Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
3 mars 2025 1 03 /03 /mars /2025 00:01

André Rideau est un prêtre catholique du diocèse de Créteil. Il est en 1969 curé de la paroisse Saint-Charles-Borromée à Joinville-le-Pont (Val-de-Marne). Il a pris la succession de l’abbé Charles Lefebvre (ou Lefèvre). Le successeur d’André Rideau est l’abbé Jacques Martin, en 1976.

Il faut très probablement l’identifier à l’abbé André Joseph Michel Marie Rideau.

André Joseph Michel Marie Rideau naît le 4 septembre 1913 à Brest (Finistère). Il est le fils de Louise Augustine Marchand et de son époux Frédéric Marie Félix Joseph Rideau médecin. Tous deux sont également natifs de Brest. Le père est médecin, officier dans la marine française et il exerce un temps à Toulon (Var), où naît la première de leurs huit enfants, qui sera religieuse. Ils reviennent cependant rapidement à Brest. Frédéric Rideau est officier de la Légion d’honneur.

Pour sa part, André Rideau fait des études de théologie au séminaire diocésain de l’archevêché de Paris à Issy-les-Moulineaux (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il est sportif et, en avril 1927, plusieurs journaux de la capitale comme de province remarquent son talent en football : « Dans l'équipe troisième du Stade français figure un prêtre, l'abbé Rideau, professeur dans un collège parisien. Et l'abbé Rideau, excellent joueur, sera probablement jugé digne de passer sous peu en équipe première ». La presse s’étonne que, en France, les prêtres dédaignent le sport tandis qu’elle relève :« en Angleterre, les pasteurs sont nombreux qui font partie d'équipes réputées. »

En 1935, l’abbé Rideau est aumônier de la septième troupe scoute, basée à Versailles (Seine-et-Oise, act. Yvelines).

L’abbé André Joseph Michel Marie Rideau meurt le 24 février 1992 à Orange (Vaucluse). Il était âgé de 78 ans.

Un match de l’équipe de football première du Stade français contre le Red Star en 1927

 

Partager cet article
Repost0
1 mars 2025 6 01 /03 /mars /2025 00:01

Jacques Kléber Martin nait le 5 avril 1914 à La Fère (Aisne). Il est le fils de Suzanne Clotilde Gabrielle Berton et de son époux, Arthur Julien Kléber Martin. Son père, originaire du village voisin de Bichancourt, est alors militaire de carrière depuis 1904, avec le grade de maréchal-des-logis au sein du 42e régiment d’artillerie et devient maréchal des logis chef deux mois après sa naissance. Pendant la première guerre mondiale, il est nommé adjudant en avril 1915. Il meurt au combat en août 1916, sa conduite ayant fait l’objet de deux citations ; à titre posthume, il est décoré en septembre 1920 de la Médaille militaire.

Sa mère l’élève dans un autre village proche, Viry-Noureuil, dont elle est originaire. Après-guerre, elle est employée au ministère des régions libérées. Elle meurt à Paris en février 1929, Jacques ayant alors 14 ans. Il avait été déclaré « adopté par la Nation » par le tribunal civil de Paris en mai 1919.

En 1937, Jacques Martin est étudiant au séminaire du diocèse catholique de Paris à Issy-les-Moulineaux (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il obtient une des bourses d’enseignement supérieur accordées pour faits de guerre accordées par l’Académie de Paris. Il est ordonné prêtre le 20 avril 1946 et célèbre ensuite sa première messe dans le village de Bichancourt où était né son père.

Il est en 1967 curé de la paroisse Sainte-Agnès d'Alfort, à Maisons-Alfort (Seine, act. Val-de-Marne), dont l’église, classée monument historique, est l’œuvre de l’architecte Marc Brillaud de Laujardière. De 1969 à 1976, il est en charge de Notre-Dame du Sacré-Cœur, toujours à Maisons-Alfort. Prenant alors la succession du père André Rideau, il rejoint alors la cure de Saint-Charles-Borromée, dans la commune limitrophe de Joinville-le-Pont et y reste jusqu’en 1989, cédant la place au père Dominique Vaillant.

Il vit dans une maison de retraite municipale de Joinville-le-Pont, rue Émile-Moutier, et s’intéresse à la généalogie de sa région d’origine, le Chaunois (de Chauny, Aisne). Il mène des études sur cent-vingt familles du secteur.

