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11 février 2021 4 11 /02 /février /2021 00:01

Henri Frédéric Marie Olivier Puiseux naît le 7 juillet 1899 à Paris (6e arr.). Il est le fils de Laurence Élisa Marie Béatrice Bouvet et de son mari, Pierre Henri Puiseux, professeur à l’université de Paris. Les témoins déclarant sa naissance furent l’historien Henri Wallon, sénateur inamovible, ancien ministre de l’instruction publique, secrétaire perpétuel de l’Académie des inscriptions et belles lettres, commandeur de la Légion d’honneur (qui lui était apparenté) ainsi qu’Henri Alpy, membre du conseil municipal de Paris et du conseil général de la Seine.

Le père, Pierre Puiseux, était un astronome réputé, cartographe de la Lune ; le grand-père, Victor Puiseux avait également été astronome, mathématicien et alpiniste. Olivier Puiseux est le dernier des six enfants de la famille. Un de ses frères, Robert Puiseux, gendre d'Édouard Michelin, devint cogérant de la société de pneumatiques Michelin puis président de la société des automobiles Citroën. Une de ses sœurs, Marie Marguerite Puiseux, épouse également d’un héritier de la famille Michelin, Jean, fut une résistante à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale, déportée à Ravensbrück et militante d’action catholique.

La mère d’Olivier Puiseux, Béatrice Bouvet, fille d’un négociant, conseiller général et député du Jura, est portraiturée, à l’âge de trois ans, par Gustave Courbet. Le tableau figure au musée de Cardiff (Pays de Galles, Royaume-Uni). La famille vit dans son arrondissement natal, rue Le Verrier.

Béatrice Puiseux (coll. Corpet)

Les études secondaires d’Olivier Puiseux se déroulent dans deux établissements parisiens réputés, les lycées Henri IV et Louis-le-Grand. Pendant la première guerre mondiale, il s’engage volontairement juste après ses dix-huit ans, et est affecté au 59e régiment d’artillerie. À la fin de la guerre, il est nommé brigadier en octobre 1918 puis, un an plus tard, maréchal des logis. Affecté à ce moment à la 20e section d’état-major, il aurait été affecté, selon la chronique familiale rédigée par Jean Corpet (2012), d’abord au cabinet de Georges Clémenceau, président du conseil des ministres jusqu’au 18 janvier 1920 puis à celui de son successeur, Alexandre Millerand, qui lui succède jusqu’au 23 septembre 1920, date à laquelle il devient président de la République.

Olivier Puiseux (coll. Corpet)

Olivier Puiseux, démobilisé en novembre 1920 entame des études et obtient sa licence en droit en 1923. Il est alors embauché à la Banque Nationale de Crédit.

Le mariage d’Olivier Puiseux et de Simone Marie Madeleine de Froissard-Broissia se fait à Domblans (Jura) où la famille de la mariée dispose d’un château, proche de la demeure familiale des Puiseux à Frontenay. Le beau-père, le comte Simon Georges Jean de Froissard-Broissia, colonel, est décoré de la croix de guerre et commandeur de la Légion d'honneur.

Le couple participera en 1931-1932, à plusieurs représentations de charité en octobre 1931 et 1932 à Poligny (Jura), au profit de la Croix-Rouge française en compagnie des familles descendantes de la noblesse locale, à laquelle ils sont souvent apparentés.

Après la naissance de trois filles, Olivier et Simone Puiseux se séparent en 1934 ; la mère et les trois filles s’installent, chez la grand-mère maternelle au château de Blandans à Domblans, tandis qu’Olivier Puiseux loge à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le Centre, rue de Paris. Il devient cadre des établissements Lemoine, société produisant des pièces automobiles, installée à Ivry-sur-Seine (Seine, act. Val-de-Marne). Il se présente comme ingénieur (bien que n’ayant pas fait d’études techniques) et industriel.

Avant le début de la deuxième guerre mondiale, dès juillet 1939, Olivier Puiseux est affecté, sur décision de l’autorité militaire, en tant comptable à la société Gnome et Rhône, qui fabrique des moteurs d’avions à Paris (13e arr., boulevard Kellermann). Lors de l’invasion de la France par l’armée allemande, en mai 1940, Olivier Puiseux quitte la France pour l’Angleterre. Il se rend ensuite au Canada, à Sorel (act. Sorel-Tracy, Québec), ville industrielle de la Montérégie.

