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16 janvier 2017 1 16 /01 /janvier /2017 00:01

Charles Antoine Marie Rivoal naît le 27 février 1875 à Paris (12e arr.). Il est le cadet des huit enfants d’Ernestine Marie Eugénie Le Doux et de son mari, Mathurin Nicolas Rivoal.

Le père, ancien notaire à Ploudalmézeau (Finistère) entre au moins 1859 et juin 1874est alors en cavale. Vingt de ses propriétés dans les communes finistériennes de Ploudalmézeau, Lampaul, Saint-Pabu, et Landunvez sont vendues par adjudication en janvier 1875 suite à un jugement du tribunal civil de Brest, daté du 9 décembre 1874, le condamnant à rembourser un ancien cultivateur de sa ville d’exercice. Mathurin Nicolas Rivoal est alors mentionné comme « sans résidence connue ». Au plan pénal, il est condamné par contumace par la cour d’assises du Finistère en 1875 et écroué en novembre de la même année. Lors d’un nouveau procès, en février 1876, la cour d’assises du Finistère, qui lui accorde des circonstances atténuantes, le condamne à quatre ans de prison, étant reconnu coupable d'avoir commis, en moins de dix ans, 97 abus de confiance et 20 faux, laissant un déficit de 120 000 francs. L’ancien notaire meurt en mai 1878 à Paris (12e arr.).

En novembre 1899, Charles Rivoal, ingénieur, et Élisa Virginie Bentz se marient, toujours dans le même arrondissement parisien. En octobre de la même année, il avait créé une société de fabrication de ressorts à Paris, qui fonctionne d’abord boulevard de Belleville puis rue des Montiboeufs (20e arr.). Il la revend en 1912 à son associé, Pierre Julien Almire Cadeau, ingénieur des arts et manufactures.

En 1902, Charles Rivoal fonde une nouvelle société, qui exploite des usines à Saint-Martin-d'Ablois (Marne) et à Paris (rue Ordener, 18e arr.). L’entreprise produit pendant la guerre des piles sèches pour lampes de poche, sous la marque Nina, présentées comme « éclaireur de tranchées ». Après-guerre, la société fait du décolletage puis de la galvanoplastie. Déclarée en faillite en avril 1924, l’affaire est résolue par un règlement transactionnel et Charles Rivoal est devenu confectionneur de faux-cols toujours à Saint-Martin-d'Ablois (Marne) et à Paris (rue des Boulets, 11e arr.). Ses bureaux sont rue de Paradis (Paris, 10e arr.).

S’il réside à Paris, Charles Rivoal a des liens fréquents avec Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où il possède peut-être une résidence secondaire et où son frère aîné, Étienne, vit et siège au conseil municipal (1919-1925). En 1903, Charles Rivoal est à l’origine d’une des premiers accidents dus à un véhicule automobile mentionné dans la commune.

Venant d’acquérir une automobile, Rivoal conduit pour la première fois. Dans la côte des Corbeaux, qui rejoint le passage à niveau, il fait un mouvement brusque, monte sur le trottoir et roule sur une passante, qui a la jambe cassée, blessant également un enfant de quatre ans qu’elle promenait. Ni Rivoal ni l’ingénieur qui l’accompagnait n’avaient de permis de conduire ; l’obligation d’avoir un certificat de capacité avait été créée par le préfet de la Seine en 1893, avant d’être généralisée par décret en 1899. Ce sont les constructeurs qui délivraient le certificat. En son absence, Rivoal est poursuivi en justice par le commissaire de police. Au moins cinq grands quotidiens nationaux évoquent cet accident encore rare.

En mars 1912, Charles Rivoal participe au dîner d'adieux de Paul Guelpa, conseiller municipal de Joinville-le-Pont, organisé par la Fédération radicale et radicale-socialiste de la Seine, nommé consul de France à Bilbao. En septembre 1916, il est aux côtés de notables joinvillais pour l’enterrement de Pierre Emmanuel Laforest, industriel, ancien membre du conseil municipal.

Charles Antoine Marie Rivoal meurt le 26 septembre 1949 à Paris (15e arr.) et son décès est transcrit sur l’état-civil de Joinville.

