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22 septembre 2023 5 22 /09 /septembre /2023 01:01

J

Jacques Antoine Dufour naît le 5 ventôse an 10, soit le 24 février 1802 à La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Marie Masson et de son époux Jacques Nicolas Gaspard Dufour, journalier.

Devenu peintre en bâtiment, Jacques Antoine Dufour épouse en février 1822 à La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur Anne Humbert, originaire de la Dampierre, en Haute-Marne et résidant ensuite à Gray (Haute-Saône).

Il ajoute à son activité artisanale le commerce de vins et la restauration. Jacques Antoine Dufour devient une personnalité du village et, en février 1830, le maire Claude Jacmart le propose en éventuel remplaçant d’Antoine Cornu, conseiller municipal décédé. Mais le préfet désigne le premier suggéré par le maire, Jean Louis Nicolas Lucot. L’année suivante, la commune est rebaptisée Joinville-le-Pont.

Il existe à Joinville une compagnie de la Garde nationale, qui appartient au 3e bataillon de la 4e légion de la banlieue. Elle compte au cours des années 1830 environ 100 grenadiers, soit une forte proportion de la population masculine, Joinville comptant alors moins de 600 habitants. Les officiers sont choisis parmi les citoyens qui la constituent. Lors des élections du 23 mars 1846, Lucot est réélu capitaine tandis que Dufour devient lieutenant ; il était probablement antérieurement un des sous-lieutenants. Les deux nouveaux occupants de cette dernière fonction sont deux futurs maires de la commune, Appolon Delaherche et Auguste Courtin, par ailleurs fils adoptif du maire en poste, Charles Chapsal.

C’est son salon qui accueille en mars 1846, à la fin du carnaval, un bal au profit des indigents. La soirée est animée par M. Pilati, ancien d’orchestre du théâtre de la Porte-Saint-Martin à Paris.

Une autre manifestation organisée dans son établissement en juin la même année, un banquet pour une soixantaine de sapeurs-pompiers de Nogent et de Saint-Maur, se passe plus mal. À l’issue du repas, ils voulurent pénétrer dans un bal organisé par une société, qui ne voulut pas les laisser entrer. Une bagarre s’ensuivit.

Sur la liste censitaire des électeurs communaux pour l’année 1848, établie en fonction du niveau d’imposition, Jacques Antoine Dufour figure en 12e place. Il y a 96 personnes ayant le droit de vote, pour une population de 960 personnes. Dufour se présente désormais principalement comme restaurateur. Il réside dans la rue de Paris, la principale artère.

Devenu veuf, Jacques Antoine Dufour arrête son activité de restauration pour ne poursuivre que celle de peintre en bâtiment. Il s’installe dans le village voisin de Saint-Maur-des-Fossés, rue de Paris également. Il y meurt le 8 octobre 1861. Il était âgé de 59 ans et ne semble pas avoir eu d’enfant.

oinville, vers 1859

 

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18 septembre 2023 1 18 /09 /septembre /2023 01:01

Alexandre Gaspard Lheureux naît le 4 thermidor an 5 (22 juillet 1797) à La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur (Seine, act. Joinville-le-Pont, Val-de-Marne). Il est le fils de Louise Julie Rousseau et de son époux Louis Étienne Lheureux.

Son père est conseiller municipal de la commune de 1818 à 1832. Deux de ses grands-oncles en furent maires : Edme Lheureux (1733-1798) cultivateur et marchand de bois, est le premier à exercer la fonction (1790-1791) ; son aîné Nicolas Lheureux (1730-1806), blanchisseur, est le troisième (1792-1793).

En novembre 1817, Alexandre Gaspard Lheureux et Marie Magdeleine Lucot se marient dans leur village natal. Il exerce, comme son père, le métier de maçon.

Après le décès en février 1830 d’Antoine Cornu, conseiller municipal, Alexandre Gaspard Lheureux figure sur la liste des trois candidats proposés par Claude Pierre Jacmart, maire de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur ; mais c’est son beau-frère, Jean Louis Nicolas Lucot qui lui est préféré par le préfet.

La commune change de nom en 1831 et devient Joinville-le-Pont. Lheureux et Lucot servent tous deux dans la garde nationale. La compagnie qui a été formée à Joinville compte, en 1838, selon Alexandre Leblanc de Ferrière, 100 grenadiers, incorporés au 3e bataillon de la 4e légion de la banlieue, pour une population de 600 h. Lucot en est le capitaine.

C’est en tant que membre de la garde nationale qu’Alexandre Gaspard Lheureux est mobilisé pour faire face à l’insurrection républicaine déclenchée à Paris en juin 1832. Lors des combats, plus d’une quarantaine de gardes municipaux ou nationaux et soldats sont tués. Plusieurs décisions du roi Louis-Philippe indiquent que Lheureux a été « tué d’un coup de feu le 6 juin », donc très probablement à Paris. Cependant, l’état-civil de la commune spécifie qu’il est décédé à Joinville-le-Pont.