En application d’une loi du 23 juillet 1940, le conseil des ministres de l’État français, dirigé par le maréchal Philippe Pétain, décide, par un décret du 29 octobre 1940, de déchoir Olivier Puiseux de sa nationalité française. La loi prévoit ce cas de figure pour « Tout Français qui a quitté le territoire français métropolitain entre le 10 mai et le 30 juin 1940 pour se rendre à l'étranger sans ordre de mission régulier émanant de l'autorité compétente ou sans motif légitime sera regardé comme ayant entendu se soustraire aux charges et aux devoirs qui incombent aux membres de la communauté nationale ». Plusieurs autres décrets concerneront des personnalités de premier plan, dont le général Charles de Gaulle. Le décret du 29 octobre concerne notamment le cinéaste René Clair, André Meyer, directeur de la Banque Lazard ou Henri Torrés, avocat et ancien député. Selon la juriste Catherine Kessedjian, « Cette mesure vise les personnes qui ont rejoint le général de Gaulle à Londres. »

La présence de Puiseux est signalée à Montréal en octobre 1940, en compagnie de l’industriel Henri Reichenbach, fondateur des magasins Prisunic, du docteur Sylvain Mossé et du publiciste Pierre Lazareff, futur directeur de France-Soir. Une ordonnance du tribunal civil de la Seine de décembre 1940 place sous séquestre les biens d’Olivier Puiseux.

Après la fin du conflit, Olivier Puiseux, dont la santé est très dégradée, fait un séjour dans un sanatorium près de Paris, puis prend pension dans un hôtel boulevard Raspail. Il rend visite à sa femme et ses filles à Domblans.

Olivier Puiseux meurt le 28 janvier 1947 à Rueil-Malmaison (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il était âgé de 47 ans.

Château de Blandans à Domblans

 

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18 janvier 2021 1 18 /01 /janvier /2021 00:01

René Marcel Chauvin naît le 15 mars 1887 à Nemours (Seine-et-Marne). Il est le fils de Jeanne Louise Patron et de son époux Louis Édouard Chauvin, maître serrurier.

Devenu tourneur mécanicien, René Marcel Chauvin s’installe à Paris (10e arr.), boulevard de La Chapelle. Il fait son service militaire dans l’artillerie à Orléans à partir d’octobre 1908. En novembre 1909, il est musicien dans son régiment jusqu’à sa démobilisation en septembre 1910.

En janvier 1911 à Paris (11e arr.), il épouse Pauline Sponcet, couturière. Ils vivent d’abord dans le 19e arrondissement, rue Secrétan, puis dans le 15e, boulevard de Grenelle.

En 1914, la famille s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), d’abord dans le quartier de Palissy puis dans celui voisin de Polangis, avenue Foch. Toujours mécanicien, Chauvin travaille pour la firme cinématographique Pathé, qui dispose d’une usine à Joinville dans ce même quartier.

Pendant la première guerre mondiale, René Marcel Chauvin est d’abord mobilisé dans l’artillerie, puis dans le train.

En juillet 1928, il est récompensé d’une mention honorable en tant que délégué de la Mutuelle du cinéma à Joinville-le-Pont. En 1931, il est établi à son compte comme loueur de taxi.

Consacrant ses loisirs au domaine musical, René Marcel Chauvin est, dès juin 1914, le directeur et chef de la Société symphonique de Joinville. Il exerce toujours cette fonction en 1935. L’association, qui a le soutien de la firme Pathé et de la municipalité, donne en principe un concert par an dans les locaux de la mairie ou dans un établissement touristique de la commune.

René Marcel Chauvin meurt le 7 février 1962 à Créteil. Il résidait probablement toujours à Joinville-le-Pont. Âgé de 74 ans, il avait un enfant. Sa fille Henriette avait épousé André Malcouronne, syndicaliste et militant communiste, premier adjoint au maire de Joinville à la Libération en 1944.

Les usines Pathé à Joinville

 

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16 janvier 2021 6 16 /01 /janvier /2021 00:01

Marcel Roque naît le 16 décembre 1893 à Paris (10e arr.). Il est le fils de Claire Joséphine Dive et de Gaston Roque, employé de commerce. En 1906, la famille est installée à Noyon (Oise) où le père est cordonnier et y réside toujours en 1913.

Devenu employé de chemin de fer, Marcel Roque est ajourné lors de sa convocation pour le service militaire pour faiblesse. Son ajournement est maintenu en 1914.