Piles Rivoal "Nina"

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3 décembre 2016 6 03 /12 /décembre /2016 00:01

François Léon de Bray de Valfresne naît à Amiens (Somme) le 27 vendémiaire an 7 (17 octobre 1798). Il est le fils de Jeanne Henriette de Vérité et de son époux d’Alexandre Joseph Debray de Valfresne qui sera conseiller général de la Somme et officier de la Légion d'honneur, et, bien qu’il ne soit pas noble, adopte la graphie « de Bray de Valfresne. »

Léon de Valfresne passe sa licence en droit et devient avocat. Il épouse en octobre 1836 à Paris Ameline Claire Francoise des Acres de L’Aigle. Il rejoint ensuite sa mère et son frère Théodore, qui ont acquis une très grande propriété à Joinville-le-Pont ; sur 7,5 hectares de terrain en bord de Marne, la maison compte une vingtaine de pièces principales, de vastes écuries et de magnifiques jardins. Elle avait appartenu à la famille Saint-Roman et à Étienne-Denis Pasquier, duc et grand-chancelier. Sa mère est, selon l’historien Émile Galtier, amie de Mme Récamier qui vint souvent la visiter.

Léon et Ameline de Valfresne auront trois fils, Albert, François (mort en bas âge) et Charles Emmanuel Otton, haut fonctionnaire du Trésor, chevalier de la Légion d’honneur.

En février 1843, Léon de Valfresne est élu conseiller municipal lors du scrutin au suffrage censitaire. Le grammairien Charles Chapsal est maire de la commune.

Après le décès de son frère Théodore, référendaire à la chancellerie de France, en janvier 1850, sa mère vend la maison en mars.

Léon de Valfresne meurt le 20 décembre 1876 à Paris (6e arr.), à son domicile, 26, rue Monsieur-le-Prince. Il était âgé de 78 ans.

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25 novembre 2016 5 25 /11 /novembre /2016 00:01

Basile Nivelet naît le 28 janvier 1867 à Turny (Yonne). Sa mère est Hortense Léocadie Thierry, son père porte le même nom, Basile Nivelet, et est tisserand ; ses parents seront plus tard cultivateurs.

Venu à Paris, il est calicot (commis d'un magasin de nouveautés) au Bon Marché. En juillet 1892, il épouse à Paris (3e arr.) Pétronille Goursolle (dite Céline), employée de banque. Les deux époux, qui auront une fille, deviennent enseignants peu après.

Instituteur à l’école communale du Parc-Saint-Maur (Saint-Maur, Seine, act. Val-de-Marne) en 1895, il est l'école l’année suivante à l’école communale de Montreuil (Centre) puis en novembre à celle de la rue Colmet-Lépinay dans la même commune. En 1905, il est transféré à Paris, rue Michel-Bizot (12e arr.). Membre de la Société pour la propagation des langues étrangères en 1895, Nivelet participe en février 1909 au banquet annuel de l'Amicale des instituteurs et institutrices publics de la banlieue de Paris, qui revendique l’égalité de traitement avec le personnel pour leurs pensions de retraite.

Depuis 1900, les époux Nivelet résident à Joinville-le-Pont, où Céline est directrice de l’école maternelle de l’avenue Oudinot, dans le quartier de Polangis.

Dans cette commune, Basile Nivelet va s’engager en politique ; il avait été sans doute précédemment secrétaire général de l'Yonne radicale, organe de la Fédération amicale et de propagande des républicains radicaux et radicaux-socialistes, qui organise une tête à la mairie du 5e arrondissement en mai 1907.

Lors des élections municipales de mai 1908, Nivelet figure sur la liste du comité radical-socialiste, conduite par le maire sortant, Eugène Voisin. Elle recueille au premier tour 604 voix en moyenne, face à une liste incomplète dite socialiste évolutionniste (500 voix) et à quelques candidats socialistes unifiés SFIO (252 voix) ainsi qu’un isolé (493 voix). Il y avait 1319 inscrits. Les radicaux remportent 21 des 23 sièges à pourvoir, en laissant un à un isolé et un autre à un socialiste évolutionniste. Nivelet est élu au second tour avec 591 suffrages pour 1188 votants.

