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5 février 2025 3 05 /02 /février /2025 00:01

Charles Prosper Bertuot naît le 30 mars 1841 à Paris (10e arr.). Il est le fils de Joséphine Périne Amanda Massieu et de son époux Joseph Charles Bertuot. Ils vivent rue des Beaux-Arts (act. 6e arr.). Charles est baptisé le 18 avril dans l’église Saint-Germain-des-Prés.

En 1865, son père est sous-chef du dépôt des machines du chemin de fer d’Orléans, dans la préfecture du Loiret. Charles Bertuot est pour sa part mécanicien à Vierzon (Cher). Il travaille peut-être lui aussi sur les locomotives à vapeur.

Il épouse en mai 1865 à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne) Eugénie Félicie Gosset, issue d’une famille d’artisans et de commerçants, très impliquée dans la vie politique de cette commune et de celle voisine de Joinville-le-Pont. Ils s’installent d’abord dans la Grande-Rue de Saint-Maurice puis rue du Canal à Joinville. Charles Bertuot est devenu serrurier.

Pendant la guerre franco-allemande de 1870-1871, la quasi-totalité de la population des bords de Marne est évacuée et vit à Paris. Pendant le siège de la capitale, les communications normales sont interrompues ; en janvier 1871, Félicie Bertuot, repliée à Vierzon avec sa fille, s’adresse par un dépêche télégraphique à sa famille, qui réside alors rue Censier, Paris : « nous allons bien, sommes Vierzon, [chez] Barbarin, donnez nouvelles, sommes inquiets ». Les messages transportés par les oiseaux étaient nécessairement très courts.

Après le retour à Joinville et la fin de l’occupation allemande du village en septembre 1871, Charles Bertuot s’associe à son beau-frère, Amédée Gosset pour fonder en janvier 1872 la société « Gosset & Bertuot », où ils apportent une part égale du capital de 11 000 francs, qui offre des produits de serrurerie et de charpente en fer. Créée pour dix ans, elle sera prorogée en janvier 1882.

En septembre 1875, Charles Bertuot participe à une vaste souscription pour les victimes des inondations en France, avec au moins 81 autres personnes Joinville. Il s’implique aussi dans la compagnie des sapeurs-pompiers de Joinville-le-Pont dont il est, en mai 1880, le sergent fourrier. En parallèle, il participe à l’administration de la Société de secours-mutuels des sapeurs-pompiers de Joinville, la plus ancienne structure de la mutualité de la ville, qui apporte des secours en cas d’accident et verse des pensions de retraite. Il est membre du bureau de la mutuelle, dont le président est le maire, Eugène-Voisin (radical), et exerce la fonction de trésorier. Amédée Gosset siège également dans le bureau.

En avril 1889, Bertuot est tiré au sort pour siéger en tant que juré dans les Assises de la Seine. Toujours avec A. Gosset, il est, la même année, sociétaire honoraire de l’Orphéon de Bercy, chorale parisienne.

Charles Bertuot meurt le 5 juin 1890 à Joinville. Il était âgé de 49 ans et père d’une fille. La société Gosset & Bertuot est dissoute en octobre cette même année.

Charles Bertuot avait reçu en mai 1880 une mention honorable pour son activité de sergent fourrier au sein de la Compagnie des sapeurs-pompiers pour avoir, en janvier de cette année-là, « bravé tous les dangers de la débâcle des glaces de la Marne, pour porter secours aux personnes surprises par la crue subite des eaux. »

Pigeon-voyageur à Paris en 1871 (création avec Chat-GPT)

 

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3 février 2025 1 03 /02 /février /2025 00:01

Jules Ernest Thévenin naît le 3 avril 1863 à Ozoir-la-Ferrière (Seine-et-Marne). Il est le fils d’Augustine Victoire Ragon et de son mari Félix François Thévenin, manouvrier. La famille va ensuite vivre à Liverdy-en-Brie.

En février 1884, Thévenin, jardinier, participe à une souscription pour équiper le bataillon scolaire lancée par le quotidien L'Avenir de Seine-et-Marne. Ernest Thévenin fait un service militaire de quatre ans, à partir de décembre 1884 et jusqu’en septembre 1888, au sein du 54e puis du 148e régiment d'infanterie.