Il est cependant mobilisé pour la première guerre mondiale en septembre 1914. Incorporé au 106e régiment d’infanterie, il est cependant mentionné comme insoumis, une erreur qui ne sera rectifiée qu’en août 1916, après sa nomination en tant que caporal dans un régiment de chasseurs à pieds. Affecté brièvement en mars 1919 dans un régiment de génie, il est démobilisé en mai de la même année.

Travaillant pour la Compagnie des chemins de fer du Nord, puis, après la fusion des réseaux, pour la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), Marcel Roque vit à Paris, Aubervilliers et la Courneuve (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il épouse, en septembre 1919 à Paris (10e arr.) Marguerite Jeanne Héloïse Tellier.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, Marcel Roque est affecté spécial au service des chemins de fer dès septembre 1939. Il est démobilisé en février 1943.

Installé à Joinville-le-Pont (Val-de-Marne) en 1983, dans le quartier de Palissy, rue du 42e de Ligne, Marcel Roque fait partie des derniers anciens combattants survivants de la première guerre mondiale. À ce titre, il est décoré, en février 1996, à l’âge de 102 ans, en tant que chevalier de la Légion d’honneur.

Marcel Roque meurt le 30 décembre 1996 à Joinville. Il était âgé de 103 ans et père de trois filles.

Le quartier de Palissy à Joinville-le-Pont dans les années 1960

 

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6 janvier 2021 3 06 /01 /janvier /2021 00:01

Camille Antoine Nicolas Husson naît le 20 juillet 1869 à Thonnance-les-Moulins (Haute-Marne). Il est le fils d’Élise Marie Jeanne Donot et de son mari, Jean François Husson, employé d’octroi à Paris. Il voit le jour chez son grand-père maternel.

Devenu prêtre dans le diocèse de Paris, il est nommé vicaire de Saint-Charles-Borromée de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en janvier 1895. Il est probablement le premier à exercer cette fonction dans la paroisse, fondée en 1860, et dont le curé est alors l’abbé Alfred Roustan.

C’est l’abbé Husson qui célèbre la messe des obsèques des victimes de l'explosion de l’usine du Bi-Métal, à Joinville, en février 1895 devant une très importante population.

Il est nommé vicaire à Asnières (Seine, act. Hauts-de-Seine) en octobre 1895 puis, en novembre 1896 à Saint-Georges de la Villette (Paris, 19e arr.).

Enfin, en août 1902, il rejoint, toujours comme vicaire, l’église Saint-Pierre du Petit-Montrouge (Paris, 14e arr.).

Camille Husson meurt le 10 octobre 1903 à Paris (7e arr.). Il résidait alors rue d’Alésia à Paris (14e arr.) avec sa mère et était âgé de 34 ans.

L'église Saint-Charles à Joinville-le-Pont

 

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2 janvier 2021 6 02 /01 /janvier /2021 00:01

Léon Lévine naît le 31 mai 1914 à Valenciennes (Nord). Il est le fils de Fénia Beiline et de son mari Isaac Lévine, des marchands forains immigrés en 1912 depuis Minsk (Russie, act. Biélorussie) et vivant rue des Maillets. À sa naissance, il a la nationalité russe.

Après la première guerre mondiale, la famille s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy, avenue Galliéni.

Léon Lévine fait des études à l’école des sciences politiques et du droit de Paris (Sciences-Po). Ayant effectué une préparation militaire, il est admis en septembre 1936 dans un peloton d'élèves sous-officiers de réserve du train. Il est nommé maréchal-des-logis en avril 1939 dans le 126e escadron du train des équipages.

Pendant la deuxième guerre mondiale, alors qu’il est militaire et stationné à Neufchâteau (Vosges), il trouva un portemonnaie qui contenait une somme importante en billets de banque et le déposa au secrétariat de la mairie.

Au cours de l’occupation allemande, plusieurs membres de sa famille sont arrêtés du fait de leurs origines juives et déportés au camp de concentration d’Auschwitz (Allemagne, act. Pologne) où ils meurent en juillet et septembre 1942 : sa mère Fénia Beiline, sa sœur Élise, épouse Kac, son neveu Paul Kac et sa belle-sœur, Renée Lipkin, épouse de son frère Alexandre. Ce dernier et leur beau-frère Marc Kac ont participé activement à la Résistance.

