 socialistes et 6 libéraux. Watrinet est arrivé en tête en nombre de suffrages exprimés, mais c’est Ernest Mermet qui devient maire, tandis que les postes d’adjoints sont confiés à Henri Vel-Durand et Pierre Dalbavie, libéral.

A suivre

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15 février 2018 4 15 /02 /février /2018 00:01

Maurice Watrinet naît le 21 septembre 1859 à Metz (Moselle). Il est le fils de Marie Victoire Hollard et de son mari, Jean Louis Watrinet, employé de la Compagnie des chemins de fer de l’Est.

Bien qu’il n’y reste que deux ans, Watrinet restera attaché à ses origines lorraines. Ainsi, il souscrit en mars 1918 pour la propagande du journal L'Alsacien-Lorrain de Paris. Ayant été dispensé de service militaire pour raisons de santé, il est cependant membre d’une association de vétérans des guerres de 1871 et de 1914-1918.

La famille est installée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en 1862. Maurice Watrinet est employé de mairie, sans doute avant 1883, et en est le secrétaire général en 1888. En novembre 1897, la mairie est cambriolée bien qu’elle soit attenante au poste de police, et le bureau de Watrinet est délesté de plusieurs enveloppes qui y sont conservées. Il restera à son poste jusqu’en 1899. Ensuite, il devient entrepreneur de pompes funèbres, toujours à Joinville, activité qu’il exerce encore en 1912.

En septembre 1909 à Paris (12e arr.), Maurice Watrinet épouse Jeanne Voitot, employée de commerce, et reconnait alors comme son fils Raymond, né en 1896 à Paris.

Lors des élections municipales de mai 1904, Watrinet est candidat sur la liste du marie Eugène Voisin, radical-socialiste, faisant mention de sa fonction antérieure (« ancien secrétaire de la mairie »). Il est élu dès le premier tour avec 639 voix, soit 57,1% des suffrages exprimés, un score élevé qui le place en 3e position. La liste emporte 22 des 23 sièges à pourvoir, et Voisin est réélu maire. Watrinet joue un rôle politique, étant par exemple désigné électeur sénatorial en décembre 1904 et avril 1907.

Au cours du scrutin de mai 1908, Watrinet est reconduit sur la liste Eugène Voisin. Il est de nouveau élu dès le premier tour, en seconde position derrière le maire. La liste radicale obtient 21 des 23 sièges à pourvoir, complété par un représentant de la liste de droite d’opposition, Provin, et un indépendant, le Dr Gripon. Lors de l’élection de la municipalité, Watrinet recueille une voix face au maire (20 voix) puis autant face au premier adjoint (Villain, 20 voix) et également face au second (Briolay, 20 voix).

Revenant en décembre 1911 sur la campagne électorale de 1908, Louis Rey, conseiller municipal et principal animateur du parti radical-socialiste dans la commune pendant cette période, raconte le contexte de cette victoire : « Nous avions des adversaires, ils n’étaient point trop redoutables, la liste du maire passait toujours, mais cette année la résistance se démenait et promettait d’être vigoureuse, d’autant plus que nous avions parmi nous un candidat qui, disait-on, avait des intelligences avec nos concurrents et pouvait leur rapporter ce que nous allions faire. Je ne crois pas que ces divulgations eussent une grosse importance, nous n’avions rien à celer, mais nos camarades Vel-Durand, Briolay, Guelpa en attachaient tellement que lorsque Watrinet venait parmi nous, nous mettions un bœuf sur nos langues. C’est Vel-Durand surtout qui disait : voilà Watrinet, taisons-nous. »

Rey estime que c’est le soutien officieux de la liste d’opposition qui fit que Watrinet passa de 639 voix en 1904 à 745 en 1908 ; les opposants ne présentaient que 17 candidats pour 23 sièges. Le premier adjoint sortant, Honoré Jullien, ayant été battu, son remplacement devenait un enjeu et logiquement le poste aurait dû aller à Watrinet. Mais celui-ci étant tenu pour suspect, et la majorité municipale se méfiant aussi d’Henri Vel-Durand, second du suffrage en 1904, qui se retrouve en 19e position en 1908, c’est Georges Briolay qui est désigné.