Jacques Martin meurt à l’âge de 89 ans, le 23 janvier 2004 à Créteil (Val-de-Marne), où il était soigné à l’hôpital intercommunal. Il est inhumé à Viry-Noureuil.

Il laisse un « testament spirituel », rédigé en septembre 1979 :

J'entrerai dans l'éternité

avec tout ce qui a fait mes raisons de vivre et d'agir dans mon existence,

(…) 

Le passage à cette nouvelle vie sera la découverte de la Lumière et de la Paix

annoncées par Jésus

En décembre 2005, le Cercle généalogique et historique des amis du Père Martin est fondé ; l’association a pour président Dominique Cagniart, résident de Joinville-le-Pont, où le siège est installé, qui est également originaire du Chaunois. Le but social est « la perpétuation du souvenir de l'abbé Jacques Martin, précurseur des recherches généalogiques en Pays Chaunois (Aisne) ». L’association met en place un site internet, Mémoires du Chaunois, actif jusqu’en 2013.

Vignette du site Mémoires du Chaunois

 

Partager cet article
Repost0
20 septembre 2024 5 20 /09 /septembre /2024 01:01

Charles Louis Jules Lefebvre (ou Lefèvre) naît le 8 avril 1905 à Lille (Nord). Il est le fils de Joséphine Marie de Schryver, couturière d’origine belge et de son mari, Louis Antoine Lefebvre, menuisier qui vivent rue du Sec-Arembault, dans le centre-ville.

Après avoir sans doute suivi le séminaire d’Issy-les-Moulineaux (Seine, act. Hauts-de-Seine) il est ordonné prêtre catholique du diocèse de Paris en 1932. En juillet la même année, il est nommé vicaire de l’église Saint-Denis de l’Estrée à Saint-Denis (Seine, act. Seine-Saint-Denis).

Toujours vicaire, il rejoint l’église Saint-Roch, dans le quartier du Palais-Royal à Paris (1er arr.) en mai 1938.

Il est en 1955 curé de la paroisse Saint-Charles-Borromée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il prend la succession de l’abbé Augustin Baudot.

En mai 1956, l’abbé Lefebvre organise la commémoration du centenaire de la paroisse. La première pierre de l’église Saint-Charles avait été posée le 24 avril 1856. À cette occasion, la cloche Reine-Marie-Andrée-Antoinette est baptisée. Elle a pour parrains MM. Mabille et Deseveaux, et marraines Mmes Dosse et Lambert ; elle porte la devise « Je sonne la concorde ». La cérémonie permet également de célébrer les noces d’or sacerdotales de l’abbé Baudot, prédécesseur de Lefebvre.

Le successeur de Charles Lefebvre est l’abbé André Rideau, qui est en poste en 1969.

L’abbé Charles Lefebvre meurt le 13 février 2000 à Paris (14e arr.). Il était âgé de 94 ans.

Église Saint-Charles-Borromée à Joinville-le-Pont, années 1960

 

Partager cet article
Repost0
6 septembre 2024 5 06 /09 /septembre /2024 11:28

Pierre Joseph Germain Lucien Régneron naît le 3 janvier 1912 à Pont-sur-Yonne (Yonne). Il est le fils de Germaine Paule Clémence Pierre et de son époux, Lucien Alexandre Antoine Régneron, employé de chemin de fer.

Pierre Joseph Régneron est ordonné en tant que prêtre catholique du diocèse de Paris en 1938. Il est nommé en juillet vicaire de la paroisse Saint-Joseph des Quatre-Routes, à Asnières (Seine, act. Hauts-de-Seine).

L’année suivante, en juillet 1939, l’abbé Régneron devient vicaire de la paroisse Saint-Charles-Borromée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Le curé est l’abbé Augustin Baudot. En octobre 1953, il représente sa paroisse à la cérémonie d’installation du nouveau curé de Sainte-Anne de Polangis, l’autre paroisse de la commune, l’abbé Jean Lamour. Le prélat installateur est le chanoine Jacques Hollande, ancien curé de la paroisse de Polangis, et alors supérieur des prêtres ouvriers de la Mission de Paris.

En décembre 1953, l’abbé Régneron célèbre une messe pour le maréchal Leclerc à la demande du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste), en l’absence du curé, toujours l’abbé Baudot, malade.

Pierre Joseph Régneron meurt le 19 novembre 2006 à Paris (14e arr.). Il était âgé de 94 ans.