Son statut de victime figurant parmi les « Gardes nationaux tués dans les journées de Juin 1832 » est reconnu par trois ordonnances royales signée en septembre 1833. Son fils, Louis Alexandre, se voit octroyer une pension de 150 francs par ans jusqu’à ses 18 ans (il a alors 12 ans) ; sa veuve obtient 500 francs et sa mère, elle-même veuve, 300 francs, toutes deux annuellement.

Son nom ne figure pas sur le Monument aux victimes de Juin, érigé au cimetière du Père-Lachaise à Paris (19e arr.).

Insurrection républicaine à Paris de juin 1832 (Wikipédia)

 

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9 juillet 2023 7 09 /07 /juillet /2023 01:01

Léon Auguste Prodhon naît le 14 janvier 1873 à Issy-les-Moulineaux (Seine, act. Hauts-de-Seine). Il est le fils de Marie Philomène Baron et de son mari Louis François Prodhon, tous deux journaliers.

En 1886, la famille est installée à Vieux-Moulins (Haute-Marne), où son père est meunier. Comme ses frères, Léon Prodhon le sera aussi, jusqu’à ce qu’il s’engage dans l’armée pour quatre ans, en mars 1892 à Langres (Haute-Marne). Il sert dans le 31e régiment d’infanterie, où il devient caporal en mars 1893 puis sergent en février 1895. Il est démobilisé en mars 1896. En avril 1896, il a repris la meunerie quand il épouse à Romorantin (act. Romorantin-Lanthenay, Loir-et-Cher) Maria Richetin, fille d’une aubergiste et d’un facteur des postes.

Les nouveaux époux s’installent à Paris (11e arr.), avenue de la République et Léon est employé de commerce. Il est recruté en juillet 1899 à la direction des recherches de la préfecture de police de Paris et nommé inspecteur. Promu secrétaire suppléant au commissariat du quartier de La Roquette (11e arr.) en 1904, il passe comme secrétaire en 1905 à celui de Pantin (Seine, act. Seine-Saint-Denis), poste qui fait de lui l’adjoint du commissaire.

Il occupe cette fonction en mai 1905 quand son deuxième fils, René, 4 ans, est chez sa grand-mère à Romorantin. Il joue dans la rue avec une petite fille qui le tenait par les mains et le faisait tourner autour d’elle. Mais elle le lâcha brusquement et il se brisa la colonne cervicale. La mort fut instantanée.

Léon Prodhon revient au secrétariat d’un commissariat de Paris, au quartier des Quinze-Vingts (12e arr.) en juin 1907. Il réussit en novembre 1908 le concours qui permet de devenir officier de paix et commissaire de police. En février 1910, pendant les inondations historiques de la Seine, il sauve cinq personnes de la noyade, mais se blesse grièvement à la jambe droite, et doit être secouru par son chef, le commissaire Boulineau.

Prodhon est nommé, en mai 1910, inspecteur principal des gardiens de la paix. Il obtient cinq mois plus tard le titre de commissaire de police des communes de la Seine et occupe son premier poste à Aubervilliers (Seine, act. Seine-Saint-Denis).

Il doit se saisir, en juillet 1911, des suites d’un conflit social – qui, comme beaucoup d’autres, pendant cette période, est violent. Des grévistes, terrassiers de la Compagnie des chemins de fer du Nord assaillent un train, qui transportait des non-grévistes vers un chantier au Bourget. Mais l’un d’eux se défend avec un revolver et blesse grièvement à la tempe un charpentier. Alors que de graves incidents éclataient dans plusieurs chantiers de la région, Prodhon fit arrêter le « renard », ou « jaune », un ouvrier italien, qui avait tiré.

Transféré à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), en avril 1913, il prend en charge une vaste circonscription, couvrant des communes plus peuplées comme Nogent-sur-Marne, Saint-Maur-des-Fossés et Champigny-sur-Marne. Le commissariat compte une trentaine d’employés. Il remplace Louis Gourdel.

Promu commissaire de police de la Ville de Paris, Prodhon est affecté en février 1914 au quartier de la Gare (13e arr.), cédant son ancien poste à Michel Émile Francisque. Léon Prodhon reste à son poste pendant la première guerre mondiale et est affecté en février 1916 au quartier de la Maison-Blanche, dans le même arrondissement.

Après la fin du conflit, il rejoint en juin 1922 le quartier du Pont-de-Flandre (19e arr.). Il y exerce toujours en mai 1930. Il prend sans doute sa retraite quelque temps après et va vivre avec son épouse dans le Loir-et-Cher.

Léon Auguste Prodhon meurt le 11 juillet 1947 à Romorantin. Il était âgé de 74 ans et père de trois enfants. Il avait été décoré à quatre reprises pour des actes de courage et de dévouement : en mai 1907, février et mai 1910 puis mai 1918, où il avait reçu une médaille d’argent.

Le Moulin des Pères, de la famille Prodhon, à Vieux-Moulins

 

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13 février 2023 1 13 /02 /février /2023 00:01

Ernest Léon Hecquet naît le 25 juin 1919 à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il est le fils de Joséphine Rachel Boulard, employée de commerce et de son mari Léon Hecquet, plombier. Ils résident dans le quartier de Palissy, avenue des Platanes puis dans celui du Centre, rue de Paris.