La rétrogradation de Vel-Durand dans le vote populaire l’aurait, toujours selon Rey, furieux. Il entraîne alors quelques élus dans une lutte au sein du conseil municipal ; Beauvais, Poitevin, Arnaud et Mermet, premiers alliés de Vel-Durand sont ensuite rejoints par Watrinet. La désignation des électeurs sénatoriaux en janvier 1909 voit le premier affrontement public : la majorité radicale-socialiste fait élire ses 9 candidats (8 au premier tour, avec de 12 à 21 voix sur 23, le dernier au 3e tour) ; les dissidents avaient eu de 5 à 9 voix (Watrinet).

A suivre

 

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13 février 2018 2 13 /02 /février /2018 00:01

Auguste Célestin Wehrell naît le 23 avril 1860 à Joinville-le-Pont. Il est le fils d’Ismérie Françoise Noël Langrené et de son époux, Antoine Wehrell, garde-champêtre.

En août 1891 à Joinville, Auguste Wehrell, qui est alors bijoutier, épouse Blanche Juliette Niorte, blanchisseuse, qui était déjà la mère de ses deux premiers enfants et en aura une troisième. En 1896, Wehrell est devenu restaurateur et marchand de vins rue de Paris, dans le centre-ville. Il exerce toujours cette activité en 1922.

Lors des élections municipales de mai 1892, Wehrell est candidat au premier tour sur la liste conservatrice d’opposition à la majorité radicale-socialiste, conduite par Barborin et Bocquentin. Il obtient 108 voix pour 639 suffrages exprimés soit 17%. Sa liste a un seul élu, Moulinet, contre 15 pour les radicaux-socialistes du maire, Eugène Voisin ; elle se retire au second tour, les radicaux remportant les six sièges restants.

L’établissement Wehrell accueille en 1901 les réunions du Cercle d'études sociales de Joinville, membre du Groupe socialiste révolutionnaire indépendant de France, et précurseur de la section socialiste SFIO de la commune.

L’activité de sapeur-pompier volontaire qu’il exerce au sein de la brigade de Joinville vaut à Wehrell plusieurs récompenses : une mention honorable en 1891, la médaille d'argent de 2e classe en 1892 puis celle de 1e classe en 1897.

Le 2 janvier 1897, la presse raconte le sauvetage qu’il accomplit à Joinville qui lui valut cette dernière médaille. Une domestique de 22 ans tirait un seau d'eau, lorsqu'elle fut entraînée par le poids et précipitée dans le puits à 23 mètres de profondeur. En tombant, la jeune fille poussa un cri déchirant. Les voisins l’aperçurent qui se débattait au fond: Impuissants à la secourir, ils allèrent prévenir le commissaire de police, qui fit mander les pompiers. Wehrell, était déjà accouru. Il s'attacha un cordage sous les bras et se fit descendre dans le puits par ses camarades. Il parvint à saisir la jeune fille et à lui enrouler autour du corps une corde à l'aide de laquelle on la remonta très lentement et avec mille précautions. Pendant ce temps, le courageux sauveteur restait plongé jusqu'à la ceinture dans l’eau glacée. Malgré la chute, la jeune bonne n'avait pas perdu connaissance et n'avait que d'insignifiantes blessures. Selon les quotidiens, « La foule a fait une ovation au brave sauveteur. »

En 1913, Wehrell accueille des chevaux, son établissement étant proche du champ de courses de Vincennes. Après-guerre, il est propriétaire de chevaux de courses, dont Glfted qui remporte plusieurs courses en 1920 et Punta Gorda en 1921.

Auguste Wehrell meurt le 27 août 1934 à Joinville. Il était âgé de 74 ans.

 

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11 février 2018 7 11 /02 /février /2018 00:01

Charles Billard naît le 17 avril 1880 à Paris (10e arr.). Il est le fils de Désirée Ambroisine Alexandrine Billard, fleuriste, son père n’étant pas nommé.

