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9 septembre 2018 7 09 /09 /septembre /2018 01:01

Pierre de Laistre est prêtre du diocèse de Paris. En 1678, il est chanoine de Saint-Étienne-des-Grès (désignée dans certains textes comme Saint-Étienne-des-Grecs). C’est une des plus anciennes églises de Paris, mentionnée en 857 et démolie en 1792. Sur le chemin du pèlerinage de saint Denis, il s’agit de la seconde station, une tradition ancienne assurant que saint Denis en fut le fondateur.

Cette année 1678, Pierre de Laistre est malade et alité, mais son notaire assure qu’il est sain d’esprit. Il passe un accord avec Guillaume Laisné, sacristain de la même église, pour échanger sa chanoinie contre le bénéfice de la chapelle Saint-Léonard du Pont-de-Saint-Maur. Elle est située sur le territoire actuel de Joinville-le-Pont et existe depuis le 13e siècle. L’édifice accueille principalement les visiteurs franchissant le pont sur la Marne, l’un des deux seuls en amont de Paris avec celui de Charenton, ainsi que les bateliers déchargeant le bois venu de Haute-Marne.

Pierre de Laistre ne se rend peut-être pas sur les lieux. La prise de possession en son nom, le 29 août 1678, est faite par Henry Amory, bourgeois de Paris. Il s’agit d’une « chapelle simple non sujette à résidence » selon l’édit notarial.

Le clergé de Saint-Étienne s’opposait à la permutation car, selon le chapître, Guillaume Laisné ne justifiait pas « de bonnes vie et mœurs ». Laisné fournit plusieurs attestations dans ce sens et obtient en justice une décision favorable.

Détail du plan de Turgot montrant l'église Saint-Étienne-des-Grès s'élevant au croisement de la rue Saint-Jacques et de la rue saint-Étienne-des-Grès. Au premier plan, le dôme de la Sorbonne (Wikipédia)

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7 septembre 2018 5 07 /09 /septembre /2018 01:01

Guillaume Laisné est ordonné prêtre du diocèse d’Avranches (Manche) le 3 avril 1665, puis fait des études à la faculté de Paris et devient bachelier en théologie de la Sorbonne en février 1678.

En 1678, il est sacristain de Saint-Étienne-des-Grès (parfois improprement nommée Saint-Étienne-des-Grecs), une des plus anciennes de Paris, déjà en usage en 857 et démolie en 1792. Elle était la seconde station du pèlerinage de saint Denis, qu’une ancienne tradition présentait comme le fondateur de l’édifice.

Laisné est en même temps titulaire de la « chapelle simple non sujette à résidence de Saint-Léonard du Pont-de-Saint-Maur », qui existe depuis le 13e siècle et accueille principalement les visiteurs franchissant le pont sur la Marne, l’un des deux seuls en amont de Paris avec celui de Charenton, ainsi que les bateliers déchargeant le bois venu de Haute-Marne.

Cette même année, il passe devant notaire un accord avec Pierre de Laistre, malade, pour échange la charge de chanoine de Saint-Étienne-des-Grès, dont dispose ce dernier, contre la chapelle du Pont-de-Saint-Maur, située sur le territoire actuel de Joinville-le-Pont.

Le clergé de Saint-Étienne s’oppose à la prise de possession de la chanoinie par Guillaume Laisné car il estime qu’il ne justifiait pas « de bonnes vies et mœurs ». Laisné fournit plusieurs attestations dans ce sens et obtient en justice une décision favorable.

Guillaume Laisné se voit attribuer, le prieuré et châtellenie royale de Bouzencourt, dans le diocèse d’Amiens (act. commune Le Hamel, Somme). La fonction est vacante après la résignation de Laurent du Chatelet de Frenières. Contestés en justice, ses droits sur l’abbaye sont reconnus en première instance par un jugement de la prévôté de Paris, au Chatelet en avril 1694, confirmés en appel en février 1695 puis en troisième instance par la cour de Rome en juin 1695. Il porte désormais les titres de prieur, seigneur et châtelain de Bouzencourt.

L’abbaye de Bouzencourt est détruite lors de la Révolution.

