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24 avril 2025 4 24 /04 /avril /2025 00:01

Début de la biographie d’Alexandre Casiez

Alexandre Eugène Caziez naît le 2 février 1841 Charenton-Saint-Maurice (Seine, act. Saint-Maurice, Val-de-Marne). Il est le fils de Valentine Marie Constance Montraisin et de son époux Louis Eugène Caziez. Son nom sera ensuite orthographié « Casiez ». Son père est perruquier à la maison Royale ; il sera ultérieurement facteur des Postes. En 1844, la famille vit dans la commune voisine de Charenton-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

Devenu graveur en bijouterie et vivant rue des Gravillliers à Paris (10e arr.), Alexandre Casiez épouse en août 1862 dans cet arrondissement Louise Euphrasie Rosalie Vernet, lingère. Ils s’installent rue du Temple (3e arr.), où il ouvre un atelier de fabrication de bijoux plaqués or. Ses produits sont qualifiés ainsi par le Moniteur de la bijouterie en septembre 1869 « Cette maison fait le genre tout à fait ordinaire et à des prix très-avantageux. »

Bijoux de la maison Casier

Lors de la guerre franco-allemande de 1870, Alexandre Casiez s’engage dans le 55e bataillon de la Garde nationale où il sert pendant le siège de Paris (20 septembre 1870 – 28 janvier 1871). Il a le grade de caporal puis de sergent-fourrier. Bien qu’alors âgé de 66 ans, facteur retraité des Postes, son père Louis Eugène Casiez (1803-1880) est également engagé dans la Garde nationale, en tant que tambour-maître au 51e bataillon ; à son décès, il aura des obsèques civiles.

Alexandre Casiez continue son activité lors de l’insurrection populaire de la Commune de Paris (18 mars – 28 mai 1871), qui fait suite au refus des membres de la Garde nationale de rendre leurs canons aux troupes allemandes après l’armistice. Le 30 mars 1871, il est élu sergent-major.

Arrêté sur dénonciation le 9 juin, il est jugé par le 19e conseil de guerre, qui siège à Versailles et condamné le 10 juin 1872, à treize mois de prison et dix ans de privation de ses droits civiques. L’accusation lui reprochait d’avoir « été aux forts d’Issy, de Vanves, à Asnières, aux barricades dans Paris ». Cependant, la décision ne retient pas ces motifs, l’envoyant en maison d’arrêt pour port illégal d’uniforme. Le 13 septembre 1872, le reste de sa peine est remis. La dégradation civique est maintenue.

Après sa libération, Alexandre Casiez reprend son activité de bijoutier, toujours avec son atelier rue du Temple. En janvier 1876, il attaque de ses anciens ouvriers, alors établi à son compte, qui a copié certains de ses modèles. Le tribunal correctionnel de la Seine juge que « quelque répréhensibles que soient les faits reprochés », ils ne sauraient tomber sous l'application du Code pénal. La maison Casiez est présente lors de l’exposition universelle de 1878 à Paris, où elle obtient une médaille de bronze.

En février 1881, Alexandre Casiez est de retour devant la justice, cette fois pour des affaires familiales. Son épouse a demandé au tribunal civil de la Seine de prononcer la séparation de corps, faisant état d'injures, de menaces et de violences ainsi que les relations de son mari avec Marie Eugénie Clairiot, une ancienne employée de la bijouterie, alors âgée de 22 ans. En septembre 1884, Alexandre Casiez demande la transformation de la séparation en divorce, ce que son épouse refuse. Le tribunal remarque que le coupe « a eu quatre enfants encore vivants » (quatre autres sont morts) et que « l'union paraît avoir été heureuse jusqu'au jour où [Alexandre Casiez] a rencontré la fille [Clairiot] ». Il considère « que la femme Casiez, qui, pendant de longues années, notamment en 1871, dans des circonstances graves pour son mari, lui a donné des preuves d'un dévouement et d'une affection qu'il n'aurait pas dû oublier ». Pour étayer sa décision, le juge estime le demandeur « ne produit aucun motif avouable à l'appui de sa demande » et prend acte que l’épouse redoute qu’un divorce lui permette « de régulariser, à son détriment et à celui de ses enfants, la position dans laquelle il n'a cessé de vivre, depuis sa séparation ». Le divorce est ainsi rejeté. La décision est publiée dans plusieurs journaux juridiques mais également dans la revue Le Droit des femmes et dans plusieurs quotidiens parisiens ou de province. Casiez vit cependant avec sa nouvelle compagne, qui donne naissance en janvier 1885 à un fils, qu’il reconnaîtra.

C’est avec son fil aîné, Eugène, qu’est constituée, en janvier 1889, la société Alexandre Casiez et fils. Deux ans plus tard, elle est dissoute et le père cède le fonds de commerce à son fils. Ce dernier placera son activité en liquidation judiciaire en novembre la même année.

Ayant quitté Paris pour s’installer à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de La Varenne, rue Caffin, Alexandre Casiez y vit avec sa compagne et le fils de cette dernière. Sa mère et son frère Auguste, également bijoutier, vivent aussi à Saint-Maur. Alexandre devient agent général de la Compagnie générale d’assurances contre les accidents.

