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4 mai 2025 7 04 /05 /mai /2025 00:01

Mise à jour de l’article paru le 12 novembre 2014.

Suite de la biographie de Joseph Fournier

Joseph Michel Fournier, qui vit rue de la Pissotte à Vincennes, retrouvera un poste d’administrateur du département le 18 messidor an 7 (6 juillet 1798) mais est destitué par le Directoire exécutif dès le 28 fructidor (14 septembre) la même année. Il conteste sa révocation dans le journal L'Ennemi des oppresseurs, publié par Charles Duval en signant « Fournier, républicain pour la vie ». Il s’adresse à Pierre-François Réal qu’il qualifie de « encore commissaire du directoire exécutif près l’administration centrale du département de la Seine » auquel il reproche « sa négligence ordinaire. »

Une lettre ouverte, qu’il paraphe avec deux autres administrateurs révoqués, Raisson et Lefebvre est incluse dans un article du Journal des hommes, sur la « Propension du pouvoir à tout envahir » et la « Nécessité de résister à ses entreprises » insiste de nouveau sur « un événement aussi récent qu’inouï » qui a provoqué leur départ, la liste des jurés que Réal a voulu changer, contre les règles du tribunal criminel.

Toujours désireux de servir l’administration républicaine, Fournier demande à devenir sous-préfet. Il n’obtient pas satisfaction mais devient, en l’an 9 (1801) la direction de la filature de lin et de chanvre, maison de Mesme, installée à Paris, rue Saint-Avoye (act. rue du Temple, 3e arr.). Le 2 prairial an 10 (22 mai 1802), il accueille le ministre de l’intérieur, Jean-Antoine Chaptal, chimiste et médecin, qui visite sa filature. Il lui présente les machines qu’il a mises au point pour traiter le lin et le chanvre. Ses produits et machines sont montrés au public, lors des sept jours de la troisième Exposition des produits de l'industrie française dans la cour carrée du Louvre à Paris de l’an 10 (1802). Dans un roman historique, Messidor An II - Dans les mirages de la foi (Mémogrames, 2025), l’écrivain Charikov met en scène un dialogue houleux entre un jeune homme et Fournier. Séverin disait « La mécanique est ingénieuse, mais le résultat est fort imparfait. Trop de déchet, des fils trop courts, trop épais et cassants… ». Il reprochait à Fournier d’appliquer au lin les mêmes procédés que ceux que l’on applique au coton, malgré la différence des matières. Cependant, le jury de l’exposition accorda à Fournier une mention honorable.

Joseph Michel Fournier quitte semble-t-il sa fonction d’entrepreneur textile en nivôse an 11 (janvier 1803). Il a, en 1807, un poste de receveur du droit de navigation à Sierck-les-Bains, Moselle. Sa femme donne naissance en 1809 à un de leurs enfants en Allemagne, à Prüm (duché du Bas-Rhin, act. Rhénanie-Palatinat).

Peut-être est-ce Joseph Michel le « Fournier, propriétaire à Pantin », qui fait partie du collège électoral d'arrondissement de Saint-Denis en novembre 1807 chargé de choisir les candidats pour le Conseil d'arrondissement. Il est membre de ce conseil de 1812 à 1821.

Ayant repris sa carrière dans l’enseignement, Joseph Michel Fournier est principal du collège à Pontoise (Seine-et-Oise, act. Val-d'Oise). Il devient en mars 1818 associé correspondant de la Société pour l'instruction élémentaire. Quittant la région parisienne, Fournier est nommé en octobre 1820, principal de collège à Gannat (Allier). C’est une institution communale et il exerce toujours la fonction en 1836, à 72 ans. Son fils aîné, Joseph Aimé, est professeur dans le même établissement.

Joseph Michel Fournier meurt le 11 avril 1843 à Paris (2e arr.). Il était domicilié rue de la Tour d'Auvergne. Âgé de 80 ans, il était père de six enfants. Il est inhumé le 17 au cimetière de Montmartre (act. Paris).

Fin 

Ancienne école de Gannat, peut-être à rapprocher du collège dirigé par Fournier

 

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2 mai 2025 5 02 /05 /mai /2025 00:01

Mise à jour de l’article paru le 12 novembre 2014.

Début de la biographie de Joseph Fournier

Joseph Michel Fournier, naît à Chartres (Eure-et-Loir) le 6 avril 1763 selon les documents d’état-civil ultérieurs ; son baptême, le 10 avril, est enregistré dans l’église Saint-Hilaire de Mainvilliers, qui est devenu plus tard une commune limitrophe de Chartres. Il est le fils de Jeanne Brissot et de son mari, Joseph Fournier. Ce dernier, issu d’un maître charpentier éponyme, est alors compagnon menuisier ; à partir de 1766, il se présente comme apprêteur de bas (modiste fabricant) et sera ensuite sacristain.