Dès son retour à la vie civile, il entre comme jardinier au service de M. Joubin, au château Retal de Liverdy. Il épouse, en août 1889 à Presles-en-Brie (Seine-et-Marne), Armantine Eugénie Millot, domestique.

Devenu membre de la Société d’horticulture de Coulommiers (Seine-et-Marne) en août 1894, il est récompensé à plusieurs reprises, comme en septembre 1896 par une Grande médaille de vermeil pour une collection de fruits en 100 variétés, décernée par la Société d’horticulture de Melun-Fontainebleau (Seine-et-Marne) et, le même mois, par une médaille d’argent à l’exposition d'horticulture de Coulommiers.

En décembre 1897, il participe à une souscription pour l’hôpital cantonal de Tournan (Seine-et-Marne).

Après quatorze années dans le même emploi, Ernest Thévenin fait passer une annonce demandant une autre place en janvier 1902. En 1903, la famille est installée à Champigny-sur-Marne (Seine, act. Val-de-Marne), où Ernest Thévenin va cumuler une activité d’horticulteur et celle de marchand de vin. Ils vivent dans la Grande-Rue (act. avenue Jean-Jaurès).

Il s’implique dans la vie publique de sa nouvelle commune. Il participe, en mars 1906 à une souscription en faveur des victimes de la catastrophe minière de Courrières, qui avait fait 1 100 morts. En 1907, Thévenin est trésorier de la section de Champigny de l’association de secours mutuels, Les vétérans des armées de terre et de mer.

Lors des élections municipales de mai 1908, Ernest Thévenin est candidat sur la liste de Thésée Pouillet, médecin, ancien adjoint au maire de Champigny, qui rassemble une majorité de radicaux-socialistes avec des socialistes indépendants. Il est élu conseiller municipal, la municipalité sortante étant battue. Il siège dans plusieurs commissions municipales (chauffage, travail, bâtiments communaux, fêtes). Lors du remplacement de Pouillet par Jean Antoine Séguiniol en 1911, Thévenin reste membre de l’assemblée communale. Il participe en mars de cette année au banquet de la section de Nogent-sur-Marne du Comité républicain du commerce et de l’industrie, également d’obédience radicale-socialiste.

Ayant rejoint la Société d'horticulture de Champigny, dont il est vice-président en août 1913, il organise l’exposition générale des produits de l’horticulture, arts et industries s’y rattachant en septembre de cette année. Elle est organisée dans la mairie de la ville. Après la première guerre mondiale, il reprend cette activité en organisant, en septembre 1920, toujours à Champigny, une exposition régionale des produits de l’horticulture ou de l'agriculture.

Dans la première moitié des années 1920, sans doute après avoir pris sa retraite, Ernest Thévenin et son épouse s’installent à Joinville-le-Pont, commune limitrophe de Champigny, dans le quartier de Polangis, avenue de l’Île (act. avenue Jean-d’Estienne-d’Orves). Il est, en septembre 1926, l’un des organisateurs du 3e concours agricole de la commune, qui se tient dans son quartier, place de Verdun.

Après la mort du maire Henri Vel-Durand, radical dissident, des élections municipales complémentaires sont convoquées à Joinville en octobre 1928. Trois listes se présentent : l'Union républicaine (droite), qui a le soutien de la municipalité, la Gauche républicaine, rassemblant les radicaux-socialistes, socialistes SFIO et socialistes indépendants et une liste communiste. Au premier tour, la gauche arrive de peu en tête. Elle bénéficie au second tour du retrait des communistes, malgré l’absence d’accord, et fait élire ses trois candidats, dont Georges Briolay, futur maire de la ville. Thévenin a obtenu au premier tour 570 voix, soit 37% des 1 526 exprimés pour 1 538 votants sur 2 995 inscrits. Il n’est pas élu.

Les élections municipales générales se tiennent en mai 1929. Les candidats de la municipalité sortante sont en tête au premier tour, avec 42,6% des suffrages exprimés, devant la liste de Briolay (35,9%) et les communistes (16%). Thévenin obtient 909 voix pour 2 126 exprimés (42,7%) sur 2 969 inscrits. Toujours sans accord véritable, le PCF retire sa liste pour le second tour. Les candidats de centre-gauche remportent 22 des sièges à pourvoir, la droite empochant les 5 derniers, le maire Durande étant battu. Thévenin est de nouveau battu.

