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26 octobre 2017 4 26 /10 /octobre /2017 01:01

Troisième article de la biographie de Laurent Graillat.

Lors des élections municipales de mai 1900, Graillat est élu aux côtés de plusieurs autres socialistes, comme René Bounet, conseiller municipal de Saint-Maur. Au premier tour, il recueille 717 voix pour 3 480 votants soit 20,6%. Au second tour, il est élu grâce à la fusion des listes radicale et du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire. Il devient syndic du conseil municipal.

Laurent Graillat meurt le 5 mai 1902, à l’âge de 68 ans, en ayant exercé jusqu’au bout ses fonctions de conseiller municipal, de président du conseil de prud’hommes ainsi que de la chambre syndicale des tonneliers, et de membre de la commission départementale du travail. De manière très inhabituelle, tous ces titres figurent sur son acte de décès à l‘état-civil communal.

Les obsèques de Laurent Graillat vont être l’occasion de manifestations spectaculaires. On y voit des personnalités, comme plusieurs députés socialistes dont Victor Dejeante ou le sénateur-maire de Saint-Maur Léon Piettre tandis que pompiers, les fanfares et diverses sociétés locales envoient des délégations. Mais ce sont les comités socialistes qui décident de les rendre solennelles en voulant déployer un drapeau rouge. L’intervention des agents de police provoque une vive bagarre, pendant laquelle ils réussissent à s’emparer de l’étendard, qui ne sera rendu à la famille qu’à la fin de la cérémonie. La presse nationale rend largement compte de l’incident.

Un an et demi plus tard, en octobre 1903, les membres du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire inaugurent un modeste monument élevé sur sa tombe, au cimetière du Nord, avenue de l’avenue de Condé à Saint-Maur.

Son troisième fils, seul survivant de ses enfants, Émile Graillat, sera le responsable de la section socialiste SFIO de la ville voisine de Joinville-le-Pont en 1912 et conseiller municipal, socialiste indépendant, de la même ville en 1919.

Enfin, son petit-fils René Graillat, lui aussi engagé dans l’action sociale professionnelle, sera membre de la délégation spéciale chargée d'administrer provisoirement la commune de Champigny-sur-Marne à la Libération en 1944 où il fait donc fonction de conseiller municipal.

Fin.

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24 octobre 2017 2 24 /10 /octobre /2017 01:01

Deuxième article de la biographie de Laurent Graillat.

Avec Jules Guesde et Victor Marouck notamment, Graillat devient militant de la FTSF (Fédération des travailleurs socialistes de France). Quand scission du Parti ouvrier se produit en 1882, il reste aux côtés des possibilistes de Paul Brousse.

En mai 1884, Graillat est candidat socialiste révolutionnaire dans le quartier Bercy de Paris (12e arr.) où il obtient 198 voix sur 1 471 votants pour 1 949 inscrits soit 13,1% ; c’est le radical Lyon-Alernand qui est élu. Il intervient dans plusieurs réunions du parti ouvrier socialiste révolutionnaire, nom que prend la FTSF, en région parisienne de 1884 à 1889 et est membre du comité national de ce parti.

Les groupes ouvriers constitués de tonneliers et ouvriers de magasins, barilleurs, répareurs du département de la Seine créent une chambre syndicale de la tonnellerie dont Graillat est le secrétaire général. Sous son égide, un bureau d'embauche est constitué en 1885. Cette même année, il participe à l’Exposition internationale d’Anvers.