Devenu instituteur, Joseph Michel Fournier épouse à Paris en mai 1789 Madeleine Grillon. Maître de pension à Pantin (Seine, act. Seine-Saint-Denis) en 1791, il est également le secrétaire greffier de la mairie. En 1792, il est désigné comme représentant du canton de Pantin au département de la Seine ; il figure sur la liste des candidats pour les fonctions d’administrateur du département en décembre 1792 et janvier l’année suivante, mais n’est pas élu par l’Assemblée électorale. Sans doute faut-il l’assimiler à Joseph Michel Fourmis, nom par ailleurs inconnu, mais qui figure sur la liste des huit électeurs du canton de Pantin en 1792, seul représentant de sa commune. L’Assemblée électorale de Paris, dans sa séance du 19 janvier 1793 examine une lettre dudit Fourmis, qui demande à se disculper, « ayant ouï dire qu’il avait été inculpé » ; l’instance départementale passe à l’ordre du jour, relevant que « le citoyen Fourmis n’a point été inculpé. »

C’est l’administration municipale de Pantin, dont il est le secrétaire, qui décide de son divorce, à sa demande, en floréal an 2 (mai 1794). Le maire de Pantin, François Roullier, son frère, le cultivateur Jacques Roullier, le greffier du juge de paix cantonal Jean Baptiste Lacombe ainsi qu’un membre du comité de surveillance révolutionnaire du canton, Jean Kauffmann, témoignent de l’absence de Madeleine Grillon de la maison maritale depuis plus de six mois ; elle ne répond pas à la convocation et réside chez Ganzer, cultivateur à Pantin.

En l’an 4 (1796) Joseph Michel Fournier est nommé commissaire du Directoire exécutif du département dans le canton de Colombes (Seine, act. Hauts-de-Seine) ; il exerce la même fonction à partir de vendémiaire an 5 (septembre / octobre 1796) pour le canton de Vincennes (act. Val-de-Marne).

Nommé membre de l’Administration centrale du département de la Seine par le Directoire exécutif, sans doute en fructidor an 4, il est le seul représentant de la banlieue parmi les cinq administrateurs, et est en charge des biens nationaux et du contentieux des émigrés. Le collège est présidé par Joubert. Il appelle, avec ses collègues, à l’inscription sur les registres civiques en insistant : « Ne vous privez par, par votre négligence, du titre glorieux de citoyen français ».

De nouveau désigné le 28 fructidor an 5 (14/09/1797), il sera remplacé au renouvellement semestriel de germinal an 6 (mars / avril 1798), toujours avec Joubert comme président. Incitant à la participation aux administrations municipales, il assure, en compagnie des autres administrateurs, que voter est faire « exercice du premier des droits d’un peuple libre. »

Remarié en messidor an 5 (juin 1797) à Vincennes avec Marie Catherine Geneviève Bourdon, Joseph Michel Fournier est domicilié dans cette commune rue du Midi. Il a pour témoins des fonctionnaires de l’administration municipale du canton, du corps législatif du Conseil des Cinq-cents et du ministère de l’intérieur. Il préside l'administration cantonale de Vincennes en l’an 6 (1798), signant par exemple le registre d’état-civil de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur (act. Joinville-le-Pont) comme agent municipal le 30 brumaire. C’est peut-être lui qui est inscrit sur la liste des notables communaux du département de la Seine de l’arrondissement de Sceaux en fructidor an 9 (1801), sous la désignation de « Fournier, limonadier à Vincennes. »

À suivre

Vue de Pantin en 1814 (Wikipédia)

 

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15 mars 2025 6 15 /03 /mars /2025 00:01

Nicolas Lheureux est né le 30 mai 1730 à Fère-Champenoise (Marne). Il est le fils d’Edme Lheureux et de Jeanne Garnesson. Il exerce la profession de blanchisseur puis de marchand de vin au Pont-de-Saint-Maur, localité du département de Paris. Il est marié à Geneviève Grinot.

Le village compte 409 habitants au recensement de 1793. Il s’est séparé de la paroisse Saint-Nicolas de Saint-Maur en février 1790, une situation confirmée par le département de Paris en novembre la même année.

En 1791, Nicolas Lheureux est prudhomme assesseur du juge de paix à la résidence de La Branche du Pont de Saint Maur. Il est membre du conseil général de la commune et y exerce la fonction de trésorier. Edme Lheureux, son frère cadet, est maire depuis la création de la nouvelle entité administrative.