À suivre

Paris, la rue du Temple (Parissima)

 

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18 avril 2025 5 18 /04 /avril /2025 00:01

Jacques André Antoine Vivier naît le 23 décembre 1841 à Pouillé (Vendée). Il est le fils de Jeanne Bodin et de son époux, Jacques Vivier. Ses parents sont tous deux vendéens, sont père étant d’abord tailleur d’habits puis journalier. Il meurt en août 1850, sept mois avant la naissance de son septième enfant, et alors que Jacques (qui est appelé Eugène dans la famille) est âgé de huit ans.

La mère de Jacques élève les enfants vivants en travaillant comme cordière. Elle meurt elle-même en juillet 1861.

Devenu charpentier, Jacques Vivier réside à Paris en 1870, quand les troupes allemandes font le siège de la capital. Il s’engage dans un bataillon du génie, où il est chef d'un chantier. Libéré de l’armée en février 1871, logeant rue de Flandre (act. avenue de Flandre, 19e arr.), il reprend du service sous la Commune de Paris en avril, avec le grade de lieutenant puis de capitaine. Il est arrêté à la fin des combats avec les troupes gouvernementales de Versailles, soit le 25 mai soit, à Joinville-le-Pont, le 4 juin 1871, selon le Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français de Jean Maitron.

Le 10e conseil de guerre le condamne, le 28 décembre 1871 à cinq ans de détention et à la privation des droits civiques « pour participation à l’insurrection de Paris ». L’instruction avait estimé que « les renseignements recueillis sur lui étaient bons ; seule sa moralité n'était pas exempte de reproches ». Il est incarcéré à la citadelle de Port-Louis (Morbihan) puis transféré ensuite dans la prison de Thouars (Deux-Sèvres). Il obtient une remise de peine de six mois en novembre 1875 et est donc probablement libéré en juin 1876.

Retourné à la vie civile, Jacques Vivier reprend son métier de charpentier à Bonnard (Yonne). En avril 1877, dans le village voisin de Beaumont, il épouse Alphonsine Alexandrine Dubois, fille d’un charron. Comme témoin de ses noces, il a invité un homme de lettres et un docteur en médecine, ce qui montre qu’il a pu se faire assez rapidement des relations dans cette partie de la Bourgogne. Il s’installe dans à Beaumont et devient marchand de bois.

Pour des raisons fiscales, Jacques Vivier est en conflit avec sa commune de résidence. Il s’adresse au député de l'Yonne, Jean-Baptiste Bienvenu-Martin, futur ministre, qui transmet en décembre 1904 sa pétition à la Chambre des députés. Il conteste ensuite l’imposition foncière du sa Beaumont à laquelle il est soumis pour l’année 1910. Le conseil de préfecture du département de l’Yonne (prédécesseur du tribunal administratif) lui accorde une réduction en octobre 1911, que la commune conteste devant le Conseil d’État ; ce dernier la déboute et maintien la décision en faveur de Vivier en mars 1914.

Jacques Vivier meurt le 7 février 1922 à Beaumont. Il était âgé de 81 ans, veuf et père d’un enfant.

La prison de Thouars (Gallica)

 

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16 avril 2025 3 16 /04 /avril /2025 00:01
  • Gabriel Jacques Lucien Sarreste naît le 5 août 1867 à Sèvres (Seine-et-Oise, act. Hauts-de-Seine). Il est le fils de fils Gabrielle Prugnarde et de son époux Eugène Jacques Martin Sarreste.

    Sa mère est une auvergnate, native du Puy-de-Dôme, domestique à Paris avant son mariage l’année précédente.

    Son père est alors charretier brasseur. Eugène Sarreste (1829-1901), bourguignon, originaire de l’Yonne, vient d’une famille de cultivateurs et est laboureur en 1851. Il vient à Paris et fait partie des républicains qui résistent, en décembre 1851, au coup d’État du président de la République, Louis Napoléon Bonaparte, lequel a dissout l’Assemblée Nationale le 2 décembre et sera proclamé empereur sous le nom de Napoléon III. Comme 26 000 autres, il est arrêté et traduit devant un tribunal ad-hoc, une commission mixte départementale. Le motif retenu contre lui est qu’il aurait été « Affiliateur aux sociétés secrètes. Il convient d’avoir recruté de nombreux affiliés » ; en conséquence, l’accusation soutient qu’il « ne mérite aucune indulgence ». Cependant, la commission militaire estime qu’il est coupable. Condamné à la déportation en pour cinq ans dans un pénitencier en Algérie. Il ne rejoint pas la colonie française, les commissaires extraordinaires du gouvernement le jugeant « non dangereux pour la sécurité publique », il est remis en liberté le 5 avril 1852. Après sa sortie de prison, Eugène Sarreste épouse Gabrielle Prugnard, puis, après la naissance de Lucien, achète en novembre 1868 un terrain sur l’île Seguin à Boulogne (Seine, act. Boulogne-Billancourt, Hauts-de-Seine). Il a une superficie de 3 000 m² environ et, comme le reste de l’île, n’est accessible qu’en bateau. Il y installe un restaurant.