Le principal engagement de Laurent Graillat est la fonction de conseiller prud'homme qu’il exerce plus de vingt ans à partir de 1882. Il est élu dans la 3e catégorie qui regroupe les tonneliers. Antérieurement, les élections aux conseils de prud'hommes se passaient sans que le public y attache une grande importance. Mais en novembre 1882, le parti possibiliste voulut les investir pour appliquer les principes socialistes sur la rémunération du travail manuel et ils constituent un comité central électoral et de vigilance des conseillers prud'hommes ouvriers. Lors de ce premier scrutin, le comité central fait élire onze candidats sur les vingt-six conseillers ouvriers. Un groupe de socialistes indépendants est également constitué. En décembre 1888, le journal Le Temps considère que le vote est le terrain où l’on peut juger des forces respectives des divers partis socialistes révolutionnaires et s’inquiète que les conseils ne deviennent pas « le champ-clos des partis socialistes ». Cette année-là, les possibilistes présentent 22 candidats, pour 7 de la Fédération des chambres syndicales indépendantes. Le comité central possibiliste présente un il proclame que son but est « la suppression compte du patronat et du salariat », demande à ses élus d’être inscrit au parti ouvrier. Sur 27 sièges, sur 21 élus on compte 11 possibilistes (dont Graillat), 5 indépendants et 5 blanquistes ; il y avait eu 11 000 votants sur 31 375 inscrits.

En décembre 1890, sur les 69 conseillers prud'hommes ouvriers siégeant, il y avait 47 possibilistes, 21 socialistes indépendants et un conseiller blanquiste-boulangiste.

Installé à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne) en 1892 dans une maison qu’il avait fait construire 30, rue du Petit-Parc Graillat est réélu à nouveau en décembre 1893. Yves Guyot (La tyrannie socialiste, 1893), député de droite, estime que Graillat, président du Conseil des prud'hommes des produits chimiques, a un mandat impératif de condamner toujours les patrons et publie une lettre de lui du 14 juin 1893 dans laquelle il se dit « élu d'un comité et ayant un programme, desquels je relève rigoureusement et qui seuls dictent ma conduite. »

Graillat est encore reconduit en 1896 et 1899, à chaque fois de nouveau au premier tour et assure la présidence pour la partie ouvrière. Il reçoit pour ses mandats une médaille d'argent en mars 1902, remise par Alexandre Millerand, ministre du commerce et de l'industrie.

Il était également président de la deuxième section de la commission départementale du travail de la Seine.

À suivre.

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22 octobre 2017 7 22 /10 /octobre /2017 01:01

Premier article de la biographie de Laurent Graillat.

Laurent Vincent Graillat naît le 20 janvier 1834 à Saint-Vallier (Drôme), il est le fils de Marie Maige et de son époux Laurent Graillat. La famille s’installe à Lyon vers 1835, où les parents exercent la profession de marchands de comestibles en 1859, rue de la Monnaie ; ils sont ensuite concierges en 1877.

Toujours à Lyon, Laurent Graillat exerce la profession de tonnelier et vit également rue de la Monnaie (2e arr.). Il y épouse en mars 1859 Jeanne Jogand.

Sous la Commune de Paris, Graillat est commandant du 240e bataillon de la 70e légion, stationné à Belleville le 18 mars 1871. Selon Ernest Vaughan (1841-1929, fondateur de l’Aurore), « il combattit énergiquement jusque la dernière minute et ne songea à son salut qu'après l'occupation complète de Paris. Il réussit à s'échapper par la porte de Belleville, en sautant du haut du bastion et se réfugia à Saint-Maurice. »

Il continue d’exercer la profession de tonnelier et réside de la Grande-Rue de Saint-Maurice  (Seine, act. Val-de-Marne) quand il déclare le décès de son fils aîné, Jean, 9 ans, en mars 1872. Il était cependant recherché en tant qu’ancien communard et, d’après Ernest Vaughan « un soir, le brigadier de gendarmerie, qui avait pour lui, sinon de l'amitié, du moins beaucoup d'estime, vint le prévenir qu'il avait l'ordre de l'arrêter le lendemain matin. Graillat partit immédiatement ». Il est condamné par contumace, le 21 novembre 1873, par le 3e conseil de guerre, à la déportation à perpétuité dans une enceinte fortifiée.