Jules Ernest Thévenin meurt le 21 mars 1934 à Joinville. Il était âgé de 70 ans et père d’un enfant.

Décoré de la médaille d’argent de la mutualité en juin 1907, Ernest Thévenin avait reçu une autre médaille d’argent de la Société d'encouragement au bien en septembre la même année, « pour services rendus et dévouement à l'humanité », notamment en tant que trésorier de la section locale de la Société des Vétérans. Fait chevalier du Mérite agricole en février 1911, au titre de ses 30 années de pratique et des nombreuses récompenses pour ses expositions d'horticulture, il est devenu officier en août 1921.

La Grande-Rue à Champigny-sur-Marne

 

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28 janvier 2025 2 28 /01 /janvier /2025 00:01

Jules Charles Guichard naît le 23 mars 1882 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Adèle Eugénie Cornu et de son marié Jean Charles Eugène Guichard. Sa mère est couturière ; son père, entrepreneur de menuiserie, est officier d’infanterie de réserve et commande la compagnie de sapeurs-pompiers de Joinville. Il meurt en août 1896, quand Jules Charles a quatorze ans.

Bien qu’il aurait pu avoir un service militaire réduit, en tant que fils aîné d’une veuve, Jules Charles Guichard, qui est alors métreur s’engage en avril 1902 et rejoint le régiment sapeurs-pompiers de Paris. Il est nommé caporal en décembre 1904 et retourné à la vie civile en avril 1905. Il épouse en juillet de la même année, à Paris (12e arr.) Florentine Blanche Guidez, couturière, dont il avait eu un enfant peu avant ; il réside alors, avec sa mère, à Charenton-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) et travaille comme chef de service d’expédition et de camionnage pour une compagnie de téléphone.

Le lieutenant Viala, qui avait pris la succession du père de Jules Charles Guichard comme commandant de la compagnie des sapeurs-pompiers de Joinville, démissionne de son poste en février 1906 ; il prend alors la suite et assure la fonction, avec le grade de sous-lieutenant, jusqu’en 1908 et vit dans le quartier de Polangis, avenue Pauline. Il est alors remplacé par Achille Coubleaux.

La famille va s’installer à Bezons (Seine-et-Oise, act. Val-d'Oise), d’abord rue de Pontoise puis rue des Mines-d’Or et enfin rue Blanche-Grisard.

Au cours de la première guerre mondiale, Jules Charles Guichard est d’abord mobilisé en août 1914 au sein du 46e régiment d'infanterie, basé à Fontainebleau. Il est promu sergent fourrier en octobre de cette année-là. Il est blessé début avril 1915 à son poste de combat, ce qui lui vaut une citation à l’ordre du régiment, au cours de la bataille de Vauquois (Meuse), puis à son retour à la fin du même mois, promu au grade de sergent-major. En septembre 1915, il retourne à Bezons où il est détaché au service des téléphones. Il est affecté au dépôt du 32e régiment de dragons en juillet 1917

Après le conflit, en octobre 1919, il lui est reconnu une infirmité évaluée à 10%, et obtient une pension. Il continue à vivre à Bezons et à travailler dans la téléphonie.

Jules Charles Guichard meurt le 13 février 1941 à Bezons. Il était âgé de 59 ans et père d’un fils.

Voir aussi Émile Guichard et les sapeurs-pompiers

Ancienne caserne des sapeurs-pompiers de Joinville-le-Pont

 

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26 janvier 2025 7 26 /01 /janvier /2025 00:01

Gaston Léon Arthur Marie Guichard naît le 10 février 1889 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marie Julie Nerrant et de son époux Émile Adolphe Guichard. Son père est entrepreneur de peinture et vitrerie, lieutenant commandant la compagnie de sapeurs-pompiers de Joinville-le-Pont, militant radical-socialiste et mutualiste.

Intéressé par les activités sportives, Gaston Guichard est en septembre 1908, comme secrétaire adjoint, l’un membres du bureau de la Société Athlétique de Joinville, qui est présidée par Albert Gallas, mouleur en cuivre et également président du comité radical-socialiste de la ville. Il s’occupe de la section football du club, organisant par exemple des matches en province à l’occasion des fêtes de Pâques en 1909.

