Suite de la biographie de Georges Capgras
À la sortie de la guerre, la situation du peintre Georges Capgras change beaucoup. Il se sépare de sa seconde épouse et son fils, revenu d’Amérique pour combattre pendant le conflit, d’abord dans l’Est de la France puis dans les zouaves avec l’armée d’Orient, est grièvement blessé. Après un bref retour aux États-Unis, il revient en France et meurt, en décembre 1919 des suites de ses infirmités de guerre. Il est enterré à Saint-Maur-des-Fossés, ville de ses grands-parents paternels. En matière professionnelle, Georges Capgras ne fait plus mention de son emploi au Crédit foncier et paraît se consacrer exclusivement à ses activités artistiques. Il vit de nouveau à Paris (9e arr.), dans le quartier Saint-Georges, rue Gaillard renommée ensuite rue Escudier.
Il entreprend des randonnées, en particulier en Alsace, qu’il parcourt à pied et sac au dos. Outre sa participation systématique au Salon des artistes français à Paris, il a des expositions personnelles, comme en novembre 1920 à la galerie Allard, rue des Capucines à Paris mais aussi à Lille, Nancy, Tokyo ou Copenhague. Récompensé par la médaille d'or au Salon des artistes français en 1923 pour le triptyque Terre d’Alsace, il est mis hors compétition dans les salons suivants.
Un des éléments marquants de l’évolution du peintre, c’est son adhésion au spiritisme où, selon ses compagnons, « il trouva la consolation » de la disparition de son fils. Il devient vice-président de l’Union spirite de France (USF) et reste membre du comité de l’association jusqu’à son décès. Il participe activement aux travaux, donne en avril 1936 une conférence sur Le spiritisme et l’art à Paris. Il fait également cadeau à l’USF de son triptyque, Vers la lumière pour sa salle de réunion.
Après avoir eu en 1926 une compagne, Jeanne Chaumon, veuve et employée de commerce, Georges Capgras épouse en novembre 1927 à Paris (6e arr.) l’artiste peintre Henriette Louise Emma Desportes. Parmi les témoins du mariage, on compte Paul Doumer, alors président du Sénat, qui deviendra président de la République en 1931 et sera assassiné l’année suivante. Autres témoin, le peintre Paul Chabas (1869-1937), qui était comme Capgras un ancien élève de Bouguereau ; un autre artiste peintre, Marcel Baschet (1862-1941), malade le jour de la noc, s’était fait excuser. Avec Henriette Desportes, Géo Capgras s’intéresse à la Bretagne, notamment à la ville de Dinan (Côtes-d'Armor) où son épouse réside. Leur union est dissoute par un troisième divorce en juillet 1930 à Paris.
Paul Doumer (1857-1937), qui deviendra président de la République en 1931 et sera assassiné l’année suivante, avait « une très profonde affection », selon la présentation faite en en septembre 1937 par la Revue spirite. Leurs sentiments mutuels s’étaient resserrés leurs deuils cruels : le Président perdit quatre de ses fils à la guerre et Capgras, son fils unique. Ce dernier avait fait le portrait de Paul Doumer qui était présenté au Salon de 1927, et la présidence du Sénat avait acquis le triptyque Terre d’Alsace pour l’exposer dans son salon d’honneur. Paul Doumer avait reçu Georges Capgras dans sa résidence officielle de Rambouillet (Seine-et-Oise, act. Yvelines).
Même si Capgras n’enseigne pas, des artistes se réfèrent à lui, notamment Hélène Benoit-Courcier (1891-1982), peintre versaillaise, originaire du Pas-de-Calais. Selon des sources qu’il n’a pas été possible de vérifier, il aurait également eu une influence sur les peintres Paul-Albert Laurens, Albert Malet, Marcel-Lenoir, Georges Pacouil, Alexander Ossipovich Orlowsky, Renée Unik, Louis, Ludovic et Henri Louis Vallée ainsi qu’Yves Pallies.