Il se fixa en 1873 à Bruxelles (Belgique), 19, rue de la Montagne-de-Sion, où il exerce toujours son métier de tonnelier. Il intègre la Société des proscrits de la capitale belge et s’investit dans l’aide sociale aux réfugiés.

Après le décès dans son village d’origine de Civrieux-d'Azergues (Rhône) de son épouse Jeanne en février 1875, Laurent Graillat se remarie en septembre 1878 à Bruxelles avec Marie Joséphine Tourot, originaire de Faucogney (Haute-Saône).

Amnistié, sans doute au titre de la loi du 3 mars 1879, s’installe de nouveau en France et y continue son métier de tonnelier. Il est domicilié 17, passage d’Austerlitz à Paris (12e arr.) quand il déclare la naissance de son second fils, Laurent Désiré. Il est chef tonnelier chez Sauvignon en 1886 où il gagnait 500 francs par mois plus les commissions, puis courtier en vins. Il vivra ensuite dans le même arrondissement rue Érard.

À suivre.

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20 octobre 2017 5 20 /10 /octobre /2017 01:01

Marie Maige naît le 18 avril 1806 à La Roche-de-Glun, Drôme. Elle est la fille de Jeanne Reynaud et de son époux Antoine Maige, tisseur de toile. Son nom sera souvent écrit Mège.

En juin 1829, elle épouse, dans le bourg voisin de Saint-Vallier, Laurent Graillat, maçon, descendant d’une famille influente implantée dans la commune depuis le 17e siècle. Vivant, en 1834 à Saint-Vallier, elle donne naissance à au moins deux enfants, Joseph Antoine Laurent Graillat (1831-1833) et Laurent Vincent Graillat (1834-1902). Elle quitte le bourg vers 1835, d’abord pour Lyon où les époux sont marchands de comestibles en 1859 rue de la Monnaie. Ils sont ensuite concierges en 1877.

Marie Graillat meurt à Paris (12e arr.) le 9 septembre 1888 après une vie longue pour cette époque, au point que son âge véritable est surestimé par son fils lors de la déclaration du décès (il indique 88 ans au lieu de 82, tandis que la presse parle de 85 ans).

Comme pour bien des femmes du 19e siècle, très peu de choses peuvent être connues des idées ou engagements de Marie Graillat. Cependant, elle aura un enterrement civil, ce qui est noté par la presse radical-socialiste. C’est inhabituel, alors que la séparation de l’église et de l’État n’a pas été encore faite, et très rare pour une originaire de contrées rurales.

Elle partageait sans doute, au moins en matière religieuse, les opinions de son fils, Laurent Vincent Graillat, tonnelier, militant révolutionnaire et syndicaliste, ancien communard et futur président du conseil des prud’hommes de la Seine. Elle résidait d’ailleurs chez lui, rue Érard, à Paris.

Roche-de-Glun

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16 octobre 2017 1 16 /10 /octobre /2017 01:01

Fernand Ernest Grandhomme, naît le 21 mai 1887 à La Ferté-Gaucher, Seine-et-Marne. Il est le fils d’Adèle Ernestine Paré, couturière, et de son époux Désiré Louis Eugène Grandhomme, fruitier puis employé à la compagnie des chemins de fer de l’Est.

Après la mort du père en mars 1897, sa mère, son frère ainé Paul et sa jeune sœur Yvonne viennent vivre à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) dans le quartier de Palissy.

Fernand Grandhomme fait deux ans de service militaire entre octobre 1908 et octobre 1910, d’abord dans le 1er bataillon d’ouvriers d’artillerie puis au 12e régiment d’artillerie. Il est ensuite typographe et dessinateur à l’imprimerie J. Kossuth à Paris (10e arr.), rue Albouy (act. rue Lucien-Sampaix), spécialisée dans les affiches et documents pour les entreprises.

Fernand Grandhomme est sans doute le Grandhomme qui va jouer un rôle significatif dans la vie de la section socialiste SFIO de Joinville-le-Pont ; son frère Paul, également Joinvillais, est absent une partie des années 1911-1912 et ne semble donc pas avoir pu jouer ce rôle.