Nicolas Lheureux est mentionné en tant que maire sur les registres d’état-civil de Joinville-le-Pont le 8 mai 1793. Il a sans doute été désigné après le renouvellement du conseil général de la commune en novembre 1792. Dans les mois suivants, il est remplacé par Charles-Laurent Parvy (1762-après 1827) qui est maire au moins depuis le 22 pluviôse an II (10/02/1794).

Le maire, les deux officiers municipaux et le procureur sont élus pour deux ans par les citoyens actifs (payant des impôts) au scrutin individuel ; six notables sont élus au scrutin de liste et à la « simple pluralité relative des suffrages ». Les notables et le corps municipal forment le conseil général de la commune. Un secrétaire greffier est choisi à la pluralité des voix par le conseil général, qui peut désigner dans les mêmes conditions un trésorier si le conseil général le trouve nécessaire, ce qui fut le cas à La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur. Le maire est rééligible une fois (loi du 14 décembre 1789). Les notables et officiers municipaux sont réélus par moitié tous les ans le premier dimanche après la Saint-Martin (11 novembre).

Nicolas Lheureux meurt le 11 septembre 1806 à La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur. Il était âgé de 76 ans et père de sept enfants.

Il ne figure pas sur la liste des maires affichée en mairie de Joinville-le-Pont, ni sur celle publiée dans l’ouvrage commémoratif de la commune en 1981, non plus que dans les ouvrages historiques comportant des listes de maires.

Voir aussi 

Signature de Nicolas Lheureux (Arch. dép. Val-de-Marne)

 

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13 mars 2025 4 13 /03 /mars /2025 00:01

 

Edme Lheureux (dont le prénom est parfois orthographié par erreur Edmée ou Edmé) est né le 14 octobre 1733 à Fère-Champenoise (Marne). Il est le fils d’Edme Lheureux et de Jeanne Garnesson. Il exerce la profession de cultivateur puis de marchand de bois. Il épouse Marie Jeanne Engrave (morte le 9 mai 1806), dont il aura onze enfants. Il s’installe au village du Pont de Saint-Maur avant 1758.

En février 1790, les habitants du hameau du Pont-de-Saint-Maur, rattaché jusqu’ici à la paroisse de Saint-Nicolas de Saint-Maur-des-Fossés, constituent une commune indépendante, dénommée La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur.

Les 409 habitants du hameau (au recensement de 1793) arguent de l'existence d'un lieu de culte, la chapelle Saint-Léonard, d’un registre fiscal séparé et d’un bataillon de la Garde nationale pour justifier leur sécession. Ils mettent en avant la nécessité de protéger le pont. Le maire de Saint-Maur proteste et adresse une plainte à la municipalité de Paris le 5 mai 1791. Des démarches identiques seront renouvelées jusqu'en 1830.

Edme Lheureux est élu maire de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur en février 1790. Jean Lejeune (ou Le Jeune) et Jacques Roch Vingdlet sont ses adjoints, en tant qu’officiers municipaux. La composition de la municipalité, avec trois membres, est conforme aux règles pour les communes de moins de 500 habitants. Il est réélu lors de la scission officielle en novembre, Laurent Pinson et Jean Lejeune étant officiers municipaux.

Son frère aîné, Nicolas Lheureux, est en 1791 trésorier de la commune et prudhomme assesseur du juge de paix. Il devient maire en 1792.

Le nom d’Edme Lheureux est cité parmi les quatre personnes domiciliées à La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur qui achètent des biens nationaux pendant la Révolution française. Il s’agit très probablement de son fils, Edme François, né en 1771 à Fère-Champenoise (Marne). Une surface totale de 12 arpents et 50 perches est mise en vente proposée, soit environ 7 ha. Edme Lheureux, voiturier, acquiert 1 arpent et 75 perches pour 27 livres (1 ha) ; Jean Acher achète 4 arpents pour un montant inconnu ; Jacques Roch Vingdlet, carrier 3 arpents et 75 perches (7 livres) et Louis Huardeau, voiturier, 3 arpents (4 livres).