    Lucien travaille comme marinier charpentier sur l’île, assurant également le passage des clients du restaurant. Il est plusieurs fois amené à secourir des personnes menacées de noyade, notamment en août 1886, après le chavirage d’un canot ayant neuf occupants, heurté par un bateau-hirondelle de la compagnie des bateaux-omnibus. Sept des passagers sont sauvés.

    Appelé au service militaire, il sert dans l’infanterie de marine, mobilisé en janvier 1889 au sein du 1er RIMA. Les troupes françaises combattent en Indochine, pour établir des protectorats sur les royaumes locaux. Il est marin sur le Vinh-Long de novembre 1889 à janvier 1890, puis rejoint le 1er régiment de marche en Annam et de là va au Tonkin jusqu’en août 1891. Il rentre en France où il est démobilisé en novembre 1891. C’est peut-être au cours de son séjour indochinois qu’il contracte une tuberculose, qui fait qu’il sera dispensé de tout service armé à partir de septembre 1904.

    Revenu à la vie civile, Lucien Sarreste épouse en mars 1897 à Meudon (Seine-et-Oise, act. Hauts-de-Seine) Blanche Alphonsine Erhard, blanchisseuse, d’une famille d’Argenteuil (Seine-et-Oise, act. Val-d'Oise). Il opère un nouveau sauvetage spectaculaire en juillet 1899, à Paris cette fois, celui de deux fils d’un clown célèbre, mal en point après avoir réussis à sauver leur petit frère. Il achète en décembre 1900 un bateau-lavoir, accosté dans le Bas-Meudon et déclare sur les listes électorales alors la profession de maître de lavoir, jusqu’en 1914 même s’il ne l’exerce plus après 1908.

    Après les décès de son père, en février 1901, puis de son frère Adrien en mars 1904 et de sa sœur Marie Louise Alexandrine en septembre 1907, Lucien quitte son établissement du Bas-Meudon pour rejoindre sa mère sur l’île Seguin. À la mort de cette dernière en avril 1909, il devient le propriétaire unique du restaurant.

  •  

     

    Le restaurant Sarreste sur l’île Seguin à Boulogne (arch. Village de Billancourt)

    Au cours de la première guerre mondiale, Lucien Sarreste, après le réexamen de sa situation par le conseil de révision, est mobilisé en 1915, au titre des services auxiliaires (non-combattants), au 3e régiment du génie, chargé des voies navigables.

    Après la fin du conflit, l’industriel Louis Renault, propriétaire des usines d’automobiles et d’aviation de Billancourt, souhaite étendre ses installations et acquiert, en juin 1919, les trois principales propriétés de l’île Seguin, dont celle de Lucien Sarreste.

    La famille s’installe ensuite auprès d’une autre rivière, la Marne, où elle ouvre un nouvel établissement de commerce de vin, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), quai de la Marne. Escroqué en juin 1921 par un ancien greffier qu’il avait chargé de le représenter pour l’achat d’un terrain, Lucien Sarreste le retrouve par hasard dans une rue de Paris huit jours plus tard, et permet son arrestation par la police.

    Lucien Sarreste meurt le 22 janvier 1932 dans la commune voisine de Champigny-sur-Marne, où il est domicilié rue Dupertuis et est mentionné en tant que forain. Il était âgé de 64 ans et avait reçu une mention honorable en novembre 1886 puis avait été décoré d’une médaille d’argent en 1889 pour ses actes de courage, à l’occasion de sauvetages de personnes sur le point de se noyer dans la Seine.

    La famille reste à Joinville-le-Pont, où son fils, Aimable Sarreste (1898-1970), constructeur de bateaux, va jouer un rôle politique en 1953 : il refuse de délivrer un certificat d’hébergement à un candidat communiste à la marie de Joinville-le-Pont, ce qui l’empêche de se présenter.

    L’épouse d’Aimable, Yvonne Sarreste née Haas (1902-1992) siège au conseil municipal de Joinville, élue sur la liste du maire (divers-droite) Georges Defert de 1965 à 1977 – elle est la seule femme à siéger dans cette instance pendant ces deux mandats.

    Elle avait succédé à André Sarreste (1924-1988), leur fils, qui avait aussi été élu comme colistier de Georges Defert entre 1959 et 1965.

    La fille d’André et donc petite fille d’Yvonne Sarreste, Sylvie Mercier (née Sarreste en 1961), enseignante spécialiste des nouvelles technologies, siège elle aussi dans le conseil municipal de Joinville : élue sur la liste de Pierre Aubry (droite) de 1989 à 2001, puis, toujours avec Pierre Aubry, comme adjointe au maire de 2001 à 2008. Elle présente sa propre liste en 2008 avec le soutien du MODEM (centre-droit) puis rejoint au second tour celle d’Olivier Aubry (UMP, droite), fils du précédent, et devient conseillère municipale d’opposition au nouveau maire, Olivier Dosne (2008-2014). Candidate sur la liste de Tony Renucci (divers-gauche) en 2020, elle revient en cours de mandat en 2021 et siège jusque 2023, de nouveau en tant qu’opposante à Olivier Dosne (UMP).