Grandhomme est un des membres de la Ligue de défense économique, constituée par André Flambard avec plusieurs autres socialistes (Laruelle, Petit et Ricard), qui réclame, dans une lettre à la municipalité et au cours d’une entrevue en décembre 1911 l’étude de boucheries et boulangeries municipales ; le journal radical Voix des communes prétend qu’au cours du rendez-vous, les ligueurs auraient traité les commerçants de « voleurs », mais ils protestent.

Grandhomme est candidat sur la liste socialiste SFIO pour les élections municipales de mai 1912 à Joinville. Au second tour, la liste fusionne avec les radicaux dissidents d’Ernest Mermet et les libéraux de Beauvais. La liste fusionnée l’emporte au second tour face aux radicaux-socialistes sortants, avec 10 radicaux dissidents, 7 socialistes et 6 libéraux. Grandhomme ne figurait pas parmi les candidats du second tour, les élus socialistes étant Georges Laruelle, Émile Lebègue, André Flambard, Julien Périn, Henri Lacroix, Petit et Georges Scornet.

Il est désigné en juin 1912 secrétaire de la section SFIO de Joinville. Il cède ce poste en janvier 1913 à Émile Graillat mais reste secrétaire adjoint. Il exerce toujours cette fonction en mai 1913, quand Alphonse Mibord devient le nouveau secrétaire ; il est également membre correspondant du quotidien socialiste L’Humanité. Grandhomme ne figure plus dans le nouveau bureau, constitué en juin 1914 avec Carrouet comme secrétaire.

Mobilisé pendant la première guerre mondiale, il est versé dans le service auxiliaire en décembre 1914 du fait de problèmes de santé. Il reprendra un service militaire actif en septembre 1917, étant reconnu apte à faire campagne. Promu brigadier en juin 1918 puis maréchal des logis en novembre de la même année, il est démobilisé en juin 1919. Les soucis de santé lui valent une pension permanente partielle en juillet 1921, puis une autre, temporaire, en juin 1923.

Marié en septembre 1919 à Orléans, où avait été basée son unité, avec Yvette Jeanne Paule Chauveau, Fernand Grandhomme reprend son métier d’imprimeur. Il vit à Joinville dans le quartier de Polangis, d’abord avenue Henri, dans la maison voisine de celle de son frère, puis avenue  Marie-Rose.

Sa première épouse étant décédée en décembre 1924, Fernand Grandhomme, qui réside toujours à Joinville en 1925, se remarie en avril 1929 à Asnières (Seine, act. Hauts-de-Seine) avec Odette Amélie Clabbeeck.

Il semble être toujours en vie en août 1952, date à laquelle un état de sa situation militaire est expédié. Fernand Grandhomme a alors 65 ans. Sa date de décès n’est pas connue.

La Marne en 1919 (inondation)

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14 octobre 2017 6 14 /10 /octobre /2017 01:01

Paul Eugène Grandhomme naît le 22 juillet 1884 à La Ferté-Gaucher, Seine-et-Marne. Il est le fils d’Adèle Ernestine Paré, couturière, et de son époux Désiré Louis Eugène Grandhomme, fruitier puis employé à la compagnie des chemins de fer de l’Est.

Après la mort du père en mars 1897, Paul Grandhomme fait un service militaire raccourci à un an en 1905-1906 en tant que fils aîné de veuve. La famille s’installe en 1910 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où elle vit route de Brie (act. avenue Galliéni, quartier de Palissy). Paul est d’abord armurier puis ouvrier mécanicien.

Suite à son mariage en juillet 1911 à La Ferté-Gaucher avec Camille Léontine Jarry, veuve de Paul Témoin et mère de deux enfants, Paul Grandhomme s’installe à Gennevilliers, avenue des Grésillons. La famille vient à Joinville à l’automne 1912.