Joinville-le-Pont, église saint Charles

 

Partager cet article
Repost0
10 décembre 2023 7 10 /12 /décembre /2023 00:01

Cyrille Ivanoff naît le 18 janvier 1892 à Kherson (Russie, act. Ukraine).

Selon des sources familiales, Cyrille Ivanoff suit les cours de l’école polytechnique de Kiev (Russie, act. Ukraine) et est diplômé en génie naval. Il poursuit des études en chimie et en botanique pour finalement ouvrir deux parfumeries, une à Odessa et l’autre en Pologne. D’après son petit-fils et homonyme, il aurait recueilli « une petite fortune » de son activité de parfumeur, et aurait décidé de devenir prêtre orthodoxe, dans le rite des Vieux-Croyants.

Il épouse à Kiev Marie Rouleff puis, suite à la révolution bolchévique, également d’après la chronique familiale, il fuit l’Ukraine après 1919, à bord d’un voilier avec sa famille en direction de l’empire Ottoman (act. Turquie), où il se serait présenté au patriarche grec.

Arrivé en France avec un passeport d’apatride, il s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il réside en 1927 quai de la Marne, un quartier comportant une communauté d’origine russe assez importante. En octobre 1927, il rédige un compte-rendu de la deuxième assemblée générale des Vieux-croyants à Paris, qui s’est tenue dans les locaux de l'Union de la jeunesse chrétienne (10, boulevard Montparnasse). Il signe pour le Comité de l'Église, dont l’adresse est à son domicile de Joinville.

La famille comprend les deux aînés, nés à Kherson en 1917 et 1919, et un dernier enfant, né à Paris en 1935. Cyrille Ivanoff se déclare prêtre orthodoxe russe lors des deux recensements de 1931 et 1936, tandis que l’épouse, Marie, est couturière et que l’aîné, Nicolas, qui a environ 17 ans en 1936, est alors apprenti.

Les époux et les deux plus jeunes enfants, mineurs, obtiennent en novembre 1938 la nationalité française par décret de naturalisation. Ils sont toujours domiciliés à Joinville.

Toujours si l’on suit les explications de son petit-fils, Cyrille Ivanoff se serait rendu en Lituanie, à une date inconnue, et aurait été arrêté par les autorités soviétiques qui l’auraient alors déporté dans un camp de prisonnier en Sibérie. Il serait resté détenu 20 ans, avant de pouvoir quitter l’Union soviétique avec l’appui des autorités consulaires françaises.

Ensuite, il aurait voyagé aux États-Unis. Cyrille Ivanoff serait mort en 1982, peut-être au Canada où s’était installé son fils aîné Nicolas, qui y est mort en janvier 2009.

La rue Chapsal et le quai de la Marne à Joinville-le-Pont

 

Partager cet article
Repost0
20 septembre 2023 3 20 /09 /septembre /2023 01:01

Bernard Marie Joseph Thorel naît le 10 août 1905 à Pontlevoy (Loir-et-Cher). Il est le fils de Marie Josèphe Geneviève Madeleine Sausse et de son époux Philippe Charles Louis Thorel.

Il est le deuxième des huit enfants du couple et le premier garçon. La famille est installée en 1911 à Courbevoie (Seine, act. Hauts-de-Seine), où son père est assureur. Il meurt en février 1920, Bernard ayant 14 ans.

Bien que fils aîné d’une veuve, ce qui aurait pu lui valoir une dispense de service militaire, Bernard Thorel passe en 1925 le concours pour devenir élève-officier. Alors soldat au 24e régiment d’infanterie, il est reçu et devient sous-lieutenant. Il effectue probablement sa période dans l’armée au sein de l’École normale de gymnastique et d’escrime qui devient en décembre 1925, l’École supérieure d’éducation physique. Basée à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le Bois de Vincennes, elle est rattachée, comme la totalité du Bois en avril 1929 à la ville de Paris. Thorel est nommé lieutenant de réserve en mai 1930.

Engagé dans le mouvement scout, Bernard Thorel, alias Ours des Neiges, est l’un des fondateurs en 1923 de la troupe de L’Île-Saint-Denis avec André Linsi. Il est aussi en mars 1926 le chef de la troupe dite 1re Cuts. En sommeil une partie de l’année, elle se réunit dans l’Oise avec d’autres troupes au Camp de Vieux-Moulin. En janvier 1931, Bernard Thorel crée une nouvelle troupe à Joinville-le-Pont. Il est breveté du centre de formation du scoutisme en France, qui fonctionne au château de Chamarande (Seine-et-Oise, act. Essonne).

