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9 avril 2022 6 09 /04 /avril /2022 00:01

Début de la biographie de François Charles Provin

François Charles Provin naît le 7 décembre 1862 à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils d’Émilie Tissot, ancienne domestique suisse, et de son époux Louis Joseph Provin, serrurier, qui résident rue du Four.

La famille s’installe probablement peu après dans la commune voisine de Joinville-le-Pont et c’est sans doute Louis Joseph Provin qui est, en 1868 sous-lieutenant et porte-drapeau de la garde nationale et des sapeurs-pompiers. Il meurt pendant le siège de Paris par les armées allemandes en janvier 1871 alors qu’il était caserné dans le quartier de cavalerie Nicolaï, à Paris Bercy (12e arr.).

Charles Provin reprend l’activité de serrurier de son père. Il est établi rue du Pont, dans le centre-ville de Joinville et épouse, en août 1888 à Saint-Maur Adèle Héloïse Amandine Lemaire, fille d’un fabricant d’eau gazeuse. Il s’implique dans la vie locale, par exemple en rejoignant en juillet 1891 la commission permanente des fêtes, où il côtoie de nombreux commerçants et artisans, ou en souscrivant en septembre 1895 Pour les affamés de Carmaux, les ouvriers en grève des verreries, pour lesquels un appel à la solidarité, relayé par des militants socialistes et radicaux, mobilise plus de 300 donateurs dans la commune.

Au cours des élections municipales de mai 1900, Provin rejoint la liste du maire sortant, Eugène Voisin, qui a le soutien du comité radical-socialiste local, mais comporte également des personnalités plus conservatrices. Elle fait face à une liste socialiste-révolutionnaire mais réussit à faire élire ses 23 membres dès le premier tour. Provin obtient 562 votes alors qu’il y a 1 096 inscrits. En juin 1902, Provin fait partie des cinq conseillers qui se prononcent pour l’autorisation des Sœurs enseignantes de la Providence, qui exploitent une école religieuse dans la commune, mais la majorité refuse ce permis par treize voix, notamment celle des radicaux.

Lors du scrutin suivant, en mai 1904, Provin se sépare des radicaux pour figurer sur une liste où se retrouvent trois autres conseillers sortants, qualifiée par l’hebdomadaire radical de « troupe réactionnaire ». Il y a également de nouveau une liste socialiste-révolutionnaire qui recueille 15,8% des votes valides, la droite ayant 31,8% et un siège tandis que les radicaux ont 50,2% et les 22 autres élus. Provin recueille au premier tour 422 bulletins, soit (37,7%), il n’est pas élu.

Quatre ans plus tard, Provin est de nouveau dans l’opposition au maire Eugène Voisin. Il figure sur la liste du comité socialiste indépendant (dit évolutionniste), constituée notamment par Eugène Hainsselin et Théophile Leteuil. Une liste socialiste SFIO participe également à la compétition. Au deuxième tour, avec 518 voix pour 1 189 suffrages exprimés (43,6%) sur 1 613 inscrits, Provin est le seul élu de son groupe, contre 21 pour la liste radicale et un indépendant. Après le scrutin, le comité socialiste évolutionniste publie un communiqué où il assure couloir « arracher notre commune aux mains de ceux qui la livrent aux combinaisons politiques sans se soucier de son avenir et de sa prospérité ». Provin démissionne dès novembre 1908, assurant dans une lettre lue au conseil municipal : « je ne saurai siéger au conseil avec le sectaire qui nous traite de ratapoils et de ratichons ». Il vise ainsi Louis Rey, conseiller municipal et rédacteur de la chronique locale dans l’hebdomadaire radical Voix des communes. Ce dernier lui répond : « Je vous ai toujours considéré comme un adversaire politique, mais comme un collègue sympathique. »

Charles Provin n’est pas élu lors des élections municipales de mai 1912. Dans le domaine social, il est en 1910 trésorier de la société de secours mutuels des sapeurs-pompiers de Joinville et en devient vice-président en 1914. C’est une des principales organisations de ce type dans la commune, fondée en 1877, et son bal annuel, organisé en général en novembre dans un des principaux restaurants de ville de manière tournante, attire habituellement plus de cent personnes.

À suivre

La rue du Pont à Joinville-le-Pont

 

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3 avril 2022 7 03 /04 /avril /2022 00:01

René Hippolyte Richard-Cugnet naît le 27 avril 1893 à Paris (3e arr.). Il est le fils d’Adèle Blanc-Garin, plumassière et de son mari, Maurice Hyppolite Richard-Cugnet, doreur. Ils vivent rue du Temple. La famille s’installe en 1897 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier de Polangis, avenue Jamin.

Alors comptable, René Richard-Cugnet est mobilisé pour son service militaire en novembre 1913 au sein du 30e régiment d’artillerie. Il y est toujours au début de la première guerre mondiale en août 1914, puis est affecté au 35e régiment d’artillerie en décembre 1915 où il est nommé brigadier. Il est blessé en octobre 1916 au cours d’un ravitaillement. Il est cité à l’ordre de la division car il a, malgré son état, « tenu à continuer son service. »

Nommé maréchal des logis en juillet 1917, il devient officier en tant qu’aspirant en août 1918 puis est nommé sous-lieutenant en mars 1919. Démobilisé en août la même année, il devient, dans la réserve, lieutenant en février 1924.

Après le conflit mondial, René Richard-Cugnet reprend l’activité de dorure, argenture et bronzage sur métaux de son père, rue du Temple à Paris puis, tout en conservant la boutique à cette adresse, en 1929, rue de l’Atlas avec un deuxième établissement à Saint-Ouen (Seine, act. Seine-Saint-Denis). Il constitue une société, les Établissements Richard et Lhomer, en avril 1929 avec Gaston Lhomer, domicilié à Mayenne (Mayenne).