Rappelé à l’armée lors de la première guerre mondiale, il effectue un service actif en campagne contre l’Allemagne du 2 août 1914 au 2 novembre 1915. Il est ensuite affecté à diverses usines travaillant pour l’armée : Automobiles Delaunay-Belleville à Saint-Denis, serrurerie Durande à Joinville, forges T. Schamm à Champigny, usine Cotteneille, rue Félicien-David à Paris (16e arr.). Il retrouve le service au sein du 23e régiment d’infanterie coloniale en novembre 1917 et est démobilisé fin mars 1919.

Vivant de nouveau à Joinville avec son épouse et ses enfants adoptifs, Grandhomme s’installe dans le quartier de Polangis, avenue Joseph-Jougla. Il est artisan serrurier et se voit confier l’entretien des bâtiments communaux de Joinville-le-Pont dans cette matière par adjudication en février 1927.

Au 3e concours agricole de Joinville, place de Verdun en septembre 1926, Grandhomme (peut-être Paul) gagne un prix pour un couple de pigeons carnot.

Paul Grandhomme meurt le 29 octobre 1932 à Joinville. Il était âgé de 48 ans.

Son frère, Fernand Grandhomme, est probablement un des principaux responsables socialistes de Joinville-le-Pont juste avant la première guerre mondiale, désigné comme Grandhomme (sans mention du prénom) dans les sources disponibles. L’absence de Paul de la commune pendant une partie de cette période rend improbable qu’il ait pu jouer ce rôle.

Vue de Polangis

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12 octobre 2017 4 12 /10 /octobre /2017 01:01

Jean Baptiste Gripon naît le 21 août 1864 à Mouliherne, Maine-et-Loire. Il est le fils Louise Courtin et de son mari, Jean François Gripon.

Après des études de médecine, Gripon est reçu comme officier de santé en juillet 1888 et est enregistré en mai 1889 comme exerçant rue Oberkampf à Paris (11e arr.). Il est mentionné dans la presse comme ne réussissant pas à ranimer une mère abandonnée qui se suicide en janvier 1890 à Paris ni à sauver un jeune homme qui se noie à Nanterre en été 1892.

Il se marie en décembre 1893 à Paris (18e arr.) avec Joséphine Zélie Caron, et est alors domicilié rue Ravignan. Il s’installe ensuite à Pierrelaye (Seine-et-Oise, act. Val-d’Oise), où naît son premier enfant et où il est appelé en avril 1898 pour secourir deux ouvriers ensevelis dans un accident de chantier ; un des deux meurt.

Gripon s’installe à l’été 1898 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où il va exercer d’abord rue Chapsal (quartier du Centre) puis, à partir de 1901, route de la Brie (quartier de Palissy). Il soutient en 1903 une thèse sur le traitement de la tuberculose pulmonaire où il souligne l’effet positif du sirop Thiocol (Roche).

Lors de l’affaire Dreyfus, Gripon signe en novembre 1898 une protestation « au nom du droit méconnu, contre les poursuites et les persécutions qui frappent le colonel Picquart, l'héroïque artisan de la révision, à l'heure même où celle-ci s'accomplit. »

En décembre 1907, le Dr Gripon est candidat au poste de médecin inspecteur des écoles de la commune, nouvellement créé. Sa candidature est présentée devant la délégation cantonale scolaire qui la retient par 9 voix contre 6 à son concurrent, le Dr Vallat, conseiller municipal. Contre la règle, le préfet nomme pourtant le candidat arrivé second après une enquête suite à ce que Gripon qualifie de « insinuations malveillantes » alors qu’il avait présenté une attestation d’honorabilité signée de 846 personnes. L’hebdomadaire radical Voix des communes considère que « le vaincu aurait dû se retirer ». Gripon fait appel à une sorte de jury d’honneur, composée de Louis Parisot, conseiller général de la Seine (Courbevoie) et de Paul Guelpa, dirigeant du parti radical. Les deux hommes concluent à l’absence de responsabilité dans les insinuations malveillantes qui auraient motivé l’enquête préfectorale. Gripon publie une lettre de Gripon dans laquelle il écrit : « Je fus dévalisé ! Je pensais qu’en m’en prenant à celui qui profitait de mes dépouilles, je découvrirais les coupables, mais je me trompais. Le Dr Vallat est bien innocent. (…) Nous chercherons ailleurs les responsabilités. »