L’oncle d’Ernest Hecquet, Henri Boulard, ajusteur, a été un des responsables de la section de Joinville du parti socialiste SFIO et candidat dans cette commune aux élections municipales de 1912. Son père, Léon Hecquet, (1887-1959), fut candidat communiste aux élections municipales dans la même ville en 1929 et a été décoré de la Croix de guerre.

En 1936, la famille a quitté Joinville pour la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés, avenue Garibaldi.

Selon des archives familiales, Léon Hecquet est mobilisé en tant que soldat pendant la deuxième guerre mondiale. Il devient ensuite résistant à l’occupation allemande au sein des Francs-tireurs et partisans, mouvement de résistance proche du parti communiste. Il est d’abord artisan plombier, poursuivant la tradition familiale puis contremaitre chez dans une entreprise de matériels roulants de chantiers, Caterpillar.

Après-guerre, Ernest Hecquet vit toujours à Saint-Maur, rue Georges-Clemenceau, dans le quartier de La Varenne Saint-Hilaire. Il épouse en juillet 1956 dans cette ville Paulette Léone Reytinat.

Ernest Hecquet meurt le 6 novembre 1998 à Saint-Maur. Il est inhumé au cimetière Rabelais 1 dans cette ville. Âgé de 79 ans, il était père d’au moins un enfant.

Tombe Hecquet à Saint-Maur-des-Fossés (Arch. familiales)

 

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11 février 2023 6 11 /02 /février /2023 00:01

Léon Hecquet naît le 11 avril 1887 à Paris (18e arr.). Il est le fils de Marie Céline Jolimoy, blanchisseuse et de François Jules Hecquet, plombier. Ils vivent rue Durantin. Il est légitimé par le mariage de ses parents en juin 1891 dans le même arrondissement.

Ayant perdu son père en juillet 1904, il est considéré comme étant sans résidence fixe en 1907 au moment de son recensement pour ses obligations militaires. Il exerce également le métier de plombier chaudronnier. Il épouse en juin 1908 à Paris (18e arr.) Joséphine Rachel Boulard, employée de commerce. Ils s’installent allée Verte à Paris (11e arr.) puis résident, en 1912, à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne), dans le quartier Palissy, avenue des Platanes.

Mobilisé pour le service militaire en octobre 1908 au 4e régiment de génie (RG), basé à Grenoble, Léon Hecquet est affecté en janvier 1909 au 1er RG puis démobilisé en septembre 1910.

Son épouse est la sœur de Henri Boulard (1873-1921), monteur en bronze, membre de la commission exécutive de la section de Joinville du parti socialiste SFIO et candidat de cette formation aux élections municipales de 1912 dans la commune.

Au cours de la première guerre mondiale, il rejoint en août 1914 le10e RG et est libéré de ses obligations en mars 1919. Selon les archives familiales, il combat au Chemin des Dames et aurait fait l’objet d’une citation à l’ordre du régiment en juillet 1917.

Résidant de nouveau à Joinville, cette fois dans le quartier du Centre, rue de Paris, il est candidat en onzième position sur la liste communiste du Bloc ouvrier et paysan, conduite par Roger Benenson, pour les élections municipales de cette ville en mai 1929. Elle obtient une moyenne de 18,4% face à la Concentration des gauches (radical-socialiste, socialiste SFIO et socialistes indépendants) qui a 42,8% et à l’Union nationale (droite, municipalité sortante de Stephen Durande), 38,8%. Hecquet recueille 338 voix pour 2 126 suffrages exprimés (15,9%) sur 2 969 inscrits. Au second tour, les communistes voient leur score se réduire à 12,5%, le cartel des gauches emportant 22 sièges avec 45,9%, les 5 autres allant à la droite (41,6%). Georges Briolay (radical-socialiste) est élu maire.

Travaillant comme plombier pour la banque du Crédit foncier à Vincennes, Léon Hecquet déménage avec sa famille pour s’installer dans la commune voisine de Saint-Maur-des-Fossés. Il y est domicilié rue Garibaldi en 1937.

Léon Hecquet meurt le 13 avril 1959 à Saint-Maur. Les archives familiales mentionnent qu’il serait décédé d’un cancer, inhumé au cimetière Rabelais 1 dans cette commune et qu’il a été décoré de la Croix de guerre. Son fils Ernest a été résistant à l’occupation allemande pendant la deuxième guerre mondiale.

Léon Hecquet (Arch. familiales)

 

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26 janvier 2023 4 26 /01 /janvier /2023 00:01

Raphaël Octave Clément Mignon naît le 6 novembre 1888 à Châlons-sur-Marne (Marne, act. Châlons-en-Champagne). Il est le fils de Gabrielle Valentine Collot et de son mari Louis Arille Mignon, tonnelier ; ils ont sept enfants vivants en 1901, dont Raphaël est le second. Ils vivent rue Sainte-Marguerite.

Alors comptable, Raphaël Mignon effectue son service militaire en octobre 1909 au 106e régiment d’infanterie (RI) ; il est promu caporal en avril 1910 et démobilisé en septembre 1911.

En mai 1913 à Châlons, Raphaël Mignon, qui réside rue de la Marne, épouse Marcelle Céline Sander.