Après avoir quitté l’armée, Bernard Thorel entreprend en 1932 des études à la Faculté de théologie de l'Institut catholique de Paris. Il est reçu au baccalauréat en 1933 et obtient cette même année des certificats de grec biblique et d'hébreu. Il reçoit, avec mention honorable, le diplôme d'études supérieures de philosophie en novembre 1934. Sa thèse, présentée en Sorbonne, est consacrée au fondateur du mouvement de jeunesse : Le scoutisme de lord Baden-Powell, méthode et vie ; elle est éditée en 1935, avec une préface d’Albert Millot, professeur de philosophie au lycée Louis-le-Grand (Paris).

Ayant connu un important développement, en passant de 10 000 scouts en France en 1920 à 72 700 en 1937, le scoutisme commence à faire l’objet de l’attention des chercheurs. Pour l’hebdomadaire Sept, Thorel montre « la cohérence et le réalisme » du scoutisme français (décembre 1936). Le quotidien catholique La Croix salue « une recherche en profondeur pour l’expliquer, une pensée qui cherche à définir une vie (décembre 1936). Thorel soutient que « l'unité profonde du scoutisme doit être recherchée dans la vie même du Chef-Scout Baden-Powell, colonial et chevalier » selon Les Essais catholiques (octobre 1938). Dans la Revue dominicaine, Ceslas Forest, résume l’ouvrage : « Le scoutisme a pour but de faire d’abord, de la génération de demain, une génération d'hommes sains et forts (…) Le but ? Nous allons dire immédiatement que c’est le service du prochain et l’accomplissement de notre devoir de citoyen. »

Ultérieurement, la thèse de Thorel a servi de référence. Émile Poulat, dans les Archives de Sciences Sociales des Religions, oppose Bernard Thorel, apologiste du scoutisme, à ses adversaires au sein de l’église catholique à son origine (1995). Dans un mémoire de master, Manon Radiguet de la Bastaïe, assure que Thorel précise les principes pédagogiques du scoutisme : le service du prochain, la progression personnelle (2018).

Thorel est également licencié en décembre 1936, toujours à l'Institut catholique.

Pendant son cursus à la Catho de Paris, Bernard Thorel est ordonné prêtre catholique en avril 1935 au séminaire des Carmes, implanté au sein de l’établissement rue d’Assas à Paris (6e arr.). Il est nommé préfet de division au collège Saint-Jean de Passy, institution privée catholique rue Raynouard, dans le 16e arrondissement de Paris. D’abord en charge de la quatrième puis de la première division, il devient préfet des sports en 1937. Pour l’historien du lycée, Jacques Houssain, il donne à cette fonction une « vigoureuse impulsion, organisant entre-autres un camp de neige dans le Jura » (2015). Dans l’hebdomadaire Benjamin, l’abbé Thorel reconnait que l’institution était très en retard en matière d’éducation physique et assure mettre « les bouchées doubles ou même triples » (janvier 1939).

S’il n’est plus directement dans le scoutisme, Bernard Thorel est cependant nommé chef de troupe honoraire en juillet 1936. Il est également nommé aumônier du clan Charles de Foucauld, qui regroupe des scouts de l’école militaire de Saint-Cyr.

Pendant la deuxième guerre mondiale, le lieutenant Bernard Thorel est aumônier des prisonniers de guerre de l’Oflag X-D, situé à Fischbek, un quartier de l’arrondissement de Hambourg-Harbourg (Allemagne). Sa « valise chapelle » est déposée au Musée de la Libération de Paris (14e arr.). Elle lui avait été offerte par Mgr Léon-Albert Terrier, évêque de Tarentaise et expédiée en 1940 par Jean Rodhain, de l’Aumônerie des prisonniers de guerre de l’église catholique à Paris. Elle porte une étiquette : « Que ma peine d'aujourd'hui comme votre sacrifice, Seigneur, serve à la libération de tous mes frères. »

Établi en mai 1941, l'Oflag X-D a été le lieu de l’invention d’un réchaud de fortune par un officier polonais, baptisé « choubinette » par des officiers belges. En juin et juillet 1942, des prisonniers français organisent une kermesse au profit du Secours national, distributeur des secours en temps de guerre. Pendant un mois, on y organise musique, théâtre, sport, jeux scouts, ventes aux enchères… Le camp est libéré en mai 1945 par les troupes britanniques.