Guillaume Laisné ne doit pas être confondu avec son homonyme, prieur de l’abbaye Saint-Jean-de-Brou à Mondonville (act. Eure-et-Loir), historien du diocèse de Chartres, mort en 1655.

Situation de Bouzencourt, dans la Somme, au nord d'Amiens (carte de Cassini)

 

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5 septembre 2018 3 05 /09 /septembre /2018 01:01

Pierre Masson naît en février 1631 à Paris. Ordonné prêtre, il est bachelier en théologie et licencié et docteur en droit de l’université de la Sorbonne. Il est d’abord chapelain de la cathédrale Notre-Dame de Paris, puis de Saint-Léonard, au village du Pont-de-Saint-Maur (act. Joinville-le-Pont). Il occupe probablement cette fonction vers 1660-1670.

La chapelle est située au débouché rive droite du pont de Saint-Maur (précédemment nommé pont Ollin, puis pont des Fossés) qui est, avec celui de Charenton, l’un des deux ouvrages sur la Marne en amont de Paris. Il est contigu à un port de déchargement de bois flottant venant de la Haute-Marne. L’édifice, doté d’une petite crypte, sert principalement aux bateliers et des voyageurs pour lesquels des messes sont dites. Les habitants du village sont rattachés jusqu’en 1693 à la paroisse de Fontenay-sous-Bois, qui couvre l’essentiel du Bois de Vincennes (alors dénommé Vilcene).

Devenu chanoine, Pierre Masson officie à l'église Saint-Étienne-des-Grès à Paris (act. 5e arr.), un des plus vieux édifices religieux de la capital, mentionné en 857 et détruit en 1792. Elle constituait la seconde station du pèlerinage de saint Denis, auquel une ancienne tradition attribuait sa fondation.

En 1673, Pierre Masson devient curé de l’église paroissiale Saint-Jean-Baptiste de Choisel (Seine-et-Oise, act. Yvelines). Dans sa fonction, il est réputé avoir gouverné la paroisse « avec beaucoup de prudence, et de fermeté, menant une vie assez solitaire et retirée, donnant son temps à l'étude, et a la connaissance des belles lettres », d’après une inscription funéraire dans l’église de Choisel.

Selon F. de Guilhermy et R. de Lasteyrie, qui publièrent l’épitaphe, « Ce fut sans doute l'amour de la vie solitaire et retirée (…) qui détermina le chanoine Pierre Masson à préférer l'obscurité de la cure de Choisel au rang que pouvaient lui assigner son savoir et ses grades universitaires. Il donna tous ses soins à l'embellissement de son église. La plupart des menuiseries qu'il fit faire sont encore en place. Les initiales de son nom, PM, gravées sur la chaire, ont été respectées. Cette chaire, élégamment sculptée et rehaussée de dorures, est ornée d'une statue de saint Jean l'Évangéliste, d'un écusson armorié, d'une couronne fleurdelisée au pourtour de l'abat-voix, et d'un aigle au sommet. »

Le curé fait agrandir le chœur et exécuter de beaux ouvrages de menuiserie tels les lambris, bancs fermés et les stalles ou, en 1683, la chaire en bois sculpté. Ces éléments ont été sauvegardés.

Pierre Masson meurt le 27 juillet 1691 à Choisel. Il est enterré sur place et une plaque en marbre noir dans l’église maintient son souvenir : « Requiescat in Pace - Aegidius et Petrus Masson, hic Nepos, ille frater Mærentes. »

 

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3 septembre 2018 1 03 /09 /septembre /2018 01:01

En 1259, Jean, prêtre de la chapelle Saint-Léonard du Pont-de-Saint-Maur, reconnait que l’abbé des Fossés, dans l’actuelle commune de Saint-Maur-des-Fossés, a autorité sur la maison qu’il occupe.

L’historien du diocèse de Paris, Jean Lebeuf (1687-1760), le nomme Jean Ret, mais Georges Bousquié, rédacteur d’une Histoire de Joinville-le-Pont, doute du patronyme.