Au sein du conseil municipal, Nivelet s’occupe du patronage laïque et des colonies scolaires confiées à l’Œuvre parisienne des enfants à la montagne, qui organise le séjour d’enfants joinvillais dans le Cantal. Il participe à l‘organisation du service des désinfections après les grandes inondations de la Marne pendant l’hiver 1910.

Si Nivelet a pris quelque distance avec Louis Rey, animateur passionné de la majorité radicale-socialiste au sein du conseil municipal, il vit à partir de 1910, comme ce dernier, à Paris. Il se solidarise cependant de la municipalité en mars 1911, quand la dénonciation d’un scandale dans l’école primaire de Polangis provoque l’éclatement du conseil ; Nivelet proteste ne pas être candidat à la direction de cette école et n’avoir pas pris part à l’affaire. Il collabore régulièrement à l’hebdomadaire radical local, Voix des communes. Affichant son attachement au maire, il annonce en août 1911 qu’il ne sera pas candidat en 1912, mais fait cependant l’objet d’attaques par voie d’affiches ou dans la presse régionale.

En 1910, Basile Nivelet publie un livre intitulé « Joinville-le-Pont », édité par un imprimeur de la ville, Ferdinand Huby. Son livre, descriptif, constitue une des principales sources sur l’histoire de la commune, principalement pour le 19e siècle.

Sergent-fourrier après son service militaire, Nivelet est promu officier d’administration adjoint dans la réserve. En 1914, il sert dans l’intendance du service de santé militaire. Au moment de sa démobilisation en 1930, il a le grade de capitaine d’administration.

Après-guerre, les Nivelet s’installent à Montreuil-sous-Bois, où Céline est directrice d’école. Basile prend sa retraite en 1928 et partage son temps entre cette ville et l’Yonne. Il rédige des documents sur l’histoire de Turny, son village natal.

Basile Nivelet meurt le 30 janvier 1957 à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne), à l’âge de 90 ans. Il avait obtenu de nombreuses décorations : Mérite agricole, chevalier en 1910 puis officier en 1934 ; Palmes académiques, officier d’académie en 1911 et officier de l’instruction publique en 1923 ; Médaille de bronze de la Mutualité en 1929. Il avait également été récompensé pour son comportement lors des inondations de la Marne en 1910.

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23 novembre 2016 3 23 /11 /novembre /2016 00:01

Pétronille Goursolle (dite Céline), naît le 1er avril 1868 à Oradour-sur-Vayres, en Haute-Vienne. Elle est la fille de Marie Fanny Barraud et de Pierre Goursolle, son époux.

Employée de banque, elle épouse en juillet 1892 à Paris Basile Nivelet. Les deux époux deviennent instituteurs, Céline exerçant dans l’école du Parc-Saint-Maur (Saint-Maur, Seine, act. Val-de-Marne) en 1895. Elle est membre de la Société pour la propagation des langues étrangères en France. Elle exerce ensuite à l'école maternelle de la rue Michel-Bizot à Paris (12e arr.). En novembre 1900, elle est chargée de la direction de l'école maternelle du groupe Polangis, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où la famille va résider.

En février 1910, Céline Nivelet est nommée directrice à l'école maternelle Voltaire de Montreuil-sous-Bois (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Elle exercera cette fonction jusqu’en décembre 1930, lorsqu’elle prend sa retraite.

Céline Nivelet était membre de la société coopérative nationale d'assurances la Sauvegarde en 1908 et 1910. Elle a également été active au sein de la section de Joinville de la société l’Allaitement maternel en 1909. Elle avait obtenu la médaille d'argent de la mutualité en 1910 et avait été décorée des Palmes académiques, en tant qu’Officier de l’instruction publique en juillet 1930.

Céline Nivelet décède le 27 mars 1941 à Venizy, Yonne ; elle est inhumée à Turny, commune d’origine de son époux. Ils avaient eu une fille.Céline Nivelet

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17 novembre 2016 4 17 /11 /novembre /2016 00:01

Article repris et modifié le 20/11/2018.

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3 novembre 2016 4 03 /11 /novembre /2016 00:01

Charles Louis Henri Pilté naît le 31 juillet 1837 à Paris (10e arr.). Il est le fils d’Anne Laure Joséphine Hurel, dite Anaïs et de Pierre Perrière-Pilté.