Après son retour de captivité, Bernard Thorel reprend sa fonction de préfet des sports à Saint-Jean de Passy. Il l’exerce jusqu’en 1947. Dans la réserve de l’armée de terre, il est promu capitaine en septembre 1949.

Est-ce lui le « Bernard Thorel, directeur de colonies de vacances » qui est victime, le 22 juillet 1946, d’un accident près de Forbach ? Un autocar transportant une vingtaine d’enfants français s’est écrasé dans un ravin d’une trentaine de mètres, dans la vallée de Ia Murg, causant la mort de trois enfants. Sept autres sont blessés et, comme quatre accompagnateurs adultes, transportés à l’hôpital militaire de Baden-Baden.

Bernard Marie Joseph Thorel meurt le 8 août 1975 à Paris (15e arr.) alors qu’il était hospitalisé. Il résidait alors rue Carnot à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne). Il était toujours ecclésiastique et âgé de 69 ans.

La « valise chapelle » de Bernard Thorel, Musée de la Libération de Paris

 

Partager cet article
Repost0
1 juin 2023 4 01 /06 /juin /2023 01:01

Jean Baptiste Duval naît en 1733 à Hocquigny (Manche). Il est le fils de Marguerite Férel (ou Jirel) et de son époux, Nicolas Duval.

Il est curé de la paroisse Saint-Hilaire à La Varenne (act. Saint-Maur-des-Fossés, Val-de-Marne) depuis 1777, prenant la succession de l’abbé Maupin. Sa paroisse couvre l’essentiel de la boucle de la Marne, mais est peu peuplée, d’autant que le village de Port-Créteil en a été détaché une douzaine d’années auparavant. La petite population de la paroisse (moins d’une centaine d’habitants) fait qu’il vit grâce à la « portion congrue » que lui alloue le conseil du prince de Condé le 3 septembre 1777. La paroisse est en grande partie occupée par des terres de la famille princière.

Pendant la Révolution, le village de La Varenne se constitue en commune en 1790 l’église Saint-Hilaire fait office de mairie. Puis, sur décision du directoire du département, les deux communes de Saint-Maur et La Varenne sont réunies fin 1791.

Le 16 janvier 1791, comme le curé de Saint-Maur et le desservant de Pont-de-Saint-Maur (act. Joinville-le-Pont), il prête le serment constitutionnel, dans son église et aux applaudissements de la population. Le serment était le suivant : « Je jure de veiller avec soin aux fidèles qui me sont confiés ; d'être fidèle à la Nation, à la Loi et au Roy ; de maintenir de tout mon pouvoir la constitution décrétée par l'Assemblée nationale et sanctionnée par le Roy et notamment la constitution civile du clergé ».

Mais l’abbé Duval refuse de verser le « don patriotique » qui était exigé de lui en avril 1791. L’historien Émile Galtier relate : « Le maire et les officiers municipaux n'étaient pas reçus quand ils se présentaient chez lui ; il se contentait de passer la tête par-dessus le mur du jardin pour les éconduire. Dans le rapport où ils se plaignaient de son mauvais vouloir, nous trouvons ce reproche, sans doute exagéré par les passions du temps : ‘Mais la conduite du sieur curé a toujours été la même et les trois-quarts de ses paroissiens se privent de faire leurs Pâques, à défaut de confiance auprès de lui, lui voyant l'âme aussi noire que l'habit qu'il porte’. »

Le père Jean Baptiste Duval meurt le 4 novembre 1793 à Saint-Maur-des-Fossés, la commune de La Varenne ayant été rattachée au bourg de Saint-Maur. Les deux anciens maires de La Varenne sont les témoins qui déclarent son décès : Jean-Jacques Géant, laboureur et Jacques Maurice Bouillon, aubergiste, devenu membre du conseil général de la commune de Saint-Maur-des-Fossés et faisant office d’officier d’état-civil pour La Varenne. Le curé n’est pas remplacé et l’église sera détruite, avant que bien ultérieurement un autre lieu de culte ne soit construit à La Varenne. Son décès clôt le registre d’état-civil séparé de La Varenne.