Employé dactylographe, Gaston Guichard réside avec ses parents dans le centre-ville de Joinville, rue de Paris. Il fait son service militaire en octobre 1909 au sein du 35e régiment d'infanterie jusqu’en septembre 1912. Pendant sa période sous les drapeaux, il poursuit son activité en faveur du sport à Joinville, appelant en mars 1910 à la constitution d’une nouvelle société, le Tennis-Club ; il est répertorié dans l’annuaire des sociétés françaises patriotiques et militaires les années suivantes, ce qui explique probablement la latitude que lui a laissé l’armée pour s’en occuper.

Mobilisé dès le déclenchement de la première guerre mondiale en août 1914 au sein du 76e régiment d'infanterie, il passe en janvier 1915 au 80e RI.

Gaston Guichard meurt le 5 décembre 1917 au Hartmannswillerkopf, sommet du massif des Vosges situé dans le Haut-Rhin et haut de 957 mètres. Lieu de combats particulièrement mortels en 1915 puis resté disputés entre les troupes françaises et le forces allemandes, qui occupaient l’Allemagne, le Hartmannswillerkopf a été rebaptisé Vieil-Armand par les soldats français, qui la surnommaient également « la mangeuse d’hommes », tandis que leurs adversaires parlaient de montagne de la mort. »

Le décès de Gaston Guichard est retranscrit le 4 juillet 1918 sur l’état-civil de Joinville. Il est déclaré « mort pour la France » et son inhumation a été faite au cimetière de la commune d’Uffholtz (Haut-Rhin). Son nom est inscrit sur le monument aux morts, situé dans le cimetière communal de Joinville.

Le Tennis-club de Joinville, qui avait cessé de fonctionner pendant le conflit, est reconstitué, sous le même nom, en octobre 1919.

Voir aussi Émile Guichard et les sapeurs-pompiers

Nécropole nationale du Silberloch au Hartmannswillerkopf (Vieil Armand) (Wikipédia)

 

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22 janvier 2025 3 22 /01 /janvier /2025 00:01

Jean Charles Eugène Guichard naît le 24 février 1853 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Anne Camus et de son époux, Étienne Ambroise Guichard. Ses deux parents sont originaires de l’Yonne. Son père est entrepreneur de peinture et vitrerie.

Il effectue un service militaire dans l’infanterie et est nommé, dans la réserve, sous-lieutenant en juillet 1879, affecté au 25e régiment d'infanterie. Il est promu lieutenant en février 1884.

Ayant monté son entreprise de menuiserie à Joinville, Eugène Guichard épouse en juin 1881 dans la commune Adèle Eugénie Cornu, couturière, elle-même fille d’une couturière et d’un menuisier de la commune. Ils vivent dans le centre-ville, rue de Paris.

Comme son père et son frère Émile, Eugène Guichard soutient en juillet 1888, avec 17 personnes formant un « groupe d’électeurs de la commune attachés aux institutions républicaines », la candidature d’un mécanicien, Amédée Gosset, pour une élection municipale complémentaire après la mort du maire Gabriel Pinson. Gosset, héritier d’une dynastie politique locale, est appuyé par le journal Voix des communes, qui a pour chroniqueur un radical-socialiste classé à gauche, Henri Vaudémont. Il est élu conseiller municipal et le républicain Eugène-Voisin devient maire.

En mai 1896, Guichard est l’un des quatre membres du bureau qui organise le compte-rendu du mandat des élus municipaux de Joinville. Il s’agit peut-être d’Eugène, mais plus probablement de son frère Émile.

Parallèlement à son activité professionnelle, Eugène Guichard est membre de la compagnie de sapeurs-pompiers de Joinville. Émile, avec le grade de sous-lieutenant, en est le commandant. Eugène, sergent-fourrier, est son adjoint.

En février 1895, l’explosion d'une chaudière à l'usine du Bi-Métal, installée à Joinville, fait cinq morts, dont un nouveau-né, et trois blessés graves. Les pompiers de Joinville sont mobilisés, avec les compagnies des communes alentour et les militaires de l’école de gymnastique du Bois de Vincennes. L’émotion est très forte dans la ville. Les frères Guichard sont parmi les premiers sur les lieux du sinistre.