Sa mère, salonnière en vogue sous le second empire et le début de la troisième République, composa quelques opéras-comiques et pièces de théâtre, qu’elle jouait dans son magnifique hôtel particulier de la rue de Babylone et dans plusieurs scènes dont sa grande fortune lui ouvrait les portes. Son père, industriel, avait fait fortune dans le gaz et avait tenté de reprendre le théâtre du Vaudeville à Paris, aventure moins fructueuse.

Suite à des démarches de sa mère, son père (mort en 1853) fut créé comte, à titre posthume, par le pape Pie IX en 1869. Sa mère porta le titre de comtesse et Henri en hérita. Cependant, n’ayant pas d’héritier mâle et son fère cadet, Alphonse, décédé avant lui, n’ayant comme lui engendré que des filles, Henri fut le seul à porter le titre de comte Pilté.

Durant la guerre franco-prussienne, Henri Pilté, présenté comme ingénieur, est sans doute membre de la garde nationale à cheval pendant le siège de Paris en septembre 1870.

Malgré une vie peu conforme au dogme catholique, Henri Pilté était chevalier le l’ordre pontifical de Pie IX. Il avait eu deux filles hors mariage, avant d’épouser Emely Holt, mère de son aînée en mai 1878 à Paris (8e arr.), peu avant le décès de sa propre mère. Son épouse, anglaise, devait mourir en février 1879.

Le 29 juin 1903, Henri Pilté est victime d’un accident mortel vers onze heures du soir, dans sa voiture, avenue de La-Tour-Maubourg à Paris (7e arr.). Son cheval prit peur et s'emporta ; Henri Pilté sauta à terre, mais fut projeté contre la bordure du trottoir et s'y fendit le crâne. Il était âgé de 65 ans.

Voir aussi : Anaïs Pilté, comtesse du pape

Voir aussi : Alphonse Pilté, maître de forges

Voir aussi : Pierre Pilté, industriel, directeur de théâtre, plaideur et comte posthume

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1 novembre 2016 2 01 /11 /novembre /2016 00:01

Né en 1788 Pierre Pilté-Perrière est le fils d’Anne Grenet et de son époux Jacques Louis Claude Pilté, originaires du Loiret.

Il fut dans les années 1830 un des pionniers de l’éclairage au gaz de Paris, gagnant une grande fortune grâce à son monopole pour l’installation de réverbères dans les voies d’une grande partie de Paris. Deux entreprises se partageaient le marché de la Compagnie parisienne d'éclairage au gaz, l’une dite anglaise et l’autre dite française, dont Pilté était un des gros actionnaires et, avec son frère Alphonse, un des directeurs.

En octobre 1836, il épouse à Paris (7e arr.) Anne Laure Joséphine Hurel, dite Anaïs, avec laquelle il aura cinq enfants. Il acquiert un hôtel particulier 15, rue Monsieur-le-Prince à Paris.

Comme son épouse, Pierre Pilté a un penchant pour les arts. Il va acquérir une collection de tableaux qui sera dispersée lors d’une vente aux enchères en 1873. Elle comprenait des Breughel, van Goyen, Hals, Ruysdael, Vernet ; les écoles hollandaise et flamande en constituant la majeure partie.

Il va surtout tenter d’investir dans une salle de spectacle parisienne, le Théâtre du Vaudeville, place de la Bourse. Il rachète l’immeuble en septembre 1846 puis place à sa tête un auteur, Joseph-Philippe Lockroy. La carrière théâtrale de Pilté le verra bien plus souvent sur les bancs des tribunaux parisiens, en conflit avec ses directeurs et comédiens, qu’aux premières loges.

Un rédacteur du journal culturel Gil-Blas (Little Duck) le présentait comme un « bourgeois ultra-bourgeoisant et n'ayant à la bouche (…) que ses huit cents ans de roture prouvée. »

Après sa mort, le 30 janvier 1853 à Paris (10e arr.), à l’âge de 64 ans, il sera cependant créé comte par le pape Pie IX en 1869, un titre que porteront sa veuve puis son fils aîné, Henri. Ses trois filles feront des mariages aristocratiques. Son deuxième fils, quant à lui, investira dans l’industrie (Les Forges de Saint-Maur) et aura une activité politique d’obédience républicaine à Joinville-le-Pont.