La Boucle de la Marne

 

Partager cet article
Repost0
2 janvier 2023 1 02 /01 /janvier /2023 00:01

Suite de la biographie de Michèle Aumont

La dernière usine dans laquelle Michèle Aumont travaille en tant qu’ouvrière est la SNECMA, entreprise aéronautique à Paris (13e arr.), où elle commence comme ouvrière spécialisée (OS) avant, après une formation, de devenir tourneur avec le statut d’ouvrier professionnel (OP). Elle sera l’une des premières femmes diplômées d’un CAP dans ce métier. Elle témoigne de la difficulté de cette évolution dans En usine, pourquoi (1958).

Cette expérience la fait recruter en 1963 par la direction des relations du travail de la SNECMA, ce qu’elle accepte pour « découvrir le volet patronal de la vie d’entreprise ». Elle expose dans une étude sociologique, Construire l’entreprise, considérant que ce sont les « intentions créatrices et productrices des hommes qui la construisent incessamment ». Pierre Drouin (Le Monde) souligne qu’elle distingue les deux groupes d’ouvriers : les OP se séparant des OS ; elle estime que les fils des premiers ne seront pas ouvriers. S’agissant des cadres, elle pense qu’ils rejoignent la contestation du pouvoir patronal. Collaborant avec le ministère du travail, elle est consultée sur la transformation des centres de formation et de promotion.

À partir de 1966, quittant les sociétés industrielles, Michèle Aumont devient conseillère de synthèse, rejoignant l’équipe Dr André Gros, fondateur de ce métier en 1947. Pour la Société internationale des conseillers de synthèse (SICS), dont Mme Aumont est membre, celui-ci est «  pour le chef d’entreprise l’interlocuteur extérieur, solidaire mais indépendant, qui peut par la maïeutique l’aider à devenir un philosophe en action comme l’y invitait Gaston Berger. »

Avec André Gros, Michèle Aumont publie, en 1965, La reconstruction du citoyen. L’économiste Alfred Sauvy salue « l'ardente militante attachée à la vie et à la cause ouvrières » mais s’étonne que, par une « étrange pudeur », elle ne s’interroge pas sur « l'influence des groupes » qui serait devenue, selon lui, « un des éléments essentiels de la politique, l'individu n'osant jamais s'opposer à leur action. »

Outre leur place en usine, Michèle Aumont consacre plusieurs livres aux questions féminines, s’opposant nettement aux thèses féministes. Dans La Chance d’être femme (1959), elle plaide pour une complémentarité hommes-femmes : « Il est l'architecture et c'est beau ; elle est l'âme des édifices et ce n'est pas moins beau ». Son livre Jeune fille, lève-toi (1960), est considéré comme « excellent » par le prêtre et théologien Paul Winninger.

Ayant participé aux travaux du concile de l’église catholique Vatican II en 1962, Michèle Aumont y consacre un ouvrage, L’Église écoute (1967). Elle poursuit avec Le prêtre homme du sacré (1969) dans sa recherche sur la prospective spirituelle de l’humanité.

Elle s’installe en 1968 à Crozon (Finistère), petite ville qu’elle découvre en 1966 lors d’un séjour à l’abbaye de Landévennec. Elle y avait trouvé « la beauté, la rudesse conservée et une mystérieuse simplicité » qui selon le quotidien breton Le Télégramme l’« empoignaient littéralement. »

Au cours des années 1970, elle étudie deux groupes d’âge. Avec Jeunes dans un monde nouveau (1973) elle relate que « Beaucoup de jeunes estiment non seulement qu'il faut déscolariser l'école, mais encore que l'école est de moins en moins nécessaire pour acquérir des connaissances » et que « Les jeunes se montrent aisément tous solidaires contre l'autorité ». Ce que le directeur du Monde, Pierre Viansson-Ponté, conteste au vu de « l'afflux de candidats à l'enseignement et à la police. »

Lors du colloque national sur l'éducation, organisé par le ministre de l’éducation Joseph Fontanet en novembre 1973, Michèle Aumont est rapporteure de la commission sur L'école et le mode extérieur. Selon le journaliste du Monde, Guy Herzlich, « En dépit de l'optimisme inébranlable de Mlle Michèle Aumont », « cette commission est caractéristique du blocage qui est apparu surtout le premier jour du colloque : on a assisté tantôt à une succession de monologues, tantôt à de classiques affrontements entre ceux qui prônent une large ouverture sur l'extérieur, et ceux qui redoutent avant tout les risques que cela comporte. »