Après le conflit, Léon Lévine devient avocat à la cour d’appel de Paris. Il épouse en janvier 1949 à Helsingborg (Suède) Kate Britt Ekman.

Selon l’historien Jean Bossu, Léon Lévine, comme son frère Alexandre, est membre de la loge Europe unie (n° 64) de l’orient de Paris et de la Grande Loge Nationale Française en novembre 1961.

Léon Lévine meurt le 19 novembre 1996 à Paris 6e arrondissement. Il était âgé de 82 ans avait eu au moins trois enfants.

Valenciennes

 

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29 décembre 2020 2 29 /12 /décembre /2020 00:01

Alexandre Lévine naît le 2 novembre 1912 à Valenciennes (Nord). Il est le fils d’Isaac Lévine et de Fénia Beiline, des marchands forains immigrés la même année depuis Minsk (Russie, act. Biélorussie) et vivant rue des Maillets. À sa naissance, il a la nationalité russe.

Après la première guerre mondiale, la famille s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Palissy, avenue Galliéni, à proximité immédiate des studios de cinéma Pathé.

Devenu cinéaste, Alexandre Lévine est annoncé comme devant collaborer à la réalisation de Marie des Angoisses, de Michel Bernheim, en 1935. Cependant, il est embauché en mai par Gelma-Film pour assister Ladislas et Irène Starewitch, réalisateurs de cinéma d’animation vivant à Fontenay-sous-Bois (Seine, act. Val-de-Marne) ainsi que Marc Gelbart.

En septembre 1935, Alexandre Lévine annonce qu’il va tourner un film intitulé Kol Nidre (Le chant sublime), assisté de Luis Morales et René Petit. Son régisseur est Tony Brouqulère et l’administrateur Lazare Corn. La partition musicale est écrite par le compositeur Jacques Dallin. Il s’agit d’une comédie qui se déroule, au début, dans les milieux universitaires et se poursuit dans une atmosphère dramatique. Le projet est présenté comme un « film juif » par Le Journal juif et la production est assurée par Les Films Léo Cohen. La presse souligne que ce sera la première fois qu’on verra à l'écran la reconstitution complète d'un temple Israélite. En 1939, un film au titre homonyme, est réalisé aux États-Unis par Joseph Seiden.

Alexandre Lévine épouse en juin 1938 au Raincy (Seine-et-Oise, act. Seine-Saint-Denis) Renée Lipkin (dont le nom est parfois orthographié Sipkin), native de Tolotchine (Russie). Ils s’installent dans cette commune, allée de Bellevue.

Pendant la deuxième guerre mondiale, la famille se réfugie à Toulouse (Haute-Garonne) où Renée Lévine est vendeuse et vit rue Agathoise. Arrêtée en tant que juive, elle est internée au camp de Beaune-la-Rolande (Loiret). Elle fait partie du convoi n° 5, qui part pour le camp de concentration d’Auschwitz (Allemagne, act. Pologne) le 28 juin 1942. Elle y meurt le 3 juillet 1942, à l’âge de 26 ans. Plusieurs membres de la famille d’Alexandre Lévine meurent également dans le même camp de concentration : sa mère Fénia, sa sœur Élise, épouse de Marc Kac, et son neveu Paul Kac.

Séjournant sans doute lui-même à Toulouse puis à Asnières (Seine, act. Hauts-de-Seine), Alexandre Lévine s’engage dans la résistance à l’occupation allemande en France. Son activité est homologuée, avec le titre de chef de bataillon, au sein des Forces françaises combattantes et des Forces françaises de l'intérieur. Il aura sans doute rejoint l’Afrique du Nord, dans les troupes d’Henri d'Astier de la Vigerie. Revenu en France, il monte le réseau Alexandre qui a mené de nombreux combats au Raincy et ses environs.

L’historien Jean-Paul Lefebvre-Filleau raconte qu’il participe, en juillet 1944, à une rencontre dans la clinique Parot, au Raincy, où est installé l’état-major du général Jacques Chaban-Delmas. La présence de Georges Bidault et de Pierre Mendès-France est mentionnée.

Le commandant Alexandre rassemble les combattants dans le bataillon de sécurité FFI 107/22, intégré dans les troupes du général Harry, fidèle au gouvernement provisoire du général de Gaulle. Le beau-frère d’Alexandre Lévine, Marc Kac, est également un membre reconnu de la Résistance.