Bien que le Dr Vallat ne se représente pas aux élections municipales de mai 1908 à Joinville, Gripon décide d’être candidat indépendant face à la liste du maire sortant, le radical-socialiste Eugène Voisin, à une liste du comité socialiste évolutionniste (anciens socialistes et libéraux) et à quelques socialistes unifiés (SFIO). Les radicaux-socialistes emportent 21 sièges, les évolutionnistes en ont un et Gripon est élu. Il a recueilli 526 voix au second tour pour 1 188 suffrages exprimés (44,3%) sur 1 319 inscrits. Il en avait obtenu 493 au premier tour.

Au conseil municipal, Gripon va adopter une position très critique vis-à-vis du maire et de Louis Rey, un des principaux animateurs du radical-socialisme dans la commune et teneur de la rubrique locale dans Voix des communes. En juillet, Gripon accuse le maire Voisin d’avoir payé ses employés avec des bons du bureau de bienfaisance ; la préfecture, saisie de l’accusation après que Gripon ait refusé de se soumettre à un jury d’honneur, lave la majorité municipale des accusations.

Tout au long de l’année 1908, la polémique est entretenue dans les journaux locaux, notamment Voix des communes, l’Écho républicain (libéral) et L’Indépendant, publié par Eugène Hainsselin, ancien syndicaliste et un des animateurs du comité évolutionniste. Louis Rey traite Gripon de misérable, petit homme, fou et morphinomane ; un autre conseiller radical, Léon Roux, qui l’avait défendu dans sa tentative de devenir médecin scolaire, estime qu’il est de ceux qu’il ne salue plus.

L’attitude agressive de Gripon lors du vote sur le compte administratif en octobre 1908 et l’agitation encouragée par Hainsselin, mais contestée dans les rangs de la droite, provoquent une bagarres entre nationalistes à la fin d’une séance du conseil municipal. À la fin du même mois, quand le bureau de bienfaisance tente de réorganiser le service médical de l’état-civil dans la commune, quatre médecins sur six refusent de collaborer avec Gripon pour « fautes graves entachant l’honneur. »

La vie privée de Gripon est également fort agitée. Gripon avait placardé des affiches pendant la campagne électorale de 1908 où il figurait en bon père de familles tenant ses enfants dans les bras en photo. Mais en avril 1909, une décision de justice lui a enlevé la garde de ses enfants, et la sentence est exécutée par le commissaire de police publiquement, un jour de marché, devant un attroupement de personnes. Le jugement faisait suite à une enquête judiciaire qui établissait que ses enfants étaient battus, mal traités et mal nourris. Gripon prétend que, s’il a perdu son procès, c’est en son absence alors qu’il procédait à un accouchement.

En juillet la même année, Gripon quitte Joinville pour s’installer rue d'Angoulême à Paris (8e arr.) et exercer dans le 11e arrondissement. Après un scrutin partiel la provoqué par la démission de cinq dissidents et qui voit la défaite de la majorité municipale, Gripon revient siéger et se solidarise des sept opposants au maire radical-socialiste. Cependant, Gripon avait mis en cause dans une réunion avant ce vote, comme faisant partie des cinq élus municipaux ayant quitté la commune. Il n’est pas réélu lors des municipales de 1912.

Cette même année, ses deux fils aînés vont être victimes d’un drame qui marque l’opinion publique. Se baignant en août dans l’anse de Piégu, près de Val-André, dans la baie de Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord, act. Côtes-d’Armor) avec quatre de leurs parents, Jean (16 ans) et Jacques (13 ans) sont entraînés vers le large et meurent noyés sous les yeux de leur mère.