Dans sa commune, René Richard-Cugnet prend également, en matière politique, la succession de son père. Ce dernier était conseiller municipal, d’abord radical-socialiste (1904-1908) puis radical dissident (1911-1919). René Richard-Cugnet est candidat en novembre 1919 aux élections municipales de Joinville sur la liste d’Henri Vel-Durand, adjoint au maire sortant, qui a le soutien des radicaux dissidents, de socialistes indépendants et des radicaux-socialistes. Elle fait face à une liste libérale et conservatrice et à une autre, soutenue par le parti socialiste SFIO. Elle est en tête au premier tour et emporte facilement au second les 23 sièges à pourvoir devant les socialistes, après le retrait de la droite. René Richard-Cugnet est élu conseiller municipal. Il avait obtenu au premier tour 775 voix pour 1 694 suffrages exprimés (45,7%) sur 1 715 votants et 2 491 inscrits. Au second tour, il recueille 963 voix pour 1 518 suffrages exprimés (63,4%) sur 1 537 votants. Henri Vel-Durand, greffier, est élu maire.

Pendant le mandat, René Richard-Cugnet, se range aux côtés des radicaux dissidents de la majorité, contre les radicaux-socialistes et certains socialistes indépendants, par exemple dans le choix des électeurs sénatoriaux en mars 1925.

Il est de nouveau candidat, en mai 1925, pour l’Union républicaine pour la défense des intérêts communaux en 1925. La liste du maire sortant obtient 1 080 voix en moyenne, soit 47,5% des suffrages exprimés ; tous les candidats sont élus au second tour. Elle avait devancé, au premier tour, la liste du cartel des gauches de Georges Briolay (28,4%), et celle du parti communiste (21,1%).

Après sa réélection, Richard-Cugnet veut que le conseil municipal revienne sur une décision qu’il avait pourtant prise à l’unanimité moins deux voix, celle d’assimiler les employés communaux à ceux de la préfecture. Richard-Cugnet obtient que le conseil municipal refuse d’inscrire la dépense à son budget en août 1925. L’hebdomadaire radical-socialiste Voix des communes voit dans ce conseil une « pétaudière » et assure que « Richard-Cugnet a toujours observé la même attitude lorsqu’il s’agit d’améliorer le bien-être des travailleurs ». Cependant, le même journal assure que « le lendemain plusieurs élus, y compris Beauvais qui votait par correspondance, rectifient leur vote » ; Beauvais était le représentant le plus en vue du courant libéral. Finalement, c’est en juin 1927 que, par neuf voix contre cinq (dont celle de Richard-Cugnet), le personnel municipal sera aligné sur les règles statutaires des fonctionnaires du conseil général de la Seine.

Au cours du conseil municipal d’octobre 1925, Richard-Cugnet fait adopter un vœu création de deux lignes de chemins de fer métropolitains traversant le Bois de Vincennes par les routes nationales 21 et 24, desservant d’une part Montreuil, Vincennes, Saint-Mandé, Joinville, Saint-Maur, Champigny et d’autre part Nogent, Fontenay, Le Perreux, Bry. Le financement doit être assuré par la vente de terrains dans le Bois de Vincennes.

Lors d’une séance de juin 1926, Richard-Cugnet est le seul élu à s’opposer à la réfection de la couverture de l’église Saint-Charles-Borromée, propriété municipale. Mais il est rejoint par deux autres conseillers lors du deuxième vote sur ce sujet en novembre la même année. Au cours de cette séance, il parvient de nouveau à ce que le projet sur le statut du personnel soit renvoyé et fait adopter un vœu pour unifier les conditions de circulation sur les tramways 108, 109 et 110, qui traversent la ville. Il est aussi l’initiateur d’un vœu pour la modification des horaires des écoles ; il propose la fin des cours à midi (au lieu de 11h45) et d’instaurer un repos hebdomadaire le samedi après-midi au lieu du jeudi matin.

Avec la majorité des élus, mais pas le maire, Richard-Cugnet s’oppose en janvier 1928 à la création d’un poste de professeur de dessin pour les écoles.

Sur le plan politique, il est de nouveau désigné, par la majorité de droite, électeur sénatorial en janvier 1927. Après le décès d’Henri Vel-Durand, son premier adjoint, Stephen Durande, serrurier, est élu maire en octobre 1928.

Lors des élections municipales de mai 1929, Richard-Cugnet est présent sur la liste de concentration républicaine conduite par Durande. La liste arrive en tête, avec une moyenne de 42,6% contre 35,9% à la Concentration des gauches (radical-socialiste, socialiste SFIO et indépendants) et 16% aux communistes. Richard-Cugnet a 928 suffrages exprimés pour 2 126 exprimés (43,7%) sur 2 969 inscrits. Au second tour, malgré le maintien de l’extrême-gauche, la droite recule en pourcentage, avec 41,6% et n’obtient que cinq sièges tandis que les gauches radicales et socialistes en ont 22 avec 45,9%. Richard-Cugnet n’est pas réélu et le radical-socialiste Georges Briolay devient maire.

En octobre 1928, René Richard-Cugnet a épousé à Joinville Yvonne Marie Poux. Ils déménagent en 1933 pour la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés, où ils vivent dans le quartier de La Varenne-Saint-Hilaire, avenue du Nord. Il rapatrie également son activité de doreur argenteur dans la même ville, rue Raspail. En mars 1935, il est condamné par la 8e chambre du tribunal correctionnel de la Seine à une amende de cent francs pour tromperie sur la qualité de la marchandise.