Bousquié publie un acte de septembre 1259, donné par l'Official de Paris, conservé par les Cartulaires, qui porte qu'en sa présence, Jean, prêtre du pont Olin ou pont des Fossés a reconnu volontairement que l'Abbaye des Fossés a la justice et la seigneurie sur une maison dudit pont des Fossés «par lui arrentée à Alips du pont et chargée de 20 d. parisis de chef-cens envers ladite Abbaye ». Le mot Alips semble correspondre à un nom (ou à un prénom) du locataire de ladite maison. La valeur du chef cens, impôt personnel dû par les serfs, est de 20 deniers parisis, ce qui correspond à un sol et huit deniers ou à un vingtième de livre parisis.

La chapelle, dédiée à Saint-Léonard, sert principalement à accueillir des bateliers et des voyageurs pour lesquels des messes sont dites. Les habitants du village du Pont-de-Saint-Maur sont rattachés jusqu’en 1693 à la paroisse de Fontenay-sous-Bois, qui couvre l’essentiel du Bois de Vincennes (alors dénommé Vilcene).

Le pont est l’un des deux ouvrages sur la Marne en amont de Paris, avec celui de Charenton. Il est proche du port de déchargement de bois flottant venant de la Haute-Marne. Il porte d’abord le nom de pont Ollin, puis pont des Fossés et ensuite pont de Saint-Maur, avant de prendre définitivement le nom de pont de Joinville après 1831.

La crypte de Saint-Léonard, in Le Vieux Saint-Maur, 1952

 

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1 septembre 2018 6 01 /09 /septembre /2018 01:01

En 1231, l’abbé des Fossés, dans l’actuelle commune de Saint-Maur-des-Fossés, permet à « Estienne, chapelain du Pont, de tenir en main demy arpent de terre scis derrière sa maison ». La superficie d’un demi-arpent vaut environ 2 500 m2.

Le village du Pont-de-Saint-Maur, installé au débouché d’un des deux ouvrages sur la Marne en amont de Paris avec celui de Charenton, est également un port de déchargement de bois flottant venant de la Haute-Marne. Il porte d’abord le nom de pont Ollin, puis pont des Fossés et ensuite pont de Saint-Maur, avant de prendre définitivement le nom de pont de Joinville après 1831.

Les habitants sont rattachés jusqu’en 1693 à la paroisse de Fontenay-sous-Bois, qui couvre l’essentiel du Bois de Vincennes (alors dénommé Vilcene). La chapelle, dédiée à Saint-Léonard, semble cependant dépendre, dès le 13e siècle, de l’abbaye de Saint-Maur-des-Fossés.

Elle sert principalement à accueillir des bateliers et des voyageurs pour lesquels des messes sont dites.

La crypte de Saint-Léonard en 1944

 

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29 août 2018 3 29 /08 /août /2018 01:01

L’abbé Bauller a été nommé vicaire de l’église Saint-Joseph des Épinettes à Paris (17e arr.) en juillet 1929. Il soutient en 1931 le syndicalisme chrétien de la CFTC en souscrivant en faveur de sa propagande. Il devient aumônier du groupe des scouts de la paroisse en 1933.

Au printemps 1944, il prend la succession de Jacques Hollande en tant que curé de Sainte-Anne de Polangis à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Désigné pour prendre la tête de la mission de Paris par le cardinal Suhard, l’abbé Hollande devint un des fondateurs des prêtres-ouvriers en France. La paroisse couvre les quartiers de la rive gauche de la Marne, Palissy et Polangis, qui est principalement sur Joinville mais également en partie à Champigny-sur-Marne.

En mai 1948, aux côtés de Gilberte Pierre-Brossolette et de l’abbé Augustin Baudot, curé l’autre paroisse joinvillaise, Saint-Charles-Borromée, l’abbé Bauller, rend hommage à Joinville aux héros de la Résistance à l’Allemagne nazie. Gilberte Pierre-Brossolette, épouse de Pierre Brossolette, mort pendant l'Occupation en 1944, était vice-présidente socialiste du Conseil de la République (Sénat).

L’abbé Jean Lamour remplace l’abbé Bauller à la cure de Polangis en octobre 1953.