Eugène Guichard meurt le 22 août 1896 à Joinville. Il était âgé de 43 ans et père de deux enfants. Lors de ses obsèques, le 24, des discours sont prononcés par le lieutenant de la compagnie des sapeurs-pompiers de Créteil le maire de Joinville, Eugène-Voisin, le député radical Jules Ferdinand Baulard. Ce dernier « salue la famille, l’une des plus anciennes de Joinville. »

Son fils, Jules Charles sera également sapeur-pompier et, avec le grade de sous-lieutenant, commandant de la compagnie de Joinville.

Voir aussi Étienne Guichard, entrepreneur républicain et mutualiste

Ancienne caserne des sapeurs-pompiers de Joinville-le-Pont

 

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20 janvier 2025 1 20 /01 /janvier /2025 20:50

Jean Louis Le Pennec naît le 30 septembre 1924 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marie Angélique Le Cain et de Louis Le Pennec. Tous deux sont originaires des Côtes-du-Nord (act. Côtes-d'Armor). Louis travaille comme chauffeur à l’usine des eaux de la Ville de Paris, sise à Joinville. Ils vivent dans le centre-ville, rue de Paris.

Sa mère décède en juillet 1926, alors qu’il est âgé d’un an. Son père se remarie en décembre 1927 à Joinville avec Anne Marie Le Cain, elle-même veuve et sœur aînée de Marie Angélique. Louis Le Pennec meurt en février 1940, quand Jean a 15 ans.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Jean Le Pennec devient opticien. Peut-être requis, en raison de son âge (19 ans), au Service du travail obligatoire, imposé par les autorités allemandes avec la coopération du régime de Vichy, Le Pennec est arrêté en Allemagne, à une date inconnue, et déporté à Darmstadt. La ville héberge une industrie de guerre, avec notamment la firme Hans Heymann qui produit des pièces pour les missiles V2, en cours de développement. Le kommando de Darmstadt est formé le 31 août 1944 avec des détenus du camp de concentration de Sachsenhausen. Il est cependant rapidement démantelé, avec le bombardement de Darmstadt dans la nuit du 11 au 12 septembre.

Préalablement, Jean Le Pennec avait envoyé au camp de concentration de Dachau (Bavière) où il est enregistré le 9 septembre 1944. De là, il est expédié au camp de Mauthausen (act. Autriche) une semaine plus tard, le 16 septembre. Il est affecté à un kommando satellite, celui d’Ebensee, où il arrive le 19 ou le 20 octobre.

Ebensee fut une annexe du camp de concentration de Mauthausen, ouverte en novembre 1943. Des milliers de déportés y ont travaillé à la construction de tunnels dans les montagnes, destinés à accueillir des usines d'armement. Selon les historiens du camp, les prisonniers travaillaient près de 14 heures par jour et se relayaient pour que l'activité des chantiers soit assurée 24 heures sur 24. La mortalité très importante est notamment due aux modalités d'hébergement totalement inadaptées aux conditions hivernales et aux rations de nourriture qui, au mieux, consistaient en un demi-litre d'un ersatz de café, de trois-quarts de litre d'une soupe de pelures de pommes de terre et de 150 grammes de pain. On estime à environ 20 000 le nombre de prisonniers qui y ont trouvé la mort. Aux derniers jours de la guerre, la mortalité atteignait 350 hommes par jour. Le camp est libéré le 6 mai 1945.

Jean Le Pennec y est mort trois semaines plus tôt, le 15 avril 1945. Son décès est transcrit sur les registre d’état-civil de Joinville-le-Pont et la mention « Mort en déportation » y est ajoutée, par suite d’un arrêté du 26 octobre 2016.

Son nom figure sur le monument aux morts de Joinville et dans le Mémorial des déportés du Val-de-Marne.

Le camp d’Ebensee en construction

 

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20 janvier 2025 1 20 /01 /janvier /2025 00:01

Émile Adolphe Guichard naît le 7 mai 1849 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Anne Camus et de son époux, Étienne Ambroise Guichard. Ses deux parents sont originaires de l’Yonne. Son père est entrepreneur de peinture et vitrerie.

Devenu également peintre en bâtiment, Émile Guichard épouse en juillet 1878 à Joinville Marie Julie Nerrant, fille d’un journalier de l’Indre. Il reprend puis gère l’entreprise familiale.