Au cours de la deuxième guerre mondiale, René Richard-Cugnet est rappelé en août 1939 puis démobilisé un an plus tard. Il s’engage dans la résistance à l’occupation allemande. Il est, avant la Libération, le commandant du troisième groupe des Forces françaises de l’intérieur, qui couvre la commune de Saint-Maur et comprend quatre compagnies : la 7e (capitaine Mme Moncade), la 8e (commandant Faucon), la 9e (commandant Vlaminck) et la 10e (commandant Monville). Son groupe appartient au 1er régiment du Secteur Est FFI du département de la Seine (lieutenant-colonel Serge L'Hermitte dit Bourgoin).

René Hippolyte Richard-Cugnet meurt le 1er décembre 1971 à La Celle-Saint-Cloud (Yvelines). Il était âgé de 78 ans, père d’un enfant et est inhumé à Joinville. Il était décoré de la Croix de guerre 1914-1918 et avait été fait chevalier de la Légion d’honneur en octobre 1950.

Tombe Richard-Cugnet au cimetière de Joinville-le-Pont

 

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1 avril 2022 5 01 /04 /avril /2022 00:01

Maurice Hippolyte Richard-Cugnet naît le 15 mai 1866 à Serraval (Haute-Savoie). Il est le fils de Péronne Panisset et de son époux Emmanuel Richard-Cugnet, cultivateurs.

En 1886, Richard-Cugnet est devenu doreur argenteur sur métaux rue Michel-le-Comte dans le quartier du Marais à Paris (3e arr.). Il travaille dans l’atelier de Jean Blanc-Garin, dont il épouse la fille, Adèle Blanc-Garin, plumassière, également originaire de Serraval. Il dispose de son atelier artisanal rue du Temple à Paris (3e arr.) en 1893.

Tout en conservant son atelier parisien, il s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il réside en 1901 rue Hugédé, dans le quartier de Palissy. Ils s’installent ensuite avenue Jamin, dans le quartier voisin de Polangis, toujours sur la rive gauche de la Marne, où ils sont domiciliés en 1911.

Lors des élections municipales, Maurice Richard-Cugnet est candidat sur la liste du maire sortant, Eugène Voisin, soutenue par le comité radical-socialiste. Il obtient au premier tour 544 voix, soit 48,6% des 1 119 votants pour 1 363 inscrits. Il est élu au second tour. La liste de centre-gauche obtient 21 des 23 sièges à pourvoir et Voisin est réélu maire. Pendant le mandat, Richard-Cugnet est désigné en avril 1907 comme électeur sénatorial.

Richard-Cugnet organise une quête à Joinville, en mars 1906, pour les familles des victimes de la catastrophe minière de Courrières. Parallèlement, il continue à s’intéresser à son village d’origine ; il préside, en novembre 1906, la Société amicale des Écoles de Serraval.

N’ayant pas sollicité le renouvellement de son poste lors des élections municipales de 1908, Richard-Cugnet continue cependant à s’impliquer dans la vie locale, comme lors de la Fête du patronage laïque en juillet 1908.

Il revient à la vie politique en étant candidat, en mai 1911, lors d’une élection municipale partielle provoquée par la démission de plusieurs conseillers municipaux, en rupture avec le maire Eugène Voisin et la majorité du comité radical-socialiste. Les six démissionnaires et Richard-Cugnet remportent les sept sièges à pourvoir, contre les candidats plus proches du maire. Ensemble, ils critiquent la gestion municipale, et s’attaquent notamment à Louis Rey, cheville ouvrière du comité radical, à Georges Briolay, adjoint, et au maire. En novembre 1911, Richard-Cugnet demande que les sociétés qui organisent des courses hippiques dans la commune accordent des cartes d’accès gratuites aux conseillers municipaux. Rey considère « que les avantages individuels ne sont pas conformes à la gratuité du mandat. »

Au cours des élections municipales générales de mai 1912, Maurice Richard-Cugnet est candidat figure sur la liste radicale dissidente qui s’oppose à celle des radicaux-socialistes, conduite par Georges Briolay. Elle a conclu un accord avec une liste libérale et une liste socialiste SFIO en vue du second tour. Les radicaux dissidents arrivent en tête au premier tour et la liste fusionnée fait élire ses 23 candidats au second tour : dix radicaux dissidents (dont Richard-Cugnet), sept socialistes et six libéraux. Ernest Mermet, chimiste, est élu maire.

Pendant la première guerre mondiale, Richard-Cugnet fait partie de la dizaine de conseillers municipaux n’étant pas mobilisés à cause de leur âge et assument le travail de l’administration communale. En février 1916, il se solidarise avec le maire, mis en cause dans l’hebdomadaire radical-socialiste Voix des communes pour sa gestion personnelle des fonds remis par la société du Bi-Métal. Il signe une lettre avec onze autres radicaux dissidents ou libéraux assurant que « Nous sommes vos collaborateurs, vos complices ! Non seulement nous approuvons votre manière de faire, mais nous y applaudissons. »

En caractérisant ce que font les élus locaux, en juin 1916, le radical-socialiste Louis Rey, estime que le conseil municipal est « une pétaudière » : « Richard-Cugnet s’en moque ». En opposition aux socialistes, il a voté, en février 1916, avec la majorité pour l’augmentation du prix du gaz demandée par la compagnie concessionnaire.

À l’occasion des élections municipales suivant le conflit, Maurice Richard-Cugnet n’est pas candidat. Par contre, son fils René Richard-Cugnet figure sur la liste d’Henri Vel-Durand, soutenue par les radicaux dissidents et les radicaux-socialistes. Il siégera jusqu’en 1935 dans l’assemblée joinvillaise. Le gendre de Maurice Richard-Cugnet, Léon Paul Rieux, siégera lui aussi dans le conseil municipal de Joinville, élu en 1934 sur une liste de droite, réélu en 1935 puis maintenu en poste sous l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale. Il est démis à la Libération en août 1944, quand la résistance occupe la mairie.