Après-guerre, Alexandre Lévine, de nouveau installé au Raincy, devient gérant d’une entreprise de cosmétiques, la société Rouge-Très-Bien en août 1949. Il épouse en mars 1950 à Paris (6e arr.) Jacqueline Prongué, titulaire de la médaille de la Résistance française. Ils vivent dans cet arrondissement, rue Monsieur-le-Prince.

Selon l’historien Jean Bossu, Alexandre Lévine, comme son frère Léon, est membre de la loge Europe unie (n° 64) de l’orient de Paris et de la Grande Loge Nationale Française en novembre 1961.

En décembre 1971, Alexandre Lévine est nommé administrateur du collège Sainte-Barbe, plus vieille institution privée d’enseignement subsistante à Paris.

Alexandre Lévine meurt le 26 avril 2007 à Issy-Les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) où il résidait avec son épouse. Il était âgé de 84 ans et était titulaire, depuis juillet 1947, de la médaille de la Résistance française.

Le Raincy, synagogue

 

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7 décembre 2020 1 07 /12 /décembre /2020 00:01

Début de la biographie de Justin Mauran

Pierre Justin Mauran naît le 9 juin 1817 à Réalmont (Tarn). Il est le fils de Rose Félicité Jalguès (ou Salguès) et de son mari Pierre Jean Mauran, 38 ans, charpentier.

Devenu prêtre vers 1846, il séjourne dans une petite ville du Midi puis devient missionnaire apostolique. Parti de Paris pour Nantes (Loire-Inférieure, act. Loire-Atlantique), il embarque sur le navire la Marie le 3 mars 1847 et atteint Port-Louis (île Maurice) le 28 mai puis Saint-Denis (île Bourbon, act. île de La Réunion) le 5 juin.

Dans une relation de son voyage, il critique la vente d’esclaves malabars (indiens) à Maurice. La question de l’esclavage est très présente dans son ouvrage. Il témoigne : « J’ai vu Bourbon pendant l’esclavage, je l’ai vu après l’émancipation ». Il rapporte les propos d’une ancienne esclave sur sa relation avec ses anciens maîtres. Devenu curé de la paroisse de La Possession, faisant partie de la commune de Saint-Paul, l’abbé Mauran constate que « l’émancipation des esclaves arrêta le commerce, causa une gêne générale. »

Selon l’historien Prosper Ève, spécialiste de l'esclavage à Bourbon, Justin Mauran fait partie, avec cinq autres prêtres, des propagateurs des idées « insensées » de Sarda Garriga, nommé en 1848 par Victor Schœlcher, commissaire général de la République à La Réunion pour y mettre en application le décret de l'abolition de l'esclavage. Sarda Garriga s’oppose aux propriétaires et décrète l’abolition de l’esclavage le 20 décembre 1848. Il est relevé de ses fonctions, et quitte La Réunion en mai 1850.

La Possession, l'église

Pour sa part, l’abbé Mauran quitte l’Île de La Réunion en octobre 1849. Son récit, signalé par nombre de publications catholiques, mêle quelques avis sur ce qu’il a vu avec des textes plus poétiques ou des cantiques. Il évoque son bonheur d’avoir été curé de campagne. Le directeur de la Bibliographie Catholique, l’abbé Bérault des Billiers se plaint que dans le livre « il est dit fort peu de choses de l'Ile-de-France et de l'Ile-Bourbon » et qu’il y a trop d’incohérences entre les diverses parties de l’ouvrage, qui inclut une histoire édifiante de d’Adolphe et Marie, enfants d’un comte sans aucun lien avec La Réunion, de même que plusieurs harmonies en vers, dédiées à la vierge Marie. Une édition séparée d’Adolphe et Marie paraît à Paris en 1853.

Rentré en France en octobre 1849, Justin Mauran est affecté à l’église Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle à Paris (2e arr.). Le curé est Jean Brice Portalès, que l’abbé Mauran connaît depuis 1847. Il lui consacre, en 1854, peu avant sa disparition en janvier 1855, un livre intitulé Le bon Pasteur.

