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16 mai 2023 2 16 /05 /mai /2023 01:01

Marie Joseph Alfred Routier de Bullemont naît le 15 juillet 1840 à Louvain, Brabant (Belgique). Il est le fils de Lucie Jenny Joseph Vassel et de son mari, Alexandre Annibal Routier de Bullemont, propriétaire. Ils sont originaires de la Somme, en France, où son père est agriculteur. Alfred est le onzième des douze enfants nés vivants du couple.

La famille s’installe en Belgique vers 1836, résidant dans la province de Liège, le Brabant puis le Luxembourg belge où Annibal Routier de Bullemont a une exploitation dans laquelle il procède a des essais de cultures nouvelles, notamment la spergule pour laquelle il est récompensé à l’exposition de Bruxelles en décembre 1848.

En 1865, Alfred de Bullemont publie plusieurs articles, dans la revue Les Beaux-arts, sur La peinture d'histoire. S’il apprécie l’orientalisme de Guillaumet, qu’il présente comme « Africain, de beaucoup de talent », il est bien plus critique sur beaucoup d’autres artistes. S’agissant d’Henri Fantin-Latour, il écrit : « Ainsi M. Fantin voudrait nous persuader que la Vérité c'est cette grosse fille rousse aux chairs flasques, aux yeux gris, et que le vrai c'est le vin bleu qu'on boit aux barrières, dans des verres communs. Il nous accordera que ce n'est qu'une vérité relative, vraie seulement pour les matelots et les charretiers, les brutes et les ivrognes qui n'aiment que la fille qui jure et le vin qui gratte. »

Commentant l’œuvre d’Ernest Meissonier, il écrit « On n'en est plus aujourd'hui à nier le talent de M. Meissonier, mais ce talent nous semble si uniforme, si monotone, que nous ne pouvons comprendre l'engouement ridicule dont il est l'objet ». Il attaque aussi Victor Mottez : « M. Mottez, déjà assez coupable d'avoir abîmé l'église Saint-Germain-l'Auxerrois, essaye de nous faire rire avec sa Médée. Si M. Mottez était jeune, nous ririons peut-être de sa caricature, mais M. Mottez a l'âge du repos. »

Alexandre Protais, proche de la famille impériale, n’est pas épargné par de Bullemont : « La mode a pris M. Protais sous sa protection : il est peintre de cour ; il fait de mauvaises choses, mais on le trouve toujours admirable ». C’est peut-être Eugène Courbet qui est le plus férocement attaqué : « Terminons ce premier article en parlant des erreurs d'un homme entêté, qui veut rompre en visière avec le genre humain et que ses amis, ses élèves et ses admirateurs sont obligés d'abandonner. Le portrait de la Famille de Proudhon est le dernier mot du mauvais. M. Courbet n'avait encore rien fait d'aussi peu raisonnable, et, comme le disait un de nos camarades, en présence de cette nullité : Il aimait trop Proudhon, c'est ce qui l'a tué ! »

En avril 1870, Alfred de Bullemont épouse Marie Dupuis à Paris (17e arr.).

Il fait paraître, en août 1871, peu après la fin de la Commune de Paris, un Catalogue raisonné des peintures, sculptures et objets d'art qui décoraient l'hôtel de ville de Paris avant sa destruction. Il en avait fait un relevé en 1869, et il estime nécessaire de publier ce témoignage alors que l’insurrection parisienne a détruit l’ancienne mairie et ses nombreuses œuvres d’art.

Il publie en 1872 deux tomes d’un Catalogue des peintures, sculptures et objets d'art des églises de Paris, concernant Saint-Étienne du Mont et Saint-Denis du Saint-Sacrement.

Alfred de Bullemont meurt le 5 octobre 1872. Il était âgé de 32 ans et résidait rue du Faubourg-Saint-Denis. L’écrivain Armand Renaud lui a dédié un des poèmes de son recueil Les nuits persanes (1870), intitulé Le supplice.

L'ancien Hôtel de Ville de Paris, avant sa destruction en 1871

 

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1 mars 2020 7 01 /03 /mars /2020 00:01

Étienne Gaubert naît le 21 août 1847 à Caraman (Haute-Garonne). Il est le fils de Jeanne Charles et de son mari Martial Gaubert, maçon.

En 1876, il est employé de la Compagnie des Mines de Courrières à Billy-Montigny (Pas-de-Calais). Il épouse octobre 1877 Maria Élise Douchy, repasseuse, native de la commune et fille d’une aubergiste. La commune sera, en 1906, l’une des plus touchée par la catastrophe de Courrières qui fit 1 099 morts le 10 mars 1906, dont 114 à Billy-Montigny.

Cependant, Étienne Gaubert réoriente rapidement son activité professionnelle. À partir de 1881, il est professeur à l'Ecole nationale de musique de Valenciennes (Nord). En 1895, il est le directeur de la fanfare d'Haspres, commune du département du Nord, à mi-chemin entre Cambrai et Valenciennes.

Selon l’Histoire résumée de la Fanfare d’Haspres (Haspresnews, 2014/06/23), « M. Gaubert prend la direction de la fanfare et ses grandes qualités de musiciens permettent aux musiciens d’obtenir des succès dans les concours de musique. Ils obtinrent même un premier prix au festival international d’Enghien-les-Bains en 1909 ». Enghien-les-Bains se situe en Seine-et-Oise (act. Val-d’Oise). La fanfare, fondée en 1876) comptait 30 exécutants en 1895 et 49 en 1909. Elle est toujours en activité au 21e siècle. La famille Gaubert s’est installée dans la commune minière, rue de Saulzoir.

Au début de la première guerre mondiale, une importante bataille a lieu à Haspres le 25 août 1914 après l’envahissement de la Belgique par les troupes impériales. Le village est occupé après la retraite de l’armée française. Étienne Gaubert et son épouse restent cependant dans le village, contrairement à leurs deux enfants qui vivent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), Pauline épouse Moreau et Paul. En mai 1915, le quotidien Le Matin publie une petite annonce : « Moreau Gaubert Joinville. Supplie amis dire à Gaubert Haspres se faire évacuer » Trois autres insertions le même mois leur demandent de venir à Joinville.

Cependant, Étienne Gaubert reste à Haspres jusqu’en avril 1917 à la mort de son épouse. Il est ensuite évacué, avec une douzaine d’autres personnes de la commune vers Annemasse (Haute-Savoie), ville proche de Genève. Haspres est restée sous occupation allemande jusque 1918.

Après-guerre, il réside chez sa fille à Joinville. Il y meurt le 6 mars 1919, à l’âge de 71 ans. Pauline Germaine épouse Moreau étant elle-même décédée le 20 février, on peut voir un lien entre les deux décès. Peut-être est-il « mort de chagrin », ou tous les deux ont-ils succombé aux privations liées au conflit récent ; il est également envisageable qu’ils aient été victimes de l’épidémie de grippe espagnole, qui avait atteint l’Europe fin 1918 mais restait encore mortelle au premier semestre 1919.

Décoré des Palmes académiques, Étienne Gaubert avait été fait officier d’académie en janvier 1890 et officier de l’instruction publique en janvier 1908.

Son fils Paul Gaubert (1881-1949), chef de bataillon dans l’infanterie, a été instructeur d’éducation physique notamment à l’école de gymnastique de Joinville. Il a été également directeur de fanfare et responsable d’une mutuelle. Franc-maçon, il a été candidat radical-socialiste aux élections municipales de Joinville (1935). Il était officier de la Légion d’honneur, décoré de la Croix de guerre, des Palmes académiques et du Mérite agricole.

 

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