Après des incidents survenus alors que Jean-Charles Contour a été élu maire fin 1792, Edme Lheureux semble regretter la séparation intervenue un an et demi plus tôt entre Saint-Maur et La Branche du Pont de Saint-Maur. Dans une lettre de la municipalité de Saint Maur au conseil de Paris, datée du 25 août 1792, le maire de Saint-Maur, Gauthier, déplore que « deux municipalités ont été tolérées » (celle de Saint-Maur et celle La Branche du Pont) et demande si cette dernière doit subsister. Son courrier fait mention d’une « liste des citoyens de La Branche qui étaient partisans de l’union », dans laquelle il figure probablement sous la désignation « E. Lheureux » avec Vingdlet, et les trois frères Cornu : Antoine, Jean et Louis.

 

Edme Lheureux meurt le 12 brumaire an 7 (2 novembre 1798) à La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur. Il était âgé de 65 ans et avait eu 11 enfants.

Une voie de Joinville-le-Pont porte a été baptisée « allée Edmée Lheureux » et une des plaques est également orthographiée « allée Edmé Lheureux ». Elle est située dans le quartier des Canadiens, en bordure du Bois de Vincennes.

Voir aussi

Plaque « allée Edmé Lheureux » (Wikipédia)

 

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5 décembre 2024 4 05 /12 /décembre /2024 18:54

Mise à jour de l’article « Guigneré, Jean » paru le 05/11/2014, après traitement de nouvelles archives.

Jean François Gaignerez naît vers 1763 ; il est le fils de Marie Provot et de son époux Jean Gaignerez. Sa mère, dont il était le dixième enfant, meurt avant 1776, alors qu’il est adolescent. Son père se remarie et mais ne semble pas avoir eu d’autres descendants. Son patronyme est fréquemment écrit de manière erronée : Gaigneré, Guigneré, Guignerés ou Guigneret.

D’abord tailleur d'habits, le père Jean Gaignerez (1726-1782) était ensuite devenu maître d’école, à l’instar de son propre père, chantre et régent d’école. Il exerça notamment de 1755 à 1758 à Mardigny, village de l’actuelle commune de Lorry-Mardigny (Moselle) ; il était en charge de l’école catholique, la communauté protestante ayant eu également son propre établissement dans ce territoire sous influence germanophone. Quittant la Lorraine à la fin de ses fonctions, il est à Montmorency (act. Val-d'Oise) en 1762. La famille s’installe ensuite dans la paroisse Saint-Nicolas de Saint-Maur, qui couvre une partie du territoire actuel de Saint-Maur-des-Fossés et celui de Joinville-le-Pont (act. Val-de-Marne). Le père est alors

En 1781, Jean François Gaignerez est domicilié dans la commune voisine de Fontenay-sous-Bois, à l’ancienne porte du bois de Vincennes. Il épouse en janvier de cette année-là, à Fontenay, Angélique Ambelouis.

Sous la Révolution française, la position de Jean François Gaignerez, comme celle de beaucoup d’agriculteurs, va profondément changer. Il prend en location un terrain, dit La Cassine, qui se situe probablement dans la plaine de Polangis, alors presque non peuplée, mais devenue depuis un quartier de Joinville-le-Pont et de Champigny-sur-Marne. Il est jardinier à Polangis en 1792.

Son épouse étant morte en janvier 1792, Jean François Gaignerez se remarie avec une veuve, Geneviève Oudard, mariage célébré en l’église Saint-Nicolas de Saint-Maur en août 1792.

Gaignerez, signe plusieurs registres d’état-civil de la commune de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur (qui deviendra Joinville-le-Pont en 1831). Le 22 pluviôse an 2 (10 février 1794). Il est mentionné avec la qualité d’agent national de la municipalité élue le 4 avril 1793. Le maire est alors Charles-Laurent Parvy.

La fonction d’agent national est instaurée le 28 brumaire an 2 (18 novembre 1793) par Jacques Nicolas Billaud-Varenne au nom du Comité de salut public. Il représente le gouvernement révolutionnaire auprès de la commune, en remplacement du procureur.

Suivant l'article 14 du décret du 4 frimaire an 2, l’agent national est « chargé de requérir et de poursuivre l'exécution des lois, ainsi que de dénoncer les négligences apportées dans cette exécution, et les infractions qui pourraient se commettre ». Il doit parcourir son territoire, pour surveiller et s'assurer que les lois sont exactement exécutées. Il a une fonction de contrôle aussi bien des autorités constituées que des particuliers.

À partir du 4 frimaire an 3 (23 novembre 1794), Pierre Aubert (1733-1807), est signalé comme exerçant la fonction d’agent national. Le nom de Gaignerez ne figure plus parmi les signataires des registres municipaux.

Après la chute de Robespierre le 9 thermidor an 2 (27 juillet 1794), les agents nationaux sont supprimés le 28 germinal an 3 (17 avril 1795).