Plaidant Pour le troisième âge (1975), Michèle Aumont critique la vision de l’écrivaine Simone de Beauvoir qui aurait, dans La Vieillesse (1970), entretenu « l'humiliation d'être vieux ». Elle souligne « la part des responsabilités personnelles (…) qui permet à l'être humain de tenir dans la tempête, de se redresser, s'il est courbé par la défaite ou le sort, et de résister envers et contre tout, en temps de guerre comme en temps de paix, selon les normes de sa conscience - cette voix que nul au monde n'a le pouvoir de faire taire. »

À partir des années 1990, tous en poursuivant ses travaux précédents, Michèle Aumont s’intéresse à plusieurs figures du christianisme, tous prêtres, comme Eugen Drewermann,  théologien et psychanalyste allemand ; le jésuite français, résistant, philosophe et théologien Gaston Fessard ; Ignace de Loyola, fondateur de la Compagnie de Jésus ; Henri Bremond, jésuite également, historien et critique littéraire, membre de l'Académie française.

Elle écrit plusieurs témoignages autobiographiques et relate son voyage en Chine à l’automne 1982. Entre 1953 et 2017, Michèle Aumont a publié trente ouvrages, plus de nombreuses notes et articles.

Michèle Aumont meurt le 22 mars 2019 à Crozon (Finistère). Elle était âgée de 96 ans. Pour Le Télégramme, c’était une « humaniste, brillante, ouverte. »

Chevalière de la Légion d’honneur, Michèle Aumont avait obtenu plusieurs récompenses pour ses livres : prix social 1954 de l’Académie d’Éducation et d’Entraide sociale pour Dialogues de la vie ouvrière ; prix Fabien de l’Académie française en 1959 pour En usine, pourquoi ; prix de Joest de l’Académie française en 1964 pour Construire l’entreprise. Une association existe à Crozon, intitulée Les Amis de Michèle Aumont, parrainée par le philosophe et académicien François Cheng.

Fin

Michèle Aumont (2012, arch. fam.)

 

Partager cet article
Repost0
31 décembre 2022 6 31 /12 /décembre /2022 00:01

Début de la biographie de Michèle Aumont

Michèle Jeanne Aumont naît le 7 septembre 1922 à Haiphong (Tonkin, act. Vietnam). Elle est la fille Maurice d’Anne-Marie Marcelle Serizay, secrétaire, et de son mari Charles Louis Aumont, directeur d'établissement d'une société d'import-export. Ils vivent ensuite à Hanoï, toujours au nord du Vietnam. Le Tonkin, comme le reste de l’Indochine, est alors sous protectorat français. Sa mère avait déjà eu quatre enfants d’un précédent mariage et en aura deux ensuite.

La famille revient en métropole en 1933, à Bordeaux (Gironde). Après son lycée, Michèle Aumont entre en khâgne, mais elle doit abandonner en 1940, suite à un départ pour Alger, également territoire français à l’époque. Elle s’inscrit à l’université et obtient une licence, qui lui permet ensuite d’enseigner, à partir de 1943, la philosophie au lycée de garçons d’Alger, succédant, selon l’historienne Michèle Rault, à Roger Garaudy, qui deviendra ensuite dirigeant du parti communiste français puis défenseur de thèses révisionnistes sur la deuxième guerre mondiale. Élevée dans un milieu chrétien, Michèle Aumont s’intéresse aux œuvres de Pierre Teilhard de Chardin, apprend à connaître l’islam et prend conscience de la condition des femmes algériennes.

Rentrée en France en 1946, elle passe l’agrégation de philosophie à la Sorbonne (université de Paris). Elle fréquente les conférences du Collège libre en sciences sociales, se rapproche des de l’Action populaire (jésuites) et rencontre au sein du mouvement Économie et humanisme les pères Joseph Lebret, économiste, Henri Desroches, sociologue, et Jacques Loew, prêtre ouvrier. En été 1947, elle fait un stage en tant que manœuvre dans une usine d’emballage de dattes à Marseille (8e arr.).

Selon le récit qu’en fait Michèle Rault d’après ses propres témoignages, Michèle Aumont rentre en novembre 1947 dans une usine de fabrication de tubes à Montrouge (Seine, act. Hauts-de-Seine) puis est peu après embauchée dans un établissement cinématographique de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Elle monte des appareils photos, se syndique à la Confédération générale du travail (CGT) et est élue déléguée du personnel et membre du comité d’entreprise.