Rappelé à l’armée en août 1914, au déclenchement de la première guerre mondiale, il est promu sergent en novembre 1915 et passe au 94e RI. Il revient au 106e RI en juillet 1916, où il est nommé adjudant en avril 1917. Il devient officier, en tant que sous-lieutenant, en octobre la même année. Durant le conflit, il fait de « beaux services de guerre » qui lui valent plusieurs citations ; il est également blessé à plusieurs reprises. Il est démobilisé en mars

Après le conflit mondial, Raphaël Mignon est chef comptable et vit en 1925 à Clichy (Seine, act. Hauts-de-Seine), boulevard National puis en 1928 rue Georges-Soret. En 1937, il devient boucher à Paris (16e arr.), dans le quartier de La Muette, rue de La Pompe.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Mignon, dont les obligations militaires avaient pourtant pris fin en novembre 1937, est réintégré dans les cadres de l’armée en tant qu’officier en septembre 1939.

Probablement démobilisé à l’été 1940, il s’installe à Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne) où, en septembre 1941, il devient agent immobilier et achète l’Agence de la gare, située rue Jean-Jaurès. Il vit à proximité, dans le quartier du Centre, rue des Réservoirs.

À l’occasion des élections municipales de novembre 1947, Raphaël Mignon est candidat sur la liste du Rassemblement du peuple français (RPF, gaulliste) qui est conduite par Pierre Perly, plombier-couvreur. Elle arrive en tête, avec une moyenne de 3 066 voix pour 6 974 suffrages exprimés (44%) sur 7 073 votants et 8 376 inscrits et 13 sièges. C’est cependant le communiste Robert Deloche, dont la liste a obtenu le même nombre de sièges, qui est réélu maire à la faveur du vote du seul élu socialiste SFIO. Mignon est élu conseiller municipal. Pendant le mandat, le groupe RPF éclate en deux, tandis que quatre personnes se succèdent sur le seul siège de la SFIO et que, dans la majorité communiste, Deloche est exclu du PCF, démissionne et est remplacé en tant que maire par Amélie Trayaud.

Pour le scrutin suivant, en mai 1953, Mignon figure de nouveau sur la liste RPF, conduite par le journaliste Pierre Calmon. Elle est devancée par les listes du PCF et du Rassemblement des gauches républicaines (RGR, centre-droit). Cependant, une alliance du RGR avec le RPF et le Mouvement républicain populaire (MRP, démocrate-chrétien) permet l’élection de Georges Defert (RGR) en tant que maire par 14 voix contre 13 pour le ¨CF et la SFIO. Mignon est arrivé en huitième position sur la liste RPF et n’est pas élu. Cependant, à la faveur de démissions, il revient au conseiller municipal en décembre 1957. Il siège jusqu’en mars 1959.

Après la fin de son mandat, Raphaël Mignon s’installe à Tournan-en-Brie (Seine-et-Marne). Il y meurt le 28 août 1968, âgé de 79 ans. Il avait été décoré, à titre militaire, en tant que chevalier de la Légion d’honneur en mars 1923.

Joinville-le-Pont, vers 1960

 

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20 janvier 2023 5 20 /01 /janvier /2023 00:01

Frédéric Émile Ernest Grassoreille naît le 22 mars 1896 à Paris (19e arr.). Il est le fils de Marie Bullot, fleuriste, et de son mari Frédéric Adolphe Grassoreille, cannier, c’est-à-dire ouvrier qui confectionne les cannages pour chaises. Ils vivent rue des Annelets puis, dans le 20e arrondissement, rue des Amandiers.

Appelé à faire son service militaire pendant la première guerre mondiale, Frédéric Grassoreille, qui exerce le métier de peintre en bâtiment, est mobilisé au sein du 149e régiment d’infanterie (RI) en avril 1915. Il passe au 122e RI en mai 1916 puis au 256e en août la même année. Il est une première fois blessé en mai 1917 à Ueberkurnen (Haut-Rhin, act. Balschwiller, Alsace) et hospitalisé, avec des plaies multiples à la jambe, à une fesse, et à la tête. En février 1918, il est intoxiqué puis, en octobre cette année-là, gazé et évacué. Il est démobilisé en janvier 1919. Il se voit reconnaître un invalidé partielle, qui lui vaut une petite pension.

Son comportement pendant le conflit lui vaut deux citations. La première, en mai 1917, à l’ordre de la brigade remarque « Un soldat brave et dévoué, qui a toujours fait preuve du plus grand mépris du danger. Le 2 mai, s’est à nouveau distingué par la part active qu’il a prise à une reconnaissance offensive exécutée dans des circonstances particulièrement difficiles et au cours de laquelle dix allemands ont été capturés ». La seconde, à l’ordre du régiment en janvier 1918, salue un « Excellent soldat, toujours volontaire pour les missions périlleuses. A exécuté [en janvier] des patrouilles d’embuscade particulièrement pénibles et dangereuses, en avant de nos lignes. A participé à l’attaque et à la mise en fuite d’une forte reconnaissance ennemie qui tentait d’aborder nos lignes. »

Après son mariage en avril 1920 avec Solange Éva Braconne, couturière, native de la Creuse, la famille s’installe rue de l’Ermitage (20e arr.). Il est établi à son compte comme peintre et vitrier en 1928. Son livret militaire signale qu’il est condamné, en novembre 1928 à 16 francs d’amende pour « complicité » puis amnistié.