    Voir aussi « Comme je suis heureux de vous rencontrer »

Photo présumée de la famille Sarreste sur l’île Seguin à Boulogne (arch. Village de Billancourt)

 

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10 avril 2025 4 10 /04 /avril /2025 00:01

Louis Eugène Verhaeghe naît le 11 mars 1865 à Versailles (Seine-et-Oise, act. Yvelines). Il est le fils d’Élisabeth Painteaux et de son mari Charles Louis Verhaeghe. Ils vivent à proximité du casernement de la Garde nationale. Sa mère est originaire des Ardennes et son père, cordonnier, est natif du Nord.

Travaillant comme ébéniste, vivant passage Alexandre-Lécuyer, à Paris (18e arr.), Louis Verhaeghe épouse dans cet arrondissement en juin 1894 Marie Lavaud, crémière, originaire de Corrèze. Ils divorcent deux ans plus tard, en décembre 1896.

Installé rue des Cloÿs, toujours dans le 18e arrondissement, Louis Verhaeghe se remarie en juillet 1897 avec Sylvie Henriette Gabrielle Couderc, couturière et parisienne. Ils sont apparemment séparés lorsqu’elle meurt, en février 1907. Il contracte un 3e mariage en juillet la même année, toujours dans le 18e, avec Marie Éléonore Leprévost, cuisinière, native de l’Orne, elle aussi divorcée.

Après la première guerre mondiale, le couple s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), rue de Joinville, voie limitrophe de Saint-Maur-des-Fossés. Louis Verhaeghe est devenu antiquaire brocanteur. Il semble apprécier les grosses voitures, puisqu’il se sépare, en novembre 1923, d’une automobile Cottin-Desgouttes, Torpédo type D.

Des élections municipales partielles d’octobre 1934, sont rendues nécessaires du fait de dix sièges vacants suite à des décès et démissions dans un climat politique tendu. Le maire Georges Briolay (radical-socialiste), élu en mai 1929 à la tête d’une coalition de cartel des gauches avec des socialistes SFIO, a perdu leur soutien. Il se met d’accord avec son opposition de droite pour appuyer une liste de Concentration républicaine, tandis que socialistes et communistes présentent chacun leurs candidatures. Louis Verhaege figure sur la liste des Républicains indépendants, qui compte (comme la Concentration républicaine) des radicaux-socialistes, en désaccord avec le regroupement parrainé par le maire. Elle est conduite par Henri Pélissier, constructeur de bateaux.

Au premier tour de scrutin, les Républicains indépendants arrivent en deuxième position, avec 25,5%, distancés par la Concentration républicaine qui a 37% des suffrages exprimés. Les deux partis de gauche arrivent presqu’à égalité, les communistes ayant 17,8% devant les socialistes à 17,6%. Ces derniers se retirent, appelant à voter pour la liste communiste. Les Républicains indépendants ne se représentent pas non plus, et la Concentration républicaine

Alors en retraite, Louis Verhaeghe meurt le 27 février 1944 dans son domicile de Joinville. Il était âgé de 78 ans et ne semble pas avoir eu d’enfant.

La Marne en aval de Joinville (Arch. dép. Val-de-Marne)

 

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8 avril 2025 2 08 /04 /avril /2025 00:01

Louis Théodore Gérard naît le 6 mars 1843 à Montmorency (Seine-et-Oise, act. Val-d'Oise). Il est le cinquième enfant de Marguerite Françoise Cyprienne David et de son époux Louis Claude Gérard. Ses parents sont coloristes et vivent rue des Gallerands. Leur métier correspond à celui d’imprimeur lithographe et tous les fils et filles semblent avoir également contribué à l’activité.

La famille s’installe ensuite avec l’atelier d’imprimerie à Paris rue des Noyers (act. 5e arr., boulevard Saint-Germain). Elle ouvre ensuite un établissement de lithographie à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

Lors de la guerre franco-allemande de Paris en 1870, pendant le siège de la capitale, toute la population des communes des bords de Marne, dont Joinville, quittent leurs domiciles et se réfugie à Paris et l’imprimerie familiale de Joinville est ruinée.

Louis Théodore Gérard réside alors rue Saint-Antoine (4e arr.) et s’engage dans la Garde nationale. Il sert dans la première compagnie de marche du 50e bataillon. Le chirurgien du bataillon est le docteur Élie Bitterlin, qui fonde la section de Saint-Maur-des-Fossés – Joinville-le-Pont de la Société de secours aux blessés militaires (Croix-Rouge).

L’insurrection de mars 1871, a lieu parce que la population parisienne refuse de rendre ses canons aux autorités de Versailles qui ont signé en février la reddition devant les armées allemandes. Elle provoque l’installation d’un gouvernement révolutionnaire, la Commune de Paris. Louis Théodore Gérard continue à œuvrer au sein de la Garde nationale, où il est nommé sous-lieutenant le 24 avril 1871. À la fin du mouvement, lors de la Semaine sanglante, il est basé au couvent de Picpus. Il est arrêté le dernier jour des combats, le 28 mai, et jugé 13 mai 1872 par le 14e conseil de guerre. Il est condamné à un an de prison, peine considérée comme légère au vu des « renseignements très favorables » recueillis sur lui. Il obtient le remise de sa peine le 13 septembre 1872.