 

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25 août 2018 6 25 /08 /août /2018 01:01

Augustin Baudot naît en 1883. Il est ordonné prêtre en 1906. En 1911, il est vicaire au Petit-Colombes, dans la commune de Colombes (Seine, act. Hauts-de-Seine). En mai, il est victime d’un escroc belge, qui met à profit la charité de prêtres parisiens ou de banlieues en leur présentant une lettre frauduleusement signée d'un ecclésiastique de Charleroi (Belgique). Il est condamné, par défaut, à dix mois de prison et 50 francs d'amende en août 1912. La qualité d’abonné du quotidien royaliste l’Action française d’Augustin Baudot est mentionnée en juin 1914.

Peu après le début de la première guerre mondiale, en octobre 1914, l'abbé Baudot a été nommé vicaire à Saint-Jean-Baptiste de Neuilly (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il y restera plus de seize ans.

En août 1930, l'abbé Baudot est en vacances avec un prêtre de ses amis, l'abbé Lozet, professeur à l'école Bossuet à Paris. Ils se trouvaient au large de Saint-Cast (Côtes-du-Nord, act. Côtes-d’Armor) et revenaient du Cap Fréhel sur le bateau de ce dernier, L'Hermine. Ils aperçurent une périssoire vide, puis virent deux baigneurs agrippés à son bord, deux étudiants parisiens tombés à l'eau ; ils les ont ramenés sains et saufs.

Devenu premier vicaire de la basilique Saint-Denis (Seine, act. Seine-Saint-Denis) en février 1931, l'abbé Baudot y reste jusqu’en 1937. En avril, il est nommé curé de Saint-Charles-Borromée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il prend la suite de Victorin Martin mort en fonction en janvier.

C’est dans l’église Saint-Charles qu’est célébrée en décembre 1938 la messe annuelle à la mémoire des morts du cinéma, qui se tenait les années précédentes dans l’autre lieu de culte communal, l’église Sainte-Anne de Polangis. Le changement de lieu est peut-être dû à la petite taille de l’édifice de Polangis.

Pendant la deuxième guerre mondiale, l'abbé Baudot participe en décembre 1943 au déjeuner des vieux, organisé par l’association des familles françaises de Joinville, présidée par le Dr Bitterlin, conseiller municipal, et auquel est présent le maire Émile Lesestre et ses adjoints, nommés par le gouvernement de Vichy.

En mai 1948, aux côtés de Gilberte Pierre-Brossolette et de l’abbé Bauller, curé de Polangis, l'abbé Baudot, rend hommage aux héros de la Résistance à l’Allemagne nazie. Gilberte Pierre-Brossolette, épouse de Pierre Brossolette, mort pendant l'Occupation en 1944, est vice-présidente socialiste du Conseil de la République (Sénat).

Sur la demande de la section locale du parti gaulliste le RPF, dont Pierre Calmon est le président pour Joinville, l'abbé Baudot dit une messe en mémoire du maréchal Leclerc en novembre 1951.

Présenté comme malade en octobre 1953, l'abbé Baudot quitte la cure de Saint-Charles en 1954, est âgé d’environ 71 ans. Il y revient deux ans plus tard, en mai 1956, pour célébrer ses noces d’or sacerdotales, à l’occasion d’une cérémonie célébrant le centenaire de la pose de la première pierre de l’église paroissiale. La date de son décès n’est pas connue.

 

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21 août 2018 2 21 /08 /août /2018 01:01

Lucien Lachambre naît en 1899. Ordonné prêtre en 1926, il poursuit des études à la faculté de droit canonique de l’Institut catholique de Paris où il est lecteur en 1930.

En même temps, il exerce la fonction de vicaire à la paroisse Saint-Maurice de Bécon-les-Bruyères, située dans la commune de Courbevoie (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il s’y occupe notamment à partir de 1932 de l’association sportive qui fonctionne dans le cadre du patronage.