Marié en avril 1906 à Paris (16e arr.) avec Camille Maraval, couturière, Billard s’installe vers 1909 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il réside avenue Bourguignon, dans le quartier de Polangis. Il est d’abord employé puis miroitier.

En juin 1912, Billard devient membre de la commission exécutive de la section de Joinville du parti socialiste SFIO dont Fernand Grandhomme est le secrétaire. À la faveur d’une alliance avec des radicaux dissidents et des libéraux, lors des élections municipales de mai 1912, les socialistes ont obtenu sept élus dans le conseil municipal, dont le maire Émile Mermet, radical.

Billard est également, en 1913, secrétaire de la 289e succursale de La Colonisation française, dont le siège est à Joinville au café Denis, 28, avenue Pauline, qui accueille également une grande partie des réunions de la gauche locale. La Colonisation française est une société civile et coopérative de mutualité consacrée au développement agricole, fondée en 1890, dans le but de faciliter l’établissement des travailleurs français dans les colonies. Elle a 60 000 adhérents en 1913, un capital souscrit de 7 millions de francs et 300 succursales en France. La société, basée rue de Rivoli à Paris, possède 10 000 hectares de terres cultivées en Algérie et en Tunisie et vend à ses sociétaires 15 000 hectolitres de vin par an. Il démissionne en mars 1916 de cette fonction parce qu’il est mobilisé et est alors remplacé par la fille du président de la section, Henri Kahn.

Après la première guerre mondiale, Charles Billard est candidat en 20e position sur la liste socialiste SFIO lors du second tour des élections municipales de novembre 1919. Il n’était pas candidat lors du 1er tour. La liste est conduite par Georges Laruelle, ancien conseiller municipal. Billard obtient 496 voix pour 1518 suffrages exprimés (32,7%). Il y avait 1 537 votants sur 2 491 électeurs inscrits. Les socialistes n’ont pas d’élu, la liste d’Henri Vel-Durand, radical dissident, emporte tous les sièges en incluant des radicaux-socialistes et des socialistes dissidents.

En décembre 1920, tous les adhérents de la section socialiste SFIO de Joinville rejoignent le nouveau parti communiste.

Divorcé en janvier 1924, Billard fait un don au bureau de bienfaisance communal en mars 1927 qui est accepté par le conseil municipal de Joinville.

La date de son décès n’est pas connue.

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26 janvier 2018 5 26 /01 /janvier /2018 00:01

Nestor Jean Marie de Caluwé naît le 15 juillet 1845 à Gand (Belgique) dans une famille de la noblesse flamande. Il épouse en octobre 1871 à Paris (3e arr.) Marie Augustine Eugénie Carlier, fille d’un maroquinier. Il monte lui-même, toujours en 1871, une entreprise de maroquinerie, qui obtient un prix lors de l’exposition universelle de 1878. Elle est dissoute en 1879 mais de Caluwé continue d’exercer le métier de maroquinier.

Nestor et Augustine de Caluwé auront quatre filles. Ils s’installent au début du siècle à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy, au 8, rue de Brétigny (qui devient après-guerre l’avenue du président Wilson), où ils élèvent plusieurs de leurs petits-enfants.

Nestor de Caluwé est candidat aux élections municipales générales de 1904 à Joinville sur une liste définie comme nationaliste par Le Petit Parisien (Moulinet, Provin, Dalbavie, Raoult, Dupré). La liste s’oppose à celle du maire radical-socialiste Eugène Voisin et à une liste socialiste (Lacroix, Lebègue). Nestor de Caluwé figure en 20e position sur 23 et obtient lors du 1er tour le 1er mai, 321 voix, soit 28,7% des suffrages exprimés, se situant ainsi au 43e rang sur 53 candidats. Il n’est pas élu au second tour, sa liste remportant un seul des 23 sièges en jeu.

En décembre 1917, de Caluwé participe à la collecte humanitaire organisée par le maire de Joinville, Ernest Mermet (radical dissident).

Nestor de Caluwé meurt le 1er février 1923 à Joinville. Il était veuf et âgé de 77 ans.

