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5 octobre 2013 6 05 /10 /octobre /2013 00:05

Après la très longue grève de 1910, les affaires reprennent comme d’habitude à l’usine metallurgique Bi-Métal de Joinville-le-Pont (Val de Marne). Début mai 1910, un fondeur, Philémon Guillou, vingt-cinq ans, tombe dans un bain de cuivre en ébullition ; atrocement brûlé, il est transporté dans un état désespéré à l'hôpital.

Mais tous ces évènements n’ont gère troublé les responsables de la société. Ainsi, lors de l’assemblée générale du 25 mars 1912, le président Louis de Seynes, un industriel protestant, est-il « heureux » d’annoncer que les résultats de l'exercice 1911 sont conformes aux prévisions, c’est-à-dire qu’ils procurent un bénéfice substantiel. Un nouvel atelier est ouvert à Alfortville (Val de Marne). À Joinville, « les machines à vapeur ont été remises à neuf »

La première guerre mondiale allait voir l’apothéose économique de la société, qui se reconvertit dans le matériel militaire. Ceci ne se fait pas sans quelques inconvénients. Le préfet de police attire ainsi en 1915 l’attention de son confrère, le préfet de la Seine, sur « le danger, les odeurs et les bruits de cette usine. »

Par contre, sur le plan financier, tout va bien. Un anarchiste surnommé Mauricius (Maurice Vandamme, 1886-1974) la classera parmi « Les profiteurs de la guerre ». Les bénéfices passent de moins de 900 000 francs en 1913 (2,9 millions d’euros) à plus de 7 millions en 1915 (18,9 m€). La société, au capital de deux millions se constitue une réserve qui atteint 19 millions en 1917 (38 m€). Le cours de bourse s’en ressent. Cotée à 262 francs en 1914, l’action de la société est propulsée à 800 francs en 1917, soit une hausse de 205%.

Le résultat atteindra même l’année suivante neuf millions. Le Cartel des services publics confédérés, la fédération des syndicats de fonctionnaires de la Cgt maintenue (Confédération générale du travail, socialiste) présentera la Compagnie du Bi-Métal comme l’exemple des « bénéfices de guerre » lors de son congrès de Versailles des 9 et 10 mars 1924.

À la veille de la fin de la guerre, en octobre 1918, le cours de l’action Bi-Métal monte à 1 389 francs. Deux nouvelles usines ouvrent, à Paris et Maisons-Alfort, s’ajoutant à celles de Joinville et d’Alfortville.

Ø      Pour en savoir plus : Mauricius, Les profiteurs de la guerre, édition du journal « Ce qu’il faut dire… », Paris, novembre 1917.

Vue l’usine Bi-Métal

cartes-postales-photos-Usine-du-Bi-Metal-JOINVILLE-LE-PONT-

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