Jean Baptiste Gripon, qui continuait d’exercer comme médecin à Paris, meurt le 11 septembre 1920 à Paris (11e arr.). Il était malade et âgé de 56 ans.

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10 octobre 2017 2 10 /10 /octobre /2017 01:01

En 1674, sous le roi Louis XIV, un certain Wiet, d’origine écossaise, était consul général de France en en Syrie et Palestine. En 2017, un autre Wiet est consul général de France en Algérie. Pendant trois siècles et demi, la famille Wiet aura tenu des postes consulaires et diplomatiques, sous tous les régimes : la monarchie absolue, la révolution française, la monarchie de Juillet, les républiques…

Pendant la seconde guerre mondiale, on trouve des Wiet des deux côtés : l’un, l’historien orientaliste Gaston Wiet, directeur du musée islamique du Caire, est très tôt résistant aux côtés du général de Gaulle. L’autre, qui se fait appeler Lionel de Wiet, était un escroc mondain, en affaires avec l’ambassadeur du Reich en France, directeur d’un théâtre sous l’Occupation, ami d’Arletty, faux marquis et vrai trafiquant de haut vol.

Diplomates de père en fils pendant huit générations, les Wiet sont aussi des spécialistes des langues orientales : grec, turc, persan, arabe… Ils étaient « jeunes de langues » (les ancêtres des étudiants des Langues’O) et drogmans (interprètes) aux dix-huitième et dix-neuvième siècles.

Dans cette dynastie au long cours, il y eut des alliances fameuses. Ainsi, Henry Wiet, consul à Chypre (1676-1728) épousa une Fornetti, l’autre grande famille historique des consulats français.

Émile Wiet (1818-1881), consul de France, ayant occupé des postes à Mogador, Bahia, Cap-Haïtien, Port-au-Prince, Tunis, Mossoul, Janina, Scutari, Salonique, Corfou, Tripoli de Barbarie et Palerme, se maria avec Isabelle da Silva, princesse de Bragance.

Le descendant de la lignée, Jean Wiet, consul général à Alger, fut en poste à Djeddah (Arabie Saoudite) et Marrakech (Maroc). Il est chevalier de la Légion d’honneur et officier de l’Ordre du mérite.

Gaston Wiet avec le général de Gaulle

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8 octobre 2017 7 08 /10 /octobre /2017 01:01

Victor Jules Moignard naît le 10 avril 1818 à La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur (Seine, act. Joinville-le-Pont, Val-de-Marne). Il est le fils de Julie Laurence Rousseau et de Jacques Cyr Moignard, journalier. Il est également le petit-fils de Jacques Moignard (1752-1813), cultivateur, et membre du conseil municipal de la même commune en tant que notable en 1793.

Pendant sa vie, Victor Moignard va exercer de nombreuses activités professionnelles. Ainsi, il est cultivateur en 1840, épicier l’année suivante, carrier en 1845 et 1847, période où il quitte Joinville pour le village voisin de Saint-Maurice. On le retrouve entrepreneur en 1865 à Paris, associé à une entreprise de démolition engagée dans les travaux de percement des grandes artères haussmanniennes dans le 12e arr. Mais, la société est dissoute dès février 1866 par un jugement qui la déclare nulle, « faute d'accomplissement des formalités légales ». Il se lance ensuite dans le commerce du vin, boulevard de la Villette, à Paris. Mais cette nouvelle aventure tournera court, avec une faillite prononcée en juillet 1877.