 

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22 janvier 2018 1 22 /01 /janvier /2018 00:01

Eugin Thime naît le 10 février 1830 à La Charité-sur-Loire (Nièvre). Il est le fils de Marguerite Guillemot et de son époux Jean Baptiste Thime, tisserand. Son prénom sera fréquemment orthographié Eugène.

Tailleur de pierres à Nevers (Nièvre), Eugin Thime y épouse en octobre 1855 Anne Genevois, lingère, originaire du Maine-et-Loire. Les milieux d’origine des deux mariés sont très modestes, leurs parents ne sachant pas signer. Ils résident rue de la Préfecture puis rue des Juifs ; Thime est devenu cordonnier. En 1861, la famille, qui a alors deux enfants, s’installe à Paris, d’abord rue Caumartin (9e arr.), ensuite rue Saint-Nicolas-d’Antin (8e arr.) exerçant toujours le métier de cordonnier-bottier.

Lors de la naissance de leur cinquième enfant en 1872, les Thime vivent à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne). Trois ans plus tard, ils sont dans la commune voisine de Joinville-le-Pont où naît la dernière fille de la famille.

À l’occasion des élections législatives du 21 aout 1881, Thime est, avec le conseiller municipal Alphonse Demeestère, l’un des deux délégués des électeurs joinvillais au sein du Comité central anti-opportuniste composé dans les cantons de Vincennes et Charenton (département de la Seine), qui soutient le député, classé à l’extrême gauche, Alfred Talandier, qui l‘emporte contre le bonapartiste Charles Delagneau, ancien préfet.

Membre de la société de libre-pensée de Saint-Maur-des-Fossés, Thime va jouer un rôle dans la propagation des idées anticléricales dans la région. Il introduit en 1885 dans sa société les joinvillais qui, comme Henry Vaudémont, peinaient à créer un groupe propre à Joinville. Ce dernier, journaliste, présente Thime comme un « humble et dévoué serviteur de la République et de la libre-pensée ». Il était probablement franc-maçon et membre de la loge Le Globe de Vincennes.

En juillet 1885, Thime est de nouveau l’un des quatre délégués des électeurs de Joinville au sein du comité central radical-socialiste du département de la Seine, avec Henri Diot, Demeestère, conseillers municipaux et Louis Vaudey, ancien conseiller municipal. Les trois autres sont commerçants tandis que Thime se présente comme ouvrier. Vaudémont raconte une soirée de l’hiver 1887 où Demeestère (70 ans), Thime et lui-même sont revenus d’une réunion radicale à Charenton vers 1h du matin par un pied de neige (env. 6 km).

Au cours des élections municipales de mai 1888, Thime est candidat en 20e position pour 21 sièges sur la liste du comité électoral républicain radical-socialiste, conduite par Alphonse Demeestère, conseiller sortant, qui se présente contre celle du maire sortant républicain, Gabriel Pinson. Les radicaux emportent seulement trois sièges, et Thime n’est pas élu.

Thime participe à la campagne de Jules Ferdinand Baulard lors de sa réélection en 1893. Il est une dernière fois désigné comme délégué de Joinville au bureau de l’Union des radicaux-socialistes de la 2e circonscription de Sceaux en février 1897 ; il semble cependant avoir déjà quitté son domicile de la rue d’Aval l’année précédente. En 1898, il est remplacé par Diot dans cette fonction.

Deux filles d’Eugin Thime, Alexandrine et Antoinette avaient épousé à Joinville en 1880 et 1883 deux fils de Justine Zo et QueveutDieu Ythier, Ernest et QueveutDieu Gustave. Ces mariages, comme la naissance d’Alfred Eugène en 1878 ou l’enterrement d’Arthur Francis en 1891 à Joinville, avaient eu pour témoins des personnalités de la libre-pensée et du radicalisme du canton.

Toujours cordonnier, Thime réside avenue du Roule à Neuilly-sur-Seine (Seine, act. Hauts-de-Seine) entre 1899 et 1902 puis avenue Parmentier à Paris (11e arr.) en 1904.

Un mois jour pour jour après son épouse, Eugin Thime meurt le 26 décembre 1904 à l’hôpital Saint-Antoine (Paris, 12e arr.). Il était âgé de 74 ans.

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