Maurice Richard-Cugnet meurt le 26 octobre 1934 à Joinville, où il est inhumé. Il était âgé de 68 ans et avait eu deux enfants. Le journal radical-socialiste Voix des communes, à l’occasion de la mort de son frère et collaborateur Adolphe au début du même mois, adresse « à un adversaire politique un témoignage d’estime » puis écrit après sa disparition « nous nous plaisons à saluer, au moment de sa mort, la loyauté du citoyen qui disparaît. »

Tombe Richard-Cugnet au cimetière de Joinville-le-Pont

 

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18 mars 2022 5 18 /03 /mars /2022 00:01

Émile Perrin naît le 8 juin 1884 à Paris (11e arr.). Il est le fils de Clémentine Dupont et de son mari Auguste Alexandre Perrin, fabricants de bronzes. Ils vivent rue de la Folie-Méricourt.

Alors bijoutier et monteur en bronze, Émile Perrin est Exempté du service militaire, qu’il aurait dû effectuer en 1905, du fait d’une cicatrice à l’abdomen et du décès de sa mère. Il épouse en juillet 1907 à Paris (11e arr.) Jeanne Prost, originaire d’Autun (Saône-et-Loire) et reconnaît une fille née en avril la même année. La famille s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où elle vit dans le centre-ville, rue Hippolyte-Pinson, en 1911.

Émile Perrin est, en mai 1908, souscripteur de 25 actions du quotidien socialiste L’Humanité au nom du Syndicat des graveurs et ciseleurs.

Au cours de la première guerre mondiale, Émile Perrin est mobilisé en janvier 1915 au 46e régiment d’infanterie. Du fait d’une hernie côté gauche et de son « mauvais état général », il est orienté vers un service auxiliaire en décembre la même année et affecté dans un atelier. Il est démobilisé en mars 1919.

Après le conflit, Émile Perrin est candidat lors des élections municipales de novembre 1919 à Joinville-le-Pont sur la liste socialiste SFIO conduite par Georges Laruelle. Elle fait face à la liste regroupant la majorité sortante, conduite par Henri Vel-Durand (radical dissident), qui inclut des socialistes indépendants, dont plusieurs anciens membres de la SFIO et des radicaux-socialistes, ainsi qu’à une liste dite du Bloc indépendant, qui rassemble les conservateurs et libéraux.

Au second tour, après le retrait du Bloc indépendant, l’Union républicaine et sociale de Vel-Durand remporte les 27 sièges à pourvoir avec 63% des votes. Au premier tour, Émile Perrin a recueilli 499 voix pour 1 694 suffrages exprimés (29,5%) sur 1 715 votants et 2 491 inscrits. Il n’est pas élu.

Chômeur en 1921, Émile Perrin monte ensuite son propre atelier et travaille comme ajusteur. La famille déménage rue Bernier, toujours dans le centre de Joinville. Il ne semble plus avoir eu d’activité politique.

Émile Perrin meurt le 15 janvier 1971 à Créteil (Val-de-Marne). Il était âgé de 76 ans, résidait probablement toujours à Joinville et était père d’une fille.

Le port de Joinville-le-Pont

 

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4 mars 2022 5 04 /03 /mars /2022 00:01

Louis Jean Baptiste Marie Filleul naît le 26 juin 1871 à Bellegarde, Creuse (act. Bellegarde-en-Marche). Il est le fils d’Amélie Sémentery, institutrice communale et de son mari Étienne Filleul, plâtrier.

Il est sabotier en 1892 lorsqu’il est incorporé en novembre au 1er régiment de zouaves, dans le cadre de son service militaire. Il est envoyé immédiatement en Algérie où il est affecté, en octobre 1893, à la 19e section de commis et ouvriers de l’armée (COA). Devenu caporal en octobre 1894, puis sergent en mai 1895, il rentre d’Algérie pour être démobilisé en octobre la même année.

Exerçant désormais le métier de peintre en bâtiment et établi à son compte en 1901 à Bellegarde, Louis Filleul vit à Paris à partir de 1902, d’abord dans le 15e arrondissement, rue Vaugirard puis dans le 14e, rue de l’Ouest.

Sans être marié, il cohabite en 1907 dans le 17e arrondissement, rue Lévis, avec une blanchisseuse divorcée, Hermance Joséphine Seynnaëve. Il en a un fils, en janvier 1908, Jean, qu’il élève ensuite à Saint-Maurice (Seine, act. Val-de-Marne) où il est installé en 1910 avec sa sœur Louise. Louis Filleul déménage en 1914 dans la commune voisine de Joinville-le-Pont, où est installé son frère Henry, également peintre. Il vit rue des Marronniers (act. rue Eugène-Voisin, centre-ville).

Rappelé au cours de la première guerre mondiale en août 1914, il est affecté en mars 1915 à la 12e section de COA. Du fait de raideurs aux articulations, il est préposé à des services auxiliaires non armés par la commission de réforme de Limoges en décembre 1916 puis complètement réformé en mars 1917, dans la même ville, du fait de la présence d’un corps étranger au genou droit.

Poursuivant son métier de peintre et toujours à Joinville avec son fils, Louis Filleul fait partie du bureau de la section de Joinville du mouvement royaliste Action française lorsqu’elle est officiellement constituée en mai 1926. Il en est le trésorier, au côté de Charles Pernot, président et d’André Biscaldi et Alfred Masse, vice-présidents. Louis Filleul participe à de nombreuses souscriptions mentionnées par le quotidien Action française à partir de 1927. En 1927, son fils, alors âgé de 19 ans, souscrit lui aussi pour l’Action française.