Peut-être est-ce lui qui, sous son patronyme, participe à une souscription en août 1929 dans le quotidien L’Humanité pour fournir « Un budget de guerre pour le Parti [communiste] ».

Au début des années 1930, Frédéric Grassoreille quitte le domicile familial pour Joinville-le-Pont (Seine, act. Val-de-Marne). Il y est candidat en octobre 1934 sur la liste du Bloc ouvrier et paysan (communiste) à des élections municipales complémentaires, pour pourvoir à dix sièges vacants et figure en neuvième position. Il obtient au premier tour 409 voix pour 2 297 suffrages exprimés (17,8%) sur 2 360 votants et 3 225 inscrits. La liste communiste a légèrement devancé celle du parti socialiste SFIO, qui se retire pour le second tour, de même qu’une liste de républicains indépendants. Lors du scrutin de ballotage, face à l’alliance entre l’Union républicaine (droite) et les radicaux-socialistes, la liste communiste bénéficie d’un report de voix ; Grassoreille recueille 746 votes pour 1 903 suffrages exprimés (39,2%) sur 1 964 votants. Il n’est pas élu.

On retrouve Frédéric Grassoreille, toujours peintre, sur la liste communiste, conduite par Robert Deloche, pour les élections municipales générales de Joinville en mai 1935. Il figure en 10e position et obtient 673 voix sur 2 856 suffrages exprimés, soit 23,6%. Arrivée en troisième position, la liste communiste fusionne ensuite avec celle de la SFIO, dans le contexte du Front populaire. Grassoreille ne figure pas sur la liste du second tour, conduite par un indépendant, André Blocher, responsable de la Ligue des droits de l’Homme et de l’association d’anciens combattants ARAC. Elle fait presque jeu égal avec 39,7% contre 40% avec la liste de droite, et a deux élus sur 27.

Pendant la deuxième guerre mondiale, Frédéric Grassoreille est sans doute mobilisé au début du conflit. Ses obligations militaires prennent fin en mars 1940. Peut-être est-ce lui qui est mentionné en février 1941 dans le quotidien La France au travail (proche du Rassemblement national populaire de Marcel Déat) comme participant à une souscription en faveur de la famille de l’ouvrier Gressard, présenté comme victime de représailles patronales.

Frédéric Grassoreille meurt le 23 novembre 1966 à Suresnes (Hauts-de-Seine). Il était âgé de 70 ans et père de quatre enfants. Il avait été décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze et, en mars 1921, de la Médaille militaire.

Crue de la Marne à Joinville en 1930

 

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13 novembre 2022 7 13 /11 /novembre /2022 00:01

Théodore François Santerre (fils) naît le 8 février 1776 à Paris, paroisse Saint-Paul (act. Saint-Paul-Saint-Louis, 4e arr.). Il est le fils de Marie Marguerite Sallé et de son époux Théodore François Santerre (père), raffineur de sucre, domicilié à Bercy (Seine, act. Paris 12e arr.).

Pendant la Révolution française de 1789, son père et un de ses oncles, jouent des rôles politiques significatifs dans les instances républicaines. Son père est administrateur du département de Paris et officier municipal de la commune de Bercy (Seine, ac. Paris 12e arr.). Le général Antoine Joseph Santerre participe à la prise de la Bastille, commande une partie de la garde nationale à Paris et pendant la guerre de Vendée.

Comme son père, Théodore François Santerre (fils) est d’abord raffineur de sucre au Faubourg Saint-Marcel à Paris. Puis, en l’an 10 (1802), il est propriétaire de deux moulins sur le Pont-de-Saint-Maur, sur la Marne, dans le village qui porte le nom de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur (Seine, act. Joinville-le-Pont, Val-de-Marne). Il exerce la profession de meunier, avec trois employés. À cette date, il a pour compagne une certaine Marie Claire selon les données du recensement.

Les moulins du Pont-de-Saint-Maur étaient construits sur deux étages et couverts de chaume. Ils reposaient sur les premières arches, rive droite. L’un d’eux, qui existait en 1553, était un moulin à blé, servant à moudre le grain. L'autre, daté de 1678, actionnait une machine hydraulique, dite pompe de Gourville ; elle avait notamment alimenté en eau, sous l’ancien régime, les jardins du prince de Condé, à Saint-Maur.

Dans le même village de La Branche-du-Pont-de-Saint-Maur, Théodore François Santerre épouse en vendémiaire an 13 (octobre 1804) Marie Thérèse Opportune Dupuis, dont les parents marchand de bas. Parmi les témoins figure le général Santerre.

En septembre 1807, Théodore François Santerre vend les deux moulins du Pont-de-Saint-Maur à François Trotier, meunier. À partir de la même année, la famille vit à Paris puis, en 1814, à Bercy, lieu des activités de son père. En 1829 on le retrouve à Ivry (Seine, act. Ivry-sur-Seine, Val-de-Marne), de nouveau raffineur de sucre, résidant route de Choisy. Il est fabricant de gélatine en 1837.