Voir aussi : Anaïs Pilté, comtesse du pape

Voir aussi : Alphonse Pilté, maître de forges

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20 octobre 2016 4 20 /10 /octobre /2016 01:01
Sceau de l'an 12
Sceau de l'an 12

Étienne François Yvon naît en 1722. Il est le fils d’Anne Marguerite Brebier et de son époux Étienne Yvon, un hôtelier devenu un bourgeois de la ville petite ville de Dourdan (act. Essonne).

Yvon entame une longue carrière judiciaire. Clerc de procureur au Châtelet, le tribunal de Paris, il est nommé procureur par le roi Louis XV et prête serment le 21 janvier 1752. Jouissant d’une évidente fortune, Yvon réside à Paris dans le quartier de paroisse Saint-André-des-Arts (act. 6e arr.), 4, rue Saint-Antoine. Il acquiert en avril 1761 de la veuve d’un commissionnaire de bois décédé une ferme, une maison et terres dans le village de Pont de Saint-Maur, qui dépend alors de la paroisse Saint-Nicolas de Saint-Maur au plan spirituel, mais dispose de son autonomie en matière fiscale.

Bien qu’il ait alors atteint un âge assez avancé, Yvon poursuit son rôle de magistrat pendant la Révolution. Il est juge-suppléant au Tribunal civil de la Seine, rue des Tournelles puis juge titulaire en frimaire an 4 (décembre 1795).

Dans sa résidence parisienne, comme dans le village du Pont-de-Saint-Maur, Yvon va jouer un rôle significatif au début de la Révolution française.

Il est élu le 16 juin 1791 lors de l’assemblée primaire de la section de la place Royale, pour siéger au sein de l'assemblée électorale du département de Paris, qui regroupe les délégués des 48 sections urbaines et des 16 cantons ruraux. Chaque centaine de citoyens actifs avait le droit de désigner un électeur.

Lors de la première séance, le vendredi 26 août 1791, Yvon, qui a 69 ans, doit à son âge de siéger au sein du bureau provisoire, au côté du doyen, M. Cozette. Yvon obtiendra quelques voix, mais ne sera pas élu, lors de la désignation du bureau définitif de l’assemblée pas plus que, les 8 et 9 septembre, quand il s’agira d’envoyer un député à l’Assemblée nationale.

S’il n’est pas mentionné sur la liste des électeurs du club de la Sainte-Chapelle publiée en 1791, il apparaît sur celle de 1792. Le seul fait d'avoir appartenu à ce club, réputé modéré, devint un motif d'exclusion de l'assemblée électorale de 1792.

Le village du Pont-de-Saint-Maur devient, en février 1790, une municipalité à part entière, sous le nom de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur, malgré les contestations de la municipalité de Saint-Maur. Le village se rebaptisera Joinville-le-Pont (act. Val-de-Marne) en 1831. Yvon devient commandant d’une garde nationale de 120 hommes, regroupant la quasi-totalité des hommes majeurs du village, qui compte 409 habitants en l’an 3 (1794). Selon l’historien de Saint-Maur Émile Galtier, « cette garde est en activité, presque armée, habillée et instruite ; elle monte exactement toutes les nuits, elle a son corps de garde et sa chambre d'arrêt ou prison. »

C’est au nom de la garde nationale mais également de la municipalité du Pont-de-Saint-Maur, qu’Yvon présente en octobre 1790 devant le directoire du département de Paris un « mémoire pour établir l'importance de cette municipalité et l'utilité de son maintien pour la sûreté de la navigation » sur la Marne. Cette intervention jouera un rôle sans doute décisif pour maintenir l’existence d’une commune séparée.

L’année suivante, Yvon pour l’équipement de sa garde et obtient 500 cartouches du bureau municipal (faisant office de direction du département), qui prend en compte « les services fréquents que Paris reçoit » du bataillon du Pont de Saint-Maur.

Le 21 septembre 1791, la garde nationale, dont l’abbé Bauche est l’aumônier, joue un rôle important dans la cérémonie organisée pour la publication de l’acte constitutionnel que proclame le prêtre. Le soir, un feu est allumé au milieu du pont, et on y danse jusqu’au milieu de la nuit. Bauche et Yvon auront été, bien qu’ils n’y vivent pas, parmi les plus fervents partisans de l’autonomie communale de la future Joinville-le-Pont.