Comme son père et son frère Eugène, Émile Guichard soutient en juillet 1888, avec 17 personnes formant un « groupe d’électeurs de la commune attachés aux institutions républicaines », la candidature d’un mécanicien, Amédée Gosset, pour une élection municipale complémentaire après la mort du maire Gabriel Pinson. Gosset, héritier d’une dynastie politique locale, est appuyé par le journal Voix des communes, qui a pour chroniqueur un radical-socialiste classé à gauche, Henri Vaudémont. Il est élu conseiller municipal et le républicain Eugène-Voisin devient maire. En mai 1896, Guichard est l’un des quatre membres du bureau qui organise le compte-rendu du mandat des élus municipaux de Joinville.

L’engagement local d’Émile Guichard se fait principalement au sein de la compagnie de sapeurs-pompiers de Joinville, où il s’engage en 1875, à 25 ans. Il en est le responsable avec le grade de sous-lieutenant en décembre 1892. Il sera nommé lieutenant en 1898. Son frère Eugène sert également dans la même compagnie.

En février 1895, l’explosion d'une chaudière à l'usine du Bi-Métal, installée à Joinville, fait cinq morts, dont un nouveau-né, et trois blessés graves. Les pompiers de Joinville sont mobilisés, avec les compagnies des communes alentour et les militaires de l’école de gymnastique du Bois de Vincennes. L’émotion est très forte dans la ville.

Les sapeurs-pompiers organisent chaque année un banquet, en novembre ou décembre, pour mobiliser des fonds de soutien. Émile Guichard quitte ses fonctions actives en 1900, pour raison de santé ; on lui remet une épée d’honneur à Guichard pour ses 25 ans de service. Mais il reste secrétaire de la Société de secours mutuels des sapeurs-pompiers de Joinville dont il a été le fondateur.

Émile Guichard meurt le 6 janvier 1911 à Joinville. Il était âgé de 61 ans. Il avait reçu cinq médailles pour actes de dévouement, dont, en décembre 1907, une médaille d’honneur pour ses 30 ans de service. Il avait aussi été attributaire de trois décorations au titre de son activité mutualiste, dont une médaille d’argent en juillet 1906. Il avait aussi été décoré des Palmes académiques en tant qu’officier d'académie en juin 1906. Enfant, il était lieutenant honoraire.

Lors de ses obsèques au cimetière de Joinville, c’est l’adjoint au maire Georges Briolay qui, en l’absence du maire, malade, lui rend hommage aux côtés d’officiers des sapeurs-pompiers de Joinville et des villes voisines. Son rôle mutualiste est particulièrement mis en avant. Le fils d’Émile, Jules Charles Guichard, sera également officier des sapeurs-pompiers de Joinville.

Voir aussi Étienne Guichard, entrepreneur républicain et mutualiste

Ancienne caserne des sapeurs-pompiers de Joinville-le-Pont

 

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18 janvier 2025 6 18 /01 /janvier /2025 00:01

Henri Jean Baptiste Davenne naît le 12 janvier 1789 à Paris ; il est baptisé le lendemain en l’église Saint-Eustache. Il est le fils d’Anne Cécile Milet et de son époux Jean Baptiste Davenne. Sa mère est fille d’un entrepreneur du bâtiment. Son père est greffier en chef du baillage du Palais de justice de Paris en 1785, puis avocat et ensuite surveillant en chef de l’école vétérinaire de Maisons-Alfort (Seine, act. Val-de-Marne).

Ayant certainement fait lui aussi des études juridiques, Henri Davenne est embauché en 1812 au ministère de l'intérieur. Le ministres est alors Jean-Pierre Bachasson, comte de Montalivet. En mars 1813, il épouse à Paris (2e arr.) Antoinette Eléonore Fleuret ; ils vont vivre rue de Condé.

En charge du suivi des collectivités locales, Henri Davenne publie, en 1824, un Traité pratique de voirie urbaine, qui connaîtra plusieurs éditions jusqu’en 1858. Il participe à plusieurs recueils encyclopédiques et fait paraître en 1840 le « Régime administratif et financier des communes ». Répondant à une souscription lancée par la préfecture de police de Paris, Davenne s’engage en février à verser six francs par an « pour l'extinction de la mendicité. »

Dans le cadre de ses fonctions, Henri Davenne siège dans la commission sur la révision des règlements en vigueur sur la voirie urbaine et les constructions (1842), contre le déboisement des montagnes (1845), sur les assurances contre l’incendie (1846).