En 1931, Louis Filleul a quitté son domicile de la rue Eugène-Voisin à Joinville. Une souscription pour l’Action française est mentionnée, en octobre 1931, comme étant versée par Louis Filleul à la section de la Creuse. Une autre est signalée, en janvier 1935, comme étant recueille par la section d’Alger de la formation royaliste de la part également de Louis Filleul. On retrouve également un donateur éponyme pour le même parti en mai 1936. C’est encore Louis Filleul qui, en compagnie d’André Morel, répond à un appel Pour l’organisation de la propagande lancé par le quotidien conservateur L’Écho de Paris en mai 1936, afin de faire barrage aux formations de gauche qui ont constitué le Front populaire.

Louis Filleul meurt le 17 septembre 1950 à Ajain (Creuse), où il était hébergé dans un hospice. Il était domicilié à Bellegarde. Âgé de 79 ans, il était père d’un fils, Jean Louis Étienne Filleul (1908-1995), peintre décorateur, également sympathisant de l’Action française à Joinville en 1927.

Joinville-le-Pont en 1907

 

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24 février 2022 4 24 /02 /février /2022 00:01

Eugène Hindermeyer naît le 8 février 1864 à Saint-Maur-des-Fossés (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Caroline Louise Moitié, blanchisseuse, et de son mari, Eugène Hindermeyer. Installée rue du Four, à la limite de Joinville-le-Pont, la famille Hindermeyer se partage entre ces deux communes. Son grand-père était ébéniste, métier qu’exerça d’abord son père avant de devenir scieur à la mécanique.

Par sa grand-mère paternelle, Eugène Hindermeyer est issu de la famille Destouches, des marchands de vin qui siégèrent au conseil municipal de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur puis Joinville-le-Pont (nouveau nom du village en 1831) entre 1790 et 1843. La première femme de son père, Françoise Éléonore Rousseau, descendait également de cultivateurs, élus de la même commune entre 1818 et 1843.

Devenu plombier, Eugène Hindermeyer épouse en juillet 1890 à Saint-Maur Louise Charlotte Grand. Ils s’installent à Paris, d’abord dans le 11e arrondissement, rue Rochebrune, puis dans le 3e, rue Michel-le-Comte et rue de Turbigo. Elle meurt en mars 1911.

Après la première guerre mondiale, Eugène Hindermeyer s’installe à Joinville, rue du Pont (act. rue Jean-Mermoz). Il cohabite avec sa cousine, Virginie Hindermeyer.

Ayant alors pris sa retraite, il est candidat en mai 1925 sur la liste Union républicaine pour la défense des intérêts communaux, conduite par le maire sortant, Henri Vel-Durand (radical dissident), qui a le soutien des formations de droite et fait face à une liste de groupement des gauches (radical-socialiste, socialiste SFIO et socialiste indépendant) et à une liste communiste. Son programme veut que les lois de laïcité soient appliquées « sans rigueur et sans sectarisme », il défend le maintien de l’octroi, et prône des économies dans les dépenses budgétaires. Au premier tour, la liste de droite était en tête avec 47,5% des suffrages exprimés, devant le cartel des gauches (28,4%) et les communistes (21,1%). Malgré le retrait de ces derniers, elle emporte les 27 sièges à pourvoir et Vel-Durand est réélu. Il meurt en 1928 et est alors remplacé par Stephen Durande.

Au côté de ce dernier, Hindermeyer est candidat à sa réélection en mai 1929. Dans une configuration comparable à celle de 1925, la liste d’Union nationale arrive en tête au premier tour, avec 42,6% des suffrages exprimés suivie de la Concentration des gauches (35,9%) et des communistes (16%). Hindermeyer obtient 916 voix pour 2 126 suffrages exprimés (43,1%) sur 2 969 inscrits. Au second tour, malgré le maintien de la liste communiste, c’est la liste radicale-socialiste et socialiste SFIO qui emporte 22 sièges, contre 5 à la droite. Hindermeyer n’est pas réélu. Georges Briolay (radical-socialiste) devient maire.

En juin 1935 E. Hindermeyer participe à une souscription du mouvement royaliste Action française pour les élections législatives de l’année suivante.

La propriété qu’il partage avec sa cousine rue du Pont à Joinville est expropriée, en septembre 1938, pour permettre l’élargissement du pont de Joinville et l’agrandissement de la route d’accès, qui deviendra la Nationale 4.

Eugène Hindermeyer meurt le 21 février 1951 à Angers (Maine-et-Loire). Il était âgé de 77 ans. Il avait eu au moins un enfant.

Son fils Paul Hindermeyer (1898-1982), prisonnier pendant la première guerre mondiale puis interprète auprès de l’armée anglaise, fut, entre 1927 et 1936, un militant du mouvement royaliste Action française. Il présidait en 1933-1925 le groupe Arts-et-Métiers dans le troisième arrondissement et résidait rue de Turbigo. Il a livré un témoignage sur la manifestation du 6 février 1934, où il était présent.

Rue du Pont à Joinville-le-Pont

 

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12 février 2022 6 12 /02 /février /2022 00:01

Lucien Fernan Barbier naît le 30 novembre 1863 à Villers-Outréaux (Nord). Il est le fils de Firmie Zoé Stéphanie Letient et de Louis Joseph Henri Barbier, tisseur. Ses parents sont originaires de Gouy (Aisne). Ils tiendront ensuite une auberge à Villers-Outréaux, commune du Cambrésis.

Devenu cordonnier, Lucien Barbier épouse Augustine Delamotte en avril 1887 à Banteux (Nord). Ils vivent à Walincourt (Nord), auront une fille et divorceront en 1902. Augustine Delamotte se remarie, toujours à Banteux, en octobre 1904 avec Jean Louis Estenave, adjudant. Celui-ci la tuera le 1er février 1923 à Paris (16e arr.) où il était employé municipal, déclarant l’avoir étranglée alors qu’elle le menaçait après une scène de jalousie dont elle aurait été coutumière. Il se pend alors qu’il est incarcéré à la prison de Fresnes le 22 février.