Théodore François Santerre meurt le 24 avril 1843 à Vaugirard (Seine, act. Paris 15e arr.). Il était âgé de 67 ans et père de cinq enfants.

À gauche, les deux moulins du Pont-de-Saint-Maur sur la Marne (actuel pont de Joinville) ; gravure du 17e siècle ; à droite, l’actuelle île Fanac (repr. Pouvereau)

 

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28 septembre 2022 3 28 /09 /septembre /2022 05:01

Réélu président du comité radical de Joinville en janvier 1933, Georges Briolay participe en octobre au congrès du parti radical-socialiste à Vichy (Allier). Mais il abandonne, en novembre, la présidence du comité joinvillais qui revient à Émile Herluison, représentant de commerce.

Avec ses alliés, le maire radical rencontre des difficultés. Dans l’hebdomadaire libéral Gazette de l’Est, Claude Noizat, candidat sur sa liste en 1925 et ancien militant socialiste SFIO (mais qui s’en est éloigné) s’en prend de plus en plus souvent à lui. Outre les cinq élus de droite, qui critiquent régulièrement les dépenses, François Galabert, élu socialiste SFIO, prend des positions de plus en plus critiques, en particulier sur la politique sociale. Le paroxysme est atteint au cours d’une séance du conseil municipal le 30 octobre 1933, que l’hebdomadaire Voix des communes juge « particulièrement pénible » : « Galabert, venu avec l’idée de faire de l’obstruction et de provoquer un scandale fut le héros de la soirée. Surexcité, violence de langage, débauche d’injures, geste inconsidérés. Scornet préside, en l’absence du maire. Suspension de séance, tumulte, chaises déplacées, tables précipitées à terre. Reprise avec Briolay, maire, comme président ; nouvelle suspension et appel à la police qui expulse Galabert manu militari, emporté au poste pour calmer sa colère furieuse. L’ordre du jour comportait des régularisations administratives qui ne pouvaient en aucune façon laisser présager un tel déferlement de violence ». Le journal fait officiellement part de sa position « Qu’un conseiller municipal se laisse aller à des violences de langage et de geste, c’est un manque absolu de dignité. Rien ne nous autorise à suspecter l’honorabilité de Briolay. La passion et le parti-pris sont toujours de détestables arguments. »

Au cours de la séance suivante, en décembre, Galabert présente, selon Voix des communes, des « excuses partielles » et se voit infliger un blâme par le conseil. Démontrant l’affaiblissement de la majorité municipale, le budget pour l’année 1934 n’est adopté que par 9 voix contre 6, alors que le conseil devrait comprendre 27 membres.

Briolay pour sa part intervient au cours du Congrès municipal et social qui se tient à Lyon le même mois. Parmi les opposants, on compte trois élus sur la liste de droite en 1929 (Provin, Caillon et Lecuirot) mais aussi trois anciens colistiers du maire (Galabert, Hainsselin et Béal).

Au cours de l’année 1934, les tensions continuent au sein du conseil municipal. La séance du 15 février est de nouveau agitée, du fait de Galabert. Il est d’abord blâmé par le conseil pour avoir annoncé qu’il aurait déposé, auprès du préfet de la Seine, au sujet de la gestion municipale, tandis que le fonctionnaire indique ne pas avoir reçu une telle requête. Ensuite, en présence d’un nombre important de spectateurs (80), supposés être affiliés au parti communiste, Galabert s’élève « contre le travail forcé imposé aux chômeurs par une municipalité tyrannique », selon Voix des communes qui indique que cela provoqua un charivari puis une suspension de séance. L’autre journal local, Gazette de l’Est, indique que Galabert dénonce « la dilapidation des fonds communaux, sans d’ailleurs apporter de preuves. »

Constatant que 12 conseillers municipaux manquent à l’appel (dont le premier adjoint Maxe), ce journal demande en avril 1934 l’organisation d’élections complémentaires tout en traitant Briolay de « dictateur ». Elles auront lieu en octobre.

Dans cette optique, Briolay transmet en juillet une proposition verbale de « trève politique » au Comité d’union républicaine et d’action sociale, présidé par Émile Lecuirot, qui accepte d’entrer en pourparlers avec le parti radical-socialiste.

Briolay et son adjoint Scornet font tous deux, au cours de l’été, des malaises. Le maire va cependant participer, en octobre, au congrès du parti radical-socialiste à Nantes.

Le même mois, les élections complémentaires organisées à Joinville pour dix sièges vacants, voient quatre listes s’aligner et confirment le délitement de l’ancienne alliance du Cartel des gauches. Roger, l’adjoint socialiste, démissionne de la SFIO, qui présente une liste autonome, laquelle se désiste, au second tour, au profit des communistes. La Concentration républicaine, composée de six candidats de droite et de quatre radicaux-socialistes fait également face à des Républicains indépendants, parmi lesquels on trouve également des radicaux. La Concentration républicaine arrive en tête avec 37,0% des suffrages exprimés, devant les Républicains indépendants à 25,5%, les communistes et les socialistes ayant respectivement 17,6% et 17,8%. Au second, face aux seuls communistes, la liste de centre-droit remporte les dx sièges avec 59,5% des votes.