Sociétaire des Artistes français depuis 1898, Georges Capgras était également en 1928 membre du comité directeur de la Société des peintres de montagne. En tant que membre du comité de l’Association des artistes peintres, sculpteurs, architectes, graveurs et dessinateurs, c’est lui qui présente le rapport annuel lors de l’assemblée générale de cette association, en mai 1939 dans l'École des beaux-arts de Paris.
Georges Capgras meurt le 5 août 1947 à Paris (16e arr.), dans la pension de la rue Chardon-Lagache où il résidait. Il était âgé de 81 ans et père de deux enfants.
Le peintre a été décoré des Palmes académiques comme officier d'académie en janvier 1905 puis comme officier de l’instruction publique en janvier 1909, en tant qu’artiste peintre. Il est fait chevalier du Mérite agricole en septembre 1913 pour sa contribution en tant que dessinateur du Crédit foncier de France. En avril 1925, il devient chevalier de la Légion d’honneur. Son nom est inscrit, sous la forme Géo Capgras, sur la liste des bienfaiteurs de la ville de Saint-Maur, figurant sur une plaque installée dans la mairie.
Georges Gonzalès lui rend hommage en novembre 1947 dans le bulletin de l’Union spirite de France, Survie. Dans le même numéro, le président de l’union, André Dumas, consacre un article intitulé « Géo Capgras se manifeste » au sujet d’une « apparition » qui serait survenue à Paris et qui est racontée par Mlle Leguet, adhérente à l’association.
Plusieurs expositions ont présenté des tableaux de Géo Capgras au 21e siècle. C’est la cas en particulier du musée de Saint-Maur (Val-de-Marne) qui a présenté, en février 2014 une maquette du triptyque Terre d’Alsace, qui est conservé au musée du Luxembourg à Paris, dans la collection du Sénat. Une conférence de Carine Delaporte, attachée de conservation et médiatrice du musée, a été consacrée au peintre, dont une quarantaine d’œuvres sont conservées dans la commune. Dans la même ville, une exposition lors de l’hiver, 2019-2020. Montre La nature sous la neige. « Art/Enfer. Créer à Verdun, 1914-1918 », organisée en novembre et décembre 2022 au Mémorial de Verdun-Champ de bataille à Fleury-devant-Douaumont (Meuse), a affiché L’Enlisé (1917).
Les œuvres de Géo Capgras figurent dans les collections de musées internationaux, notamment en Argentine, à Buenos-Aires ; au Brésil, à la Pinacothèque de São Paulo ; au Danemark, au musée de Copenhague et aux États-Unis, au musée des beaux-arts de San-Francisco (Californie). En France, ses toiles sont conservées par les musées des beaux-arts de Calais (Pas-de-Calais) et de Dijon (Côte-d'Or) et par le musée de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) ; à Paris, on garde sa production au Musée du Luxembourg au Musée de l'armée aux Invalides et à l’hôtel de ville.
Fin
Portrait publié dans la Revue moderne 15/09/1922
/image%2F1166198%2F20251109%2Fob_816511_capgras-georges-revue-moderne-1922-09.png)
Portrait de la Revue moderne retouché par intelligence artificielle (ChatGPT) – la coupe de cheveux paraît très irréaliste
/image%2F1166198%2F20251109%2Fob_d39cad_capgras-georges-revue-moderne-1922-09.png)
commenter cet article …

/image%2F1166198%2F20251109%2Fob_0242bf_arredores-de-sao-paulo.png)
/image%2F1166198%2F20250918%2Fob_3415eb_poele-korpper-intendance-besancon-17.png)
/image%2F1166198%2F20250918%2Fob_52de77_poele-korpper-musee-limoges.png)
/image%2F1166198%2F20250526%2Fob_c50571_rousseau-louise.jpg)
/image%2F1166198%2F20241120%2Fob_bf1034_reconstitution-du-dronte-dodo-a-l-a.jpg)
/image%2F1166198%2F20241120%2Fob_17cc66_coeylas-henry.jpg)
/image%2F1166198%2F20241018%2Fob_fc8e85_ecole-d-artillerie.png)
/image%2F1166198%2F20241007%2Fob_df6045_francais-au-tonkin.jpg)