Exerçant désormais la profession d’employé, Lucien Barbier vit rue André-del-Sarte à Paris (18e arr.) où il épouse en septembre 1903 Laure Berne. Ils s’installent d’abord rue Boutarel (4e arr.) puis, à partir de 1906, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Ils sont installés dans le quartier de Polangis, avenue des Lilas (act. avenue Pierre-Allaire).

Lucien Barbier enseigne la grosse caisse, la batterie et la caisse claire à Paris en 1905. À Joinville, il rejoint la société symphonique, présidée par Édouard Clément. Il en est le directeur dès le premier concert de la société en décembre 1906. Il associe, en mars 1906, à une souscription lancée par le quotidien Le Matin en faveur des sinistrés de la catastrophe minière de Courrières (Pas-de-Calais). La société cesse son activité pendant la première guerre mondiale.

Après le conflit, Lucien Barbier est un militant actif de la section de Joinville du parti socialiste SFIO. Il n’est pas candidat au premier tour des élections municipales de novembre 1919, mais il figure cependant sur la liste, légèrement remaniée, présentée par cette formation pour le second tour, qui l’oppose à l’Union républicaine et sociale d’Henri Vel-Durand (radical dissident). Il obtient 507 voix pour 1 518 suffrages exprimés (33,4%) sur 1 537 votants et 2 491 inscrits et n’est pas élu.

Lors du renouvellement du bureau de la section socialiste de Joinville, en février 1920, il intègre le bureau en tant que trésorier-adjoint ; le secrétaire est le cheminot André Flambard. Il participe en mai la même année à une souscription « Pour les victimes de la grève et des violences gouvernementales. »

En décembre 1920, Barbier est désigné comme chef de la philharmonie constituée au sein du groupe artistique de la Jeunesse socialiste de Joinville-le-Pont. Sans doute, comme l’ensemble des membres de la SFIO à Joinville, rejoint-il le nouveau parti communiste ce même mois.

Toujours en décembre 1920 Lucien Barbier épouse à Levallois-Perret (Seine, act. Hauts-de-Seine) Eugénie Alphonsine Juliette Leclercq, couturière. Il était veuf depuis mars 1915. Il cesse son activité d’employé de commerce, qu’il exerçait encore en 1926, et reprend son métier initial de cordonnier qu’il exerce comme artisan indépendant à Joinville en 1931.

En 1936, Lucien Barbier, qui est retraité, vit en Dordogne à La Force, avec son épouse et son fils. Il y est toujours en 1938 où il semble continuer une activité musicale et est alors âgé de 74 ans. La date de son décès n’est pas connue.

Pour son activité artistique, Lucien Barbier a été décoré des Palmes académiques, comme officier d’académie en mars 1913 puis comme officier de l’instruction publique en février 1938.

L'île Fanac et le pont de Joinville

 

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29 janvier 2022 6 29 /01 /janvier /2022 00:01

Suite de la biographie de Jules Beauvais

Au cours des élections municipales générales de mai 1912, le maire sortant, Eugène Voisin, âgé et malade, ne se représente pas. Le comité radical-socialiste accorde son soutien à son adjoint, Georges Briolay. Trois autres listes sont en course : les dissidents de 1911, conduits par Achille Mermet ; les libéraux, parmi lesquels Beauvais ; et les socialistes SFIO. Ces trois groupes ont conclu un pacte de fusion, sur la base des résultats proportionnels du premier tour. On retrouve donc au second tour une liste composée de dix radicaux dissidents, six libéraux et conservateurs et sept socialistes SFIO. Elle emporte la totalité des 23 sièges et Mermet est élu maire.

Au sein de l’assemblée, Beauvais, résident du quartier de Polangis, est souvent sollicité sur les problèmes que rencontre ce quartier. Dès le mois d’août, on lui rappelle sa promesse d’intégrer dans la voirie communale les rues du quartier de Polangis, alors classées encore comme des voies privées. Il s’oppose à la création d’une troisième classe à l’école maternelle de Polangis, dont il craint qu’elle attire trop d’élèves de la commune voisine de Champigny.

Auprès des commerçants, Beauvais sert d’intermédiaire quand un conflit éclate, encore en août 1912, au sujet d’une banderole annonçant le championnat du monde de natation, signée du journal l’Auto, que le bureau municipal avait fait décrocher et pour laquelle il avait émis une amende.

Désigné électeur sénatorial en février 1914, Beauvais qui, du fait de son âge, n’est pas mobilisé pendant la première guerre mondiale, fait partie de la dizaine de conseillers municipaux qui font tourner l’administration municipale. C’est lui qui, en l’absence du maire et des deux adjoints, est chargé de lire, le samedi 1er août 1914, le décret d’appel à la mobilisation générale dans les rues du Haut de Joinville, tandis qu’un autre conseiller municipal, Watrinet, le proclame en mairie.

En janvier 1915, l’hebdomadaire radical Voix des communes estime que « Beauvais s’emploie comme il peut, il assiste le maire dans son cabinet et dans ses visites aux marchés ». Mais le même journal sera plus critique en juin 1916, considérant alors que « Beauvais ne veut rien faire. »

Au sein de l’assemblée, il fait partie de ceux qui soutiennent, en février 1916, l’augmentation du prix du gaz, réclamée par la compagnie concessionnaire, contre l’avis de la minorité socialiste et des opposants radicaux.

Quand une polémique éclate, en février 1916, entre le maire Mermet et les radicaux-socialistes, qui l’accusent d’utiliser sans contrôle les fonds qui lui sont confiés par l’usine du Bi-Métal, Beauvais se solidarise avec lui en signant une lettre ouverte : « Nous sommes vos collaborateurs, vos complices ! Non seulement nous approuvons votre manière de faire, mais nous y applaudissons. »

La même année, en mai, Beauvais est le premier client de la boucherie municipale, créée pour vendre de la viande congelée, une nouveauté dans la commune.