Après sa libération, Louis Théodore Gérard reprend son activité de lithographe à Paris rue Fessart (19e arr.), tandis que ses parents ont réouvert l’atelier de Joinville-le-Pont. Il se marie en mai 1875 à Paris (19e arr.) avec Aline Pinson, culottière. Elle donne naissance, deux semaines après les noces, à une fille. La famille s’installe rue d’Angoulême (5e arr.).

Alors qu’il était hospitalisé, Louis Théodore Gérard meurt le 11 juillet 1877 à Paris (5e arr.). Il était âgé de 34 ans. Son épouse, Aline, est internée dans l’asile psychiatrique de Perray-Vaucluse, situé à Épinay-sur-Orge (Seine-et-Oise, act. Essonne) et serait morte en 1879.

Leur fille, Blanche Eulalie, est enregistrée sur le Registre des enfants assistés de la Seine en janvier 1880 comme ayant été abandonnée du fait de l’internement de sa mère. Elle est placée « à la campagne » autour de Fougères (Ille-et-Vilaine). Lors de son mariage en février 1900 à Mayet (Sarthe) avec un cultivateur, elle déclare ignorer la situation de ses parents. Elle aura neuf enfants.

Le Pont de Joinville détruit pendant la guerre de 1870

 

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6 avril 2025 7 06 /04 /avril /2025 00:01

Selon la liste des électeurs de Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) pour 1848, Pot Naast, tonnelier, est né le 6 août 1819.

Le scrutin censitaire prévoyait qu’un dixième des habitants de la commune soient inscrits sur les listes électorales, par ordre décroissant d’impôts payés. Comme ils étaient 960, le nombre d’électeurs a été fixé à 96. Sur la base de son imposition pour 1847, Pot Naast figurait en 96e (et donc dernière) position.

Le prénom Pot viendrait de Potamia, martyre décapitée à Lyon en 177, honorée le 2 juin dans l’église catholique.

Il n’y a aucune trace de Pot Naast ni de sa famille dans le recensement de 1841 à Joinville pas plus que dans l’état-civil de la commune. Par ailleurs, aucune indication de son existence n’a été trouvée dans la presse ou les sources généalogiques.

Une voie de Joinville-le-Pont, dans le quartier de Palissy, est dénommée « avenue Naast ». Son existence est mentionnée dans le recensement de la population pour l’année 1891. Dans cette zone, plusieurs voies portent le nom de propriétaires de terrains : Gille ou Hugedé notamment. C’est le cas également dans d’autres parties de la ville (Bernier, Bourguignon, Vautier, etc.).

En 1848, le quartier n’était pas habité et il est donc probable que Pot Naast n’y résidait pas, mais il avait pu y acquérir un terrain et il aurait été logique qu’il utilise la Marne pour son activité de tonnelier. La zone a été aménagée à partir de 1860 par un porcelainier, Jean Marie Gille, conseiller municipal de Joinville, qui la dénomma « Villas Palissy » en hommage à Bernard Palissy.

Au cours des années 2000, un groupe de rock a porté le nom Les Naast. Formé en 2004, il a connu un certain succès avec leur disque Anti-chambre, des concerts au Gibus et la Une du magazine Rock & Folk... Il a également eu une notoriété plus problématique, avec des bagarres lors d’une représentation à Bègles (Gironde). Le groupe s’est dissout en 2009. C’est l’origine joinvillaise de certains membres du groupe qui explique qu’il ait pris son nom de cette voie de la commune.

Plaque de l’avenue Naast (Wikipédia)

 

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15 février 2025 6 15 /02 /février /2025 00:01

Jean Escot naît le 13 février 1870 à Paris (18e arr.). Il est le fils et Marie Escot et d’un père non désigné. Sa mère, domestique, native du Puy-de-Dôme, vit rue Polonceau. Elle épouse en décembre 1871 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), Pierre Azéma, journalier, originaire de Haute-Garonne, qui le reconnaît pour son fils et lui donne son nom. Toute la famille va désormais vivre à Joinville, dans le centre-ville, principalement rue de Paris mais à certains périodes également dans des rues proches, rue des Réservoirs (act. rue Hippolyte-Pinson) et rue de la Liberté.

Du fait de la mort de son père en avril 1888, Jean Azéma, qui est le fils aîné (et sans doute unique) de la famille fait un service militaire raccourci en novembre 1891 jusque fin septembre 1892. Il travaille comme serrurier.

En février 1893, à Joinville, Jean Azéma épouse Marie Renée Rolland, blanchisseuse à Paris. Ils s’installent à Joinville. Après la mort de sa femme en mars 1903, il se remarie, à Joinville encore, en février 1904 avec Marie Joséphine Phion, couturière, habitant la commune dont elle est native.