Moignard va se replier à nouveau sur ses terres d’origine, Joinville et Saint-Maurice, où il dispose de propriétés. Mais il gardera cependant une évidente aigreur de ses mésaventures vinicoles. Ainsi, en 1880, il fait inscrire dans le bail qu’il consent à un débitant de boissons d'un immeuble de Joinville qu’il avait « interdiction de se fournir chez Dussaussois et Classens », grossistes en vin à Bercy. Lesdits fournisseurs lui intentèrent un procès, plaidé en septembre de cette année, mais furent déboutés ; la presse qui s’esbaudissait des « antipathies de M. Moignard » y vit « une petite cause où l'on rencontrerait tous les éléments d'un vaudeville, s'il n'y manquait quelques couplets. »

Marié en juin 1840 à Joinville avec une blanchisseuse, Félicité Gousset, il aura quatre enfants d’elle avant son décès à Paris en juillet 1868. Il vivra ensuite sur la fin de sa vie à Joinville avec Jeanne Girard, qu’il ne semble pas avoir épousée.

En novembre 1874, Victor Moignard prend part à la constitution d’une liste républicaine qui s’oppose au maire bonapartiste sortant, Auguste Courtin. Trois de ses colistiers, Antoine Cambier, Louis Benoit et le maître de forges Alphonse Pilté sont élus, tandis que les quatre autres promoteurs sont battus, Victor Moignard, le négociant Pouzet, l’architecte Valéry et Alphonse Demeestère, futur pilier du radical-socialisme local. Auguste Courtin, propriétaire du château de Polangis, est réélu maire.

Victor Jules Moignard meurt le 9 octobre 1895 à Joinville, où il résidait toujours rue de Paris, dans le centre-ville. Il était âgé de 77 ans.

Rue de Paris et Rue de Creteil

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2 octobre 2017 1 02 /10 /octobre /2017 01:01

Louis Désiré Goujet naît le 23 octobre 1825 à Paris (8e arr.). Il est le fils de Marie Nicole Lequart et de son époux Jean Baptiste Goujet.

Exerçant la profession de négociant, résidant rue du Faubourg Saint-Antoine à Paris (11e arr.), il semble disposer d’une situation solide et épouse, en juillet 1852 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), Adélaïde Emélie Gabrielle Lemaire, fille d’un autre négociant Jean Émile Lemaire, ancien adjoint au maire de la commune.

C’est également à Joinville-le-Pont, où il réside dans le quartier du centre sur la rive droite de la Marne, que Louis Désiré Goujet va exercer des fonctions politiques à partir de 1881. Il est élu en mai membre du conseil municipal sur une liste républicaine, Gabriel Pinson étant maire. Il est notamment désigné membre de la commission municipale scolaire instituée par l'article 5 de la loi du 28 mars 1882, et qui a pour objet de surveiller et encourager la fréquentation des écoles.

En mai 1884, Goujet est réélu, dès le 1er tour comme 16 autres de ses collègues, conseiller municipal avec 312 voix, toujours sur la liste républicaine de Gabriel Pinson, complétée au second tour par quelques radicaux plus avancés (Alphonse Demeestère, Henri Diot). Des concurrents, qualifiés de réactionnaires par les radicaux, avaient obtenu en moyenne 56 voix au premier tour. Le début du mandat est marqué par un conflit entre la municipalité d’une part, le curé et le conseil de fabrique de l’autre ; plusieurs francs-maçons et anticléricaux s’affichent ouvertement dans la majorité municipale.

L’hebdomadaire radical Voix des communes signale, en janvier 1888 que Goujet, qui aurait joué « un rôle très effacé », avait présenté sa démission à une date non précisée.

Louis Désiré Goujet, a probablement une résidence secondaire à Joinville, car il a son domicile à Paris, quai aux Fleurs (4e arr.). Il fait un don significatif à la Société nationale d'assistance pour les aveugles travailleurs, basée à l’Hospice national des Quinze-Vingts. Il meurt le 13 février 1920 à Paris (4e arr.). Il était âgé de 94 ans.

Avec son épouse Adélaïde Emélie Gabrielle, ils avaient eu deux filles et un fils, Paul Louis Goujet (1853-1919), commandant dans l’infanterie, chevalier de la Légion d’honneur.

écoles Joinville

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