Toujours au ministère de l’intérieur, il est devenu en 1844 chef de la division de l’administration communale et hospitalière. Le ministre est alors Tanneguy Duchâtel. À ce titre, il est intégré dans la commission que le préfet de la Seine nomme en septembre 1848 « dans le but d'étudier et de préparer un projet de réorganisation de l'administration des hôpitaux, hospices civils et secours à domicile de la ville de Paris. »

Le résultat de leurs réflexions sert de base à la loi du 10 janvier 1849, qui organise l'administration générale de l'Assistance publique à Paris, confiant à un seul fonctionnaire le service hospitalier et les secours à domicile. Contrairement aux structures antérieurs, c’est le directeur général, placé sous la double autorité du ministre et du préfet, qui détient le pouvoir, le rôle du conseil de surveillance étant consultatif. Par un arrêté ministériel du 2 février 1849, Henri Davenne devient, à soixante ans, le premier à occuper cette fonction. Au cours de cette même année, il doit faire face à une épidémie de choléra, qui coûte la vie à 155 employés de l'Assistance publique, dont trois directeurs d'hôpitaux, six internes, dix sœurs hospitalières et un aumônier. Une seconde phase, également meurtrière, éclatera en 1853-1854.

Sous la houlette de Davenne, l'hôpital général Sainte-Marguerite devient un établissement pour enfants (act. hôpital Trousseau). Gérant un leg, le directeur général fait construire l'hôpital Lariboisière. Pour soigner les enfants scrofuleux (ou tuberculeux), l’Assistance publique ouvre des hôpitaux à Forges-les-Bais (Seine-et-Oise, act. Essonne) et Berck (Pas-de-Calais).

En mars 1853, Davenne intègre la commission qui tente de trouver des substituts au plomb utilisé dans les peintures, pour réduire le risque de saturnisme. Il rejoint en avril 1855 une autre commission, pour l'établissement des asiles destinés aux ouvriers convalescents ou mutilés. Dans ce cadre, des établissements sont ouverts à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne) et au Vésinet (Seine-et-Oise, act. Yvelines).

En juin 1859, Davenne est inclus dans le comité chargé qui gère les sommes récoltées auprès du public pour venir en aide aux familles des militaires et marins de l’armée d’Italie blessés ou tués. À la fin de la même année, le 22 décembre 1859, à l’âge de 70 ans, Henri Davenne prend sa retraite avec le titre de directeur honoraire. Il est remplacé par Armand Husson.

Les époux Davenne s’installent alors à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Henri Davenne poursuit une activité publique, notamment au sein de l'Académie nationale de médecine où il a été élu associé libre de le 10 janvier 1854. Il est également président honoraire de la Société des médecins des bureaux de bienfaisance de Paris. À partir de 1862, il siège à la Société du Prince-Impérial pour l’enfance au travail. Il était aussi membre du comité consultatif d'hygiène et du conseil de l'association générale des médecins de France. Il rédige en 1865 un livre, De l'organisation et du régime des secours publics en France.

Henri Davenne meurt le 2 juillet 1869 à Joinville-le-Pont où il est inhumé. Il était âgé de 80 ans et père d’une fille, Pauline, mariée à un capitaine de gendarmerie qui avait échappé de justesse à la mort lors de l’insurrection parisienne de février 1848.

Nommé chevalier de la Légion d’honneur en mai 1833, il était devenu officier en novembre 1848 puis avait été élevé à la dignité de commandeur en août 1858. Il portait également plusieurs médailles étrangères, étant commandeur de l’Ordre du Christ (Portugal), décoré de la croix de Sainte-Anne (Russie) et chevalier de l’Étoile Polaire (Suède).

La comédienne et poète Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859) lui a rendu hommage dans une lettre de septembre 1856, se félicitant de ce qu’il avait fait entrer son beau-frère dans un asile à Paris : « le meilleur des hommes vivants vient de m’accorder un si grand bienfait. »

Henri Davenne

 

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16 janvier 2025 4 16 /01 /janvier /2025 00:01

Émile Jean Baptiste Mousseaux naît le 8 juin 1843 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Élisabeth Reine et de son époux, Louis Adolphe Mousseaux, menuisier.