Après le conflit mondial, Beauvais prend la tête de la liste dite du Bloc indépendant, qui regroupe les libéraux et conservateurs. Elle concurrence celle des sortants, conduits par Henri Vel-Durand, qui s’est rapproché des radicaux-socialistes tout en restant indépendant, et une liste socialiste SFIO. Il est également président d’un des deux bureaux de vote de la commune. La liste Beauvais obtient une moyenne de 26,2% des suffrages exprimés, contre 29,0% pour les socialistes et 44,8% pour la liste Vel-Durand. Beauvais lui-même est crédité de 457 voix pour 1 694 exprimées (27%) pour 1 715 votants sur 2 491 inscrits. Il retire sa liste, et le second tour voit la nette victoire de Vel-Durand, qui est élu maire.

Le contexte électoral change en 1925. Pour les élections municipales joinvillaises, le maire, Vel-Durand, se sépare des radicaux-socialistes, qui prennent la tête d’une liste de groupement des gauches, avec des socialistes SFIO et des indépendants, tandis que les communistes s’alignent eux-aussi. Plusieurs personnalités de droite rallient la majorité municipale, dont Jules Beauvais et celui qui l’accompagna lors de sa démission de 1911, Charles Provin.

L’Union républicaine pour la défense des intérêts communaux arrive en tête au premier tour, avec 47,5% des votes, devant le cartel des gauches (28,4%) et les communistes (21,1%). Elle l’emporte au second tour et envoie ses 27 candidats dans l’assemblée locale. Vel-Durand est réélu maire et Stephen Durande premier adjoint. François Provin devient le deuxième adjoint tandis que Jules Beauvais est désigné au poste, nouvellement créé, de troisième adjoint.

Jules Beauvais meurt le 15 janvier 1926 à Joinville. Il est inhumé à Paris, au cimetière du Père-Lachaise. Il était âgé de 65 ans et père de deux enfants.

L’éloge funèbre de Jules Beauvais, mort en fonction, est prononcé pendant la séance du 23 février du conseil municipal de Joinville.

Il avait reçu en 1910 et 1911 deux récompenses pour les actes de courage et de dévouement qu’il avait réalisés pendant les inondations du premier trimestre 1910. En août 1924, il avait été décoré des Palmes académiques comme officier d’académie pour son rôle d’administrateur de la caisse des écoles de Joinville.

Son fils aîné, Julien Beauvais (1895-1968), directeur de banque, fut blessé pendant la première guerre mondiale et prisonnier en Allemagne pendant deux ans et neuf mois. Il vivait à Joinville au moment de son décès.

Le cadet de ses enfants, Louis Beauvais (1896-1977), après avoir été employé de banque, dirigea un atelier de sellerie. Il fut blessé, malade des bronches et eut les pieds gelés pendant la première guerre mondiale. Prisonnier en Allemagne pendant sept mois, il fut cité à deux reprises, obtint la Croix de guerre, la Médaille militaire et fut fait chevalier de la Légion d’honneur.

Fin

Villa du quartier de Polangis (Joinville-le-Pont)

 

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27 janvier 2022 4 27 /01 /janvier /2022 00:01

Début de la biographie de Jules Beauvais

Jules Frédéric Julien Beauvais naît le 16 juin 1860 à Rouen (Seine-Maritime). Il est le fils d’Aimable Marie-Jeanne Louise Lefranc et de Julien Louis Beauvais. Ses parents vivent à Paris, où il est baptisé en décembre la même année. Ils résident rue Meslay (1er arr.).

Orphelin de père à sept ans, Jules Beauvais fait probablement un service militaire réduit en 1881. Il est bijoutier et vit rue de la Fontaine-au-Roi (11e arr.). Il épouse en décembre 1897 dans son arrondissement Hernestine Mary, originaire de La Bastide-Murat (Lot). Peu après, ils s’installent à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où ils vivent en 1901 dans le quartier de Polangis, avenue Jamin.

Lors des élections municipales de mai 1908, Jules Beauvais figure sur la liste présentée par le comité radical-socialiste de Joinville et conduite par le maire sortant, Eugène Voisin. Elle fait face à une liste socialiste SFIO et à une liste soutenue par un comité socialiste évolutionniste, qui regroupe des radicaux dissidents et des socialistes indépendants. Au second tour, les radicaux-socialistes emportent 21 des 23 sièges à pourvoir, en laissant un aux évolutionnistes et un autre à un indépendant. Eugène Voisin est reconduit en tant que maire. Beauvais recueille, au deuxième tour, 606 voix pour 1 188 suffrages exprimés (51%) et est élu.

Si comme les autres candidats, Beauvais a adhéré au comité radical-socialiste, un de ses membres, le chimiste Louis Rey, assura « qu’il n’avait jamais fait de politique républicaine, que ses tendances étaient plutôt réactionnaires », contrairement à la majorité du groupe, situé nettement plus à gauche.

En août 1908, Beauvais critique la construction d’une cheminée par la société cinématographique Pathé, qui est devenue depuis un des emblèmes visuels de la commune. Le conseil municipal autorise cependant l’usine à augmenter son stock de celluloïd, sous réserve de précautions.

La première prise de distance avec la majorité municipale a lieu en juillet 1909. Alors qu’un élu, qui passe pour le stratège du groupe radical-socialiste, Louis Rey, plaide pour le fait que les élus rendent compte de leur mandat auprès de leurs électeurs, Beauvais, en compagnie de six autres, proteste et estime qu’ils doivent s’adresser à tous les habitants.

Une autre faille s’ouvre, fin 1909, avec la querelle autour de l’entretien d’une voie communale, le chemin de Brétigny. Un entrepreneur y fait passer de lourds charrois depuis le port sur la Marne, endommageant la chaussée. Plusieurs opposants et dissidents profitent de l’exaspération de certains riverains pour la tourner contre l’ensemble du conseil municipal.