En juin 1934 l'abbé Lachambre est nommé vicaire à Notre-Dame-des-Champs, église de Paris (14e arr.). Six mois plus tard, en janvier 1935, il rejoint la paroisse Saint-Germain-de-Charonne, située dans le 20e arrondissement. Il y est de nouveau responsable des activités sportives conduites sous l’égide de la Fédération gymnastique et sportive des patronages de France.

Suite au décès en fonction de l’abbé Victor Simonard en janvier 1937, l'abbé Lachambre, est nommé curé de Sainte-Anne de Polangis, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il reprend le projet, esquissé par son prédécesseur en 1927, et soutenu par le cardinal Verdier, archevêque de Paris, ainsi que par de nombreux professionnels du septième art, de construire une nouvelle église, Notre-Dame-du-Cinéma. Elle est destinée à remplacer l’ancienne chapelle de secours, bâtie en 1906 et devenue en 1910 siège de la paroisse, Sainte-Anne de Polangis, adossée aux studios et usines de cinéma.

Parmi les promoteurs du projet, on trouve Louis Lumière, Léon Gaumont et les dirigeants des studios Pathé-Natan. En janvier 1938, lors d’un prêche à Joinville au cours de la messe pour les morts du cinéma, le cardinal Verdier considéra que « le cinéma est un vecteur d'amour. L'Invention du cinéma a singulièrement contribué au développement de l'humanité. Votre mission est incomparablement grande. L'âme populaire aspire de plus en plus des améliorations dans tous les domaines. Tôt ou tard, cela aboutira à un ordre meilleur, à condition de donner aux masses les éléments qui instruisent et qui élèvent ». Le cardinal veut une « basilique qu'il dédie à Notre-Dame-du-Cinéma afin de montrer que l'Église ne reste pas étrangère à tout ce qui est beau... à tout ce qui est grand... »

Au cours de cette même cérémonie, M. Boucheron charcutier à Joinville, avenue Galliéni, présente une maquette en saindoux du projet N-D du Cinéma.

L’abbé Jacques Hollande, futur responsable de la mission de Paris et fondateur des prêtres-ouvriers, remplace Lucien Lachambre à Polangis en juillet 1942.

Lorsqu’il quitte la cure de Sainte-Anne, Lucien Lachambre est âgé d’environ 42 ans. La suite de sa biographie n’est pas connue.

Photo Le Matin 1938/01/09, cardinal Verdier ; au 2e plan, peut-être Lucien Lachambre

 

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17 août 2018 5 17 /08 /août /2018 01:01

Paul Louis Marie Joseph Charles naît le 8 octobre 1872 à Sancergues (Cher). Il est le fils de Francine Dumoulin et de son mari, Pierre Sébastien Émile Charles, instituteur public.

Ordonné prêtre, probablement en 1897, il devient en janvier 1898 vicaire à Sainte-Geneviève de la Plaine-Saint-Denis (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il s’y occupe des enfants, animant un « patronage florissant, mais pauvre », selon La Croix.

Transféré en mars 1899 au sud de la capitale, vicaire de Saint-Germain de Vitry-sur-Seine (Seine, act. Val-de-Marne), il est affecté en mars 1901 dans la même fonction à Saint-Joseph-des-Carmes à Paris (5e arr.). On le retrouve en novembre 1908 vicaire à Notre-Dame d'Auteuil (16e arr.) puis il revient au quartier latin, toujours au même poste, à Saint-Etienne-du-Mont (5e arr.).

Nommé curé de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) en 1921, successeur de l'abbé Léon Roger, il va rester neuf ans dans la paroisse Saint-Charles-Borromée, qui couvre les quartiers de la rive droite de la commune. Il organise, en février 1930, une vente de charité pour la construction d'une salle paroissiale.

Cette même année, en novembre, il est nommé aumônier des Petites-Sœurs des Pauvres de Saint-Denis-de-l'Estrée, dans le quartier de la Chapelle, à Paris (18e arr.). Il démissionne en juin 1934 pour raison de santé.

Paul Charles décède le 20 septembre 1953 à Paris (14e arr.). Il était âgé de 80 ans et résidait à la Maison Marie Thérèse, établissement d’hébergement des prêtres âgés, fondé par Céleste de Chateaubriand et situé 92, avenue Denfert-Rochereau.

