Jacques François Pascal Allain de la Bertinière naît début 1750, sans doute à Paris. Il est le fils de Marie Marguerite Bourgès, dite Bourgeois et de son époux Louis Allain de la Coeurtière. La famille Allain, de petite noblesse, dispose de la titulature des deux seigneuries et Jacques François Pascal Allain se désigne comme écuyer, utilisant de manière habituelle le nom de La Bertinière.
Sa mère est la fille d’un marchand parisien. Son père est commissaire de la marine, officier conseillant le commandement en matière administrative et financière.
Il sert comme officier dans une compagnie de mousquetaires jusqu’à la dissolution en décembre 1775 des deux unités existantes par le roi Louis XV. Il est ensuite intégré, avec le rang de capitaine, dans un régiment d'infanterie.
En 1770, les parents sont propriétaires du domaine de Polangis, alors nommé Poulangis ou Poulangy, situé dans le ressort de la paroisse Saint-Nicolas et de la baronnie de Saint-Maur-des-Fossés, relevant des princes de Condé. Il est actuellement sur les communes de Joinville-le-Pont (principalement) et Champigny-sur-Marne, toutes deux aujourd’hui dans le Val-de-Marne. Ils possèdent également deux maisons à Paris, rue Saint-Honoré.
Après le décès de Louis Allain de la Coeurtière, probablement en 1786, son épouse transmet en octobre 1786 la nue-propriété des quatre maisons dont elle dispose à ses deux fils, Antoine François Louis Allain de la Coeurtière et Jacques François Pascal Allain de la Bertinière.
Le mariage de Jacques François Pascal Allain de la Bertinière avec Anne Geneviève Gentil est célébré en novembre 1779 à Paris, en l’église Saint-André-des-Arts.
La révolution française de 1789 va entraîner la saisie puis la vente de possession de l’église, devenus biens nationaux. Louis Gentil, père d’Anne Geneviève, ancien agent de la chancellerie de France, achète en septembre 1791, l’abbaye de Sept-Fons, située à Diou (act. Allier). Mais il décède en septembre 1792, laissant la propriété de l’ancienne abbaye à sa fille. Elle fait l’objet d’un contentieux, qui sera tranché par le conseil d’État en la faveur des époux La Bertinière en janvier 1818.
Selon une généalogie établie par Andreas Gölzer, La Bertinière aurait été, pendant la période révolution, un agent au service de Bertrand Barère (1755-1841), membre du Comité de salut public pendant 17 mois à partir d’avril 1793. Il est arrêté et comparaît au tribunal révolutionnaire le 29 ventôse an 2, mais Barère le fait libérer. Toujours d’après A. Gölzer, La Bertinière aurait été un des rédacteurs de L'Argus et du Babillard. Il serait devenu agent de l'Angleterre, protégé par Jean-Baptiste Dubois, dit Dossonville (1753-1832), policier français passé au service de la Grande-Bretagne et sa déporté sous le Directoire. La Bertinière se serait sauvé après l’arrestation de Dossonville le 18 fructidor an 5 (04/09/1797).
Ayant récupéré, à la mort de sa mère fin 1786, l’usufruit de la maison de Polangis, il le vend en mars 1791 à Antoine-Joseph Kropper, ancien marchand poêlier et à sa femme Marguerite-Françoise Villaume. Après le décès de Kropper en juin 1794, La Bertinière récupère le château de Polangis. Il y réside alors et célèbre dans la commune de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur en fructidor an 2 (septembre 1794) le mariage de sa fille, Louise Ulrique Bathilde (qui a tout juste 14 ans) avec Alexandre Antoine Joseph Keyser de Lisle, chef du service des transports militaires de l’armée du Nord. Dans le registre d’état-civil, La Bertinière et son gendre précisent que leurs noms n’ont « aucunes qualifications féodales ou nobiliaires ». Le mariage ne dure pas, et Louise Ulrique Bathilde se remarie, toujours dans le même village en ventôse an 6 (février 1798) à François Jean Pajot de La Varenne ; elle a 17 ans. Elle meurt en prairial an 7 (mai 1799), juste après ses 19 ans et la naissance d’une fille, qui ne vivra pas.
À une date inconnue, certainement pendant la révolution, La Bertinière et son épouse publient ensemble deux chansons, imprimées par Boulard à Paris. Le recueil comprend la « Chanson du citoyen Allain-Labertinière » et la « Chanson de la citoyenne Allain, femme Labertinière, aux défenseurs de la patrie, au nom des femmes » qui comprend les vers suivants : « Jurons fidélité aux valeureux défenseurs // Eux seuls peuvent prétendre conquérir nos cœurs ». Pour l’historienne américaine Suzanne Desan, l’œuvre s’inscrit dans une série de réunions de clubs, de Nantes à Nîmes, où des jeunes femmes s'engageaient à fuir les aristocrates et à n'offrir leur cœur qu'aux républicains et aux soldats.
Les époux La Bertinière vendent, en ventôse an 9 (mars 1801) le domaine de Polangis à Nicolas Charles Marie Oudinot (1767-1847), général, futur maréchal et duc de Reggio. Ils s’installent ensuite à Pontoise (Seine-et-Oise, act. Val-d'Oise) et s’occupent de leur propriété de l’Allier, où La Bertinière introduit la culture de la betterave sucrière.
Il meurt le 28 septembre 1823 dans sa demeure de Sept-Fons, à Diou. Il est âgé de 73 ans. Faute d’héritier direct, sa nièce Louise Caroline hérite de la propriété de sa maison du Faubourg-Saint-Honoré à Paris. Morte en juin 1834 à Pontoise, Anne Geneviève Allain de la Bertinière fait un legs au bureau de bienfaisance de la ville.
Ancienne abbaye de Sept-Fons à Diou (Allier) - Wikipédia
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