L’alliance électorale ne contribue cependant pas à régler les problèmes au sein du conseil. Ainsi, en novembre, faute de consensus, Briolay doit renoncer à faire élire un nouvel adjoint tandis que plusieurs décisions financières sont discutées publiquement. Scornet, adjoint au maire socialiste indépendant, meurt fin novembre 1934. Au sein du comité radical-socialiste de Joinville, Gabriel Vélard remplace Herluison, devenu conseiller municipal.

Le compte-rendu de mandat de la municipalité, en avril 1935, est d’abord une nécrologie, puisque sept des 27 élus sont décédés. Les travaux de voirie sont mis en avant avec l’aménagement de squares, le développement de la bibliothèque communale et la réorganisation du service des ordures ménagères. Pour les élections municipales de 1935, le Groupement des gauches républicaines, qui a perdu l’adhésion de la SFIO, se reconstituer cependant avec les radicaux et quelques socialistes indépendants, dont Roger ; Vélard le préside.

Contrairement aux souhaits des radicaux et du député Chéron, l’alliance scellée en 1934 n’est pas reconduite. L’Union des républicains de Joinville, nouveau nom de la droite locale, indique, en avril 1935 que « se souvenant des fusillades du 6 février [1934], des scandales Stavisky et autres dans lesquels figurent des députés, des magistrats, d’anciens ministres, tous radicaux et maçons, [elle] a décidé de rompre l’union précédemment établie avec les radicaux pour faire une liste composée en totalité d’éléments modérés et nationaux. »

La liste des Gauches républicaines, conduite par Briolay, met à son programme l’assainissement, des travaux de viabilité, la réfection des trottoirs défectueux et la création de squares. En matière de chômage, elle veut pression auprès des pouvoirs publics pour la réalisation des grands travaux d’outillage national (élargissement du pont de Joinville, suppression du passage à niveau), se prononce pour le maintien des allocations et revendique la création d’un fonds national de chômage. Elle entend créer un nouveau groupe scolaire à Polangis, agrandir celui du quartier du Centre et propose de faire des cours de natation et d’aviron gratuits.

Au cours des élections municipales de mai 1935, le Groupement des gauches républicaines arrive en seconde position avec 26,8% des suffrages exprimés ; il est devancé par l’Union des républicains (droite, 32,6%) et talonné par les communistes (23,5%). Ces derniers fusionnent, au second tour, avec la liste socialiste (12,3%). Briolay avait obtenu 770 voix pour 2 856 suffrages exprimés (27%) sur 2 923 votants et 3 433 inscrits.

Pour le second tour, la liste de gauche fusionnée fait mieux que le total des deux formations, à 39% des suffrages exprimés et obtient deux sièges, les radicaux reculant fortement à 20% sans avoir d’élu, la droite remportant le scrutin avec 25 sièges et 41%. Léon Lesestre est élu maire.

Présentant les leçons du scrutin, Union régionale, commente ainsi : « Deux listes républicaines étaient en présence au premier tour. C’était déjà une faute. Cette faute fut aggravée au deuxième tour par l’entêtement incompréhensible du maire sortant, M. Briolay. Le préfet de la Seine, inquiet du résultat de cet antagonisme, l’avait appelé pour lui conseiller de former une liste unique. Celui-ci refusa, ne voulant se souvenir que des injures échangées et non de l’intérêt général. Le résultat pouvait être désastreux ; il ne le fut que pour les radicaux, tous battus, maire et adjoints compris, au profit de 25 candidats d’Union nationale et de 2 communistes. Joinville l’a échappé belle. »

Après sa défaite, le nouveau conseil mettra en cause Briolay pour avoir engagé la responsabilité de la ville dans la garantie accordée à une société d’habitations à bon marché, qui avait construit à Joinville une cité (Égalité, dans le quartier de Palissy) mais ne pouvait rembourser, ayant fait faillite.

En avril 1936, Briolay se retrouve avec son successeur, Lesestre, en tant que signataire d’un appel en faveur de la candidature d’Adolphe Chéron au poste de député. Au contraire, la Fédération radicale-socialiste du canton de Saint-Maur-des-Fossés avait accordé son Investiture pour les élections législatives à Gabriel Vélard, industriel, président du comité de Joinville. C’est le communiste André Parsal qui, avec le soutien du Front populaire y compris de Vélard et des radicaux, remporte l’élection au second tour contre Chéron.

Georges Émile Briolay meurt le 12 août 1940 à Maisons-Alfort. Il était âgé de 77 ans et père de quatre enfants issus de son premier mariage.

Gratifié d’une médaille d'argent pour son attitude lors des graves inondations de la Marne au premier trimestre 1910 et d’une mention honorable pour son rôle en matière mutualiste en 1932, il avait obtenu les Palmes académiques, comme officier d’académie en février 1909 puis comme officier de l’instruction publique en janvier 1931. En novembre 1911, il avait été nommé chevalier du mérite agricole puis, en décembre 1934 chevalier de la Légion d’honneur.