Jean Gaignerez réside toujours à La Branche du Pont de Saint-Maur en l’an 6 (1798). En l’an 10, il demeure à Charenton-Saint-Maurice (act. Saint Maurice). Il est toujours dans cette commune en 1813, où il exerce la fonction de garde-forestier dans le Bois de Vincennes.

En 1821, il est garde-chasse dans le Parc du Bois de Boulogne, où son fils exerce la même fonction. Il a alors 58 ans.

Il est mentionné comme décédé en 1830, mais la date de son décès n’est pas connue. Il avait eu huit enfants, cinq avec sa première femme, trois avec la seconde.

Polangis, dessin du château et de la plaine adjacente, aujourd'hui à Joinville-le-Pont

 

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8 septembre 2024 7 08 /09 /septembre /2024 22:27

Antoine Baron naît le 6 octobre 1776 et est baptisé le 9 du même mois à la paroisse Saint-Nicolas de Saint-Maur (act. Saint-Maur-des-Fossés), à laquelle est rattachée le village de Pont-de-Saint-Maur où vit sa famille. Il est le fils de Marie Anne Ambelouis et de Jean Philippe Baron, son époux.

Le père Jean Philippe Baron, natif du même village en septembre 1724, sert dans les armées révolutionnaires et meurt en prairial an 6 (juin 1798). Trois mois plus tard, c’est Antoine Baron qui rejoint en vendémiaire an 7 (septembre 1798) le 4e régiment de ligne.

La mère vient d’une famille de notables locaux, comprenant des gardes forestiers dans le Bois de Vincennes, des artisans et des artistes.

Antoine Baron est membre de la municipalité élue en fructidor an 9 à La Branche du Pont de Saint-Maur (Seine, act. Joinville-le-Pont, Val-de-Marne) en tant que notable. Le maire est Laurent Pinson (1755–1814). Baron est mentionné comme « absent pour le service public », car il sert toujours dans l’armée, en Allemagne puis à Boulogne (Pas-de-Calais). Son beau-frère, Félix Ambelouis, est également élu dans l’assemblée communale, mais lui aussi absent.

Toujours au sein du 4e régiment de ligne, Antoine Baron devient caporal en brumaire an 14 (octobre 1805), il est promu sergent en novembre 1807 puis sergent-major. Il combat d’abord en Autriche puis en Prusse et en Pologne. Il stationne en 1808 à Cherbourg (Manche) avant de retourner en Autriche, où il est blessé d’un coup de feu à la tête en juillet 1809.

Il quitte en février 1812 l’infanterie de ligne pour rejoindre une unité d’élite de la Garde impériale, le 1er régiment de grenadiers à pied. Il doit pour cela abandonner son grade, mais retrouve ses galons après la campagne de Russie et de Saxe, comme caporal en avril 1814. Quittant alors l’habit militaire dans le Jura, Antoine Baron rentre en région parisienne et devient homme de peine.

Il rejoint en avril 1815 les armées napoléoniennes pendant la période des Cent-jours, dans le 3e régiment de grenadiers. Il quitte l’armée avec le grade de sergent major après la défaite de Waterloo (Belgique) en juin 1815.

Fin 1815 ou début 1816, tandis que sa mère est toujours à La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur, Antoine Baron s’installe à Meaux (Seine-et-Marne) où il travaille comme orfèvre, place du Marché. Il est mentionné comme « compagnon orfèvre » en 1819, ce qui signifie qu’il a fini son apprentissage.

Ayant obtenu une pension pour ses 17 ans de service militaire, Antoine Baron épouse en juin 1818 à Meaux Sophie Virginie Plaisir, ouvrière en robes. Ils résident rue Sainte-Maure. Ils vivent toujours à Meaux à la naissance de leur deuxième enfant en octobre 1826, puis déménagent rue Transnonain à Paris (anc. 7e arr., act. rue Beaubourg 3e arr.).

Sophie, sa première épouse, meurt en janvier 1832. Antoine Baron se remarie en juillet 1834 Paris, dans l’église Saint-Merry, avec Aimée Louise Houdrichon. Ils rejoignent la rue de Sèvres (anc. 10e arr., act. 15e).

Antoine Baron meurt le 29 mars 1844 à Paris (10e arr.). Il était âgé de 67 ans, père de deux enfants et est inhumé au cimetière Montparnasse.

Pour sa participation aux campagnes de l’armée impériale, Antoine Baron a été fait chevalier de la Légion d’honneur en février 1814. Il reçut la médaille du préfet du Jura en mai la même année mais n’eut son diplôme qu’en juin 1830.