En janvier 1866 à Joinville, il épouse Julie Marie Guyot, fille de jardiniers vivant dans la commune, qui devient blanchisseuse. Émile Mousseaux poursuit l’activité de menuiserie de son père, qui est en 1868 à des deux artisans exerçant ce métier à Joinville.

Avant 1870, il rejoint la compagnie de sapeurs-pompiers de la commune. Elle est, en 1868, commandée par Ferdinand Rousseau, également capitaine de la garde nationale et futur maire de Joinville.

En novembre 1881, son épouse décède des suites d’un avortement clandestin. Elle avait mis au monde six enfants vivants et déclare au médecin qui l’examine peu avant son décès qu’elle avait déjà procédé à un autre avortement, un acte à l’époque considéré comme un crime. La sage-femme, supposée l’avoir aidée dans cet avortement, est jugée et acquittée en avril 1882.

L’entreprise Mousseaux connaît des difficultés d’exploitation. Comme cela avait déjà été le cas pour son père (deux fois en 1851 et 1857), Émile Mousseaux doit se déclarer en faillite en novembre 1886. Il réussit à clôturer l’opération par un concordat avec ses créanciers en janvier 1887 et reprend ensuite son activité.

Émile Mousseaux, qui réside alors rue des Marronniers, meurt à Joinville le 26 septembre 1908. Il était âgé de 65 ans. Son fils Ernest poursuivra l’activité de menuiserie. Il était membre de la société de secours mutuels des sapeurs-pompiers de Joinville.

En janvier 1900, il avait obtenu une mention honorable pour son activité de sapeur-pompier à la compagnie de Joinville-le-Pont. En décembre la même année, il est gratifié d’une médaille d’argent et d’un diplôme d'honneur pour avoir plus de trente années de services et avoir constamment fait preuve de dévouement. Lors de ses obsèques à Joinville, il est qualifié de « doyen des sapeurs-pompiers » et une allocution est prononcée par le lieutenant Coubleaux, chef de la subdivision. Sont présents notamment le maire, Eugène-Voisin, ses adjoints Paul Villain et Georges Émile Briolay (futur maire), Henri Vel-Durand, conseiller d’arrondissement et également futur maire, ainsi que dix conseillers municipaux. L’hebdomadaire, Voix des communes souligne qu’il s’était fait remarquer « par de belles actions. »

Voir aussi : Julie Mousseaux, morte des suites d’un avortement clandestin

Ancienne caserne des sapeurs-pompiers de Joinville (années 2000)

 

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14 janvier 2025 2 14 /01 /janvier /2025 10:49

Louis Adolphe Mousseaux naît le 24 janvier 1816 à Saint-Mandé (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Anne Louise Savart et de son mari, Jean Pierre Mousseaux, cuisinier.

Ayant fait un service militaire, Adolphe Mousseaux est affecté dans la réserve de l’armée de terre en 1839. Cette année-là, il est menuisier à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où il vit dans le centre, rue de Paris. Il épouse, dans la commune voisine de Champigny-sur-Marne en décembre 1839, Élisabeth Reine, mercière et fille de merciers. Son activité artisanale semble assez florissante puisque, en 1847, il est inscrit au quinzième rang sur la liste des électeurs classés par rang d’imposition ; elle compte 96 noms à Joinville, soit un dixième des chefs de famille.

Lors des élections municipales de juin 1846 à Joinville, qui se tiennent au suffrage censitaire, il y avait 50 votants pour 67 inscrits et six postes de conseillers municipaux à pourvoir ; Mousseaux, avec 11 voix, arrive septième et n’est pas élu.

Sous la seconde République puis le second Empire, la situation économique de l’entreprise Mousseaux se détériore. En juillet 1851, il se déclare en faillite ; il obtiendra la mise en place d’un concordat avec ses créanciers en décembre de la même année. Cependant, en avril 1857, il est de nouveau contraint de déposer son bilan. Mais il peut reprendre son métier et est toujours en 1868 un des deux menuisiers de la commune. À l’été 1875, son épouse et sa fille cadette participent aux souscriptions pour les sinistrés des inondations de l’été.

Louis Adolphe Mousseaux meurt le 26 juillet 1880 à Joinville. Il était âgé de 64 ans et son épouse avait donné naissance à huit enfants. Son fils Émile poursuivra l’activité de menuiserie.

 

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