Fin 1949, elle est embauchée dans une usine automobile Citroën, d’où elle sera licenciée fin 1951 à cause de son activité syndicale. Toujours d’après Michèle Rault, Michèle Aumont est femme de ménage ou travaille dans de petites usines de Paris ou de banlieue jusqu’en 1956.

Elle commence à publier des ouvrages issus de son expérience, le premier, Femmes en usines, s’intéresse aux ouvrières de la métallurgie. Selon Informations sociales, c’est un « témoignage intense, douloureux ». Elle poursuit avec Dialogues de la vie ouvrière (1954), Le même bulletin considère qu’elle présente « le monde ouvrier, aux prises avec les difficultés d'embauche, l'insécurité du travail, les continuels soucis pécuniaires, et la préoccupation des enfants à élever, sans espoir d'en sortir ». Elle souligne l’opposition entre ceux, les communistes, qui veulent un changement radical du régime actuel, au besoin par la violence, et « souhaitent seulement quelques transformations de structure qui pourraient se réaliser d'un commun accord entre patrons et ouvriers ». Souhaitant « l'unité ouvrière et humaine », elle appelle un dialogue entre ses deux et se démarque des prêtres ouvriers. Dans Monde ouvrier méconnu (1956), d’après Cité chrétienne, Michèle Aumont « fait pénétrer dans toute la vie ouvrière : dans l'usine, en famille, dans la camaraderie, dans l'engagement syndical ». Dans Le Monde, Pierre Drouin remarque que « sa plume s'échauffe parfois, parce que la raison du cœur et la soif de justice sont trop fortes ». Il y voit « le déroulement de la vie concrète d'un ouvrier spécialisé, d’une bobineuse » et indique qu’elle appelle à un « sursaut ouvrier », fondé sur l’approche chrétienne de « l'espérance en la fraternité de tous les hommes. »

À suivre

Femmes en usine (1953)

 

Partager cet article
Repost0
14 septembre 2022 3 14 /09 /septembre /2022 05:01

Pierre Albert Joseph Giraud naît le 21 mars 1914 à Lyon (6e arr.). Il est le fils d’Anne Marie Barthélémie Grange et de son mari, Pierre François Giraud, négociant. Ils résident cours Morand.

En 1939, Albert Giraud est élève au séminaire catholique du diocèse de Paris à Issy-les-Moulineaux (Seine, act. Hauts-de-Seine).

Il faut probablement l’identifier avec l’abbé Albert Giraud, nouveau prêtre, nommé vicaire de la collégiale Saint-Just, à Lyon (5e arr.) en juillet 1944.

Il aurait cependant ensuite rejoint le diocèse de Paris et il est sans doute à assimiler à l’abbé Giraud, présent dans les milieux d’action catholique en banlieue parisienne

L’abbé Giraud est en 1949 missionnaire du travail et aumônier fédéral du secteur Seine-Rives de Marne au sein de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC).. Il célèbre en octobre 1949 en l’église Saint-Lambert de Vaugirard à Paris (15e arr.) le mariage de Marcelle Chamfroy avec Henri Melchior, responsable de la section de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) du Mouvement républicain populaire (MRP, démocrate-chrétien). En septembre 1950, il officie pour les noces de Colette Étienne, secrétaire du groupe MRP de l'Assemblée nationale avec Robert Gruet, responsable des jeunes de la section MRP de Joinville.

Le même mois, l’abbé Giraud dit la messe organisée suite au décès de Pierre Angenot, responsable de la JOC parisienne (Seine, Seine-et-Marne, Seine-et-Oise), organisée dans sa paroisse d’Adamville à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne). Il est présenté comme le « père spirituel » d’Angenot par le quotidien catholique La Croix.

En janvier 1957, il est responsable d’un centre de catéchuménat pour adultes pour la banlieue Est de Paris, qui fonctionne rue de Fontenay à Vincennes (Seine, act. Val-de-Marne). Il est alors basé à l’église Sainte-Anne, dans le quartier de Polangis, à Joinville.

Le père Albert Giraud meurt le 11 août 1990 à Vernaison (Rhône, act. Métropole de Lyon). Il était âgé de 86 ans.

Église Sainte-Anne de Polangis à Joinville-le-Pont

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Polmorésie, blog d’histoire
  • : Histoire politique, économique, culturelle et sociale au travers des acteurs qui ont se sont engagés dans la vie publique.
  • Contact

Recherche

Liens