Il s’engage dans la compagnie des sapeurs-pompiers de la commune en 1895. Elle est alors dirigée par Émile Guichard (1849-1911), entrepreneur de peinture et vitrerie. Comme les autres services locaux, les pompiers sont mobilisés pendant les inondations de la rivière Marne, au premier trimestre 1910, qui recouvrent un tiers de la commune environ. Plusieurs récompenses viendront attester du dévouement de Jean Azéma pendant les inondations.

Pendant la première guerre mondiale, Jean Azéma est réformé en août 1914 pour pleurésie tuberculeuse ; il est affecté en mai 1915, au titre des services auxiliaires non combattants, à la garnison d’artillerie de la place de Paris puis libéré des obligations militaires en décembre 1918.

Avant-guerre, Azéma a été ouvrier dans la serrurerie d’Amédée Eugène Gosset (1838-1914), conseiller municipal de Joinville-le-Pont pendant 12 ans et vice-président de la société de secours mutuels des sapeurs-pompiers. Après le conflit, il s’établit à son compte, d’abord comme ouvrier à façon en 1921 puis avec un atelier d’artisan en 1931.

Probablement par attachement à l’origine de sa mère, décédée en mars 1917, Azéma est en 1933 administrateur de l’Amicale auvergnate de Joinville, dont le président d’honneur est Alphonse Falgères, docteur en médecine, et le président en exercice Jean Béal (1883-1952), cafetier et conseiller municipal conservateur de la ville.

Honoré pour avoir, en novembre 1926, 31 ans de services au sein des sapeurs-pompiers, où il a désormais le grade de caporal, Jean Azéma est toujours actif dans la compagnie en 1935.

Jean Azéma meurt le 7 décembre 1943 à Paris (12e arr.), où il était hospitalisé. Il était âgé de 73 ans, deux fois veuf, et père d’un fils. Il avait été décoré à six reprises pour son activité de pompier, la première fois en août 1910, la dernière en novembre 1935, quand il avait reçu une médaille de vermeil pour son courage et dévouement.

Caserne de pompiers de Joinville-le-Pont

 

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9 février 2025 7 09 /02 /février /2025 00:01

Charles Louis Marescaux naît le 21 juin 1843 à Marquette-lez-Lille, Nord. Il est le fils de Marie Florentine Augustine Wilbaut et de son mari, Louis François Marescaux, cordonnier.

En avril 1868, Charles Marescaux est ferblantier et épouse à Lille Louise Victorine Flament, fille d’un lampiste et cousine d’un ferblantier, Henri Flament. C’est sans doute avec lui que Marescaux crée une fabrique de ferblanterie, installée rue des Tanneurs. Il s’associe aussi à son beau-frère, Gustave Languebien, quincailler, pour créer un établissement situé rue des Suaires toujours à Lille.

Le 15 février 1872, pour répondre à l’annexion d’une partie du territoire français par l’Empire allemand, l’Alsace-Lorraine, en 1871, « Les ouvriers de la maison Languebien et Marescaux, fabricants de ferblanterie et poêlerie, s’engagent à travailler une par jour, après la journée achevée et pendant un mois à dater d'aujourd'hui, au profit de l’œuvre de la délivrance du territoire ». Selon l’article publié dans le quotidien Le Progrès du Nord, « les patrons s’engagent chacun à consacrer par jour la valeur de deux heures de travail d’ouvrier. »

En juin 1874 à Lille, la presse mentionne que Marescaux-Flament fait faillite et son matériel de ferblanterie comme ses matières premières sont vendus. Cependant, Charles Marescaux se présente toujours comme ferblantier en juillet 1876 et l’activité de l’entreprise Languebien et Marescaux, se poursuit avec notamment la diffusion d’un allumoir électrique en 1880.

Début 1879, Charles Marescaux est devenu voyageur de commerce pour des sociétés lilloises.

Sa vie privée est particulièrement compliquée. Vivant à Marquette-lez-Lille Nord, hameau de l’Abbaye depuis 1868 jusqu’en 1873, la famille déménage à Lille, rue des Suaires puis rue Notre-Dame et rue des Urbanistes, avant de rejoindre la commune voisine de La Madeleine, rue de Marquette en 1882. Pendant cette période, son épouse donne naissance à ses six premiers enfants.

Revenu à Lille, rue Solférino, Charles Marescaux fait paraître le 8 mai 1883 un avis dans le quotidien régional Le Progrès du Nord. Il « informe le public qu’à partir de ce jour, il ne reconnaîtra plus les dettes que pourrait contracter sa femme Louise Victorine Flament ». Le message est reproduit le jour suivant.

Cependant, le couple ne se sépare pas, puisqu’il donne naissance, en septembre 1885 à un septième enfant, mais c’est le docteur accoucheur qui en fait la déclaration à l’état-civil, le père étant dit empêché ; la mère est domiciliée Cour Wagram, dans la rue des Sarrazins. Une procédure de divorce a été engagée, qui aboutit par un jugement du tribunal civil de Lille le 13 mai 1886. Cependant, un huitième enfant naît le 10 mai, cinq mois après la déclaration juridique mais l’état-civil de Lille ne fait pas mention de cette séparation lors de l’enregistrement de la naissance, déclarée par la sage-femme qui a procédé à l’accouchement ; le père est une nouvelle fois mentionné comme absent.