Second vicaire à Neuilly (Seine, act. Hauts-de-Seine) en 1849, l’abbé Mauran publie des articles dans des revues religieuses, notamment consacrées Souvenirs du cap de Bonne-Espérance en 1852, où il raconte l’histoire du vicomte Numa de Castel, qu’il qualifie de « catholique en terre protestante ». En août 1852, dans La Voix de la vérité, il publie une longue tribune de Questions aux partisans de la nouvelle doctrine dite Traditionalisme, dans laquelle il fait appel à la raison, soulignant qu’elle vient aussi de Dieu. Il est nommé, en février 1859 vicaire à Saint-Pierre-du-Gros-Caillou, église de Paris (7e arr.).

Il dispose certainement d’une certaine liberté dans l’exercice de son ministère, puisqu’il est à Marseille en 1860, où il rencontre la famille Coutel, coupe de chaudronniers, originaires d’Aurillac (Cantal). L’épouse entend parler d’une rumeur qui circule dans ce département, depuis 1850 au moins, selon laquelle un certain Antoine Trin, parti depuis longtemps pour l’Amérique, venait de mourir dans l’État de New-York, laissant une succession de 24 millions de dollars soit cent vingt millions de francs. Elle l’identifie comme étant son oncle.

Sans disposer de plus d’informations, l’épouse en question se rend à New-York (États-Unis), en octobre 1860, où, ne parlant pas l’anglais, elle ne recueille qu’un renseignement vague du consulat français sur le fait que son parent se serait fait appeler lord Trin of Lioukand, ce qu’elle assimile à une traduction de Lieucamp. De retour à Marseille, elle confie en novembre de la même année, les recherches à deux personnes, avec qui elle promet de partager les sommes à percevoir : M. Gilet, chef d’institution à (école) Marseille et l’abbé Justin Mauran.

Pour mener leurs travaux, ils engagent le couple Coutel à emprunter 25 000 francs, dont Gilet prend 15 000 et Mauran 10 000, ce qui lui permet de payer les frais de son voyage de dix-huit mois aux États-Unis. Il raconte qu’il a « trouvé de grandes difficultés, de grands obstacles. Le premier était mon ignorance du langage et des formes judiciaires. J’ai dû avoir recours à un avocat qui m’a promis de réussir ». Cependant, le déclenchement de la guerre de Sécession, en avril 1861, a, selon lui, rendu ses démarches impossibles, bien qu’il assure que « cette succession existe et qu’on la retrouvera. »

Le couple Coutel poursuit, en novembre 1862, Gilet et Mauran devant le tribunal de police correctionnelle. Cependant, il est acquitté, ayant soutenu qu’il n’était pas l’auteur de la rumeur et qu’il avait bien reçu, et suivi, les instructions du couple Coutel.

À suivre

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5 décembre 2020 6 05 /12 /décembre /2020 00:01

Michel Émile Chédeville naît le 14 mars 1830 à Boissy-le-Sec (Seine-et-Oise, act. Essonne). Il est le fils de Marie Magloire Binant et de son époux Louis François Chédeville, cultivateur. Ses parents seront ensuite fruitiers à Passy (Seine, act. Paris, 16e arr.).

Résidant à Passy, menuisier en voiture, Michel Chédeville épouse en juillet 1854 à Neuilly-sur-Seine Joséphine Hortense Leybe. Ils vivent rue de Chaillot.

En 1866, Michel Chédeville exploite à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne) une société constituée avec Louis-Adolphe Mathieu de commerce de vins en gros. Il est installé sur le lieu dans le quartier de La Varenne-Saint-Hilaire, rue du Bac. L’entreprise est dissoute, mais Chédeville poursuit un temps l’activité en nom propre.

Devant la Cour d'assises de la Seine, Michel Chédeville témoigne en juillet 1868 dans le procès de ce que la presse appelle l’affaire de La Varenne-Saint-Hilaire, dans laquelle une servante et sa fille sont accusée du meurtre de la maîtresse de maison et de l’incendie du pavillon. Il résidait dans le pavillon voisin et a porté secours pendant le feu, découvrant le cadavre de Mme Forest.

Pendant la guerre franco-allemande de 1870, comme une grande partie des habitants des bords de Marne, la famille Chédeville est installée à Paris, où elle exploite un commerce de fruitier place des Vosges, dans le quartier du Marais. Ils reviennent, après le conflit, à La Varenne.