Les graves inondations de la rivière Marne, en janvier 1910, mettent un terme provisoire aux polémiques. Beauvais distribue les secours de la mairie aux centaines de réfugiés, en tant que membre du bureau de bienfaisance.

Alors que, après la fin de l’inondation, la querelle sur le chemin de Brétigny, Beauvais démissionne du conseil municipal en février 1911, en compagnie de Charles Provin. Le climat local se tend encore, autour d’une affaire de mœurs dans une école, dénoncée par le responsable radical Rey, au grand dam de beaucoup d’autres élus qui auraient préféré que la question ne soit pas portée sur la place publique. Cinq autres conseillers municipaux démissionnent en mars, provoquant une élection municipale complémentaire et une crise grave au sein du groupe radical-socialiste. Par la voie de Paul Guelpa, également conseiller municipal et dirigeant national du parti radical, les radicaux fustigent les démissionnaires : « Le vaniteux Mermet, l’obscur Beauvais, l’incapable et prétentieux croquemort Watrinet. Association d’intérêts personnels et mesquins fondée sur la trahison. »

Le scrutin voit s’opposer d’un côté une liste autour de René Martin, président de l’Union des commerçants de Joinville, et de l’autre l’ensemble des démissionnaires. Ces derniers obtiennent le soutien de l’Action libérale, formation réactionnaire, ainsi que du parti socialiste SFIO. Cinq d’entre eux, dont Beauvais, sont réélus dès le premier tour, les deux autres le sont au second. Guelpa, dans l’hebdomadaire radical Voix des communes s’interroge : « Leur réélection effacera-t-elle leur trahison ? Ils ne sont les élus que d’une fiction. Les dissidents sont les élus de la réaction avouée ; le comité radical-socialiste veut-il les conserver ? »

En mai, la tension monte d’un cran : un mannequin couvert d’emblèmes maçonniques est exposé sur le marché mais, selon Louis Rey, franc-maçon notoire, « La peur du commissaire a empêché l’autodafé du bonhomme de paille ». Au sein du conseil municipal, les relations sont houleuses. Dans la presse locale, les invectives se poursuivent, Beauvais étant une des cibles favorites de radicaux. Son activité de loueur de logements bon marché est aussi critiquée. Beauvais se saisit des mécontentements liées aux indemnités versées aux anciens inondés. Il critique la gestion du bureau de bienfaisance, où il ne siège plus.

À suivre

Inondations à Polangis en 1910 (Joinville-le-Pont)

 

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22 novembre 2021 1 22 /11 /novembre /2021 00:01

Gustave Émile Aubry naît le 4 novembre 1868 à Paris (19e arr.). Il est le fils d’Élisa Augustine Thiébault et de son mari François Aubry, journalier.

Il fait son service militaire à partir d’octobre 1889 au 30e régiment d’artillerie, mais est réformé en janvier 1892, étant atteint de syphilis.

Il est mécanicien et vit à Paris (11e arr.), où il épouse en mars 1894 Céline Adèle Bidault. Ils vont s’installer à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), où ils résident en 1911 avenue Bourguignon (act. rue des Frères-Lumière) dans le quartier de Polangis.

Pendant la première guerre mondiale, Gustave Aubry est maintenu dans sa position et continue à faire fonctionner son atelier. Il s’installe après le conflit dans une rue voisine, avenue du Parc.

En novembre 1919, Gustave Aubry est candidat aux élections municipales sur la liste d’Union républicaine et sociale, conduite par Henri Vel-Durand, adjoint au maire sortant, radical dissident, qui rassemble également les radicaux-socialistes et des socialistes indépendants. Elle fait face à une liste libérale et à une autre socialiste SFIO. Au premier tour, elle arrive en tête. Aubry obtient 764 voix pour 1 694 suffrages exprimés (45,1%), avec 1 715 votants sur 2 491 inscrits. Après le retrait des libéraux, la liste remporte les 23 sièges à pourvoir au second tour et Vel-Durand est élu maire.

Aubry est désigné électeur sénatorial en décembre 1919. L’union entre la majorité du conseiller municipal et les radicaux-socialistes se fragilise au cours du mandat. En mars 1923, Aubry se joint à plusieurs conseillers municipaux de gauche, Roux, Augros, Graillat et Georges Briolay, futur maire de la commune, pour créer une section de la Ligue de la République à Joinville. Cette organisation veut grouper tous les partis de gauche pour « faire échec à la réaction ». Outre les radicaux et des socialistes indépendants, elle regroupe des militants qui rejoignent la SFIO, en voie de reconstitution dans la commune, après le passage de l’ancienne section au parti communiste en 1920.

En mars 1925, Aubry marque son soutien au Cartel des gauches, étiquette sous laquelle se présente, en mai, la liste conduite par Georges Briolay lors des élections municipales. Aubry figure probablement comme candidat. La liste obtient au premier tour une moyenne de 648 voix pour 2 275 suffrages exprimés (28,4%) sur 2 310 votants pour 2 761 inscrits ; elle devance les communistes (21,1%) mais est distancée par l’Union républicaine du maire sortant (47,5%), qui est désormais soutenu par la droite. Au second tour, le cartel des gauches est battu, malgré le retrait des communistes, et n’a aucun élu.

Gustave Aubry meurt le 5 mars 1927 à Joinville. Il était âgé de 59 ans et n’a pas eu d’enfant, mais a élevé la fille d’un premier mariage de sa femme. Il avait été décoré en tant que chevalier du Mérite agricole en février 1923. Il n’a pas de lien avec Mathurin Aubry, aïeul de deux maires-adjoints (Raymond et Olivier Aubry) et d’un député-maire de Joinville (Pierre Aubry).

Joinville : Polangis en 1910

 

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