Grenadier de la garde impériale, Wikipédia

 

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1 juin 2023 4 01 /06 /juin /2023 01:01

Jean Baptiste Duval naît en 1733 à Hocquigny (Manche). Il est le fils de Marguerite Férel (ou Jirel) et de son époux, Nicolas Duval.

Il est curé de la paroisse Saint-Hilaire à La Varenne (act. Saint-Maur-des-Fossés, Val-de-Marne) depuis 1777, prenant la succession de l’abbé Maupin. Sa paroisse couvre l’essentiel de la boucle de la Marne, mais est peu peuplée, d’autant que le village de Port-Créteil en a été détaché une douzaine d’années auparavant. La petite population de la paroisse (moins d’une centaine d’habitants) fait qu’il vit grâce à la « portion congrue » que lui alloue le conseil du prince de Condé le 3 septembre 1777. La paroisse est en grande partie occupée par des terres de la famille princière.

Pendant la Révolution, le village de La Varenne se constitue en commune en 1790 l’église Saint-Hilaire fait office de mairie. Puis, sur décision du directoire du département, les deux communes de Saint-Maur et La Varenne sont réunies fin 1791.

Le 16 janvier 1791, comme le curé de Saint-Maur et le desservant de Pont-de-Saint-Maur (act. Joinville-le-Pont), il prête le serment constitutionnel, dans son église et aux applaudissements de la population. Le serment était le suivant : « Je jure de veiller avec soin aux fidèles qui me sont confiés ; d'être fidèle à la Nation, à la Loi et au Roy ; de maintenir de tout mon pouvoir la constitution décrétée par l'Assemblée nationale et sanctionnée par le Roy et notamment la constitution civile du clergé ».

Mais l’abbé Duval refuse de verser le « don patriotique » qui était exigé de lui en avril 1791. L’historien Émile Galtier relate : « Le maire et les officiers municipaux n'étaient pas reçus quand ils se présentaient chez lui ; il se contentait de passer la tête par-dessus le mur du jardin pour les éconduire. Dans le rapport où ils se plaignaient de son mauvais vouloir, nous trouvons ce reproche, sans doute exagéré par les passions du temps : ‘Mais la conduite du sieur curé a toujours été la même et les trois-quarts de ses paroissiens se privent de faire leurs Pâques, à défaut de confiance auprès de lui, lui voyant l'âme aussi noire que l'habit qu'il porte’. »

Le père Jean Baptiste Duval meurt le 4 novembre 1793 à Saint-Maur-des-Fossés, la commune de La Varenne ayant été rattachée au bourg de Saint-Maur. Les deux anciens maires de La Varenne sont les témoins qui déclarent son décès : Jean-Jacques Géant, laboureur et Jacques Maurice Bouillon, aubergiste, devenu membre du conseil général de la commune de Saint-Maur-des-Fossés et faisant office d’officier d’état-civil pour La Varenne. Le curé n’est pas remplacé et l’église sera détruite, avant que bien ultérieurement un autre lieu de culte ne soit construit à La Varenne. Son décès clôt le registre d’état-civil séparé de La Varenne.

La Boucle de la Marne

 

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14 mai 2023 7 14 /05 /mai /2023 01:01

Le premier artiste connu dans la famille Jadin est Nicolas Emmanuel (1704-1758), hautboïste. Il transmet la pratique de son instrument à son fils, François (1731-1790), également bassoniste. Ce dernier est installé à Versailles avec son épouse Marie Marguerite Raiffer. Il intègre l’Ordinaire de la musique du Roi.

Quatre de ses enfants seront des musiciens célèbres. Adrien Paul (né en 1762) fut musicien des Gardes du corps du Roi.

Louis Emmanuel Jadin (1768-1853), sans doute le plus fameux de la fratrie, a été compositeur, violoniste, claveciniste, pianiste, pédagogue et chevalier de la Légion d'honneur. Figurant parmi les pages de la musique du roi Louis XVI, il sut s’adapter à la Révolution, composant des hymnes patriotiques comme Ennemis des tyrans, Citoyens, levez-vous, ou le Chant de l'esclave affranchi, représenté au théâtre de l'Opéra en 1794. Il s’adapta au régime impérial napoléonien, en donnant un Hommage à Marie-Louise. La Restauration ne le surprit guère, lui donnant l’occasion de présenter la Fête du roi, encore à l’Opéra, en 1817. Le Larousse du XIXe siècle, estime qu’il avait alors gagné « une place d'honneur dans le Dictionnaire des girouettes ». Il avait également été professeur au Conservatoire, chef d'orchestre.