Le couple Chédeville vit à Joinville-le-Pont, commune voisine de Saint-Maur, dans le quartier du Centre, rue de Paris, lors de la mort de son épouse en novembre 1887. Il s’installera ensuite rue de Créteil (act. rue du Maréchal-Leclerc). Michel Chédeville s’y implique dans la vie politique en étant candidat, en mai 1888, aux élections municipales. Il figure sur la liste du maire sortant, républicain modéré, Gabriel Pinson, qui s’oppose à une liste radicale-socialiste constituée par Alphonse Demeestère. Au premier tour, les colistiers de Pinson emportent 17 des 21 sièges à pourvoir. Chédeville obtient 227. Il se présente au second tour et est alors élu par 214 suffrages, à côté de trois radicaux-socialistes. Réélu, Gabriel Pinson décède un mois plus tard et est remplacé par son premier adjoint, Eugène Voisin, qui se rapproche des radicaux.

Lors du scrutin suivant, en mai 1892, Eugène Voisin constitue une liste avec le soutien des radicaux-socialistes face à des opposants, libéraux et conservateurs. Elle remporte 22 des 23 sièges. Chédeville est élu sur cette liste dès le premier tour avec 390 voix pour 639 suffrages exprimés (61%) sur 644 votants. Il siège dans les commissions des chemins, travaux et éclairage, scolaire, du marché ainsi que dans celles traitant du quai de la Marne et de l’octroi. Il est désigné comme délégué sénatorial en décembre 1893.

N’ayant pas été candidat au renouvellement de son mandat municipal en mai 1896, Michel Chédeville vit alors à Aubervilliers (Seine, act. Seine-Saint-Denis), rue des Cités près de son fils. Il reviendra plus tard à Saint-Maur-des-Fossés.

Michel Chédeville meurt le 13 décembre 1901 à Versailles. Son décès est transcrit sur l’état-civil de Saint-Maur, où il résidait à La Varenne. Il était âgé de 71 ans et avait eu au moins trois enfants. Gustave Gaston, né en décembre 1870, garçon boucher, marin en Indochine, a connu une vie agitée sur le plan judiciaire. Son livret militaire mentionne cinq condamnations entre 1899 et 1911 pour vol, faux en écriture publique, destruction de documents, détournement d’objet saisi et abus de confiance pour au total 44 mois de prison.

Joinville-le-Pont, rue de paris et rue de Créteil

 

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1 décembre 2020 2 01 /12 /décembre /2020 00:01

Constant Jules Alexandre Lacroix naît le 15 janvier 1829 à Vineuil (Loir-et-Cher). Il est le fils de Virginie Jus et de son mari, Jules Saturnin Peloton dit Lacroix, buraliste.

Il fait des études au collège de Blois (Loir-et-Cher) puis au collège Charlemagne à Paris (act. lycée Charlemagne, 4e arr.). Devenu acteur, adoptant le pseudonyme de Jules Dornay, il joue dans le théâtre de vaudeville à Paris.

À partir de 1858, il devient principalement auteur, souvent en compagnie d’autres écrivains, notamment Xavier de Montepin à partir de 1865, lequel fut le témoin du second mariage de Jules Dornay. La première pièce qu’il livre l’est à M. Sari, directeur du Théâtre des Délassements-Comiques, boulevard du Temple à Paris, en avril 1858. Elle est cosignée avec Eugène de Fore.

En mai 1862 à Paris (11e arr.), Jules Dornay épouse Thérèse Nathalie Villedieu.

Fin 1895, 57 œuvres de Jules Dornay avaient été représentées et une demi-douzaine était en répétition ou en préparation selon le guide de Jules Martin. Parmi ses grands succès figure La Porteuse de pain, adaptée en 1890 du roman de Xavier de Montépin. En 1934, le réalisateur de cinéma René Sti porte la pièce à l’écran, où elle rencontre un public important. Le chroniqueur Willy, remarque que « M. Jules Dornay remplit, à lui tout seul, l'Ambigu de chiens courants et d'intrigues traînantes ».

Devenu veuf en septembre 1875, Jules Dornay se remarie en août 1876 à Paris (20e arr.) avec Marie Aline Carrillon. Ils vivent rue de Belleville.

Voulant disposer de son propre théâtre, Jules Dornay reprend en février 1876 la salle du Théâtre du Château-d'Eau, rue de Malte à Paris (act. L'Alhambra, 11e arr.), qui avait été exploitée avec profit par Hippolyte Cogniard puis, avec difficulté en 1875 par Eugène Dejean. Comme pour son prédécesseur, la gestion de Jules Dornay se termine en février 1877 par une faillite ; il avait démissionné en décembre. La salle fut reprise par les comédiens et élargit son répertoire à l'opéra-comique en 1879 puis à l'opéra en 1881.