Louise Victorine Flament se remarie en septembre 1887 à Lille avec un veuf, fileur de coton, Julien Victor Cnudde.

Pour sa part, Charles Marescaux s’installe à Amiens (Somme) avec la plupart de ses enfants, sauf le dernier bébé. Il a une nouvelle compagne, Célinie Tilmont, également originaire du Nord et de 25 ans sa cadette ; elle donne naissance à son neuvième enfant (et première fille) en avril 1888.

En janvier 1890, Charles Marescaux se suicide par asphyxie au gaz de carbone dans une chambre calfeutrée, en entraînant dans son décès les trois garçons qui vivaient avec lui, âgés de 13, 10, et 7 ans.

Les comptes-rendus de presse mentionnent « une maison d’assez belle apparence, composée de deux étages », dans un quartier central de la ville-préfecture de la Somme. Ils signalent que Marescaux était sans emploi depuis août 1889, mais qu’il conservait des bons rapports avec des commerçants qui lui promettaient une nouvelle situation. Célinie Tilmont est présentée comme sa maîtresse, qu’il envisageait d’épouser ; elle s’occupait des trois enfants les plus jeunes (le dernier né étant resté avec sa mère) qui sont décrits comme « très intelligents ». Il n’est fait aucune mention des trois aînés, mais Émile, le plus âgé, mentionnait l’adresse de son père à Amiens lorsqu’il a souscrit, dans cette ville, en novembre 1888, un engagement dans l’armée où il servait en janvier 1890.

Fin décembre 1889, Célinie Tilmont quitte Amiens, peut-être afin de rejoindre sa famille pour la fin d’année. Quand elle revient, le 14 janvier 1890, elle ne peut entrer dans la maison qui est close. Elle va voir une voisine, qui lui dit n’avoir pas vu M. Marescaux depuis une dizaine de jours. Elle se rend alors à la police et revient avec le commissaire et un agent, qui doivent forcer la porte. Une fois entrés, ils constatent que la chambre est hermétiquement fermée, porte et fenêtre obturées par du papier. Ils y découvrent quatre corps, celui du père tenant son aîné dans un lit, et les deux autres sur une autre couche. Sur le sol, des casseroles contenant des cendres de charbon de bois, qui ont produit le gaz mortel. Plusieurs lettres figuraient sur un meuble, dont le contenu n’a pas été publié ; l’une était destinée au procureur. Selon la police, la mort remonterait aux alentours du 4 janvier.

Le premier article est celui publié dans Le Progrès de la Somme, qui a été télégraphié le même jour à une demi-douzaine de quotidiens parisiens et est repris, généralement intégralement, par des journaux dans toute la France (les sites de la Bibliothèque nationale de France permettent d’en identifier 45). Ils rendent compte de ce qu’ils qualifient pratiquement tous de de « drame », ajoutant de nombreux adjectifs : émouvant, épouvantable, horrible, terrible, sombre, de famille. Deux titres se distinguent un peu : L'Observateur français associe le drame à « la misère » (ce qui ne ressort pourtant pas du contenu de l’article) tandis que La Nation titre sur un « émouvant suicide. »

Le Progrès de la Somme, dans son second papier le 16 janvier, évoque l’émotion publique, et les récriminations contre « la conduite de cet homme, père de trois enfants, gentils, intelligents, pleins d’espoir comme on l’est à leur âge, et qui, parce qu’il souffre ou se désespère, assassine — on peut dire le mot — ces chers petits êtres ». Le journal régional écarte l’hypothèse d’un suicide collectif, « Car enfin il n’est pas possible que des enfants de cet âge songent à mourir ! » Un fait trouble le rédacteur : « Marescaux avait un chien qu’il enferma dans sa cour après lui avoir donné à manger pour plusieurs jours ; il avait eu plus de pitié pour son chien que pour ses enfants. »

Le fils aîné, Émile Marescaux (1869-1941), devint un industriel dans la ferronnerie à Paris et Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne).

Le boulevard d’Alsace-Lorraine à Amiens (Arch. dép. Somme)

 

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7 février 2025 5 07 /02 /février /2025 00:01

Joseph Lewinski est né le 25 juin 1862 à Stavisk (Russie, act. Stawiski, Pologne). Il est le fils de fils Juda Lewinski et de son épouse Elka. Leur nom est très souvent orthographié Levinsky, parfois Levinski ou Lewinsky.

En 1889, Joseph Lewinski réside à Paris (4e arr.), rue du Figuier, où il est tapissier. Il y épouse en novembre Pauline Zaremberg, couturière, originaire de Lomza, ville proche de sa commune d’origine. Il réside dans des quartiers concentrant une forte immigration juive d’Europe orientale.