Le troisième frère, Georges Jadin (né en 1773), fut professeur de chant à Paris et auteur de romances.

Le dernier, Hyacinthe Jadin (1776-1802) s’affirma comme compositeur, claveciniste et pianiste. Nommé professeur au Conservatoire lors de sa fondation, il était particulièrement remarqué mais mourut d’une maladie de poitrine à 25 ans.

Les enfants de Louis Emmanuel et Marie Marguerite jouèrent eux aussi un rôle sur la place culturelle française. Adolphe Jadin (1794-1867), fut capitaine de cavalerie pendant 30 ans, journaliste, chansonnier, librettiste et auteur dramatique, compositeur de musique. On lui doit notamment La Demoiselle en loterie, Le Lundi des ouvriers, L'Amour et l'homéopathie (1836), Le Carnaval et les arrêts (1841), Quoniam (1851). Il fut souvent joué dans plusieurs théâtres parisiens : Feydeau, Vaudeville, Nouveautés. Il écrivait dans le Journal des enfants, le Journal des Demoiselles et la Quotidienne. Il avait épousé Annette Molière.

Son frère, Louis Godefroy Jadin (1805-1882) fut un artiste peintre, graveur et aquarelliste. Il a été chevalier de la Légion d’honneur.

Deux des filles d’Adolphe et Annette Jadin eurent également une activité remarquée. Léonide Jadin (1816-1898) fut musicienne, compositrice de romance et professeure de piano. Elle épousa André Borel d’Hauterive, avocat, journaliste et écrivain, éditeur notamment de l’Annuaire de la noblesse. On publiera sur ce site sa biographie sous son deuxième nom d’épouse, Léonide Routier de Bullemont.

Sa sœur, Louise Charlotte Jadin (1821-1902), épousa un autre Routier de Bullemont, frère du précédent, Lucien, qui fut notamment secrétaire général de la préfecture de police de Paris.

Louis Emmanuel Jadin

 

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13 novembre 2022 7 13 /11 /novembre /2022 00:01

Théodore François Santerre (fils) naît le 8 février 1776 à Paris, paroisse Saint-Paul (act. Saint-Paul-Saint-Louis, 4e arr.). Il est le fils de Marie Marguerite Sallé et de son époux Théodore François Santerre (père), raffineur de sucre, domicilié à Bercy (Seine, act. Paris 12e arr.).

Pendant la Révolution française de 1789, son père et un de ses oncles, jouent des rôles politiques significatifs dans les instances républicaines. Son père est administrateur du département de Paris et officier municipal de la commune de Bercy (Seine, ac. Paris 12e arr.). Le général Antoine Joseph Santerre participe à la prise de la Bastille, commande une partie de la garde nationale à Paris et pendant la guerre de Vendée.

Comme son père, Théodore François Santerre (fils) est d’abord raffineur de sucre au Faubourg Saint-Marcel à Paris. Puis, en l’an 10 (1802), il est propriétaire de deux moulins sur le Pont-de-Saint-Maur, sur la Marne, dans le village qui porte le nom de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur (Seine, act. Joinville-le-Pont, Val-de-Marne). Il exerce la profession de meunier, avec trois employés. À cette date, il a pour compagne une certaine Marie Claire selon les données du recensement.

Les moulins du Pont-de-Saint-Maur étaient construits sur deux étages et couverts de chaume. Ils reposaient sur les premières arches, rive droite. L’un d’eux, qui existait en 1553, était un moulin à blé, servant à moudre le grain. L'autre, daté de 1678, actionnait une machine hydraulique, dite pompe de Gourville ; elle avait notamment alimenté en eau, sous l’ancien régime, les jardins du prince de Condé, à Saint-Maur.

Dans le même village de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur, Théodore François Santerre épouse en vendémiaire an 13 (octobre 1804) Marie Thérèse Opportune Dupuis, dont les parents marchand de bas. Parmi les témoins figure le général Santerre.

En septembre 1807, Théodore François Santerre vend les deux moulins du Pont-de-Saint-Maur à François Trotier, meunier. À partir de la même année, la famille vit à Paris puis, en 1814, à Bercy, lieu des activités de son père. En 1829 on le retrouve à Ivry (Seine, act. Ivry-sur-Seine, Val-de-Marne), de nouveau raffineur de sucre, résidant route de Choisy. Il est fabricant de gélatine en 1837.

Théodore François Santerre meurt le 24 avril 1843 à Vaugirard (Seine, act. Paris 15e arr.). Il était âgé de 67 ans et père de cinq enfants.