Plusieurs autres abbés Charles sont mentionnés dans la presse, mais ne peuvent pas être assimilés à lui. L’un d’entre eux, qui réside à Paris-Auteuil en 1909, se propose par petite annonce dans pour donner des leçons de français, anglais, latin et grec. Un autre (dont l’initiale est M) est rédacteur à La Croix et à Unita cattolica (Florence) ; il publie en 1910 Que penser du Sillon ?, mouvement catholique de gauche fondé par Marc Sangnier. Un troisième est vicaire à Saint-Sulpice en 1914. Un autre, prénommé Jean, professeur au collège Stanislas, est cité comme témoin au procès Villain pour l’assassinat de Jaurès en 1919. Le dernier abbé Charles, docteur en théologie, ancien professeur de philosophie et curé de Beaumont rédige un pamphlet violemment antisémite Juste solution de la question juive, Renaissance française, 1909.

 

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9 août 2018 4 09 /08 /août /2018 01:01

Suite de la biographie de Théophile Covin

Au milieu des années 20, la grande affaire secouant la paroisse de Vitry-sur-Seine va être celle de l’affiche « À l’ombre de la croix ». Apposée sur certains murs de la ville fin mai 1923, elle accuse le curé Théophile Covin d’avoir une maîtresse. Nous reproduisons ci-dessous le texte de l’affiche tel que le quotidien communiste L’Humanité l’a publié en janvier 1926.

À l’ombre de la croix

Au n° 77 de l'avenue Dubois, se trouve un immeuble confortable, paraît-il, surtout vers le troisième étage, C'est là qu'habite une dame G. née A. veuve inconsolable qui, chaque dimanche, va à la messe, sans parler de la semaine.

Dans le même immeuble habile le curé Covin, face pudibonde et bien portant, qui, se prenant sans doute pour l'ange Gabriel, venait, la nuit, consoler ladite dame et lui parler de Jésus.

Il avait totalement oublié le commandement où Dieu dit « L'œuvre de chair tu ne feras qu'en mariage seulement. »

Tout se serait bien passé, si le fils de la veuve, d'une entrée brusque et inattendue, n'eut trouvé le ministre de Dieu en costume d'Adam, mordant à la pomme d'Ève, et ne s'était avisé de lancer par la fenêtre soutane et pantalon.

Puisque le chef de l'Église de Vitry ne respecte même plus les sentiments d'un fils pour sa mère, continuerez-vous plus longtemps, bons pères de famille, à lui envoyer vos femmes et vos filles ? Si cet exemple ne vous suffit pas et que vous vouliez être « chefs de gare », c'est que vous l'aurez bien voulu.

Un Chrétien.

L’affiche avait été polycopiée dans une salle du café de l'Angélus. Sur plainte de l’abbé Covin, une enquête fut ouverte. La police porta d’abord ses soupçons sur les francs-maçons, supposés être ennemis du curé. C’est finalement un petit journal communiste de Choisy-le-Roi, Germinal, qui avait reproduit l'affiche accompagnée d'un commentaire qui fut condamné pour diffamation le 13 décembre 1923 par la 12e chambre du tribunal correctionnel de la Seine, aux sommes conséquentes de 200 francs d'amende et 2 000 francs de dommages-intérêts.

Cependant, après cette décision de justice, un vicaire de Vitry, l'abbé Gautier, toujours selon L’Humanité, « tint des propos fort irrespectueux pour son supérieur chez une paroissienne qui l'avait invité à sa table ». Décidément bien informé, le journal de gauche explique qu’ensuite « cette brave dévote s'en alla trouver le curé pour lui confier les étranges paroles du vicaire. Le curé, rouge de colère, s'écria : - C'est lui, le misérable, qui a rédigé l'affiche ! Ah, j'aurais dû m'en douter ! »

Le tribunal diocésain, l'officialité de Paris, fut saisi. Six religieux, experts en écriture, assurèrent que l’écriture reproduite sur l’affiche était celle du vicaire et la justice ecclésiastique conclut à la culpabilité de l'abbé Gautier. Il fit appel et tenta de faire citer un marchand forain, M. Chéron, qu’une tenancière de café croyait être l’auteur du libelle. Mais Chéron, qui était également trésorier du comité intersyndical de Vitry refusa de comparaître devant le tribunal d’appel de l'officialité de Versailles, malgré la promesse d’un défraiement. Définitivement condamné devant la cour catholique en novembre 1925, l'abbé Gautier fut frappé d'interdiction d’exercice de sa fonction.