Fin

Georges Émile Briolay

 

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26 septembre 2022 1 26 /09 /septembre /2022 05:01

Suite de la biographie de Georges Émile Briolay

Lors des élections municipales générales de mai 1929, Georges Briolay prend de nouveau la tête d’une liste de Cartel des gauches, avec l’appui du parti radical-socialiste, du parti socialiste SFIO et de socialistes indépendants. Le maire sortant, élu en cours de mandat, Stephen Durande, conduit les sortants avec l’appui des formations de droite. Roger Bénenson pilote la campagne des communistes.

Au premier tour, la droite obtient 42,6% des suffrages exprimés, devant le Cartel des gauches à 35;9% et les communistes à 16,0%. Briolay recueille 910 voix pour 2 126 suffrages exprimés (42,8%) sur 2 969 inscrits, soit un score personnel bien supérieur à la moyenne de sa liste.

Au second tour, la liste de droite recule à 41,6% et cinq élus, mais le maire sortant est battu. Le Cartel des gauches remporte les 22 autres sièges avec 45;9% tandis que les communistes régressent également à 12,5%. Parmi les 22 élus de gauche, il y a quatre membres du parti socialiste SFIO et plusieurs socialistes indépendants, aux côtés des radicaux-socialistes.

Élu maire, Georges Briolay a comme adjoints le restaurateur Robert Maxe, indépendant, le commissionnaire Georges Roger, socialiste SFIO, le représentant de commerce Georges Scornet, socialiste indépendant et le professeur Joseph Marie Moutardier, radical-socialiste. C’est la première fois qu’il peut y avoir quatre adjoints au maire.

Pendant son mandat, Briolay prête attention aux sports, notamment à l’aviron et aux courses de chevaux, les hippodromes du Tremblay (Champigny) et de Vincennes, dans le bois éponyme, ayant une forte influence économique sa ville. En février 1930, il explique ainsi au journal Le Trotteur « que la banlieue Est de Paris, d’une part, et que Joinville, d’autre part, jadis plutôt déshérités, jouissaient, grâce au trotting, d'une grande prospérité. »

Bien que malade, Briolay est renouvelé, en février 1931, dans sa fonction de président du Comité radical-socialiste de Joinville.

À la mairie, Briolay s’implique notamment dans l’entretien et l’amélioration de la voirie. Il tente de promouvoir la création d’une passerelle entre le quartier de Polangis et Nogent-sur-Marne, une grande partie de la population estimant que « le passage d’eau est une solution moyenâgeuse » mais le projet reste à l’étude. Il engage la construction de l’école (act. collège) Jules Ferry, dans le quartier de Polangis.

En janvier 1933, une élection cantonale est organisée à cause du décès de Paul Avet, radical indépendant, également maire de Créteil. Le canton comprend les communes de Joinville, Créteil, Bonneuil et une petite partie de Saint-Maur-des-Fossés (le quartier Schaken). Briolay se présente, avec le soutien des radicaux-socialistes, de même que le nouveau maire de Créteil, Louis Prieur (droite), qui compte un concurrent de son même camp, l’ancien conseiller général Naudin. La SFIO présente Morel et le parti communiste Depernet.

Dans l’hebdomadaire Union régionale (libéral) un certain Lynx se désole de la qualité des candidats et lance un « SOS » : « Prieur est un homme de la terre, sans instruction ni formation administrative, maire de Créteil depuis 8 jours. Briolay est le vieil artisan, sans éducation première, incapable d’assimiler les grandes questions qu’un conseiller général aura à traiter ». Un autre correspondant du même journal, Jean de Mesly, commente « Briolay est un candidat redoutable, sinon pour sa valeur personnelle qu’on dit bien mince, mais pour sa présentation par les radicaux unanimes ».

Dans le même journal, on trouve une lettre de Bony attaquant Briolay, qui se revendique d’un « comité électoral d’action radicale joinvillaise » et assure que « de nombreux radicaux-socialistes de Joinville voteront contre ce candidat qui a cyniquement mystifié son parti en truquant le scrutin d’investiture. Comité radical de Joinville : 35 membres, 16 votants, 11 pour Briolay. Vote entériné par le comité cantonal de Saint-Maur, 31 électeurs de la 2e circonscription dont les 11 joinvillais. »

Les électeurs mettent les deux maires en tête, mais celui de Créteil a un net avantage avec 35%, contre 22,8% à Briolay, 17,2% à Depernet (PCF), 16,0% à Naudin (droite) et 8,8% à Morel (SFIO). Ce dernier se désiste pour Briolay tandis que Naudin soutient Prieur ; c’est le cas aussi du député radical indépendant Chéron. Prieur est élu avec 49,2%, tandis que Briolay est à 32,8% et le communiste à 17,9%. L’Union régionale commente dans sa rubrique Créteil : « Il y a une justice immanente et Briolay doit méditer sur ses erreurs de vieux militant radical » tandis que le correspondant de Joinville se dit « Un peu triste. »

L’hebdomadaire radical Voix des communes commente sa défaite : « Les militants socialistes ont répondu comme un seul homme à l’appel qui leur était fait. La personnalité [de Briolay] était en jeu ; il a été diminué par ceux qui sont restés volontairement en dehors de la bataille électorale. »

À suivre

Georges Émile Briolay

 

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