Tout en continuant à se présenter comme tapissier, selon l’historien René Dennilauler, Lewinski devient loueur de meubles pour le monde du spectacle, notamment plusieurs théâtres à Paris. Il fournissait des meubles pour plusieurs théâtres à Paris. Il possédait un terrain route de la Brie (act. avenue Gallieni), où il se fit construire un petit pavillon, encastré plus tard entre plusieurs ateliers). Il ne sera recensé dans la commune qu’à partir de 1931.

Joseph Lewinski installe sur son terrain une « baraque de prise de vue » (selon R. Dennilauler), avant de construire, en 1923, le premier studio de cinéma moderne de France. Il le revend à Pathé-Cinéma en 1924, qui en confie l’exploitation à Ciné-Romans.

Toute la famille s’installe à Joinville, dans le quartier de Polangis, avenue du Parc. Léon est toujours fourreur, mais il assiste le reste la famille dans la gestion du studio. Son atelier, qu’il partage avec Jules, est situé à l’ancienne adresse familiale du boulevard Beaumarchais.

Joseph Lewinski meurt le 18 janvier 1937 à Joinville. Il était âgé de 74 ans et est inhumé au cimetière parisien de Bagneux.

Ses trois fils gèrent en commun, avec leur mère, le patrimoine issu de son héritage. Les deux fils cadets, Léon et Jules, sont fourreurs, tandis que l’aîné, Isaac dit Henri, assure la continuité de l’entreprise familiale. Il sera le seul des frères à survivre, avec sa mère, aux persécutions dont la famille est victime pendant l’occupation allemande au cours de la deuxième guerre mondiale.

Voir aussi

Studio Pathé consortium Joinville avenue Galliéni (Arch. dép. Val-de-Marne)

 

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5 février 2025 3 05 /02 /février /2025 00:01

Charles Prosper Bertuot naît le 30 mars 1841 à Paris (10e arr.). Il est le fils de Joséphine Périne Amanda Massieu et de son époux Joseph Charles Bertuot. Ils vivent rue des Beaux-Arts (act. 6e arr.). Charles est baptisé le 18 avril dans l’église Saint-Germain-des-Prés.

En 1865, son père est sous-chef du dépôt des machines du chemin de fer d’Orléans, dans la préfecture du Loiret. Charles Bertuot est pour sa part mécanicien à Vierzon (Cher). Il travaille peut-être lui aussi sur les locomotives à vapeur.

Il épouse en mai 1865 à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne) Eugénie Félicie Gosset, issue d’une famille d’artisans et de commerçants, très impliquée dans la vie politique de cette commune et de celle voisine de Joinville-le-Pont. Ils s’installent d’abord dans la Grande-Rue de Saint-Maurice puis rue du Canal à Joinville. Charles Bertuot est devenu serrurier.

Pendant la guerre franco-allemande de 1870-1871, la quasi-totalité de la population des bords de Marne est évacuée et vit à Paris. Pendant le siège de la capitale, les communications normales sont interrompues ; en janvier 1871, Félicie Bertuot, repliée à Vierzon avec sa fille, s’adresse par un dépêche télégraphique à sa famille, qui réside alors rue Censier, Paris : « nous allons bien, sommes Vierzon, [chez] Barbarin, donnez nouvelles, sommes inquiets ». Les messages transportés par les oiseaux étaient nécessairement très courts.

Après le retour à Joinville et la fin de l’occupation allemande du village en septembre 1871, Charles Bertuot s’associe à son beau-frère, Amédée Gosset pour fonder en janvier 1872 la société « Gosset & Bertuot », où ils apportent une part égale du capital de 11 000 francs, qui offre des produits de serrurerie et de charpente en fer. Créée pour dix ans, elle sera prorogée en janvier 1882.

En septembre 1875, Charles Bertuot participe à une vaste souscription pour les victimes des inondations en France, avec au moins 81 autres personnes Joinville. Il s’implique aussi dans la compagnie des sapeurs-pompiers de Joinville-le-Pont dont il est, en mai 1880, le sergent fourrier. En parallèle, il participe à l’administration de la Société de secours-mutuels des sapeurs-pompiers de Joinville, la plus ancienne structure de la mutualité de la ville, qui apporte des secours en cas d’accident et verse des pensions de retraite. Il est membre du bureau de la mutuelle, dont le président est le maire, Eugène-Voisin (radical), et exerce la fonction de trésorier. Amédée Gosset siège également dans le bureau.

En avril 1889, Bertuot est tiré au sort pour siéger en tant que juré dans les Assises de la Seine. Toujours avec A. Gosset, il est, la même année, sociétaire honoraire de l’Orphéon de Bercy, chorale parisienne.

Charles Bertuot meurt le 5 juin 1890 à Joinville. Il était âgé de 49 ans et père d’une fille. La société Gosset & Bertuot est dissoute en octobre cette même année.

Charles Bertuot avait reçu en mai 1880 une mention honorable pour son activité de sergent fourrier au sein de la Compagnie des sapeurs-pompiers pour avoir, en janvier de cette année-là, « bravé tous les dangers de la débâcle des glaces de la Marne, pour porter secours aux personnes surprises par la crue subite des eaux. »

Pigeon-voyageur à Paris en 1871 (création avec Chat-GPT)

 

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