Étienne François Yvon, meurt à Paris le 16 germinal an 4 (5/04/1796), n’ayant semble-t-il pas cessé son activité judiciaire. Il était dans sa soixante-quatorzième année.

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26 septembre 2016 1 26 /09 /septembre /2016 01:01
Paul André Giansilj (Photo Bruno Baverel, licence CC BY-NC-SA 2.0)
Paul André Giansilj (Photo Bruno Baverel, licence CC BY-NC-SA 2.0)

Paul André Giansilj naît le 12 mars 1880 à Lozzi (Corse, act. Haute-Corse), le plus haut village de l’île, dans la région du Niolo, qui compte alors 1 200 habitants (il en a un dixième cent ans plus tard). Si l’orthographe Giansilj est confirmée, la plupart des documents portent la mention Giansily.

Son père, Antoine Giansilj, militaire, est apparemment absent à sa naissance et la déclaration est faite par le grand-père paternel. Bien que ses parents ne soient pas mariés, sa mère Marie Jéronyme porte également le nom de Giansilj, comme d’ailleurs le maire qui l’inscrit sur l’état-civil de la commune. L’union légale de ses parents en janvier 1882 lui donne une légitimation.

Plusieurs journaux témoignent du poids de deux familles dans le bourg : celle des Giansilj et des Simeoni (Max Simeoni, fondateur de l'Union du peuple corse, nationaliste, et député européen de 1989 à 1994, est né à Lozzi en 1929) : « Toute la Corse vous racontera, sans en être scandalisée, que le conseil municipal de Lozzi, dans le Niolo, est imposé à la commune depuis sept ans par les bandits Simeoni et Giansily » (Le Temps, 1887/05/21).

Alors adjudant, Antoine Giansilj obtient pour Paul André une bourse qui va lui permettre d’intégrer, en 1883, le lycée Buffon à Paris. Il obtient deux prix au concours général, premier en composition française en 1897 et second en mathématiques l’année suivante.

En 1899, Paul André Giansilj est reçu 12e au concours d’admission de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, dans la promotion In Salah. Il en ressort à un rang plus modeste (305e) et est nommé sous-lieutenant au 91e régiment d’infanterie en septembre 1901. Promu lieutenant deux ans plus tard, il est affecté en 1906 au 24e régiment d’infanterie puis devient en 1908 instructeur à l’école normale de gymnastique et d’escrime de Joinville-le-Pont où il est promu capitaine.

En mars 1913, Giansilj participe au congrès international de l'éducation physique de Paris où il présente un mémoire sur « La Gymnastique d'application militaire et les sports de combat ». Giansilj recommande une pratique quotidienne, mais modérée de la marche ; il souhaite une surveillance médicale et plaide pour le développement des sports de combat (tir, escrime, lutte, canne, bâton, jiu-jitsu).

Pendant son séjour à l’école de Joinville, Giansilj réside dans le 14e arrondissement de Paris (rue de Châtillon) et milite à la 14e section du parti socialiste unifié SFIO, qui couvre les quartiers Plaisance et Montparnasse.

Il est également vénérable de la loge Germinal, orient de Joinville-le-Pont, qui dispose d’un temple dans la commune au 3, rue Transversale. Elle accueille de nombreux officiers francs-maçons.

Ayant rejoint en 1913 le 104e régiment d’infanterie, en garnison à Argentan (Orne), il est au fort de Châtillon à la déclaration de guerre. Le capitaine Giansilj combat à Ethe, dans la province de Luxembourg (Belgique). Trois semaines après le début du conflit mondial, il est d’abord blessé à l'épaule lors de l'attaque de tranchées ennemies puis, ayant accompagné sa ligne de tirailleurs, tué par un éclat d'obus le 22 août 1914.

Paul André Giansilj était âgé de 34 ans. La mention Mort pour la France est apposée sur son état-civil et le nom de Giansilj figure sur les monuments aux morts de Lozzi et de Paris (7e arr.) ainsi que sur une plaque commémorative à l’intérieur du lycée Buffon. Il a été décoré de la croix de guerre et fait chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume.

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