Poursuivant son œuvre en tant qu’auteur, Jules Dornay et son épouse s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Ils vivent dans le quartier de Palissy, en 1896 chemin de Brétigny (act. avenue du Président-Wilson) et en 1906 avenue d’Hill (act. avenue de la Plage).

Ses pièces ont été représentées sur certaines des plus grandes scènes parisiennes du 19e siècle comme les théâtres de la Gaîté, de l'Ambigu ou Déjazet. Une de ses dernières pièces est La Marchande de Fleurs, représentée en 1903.

Jules Dornay meurt le 13 juin 1906 à Joinville. Il était âgé de 77 ans et semble ne pas avoir eu d’enfant.

Cabaret de la Grappe Dorée, œuvre de Jules Dornay

 

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23 novembre 2020 1 23 /11 /novembre /2020 00:01

Suite de la biographie de Paul Preyat

Après le conflit, le sculpteur et blessé de guerre Paul Preyat coopère avec le peintre Reni-Mel, président du Centre d'art français, à son initiative pour « la renaissance de l’art ». Il participe notamment, en 1922, au Salon de la Société des Artistes français.

À partir de 1923, en sus de son activité artistique, Paul Preyat va consacrer une partie de son activité à la vie associative, pour promouvoir notamment les productions des victimes du conflit mondial. Il organise ainsi, au sein de l'Union fraternelle des blessés de la grande guerre, un Salon des Artistes mutilés dont la première édition en mai 1925 se tient en l’hôtel du gouverneur militaire de Paris, aux Invalides.

Paul Preyat, atelier Nadar

 

Devenue annuelle, l’exposition prend un statut officiel, attirant des personnalités militaires et politiques, par exemple en décembre 1927, Edouard Herriot, ministre de l’instruction publique et des beaux-arts. En 1928, il s’installe aux Champs-Élysées et est inauguré par Gaston Doumergue, président de la République.

Rebaptisée La Samothrace, la section des artistes mutilés ajoute à son activité d’organisation d’évènements, la défense des intérêts matériels et moraux de ceux-ci. Elle propose notamment d’édifier à Paris une « cité-musée » et l’État comme la ville de Paris acquièrent régulièrement quelques œuvres.

Sur le plan politique, malgré un évident patriotisme, Paul Preyat prend à plusieurs reprises des positions pacifistes. Ainsi, il proteste, comme président-fondateur de La Samothrace, contre l'exclusion d'une toile par le Salon des Indépendants de 1930 parce qu’elle était intitulée « Ce crime, la guerre ! ». Suite à un débat à la chambre des députés, le tableau sera replacé.

Pour Noël 1931, Paul Preyat remet à la Fédération Nationale des grands invalides et à la Ligue d'Action Féminine un dessin contre les jouets guerriers, légendé ainsi : « Tu vois, mon p’tit gars, c’est un crime de donner ça aux gosses… » Le quotidien socialiste Le Populaire reproduit le croquis.

La Samothrace poursuit ses salons annuels, avec toujours un appui d’autorités nationales, comme Paul Doumer, président de la République en avril 1932.

Cette même année, Paul Preyat, qui est séparé depuis 1925 de sa première épouse, se remarie avec Marie Thérèse de Courteix à Laroque-des-Arcs (Lot). Ils vivent toujours rue François-Guilbert à Paris (15e arr.).

Il est élu, en 1933, président de la Fédération nationale des grands blessés et mutilés atteints d'infirmités multiples de la Grande-Guerre.

Après la deuxième guerre mondiale, La Samothrace, qui devient la Fondation Paul Preyat, poursuit ses présentations au sein du Musée d'art moderne de la ville de Paris, où un salon se tient en mai 1965.

Paul Preyat meurt le 24 septembre 1968 à Joinville-le-Pont (Val-de-Marne). Il était âgé de 76 ans, décoré de la Légion d’honneur comme chevalier depuis 1932 et officier en 1955, titulaire de la médaille militaire, de la Croix de guerre et commandeur de l’ordre national du mérité. Il avait eu un fils et une fille de son premier mariage.

Au début du XXIe siècle, plusieurs œuvres de Paul Preyat sont vendues aux enchères à Paris, comme en juin 2012 une Tête de Christ ou en octobre en 2014 le Village breton, peinture de 1929.

Fin

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