À gauche, les deux moulins du Pont-de-Saint-Maur sur la Marne (actuel pont de Joinville) ; gravure du 17e siècle ; à droite, l’actuelle île Fanac (repr. Pouvereau)

 

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11 novembre 2022 5 11 /11 /novembre /2022 00:01

Théodore François Santerre père naît en 1753 à Paris, dans la paroisse Notre-Dame de Lorette. Il est le fils de Marie Claire et Antoine Santerre. Ce dernier, brasseur à Cambrai (Nord) est venu s’établir à Paris en 1747 où il acquiert de l’aisance. Il meurt en 1770, son épouse également et c’est la fille aînée, Marguerite, âgée de 20 ans, qui élève les quatre plus jeunes enfants, âgés de 11 à 17 ans, tandis que l’aîné, Baptiste, 19 ans, prend la suite du père à la tête de la brasserie de la rue Censier.

Théodore François Santerre épouse Marguerite Sallé en mai 1777 à l’église Saint-Étienne-du-Mont de Paris (act. 5e arr.). Il fonde à Essonnes, près de Corbeil (act. Essonne), une usine pour polir les glaces. Ensuite, il constitue une raffinerie de sucre rue Grange-aux-Merciers à Bercy (act. rue Nicolaï, Paris 12e arr.). Il réside à la Grand'Pinte, quartier de Bercy.

Pendant la Révolution française, trois des quatre garçons Santerre joueront un rôle politique : le second Antoine Joseph, qui sera général de division, le cadet Jean François, qui prit part à la prise de la Bastille et devint commandant de la Garde nationale ainsi que Théodore François lui-même.

Le 4 septembre 1792, Théodore François Santerre est secrétaire de l’assemblée des électeurs du canton de Vincennes.

Le 25 septembre 1792, Servan de Gerbey, ministre de la guerre, écrit à Jérôme Pétion de Villeneuve, président de la convention nationale, pour lui faire part de la situation militaire dans l’Est de la France. La communication entre Châlons (act. Châlons-en-Champagne, Marne) et les armées étant alors interceptée par les alliés coalisés contre la France révolutionnaire, le ministre se réfère aux informations transmises par le général Antoine Joseph Santerre à l’un de ses frères, qu’il désigne sous le prénom de François (qui peut être Jean François ou Théodore François). Il indique que, malgré la proximité de l'ennemi, les nouvelles « sont très bonnes. »

Théodore François Santerre n’est pas élu député à la Convention nationale mais devient administrateur du département de Paris le 9 janvier 1793. Il siège dans cette instance aux côtés notamment de Collot d’Herbois, président, Robespierre, vice-président et Marat. Ces trois derniers quittent rapidement l’assemblée locale et Jean Rousseau est nommé président. Santerre est chargé de préparer une adresse à la Convention sur les indemnités dues aux électeurs.

Il doit déposer comme témoin, le 18 ventôse, lors de l'instruction du procès des Hébertistes. Devant la cour, il conteste qu’il y ait eu des entraves au ravitaillement de Paris et dit ne pas avoir connaissance de menées suspectes dans sa commune. Un mandat d'arrêt est lancé contre lui par le conseil général de Bercy (conseil municipal) ; il est annulé par décret de la Convention, le 19 thermidor an 2.

En l'an 2, il est membre du comité de surveillance de la commune de Bercy (ultérieurement rattachée à Paris et, pour partie, à Charenton-le-Pont) et devient officier municipal (adjoint au maire). Théodore Santerre est, avec le commandant de la garde nationale de Bercy, un des partisans de la déchristianisation en brumaire an 2. Mais son projet d'adresse à la Convention pour y porter l'argenterie de l'église, est repoussé par l'assemblée générale des électeurs de Bercy. Ses partisans ont affaire à des citoyennes qui les poursuivaient à coups de parapluie selon l’historienne Raymonde Monnier.

Pour ne pas pouvoir être accusé d’être un accapareur de sucre, Santerre cesse de raffiner cette denrée et devient fabricant de salpêtre en l’an 3. Il reviendra ensuite à sa production initiale.

Au printemps an 12 (1804), Théodore François Santerre rachète à sa famille le manoir de Beauchery (act. Beauchery-Saint-Martin, Seine-et-Marne). Il exploite le domaine en tant qu’agriculteur.

Théodore François Santerre père meurt le 2 mai 1835 à Beauchery, dans son château de La Tour. Il était âgé de 82 ans et père de cinq enfants. Son deuxième fils, qui se prénommait également Théodore François, fut meunier à Joinville-le-Pont.

Le général Antoine Joseph Santerre, frère de Théodore François Santerre (père).

 

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