Mais, banni par la justice religieuse française, Gautier indiquait vouloir en appeler à la cour de Rome et, en attendant, tenta sa chance devant la justice civile, en la personne du juge de paix d’Ivry-sur-Seine (Seine, act. Val-de-Marne). L'audience avait attiré à la justice de paix d'Ivry une affluence nombreuse le 13 janvier 1926, plus de deux cents curieux n'ayant pu, selon  L’Humanité, trouver place dans le tribunal. Gautier accuse Chéron d’avoir imité son écriture et d’être le véritable scripteur de l’affiche. Si Mme Daviot, la cafetière, soutient l’abbé Gautier, plusieurs témoins, notamment communistes, dédouanent au contraire Chéron.

C’est le cas également du curé Covin qui transmet une lettre : «. Je vous écris, bien que nous soyons séparés par nos croyances religieuses comme par nos opinions politiques. Mais on me dit que vous êtes accusé d'avoir écrit, il y a deux ans et demi, un placard anonyme qui m'a injurié et diffamé publiquement. Or, je sais que ce n'est pas vous qui avez écrit cette affiche et je vous autorise à dire partout que je sais que ce n'est pas vous. C'est que j'en connais l'auteur et que je l'ai fait punir comme il méritait de l'être. Ce sont des experts qui l'ont découvert. On me dit qu'une femme Daviot (ancienne veuve Martin, de la place de l'Église) voudrait soutenir celui qui vous accuse. Cette personne a déclaré, le 3 juillet 1923, à un inspecteur de la police qu'elle ne savait rien. Si elle ne savait rien cinq semaines après l'affaire, comment peut-elle dire qu'elle sait maintenant quelque chose ? Je le répète, moi qui ai été victime de cette abominable affaire, je suis sûr que ce n'est pas vous qui avez écrit le texte qu'on a copié. »

On rit souvent dans cette audience, où le juge a quelques difficultés à maintenir le calme. Chéron, affirmant son innocence, considère, d’après L’Humanité, que « si le curé a aimé une de ses paroissiennes, il a bien fait. »

Me Barquissau, défenseur de Chéron, s’en prend aux tribunaux ecclésiastiques. Il s'étonne qu'au XXe siècle un tribunal ecclésiastique ose déclarer, en des attendus rédigés en latin, que les témoignages d'ouvriers, spécialement communistes ou anarchistes sont sans valeur, ajoutant que « la profession d'ouvrier n'est pas de celles qui élèvent les cœurs et anoblissent les caractères ». Lucien Barquissau était président de la Fraternelle rationaliste et membre du conseil juridique de l'Union fédérative de la libre-pensée.

Dans un arrêt, présenté comme très documenté par L’Humanité, le juge de paix débouta l'abbé Gautier de son instance et le condamna pour abus de citation et campagnes diffamatoires à 300 francs de dommages et intérêts envers M. Chéron ainsi qu’aux dépens. «... Si nous n'avons pas, sous le régime de la loi de séparation des églises et de l'État, à nous occuper de la validité des décisions ecclésiastiques, par contre, nous devons rechercher la vérité dans une affaire injurieuse ». Il rappela que des rois de France, Charles V en 1371 puis François 1er en 1539 avaient considérablement réduit le champ des officialités, avant qu’elles ne soient abolies par l'Assemblée constituante le 11 septembre 1790. Le juge considérait qu'il n'y avait pas lieu d'accueillir les décisions prises, mais il en tint compte à titre de simples renseignements, pour arriver à faire toute la lumière. Or, il assura que la preuve de la responsabilité de Chéron n'avait pas été administrée.

A suivre

L'abbé Gautier et Chéron, Le Journal, 1926

 

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